Travail comparatif des chartes de l'animation socioculturelle



Documents pareils
MÉTHODOLOGIE DE L ASSESSMENT CENTRE L INSTRUMENT LE PLUS ADÉQUAT POUR : DES SÉLECTIONS DE QUALITÉ DES CONSEILS DE DÉVELOPPEMENT FONDÉS

Participation des habitants et contrats de ville Quels enjeux? Quelle mise en oeuvre?

Guide No.2 de la Recommandation Rec (2009).. du Comité des Ministres aux États membres sur la démocratie électronique

Le conseil d enfants La démocratie représentative à l école

Projet éducatif vacances enfants et adolescents

P RO - enfance. Plateforme Romande pour l accueil de l enfance

LA DEFINITION DES COMPETENCES : QUEL ROLE POUR LES ASSOCIATIONS PROFESSIONNELLES?

Questionnaire. sur l évaluation interne Qualité dans les centres d accueil pour enfants, adolescents et jeunes adultes

2) Qu est-ce que la cohésion sociale et l inclusion?

LICENCE Administration publique Parcours : MANAGEMENT PUBLIC 2 ème année

Nouvelle stratégie européenne d action pour la jeunesse «Investir en faveur de la jeunesse et la mobiliser»

Les approches globales et intégrées en promotion de la santé et du bien-être : les conditions nécessaires à leur développement 1

Bien-être et Performance Collective Des risques psychosociaux au modèle de management et au bien vivre ensemble

MONITEUR-EDUCATEUR ANNEXE I : REFERENTIEL PROFESSIONNEL. Le moniteur-éducateur intervient dans des contextes différents :

Guide du programme Transition vers l'après-secondaire

Intervention de M. de Lamotte, président de la section sur l école et son interdépendance avec le marché

GUIDE POUR AGIR. Comment identifier ses. SAVOIR-FAIRE et. ses QUALITÉS J ORGANISE MA RECHERCHE. Avec le soutien du Fonds social européen

Bonsoir, Mesdames et Messieurs,

Etude relative aux rapports des présidents sur les procédures de contrôle interne et de gestion des risques pour l exercice 2011

QUÉBEC EN FORME ROSEMONT PLAN DE COMMUNICATION Présenté aux membres du comité Québec en forme Rosemont

UN MBA POUR QUI, POURQUOI?

Politique de surveillance de l application de la loi. Commission des normes du travail

«Dire et écrire» pour réaliser une composition en travail collaboratif en géographie. Agnès Dullin, lycée J. Racine 20 rue du Rocher, Paris

Introduction : histoire et concept de l économie sociale Lucile Manoury

Charte de la laïcité à l École Charte commentée

REFERENTIEL DE CERTIFICATION

Ligne directrice du cours menant à une qualification additionnelle. Musique instrumentale (deuxième partie)

LIVRET DE STAGE. Etablissements Scolaires / Administrations SOMMAIRE

Contributions françaises à la problématique internationale de la protection sociale des travailleurs informels et de leurs familles.

Évaluation périodique du programme MBA coop Résumé Faculté d administration

DECLARATION UNIVERSELLE DE L UNESCO

Position de l ASTEE sur l innovation en matière de services d eau et de déchets

FICHE TECHNIQUE : METTRE EN PLACE UNE GPEC

LES RÉFÉRENTIELS RELATIFS AUX ÉDUCATEURS SPÉCIALISÉS

PUBLICATIONS Salto Youth EuroMed

au concept de «développement durable» Pour une éducation ouverte sur le monde

Le Soutien communautaire. Par Claudine Laurin, Directrice Générale de la FOHM

Enseignement au cycle primaire (première partie)

La démarche en dix points : détail de la méthodologie

Synthèse «Le Plus Grand Produit»

LA DÉMOCRATIE LOCALE. Vers une citoyenneté participative. Avec le soutien de la Wallonie

CHARTE DES PROGRAMMES

Fondements éthiques et domaines d'activités des services de probation en Suisse

PRESENTATION DE L ASSOCIATION

Université de Haute Alsace. Domaine. Sciences Humaines et Sociales. MASTER Mention Éducation, Formation, Communication UHA, ULP, Nancy 2

Comment se servir de cet ouvrage? Chaque chapitre présente une étape de la méthodologie

Nous avons besoin de passeurs

Rapport d évaluation de la licence professionnelle

la pauvreté 33 ses lutte contre territorial. création.cette n ne doit pas d insertion. 1. UNE Accompagner la Participation travaux sont évidemment

Vingt-cinq questions posées lors d une entrevue

LIGNES DIRECTRICES POUR LA FORMATION PRATIQUE EN TRAVAIL SOCIAL. Plan d étude cadre Bachelor 06

Les critères d approbation, Niveau 3. Introduction

Méthode universitaire du commentaire de texte

Statuts de la «ChâBal» Maison de Quartier et Jardin Robinson de Châtelaine-Balexert

Qu est-ce qu une problématique?

