PROCEDURE D ADMISSION DEFINITIF D UN ADULTE AVEC PARTICIPATION DU MEDECIN GENERALISTE



Documents pareils
Les personnes âgées et le système de santé : quelles sont les répercussions des multiples affections chroniques?

L aide aux aidants. Psychologue clinicienne. Capacité de gériatrie mars 2009

Évaluation et recommandations

PLANS COLLECTIFS D ASSURANCES

9.11 Les jeux de hasard et d argent

La prévention : caractéristique du positionnement de la Mutualité Française sur l ensemble de son offre

Critères de Choix d une Echelle de Qualité De Vie. Etudes cliniques dans l autisme. Introduction

Annexe 2 Les expressions du HCAAM sur la coordination des interventions des professionnels autour du patient

Feedback de l enquête sur les besoins en formation continue du personnel des équipes soignantes

AVIS N 118 DU 13 FEVRIER 2009 DU BUREAU DU CONSEIL DE L EGALITE DES CHANCES ENTRE HOMMES ET FEMMES, RELATIF A LA PROPOSITION DE DIRECTIVE PORTANT

LES MODES D ADAPTATION ET DE COMPENSATION DU HANDICAP : Les personnes handicapées motrices à domicile (enquête HID 1999)

Les allocataires des minima sociaux: CMU, état de santé et recours aux soins

Réformes socio-économiques

LE FINANCEMENT DES HOPITAUX EN BELGIQUE. Prof. G. DURANT

Définition, finalités et organisation

CE QU IL FAUT SAVOIR POUR GUIDER NOS INTERLOCUTEURS DANS LE DOMAINE DE LA SANTE

SONDAGE NATIONAL DES MÉDECINS 2014

Comité sectoriel de la sécurité sociale et de la santé Section sécurité sociale

SOMMAIRE I. INTRODUCTION 4 II. SOURCES D INFORMATION 5

Fiche de projet pour les institutions publiques

ETUDIER À L ÉTRANGER BELGIQUE

RÉSUMÉ DU PROGRAMME. Octobre Police n o Programme d assurance de l Association des jeunes médecins du Québec, administré par

DOMAINE 7 RELATIONS ET RÔLES

EN BELGIQUE, LES MUTUELLES NE REMBOURSENT PAS LES

POPULATION ÂGÉE D UN AN ET PLUS AYANT DÉMÉNAGÉ UN AN AUPARAVANT

Préoccupations en matière de retour au travail chez les personnes confrontées à un cancer et les personnes qui leur prodiguent des soins

La prise en charge d un trouble dépressif récurrent ou persistant

Centre Régional de soins Psychiatriques «Les Marronniers» MSP

LIGNES DIRECTRICES CLINIQUES TOUT AU LONG DU CONTINUUM DE SOINS : Objectif de ce chapitre. 6.1 Introduction 86

TALENSIA. Assistance. Dispositions spécifiques

Règlement du programme bonus 2015 pour les points de vente de la Loterie Nationale

Entremise: Cigna International Health Services BVBA - Plantin en Moretuslei 299 B 2140 Anvers POLICE D ASSURANCE COLLECTIVE N BCVR 8673

Sources de revenu et autonomie des immigrants âgés au Canada SOMMAIRE

MINISTERE DE LA SANTE ET DES SOLIDARITES DIRECTION GENERALE DE LA SANTE- DDASS DE SEINE MARITIME

Le CPAS (Centre Public d Action Sociale), qu est-ce que c est?

PROCEDURE SUR DEMANDE D UN TIERS OU EN CAS DE PERIL IMMINENT

«Tout le monde devrait faire une psychothérapie.»

Présentation: Aline Mendes

I. Généralités. l Assurance-hospitalisation Franchise à option 18 Choix restreint de l hôpital 19 Extension du choix de l hôpital 20

Guide à l intention des familles AU COEUR. du trouble de personnalité limite

Note de recommandation Médecins du Monde. Concertation sur la Réforme de l Asile. Octobre 2013

EVALUATION DES TECHNOLOGIES DE SANTÉ ANALYSE MÉDICO-ÉCONOMIQUE. Efficacité et efficience des hypolipémiants Une analyse centrée sur les statines

Foire aux questions Régime médicaments du Nouveau-Brunswick Le 10 décembre 2013

I. Une nouvelle loi anti-discrimination

Séminaire du Pôle Santé

Description des résidants dans les IHP et les MSP

Se libérer de la drogue

TMS les données belges relatives à la lombalgie

J ai droit, tu as droit, il/elle a droit

Tableau de bord des communautés de l Estrie DEUXIÈME ÉDITION INDICATEURS DÉMOGRAPHIQUES ET SOCIOÉCONOMIQUES

SYNTHÈSE. En 2012, la province Sud compte personnes. Le maintien à domicile : solution privilégiée des personnes âgées

Les usagers de drogues âgés de 40 ans et plus pris en charge dans les structures de soins pour leurs problèmes d addiction

Equipe mobile SMES CH Sainte-Anne (Paris)

RÉSUMÉ DU PROGRAMME. Mars Police n o 31943

IMMED Monitoring vidéo porté

Assurances selon la LAMal

Troubles psychiques de la grossesse et du post-partum Q19. Psychiatrie adulte Module D Pr Jean Louis Senon Année universitaire

PERMIS DE TRAVAIL A, B, C. Viktor BALLA Juriste, Ce.R.A.I.C. asbl Le 7 Mai 2013

Classifier le handicap épileptique avec ou sans autres déficiences associées. Réponses médico-sociales.

LICENCE D UTILISATION DE LA DO NOT CALL ME LIST : CONDITIONS GENERALES

Chapitre 1 : Introduction à la rééducation périnéale

Rapport 2014 sur la lutte contre la tuberculose dans le monde

SERVICE APPARTEMENTS THÉRAPEUTIQUES. Livret d Accueil - 1 -

«Pas de nouveau gouvernement fédéral sans augmentation des allocations et des revenus au-dessus du seuil de pauvreté!» MÉMORANDUM COMMUN

Construction de bases biométriques pour l assurance dépendance. SCOR inform - Novembre 2012

Assurance obligatoire des soins

Si votre demande concerne plusieurs personnes, vous devez payer une redevance par personne.

CGA. Assurance des soins. (Conditions générales d assurance) Visana SA, sana24 SA, vivacare SA. Med Call (LAMal) Valable dès 2014

e-santé du transplanté rénal : la télémédecine au service du greffé

À retenir Ce qu en disent les acteurs communautaires

Vivre à domicile ou en institution : effets d âge, de santé, mais aussi d entourage familial

ASSURANCE-LITIGE EN MATIÈRE DE BREVETS

Déclaration conjointe de la CoESS et d UNI-Europa sur l harmonisation européenne des législations gouvernant le secteur de la sécurité privée

Documents nécessaires pour l inscription

Focus. Lien entre rémunération du travail et allocation de chômage

Arrangement administratif relatif à l application de la Convention sur la sécurité sociale entre la République de Serbie et le Royaume de Belgique

Etude nationale sur l audition Résultats

PROJET DE TÉLÉMEDECINE

AVANT : Bien préparer son hospitalisation 3

Qu est-ce que la maladie de Huntington?

CONTRAINTES PSYCHOLOGIQUES ET ORGANISATIONNELLES AU TRAVAIL ET SANTE CHEZ LE PERSONNEL SOIGNANT DES CENTRES HOSPITALIERS:

COMMENT DEVENIR KINÉSITHÉRAPEUTE

Précarité sociale et recours aux soins dans les établissements de soins du Tarn-et-Garonne

Entre mal-être et bien être : comment vont les étudiants. Premiers résultats. Damien BERTHILIER Président La Mutuelle des Étudiants LMDE-EPSE

Les droits de succession et les droits de donation lorsqu il y a un élément d extranéité

Bienvenue chez votre pharmacien

testez-vous! Préparez vos partiels en toute sénérité!

RECO. Définition des bonnes pratiques de prévention dans les centres d appels téléphoniques R.470

VENIR SE SOIGNER EN FRANCE

Organisation - Organisatie. Avantages - Voordelen

La réforme des pensions expliquée

La fumée de tabac secondaire (FTS) en Mauricie et au Centre-du- Québec, indicateurs du plan commun tirés de l ESCC de

GUIDE D INFORMATIONS A LA PREVENTION DE L INSUFFISANCE RENALE

L hôpital de jour ( HDJ ) en Hôpital général Intérêt d une structure polyvalente? Dr O.Ille Centre hospitalier Mantes la Jolie, Yvelines

QUEL PROTOCOLE DE REENTRAINEMENT PROPOSER AUX PATIENTS INSUFFISANTS CARDIAQUES?

1. Rappel des engagements - Roadmap actuelle (RM) Action 8

Plan Protection Plus Certificat d assurance - Assurance vie et invalidité

Transports sanitaires

LA FACTURE D HÔPITAL? PAS D INQUIÉTUDE. Hôpital Plus L ASSURANCE HOSPITALISATION DE LA MUTUALITÉ LIBÉRALE

«Les jeux en ligne, quelle influence en France?»

