Bulletin ATAOP-RAGL Bulletin bimensuel adressé aux membres du C.O.S. et autres intéressés du Programme ATAOP-RAGL N 21, le 30 mai 2011 Nouvelle édition du «Bulletin ATAOP-RAGL» Voilà une nouvelle édition du Bulletin ATAOP-RAGL. Pour des commentaires, observations et suggestions, mais aussi pour des contributions à la prochaine édition de ce bulletin, s.v.p. contactez : dikvandekoolwijk@yahoo.fr. La Radio Tuungane au service des agri-éleveurs dans les moyens et hauts plateaux de Minembwe Minembwe (Sud Kivu, RDC) - Dans une zone accablée par les conflits ethniques, la radio Tuungane est une source d'information, canalisant les rumeurs pour mieux les gérer. Elle agit donc comme constructeur de la paix et remplit son rôle d'outil de communication pour la population essentiellement paysanne, selon le Directeur Innocent Nsengimana : «On voulait changer l'image négative de notre zone en mettant fin aux stéréotypes ethniques et améliorer le bien-être des agri-éleveurs de toutes les ethnies confondues. Le développement économique à travers certaines filières agricoles (lait, pomme de terre) dans les moyens et hauts plateaux, permet d augmenter sensiblement les revenus des agri-éleveurs». La Radio Tuungane qui veut dire «se rassembler» en Swahili a été créée en 2009 à la demande des coopératives membres de l APDIK (Association Paysanne pour le Développement Intégré au Sud-Kivu). En effet les dirigeants de ces coopératives avaient insisté sur le fait que l'absence d'une radio rurale dans le milieu maintenait la population dans l ignorance par rapport à ce qui se passait ailleurs dans la province, dans le pays, voir dans le monde. Ils restaient loin des informations fiables non seulement par rapport au climat sociopolitique mais aussi des informations relatives à un développement durable, à la professionnalisation des agri-éleveurs dans les différents secteurs ou filières agricoles. Aujourd hui la radio, qui a été construite et équipée avec l appui de l ONG américaine : NED émet et son programme est très varié et traite des thèmes comme: l éducation civique, la culture démocratique et la capacité de la communauté à se développer, la professionnalisation des coopératives des agri-éleveurs, le changement de mentalités. Avec une équipe de cinq personnes, la radio réussit à toucher plus de 250 000 auditeurs dans l'extrême sud de la province du Sud Kivu. Comme pour toutes les radios de proximité, le financement demeure le plus grand obstacle. Cette radio rurale cherche activement un financement pour l'année 2011-2014 qui cherchent des soutiens d autres partenaires potentiels afin d arroser toute la partie de moyens et Hauts plateaux. Après son installation la radio a déjà eu un impact sur la communauté de Minembwe. Via des émissions sur la cohabitation paisible, la coopération économique et le développement
durable, les citoyens de la communauté commencent à travailler ensemble afin d'améliorer leur qualité de vie et de réduire les conflits dans leur milieu. Petit à petit, la radio s'est construit une réputation solide sur base de ses reportages honnêtes et factuels couvrant des événements locaux. «Tout le monde apprécie l'initiative, les gens nous apportent le message à la radio pour nous le dire,» dit Nsengimana. Malgré son succès, le Coordinateur admet que les conflits entre les différents groupes ethniques de la communauté existent toujours, mais il insiste qu'ils sont maintenant moins importants : «La radio contrôle des rumeurs et cela aide beaucoup. Maintenant, tout le monde écoute la radio pour savoir réellement ce qui se passe.» Ce changement est non-négligeable dans une zone où les rumeurs peuvent très vite conduire vers la violence si elles ne sont pas circonscrites de manière adéquate. Les femmes des moyens et hauts plateaux ont salué l arrivée de la radio et particulièrement les émissions sur leur vie quotidienne, l organisation et la structuration des coopératives gérées par les femmes elles-mêmes qui leur permettent d accroitre leurs revenus, la sensibilisation des femmes paysannes sur leurs droits est également un élément indispensable pour les encourager à devenir les entrepreneuses agricoles. Grâce à ses émissions informatives et éducatives sur différents aspects du développement agricole, la radio Tuungane constitue pour les agriculteurs et agricultrices de cette contrée isolée, une ouverture sur le monde, une source d inspiration pour des initiatives de développement agricole individuel et communautaire. Pour en savoir plus sur la Radio Tuungane, veuillez vous mettre en contact avec le Directeur Innocent Nsengimana à apdikgisenga@yahoo.fr Changement des dates des