Références et lignes directrices

The Shipowners Club Assurance Responsabilité Civile liée aux Navires à Passagers pour les bateaux de moindre dimension

Projet d accord-cadre sur la qualité de vie au travail dans la fonction publique

Construire un tableau de bord par Marc Maisonneuve

CHARTE BUDGET PARTICIPATIF

Les dossiers de l enseignement scolaire. l Éducation nationale et la formation professionnelle en France

Cahier des charges pour le tutorat d un professeur du second degré

Rapport d évaluation de la licence professionnelle

Fiche métier : Le Community Manager

Séminaire «L éducation non formelle, un projet pour les habitants dans la cité»

Compétences, qualifications et anticipation des changements dans le secteur de l électricité en Europe

Catalogue de formations. Leadership & développement durable

Ministère des sports. Le ministre des sports

OUTIL DIAGNOSTIQUE DE L ACTION EN PARTENARIAT

Des compétences numériques à la littératie numérique

Charte d audit du groupe Dexia

Les obstacles : Solutions envisageables :

Introduction NOTE D ETONNEMENT CONSEIL DES TEMOINS FABRIQUE CITOYENNE JANVIER 2015

La Participation, un cadre de référence(s) Support de formation Pays et Quartiers d Aquitaine Mars 2011

Gestion de la sécurité de l information par la haute direction

REFERENTIEL PROFESSIONNEL DES ASSISTANTS DE SERVICE SOCIAL

Rédiger et administrer un questionnaire

Cohésion d Equipe - Team Building

MASTER 1 MANAGEMENT PUBLIC ENVIRONNEMENTAL CONTENU DES ENSEIGNEMENTS

Le point de vue de l UNSA

Rédacteur territorial principal de 2 ème classe L ENTRETIEN AVEC UN JURY

DOCUMENT DE CONSULTATION

Rapport : Sur mandat de Promotion Santé Suisse Avenue de la Gare 52, 1003 Lausanne

L E C O U T E P r i n c i p e s, t e c h n i q u e s e t a t t i t u d e s

S engager à agir pour le développement durable dans une période de changement

L ENTRETIEN de Recherche

ACCORD DU 27 NOVEMBRE 2013

Conseil d administration Genève, mars 2000 ESP. Relations de l OIT avec les institutions de Bretton Woods BUREAU INTERNATIONAL DU TRAVAIL

Eléments de présentation du projet de socle commun de connaissances, de compétences et de culture par le Conseil supérieur des programmes

repères pour agir et mettre en place un projet de consolidation des compétences de Base des Apprentis

MASTER PROFESSIONNEL MÉDIATION ET MODÈLES DE DÉVELOPPEMENT. Description des UE, semestres 3 et

E-Forum sur l Approche par les Compétences

LA GESTION DES RESSOURCES HUMAINES Anne DIETRICH Frédérique PIGEYRE 2005, repères, La découverte

REFERENTIEL PROFESSIONNEL DU DIPLÔME D ETAT D INGENIERIE SOCIALE (DEIS) Contexte de l intervention

Vider la maison. Souhaiter contribuer à la conservation de la maison, avoir envie de voir l intérieur de la maison avant travaux

25 PROPOSITIONS POUR UNE RÉPUBLIQUE LAÏQUE AU XXI ÈME SIÈCLE

LIVRET D ACCUEIL. Solidarité Doubs Handicap

TOUR DE FRANCE NOUVEAU DIALOGUE FORUM-DEBAT POITIERS

Ligne directrice du cours de perfectionnement pour les directrices et directeurs d école

PROGRAMME DE CRÉATION ET INNOVATION TECHNOLOGIQUES EN CLASSE DE SECONDE GÉNÉRALE ET TECHNOLOGIQUE Enseignement d exploration