Transcription:

RESEAU DES MEDECINS VIGIES Ministère des Affaires Sociales et de la Santé de la Communauté Française Ministerie van de Vlaamse Gemeenschap Administratie voor Gezondheidszorg INSTITUT SCIENTIFIQUE DE LA SANTE PUBLIQUE - LOUIS PASTEUR Rue J. Wytsman 14 B-1050 Bruxelles TEL : 02/642.50.30 FAX : 02/642.54.10 PROCEDURE D ADMISSION DEFINITIF D UN ADULTE AVEC PARTICIPATION DU MEDECIN GENERALISTE Réseau d enregistrement des médecins vigies Résultats de 1994 D. Devroey (Collaborateur scientifique Réseau des médecins vigies-isp) V. Van Casteren (Coordinateur Réseau des médecins vigies-isp) J. De Lepeleire (ACHG KUL- Président du groupe de travail MRS/Maisons de Repos WVVH) Décembre 1997

Résumé On connaît depuis longtemps le rôle central du médecin généraliste dans les soins à domicile. Cependant, on dispose de moins de données sur le rôle du médecin généraliste dans le placement définitif d un patient adulte. Au cours de l année calendrier 1994, le réseau des médecins vigies a enregistré chaque patient pour lequel un placement définitif était devenu nécessaire. Chaque année, 1% de la population âgée de 60 ans ou plus est placé définitivement dans une institution. Il s agit principalement de personnes vivant seules et surtout de femmes. Une dégradation du système locomoteur et la démence sont les deux affections principales préexistantes chez les patients placés à titre définitif dans une maison de repos et de soins ou dans une maison de repos. Les placements dans les maisons de repos ou les maisons de repos et de soins sont essentiellement motivés par l absence d autonomie et des problèmes de soins. Un comportement dangereux est le motif invoqué principalement pour le placement définitif dans une section psychiatrique. Dans 60% des cas, une phase intermédiaire s est avérée nécessaire et elle s étale en moyenne sur une période de 6 semaines. Deux tiers des patients se sont trouvés sur une liste d attente avant d être placés définitivement. La période d attente est en moyenne de 15 semaines. Pour les placements dans les sections psychiatriques, un quart seulement des patients s est trouvé sur une liste d attente et ceci pour une période de deux semaines environ. En Wallonie, les temps d attente sont nettement plus courts qu en Flandre. En règle générale, les soins médicaux sont assurés dans l institution par le médecin généraliste du patient sauf dans les institutions psychiatriques. Le médecin généraliste est intervenu dans 63% des cas de placement; les soins de santé à domicile n ont été consultés que dans 16% des cas. En Wallonie, les soins de santé à domicile sont consultés beaucoup plus fréquemment qu en Flandre. RESUME 1

Introduction Le vieillissement de la population a pour effet que les besoins en soins des personnes âgées ne cessent d augmenter. La prise en charge des personnes âgées ne peut dans de nombreux cas, plus être assurée par la famille étant donné que les deux conjoints travaillent hors foyer dans de plus en plus la plupart de ménages. Ainsi le nombre de placements définitifs en institution (PDI) a augmenté de façon spectaculaire au cours des dix dernières années. Cette évolution va à l encontre du souhait de la plupart des personnes âgées de ne pas être placées (1,2,3). En outre, on a démontré qu un placement définitif est accompagné de sentiments de culpabilité et de faute pour les membres de la famille (4, 5). Les soins médicaux permanents aux personnes âgées sont principalement assurés par le généraliste qui a suivi ces patients pendant de longues années et a pu instaurer une relation de confiance avec eux. En raison de l accroissement du nombre de placements définitifs, le généraliste a dû déplacer en partie son champ d activité vers les maisons de repos pour personnes âgées et les maison de repos et de soins (MRS). D après les données de 1994 disponibles pour la Belgique, 82.000 seniors ont été placés en institution (6). La grande majorité (n= 66.000) résidait en maisons de repos et 16.000 patients étaient placés dans une MRS. La médiane du nombre de personnes âgées en MR suivies par le généraliste est de 8. Le généraliste flamand soigne en moyenne 2,7 patients séjournant en institution, certains généralistes en ont même plus de 50 patients (7). En moyenne, le généraliste visite 2 à 9 institutions et 29% d entre eux soignent dans plus de 5 maisons de repos (8). Plus de 90% des généralistes flamands soignent au moins un patient admis en MR et plus de 80% des personnes âgées gardent leur généraliste lorsqu elles sont placées dans une institution de leur propre commune (7). La plupart des médecins rendent visite à leurs patients au moins une fois par mois. Cette étude devrait nous permettre de nous faire une idée du nombre de placements définitifs en institution, de la répartition dans les différents types d institutions, de la motivation et de la pathologie préexistante ainsi que du rôle du médecin généraliste. L étude ne se limite pas aux placements des personnes âgées, elle s intéresse également au placement d adultes dans des familles et des institutions psychiatriques. L enregistrement a été effectué par le réseau des médecins vigies qui fonctionne depuis 1979 en tant que système de surveillance de la morbidité (9,10). Un tel réseau de surveillance a déjà prouvé son efficacité (11,12) et est actuellement utilisé dans de nombreux pays (13). La preuve a été faite que le réseau des médecins vigies constitue en Belgique une source importante de données sur un large éventail d affections infectieuses et noninfectieuses. INTRODUCTION 2

Matériel et méthodes Les données de la présente étude ont été récoltées par 143 médecins vigies au cours de la période 03 janvier 1994 au 1er janvier 1995. Le réseau des médecins vigies est constitué d un échantillon représentatif des généralistes belges quant à l âge et au sexe. Les médecins vigies sont répartis de façon homogène sur l ensemble du territoire à l aide d une analyse en grappes (9) basée sur des critères épidémiologiques. Les médecins généralistes participent aux enregistrements sur une base volontaire en complétant et en renvoyant chaque semaine le formulaire d enregistrement comportant des affections infectieuses et non-infectieuses. Etant donné qu il n existe pas de liste de patients par médecin, la population du dénominateur est estimée sur la base du nombre de consultations et de visites à domicile (= contacts patients - médecins vigies) dans la pratique des participants. La population concernée est calculée par arrondissement en divisant le nombre annuel de contacts des médecins vigies de l arrondissement concerné par le nombre moyen de contacts par habitant et par an dans cet arrondissement. Depuis 1982, la population vigie est passée de 1,2% à 1,5% de l ensemble de la population belge. Pour 1994, la population vigie est estimée à 144.300 habitants, ce qui correspond à une couverture de 1,4%. Les populations vigies en Flandre et en Wallonie sont estimées respectivement à 95.786 et 38.593 habitants. L enregistrement concerne chaque patient adulte faisant l objet d un placement considéré comme définitif dans une institution, qu il s agisse d une maison de repos, d une MRS, d une institution psychiatrique, de soins dans une famille, etc Dans le cadre de cet enregistrement, on a tenu compte uniquement du placement définitif des adultes. Etant donné que les populations vigies sont réparties en groupes par 5 ans, pour des raisons pratiques, un patient est considéré comme adulte à partir de 20 ans. Dans le présent enregistrement, la population vigie adulte est estimée à 109.481 habitants âgés de 20 ans et plus. Le formulaire d enregistrement comporte des questions sur le sexe et la date de naissance du patient. Dans un questionnaire complémentaire, des données sont enregistrées sur la situation de vie avant le placement, les affections existantes et la personne ayant introduit la première demande formelle de placement. Le formulaire comporte également des questions sur la motivation, la procédure de placement et le caractère urgent. Une demande de placement est considérée comme urgente lorsqu un patient ne peut absolument plus vivre seul à la maison et qu un séjour définitif dans la famille est impossible. Le placement peut aussi être précédé par un placement temporaire dans un hôpital général. L analyse et le traitement statistique des résultats ont été effectués à l aide du programme EpiInfo 6.02 R et du SPSS-PC 6.1. Les intervalles de confiance à 95% (95% IC) sont basés sur une répartition de Poisson. Les différences ont été jugées significatives si les intervalles de confiance ne se chevauchent pas. La répartition par âge est représentée par des boxplots dont l interprétation est expliquée en annexe. MATERIEL ET METHODES 3

