7. DE L EVALUATION DES STOCKS A L ETAT DES RESSOURCES DEMERSALES A L ECHELLE DE LA SOUS-REGION.



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7. DE L EVALUATION DES STOCKS A L ETAT DES RESSOURCES DEMERSALES A L ECHELLE DE LA SOUS-REGION. Ce chapitre est une synthèse des travaux d évaluations conduits dans la sous-région au travers du projet SIAP. On peut considérer que l on dresse ici un état des lieux pour les principaux stocks démersaux exploités. Les espèces sur lesquelles nous avons travaillé en quasi exclusivité et pour lesquelles un travail approfondi a pu être mené à bien, font l objet d une fiche technique présentée dans ce chapitre : le thiof (Epinephelus aeneus), le pageot (Pagellus bellottii), le rouget (Pseudupeneus prayensis), le pagre à point bleu (Pagrus caeruleostictus), le diagramme (Plecthorhynchus mediterraneus) et le petit capitaine ou thiekem (Galeoïdes decadactylus) au Sénégal. En Guinée, le travail a porté sur deux espèces, le pagre à point bleu et le pageot. Le choix de ces espèces a été indirectement dicté par plusieurs éléments. La première contrainte est liée au faible nombre d espèces pour lesquelles nous disposons de données de captures. En effet, en pêche industrielle, les captures de nombreuses espèces sont regroupées au sein de catégories commerciales. Ensuite, nous nous sommes intéressés à des espèces dont le poids économique est important dans la pêcherie et pour lesquelles la seule lecture de l évolution des captures laissait présager d une surexploitation du stock. Parmi les sept espèces étudiées au Sénégal, six appartiennent à la communauté à Sparidés et une seule à la communauté à sciaenidés. Ce déséquilibre est lié à la prédominance de la communauté à sparidés au Sénégal. Pour la Guinée, les deux espèces appartiennent à la communauté à Sparidés. Dans le cadre du projet SIAP et dans des études menées en collaboration, d autres espèces ont été évaluées. En Guinée, plusieurs espèces de la communauté à sciaenidés ont été étudiées dans le cadre du projet SIAP. Ce travail a fait l objet d une thèse (Sidibé, 23). Une synthèse de l état des ressources démersales de la sous-région est ensuite présentée. Pour réaliser ce travail nous nous basons sur l ensemble des travaux menés dans le cadre du projet SIAP et sur certains travaux menés en marge du projet. Cette synthèse permet de dresser un bilan assez précis sur l état des ressources démersales dans la sous-région. Elle permet également de faire ressortir les améliorations à apporter pour une meilleure évaluation des stocks et pour une meilleure gestion de ces derniers. On souligne notamment la nécessité d une gestion à l échelle du stock et donc à l échelle régionale. 7.1. Evaluation de stock : fiches de synthèse par espèce. Les fiches de synthèse ont été élaborées pour plusieurs raisons. La première est la volonté de présenter l ensemble des évaluations de stock menées pour plusieurs espèces sous un format clair et rapide à lire. Pour se faire et pour bien comprendre la démarche adoptée, le travail réalisé pour le thiof 158

(chapitre 6) fait également l objet d une fiche. Cette approche permet de comprendre de quelle manière une fiche est construite et comment les résultats sont obtenus. La seconde raison est la volonté de valoriser les résultats sur l évaluation de ces stocks. De telles fiches permettent de véhiculer aisément une information utile à de nombreuses personnes. Sans rentrer dans des détails techniques, le scientifique comme le gestionnaire y trouvent les éléments traduisant l état du stock d une espèce. L idée est de montrer que ces fiches sont indispensables pour le suivi des stocks. Et, à l instar de ce qui se fait dans d autres pêcheries, elles devraient être réactualisées régulièrement. Enfin, les fiches peuvent être le support d une diffusion via internet, notamment sur le site de la CSRP ou sur celui des centres de recherche concernés. Une première version de certaines fiches a d ores et déjà été mise en ligne sur site du projet SIAP. Une fiche présente les éléments importants permettant d avoir une bonne connaissance de l état du stock de l espèce. On présente les caractéristiques générales de l espèce et ses captures. Puis on s intéresse à l évolution du stock. En premier lieu, à partir de son abondance au travers d indices d abondance et de la biomasse et en second lieu, à partir de son recrutement et au travers de la mortalité par pêche qu il subit. Ces éléments donnent une première indication sur l intensité d exploitation que subit l espèce et sur la situation de son stock. Ensuite, on dresse le diagnostic de l état du stock en s appuyant sur les sorties des modèles globaux et structuraux. Ce diagnostic est complété par l application de l approche de précaution. Un bilan rappelle les éléments importants permettant de qualifier l état de ce stock et donne les recommandations de gestion. Concernant la fiche sur le thiof, l évaluation par l approche structurale qui est présentée est celle conduite à partir du modèle de croissance dit lent car le diagnostic que l on obtient ne diffère pas de celui obtenu à partir du modèle de croissance rapide. Par ailleurs, les paramètres concernant la biologie des espèces étudiées sont données en annexe 9 et les différents indices d abondances et résultats des VPA en annexe 14. 159

