Etendue des violences domestiques à Genève Premier bilan exhaustif et perspectives 20.09.2013 - Page 1
Introduction Etablir des données chiffrées exhaustives: une nécessité pour lutter efficacement et de manière pérenne contre les violences domestiques. La violence domestique (VD): une problématique répandue à Genève: Violences subies durant la vie: 38,2 % F / 25,0 % H Violences subies en 5 ans: 14,0 % F / 7,3 % H En 2012, 1 % de la population genevoise a été prise en charge par le «réseau VD», soit 4 900 personnes. La lutte contre les VD: un des maillons de la chaîne sécuritaire. 20.09.2013 - Page 2
Infractions CP pour violences domestiques à GE - 8,4 % d infractions pour VD entre 2011 et 2012 / - 34,5 % entre 2008 et 2012 20.09.2013 - Page 3
Action policière et mesures d'éloignement Statistique annuelle réquisitions pour violences domestiques chiffres en baisse ces 5 dernières années stabilité entre 2012 et 2013 entre 50 et 70 interventions / mois pour des violences domestiques Eloignements par l'officier de Police - pratiqués efficacement depuis 2011, après la modification de la LVD - F 1 30 de 2010 42 éloignements en 2011 49 éloignements en 2012 35 éloignements à ce jour en 2013 80 policiers entre 6 et 10 ans de service suivent chaque année la formation continue sur les violences domestiques 20.09.2013 - Page 4
Pourquoi une telle baisse du nombre d infractions? Les victimes évitent de faire appel à la Police ou au Ministère public dès lors qu'une procédure judiciaire peut s'enclencher contre leur volonté. Les outils d'information, de sensibilisation et de prévention, y compris les mesures d'éloignement administratif, apportent une aide précoce aux victimes et auteurs de VD. 20.09.2013 - Page 5
Observatoire genevois des violences domestiques 4 900 personnes, dont 63 % de femmes et 37 % d'hommes. mineurs = 24 % - 18-65 ans = 74 % - + de 65 ans = 2 % 74 % ont subi ou exercé des V. conjugales et 30 % des V. intrafamiliales. 60% 54% 50% 40% 30% 24% 20% 20% 10% 6% 1% 0% Conjoint / partenaire Ex-conjoint / expartenaire Parent ou partenaire ou famille d'accueil / enfant Autres liens familiaux Inconnu 20.09.2013 - Page 6
Parmi les personnes recensées, on relève une majorité de victimes directes (68 %) qui ont subi des V. conjugales (71 %). une minorité d'auteurs (25 %) qui ont commis des V. conjugales (75 %). mineurs = 53 % de vict. directes, 47 % de vict. indirectes et 6 % d'auteurs. 80% 70% 68% 60% 50% 40% 30% 25% 20% 14% 10% 0% Victime directe Auteur Victime indirecte Auteur + victime directe Inconnu 5% 0% 20.09.2013 - Page 7
Commentaires I 1. Les actes de violences touchent un nombre important de résidants. 2. Le nombre d adultes est stable. 3. Les personnes de + de 65 ans sont une nouvelle fois sous-représentées. 4. La présence d une majorité de garçons mineurs dans les catégories «victimes directes mineures» et «victimes indirectes mineures» est surprenante car passé 18 ans, les femmes y sont largement plus représentées. 5. Le nombre de mineurs auteurs de violence est faible. Tous sont également considérés comme victimes directes et/ou indirectes, ce qui n est que rarement le cas pour les auteurs majeurs. 20.09.2013 - Page 8
On constate également 78 % des victimes et des auteurs fréquentent 4 institutions. 5 924 prises en charge distinctes dont 1 398 en faveur de mineurs. 20.09.2013 - Page 9
Commentaires II 1. Les violences sexuelles sont une nouvelle fois peu recensées. 2. Le centre de consultation LAVI et la Police sont bien les institutions pivots du «réseau VD». 3. Le nombre d'hébergement de victimes de VD est faible et n'est pas représentatif des besoins du "réseau VD". 20.09.2013 - Page 10
Buts: Etude cantonale de victimisation suite à des violences conjugales ou familiales M. Killias et al. (Institut de criminologie de l'uni. de Zürich) Connaître le taux de la population genevoise (en %) qui déclare avoir été victime de violences domestiques. Connaître les réactions des victimes après avoir subi des violence domestiques. Connaître l'opinion de la population sur la violence domestique et sur les aides à disposition. 20.09.2013 - Page 11
Etude cantonale de victimisation suite à des VC / VF Méthodologie: Echantillon aléatoire de 3 000 personnes (2/3 F et 1/3 H). Taux de réponse: 46 % (1 381 personnes; 2/3 F et 1/3 H). Questionnaire fait par l'institut de criminologie et le BVD. Données récoltées par internet ou par tél. entre janvier et avril 2013. La VD est définie comme violence physique, psychologique, sexuelle, et économique commise par le partenaire actuel, l'ex-partenaire ou un membre de la famille. 20.09.2013 - Page 12