Résultats 1. Généralités Au total, 346 placements considérés comme définitifs ont été enregistrés. On n a pas tenu compte de deux enregistrements de jeunes patients (15 et 19 ans) et de quatre enregistrements de placements non définitifs (centre de désintoxication, service V, sanatorium) étant donné que le but est d analyser uniquement les placements définitifs d adultes. Des 143 médecins vigies participants, 106 enregistrèrent un ou plusieurs placements. En moyenne, chaque médecin vigie a enregistré 2,4 placements définitifs (D.S. = 2,5) ; un médecin vigie a enregistré 11 cas. Figure 1 : Répartition des enregistrements de placements définitifs par les médecins vigies 40 35 30 25 20 15 10 5 0 0 1 2 3 4 >4 Nombre d'enregistrements Dans 50% de tous les enregistrements, il s agit d un placement dans une maison de repos ; 35% des placements se font dans une MRS et 13% dans une institution psychiatrique. En outre, on a enregistré 2 placements dans une famille et un placement en flat avec service. Ces placements dans des familles ou en flats avec service sont repris dans les chiffres mais ne sont pas traités séparément parce qu il s agit d un petit nombre et qu on peut les considérer comme le déménagement d une personne autonome vers un environnement adapté. Figure 2 : Répartition des placements définitifs en institution Psychiatrie 13% MRS 35 % Autres 2 % Maison de repos 50% 1.1. Age et sexe Dans 248 (72%) des 346 enregistrements, il s agit du placement d une femme et 98 enregistrements (28%) concernent le placement d un homme. L âge moyen de tous les patients enregistrés est de 78 ans (95% I.C. 76-79). Le patient le plus jeune a 20 ans et le plus âgé a 99 ans. Trois quarts des patients ont plus de 72 ans et la médiane est de 82 ans. L âge moyen des femmes (79 ans 95% I.C. 78-81) est significativement plus élevé que celui des hommes (74 ans 95% I.C. 70-77) (Kruskal-Wallis H = 8,60 et P = 0,003). RESULTATS 4

Figure 3 : Age au moment du placement, par sexe 120 100 80 Age 60 40 20 0 N = 97 Hommes 246 Femmes La tranche de population âgée de 60 ans et plus représente 89% de tous les enregistrements. L âge moyen des patients placés définitivement en institution psychiatrique (51 ans 95% I.C. 45-56) est significativement plus faible que l âge moyen des patients placés à titre définitif en maison de repos (81 ans 95% I.C. 80-82) (Kruskal-Wallis H = 72,7 et P<0,0005). L âge moyen des patients placés définitivement en MRS est de 83 ans (95% I.C. 81-84). Figure 4 : Age au moment du placement, par institution 120 Sexe 100 80 Age 60 40 20 0 N = 46 Psychiatrie 123 MRS 171 Maison de repos Institution En Flandre, on a enregistré 225 placements définitifs en institution et 104 en Wallonie. L âge moyen et la répartition par sexe ne présentent pas de différence entre les deux Régions. Tableau 1 : Comparaison du sexe et de l âge moyen pour la Flandre et la Wallonie Flandre (n=225) Wallonie (n=104) N % N % Hommes 66 29 (23-37) 28 27 (18-39) Femmes 159 71 (56-78) 76 73 (58-91) Age moyen 77 (75-79) 79 (77-81) 1.2. Incidence Sur une population vigie de 109.481 adultes, 346 patients ont été placés définitivement dans une institution. Ceci représente une incidence annuelle de 316 placements par 100.000 adultes (95% I.C. 278-345). L incidence pour les hommes adultes (185 par 100.000 hommes adultes (95% I.C. 150-226)) est significativement plus faible que pour les femmes adultes (438 par 100.000 femmes adultes (95% I.C. 372-482)). Par 100.000 adultes on dénombre annuellement 42 (95% I.C. 31-56) placements définitifs en institution psychiatrique, 113 (95% I.C. 91-141) en MRS et 158 (95% I.C. 133-180) en maison de repos. On n a pas RESULTATS 5

constaté un nombre significativement plus élevé de femmes placées définitivement en section psychiatrique (48 pour 100.000 femmes (95% I.C. 31-69)) que d hommes (36 pour 100.000 hommes (95% I.C. 22-56)). Cependant, on compte un nombre plus élevé de femmes définitivement placées en MRS (145 pour 100.000 femmes (95% I.C. 115-180)) que d hommes (79 pour 100.000 hommes (95% I.C. 57-107)). Un nombre plus élevé de femmes a également été placé définitivement en maison de repos (240 pour 100.000 femmes (95% I.C. 192-292)) que d hommes (70 pour 100.000 hommes (95% I.C. 49-96)). Sur une population vigie de 30.419 habitants âgés de 60 ans ou plus, 309 patients ont été placés définitivement. L incidence annuelle pour ce groupe s élève à 1.016 placements par 100.000 habitants (95% I.C. 878-1.104). Pour ce groupe de population aussi, l incidence annuelle chez les hommes (637 pour 100.000 hommes (95% I.C. 507-791)) est nettement inférieure à celle des femmes (1.293 pour 100.000 femmes (95% I.C. 1.093-1.430)). Dans le groupe des personnes âgées de 60 ans ou plus, on compte annuellement 46 patients par 100.000 habitants (95% I.C. 25-77) placés définitivement en institution psychiatrique, ce qui n est pas significativement plus élevé que pour l ensemble de la population adulte. Par 100.000 habitants âgés de 60 ans ou plus, on enregistre 404 (95% I.C. 327-508) placements définitifs en MRS, ce qui est significativement plus élevé que pour l ensemble de la population adulte. Par 100.000 habitants âgés de 60 ans ou plus, on compte annuellement 556 (95% I.C. 448-614) patients placés définitivement en maison de repos. On n enregistre aucun placement en MRS pour des patients âgés de moins de 58 ans ni de placement en maison de repos pour des personnes âgées de moins de 61 ans. Figure 4 : Pourcentages des enregistrements par institution en fonction de l âge 60 50 40 Psychiatrie MRS Maison de repos 30 20 10 0 20-29a 30-39a 40-49a 50-59a 60-69a 70-79a 80-89a >89a Age Le groupe le plus important qui a été placé définitivement a entre 80 et 89 ans sauf pour les institutions psychiatriques, où le nombre de placements diminue progressivement à partir de 50 ans. Figure 5 : Incidence des placements définitifs en maison de repos et en MRS en fonction de l âge Incidence par 100.000 habitants 4000 3500 3000 2500 2000 1500 1000 500 MRS Maison de repos 0 20-29a 30-39a 40-49a 50-59a 60-69a 70-79a 80-89a >89a Age L incidence des placements en maison de repos et MRS augmente toutes deux de façon exponentielle avec l âge. RESULTATS 6

Figure 6 : Incidence des placements définitifs dans une section psychiatrique en fonction de l âge 120 Incidence par 100.000 habitants 100 80 60 40 20 0 20-29a 30-39a 40-49a 50-59a 60-69a 70-79a 80-89a >89a Age L incidence des placements définitifs en section psychiatrique est relativement stable en fonction de l âge et s élève à 40 placements environ par 100.000 habitants par an. Le groupe d âge entre 80 et 89 ans fait exception car pour ce groupe, l incidence annuelle des placements en section psychiatrique est supérieure à 100 par 100.000 habitants. Les incidences des placements en institutions psychiatriques, MRS et maisons de repos pour personnes âgées ne diffèrent pas pour les deux Régions sauf en ce qui concerne les placements définitifs en institutions psychiatriques où l incidence en Flandre (39 par 100.000 hab. (95% I.C. 27-53)) est pratiquement le double de celle enregistrée en Wallonie (21 par 100.000 habitants (95% I.C. 9-41)). Tableau 2 : Comparaison des incidences par institution en Flandre et en Wallonie Flandre Wallonie N Incidence N Incidence Incidence totale 225 235 (200-262) 104 269 (211-343) Psychiatrie 37 39 (27-53) 8 21 (9-41) MRS 78 81 (64-102) 40 104 (74-141) Maison de repos 107 112 (85-138) 56 67 (44-98) 1.3. Conditions de vie avant le placement Les conditions de vie avant le placement étaient connues pour 327 cas. Figure 7 : Conditions de vie avant le placement Vivant avec partenaire 21% Avec famille 16% En institution 6% Seul avec surveillance 17% Seul 40% De tous les patients placés définitivement, 40% vivaient seuls, 21% vivaient avec un partenaire, 17% vivaient seuls avec assistance, 16% vivaient chez un membre de la famille et 6% résidaient déjà en institution. RESULTATS 7