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7.2. Diagnostic comparatif de l état des stocks et évolutions d abondance des ressources démersales dans les pays de la CSRP Ce paragraphe est une synthèse de l ensemble des évaluations de stocks récemment réalisées dans la sous-région. Il reprend largement les résultats présentés lors du symposium de clôture du projet SIAP (Barry et al., sous presse ; Laurans et al., sous presse ; Sidibe et al., sous presse) et plus directement la synthèse présentée par Gascuel, Laurans et al. (sous presse). Sont également pris en compte les résultats de travaux annexes tels que ceux du groupe de travail sur les ressources de la ZEE mauritanienne de décembre 22 (Anonyme, sous presse ; Gascuel et Inejih, 22). Il s agit ainsi de dresser un diagnostic et d évaluer l impact de la pêche sur les ressources démersales des pays de la CSRP. A partir des résultats établis stock par stock, une approche comparative doit permettre de proposer une compréhension fonctionnelle de la dynamique des ressources démersales, à l échelle nationale et sous-régionale. 7.2.1. Données. Deux catégories de données sont utilisées. La première correspond aux observations issues des campagnes de chalutage scientifiques menées dans la sous-région. Ces données permettent d estimer des séries pluriannuelles d abondance pour les espèces considérées. Ceci conduit à ne prendre en compte que des séries de campagnes présentant une relative homogénéité méthodologique. Trois séries sont ainsi considérées : les campagnes d inventaires menées sur l ensemble du plateau continental de Mauritanie par le navire océanographique N'Diago de 1982 à 1999 ; les campagnes du Laurent Amaro au Sénégal entre 1986 et 1995 ; les campagnes du André Nizery en Guinée de 1985 à 1998. A ces trois séries, il faut ajouter les campagnes effectuées en Guinée Bissau ; malgré une précision moindre, une analyse intéressante a pu être effectuée. La seconde catégorie de données utilisées correspond aux statistiques de pêche issues des bases de données nationales : effort de pêche (en heure ou jour de pêche par type de navire), captures (débarquements et rejets lorsqu'ils sont disponibles) et fréquences de taille. Globalement, ces données sont disponibles au Sénégal depuis 1983, au Cap Vert depuis 1994 et en Guinée depuis 1995. Elles restent malheureusement inaccessibles en Mauritanie pour les espèces considérées sauf pour le poulpe, ainsi qu en Gambie et en Guinée Bissau. 176

7.2.2. Quels types de résultats sont employés, développement d indicateurs. Les résultats sur lesquels nous nous appuyons proviennent des évaluations de stocks réalisées en suivant la méthodologie présentée au chapitre 5. Selon les pays et les données disponibles, les espèces étudiées et les méthodes ayant pu être appliquées ne sont pas les mêmes. Les analyses sont conduites pour une sélection d espèces, en cherchant à prendre en compte à la fois des ressources importantes d un point de vue économique et une large diversité de cas d étude d un point de vue écologique. Certains stocks de poissons étudiés (Tableau 7.25) appartiennent ainsi à la communauté écologique à Sparidés, généralement abondante sur les fonds sableux et rocheux de 2 à 1 mètres et particulièrement importante au Sénégal et en Mauritanie. D autres appartiennent à la communauté à sciaenidés, regroupant des poissons côtiers présents sur des fonds à prédominance vaseuse, à des profondeurs inférieures à 2 mètres ; cette communauté est particulièrement développée en Guinée. Enfin, quelques traitements préliminaires concernent d autres groupes zoologiques : sélaciens, céphalopodes et crustacés. L évaluation des stocks par les différentes approches a pu concerner sept stocks au Sénégal et également sept en Guinée. Pour ces deux pays, la couverture est donc relativement importante et permet d avoir une première appréciation de l état des ressources démersales, au moins en ce qui concerne les poissons. Au Cap Vert, l état du stock de Garoupa (Cephalopolis taeniops) est évalué par l approche structurale et celui du stock de langoustes roses par le modèle global. Enfin en Mauritanie, les indices d abondance de dix espèces sont estimés à partir des données des campagnes scientifiques. Une seule évaluation de stock a pu être conduite, celle du poulpe par l approche global. Tableau 7.25 : Synthèse des différentes analyses menées sur les différents stocks pris en compte. GLMcamp : Estimation d'indices d'abondance par modélisation GLM des données de campagnes scientifiques ; Mod.glob. : Ajustement du modèle global aux données de captures et indices d'abondance ; App.struc : Approche structurale : analyse des cohortes, modèles de rendement et biomasse par recrue. Cap Vert Mauritanie Sénégal-Gambie Guinée Communauté à Sparidés Pagrus caeruleostictus Pagre à point bleu GLM camp GLM+Mod.glob+App.struc. App.struc. Pagellus bellottii Pseudupeneus prayensis Plectorhynchus mediterraneus Pageot GLM camp GLM+Mod.glob+App.struc. App.struc. Rouget GLM camp GLM+Mod.glob Diagramme GLM camp GLM+Mod.glob+App.struc. 177