JPGL 2011 Indépendamment de sa volonté, IMBARAGA est dans l obligation de reporter la célébration des journées pomme de terre dans la région des grands lacs qui étaient prévues du 13 au 16 juin 2011 au 05 au 08 juillet 2011. En effet, la raison principale est que le ministère de l agriculture du Rwanda organise du 06 au 12 juin la semaine d exposition des technologies agricoles qui auront lieu à Nyandungu (Kigali) dans laquelle participeront beaucoup de partenaires nationaux et étrangers surtout ceux des pays de la sous région. IMBARAGA en tant que organisation paysanne est aussi invité à exposer ses technologies mais aussi à voir les nouvelles technologies agricoles qui apportent une valeur ajoutée aux producteurs. GAFARANGA Joseph, Secrétaire exécutive d IMBARAGA Nord Des ateliers, des ateliers, des ateliers Un article très critique par Evariste Mahamba de Syfia Grands Lacs sur les ateliers organisé par les ONG de développement : Rutshuru : des ateliers de formation sans suivi, un gaspillage inutile (Syfia Grands Lacs/RD Congo) A Rutshuru, au Nord-Kivu, les ateliers de formation se multiplient, mais avec peu de suivi et presque pas d'évaluation. Peu importe donc le contenu et les résultats sur le long terme, les participants sont surtout attirés par les per diems... En mars dernier, à Rutshuru, à l est de la RD Congo, un atelier de formation sur les conflits fonciers démarre par une discussion animée entre un chef coutumier et les membres de l organisation UN Habitat, chargés de la formation. Question de transparence, il faut impérativement nous préciser la part du budget consacrée aux per diems, interpelle le chef coutumier. À quoi les organisateurs lui rétorquent que l essentiel, c est le contenu de l'enseignement et non les questions d argent. Ensuite, il critique qu il n y a pas de suivi ni de restitution. Lisez la suite de l article sur : http://www.syfia-grands-lacs.info/index.php5?view=articles&action=voir&idarticle=2112
Film de la mission de Bert Sandee Il y a quelques mois, Mr. Bert Sandee, un paysan des Pays Bas a exécuté une mission d appui technique au niveau d UPDI et de CAPAD. Voici le l adresse du site web pour un film de son travail : http://www.agroinfo.net/index.php?menu_class_id=6&menu=newsitems&view=newsitem&newsitem_id=57532 Concertation des dirigeants à Butembo A l issus de la restitution du 8 Janvier, les dirigeants des OP du Grand Nord au Nord Kivu impliquées dans le programme ATAOP ont trouvé vital, pour l avancement de leurs organisations, d instituer un cadre d échange. De ce fait, afin de pouvoir favoriser un climat d échange entre ces dirigeants et de leur permettre de relever les défis auxquels ils sont confrontés, il s était avéré nécessaire d instaurer des concertations trimestrielles. La deuxième concertation s est tenue en date du 21 avril 2011 dans la salle des réunions du SYDIP. Elle fait suite aux recommandations de la réunion du 8 Janvier qui exigeait la tenue régulière des concertations des dirigeants des O.P. des territoires de Béni et Lubero. Vu l importance des points débattus dans ces concertations, certains dirigeants ont proposé que soit associé un membre de l exécutif par organisation. La réunion a eu au total 19 participants dont les dirigeants et les membres du S.E. des organisations notamment SYDIP, COOCENKI, LOFEPACO, FOPAC, APAV et APADER. Trois questions ont été formulées afin d orienter les participants dans leurs réflexions en carrefour. Ces questions sont : 1. Après les deux réunions, il y a-t-il des problèmes qui persistent? lesquels? 2. Quelles en sont les causes? 3. Proposez des pistes de solution. Pour les carrefours, il a été institué deux groupes, le premier formé des membres du C.A. et le second regroupant les agents de l exécutif. Restitution du travail en carrefour: Problèmes Causes Pistes de solution 1. Le bénévolat du C.A. à côté du personnel salarié Groupe 1. Disposition non pratiques des textes réglementaires - Prévoir des mécanismes clairs de motivation des membres du C.A. dans les textes. - Développer la vision économique 2. Dirigeants et agents n ont pas de vision économique 1. Méfiance entre dirigeants et agents L approche projet est trop développée. Groupe 2. - Manque d esprit de rendre compte dans certaines organisations professionnelles. - Faible communication - Déconsidération des dirigeants par les agents - Fanatisme entre dirigeants et certains agents. - Mégestion de certains dirigeants - Créer des commissions spécialisées dans le C.A. et dans le staff pour réfléchir économique - Actualiser nos textes réglementaires autour de la vision économique. - Etre fidèle aux rencontres (concertations) trimestrielles des dirigeants avec les agents du S.E. - Renforcer les activités génératrices