Parmi les femmes placées, 47% (95% I.C. 35-57) vivaient seules sans surveillance, ce qui n est tout juste pas significativement plus élevé que pour les hommes où ce chiffre est de 24% (95% I.C. 16-73). Parmi les hommes placés, 33% (95% I.C. 22-47) vivaient avec un(e) partenaire, ce qui est significativement plus élevé que pour les femmes où ce chiffre est de 16% (95% I.C. 12-22). Pour l ensemble des patients 57% (95% I.C. 47-64) vivaient seuls, avec ou sans surveillance. Ce chiffre est significativement plus faible pour les hommes (38% ; 95% I.C. 27-53) que pour les femmes (65%; 95% I.C. 54-76). On enregistre plus d hommes que de femmes qui cohabitaient avec un partenaire ou habitaient chez un membre de la famille (resp. 55% (95% I.C. 41-73) et 29% (95% I.C. 23-37)). La plupart des patients placés définitivement en institution psychiatrique habitaient chez un membre de la famille au moment du placement (37%) alors que la plupart des patients placés en MRS ou en maison de repos habitaient seuls (resp. 39% et 46%). On retrouve principalement parmi les patients vivant chez un membre de la famille, beaucoup de patients plus jeunes. Il s agit surtout des patients placés en institutions psychiatriques. 1.4. Caractère urgent du placement On constate significativement plus de placements urgents (61% ; 95% I.C. 49-67) que non urgents (39% ; 95% I.C. 31-49). On enregistre le nombre le plus élevé de placements urgents chez les patients vivant seuls au moment du placement (42% ; 95% I.C. 33-53). En deuxième position on trouve les patients vivant avec un partenaire (24% ; 95% I.C. 18-33). La plupart des placements non urgents se rencontrent aussi chez les patients vivant seuls. Les patients vivant avec un partenaire constituent le seul groupe avec significativement plus de placements urgents. On enregistre 69% (95% I.C. 50-93) de placements urgents par rapport à 31% (95% I.C. 18-43) de placements non urgents. En Flandre, on n enregistre pas un nombre significativement plus élevé de placements urgents qu en Wallonie (resp. 62% (95% I.C. 51-80) et 58% (95% I.C. 44-75)). 1.5. Pathologie présente avant le placement définitif Comme pathologie présente avant le placement on a enregistré le plus souvent une dégradation du système locomoteur et de la démence, associées ou non à d autres affections. Quarante pour cent des patients présentent des difficultés au niveau du système locomoteur et chez 30% des patients on a diagnostiqué une démence. Les médecins vigies avaient la possibilité d enregistrer plusieurs affections préexistantes pour chaque patient, de telle sorte que la somme des pourcentages du tableau 3 est généralement supérieure à 100%. Tableau 3 : Pathologie présente au moment du placement Hommes Femmes Total Urgent Non urgent (n=98) (n=248) (N=346) (n=178) (n=116) Démence 35 36% 68 27% 103 30% 55 31% 33 28% (25-50) (21-35) (24-38) (23-40) (20-40) Autres affections psychiatriques 11 11% 31 13% 42 12% 34 19% 5 4% (6-20) (8-18) (9-16) (13-27) (1-10) Affections neurologiques 14 14% 36 15% 50 14% 29 16% 17 15% (8-24) (10-20) (11-19) (11-23) (9-23) Cancer 9 9% 12 5% 21 6% 10 6% 10 9% (4-17) (3-8) (4-9) (3-10) (4-16) Dégradation du 27 28% 112 45% 139 40% 71 40% 54 47% système locomoteur (18-40) (36-58) (31-48) (31-50) (35-61) Incontinence 16 16% 30 12% 46 13% 25 14% 18 16% (9-27) (8-17) (10-18) (9-21) (9-25) Dyspnée 23 23% 26 12% 49 14% 24 13% 20 17% (15-35) (8-17) (10-19) (9-20) (11-27) Autres* 26 27% 67 27% 93 27% 49 28% 34 29% (17-39) (21-33) (22-33) (20-36) (20-41) *autres : par ex. cardio-vasculaires (n=27), abus de médicaments ou alcoolisme (n=14), pathologie nécessitant des soins lourds(n=14), diabète (n=13), problèmes auditifs ou visuels (n=10), anxiété, dépression ou problèmes émotionnels (n=6). RESULTATS 8

Des affections neurologiques, de la dyspnée, de l incontinence et des affections psychiatriques sont présentes dans resp. 14, 14, 13 et 12% des cas enregistrés. Les médecins vigies pouvaient signaler plusieurs affections simultanément. Chez les hommes, la démence est l affection la plus fréquente avant le placement (36%), une dégradation du système locomoteur vient en deuxième position (27%). La différence n est pas significative. Chez les femmes, une dégradation du système locomoteur (45%) est beaucoup plus fréquente que la démence (27%). Avant le placement, la démence était plus fréquente chez les hommes (36%) que chez les femmes (27%) et une dégradation du système locomoteur était plus fréquente chez les femmes (44%) que chez les hommes (27%). Les différences ne sont cependant pas significatives. La dyspnée est la seule affection qui était plus fréquente avant le placement chez les hommes (23%) que chez les femmes (10%). On a enregistré significativement plus d affections psychiatriques pour les placements urgents (19%) que pour les placements non urgents (4%). Les patients placés définitivement en institution psychiatrique présentaient le plus souvent une affection psychiatrique autre que la démence (41%) avant le placement. Les patients placés définitivement en MRS ou en maison de repos présentaient en tant que pathologie existante le plus souvent une dégradation du système locomoteur (resp. 43% et 47%) alors qu un nombre important (resp. 40% et 27%) présentait aussi déjà des signes de démence. 1.6. Qui introduit une demande de placement définitif? Dans 62% des cas, les membres de la famille ont introduit les demandes de placement définitif. Ce chiffre est nettement plus élevé que les demandes faites par les généralistes (19%), le patient lui-même (14%) ou le service social (8%). Le tableau repris ci-dessous présente une répartition en pourcentage des différents demandeurs de placement, par sexe et caractère d urgence. Dans ce cas également, le médecin vigie pouvait enregistrer plusieurs demandeurs de telle sorte que la somme des pourcentages est parfois supérieure à 100%. Tableau 4 : Demande de placement par : Hommes Femmes Total Urgent Non urgent (n=98) (n=248) (N=346) (n=178) (n=116) Patient 9 9% 41 17% 50 14% 21 12% 26 22% (4-17) (12-22) (11-19) (7-18) (15-33) Membres de la famille 74 76% 142 57% 216 62% 122 69% 69 59% (59-95) (47-67) (53-69) (56-87) (46-75) Voisins 3 3% 7 3% 10 3% 6 3% 3 3% (1-9) (1-6) (1-5) (1-7) (1-8) Service social 6 6% 22 9% 28 8% 13 7% 11 9% (2-13) (6-13) (5-12) (4-12) (5-17) Généraliste 12 12% 55 22% 67 19% 43 24% 19 16% (6-21) (17-29) (15-24) (17-33) (10-26) Paramédicaux 0 0% 4 2% 4 1% 3 2% 1 1% (0-4) (0-4) (0-3) (0-5) (0-5) Autres* 5 5% 7 3% 12 3% 6 3% 5 4% (2-12) (1-6) (2-6) (1-7) (1-10) Urgent 53 62% 125 60% 178 61% 178-0 - (47-82) (48-74) (49-67) - - Non urgent 32 38% 84 40% 116 39% 0-116 - (26-53) (32-50) (31-49) - - * Autres : par ex. spécialiste en milieu hospitalier (n=7) et institution même(n=4) Aucun type de demandeur n est significativement plus fréquent pour les placements urgents que pour les placements non urgents. Les demandes introduites par les membres de la famille sont les plus fréquentes tant pour les demandes urgentes (69%) que pour les demandes non urgentes (59%). Pour les placements urgents, les demandes des médecins généralistes occupent toutefois la deuxième place avec 24%, tandis que pour les placements non urgents ce sont les demandes introduites par le patient même (22%) qui occupent la deuxième place. On n a cependant pas enregistré plus de demandes émanant des médecins généralistes pour les placements urgents (24%) que pour les placements non urgents (16%). RESULTATS 9