Cephalopolis taeniops Epinephelus aeneus Garoupa App.struc. Thiof GLM camp GLM+Mod.glob+App.struc. P.elongatus Bobo GLM+Mod.glob+App.struc. Communauté à Sciaenidés P.senegalensis Bar sénégalais GLM+Mod.glob+App.struc. P.typus Bar nanka GLM+Mod.glob+App.struc. G.decadactylus Petit Capitaine GLM camp GLM+Mod.glob+App.struc. GLM+Mod.glob+App.struc. Arius spp. Machoiron GLM camp GLM+Mod.glob+App.struc. Sélaciens M.mustelus Tollo GLM camp Céphalopode O.vulgaris Sepia officionalis Poulpe Seiche GLM camp+ Mod glob GLM camp Mod glob Crustacées P.charlestoni Langou.prof. Mod glob Les résultats sont synthétisés en recourant à deux approches complémentaires. Une synthèse graphique permet de visualiser simultanément : l état de l exploitation (situation de sur ou sous-exploitation, selon que l effort de maximisation des captures est inférieur ou supérieur à l effort actuel), et l état de la biomasse du stock considéré (ratio biomasse actuelle sur biomasse à l état vierge (B/B v ), comparé en référence à un seuil de précaution conventionnellement fixé à 2%; ce seuil défini le niveau minimum de précaution ou "Mbal"). Pour chaque stock, les différentes estimations de ces indicateurs mf MSY et B/B v, correspondant aux différentes méthodes ou hypothèses utilisées, sont représentées sur un même graphique ; ceci permet une appréciation visuelle facile de la cohérence des diagnostics. - Un tableau de caractérisation de l état du stock et de l exploitation est établi en recourant à quatre indicateurs : l excédent d effort de pêche (situation actuelle de l effort effectif comparativement au mf MSY ) ; la perte de capture (comparativement au MSY) ; la perte de biomasse (comparativement à l état vierge) ; et l éventuelle mise en évidence d une baisse tendancielle du recrutement dans les années récentes. La lecture de ces indicateurs n est pas aisée pour une personne non initiée à la dynamique des populations. C est pourquoi de nouveaux indicateurs, qui vulgarisent ces résultats, sont développés et mis en œuvre. Un indicateur Bilan est défini selon une démarche d expertise. Il est codé en 4 niveaux, d une situation de sous-exploitation à une situation de grave surexploitation (Tableau 7.26). A cet indicateur Bilan est associé un indice de certitude du diagnostic, qui dépend de la plus ou moins grande cohérence des résultats obtenus et de la fiabilité des données utilisées. Cet indice est codé de /5 à 5/5, à nouveau selon une démarche d expertise (Tableau 7.26). 178

