Cinq sources de création de valeur (et quelques benchmarks)



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Transcription:

Cinq sources de création de valeur (et quelques benchmarks) Par Jean Estin Président, Estin & Co Il y a cinq véritables sources de création de valeur. La (profitable) Accélérer fortement la d un groupe. C est une des plus grandes sources de création de valeur. Un groupe qui croit à 3% avec une rentabilité sur fonds propres de a certes une valeur de marché supérieure à ses fonds propres (environ 2,3 fois) mais il ne rapporte que son coût du capital à l actionnaire (prenons par exemple 8%). Une stratégie permettant de remettre le groupe sur une à (avec la même rentabilité) augmente la valeur de marché à environ 3,0 fois les fonds propres. Cette valeur continue à augmenter ensuite en vitesse de croisière à (toutes choses égales par ailleurs). Le TSR 1 pour l actionnaire est de 17% pendant l accélération (faisons l hypothèse qu elle prend 5 ans) et ensuite de 11% en vitesse de croisière. Une telle stratégie est un des enjeux majeurs des grands groupes occidentaux aujourd hui englués dans des marchés sans. Si au lieu d atteindre une vitesse de croisière de la société parvient à atteindre, le TSR pour l actionnaire sera de 26% pendant l accélération et de en vitesse de croisière. La longue. Une longue et profitable (forte des marchés sousjacents sur longue durée, plus gains de parts de marché organiques pour concentrer l industrie et acquérir ou maintenir un leadership rentable, ou déclinaison du même modèle d pays après pays) est une autre source de création de valeur significative pour l actionnaire. Dans une qui croît à avec une rentabilité sur fonds propres de, la valeur du marché s établit à environ 4,4 fois la valeur comptable. Pour l actionnaire qui entre à la valeur de marché, la rentabilité annuelle de son investissement est d environ. L acquisition entreprise en forte. C est également, et même si le prix d acquisition est élevé, une forte source de création de valeur. Une entreprise qui croît à avec une rentabilité sur fonds propres de vaut cher (environ 4,4 fois ses fonds propres). Mais si sa et sa rentabilité se maintiennent, l investissement effectué rapporte. Pour l actionnaire de la société qui acquiert, la rentabilité est paradoxalement identique à celle provenant organique (cf. ci-dessus). Mais le nombre et l importance des acquisitions possibles sont limités. Les goodwills d acquisition élevés peuvent en effet rapidement épuiser les cash-flows disponibles de l entreprise (ou sa capacité d endettement) alors qu un modèle de organique autofinancé est théoriquement sans fin (tant que le marché n est pas saturé et - ou que sa concentration ne devient pas improductive ou inacceptable). La consolidation et la réalisation de synergies La consolidation industrie mûre par gains de parts de marché organique. C est une source de création de valeur plus aléatoire. S il s agit de consolider un marché en 1 TSR = Total Shareholder Return : rentabilité totale de l actionnaire par rapport à son investissement à valeur de marché : dividendes, distribution d actions gratuites, augmentation de la valeur du titre, ESTIN & CO 1

- Tableau 1 - Création de valeur pour l actionnaire par mode de création de valeur (TSR annuels moyennisés sur 5 ans) - Benchmarks typiques - 40% Croissance Restructurations ou gestion des cycles de portefeuille 32% 30% 26% 28% TSR annuel sur 5 ans 20% pour l actionnaire 17% 13% 12% 8% Coût du capital (ke) 0% Accélération Accélération forte de la forte de la d un groupe d un groupe à une à une vitesse vitesse de croisière de croisière de de longue à Acquisition entreprise en forte à industrie mûre par gains de parts de marché et forte amélioration de la rentabilité Concentration par acquisitions et synergies dans une mûre Groupe rentable en faible à 3% Redressement fortement déficitaire (et réussie) cycliques de vagues de valeur Achats, redressements et ventes de sociétés Stratégies soutenables sur le long terme Stratégies ponctuelles non récurrentes Estin & Co