On a enregistré nettement plus de placements urgents (61%) que de placements non urgents (39%). Il n y a pas de différence significative entre les hommes et les femmes en ce qui concerne l urgence du placement. On a enregistré 83% de placements urgents (95% I.C. 59-119) pour les patients admis définitivement en institution psychiatrique. Pour les patients placés définitivement en MRS ou en maison de repos, respectivement 63% (95% I.C. 49-80) et 53% (95% I.C. 42-66) des demandes étaient urgentes. Toutefois, ces différences ne sont pas significatives. 1.7. Motif du placement définitif L absence d autonomie (54%) associée ou non à d autres situations, a été citée nettement plus souvent que par exemple des problèmes de soins (32%), des affections somatiques (29%), de la démence (25%) ou une surcharge pour l entourage (22%). Tableau 5 : Motif du placement Hommes Femmes Total Urgent Non urgent (n=98) (n=248) (N=346) (n=178) (n=116) Absence d autonomie 47 48% 141 57% 188 54% 94 53% 75 65% (35-64) (47-67) (45-60) (43-65) (51-81) Solitude 10 10% 50 20% 60 17% 25 14% 31 27% (5-19) (15-27) (13-22) (9-21) (18-38) Anxiété 5 5% 26 10% 31 9% 19 11% 10 9% (2-12) (7-15) (6-13) (6-17) (4-16) Maladie somatique 24 24% 76 31% 100 29% 55 31% 35 30% (16-36) (24-38) (24-35) (23-40) (21-42) Affection psychiatrique 12 12% 27 11% 39 11% 31 17% 4 3% (pas de démence) (6-21) (7-16) (8-15) (12-25) (1-9) Démence 28 29% 61 25% 89 26% 47 26% 29 25% (19-41) (19-32) (21-32) (19-35) (17-36) Problème de soins 41 42% 80 32% 121 35% 67 38% 43 37% (30-57) (26-40) (29-45) (29-46) (27-50) Comportement dangereux 17 17% 23 9% 40 12% 23 13% 11 9% (10-28) (6-14) (8-16) (8-19) (5-17) Comportement perturbant 13 13% 23 9% 36 10% 24 13% 7 6% (7-23) (6-14) (7-14) (9-20) (2-12) Surcharge entourage 30 31% 48 19% 78 23% 40 22% 25 22% (21-44) (14-26) (18-28) (16-31) (14-32) Autres* 2 2% 6 2% 8 2% 5 3% 2 2% (0-7) (1-5) (1-5) (1-7) (0-6) * Autres : par ex.maladie du partenaire ou de l enfant (n=3) et problème de logement (n=1) Pour les femmes, le manque d autonomie (57%) est le principal motif de placement et a été enregistré nettement plus souvent que les problèmes de soins (32%). Chez les hommes également on a enregistré le manque d autonomie (47%), suivi des problèmes de soins (41%) comme principaux motifs de placement, mais, le manque d autonomie n est pas significativement plus important. Le manque d autonomie n est pas significativement plus fréquent chez les femmes (57%) que chez les hommes (47%). Le manque d autonomie est le motif de placement le plus fréquent tant pour les placements urgents (53%) que pour les placements non urgents (65%). On a enregistré nettement plus d affections psychiatriques comme motif pour les placements urgents (17%) que pour les non urgents (3%). Un comportement perturbant n est pas significativement plus fréquent en cas de placement urgent (13%) que non urgent (6%). Un comportement dangereux est le principal motif de placement définitif des patients en institution psychiatrique (41%). Une affection psychiatrique à l exclusion de la démence a été évoquée comme motif de placement dans 35% des placements définitifs en institutions psychiatriques. Pour les placements définitifs en MRS ou en maison de repos, l absence d autonomie est le principal motif de placement (resp. 59% et 63%), suivi des problèmes de soins (resp. 44% et 34%) et des affections somatiques (resp. 34% et 32%). RESULTATS 10

Tableau 6 : Motif du placement Psychiatrie (n=46) M.R.S. (n=124) Maison de repos (n=173) Absence d autonomie 5 11% 73 59% 109 63% (4-25) (46-74) (47-77) Solitude 3 7% 14 11% 42 24% (1-19) (6-19) (17-33) Anxiété 6 13% 7 6% 17 10% (5-28) (2-12) (6-16) Maladie somatique 2 4% 42 34% 56 32% (1-16) (24-46) (24-42) Affection psychiatrique 16 35% 4 3% 19 11% (sans démence) (20-56) (1-8) (7-17) Démence 4 9% 42 34% 42 24% (2-22) (24-46) (17-33) Problème de soins 7 15% 55 44% 59 34% (6-31) (33-58) (26-44) Comportement dangereux 19 41% 11 9% 8 5% (25-65) (4-16) (2-9) Comportement perturbant 12 26% 13 10% 10 6% (13-46) (6-18) (3-11) Charge pour l entourage 13 28% 29 23% 34 20% (15-48) (16-34) (14-27) Autres 1 2% 1 1% 6 3% (0-12) (0-4) (1-8) 1.8. Premier contact avec le médecin généraliste en vue d un placement définitif Le premier contact avec le médecin généraliste au sujet du placement définitif d un patient a été établi par un membre de la famille non cohabitant dans 42% des enregistrements. Ces chiffres correspondent parfaitement à ceux relatifs aux conditions de vie avant le placement. Dans 18% des cas, le premier contact avec le médécin généraliste a été établi par un membre de la famille cohabitant, ce qui est significativement moins important que les cas où un membre de la famille non cohabitant prend le premier contact. Tableau 7 : Premier contact avec le médecin généraliste en vue d un placement Hommes Femmes Total Urgent Non urgent (n=98) (n=248) (N=346) (n=178) (n=116) Institution 3 3% 10 4% 13 4% 4 2% 5 4% (1-9) (2-7) (2-6) (1-6) (1-10) Service social 6 6% 23 9% 29 8% 19 11% 9 8% (2-13) (6-14) (6-12) (6-17) (4-15) Patient lui-même 7 7% 37 15% 44 13% 17 10% 22 19% (3-15) (11-21) (9-17) (6-15) (12-29) Famille, cohabitant 31 32% 31 13% 62 18% 36 20% 20 17% (21-45) (8-18) (14-23) (14-28) (11-27) Famille, non cohabitant 38 39% 106 43% 144 42% 81 46% 50 43% (27-53) (33-53) (34-48) (36-57) (32-57) Personne 6 6% 16 6% 22 6% 12 7% 6 5% (2-13) (4-10) (4-10) (3-12) (2-11) Autres* 4 4% 10 4% 14 4% 8 4% 5 4% (1-10) (2-7) (2-7) (2-9) (1-10) * Autres : par ex. hôpital (n=4)et amis (n=3) Pour les femmes, le premier contact avec le médecin généraliste a été pris nettement plus souvent par un membre de la famille non cohabitant (43%) que par la patiente même (15%) qui vient en deuxième position. Pour les hommes, après les contacts pris par un membre de la famille non cohabitant (39%), ce sont les contacts pris par un membre de la famille cohabitant qui occupent la deuxième place (31%) mais il n y a pas de différence significative. Chez les hommes, les premiers contacts ont été pris nettement plus souvent par les membres de la famille cohabitant que chez les femmes (resp. 31% et 13 %). RESULTATS 11

Les premiers contacts avec le médecin généraliste ont été le plus souvent pris par les membres de la famille non cohabitant tant pour les placements urgents que pour les non urgents (resp. 46% et 43%). Pour les patients placés définitivement dans une institution psychiatrique, le premier contact avec le médecin généraliste concernant ce placement a été pris le plus souvent par les membres de la famille cohabitant (39%; 95% I.C. 23-62). Pour les patients placés définitivement en MRS ou en maison de repos, le premier contact avec le médecin généraliste a été pris le plus souvent par les membres de la famille non cohabitant (resp. 45% - 95% I.C. 34-59 et 46% - 95% I.C. 36-57). 1.9. Procédure de placement définitif Une phase intermédiaire avant le placement définitif est intervenue pour 204 patients. Dans la plupart des cas (n=179) le patient est passé par le département somatique d un hôpital général. Le patient a été moins souvent soigné provisoirement dans la famille (n=12) ou dans la section psychiatrique d un hôpital général (n=10). La durée de la phase intermédiaire est connue pour 185 patients. Cette période était en moyenne de 6,1 semaines (5,2-6,9). Pour 12 patients accueillis provisoirement dans la famille, la phase intermédiaire était de 11,0 semaines (2,8-19,2), ce qui n est pas beaucoup plus long que la durée des autres phases intermédiaires comme celles via les sections somatiques d un hôpital général où cette période était de 6,1 semaines (5,3-9,9) en moyenne. Dans 35% (95% I.C. 20-56) des cas où les patients sont placés définitivement dans une institution psychiatrique, une période intermédiaire était nécessaire alors que ce fut le cas pour 66% (95% I.C. 53-82) des patients placés en MRS et 60% (95% I.C. 47-77) des patients placés en maison de repos. Ces différences ne sont pas significatives. Cependant, la durée de la période intermédiaire pour les patients placés en institution psychiatrique (2,5 s 95% 1,4-3,7) était nettement moins longue que celle des patients placés en MRS (5,8 s 95% I.C. 4,8-6,9) ou en maison de repos (6,8 s 95% I.C. 5,4-8,3). On ne constate pas de différence significative dans la durée de la période intermédiaire pour les patients placés en MRS et ceux placés en maison de repos. On constate significativement moins de périodes intermédiaires pour les placements urgents (50% 95% I.C. 38-65%) que pour les non urgents (69% 95% I.C. 56-87). Au total, 233 patients (67%) ont figuré sur une liste d attente avant d être placés définitivement. Les 161 patients dont la durée d attente est connue ont attendu en moyenne 15,0 semaines (95% I.C. 10,6-19,4) avant un placement définitif. La période d attente n était pas significativement plus courte pour les patients placés en urgence (14,0s 95% I.C. 8,3-19,8) que pour les autres (18,3s 95% I.C. 10,0-26,8). Les 56 patients qui ont figuré sur une liste d attente, sans phase intermédiaire ont dû en moyenne attendre 19,3 semaines (95% I.C. 10,4-28,3). Les 93 patients ayant figuré sur une liste d attente et pour lesquels on a trouvé une solution temporaire ont attendu en moyenne 12,5 semaines (95% I.C. 7,4-17,6) avant le placement définitif. Parmi les patients placés définitivement en institution psychiatrique, 24% (95% I.C. 12-43) ont figuré d abord sur une liste d attente. Ils ont dû attendre en moyenne 2,0 semaines (95% I.C. 0,2-3,8) avant d être placés définitivement. Parmi les patients placés définitivement en MRS ou en maison de repos, respectivement 72% et 76% ont figuré sur une liste d attente. Ils ont dû attendre le placement significativement plus longtemps que les patients placés en institution psychiatrique, à savoir 14,6 semaines (95% I.C. 7,5-21,8) pour les patients en MRS et 15,9 semaines (95% I.C. 10,0-21,8) pour les patients placés en maison de repos. Tableau 8 : Périodes d attente pour les placements définitifs Nombre avec période d attente connue Période d attente moyenne, en semaines 95% I.C. Période d attente connue 161 15,0 sem 11-19 Période sans phase intermédiaire 56 19,3 sem 10-28 Période avec phase intermédiaire 93 12,5 sem 7-18 Pas de période d attente 185 Pas de période d attente ni de phase 64 intermédiaire Pas de période d attente mais phase 98 intermédiaire Période d attente, durée inconnue 72 Placement en psychiatrie (n=11) 5 2,0 sem 0-4 MRS (n=89) 56 14,6 sem 8-22 Maison de repos (n=132) 100 15,9 sem 10-22 RESULTATS 12