2. Faible mobilisation des fonds avec la complicité de certains agents - La dépendance externe de revenu. 3. La non maîtrise des attributions de certains dirigeants 4. La non mise en œuvre du plan de communication dans certaines O.P. - Faible capacité de certains dirigeants - Des projets qui visent une partie des membres / rayon d action - Négligence d élaborer un plan de communication - Renforcer les capacités de dirigeants et les familiariser à la lecture de textes légaux. - Renforcement des dirigeants et des agents sur la gestion financière. Anselme Mutumwa, Maliyasasa Syalembereka, Fondation Maendeleo Promotion des Initiatives Economiques par la Participation Paysanne Basé sur le Programme de Participation Populaire (PPP), une approche développée par la FAO depuis 1979 Agriterra a développé l approche Promotion des Initiatives Economiques par la Participation Paysanne (PIEPP). Il s agit d une approche communautaire adaptée pour la situation spécifique des OP. Quelques éléments clés de l approche PIEPP : Se focalise sur les paysans pauvres en ressources, mais avec certaines potentialités ; Petits groupes d autopromotion homogènes: 10 15 personnes, hommes et femmes ; Promoteurs des groupes: animateurs (endogènes) capables ; Organisation des groupes ruraux autour des initiatives économiques: faire ensemble ce qu on ne peut pas faire seul ; L épargne du groupe: pour constituer des fonds propres et pour faciliter l accès au crédit. Pas de financement direct ; Renforcement des capacités: pas seulement technique, mais aussi pour l auto-organisation, techniques de suivi, évaluation, communication, le leadership, le plaidoyer, etc. ; Mise en relation horizontale et verticale ; Finalité: auto prise en charge et renforcement du pouvoir économique (politique et organisationnel) ; Période d intervention limitée. Avantages pour le niveau local : Augmentation des revenus ; Renforcement de l organisation ; Création de l emploi rural ; Augmentation du taux d épargne et de crédit (capital d investissement) ; Acquisition de nouvelles méthodes et techniques (de production, de commercialisation, de négociation, etc.) ; Mise en relation avec l OP: profiter des services de l OP ; Plus d initiatives et d entreprenariat. Avantages pour l OP-mère : Base forte: renforcement organisationnel et socio-économique de la base des membres: membres se reconnaissent en leur organisation et leur capacité de contribuer financièrement à l organisation augmente, attirance de nouveaux membres ;
Création d une dynamique de la base vers le sommet (ascendant) au lieu de top-down ; Gouvernance et démocratie renforcée ; Approche appropriée pour atteindre les femmes et les jeunes ; Se construit sur les connaissances et expériences organisationnelles de l OP et institutionnalisation des compétences par des promoteurs de groupes endogènes (durable); Groupes d autopromotion mobilisables et atteignables dans le cadre des campagnes de lobbying/plaidoyer. Cette approche identifie des leaders locaux comme promoteurs et promotrices de groupe pour stimuler un apprentissage permanent. Ces facilitateurs appliquent des méthodes participatives d analyse, de planification, de suivi et d évaluation : formation des adultes, apprentissage mutuel, auto-évaluation, échanges, actionrecherche, découvertes pour promouvoir les initiatives économiques du groupe. Les étapes : 1 Groupes locaux: Installation des groupes: gouvernance, aspects organisationnels, réunions, charte ; Epargne ; Enregistrement des données ; Analyse de la situation économique: rentabilité, marché ; Identification d une action économique collective ; Mise en relations avec d autres acteurs locaux ; Planification de l action économique: faisabilité, rentabilité, etc. ; Mise en œuvre et suivi: enregistrement des données ; Faire le bilan. 2 Inter groupage: plusieurs groupes mettent ensemble leur force Actions collectives élargies ; Mise en relations avec d autres acteurs. 3 Développement des services économiques Coopérative ; Suivi et évaluation par l OP-mère ; Accompagnement régressif, responsabilisation progressive, durée limitée. Prochaine édition du «Bulletin ATAOP-RAGL» La prochaine édition du bulletin ATAOP-RAGL paraîtra à mi-juin Pour des renseignements ou contributions, contactez : dikvandekoolwijk@yahoo.fr. Toutes les contributions sont bienvenues : ce bulletin vise à échanger des expériences des différents O.P. et le contenu ne doit pas être directement lié au Programme ATAOP-RAGL. Aussi des contributions sur autres programmes ou sujets sont appropriées.