Tableau 7.26 : - Codage de l indicateur Bilan et de l indice de certitude ( d après Gascuel, Laurans et al., 24) Indicateur Bilan de l état du stock et de l exploitation A - Sous ou pleine exploitation : pas d excédent d effort ; B - Sur-exploitation modérée : présence d un excédent d effort, mais perte de captures faible ; C - Sur-exploitation marquée : excédent d effort et perte de captures importantes ; forte baisse de l abondance mais pas de mise en évidence de baisse tendancielle du recrutement ; D - Grave sur-exploitation : baisse tendancielle du recrutement ; risque marqué d un effondrement durable du stock. Indice de certitude des diagnostics /5 - Absence de diagnostic : pas de résultats ou résultats non concordants ; 1/5 - Diagnostic très douteux : quelques résultats très partiels ; 2/5 - Diagnostic incertain : quelques résultats concordants, mais avec une incertitude globale importante ; 3/5 - Diagnostic vraisemblable : un faisceau de résultats incertains mais concordants ; 4/5 - Diagnostic fiable : ensemble des résultats concordants, incertitude globale modérée ; 5/5 - Diagnostic certain : ensemble des résultats fiables et concordants. 7.2.3. Résultats 7.2.3.1 Evolution de l effort de pêche, de l abondance Au Sénégal, l abondance cumulée des 6 espèces a diminué de l ordre de 5 à 7 % selon le mode d évaluation considéré (Figure 7.47). La diminution d abondance est plus accentuée d après le modèle global. Cette diminution est particulièrement élevée pour le thiof et le pageot. On note une différence entre les valeurs estimées à partir des deux approches mais les tendances sont les mêmes. Dans le même temps, l effort de pêche est multiplié par deux. L augmentation de la mortalité par pêche semble plus faible, mais est tout de même de l ordre de 5% sur la période. 179

2 4 Biomasse (tonnes) 18 16 14 12 1 8 Rouget Thiof Thiekem Pagre Pageot Diagramme 3.5 3 2.5 2 1.5 Rouget Thiof Thiekem Pagre Pageot Diagramme 6 4 1 2.5 1981 1985 1989 1993 1997 a 1981 1985 1989 1993 1997 b Biomasse (tonnes) 1 8 6 4 Thiof Thiekem Pagre Pageot Diagramme 1.6 1.4 1.2 1.8.6 Thiof Thiekem Pagre Pageot Diagramme 2.4.2 1981 1985 1989 1993 1997 c 1981 1985 1989 1993 1997 d Figure 7.47 : Evolution de l abondance des stocks (a et c), des efforts de pêche théoriques (b) et de la mortalité par pêche spécifique (d) au Sénégal. Les graphes a et b sont issus des modèles globaux et les c et d des modèles structuraux. En Guinée, les 5 espèces considérées ici appartiennent toutes à la communauté côtière à sciaenidés, qui était dans une situation quasiment inexploitée en 1985, avec des efforts de pêche extrêmement réduits. Les biomasses estimées pour cette époque correspondent donc à une situation proche de l état vierge. Depuis, l effort de pêche s est considérablement accru et les biomasses ont baissé de 7% en 1 ans (Figure 7.48). Elles semblent cependant se stabiliser depuis 1995. 16 1 Biomasse (tonne) 14 12 1 8 6 4 Arius spp P. senegalensis P. typus P. elongatus G. decadactylus Effort de pêche 9 8 7 6 5 4 3 2 Arius spp Pseudop. sen. Pseudop. typus Pseudop. elong Galeoïd. decad. 2 1 1985 1989 1993 1997 1985 1989 1993 1997 a b Figure 7.48 : Evolution d abondance des stocks (a) et des efforts de pêche théoriques (b) en Guinée. 18