La période d attente était nettement plus courte en Wallonie (2s 95% I.C. 1-3) qu en Flandre (10s 95% I.C. 7-13). En Wallonie, après une semaine d attente, 75 % des patients (95% I.C. 59-94) étaient définitivement placés, par rapport à 54% (95%I.C. 44-69) en Flandre. Rôle des soins à domicile Dans 16% des enregistrements une concertation a eu lieu avec les professionnels des soins à domicile avant le placement. Dans le questionnaire on ne précise pas s il s agit des initiatives de collaboration pour les soins à domicile (ICSD) ou d initiatives privées. En ce qui concerne les contacts avec les soins à domicile, on n a pas enregistré de différence significative entre hommes et femmes ni entre patients placés en urgence ou non. Dans 9% (95% I.C. 2-22) des placements définitifs en institution psychiatrique, on a d abord pris contact avec les soins de santé à domicile. Ceci n est pas significativement plus bas que pour les placements en MRS où les soins de santé à domicile ont été consultés préalablement dans 19% (95% I.C. 12-29) des cas. En Wallonie, on a pris contact préalablement avec les soins de santé à domicile pour 27% des patients (95% I.C. 18-40) par rapport à 12% en Flandre (95% I.C. 8-18). Rôle du médecin généraliste Le médecin généraliste a joué un rôle dans le placement définitif de 219 cas (63%; 95% I.C. 53-69). Pour 56% des patients, le médecin généraliste a joué un rôle dans le processus décisionnel, dans 45% des cas il a joué un rôle dans la motivation des patients et dans 24% des cas dans les négociations avec l institution. Le médecin généraliste n a pas joué de rôle plus important pour les placements urgents (69%; 95% I.C. 56-87) que pour les placements non urgents (66%; 95% I.C. 52-82). Pour les patients placés en institution psychiatrique, le médecin généraliste a joué un rôle dans 76% des cas (95% I.C. 53-106). Ceci n est pas significativement plus élevé que pour les placements en MRS (61%, 95% I.C. 48-77) et en maison de repos (62%; 95% I.C. 47-77). Toutefois, le médecin généraliste a joué un rôle plus important dans les négociations avec l institution pour les placements en institutions psychiatriques (52%; 95% I.C. 33-78) que pour les placements en MRS (21%; 95% I.C. 14-31) ou en maison de repos (18%; 95% I.C. 13-26). Facteurs ayant retardé ou compliqué le placement Dans 26% (n=91) des enregistrements le placement a été retardé. Ce retard était dû le plus souvent à une résistance émotionnelle du patient (49%; 95%I.C. 36-66) alors que le fait de ne pas trouver l institution adéquate dans les environs ne représente que 21% (95% I.C. 13-33) des cas de placements retardés ou contrecarrés. Des restrictions financières ont été enregistrées dans 16% (95% I.C. 9-27) des cas et une résistance émotionnelle dans le chef de la famille dans 13 % (95% I.C.7-23) des placements retardés ou difficiles. Pour les patients placés définitivement en institution psychiatrique, le placement a été retardé dans 20% (95% I.C. 9-37) des cas ce qui n est pas significativement plus faible que pour les placements en MRS avec 30% (95% I.C. 21-41) des cas retardés et les placements en maison de repos avec 25% (95%I.C. 18-34) des cas retardés. Soins dans l institution Dans 67% des cas, le patient placé définitivement a été suivi par son médecin généraliste. La raison pour laquelle le médecin généraliste ne soignait pas son patient en institution a été citée pour 106 patients. Pour 55% (95% I.C. 42-71) des 106 patients, l institution était trop éloignée du domicile du médecin généraliste. Dans 44% (95% I.C. 33-59) des cas, l institution disposait de son propre médecin et dans 13% (95% I.C. 7-22) des cas un médecin externe n était pas admis dans l institution. Ici aussi le médecin a pu enregistrer plusieurs réponses, toutefois le chevauchement entre les institutions ayant leur propre médecin et les institutions refusant le médecin généraliste externe était particulièrement faible. Pour les 72 patients placés en urgence et qui n ont plus été soignés par leur médecin généraliste, dans 53% (95% I.C. 37-72) des cas, l institution était trop éloignée de la pratique du médecin et dans 46% (95% I.C. 32-64) des cas, l institution disposait de son propre médecin. Aucun des 46 patients placés en institution psychiatrique n a été soigné par son propre médecin généraliste. Ceci peut s expliquer par le fait que dans 77% (95%I.C.52-110) des enregistrements l institution disposait de son propre médecin. On constate que dans les MRS 33% (95% I.C. 19-57) et en maison de repos 11% (95% I.C. 2-32) des patients ne sont plus suivis par leur médecin généraliste parce que l institution dispose d un médecin. Dans les MRS on note significativement plus de patients (34%; 95% I.C. 24-46) qui ne sont plus soignés par leur médecin généraliste que dans les maisons de repos (16%; 95% I.C. 11-23). La raison essentielle pour laquelle le médecin RESULTATS 13

généraliste ne suit plus le patient placé en institution tant dans les MRS (62%; 95% I.C. 39-92) que dans les maisons de repos (85%; 95% I.C. 54-128) est la distance trop grande entre le médecin et l institution. Figure 8 : Pourcentage des patients qui ne sont plus soignés par le médecin généraliste après le placement définitif 120% 100% 80% pourcentage 60% 40% 20% 0% Psychiatrie MRS Maison de repos En Flandre, 37% (95% I.C. 29-46) des patients placés définitivement n ont plus été soignés par leur médecin généraliste. En Wallonie c était le cas pour seulement 22% des patients. Tant en Flandre qu en Wallonie, la raison essentielle était la distance entre les institutions et la pratique du médecin généraliste. On constate qu en Flandre, 22% (95% I.C.; 16-29) des patients ont été placés dans des institutions où les médecins externes ne sont pas autorisés ou découragés ou dans des institutions disposant d une équipe médicale. En Wallonie, c était le cas pour 10% (95% I.C. 5-18) des enregistrements. RESULTATS 14