encore forte et peu concentré, on est ramené au cas précédent (cf. ci-dessus la longue). Si le marché est mûr, les gains sont souvent plus faibles. Les gains de coûts provenant des gains de part de marché et des effets d échelle correspondants sont partiellement compensés par les investissements commerciaux, ou dans les produits, ou par les baisses de prix nécessaires pour réaliser ces gains de parts de marché. Plus on gagne des parts de marché et concentre le marché, plus le marché mûrit, et plus ces gains ont des rendements décroissants (les gains de coûts deviennent inférieurs aux baisses de prix nécessaires). L amélioration des marges et la par consolidation sont donc structurellement limitées dans le temps. Une entreprise qui améliore sa rentabilité de à 20% sur dix ans et croît à 6% dans un marché qui croît à 3% aura une valeur de marché qui passera de 2,6 fois ses fonds propres à 3,8 fois ses fonds propres en 10 ans. Son actionnaire aura, tout le temps de cette période de consolidation, un TSR d environ 13%. La concentration par acquisitions. L acquisition d un concurrent et les rationalisations qui s ensuivent peuvent rapporter typiquement 20 à 30% de gains nets des coûts restructuration. Mais entre un tiers et la moitié de ces gains sont rétrocédés au vendeur en prime d acquisition. Dans les industries où les clients ont un fort pouvoir de négociation, une autre partie du gain (quand ce n est pas la totalité) est rétrocédée au client sous forme de baisses de prix. Dans le cas le plus favorable (des synergies rapportant 20% du prix d acquisition après tous les impacts négatifs), et si le marché croit faiblement, l impact pour l actionnaire est d environ 6% en plus du coût du capital (si l on raisonne sur une période de trois ans pour réaliser entièrement les bénéfices de l acquisition). Le TSR pendant trois ans est de 14%. Audelà, l actionnaire reste avec la faible de l et un TSR égal au coût du capital. Il faut recommencer une nouvelle acquisition. Si les synergies nettes sont inférieures de moitié ( de coût d acquisition), le TSR annuel sur trois ans tombe à 11%. Les redressements Redresser une. C est une forte source de création de valeur. Mais elle est limitée dans le temps. Une en faible de 3% et avec une rentabilité sur fonds propres négative de -5% a une valeur de marché d environ 0,5 fois ses fonds propres 2. Un redressement la menant de façon durable à une rentabilité de augmente sa valeur de marché à 1,4 fois ses fonds propres. Si ce redressement est effectué en deux ans, le TSR pour l actionnaire est de 77% sur ces deux ans. Après il redevient égal au coût du capital. Sur une période de 5 ans, le TSR annuel moyen est ramené à 32%. Pour créer de la valeur à long terme avec une telle stratégie, il faut trouver des s à restructurer de façon régulière et les revendre aussitôt après. Un holding comme Hanson a généré un TSR de pendant 20 ans sur la période 1970-1990 avec une telle stratégie d achat d entreprises en pertes, de redressement et de revente après 3 à 5 ans. La gestion d actifs cycliques Gérer des s cycliques en entrant et en sortant à contre cycle. C est une stratégie fortement créatrice de valeur (et symétriquement destructrice si l on se trompe dans les anticipations). Elle est difficile à déployer voire impossible pour des s industrielles nécessitant une stratégie de long terme et où les actifs peuvent difficilement être détachés des opérations. Elle est possible dans des s où les actifs sous-jacents sont plus modulaires et liquides (camions, containers, navires, hôtels, immeubles, stocks, ). Dans une sans structurelle et où des cycles de 7 ans font passer les rentabilités sur fonds propres de -10 à +40% (au sein du cycle), une gestion partie des assets peut apporter un TSR moyen supplémentaire de 20% au-dessus du coût du capital, même si on sous optimise d un an à l achat et à la vente. 2 Si elle est indépendante et cotée, elle ne peut pas avoir de valeur négative. ESTIN & CO 2

- Tableau 2 - Exemples d entreprises par mode de création de valeur (TSR annuels moyennisés) - Benchmarks typiques - Croissance Restructurations ou gestion des cycles de portefeuille Apple (2000-2005) 57% Inditex (Zara) (2003-2010) SAB Miller (1) (2005-2010) Sodexo (2) (2003-2010) Arcelor Mittal (3) (2005-2010) Danone (2003-2010) Butler (SNCM) (4) (2006-2008) 33% Cosco Int. (5) (2003-2010) Bourbon (6) Hanson (2003-2010) (1970-1990) 30% 29% TSR annuel pour 20% l actionnaire 22% 17% 23% 9% Coût du capital (ke) 0% Accélération forte de la d un groupe à une vitesse de croisière de 35% longue à 13% Acquisition entreprise en forte industrie mure par gains de parts de marché et forte amélioration de la rentabilité Concentration par acquisitions et synergies dans une mure faible à 4% Redressement (et réussie) fortement cycliques déficitaire de vagues de valeur Achats, redressements et ventes de sociétés Stratégies soutenables sur le long terme Stratégies ponctuelles non récurrentes Note : TSR calculé au 31/12 de chaque année (1) Acquisition de plusieurs sociétés dans des pays en forte sur la période 2005-2010 ; (2) Croissance à 4% dans un marché croissant à 3%, amélioration du ROE de 8 points sur la période de 7% en 2003 à en 2010 ; (3) Acquisitions en Europe, aux Etats-Unis et en Amérique du Sud principalement, acquisition d Arcelor en 2006, TSR d un actionnaire de Mittal puis d Arcelor-Mittal à partir de 2006 ; (4) TSR moyennisé sur 5 ans, acquisition en 2006 et revente en 2008 à Veolia ; (5) China Ocean Shipping Company, filiale spécialisée sur les s de trading de bateaux, services dans le shipping ainsi que sur les investissements dans l!immobilier ; (6) Développement dans les services maritimes, puis dans l'offshore à la suite de la cession progressive des s de distribution et d!agroalimentaire Source: Bloomberg, rapports annuels, analyses et estimations Estin & Co Estin & Co