Transcription:

Travail comparatif des chartes de l'animation socioculturelle Module E10 Avril 2015 Anouche Haroutunian Sara Karlen Natacha Petrocchi Laura Hernandez Seco

Tableau synoptique La CESASC, Animation socioculturelle : quelle formation pour quelles pratiques? 1990 Charte Valaisanne de l animation socioculturelle, 2012 Charte nationale de l animation socioculturelle Symposium à Lucerne, 2014 Définition de l animation socioculturelle Divergenc Fonction de l animation socioculturelle Animation socioculturelle : quelle formation pour quelles pratiques? CESASC - 1990 1 er point : Définition Selon la CESASC L ASC est une intervention sociale inscrite dans un contexte économique, culturel, social, et politique donné. Elle comprend toutes les initiatives qui visent à mobiliser des individus, des groupes, des collectivités en vue de la réappropriation des divers aspects de leur vie quotidienne liée à l environnement socioculturel. 2 ème point : Fonction Selon la CESASC : Au travers de ces finalités, l ASC remplit certaines fonctions sociales qui peuvent être résumées ainsi : Fonction d adaptation et Charte Valaisanne - 2012 Pas de définition en introduction. Cependant, il nous semble que les différents points de la charte mettent en évidence ce qui définit la profession à travers les valeurs, les objectifs, les rôles de l animateur ainsi que les méthodes de travail. 2 ème point : Objectif de l animation socioculturelle Favoriser l autonomie( ), promouvoir et défendre la qualité de vie des personnes ( ), valoriser les ressources et Charte de l animation socioculturelle symposium à Lucerne - 2014 Pas de définition en introduction. La présente charte à pour but de fournir les lignes directrices aux professionnelle-s de l animation socioculturelle. Il ne nous semble pas que cette charte définisse de manière exhaustive la profession. 3 ème point : Fonction sociale - Médiatrice entre (favoriser le dialogue et la compréhension mutuelle - Fonction de passerelle/ de lien/ de levier - Instance intermédiaire Commentaires Divergences : Pas de définition brève en introduction dans les deux chartes, contrairement à la CESASC. Des aspects de la définition de la CESASC peuvent se retrouver dans la charte valaisanne mais de manière plus précise à travers les valeurs, les objectifs, etc. Divergences : Uniquement dans la charte valaisanne on parle de «recentrer la marge et marginaliser le centre». Très axé sur les personnes avec lesquelles les professionnelles travaillent. Encore une fois, dans celle de Lucerne, le point est traité de manière très vague, sans précision.

Rôle de l animateurtrice d intégration ( ) une fonction de récréation ( ), une fonction de promotion culturelle ( ) etc. 4 ème point : Rôle de l animateur et 5 ème point : Tâches de l animateurtrice Il est appelé le plus souvent à gérer et à animer des institutions, services, associations ou mouvements, où il assure donc un rôle de permanent. En outre, il a à susciter, à promouvoir, à veiller à l organisation et à l animation ( ) d activités très diverses dans les domaines social, culturel, éducatif et politique. compétences 3 ème point : Rôle de l animateurtrice socioculturel-le auprès des personnes et populations - Développement personnel ( ) - Promotion citoyenne ( ) - Développement social ( ) - Promotion Culturelle ( ) - Militance ( ) - Conscientisation ( ) - Intégration ( ) - Médiation ( ) - Animation de groupe ( ) - Réalisation et appui à des projets ( ) - Développement professionnel ( ) 4 ème point : Mode de travail - Orientation sur les ressources et les besoins - Participative, stimulante, principe du volontariat - Émancipatrice, favorisant l indépendance (empowerment), inclusion - Active, prospective, interventionniste (ingérence) - Empathique, critique - Orientation sur l espace social Dans la CESASC ainsi que dans la charte valaisanne, la notion de «promotion culturelle» est citée. Dans celle de Lucerne ainsi que dans la valaisanne, on retrouve la fonction de médiateur entre les groupes, entre les personnes. Divergences : Contrairement aux deux chartes, la CESASC décrit le rôle de l ASC d une manière très technique (gérer, organiser, fonctionnement, etc.) La charte valaisanne quant à elle, décrit d une manière plus détaillée, que les deux autres textes, le rôle de l ASC. Elle y introduit des notions telles que la militance, le développement social, la promotion citoyenne, etc. Les 2 chartes ainsi que la CESASC relèvent que l un des rôles de l ASC est d amener les usagers à être acteurs. Les deux chartes soulignent également l importance d orienter l action sur les ressources des usagers.