Discussion Au cours des douze mois de l enregistrement, les 143 médecins vigies participants ont enregistré 346 placements définitifs de patients adultes dont 72% de femmes. Trois quarts des patients avaient plus de 72 ans, la médiane est de 82 ans et l âge moyen de 78 ans. Cinquante pour cent des enregistrements avaient trait à des placements en maison de repos (âge moyen 81 ans), 35% en MRS (âge moyen 83 ans) et 13% en institution psychiatrique (âge moyen 51 ans). Dans une étude néerlandaise, trois quarts des patients placés en maison de soins avaient plus de 75 ans et la médiane était de 80 ans (15). L incidence annuelle des placements définitifs est de 316 par 100.000 habitants adultes ou 1.016 par 100.000 habitants âgés de 60 ans ou plus. L incidence pour les femmes est significativement plus élevée que pour les hommes (resp. 438 et 185 par 100.000 habitants adultes). Aux Etats-Unis, on a estimé que 43% de la population âgée de 65 ans en 1990 sera un jour placée en institution et que ce pourcentage augmenterait de 80% en l an 2000 et de 145% en 2020 (16). Quarante pour cent de tous les patients placés définitivement vivaient seuls, 21% vivaient avec un partenaire, 17% vivaient seuls sous surveillance et 16% habitaient chez de la famille. Parmi les personnes vivant seules, on a placé plus de femmes que d hommes mais parmi les personnes vivant avec partenaire, l inverse est observé. Ce qui n a rien d étonnant étant donné que les hommes habitent plus fréquemment chez un membre de la famille et que les femmes vivent plus souvent seules. Des études réalisées à l étranger ont fait apparaître d ailleurs que les personnes isolées doivent être plus fréquemment placées que ce soit à titre définitif ou non (17,18). Les patients placés définitivement en institution psychiatrique présentaient souvent, comme attendu préalablement, une affection psychiatrique autre que la démence. Une dégradation du système locomoteur ou une démence étaient les affections préexistantes les plus importantes chez des patients placés définitivement en MRS ou en maison de repos. Une dégradation du système locomoteur est plus fréquente chez les femmes alors que la dyspnée est plus fréquente chez les hommes. En 1994, on estimait la prévalence de la démence en Europe à 1 à 32 % pour le groupe d âge entre 60 et 94 ans (19) et à 10 à 50 % des patients présenteraient une démence précoce, modérée ou borderline (18). En outre, 7 à 8 patients déments ne seraient pas identifiés comme tel (18). Une étude néerlandaise estime que 10 % des patients souffrant de troubles psychiques placés définitivement pourraient vivre en résidence protégée et 40 % des patients avec problèmes somatiques placés définitivement pourraient continuer à vivre chez eux avec des meilleurs soins professionnels à domicile (15). Ce ne sera possible que dans un nombre limité de cas en fonction de l autonomie et des soins à domicile déjà existants où un accroissement des soins à domicile ne pourra pas reporter un placement définitif. En outre, l étude plaide pour des formes alternatives de logement. La demande de placement en MRS et en maisons de repos ainsi que le premier contact à ce sujet avec le médecin généraliste ont été établis le plus souvent par les membres de la famille non cohabitants alors que pour les placements en sections psychiatriques, la demande et le premier contact avec le médecin généraliste émanaient généralement des membres de la famille cohabitant. Outre la démence et d autres problèmes psychiques, les soins constituent un problème important pour les prestataires de soins à domicile (20). Le stress provoqué par les soins et les contraintes de temps dues aux occupations professionnelles intenses des prestataires de soins sont des prédicteurs importants de placement définitif en institution (20). Le manque d autonomie et les problèmes de soins ont été évoqués le plus souvent comme motifs de placement définitif sauf pour les placements en section psychiatrique où le comportement dangereux était le principal motif évoqué. Une étude néerlandaise fait apparaître que chez 61% des patients nécessitant une assistance permanente en maison de soins, ce sont surtout les troubles psychiques qui constituaient le principal diagnostic (15). Dans 31% des cas les problèmes somatiques étaient la cause du placement, et principalement les affections cardio-vasculaires. D après une étude américaine, les principaux prédicteurs de placement dans une institution sont le diabète sucré et l incontinence fécale mais trois autres caractéristiques sont également importantes, à savoir le fait que le patient vit seul, les problèmes de temps dus au travail des prestataires de soins et le stress provoqué par les soins (20). On constate que les problèmes provoqués par les soins sont plus importants que les problèmes fonctionnels. Le médecin généraliste doit donc être non seulement attentif au patient mais également à l entourage familial qui procure les soins. Une autre étude fait apparaître qu il y a un nombre plus élevé de placements lorsque les membres aidants de la famille sont jeunes et/ ou professionnellement actifs (17). Dans notre étude pour presque 60% des cas une phase intermédiaire a été nécessaire avant le placement définitif. Généralement cette phase s est passée dans la section somatique d un hôpital général. La durée moyenne de la DISCUSSION 15

phase intermédiaire était de 6 semaines. La durée de cette période était moins longue (2,5 s) chez les patients placés définitivement dans une section psychiatrique. Deux tiers des patients se sont trouvés sur une liste d attente et ce pendant 15 semaines en moyenne avant d être placés définitivement. Seul un quart des patients placés définitivement en section psychiatrique a figuré sur une liste d attente et ce pendant 2 semaines en moyenne. On constaterait peut être depuis la période d enregistrement un net progrès en ce qui concerne les listes d attentes et les phases intermédiaires. Dans les maisons de repos de la province d Anvers, il y a actuellement une sousoccupation de 15% : les listes d attente ont fortement diminué, ce qui aura certainement des effets sur les phases intermédiaires et le caractère urgent des demandes. Les patients ont ainsi plus de chance d être placés dans leur propre commune et d être soignés par leur propre médecin généraliste. On a enregistré significativement plus de placements urgents que non urgents, et surtout plus de placements urgents pour les patients vivant avec un partenaire. Le médecin généraliste peut jouer ici un rôle important en évaluant et en surveillant les mécanismes de coping et les capacités du partenaire/soignant et en anticipant si nécessaire. Il est possible que les demandes aient été souvent formulées dans l urgence comme moyen de pression pour éviter les longues périodes d attente. Avant le placement, un contact avec les professionnels des soins à domicile n a été établi que pour un nombre limité de patients (16%). Le médecin généraliste a joué un rôle dans 63% des placements définitifs et ce principalement dans le processus décisionnel et la motivation du patient. Un quart des placements définitifs a été retardé et ce principalement pour des raisons émotionnelles. Les soins médicaux dans l institution étaient assurés par le médecin généraliste du patient dans 63% des cas. Lorsque ce n était pas le cas, c était parce que le médecin habitait trop loin de l institution ou l institution disposait de son propre médecin. Aucun des patients placés en institution psychiatrique n a été suivi par son médecin généraliste. Il existe un certain nombre de différences interrégionales importantes entre la Flandre et la Wallonie. En se basant sur les données des médecins généralistes, on constate qu en Flandre il y a nettement plus de placements définitifs en institution psychiatrique qu en Wallonie. En Wallonie, 75% des patients sont placés après une semaine d attente contre 54% en Flandre. Le temps moyen d attente en Wallonie (2s) est nettement plus court qu en Flandre (10s). En Wallonie on a plus souvent consulté les professionnels des soins à domicile qu en Flandre (resp. 27% et 12%). En Flandre, 22% des patients ont été placés dans une institution qui refuse ou décourage le médecin généraliste externe ou qui dispose de sa propre équipe médicale. En Wallonie cela n a été le cas que pour 10% des placements. On ne peut expliquer valablement cette différence en l attribuant à un nombre plus élevé de placements en institutions psychiatriques. Si on tient compte uniquement des placements en MRS et maison de repos, cela représente toujours 11% (95% I.C. 7-17) des placements en Flandre par rapport à 3% (95% I.C. 1-9) en Wallonie, où les médecins externes ne peuvent suivre les patients. DISCUSSION 16

Conclusion Le médecin généraliste joue un rôle central dans la motivation et le placement du patient ainsi que dans la continuation des soins dans l institution. Il est donc bien placé pour assumer le rôle de conseiller dans la recherche d alternatives au placement définitif. Le nombre de placements définitifs pourrait être diminué si on intégrait préalablement les soins de santé à domicile. Ceci est confirmé une fois de plus par le fait que la plupart des patients vivent seuls avant le placement définitif, que la dégradation du système locomoteur est le problème essentiel et que le placement est motivé par un manque d autonomie et des problèmes de soins. Dans ces domaines les soins à domicile peuvent jouer un rôle important. Le médecin généraliste peut aussi assumer une fonction de frein dans le processus de placement en organisant les soins à domicile ou en insistant sur leur importance et en élaborant un plan d assistance. De cette façon on peut reporter des solutions plus onéreuses comme de longues observations en milieu hospitalier ou des placements en MRS. Le patient pourra être soigné à domicile le plus longtemps possible, ce qui constitue une solution psychologiquement favorable pour lui-même et son entourage. Trop de patients se sont trouvés sur des listes d attente en 1994 et de nombreux patients ont connu une période intermédiaire avant de trouver une place définitive et ceci principalement dans les MRS et les maisons de repos. En procédant à une meilleure sélection des patients à placer et en attribuant un rôle plus important aux soins à domicile, on peut diminuer le nombre de patients à placer et réduire ainsi les temps d attente pour les patients pour lesquels le placement définitif est la seule solution. Au cours des dernières années, les temps d attente auraient nettement diminué et il existerait une sous-occupation. En Wallonie, où les temps d attente en 1994 étaient déjà beaucoup plus courts et où on prend plus souvent contact avec les soins à domicile, le nombre de placements définitifs n était pas inférieur à celui observé en Flandre. Il s agit donc d une arme à double tranchant : lorsque le temps d attente diminue, le seuil de placement du patient diminue également et vice versa. L essentiel est dans ce cas le bien-être du patient et des membres de sa famille. La plupart des placements ont été faits pour des raisons urgentes. On rencontre surtout des placements urgents chez les personnes âgées vivant avec un partenaire. Le médecin généraliste peut jouer ici un rôle important en indiquant aux aidants et aux partenaires comment mieux faire face aux problèmes de soins et apprendre à les accepter. Le médecin généraliste doit rester attentif non seulement aux problèmes du patient mais également à ceux des membres aidants de la famille. Les soins leur prennent souvent beaucoup de temps et sont à l origine de stress d où un sentiment d insatisfaction vis-à-vis de cette situation. Cette situation ne change cependant pas après que le patient ait été placé car les aidants manifestent alors des sentiments de culpabilité et d impuissance. Reporter ou éviter un placement définitif permet de prévenir certaines difficultés psychologiques tant pour le patient que pour la famille mais ceci n est envisageable que si les soins à domicile peuvent être mieux structurés et les médecins généralistes mieux informés de l existence des différentes possibilités de prise en charge à la maison. Répéter l enregistrement aujourd hui donnerait des résultats fort différents des chiffres cités dans la présente étude. Aussi, il nous semble particulièrement intéressant de pouvoir suivre l évolution de la situation en organisant un nouvel enregistrement dans un proche avenir. CONSLUSION 17