En Mauritanie, mise à part pour le poulpe, aucune évaluation de stock n est pour le moment possible du fait de l absence de statistiques de pêches par espèce. Néanmoins, l analyse des données de campagnes scientifiques renseigne sur l évolution de l abondance de plusieurs espèces (Figure 7.42). On identifie ainsi des espèces dont l abondance semble diminuer depuis une période relativement longue, se sont les 5 premières espèces de la Figure 7.49 (Sepia officionalis, Octopous vulgaris, Pseudupeneus prayensis, Epinephelus aeneus, Arius heudeloti). Ensuite, deux espèces semblent montrer des diminutions récentes et fortes de leur abondance. Enfin, l abondance de trois espèces fluctue fortement sans montrer de tendances. 4 Sepia officionalis 7 Octopus vulgaris 2 Pseudupeneus prayensis 1.4 Epinephelus aeneus 3.5 3 6 5 1.8 1.6 1.4 1.2 1 2.5 2 1.5 4 3 1.2 1.8.8.6 1.5 2 1.6.4.2.4.2 198 1985 199 1995 2 198 1985 199 1995 2 198 1985 199 1995 2 198 1985 199 1995 2 7 Arius heudeloti 8 Pagellus bellottii 5 Sparus caeruleostictus 6 5 7 6 4.5 4 3.5 4 5 4 3 2.5 3 3 2 2 1 2 1 1.5 1.5 1981 1986 1991 1996 21 198 1985 199 1995 2 198 1985 199 1995 2 1 Plectorhynchus mediterraneus 9 Mustelus mustelus 5 Galeoides décadactylus 9 8 4.5 8 7 6 5 4 3 7 6 5 4 3 4 3.5 3 2.5 2 1.5 2 2 1 1 1.5 198 1985 199 1995 2 198 1985 199 1995 2 198 1985 199 1995 2 Figure 7.49 : Evolution de l indice d abondance de 1 espèces mauritaniennes obtenue par modélisation GLM des données de campagnes scientifiques (Laurans et al., dans Anonyme, sous presse 22). 7.2.3.2 Estimation des potentiels et des pertes de capture Pour les 7 stocks évalués au Sénégal, le potentiel de capture cumulé (somme des MSY) est estimé à environ 33 6 tonnes, dont presque 1 tonnes pour le pageot et poulpe (Figure 7.5). Les captures actuelles sont de l ordre de 23 3 tonnes ; la surexploitation conduit ainsi à une perte de capture estimée à plus de 3 % du potentiel théoriquement disponible. Ces pertes sont particulièrement marquées (entre 5 et 7 %) pour une espèce à haute valeur commerciale comme le thiof. En Guinée, le potentiel cumulé des 7 espèces considérées est estimé à environ 2 tonnes (Figure 7.5) ; le pagre Pagrus caeroleostictus, le bossus Pseudotolithus elongatus et les machoirons Arius 181

spp. apparaissent comme les espèces principales dans les captures. Pour ces mêmes 7 espèces, la capture actuelle est de l ordre de 19 tonnes et doit donc être considérée comme étant proche du potentiel. Une perte significative de capture est néanmoins mise en évidence pour le bar nanka Pseudotolithus typus et les machoirons. 12 1 8 6 4 2 Sénégal MSY Yeact Yact Mauritanie 45 4 35 3 25 2 15 1 5 Poulpe Diagramme Pagre Rouget Thiekem Pageot Thiof Poulpe 6 Guinée 16 Cap Vert 5 4 MSY Ye act Y act 14 12 1 3 8 2 6 4 1 2 Pagre Pageot Bobo Bar sé. Bar na. Petit C. Mach. Garoupa Langouste Figure 7.5 : - Estimation des potentiels de captures (MSY) et des «pertes» de captures en tonnes (Y act captures actuelles ; Ye act captures à l équilibre correspondant à l effort actuel) pour les espèces évaluées par pays. En Mauritanie, les captures de poulpe sont très en deçà du potentiel de capture avec 15 tonnes pour un MSY autour de 37 tonnes. La perte de capture est d environ 6%. Aucune estimation des pertes de captures n est possible pour les autres espèces. Néanmoins, sachant l évolution de l indice d abondance de nombreuses espèces (Figure 7.5), il y a tout lieu de penser que leurs captures soient en deçà du potentiel de capture. 182

Au Cap Vert, le potentiel de production est estimé à environ 4 tonnes pour la langouste rose et à 13 tonnes pour le Garoupa (Figure 7.5). Les captures actuelles seraient proches de ces potentiels. 7.2.3.3 Synthèse des diagnostics Au Sénégal, tous les diagnostics établis indiquent que 6 des 7 stocks considérés se situent dans une situation de nette ou très nette sur-exploitation et de biomasses proches ou inférieures au seuil empirique de précaution (Figure 7.51 et Tableau 7.27). La situation apparaît particulièrement dégradée pour le pageot, le thiof, le diagramme et le poulpe avec des excédents d effort qui pourraient dépasser 5 % (jusqu à 8 % pour le thiof) et des pertes de capture très significatives (jusqu à 7 % pour le thiof). L analyse des cohortes met en outre en évidence une baisse sensible du recrutement pour le thiof, le diagramme et le pageot dans les années récentes (Figure 7.52) ; cette baisse pourrait traduire un phénomène de surexploitation du recrutement et conduire à un effondrement durable des biomasses. Le diagnostic global est ici qualifié de grave surexploitation (D) et est considéré comme extrêmement fiable. Le pagre à point bleu et le thiekem présentent également une situation dégradée, mais avec des pertes de capture et un excédent d effort, qui bien que significatifs, sont moins importants que pour les trois espèces précédentes. Une baisse du recrutement est seulement avérée pour le thiekem, mais la tendance semble s améliorer les dernières années. Le diagnostic global pour ces 2 espèces indique une situation de surexploitation marquée (C). Enfin, seul le Rouget présente une situation apparemment plus favorable avec une situation vraisemblablement proche de la pleine exploitation (A). 7 Sur exploitation Sous exploitation B/Bv 6 5 4 3 2 1 SENEGAL Rouget Pagre Diagramme Thiekem MBAL Pageot Poulpe Thiof.5 1 1.5 2 mfmsy 2.5 183