Valeurs Compétences Pas de chapitre porté sur les valeurs de l ASC. Cependant, dans le texte transparaissent certaines valeurs comme : - la participation - l intégration - la critique sociale Elles se retrouvent de manières détaillées dans les points 5 tâches de l animateur-trice : - de concevoir des projets (...) - de conseiller des groupes de travail sur le plan technique (...) - de programmer les actions et les activités (...) Point 6 aptitudes et capacités : - capacité de connaître et d analyser son environnement - capacité de mener une action de manière méthodique (...) - des aptitudes à la synthèse, à l organisation (...) Point 8 quelle formation pour des pratiques multiples : - Etude des milieux (...) - Concevoir un projet d action(...) - d imaginer des moyens techniques (...) - Amener à la participation 1 er point de cette charte : Les valeurs défendues par l ASC - respect ( ) - Ouverture ( ) - Justice Sociale ( ) - Prévention ( ) Pas de point explicite dans la charte. Certaines compétences sont étroitement liées aux rôles de l animateur-trice socioculturel-le cités plus haut. 2 ème point de cette charte : Préservation des valeurs - Orientation sur les droits de l homme, l humanisme, la démocratie etc. - Indépendance politique et confessionnelle - Ouverture d esprit envers tous les individus et les groupes Elles sont citées dans le point professionnalisme : - Savoir technique et méthodique - Fondation théorique et scientifique - Réflexion et développement continu - Echanges entre pratique et science Divergences : Pas de points dédiés aux valeurs de l ASC dans la CESASC contrairement aux deux chartes. Les deux chartes proposent un point concernant les valeurs. Nous pouvons observer que l ouverture revient dans les deux et la justice sociale converge avec l orientation sur les droits de l homme. Divergences : Dans la CESASC, les compétences se répètent quelque fois dans les différents points entre tâches de l animateur, aptitudes et capacités, et quelle formation pour des pratiques multiples. Dans la charte valaisanne il n y a pas de point explicite sur les compétences mais elles transparaissent dans Rôle de l animateur-trice et méthodes de travail privilégiées. Contrairement aux documents romands, la charte du symposium de Lucerne aborde les compétences de manière très floue et ne permet pas de rendre compte de la particularité de l ASC. Il est intéressant de noter qu aucun des trois documents ne mentionnent de point spécifique «compétences».

Champs d activité - Mobiliser les ressources des personnes - Domaine socio-culturel - Centres culturels - Animation sociale - Activité de formation - Animation psycho-sociale Il n y a pas de point spécifique destiné aux différents champs d activité. Point 5 : Champs d action - Travail avec les enfants et les jeunes en milieu ouvert - Autres groupes cibles / nouveaux champs de travail Divergences : On remarque que la charte de Lucerne, contrairement à la CESASC qui est très précise et relativement complète, ne met en lumière que deux points très vastes. Les jeunes en milieux ouvert, ainsi que les autres groupes cibles. Cela implique qu il n y a pas de public cible non plus, mise à part les jeunes qui sont cités. La charte valaisanne ne cite ni public cible, ni champs d activité. Dans la CESASC ainsi que dans la charte de Lucerne, on retrouve plus ou moins implicitement le public des jeunes.

