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«Je suis devant ce paysage féminin comme une branche dans le feu» Paul Eluard 2
A Laurine Je suis loin de toi. Pourtant tu es là. Secret. Tu demeures dedans moi, comme partout où je vais. Un jour je suis tombé, car de toi je rêvais. Depuis, mon esprit s est envolé. Il dormait. Je ne te connais pas, mais le peu que je vois Me consume, me noie, dans un lac d émoi. C est ainsi, je ne sais pourquoi telle est la loi, Mais si je me sens bien c est parc que tu es là. C est surtout l inconnu qui m attire comme ça, Cette part d illusion que je me fais de toi, Qui n attend qu une chose et me torture des fois, T apprendre et te connaître au doux son de ta voix. Une fleur, je la cueille et en respire l odeur, Elle m enivre, m emprisonne dans toutes ses ardeurs. C est ce que je cherchais quand j avais encore peur, En profitant des fleurs qui ne sont que des leurres. Chez toi c est plus qu une fleur que je veux embrasser. Je transcende l éphémère en voulant tout garder. Je remplirai cette quête en sachant t accepter Car au-delà de tout, telle est la vérité. Cela reste une épreuve même si l on voit la clé, Mais tout se joue à deux pour pouvoir s entre-aider, Car la vie est bien rude si l on ne sait s aimer. Au fond, si l on n aime pas, pourquoi donc exister? Sur mon visage tu marches, quand moi je t imagine, 2 3
24 De tes pieds nus et frais, d une humeur cristalline. Que ce soit du mépris ou que tu sois maline, J espère pouvoir un jour te le dire, Laurine. Sur cette rime qui t es familière et t illumine, Je te laisse choisir, moi je pose la mine.
A Laurine Laurine, ma douce, chaque fois que je te vois, je tombe. Tu es bien loin, je sais, de mon ardeur profonde, Car je n ose montrer l émotion furibonde Qui explose au dedans et ravage comme bombe. Je rêve de ton visage, objet de ma pensée, Je rêve de tes pieds, si mignons si intimes, Et simplement de toi qui dépasse les cimes Dans un ciel éclairé d une étoile haut perchée. Mais qu importe pour toi l amour fougueux secret, Si tu aimes déjà quelqu un qui te câline, Ou bien si la passion qui tous les jours m anime Ne trouve point reflet dans tes yeux bleus de Geai? Si belle et si gentille, je songe, ma mignonne, A ton visage d ange quand j écris ce poème, Et attends, impatient, le jour de dire «je t aime» A celle qui m ébranle comme une sauvageonne. Ce jour devra attendre que je me sois guéri De cette maladie que tu as révélée. C est un peu toi aussi qui pourras me soigner, En étant comme toujours toi-même et dans ma vie. Ce moment cristallin où tu m a pris la main, Ce parfum qui est tien et m inspire ces louanges, Cette voix qui m attire et ce visage d ange, Sont la source de l espoir qui naquit un matin. C est l ensemble divin, ton corps et ton esprit, Avec qui je désire ardemment dialoguer. Il a percé mon âme et a su m éveiller, 2 5
Ce rayon invisible, innocent mais qui vit. Je n ai plus rien à faire de ces mots qui me viennent Car bien qu ils soient sortis ils ne me soulagent pas. Il ne me reste plus qu à faire le premier pas : Même si j obtiens un non, je serai moins en peine. 26
A Anouck Cela peut te flatter Cela peut t énerver Je n connais pas assez Ton âme pour deviner Une vision m a choquée D une manière si sacrée Que je n peux résister À te la partager Ce matin j ai aimé Cette vue de ton pied Si mignon, spontané Comme une fleur en été 2 7
A Laurine Tu es si belle et si mignonne, Aussi charmante et bienveillante, Que malgré moi je m emprisonne Chaque fois que je te sens présente. Je sais que cette maladresse Est due à un manque de sagesse Car au lieu de t aimer, serein, J ai l impression que je te crains. Je ne sais d où cette peur provient, Cependant je dois la tuer Si je désire t aimer bien Et pour pouvoir te contempler. Je sais qu on ne se connait pas À cause de moi qui ne parle pas Car cette prison me retient De dévoiler ce qui est mien. Ô ma mignonne, douce rêverie, Un des remèdes à mes ennuis, Si tu veux bien : garde à l esprit Que moi je ne t ai point choisi. En effet ce n est point Raison Qui jeta sur toi ma passion Mais je dirais plutôt Nature Avec son sens de la droiture, Car quand un être de lumière Perce l écu d un faux guerrier, Celui-ci cesse de faire la guerre 28