Remerciements Les auteurs tiennent à remercier Y. Pirson (introduction des données) et G. Jeanfils (programmes d introduction des données) et en particulier le professeur Dr Frank Buntinx (Academisch Centrum Huisartsgeneeskunde KULeuven) pour sa participation constructive lors de la lecture de la première version du rapport. Le réseau belge des médecins vigies est une collaboration entre l Institut Scientifique de la Santé Publique (Département Epidémiologie, centre de coordination) et l Association Scientifique des Médecins Généralistes néerlandophone (WVVH) et francophone (SSMG). Le Ministère Fédéral de la Santé Publique a assuré le financement jusqu en 1990. Les Communautés française et flamande assurent le financement depuis 1991. Nous remercions tout particulièrement les médecins qui ont récolté les données : ANVERS : D. AVONTS, A.-M. CHARLIER, L. CHAUBET, E. COECK, E. COUILLIER, M. DAANS, J. DELESPAUL, M. DE PAUW, H. DE RIDDER, J. DE SMEDT, N. DERYCKE, L. GILLIS, M. JOOSSENS, R. LAUWERS, G. NICOLAI, W. RAES, F. ROBIJN, C. ROUNEAU, J. SAERENS, SCHILLEMANS, H. SCHOOFS, E. SERRIEN, L. SEUNTJENS, J. VAN GERVEN, A. VAN HOOF, L. VAN IMSCHOOT, H. VAN OBBERGHEN, G. VAN OPSTAL, P. VAN ROYEN, F. VERDUYCKT, G. WIJNEN, G.WILLEKENS. BRABANT : F. BELVAUX, BLUMENTHAL, P. BRUYNSEELS, J.-M. CAROYER, E. DE GRAEF, D. DE PAUW, N. DERAUX-CARETTE, C. DERUYCK, F. DE SMEDT, J.-J. DETIEGE, L. ERALY, A. FRANCOIS, P. FREMY, C. GEENS, M. GILBERT, P. HUART, R. JOOS, C. LA HAYE, M. MAHIEU, J. MARIN, G. PAUL, Y. PIL, F. POELAERT, M. PROVOST, J. ROSILLON, P. SMITS, L. VANDERGINST, P. VAN VLAENDEREN, J. VEDRIN, G. WOUTERS, J. WYNANT. FLANDRE OCCIDENTALE : P. BOUDOLF, L. CLARYSSE, K. CORNELLI, F. DECLERCQ, B. LINDEN, P. MALFAIT, J. MARYSAEL, P. NUYTEMANS, J. SETTE, T. STORME, M. TOYE, C. VANHERCKE, Y. VAN MAELE, M. VERVENNE, E. YPERMAN. FLANDRE ORIENTALE : J. BOULONNE, P. CASSIMAN, P. CLAERHOUT, G. CORNIL, I. DEAULMERIE, J. DE LOOF, W. DE SCHEPPER, W. GELDHOF, P. HAEGENS, D. HEYVAERT, C. HOORNAERT, R. LIAGRE, J.-J. MESTDAGH, M. RIJCKAERT, K. SEGERS, J. VAN ASSCHE, C. VAN CAUWENBERG, K. VAN DEN ABEELE, A.M. VANDERBORGHT, F.J. VAN MIERLO, E. VAN PELT, K. VAN POECK, E. VAN RENTERGHEM, K. VERHOFSTADT, M. VYDT. HAINAUT : D.-J. BOUILLIEZ, M. BOULAD, J. CHARLES, P. CHEVALIER, H. CLINQUART, J. GAILLY, R. HOVINNE, P. JADOULLE, M. JEHAES, L. LECONTE, L. MARCELLE, J.-P. MONETTE, P. NOPPE, Y. URBAIN, F. VANHOVE, F. VANTOMME, C. VERHEUGEN, L. VUYLSTEKE. LIEGE : J.F. ADANT, BAIVIER, BARON, C. CUYPERS, M. DEBARRE, DEGEY, M. DEMBIERMONT, M. DETHIER, P. DUFRANE, P. FIRKET, F. GERARD, C. HUYNH-DUC, A. LEDENT, R. LUDOVICY, A.-C. MEHU- WEGRIA, F. NOLLOMONT, L. PIERLOT, F. PIRON, F. ROSSION, B. STRAMBOLI, P. VAN DEN NEUCKER, G. VAN DHELSEN, J.L. VAN DUYSE, T. VANWERSCH, P. WIAME. LIMBOURG : L. DEFERM, E. DELVAUX, M. DEZEURE, F. DILS, V. GIJBELS, H. JANSEN, G. LINDEMANS, M. ROYACKERS, D. THOELEN, J. THYS. LUXEMBOURG : G. ARMAND, A. BAUVIR, J. COPPINE, Y. GUEUNING, J. SERVAIS,F. VAN DER MEERSCH. NAMUR : R. FLON, B. GEUSE, J. HENROTIN, C. MASSART. REMERCIEMENTS 18

Bibliographie 1. BUTLER R, LEWIS M. Aging and Mental Health (3rd ed.) St. Louis, MO: C.V. Mosby, 1982. 2. KRAUS A, SPASOFF R, BEATTIE E et al. The Role and the Value of Foster Homes for the Elderly. Canadian Journal of Public Health 1976;68:32-38. 3. VLADECK B. Unloving Care: The Nursing Home Tragedy. New York: Basic Books,1980. 4. GREENFIELD W. Disruption and reintegration: Dealing with familial response to nursing home placement. Journal of Gerontological Social Work 1984;8:15-21. 5. HATCH R, FRANKEN ML. Concerns of Children with Parents in Nursing Homes. Journal of Gerontological Social Work 1984;7:19-30. 6. ANONIEM De huisarts en de zorg voor bejaarden in instellingen. Oproep tot discussie van de commissie RVT/rustoorden van de W.V.V.H. Berchem,1994:4. 7. STEYLAERT C, VERDONCK P, BUNTINX F. Op bezoek bij bejaarden in instellingen. Huisarts Nu 1994;23:221-224. 8. VANDER STICHELE RH. Geneesmiddelengebruik en - informatie in Vlaamse rusthuizen. Huisarts Nu 1993;22:10-16. 9. STROOBANT A, VAN CASTEREN V, THIERS G. Surveillance systems from primary-care data : surveillance through a network of sentinel general practitioners.in Eylenbosch W.J. and Noah N.D.(Ed):Surveillance in Health and Disease. Oxford, Oxford University Press 1988;62-74. 10. LOBET M, STROOBANT A, MERTENS R et al. Tool of validation of the network of sentinel general practitioners in the Belgian health care system.int J Epid 1987;16:612-618. 11. GROB PR. A morbidity recording system for primary health care. In Leaverton P.E. (Ed.) : Environmental Epidemiology. New-York, Praeger Publishers 1982;131-139. 12. COLLETE BJA. The sentinel practices system in the Netherlands. In Leaverton P.E. (Ed.) : Environmental Epidemiology. New-York, Praeger Publishers 1982;49-155. 13. VAN CASTEREN V. Inventory of Sentinel Health Information Systems with GPs in the European Community. Situation up to March 1990. IHE, Brussels, January 1991;97. 14. 10 Ans Reseau des Médecins Vigies L enregistrement de la morbidité en Belgique. Institut d Hygiène et d Epidémiologie 1989, 78p Rapport D/1991/2505/4. 15. Te Wierik MJM, FREDERIKS CMA, VISSER AP, STURMANS F. Verpleeghuisopname; een onderzoek bij op te nemen ouderen. Tijdschr Gerontol Geriatr 1991;22:209-215. 16. MURTAUGH C, KEMPER P, SPILLMAN B. The Risk of Nursing Home Use in Later Life. Medical Care 1990;28:952-962. 17. MONTGOMERY RJV, KOSLOSKI K. A Longitudinal Analysis of Nursing Home Placement for Dependent Elders Cared for by Spouses vs Adult Children. Journal of Gerontology 1994;49(2):S62-S74. 18. BERGMANN K, FOSTER EM, JUSTICE AW, MATTHEWS V. Management of demented elderly patients in the community. Brit J Psychiat 1978;132:441-449. 19. HOFMAN A, ROCCA WA, BRAYNE C. The prevalence of dementia in Europe: A collaborative study of 1980-1990 findings. Int J Epidemiol 1991;20:736-748. 20. TSUJI I, WHALEN S, FINCANE TE Predictors of Nursing Home Placement in Community-Based Long-Term Care. J Am Geriatr Soc 1995;43:761-766. BIBLIOGRAPHIE 19