La Perle des Cantons de l Est S 1/P,003,000,000,023,0854 [1884] Monastère de Stanstead tanstead ou Perle des Cantons de l Est accueillera un troisième monastère d Ursulines au Canada. Après Trois-Rivières et Roberval, c est aux confins de la frontière canado-américaine que le monastère de Québec accepte de fonder, en 1882, une nouvelle maison d éducation. Le canton jouit d une géographie et d une histoire bien particulière, comme le démontrent ces lignes de l abbé P. Girard écrites en 1886 : La beauté du canton de Stanstead, la richesse de son sol, sa proximité des États-Unis, son accès relativement facile par le lac Memphrémagog et ses baies profondes qui pénètrent jusque dans l intérieur des terres, tous ces avantages réunis le désignaient naturellement à l attention des loyalistes américains anxieux de se mettre sous la protection du lion britannique. Aussi ne faut-il pas s étonner si nous les voyons coloniser ce canton un des premiers. Les deux caractéristiques qui marqueront la nouvelle fondation sont déjà clairement campées : beauté et richesse du site et présence d une population anglo-américaine à majorité protestante. Abbé P. Girard, Notes historiques sur la paroisse du Sacré-Cœur de Jésus de Stanstead, in Annuaire du Séminaire de Sherbrooke, 1886-1887, p. 137.
E n 1882, la paroisse du Sacré-Cœur de Jésus de Stanstead, première paroisse catholique du canton, n a guère plus de cinquante ans d âge puisque le baptême du premier enfant issu d une famille catholique date de 1832. Après avoir été desservie par plusieurs curés missionnaires nommés par l évêque de Québec, la petite paroisse est rattachée successivement aux diocèses de Montréal, Saint-Hyacinthe et Sherbrooke sous la houlette de son premier évêque, monseigneur 1/P,003,000,000,023,0854 [1884] Antoine Racine. Cet ancien Monastère de Roberval missionnaire prend possession de son siège épiscopal le 20 octobre C est dans ce contexte de mission et de 1874 et hérite du Québec et Troisgrande ferveur religieuse et nationale Rivières. que vont s établir les premiers contacts entre les Ursulines de Québec et les autorités diocésaines de Sherbrooke. L élément déclencheur est sans conteste la fondation d un 1/P,003,000,000,002,0300 [18-] couvent d Ursulines à Roberval en 1882 : Personne n avait songé jusquelà que ces pieuses filles de sainte Ursule consentiraient à ouvrir les portes de leur cloître pour s éloigner des murs du vieux Québec. Si le Conseil du monastère accepte d envoyer des religieuses dans les contrées éloignées du Lac SaintJean, tous les espoirs sont permis aux pauvres catholiques de la région de Stanstead. Ibid., p. 152.
1/P,003,000,000,002,0281 1874 1/P,003,000,000,022,0041 1881 Soeur Sainte-Catherine S œur Sainte-Catherine [Tims] [1826-1892], supérieure des Ursulines de Québec et responsable de la fondation de Roberval, engage une fois de plus sa communauté dans l aventure d une nouvelle fondation. Voici ce qu elle glisse dans sa lettre de vœux à monseigneur Racine, en décembre 1881 : «Monseigneur, quand nous demanderez-vous pour établir une mission dans votre diocèse comme nous le faisons dans le diocèse de Chicoutimi» L évêque de Sherbrooke répond dès le 1er janvier 1882 par une longue lettre où il expose les avantages d une fondation dans son diocèse : Les avantages seront plus spirituels que temporels. Vous travaillerez à l extension du Royaume de Dieu par l éducation chrétienne des enfants catholiques et en priant pour la conversion des autres, qui sont en grand nombre hors de l Église catholique. Séduite une fois de plus par l entreprise, l assemblée capitulaire du Vieux-Monastère décide, le 6 mars 1882, d acheter le terrain nécessaire à la construction du nouveau couvent; achat qui s effectue grâce à la diligence de l abbé McAuley, curé de la paroisse du Sacré-Cœur de Jésus de Stanstead. Marie-Emmanuel Chabot, Elles ont tout donné, Québec, Anne Sigier, p. 29. Ibid., p. 21. Annales des Ursulines de Québec, tome II, p. 506.
L e site assuré, on remet à plus tard le soin d y construire un monastère; l ouverture de celui du Lac SaintJean absorbe alors toutes les ressources financières de la communauté de Québec. 1/P,003,000,000,023,0185 [189-?] Monastère des Ursulines de Trois-Rivières Voyant l ajournement du projet de fondation, les anciennes élèves du Vieux-Monastère, grâce à l initiative des mesdames Belleau et Massue, font une proposition à leurs anciennes directrices : Les élèves sorties du Monastère de la Vénérable Mère Marie de l Incarnation et répandues par toute l Amérique, sont nombreuses; leurs offrandes réunies, ne serait-ce que d une piastre chacune, amèneraient peut-être un résultat surprenant qui permettrait de jeter dès cette année les fondements du Monastère de Stanstead. Les Ursulines de Québec et monseigneur Racine acceptent la généreuse démarche. Quatre cents anciennes élèves participent à l œuvre qui rapporte 3 000 $, soit la sixième partie du coût de l entreprise évaluée à 19 000 $. La première pierre du monastère de Stanstead est bénite le 17 août 1883 par l abbé Dufresne, curé de la paroisse. La bénédiction du monastère et l installation des neuf Ursulines fondatrices venues de Québec se réalise un an plus tard, au cours d une imposante cérémonie présidée par les évêques de Sherbrooke et de Saint-Hyacinthe. Marie-Emmanuel Chabot, op. cit., p. 32. 1/P,003,000,000,002,0049 Abbé E. W. Dufresne 1910
L L intérêt de la sous-série réside dans son abondante documentation sur la construction du monastère, les états de comptes tenus par la communauté et les mesures prises en 1914-1918 pour sauver le monastère de la faillite. La correspondance des autorités diocésaines de Sherbrooke et de Québec illustre également le rôle déterminant que joue le clergé en général dans les missions : rôle canonique mais aussi moral, affectif et temporel, comme celui de l abbé McAuley qui n hésite pas à payer de ses propres deniers le terrain du futur couvent. La richesse essentielle des archives de Stanstead conservées au Vieux-Monastère réside dans la correspondance des deux fondatrices, les sœurs Sainte-Eulalie [Dion] et Marie-del Immaculée-Conception [Létourneau] et de plusieurs de leurs compagnes. Les lettres retracent avec précision, émotion et grande simplicité les faits quotidiens, parfois douloureux, qui ont marqué les premières décennies de la vie du petit Monastère de Stanstead comme le nomme avec affection Antoine Racine, évêque de Sherbrooke. La majorité des archives sont sous la responsabilité de la Maison provinciale des Ursulines de l Union canadienne. 1/P,003,00,000,023,0118 [189-?] Soeur Marie-Odile-Luce Dion - Sainte-Eulalie es archives des Ursulines de Québec conservent des documents essentiels pour la compréhension de l histoire de la fondation, en raison des liens étroits qui lient les religieuses de Stanstead à leur maison mère jusqu en 1893, date de leur incorporation.