Synthèse Forme La CESASC est très axée sur la pratique comme profession et il nous semble que la description s inscrit plutôt sur des modèles habituels d animation tels que les maisons de quartier (MQ) ou établissement médicaux sociaux (EMS). La charte de Lucerne est très générale et floue. Les etc ainsi que les «...» montrent bien les lacunes que comporte cette charte. Il nous semble qu elle ne donne pas une vision adéquate du métier d animateur-trice socioculturelle. Cela apparaît d autant plus problématique de réaliser une charte sous cette forme lorsque on sait que la démarche de réaliser une charte avait pour but de rendre visible l identité de l ASC. C est un comble de vouloir défendre une pratique en donnant si peu de valeur aux mots qu on choisit d utiliser pour nommer un travail qui a toute son importance dans la fonction sociale des êtres humains. De plus, la présentation sous forme de mots clef, de «...» et certains termes utilisés rendent la compréhension aléatoire et ne participent pas à préciser la pratique de l ASC. On peut se demander si certains mots sont adéquats et s ils ne résultent pas d une traduction littérale de l allemand au français. En effet, certains mots font peut être sens dans une langue et pas d autres. A se demander si la traduction faite est très pertinente. En outre, on peut se poser des questions quant à la qualité du texte de la charte de Lucerne quand on voit que celle-ci tient sur une page alors que les deux autres documents font au moins trois pages. La charte valaisanne est très complète et laisse assez d espace pour que les différentes pratiques de l ASC s y retrouvent. Elle est construite sous forme de phrase et de mots clés, mais de façon assez détaillée ce qui permet de préciser et identifier la pratique. Fond Définition : Les chartes ne proposent pas de définition pour l ASC alors que la CESASC oui. On peut se demander si une définition réduirait trop la pratique et si les différents points de la charte ne permettent pas déjà de définir l ASC. Fonction de l ASC : La charte valaisanne ne mentionne pas de point spécifique quant à la fonction de l ASC, mais elle se retrouve dans la partie «objectifs de l ASC». Différents éléments se retrouvent dans la charte de Lucerne et la CESASC.

Rôle de l animateur-trice : On remarque à nouveau que la CESASC décrit le rôle de l ASC de manière très technique, donc de façon à décrire une profession comme la charte d une institution pourrait le faire. On est davantage dans l ordre du «comment faire» que du «quoi faire». La charte valaisanne quant à elle ouvre à un plus large champ d action et y introduit des tâches qui ne sont pas présentes dans les deux autres textes. Cela nous semble essentiel puisque tout en étant suffisamment large pour ne pas cloisonner la pratique, elle représente un garde fou du rôle de l animateur-trice et explique les différentes actions que peut mener un-e animateur-trice socioculturelle. Les trois documents soulèvent l importance de l activation et de la valorisation des ressources des personnes. On peut remarquer que dans la charte de Lucerne, le terme d ingérence est utilisé et mis entre parenthèse ce qui pose question. D ailleurs l utilisation de mots uniquement sans constituer de phrase pousse à interprétation et encore une fois rend la pratique très floue et aléatoire selon l interprétation. Valeurs : Il est curieux de voir que la CESASC n aie pas de point valeurs alors qu elle prétend défendre la profession. Or, s il y a bien un point qui soit important de nommer pour définir une profession qui travaille avec l humain et pour le vivre ensemble, c est bien la question des valeurs qui fondent ou traversent la pratique. Ce sujet est d ailleurs largement abordé dans différents cours de la HETS. Nous sommes constamment et de plus en plus, avec la nouvelle gestion publique, dans la délicate tâche de devoir justifier notre utilité. En effet, puisque nous ne pouvons que très difficilement quantifier ce qu on «produit», contrairement à d autres champs professionnels, il est d autant plus important de défendre la pratique par les valeurs qui la fondent. Parallèlement à cela, nous constatons que la question des valeurs est abordée en premier point suite au préambule dans la charte valaisanne. Cette manière de construire le texte met en évidence l importance de réfléchir, définir et nommer les valeurs défendues par la pratique de l animation socioculturelle. Compétences : Dans la CESASC, les compétences se répètent de nombreuses fois dans les différents points : tâches de l animateur, aptitudes et capacités, quelle formation pour des pratiques multiples. Cela pourrait être plus synthétique. Peut-être que les tâches pourraient être réservées à la charte ou au cahier des charges de l employeur, car formulées ainsi, elles risquent de restreindre la pratique à certains champs de l animation. Dans la charte valaisanne il n y a pas de point explicite sur les compétences, mais elles transparaissent dans rôle de l animateur et méthodes de travail privilégiées. Contrairement aux deux autres documents permettant de voir les compétences requises pour la pratique de l ASC, la charte du symposium de Lucerne nous semble poser problème avec le point professionnalisme. Elle aborde les compétences de manière générale voire flou. Elles ne rendent pas compte de la