La gestion du portefeuille Gérer le portefeuille d's ou de géographies en le faisant évoluer dans le temps. Le propre de toutes les sources de création de valeur est qu elles ont chacune une durée optimale : longue (15 à 20 ans ou plus) lorsqu il s agit par exemple de profiter de la et de la consolidation nationale puis mondiale de grandes industries, moyenne, lorsqu il s agit d utiliser ou de créer des vagues transitoires de, de substitution, de modification des modèles d, de ruptures technologiques ou d avantages concurrentiels ou économiques (5 à 10 ans), courte (24 à 30 mois) lorsqu il s agit de restructurer des s dans des métiers classiques. Au-delà de ces durées optimales, elles ne créent plus de valeur. Des acteurs réellement focalisés sur la création de valeur gèrent par conséquent leur portefeuille de façon et explicite en investissant dans de nouvelles s ou en cédant d autres s plus anciennes en fonction de ces durées optimales. Ils se spécialisent sur un mode de création de valeur et en tirent les conséquences concernant la durée de détention de leurs investissements et non pas (ou pas seulement) sur un métier. Bourbon pour la gestion de vagues de et de consolidation sur 2000-2010 ou Hanson (cf. ci-dessus) pour l achat, le redressement et la revente successives de sociétés sur la période 1970-1990 sont des exemples typiques de gestion du portefeuille conduisant à des TSR moyens sur longue période de (cf.tableau 2). Ces cinq sources de création de valeur correspondent à des métiers, à des cycles de marchés, à des types de management et à des situations d entreprises différentes. Il y a néanmoins des choix importants à faire. Les grands groupes occidentaux ont souvent à choisir entre continuer à consolider leurs marchés dans les pays mûrs ou investir dans de nouvelles s ou pays en forte. Au-delà de toutes les spécificités propres à chaque situation, les différences structurelles entre des stratégies de et des stratégies de consolidation dans des marchés mûrs sont fortes (cf. ci-dessus et tableaux 1 et 2). La stratégie qui consomme aujourd'hui 50 à 80% des investissements des grands groupes occidentaux qui ont réussi dans les pays mûrs, à savoir la gestion des vaches à lait sans remise en cause forte du portefeuille ou de géographies, ne constitue pas une source de création de valeur pour l actionnaire. Une sans et avec une rentabilité sur fonds propres de a certes une valeur de marché 4 fois supérieure à ses fonds propres. Elle génère le cash indispensable pour payer des dividendes, les intérêts de la dette ou financer d autres s en forte. Mais pour l actionnaire, cette valeur n augmente plus et son TSR est égal au coût du capital. La création de valeur résulte allocation du temps de l équipe de direction entreprise et des choix effectués dans ce domaine. Le temps passé à gérer l existant, aussi rentable soit il, ne crée pas de valeur. Il la maintient simplement. Créer de la valeur nécessite de modifier profondément et régulièrement la trajectoire, la rentabilité ou le mix des s ou bien de parvenir à monter et à rester dans des trains de forte, longue et rentable. A quoi allouez vous votre temps? Septembre 2011 Estin & Co est un cabinet international de conseil en stratégie basé à Paris, Londres, Genève et Shanghai. Le cabinet assiste les directions générales de grands groupes européens, nordaméricains et asiatiques dans leurs stratégies de, ainsi que les fonds de private equity dans l'analyse et la valorisation de leurs investissements. ESTIN & CO 3