Taux de prévalence (%) - Résultats I Prévalence sur la vie: Femmes: 38,2 Hommes: 25,0 Prévalence sur 5 ans: Femmes: 14,0 Hommes: 7,3 Prévalence sur 1 an: Femmes: 5,0 Hommes: 3,1 Prévalence 18 ans: Femmes: 25,8 Hommes: 18,5 Prévalence + 18 ans: Femmes: 29,1 Hommes: 15,3 20.09.2013 - Page 13
Violences conjugales (%) Protagonistes - Résultats II L auteur est un/une Vict. H Vict. F Homme 16,7 98,8 Femme 83,3 1,2 Violences familiales (%) L'auteur est le/la Père 27,8 18,2 Mère 16,7 25,8 Belle-mère - 4,5 Frère 5,6 7,6 Sœur 5,6 9,1 Fils 16,7 7,6 Fille - 4,5 Autre membre de la famille 27,8 22,7 ~ 50 % des cas de violences familiales est attribuable aux parents. 20.09.2013 - Page 14
Protagonistes - Résultats III Comportements violents précédents de l'auteur 70,2 % des femmes victimes de VD l'ont été par un (ex-) partenaire et/ou un membre de leur famille qui avait déjà commis des actes de violences en dehors du contexte familial. Influence de l'alcool et de drogue 22,7 % des victimes masculines et 16,3 % des victimes féminines ont affirmé que l'auteur était sous l'influence d'alcool ou de drogue. 20.09.2013 - Page 15
Réaction à la violence - Résultats IV A qui s'adressent les victimes à la suite des violences (%)? Personnes proches: Femmes: 78,7 Hommes: 72,7 Consultation d'un professionnel: Femmes: 25,4 Hommes: 20,5 Police: Femmes: 22,7 Hommes: 9,4 Détail de l'aide professionnelle selon le sexe de la victime (%) H F Médecin exerçant en libéral (non psychiatre) 8,3 7,8 HUG/cliniques médicales 8,3 6,3 Psychiatre/psychologue, psychothérapeute en libéral 50,0 53,1 Centre LAVI - 3,1 Hospice général 16,7 - Foyer Arabelle - 1,6 Couple et famille - 7,8 Autre 16,7 20,3 20.09.2013 - Page 16
Et si la police arrive? - Résultats V Dans 1 cas sur 2, l'intervention policière est déclenchée par des tiers. 2/3 des victimes se disent satisfaites de l'aide obtenue Pourquoi ne pas avoir fait appel à la police (%)? "A réglé seul le problème" 27,1 "Pas un délit sérieux" 18,6 "Ne souhaitait pas que l'agresseur soit arrêté" 7,7 - de 5 % des réponses traduisent un certain malaise face au travail de la police. 20.09.2013 - Page 17
Opinions sur la violence domestique - Résultats VI Les femmes estiment + souvent que la VD est répandue. Les victimes estiment + souvent que la VD est répandue. Les non-victimes optent + pour la variante "la VD est inacceptable et doit toujours être punie par la loi". Les victimes optent pour + de souplesse "la VD est inacceptable mais ne doit pas toujours être punie par la loi". En cas d'hypothétiques violences, les femmes avec un passé de victimes préféreraient s'adresser à des services de consultation médicale ou psychosociale plutôt qu'à la police. Les campagnes de sensibilisation ne semblent pas toujours atteindre le public visé tout comme la ligne téléphonique "Stop violence à la maison". 20.09.2013 - Page 18
Conclusions de l étude La violence intrafamiliale est un phénomène très répandu à GE. Les mères et pères sont souvent auteurs de violences sur leurs enfants. Les partenaires violents ont souvent une histoire de violence généralisée. Les victimes s'adressent en 1 er lieu à leurs proches. Le recours à la police est + populaire dans les situations hypothétiques que dans les expériences réellement vécues. La focalisation unilatérale sur la répression pénale vise une perspective trop étroite. Une extension à d'autres formes d'intervention, + adaptées aux besoins concernés, serait de mise. 20.09.2013 - Page 19
Perspectives Faire évaluer ces outils de mesures statistiques ainsi que leur cohérence par l Institut de Criminologie et de droit pénal de l Université de Lausanne. Créer 10 nouvelles places d hébergement d urgence pour les victimes de VD. Réaliser des actions de sensibilisation pour les ainés et les (futurs) parents. Favoriser la complémentarité des secteurs publics, subventionnés et privés. Intégrer des représentants de professions libérales dans la Commission consultative sur les violences domestiques. La reconduction de l étude de victimologie en 2018 permettra d observer l évolution des violences domestiques sur une période donnée. Ainsi se mettra en place une approche longitudinale. 20.09.2013 - Page 20
Merci de votre attention 20.09.2013 - Page 21