pratique réelle de terrain d un ASC. Elles pourraient d ailleurs convenir à toutes les professions et ne permettent donc pas de mettre en valeur les compétences spécifiques du métier. De plus, il nous semble peu pertinent de nommer ce point professionnalisme. En effet, le but d une charte n est-il pas, entre autres, de présenter la profession? L aspect de la profession devrait être transversal à la charte et ne pas se réduire à un seul point. Il est intéressant de noter qu aucun des trois documents ne mentionnent de point spécifique «compétences» un terme qui est privilégié dans le milieu professionnel. De plus, notre formation, nos stages s articulent autour des compétences. Quelle continuité? Champs d activités : La CESASC met particulièrement en évidence les lieux d intervention et leurs publics cibles. Une liste aussi détaillée ne risque-t-elle pas de restreindre la pratique? La charte Lucernoise présente le public cible à la fois d une manière restreinte : les enfants et les jeunes et vague : autres groupes cibles / nouveaux champs de travail Cette manière de définir les champs d activités de la profession, les rend plus flous et incomplets. On peut noter que dans la charte valaisanne il n y a pas de point spécifique des champs d activités. Cela donne de larges possibilités quant aux lieux et espaces que peut occuper l ASC. Ainsi, elle ne restreint pas la pratique à un milieu ou à des populations en particuliers. Dans cette charte la question de population cible n est pas décrite, ce qui sous-entend que l ASC s adresse au tout public. Il n y a que dans le point valeurs défendues (...) sous justice sociale que le terme de «populations défavorisées» est nommé. Cette vision nous parait pertinente puisqu elle suppose que la pratique de l ASC ne répond pas uniquement à des carences ou des dysfonctionnements individuels, mais aussi à des besoins collectifs. Présentée de cette manière, la charte soulève une fonction de critique sociale, propre à la pratique de l ASC. PROPOSITIONS POUR UNE CHARTE Forme de la charte : La forme de la charte nous semble être un aspect important à relever. En effet, à travers celle-ci une première lecture peut s en dégager. La charte du symposium de Lucerne ne nous semble pas adéquate dans sa forme. En effet, dresser un listing de mots, utiliser des «etc» ainsi que des ressemblent davantage à une table des matières, à un cahier des charges ou encore à un brouillon parsemé de mots clés. Suite à ce constat, il nous semblerait plus approprié de construire une charte sous forme de phrases ou de texte. La charte valaisanne est également sous forme d items, et pourtant, la construction de celle-ci permet une définition plus claire et complète de la profession.

Ces deux exemples nous questionnent sur la manière de construire une charte afin de rendre la lecture accessible tout en gardant un contenu représentatif de l ASC. Par conséquent, nous pensons qu il est indispensable de réfléchir à la forme de la charte. Champ d action / Champ d activité : Contrairement à la charte du symposium de Lucerne, nous avons trouvé que la charte valaisanne était intéressante par le contenu qu elle transmet de l animation socioculturelle. En effet, les valeurs principales, les objectifs et les méthodes de travail de l ASC sont présents. Une grande place est également réservée au rôle de l animateur-trice, ce qui représente un garde-fou dans notre pratique. Ainsi, il nous semblerait intéressant de nous baser sur cette dernière et de réfléchir autours d éventuelles modification ou ajouts. La question des champs de pratique de l ASC a mené à de nombreux débats au sein de notre groupe. Certaines d entre nous pensent qu il est important de rendre compte des différents lieux ou structures où la pratique de l ASC peut être présente, afin d éviter d associer uniquement l ASC aux lieux comme centres de loisirs ou les maisons de quartier. En effet, nous avons le sentiment que l animation socioculturelle est régulièrement associée à l animatrice/teur en maison de quartier ou centre de loisirs et que les publics cibles sont principalement les jeunes et les enfants. D autres pensent qu il est dangereux de faire une liste explicite de lieux puisque celle-ci peut cloisonner le métier. Ne faut-il pas défendre nos compétences pour les proposer dans de nouveaux champs d action? Cette question reste a approfondir, néanmoins, nous pensons qu il est important de garder une ouverture de l ASC. Il serait éventuellement possible de décrire les champs de pratique tout en y intégrant l idée que l ASC peut également avoir du sens dans d autres champs d action. Savoir-être : Dans aucun des textes il est question du savoir-être et de la présence. Pourtant cette posture professionnelle nous paraît fondamentale dans notre métier. En effet, cette pratique se retrouve, à notre avis, dans tous les secteurs confondus des champs de pratique de l animation socioculturelle. Il nous semblerait donc important de retrouver dans la future charte un point concernant cette posture professionnelle du savoir-être / et de la présence..