6 Sur exploitation Sous exploitation 5 GUINEE Petit Capitaine Pagre point bleu Bobo 4 Pageot B/Bv 3 Bar Nanka Bar sénégalais 2 MBAL 1 Machoiron..5 1. 1.5 mfmsy 2. Figure 7.51 : Synthèse graphique de l état d exploitation (mfmsy) et de biomasse (B/Bv en %) des stocks évalués au Sénégal (haut) et en Guinée (bas). Pour chaque stock sont indiquées les différentes estimations obtenues ; l ellipse correspondante englobe ainsi les diagnostics considérés comme plausibles (d après Gascuel, Laurans et al., 24). 4.5 4 3.5 3 2.5 2 Thiof Thiekem Pagre Pageot Diagramme 1.5 1.5 198 1985 199 1995 2 Figure 7.52 : Evolution du recrutement des espèces évaluée par le modèle structurale au Sénégal. En Guinée, la situation des sept stocks étudiés apparaît comparativement moins dégradée (Figure 7.51), mais aussi plus incertaine. En effet, les analyses reposent sur des séries plus courtes et ne permettent pas la mise en œuvre des méthodes considérées comme plus performantes (VPA sur tableau complet). Le bar nanka et le machoiron sont dans une situation qualifiée de «sur-exploitation marquée (C)» (Tableau 7.27). Dans les estimations les plus pessimistes, l excédent d effort pourrait ici dépasser 5 % et les biomasses se situer au-dessous des niveaux de précaution. Pour les trois 184

autres espèces de la communauté à sciaenidés le bobo, le bar ségénalais (P. senegalensis) et le petit capitaine le diagnostic est qualifié de surexploitation modérée (B), avec un indice de certitude de 3/5 (diagnostic vraisemblable ). Enfin, la situation serait plus favorable pour les deux espèces de la communauté à sparidés, le pagre à point bleu et le pageot. Faute de séries historiques de données commerciales ou scientifiques, seules des analyses assez rudimentaires ont cependant pu être conduites pour ces deux espèces et le diagnostic est ici qualifié d incertain, voir «très douteux». Au Cap Vert, le stock de Garoupa est considéré comme étant proche de la pleine exploitation (avec un potentiel limité, estimé à 13 tonnes). Le stock de langoustes profondes serait modérément surexploité, mais ce diagnostic global pourrait masquer des situations contrastées entre différents sous stocks inféodés aux différentes régions insulaires cap verdiennes ; il est ainsi qualifié d incertain. Enfin, en Mauritanie, l absence de toute donnée commerciale disponible rend illusoire un réel travail d évaluation. Le poulpe est une exception, car des statistiques convenables existent. Une évaluation a pu être conduite, elle conclut à une surexploitation forte de ce stock (Tableau 7.27). L étude menée sur les indices d abondance de plusieurs espèces à partir des données des campagnes scientifiques conduit à des résultats intéressants. Pour cinq espèces (le thiof, le rouget, le poulpe, la seiche, le machoiron), les diminutions d abondance sont importantes, elles traduisent une diminution de biomasse de chaque stock. Dans une moindre mesure, la même tendance semble se dessiner pour le pageot et le pagre au cours des dernières années. Ces évolutions peuvent traduire, dans le premier cas, une nette surexploitation, et dans le deuxième cas, un début de surexploitation, mais ces diagnostics sont très incertains. En ce qui concerne les trois autres espèces, aucun diagnostic ne peut être émis. La mise en cohérence de l ensemble de ces résultats dans un tableau unique (Tableau 7.28) permet d en faire une lecture plus synthétique. Une lecture verticale conduit à une analyse par pays. On observe ainsi les situations les plus dégradées, avec de «graves sur-exploitations» au Sénégal. En Guinée, la situation semble plus favorable mais ceci n'est vrai que par comparaison ; les diagnostics sont ici soit incertains, soit d une sur-exploitation modérée à marquée. En Mauritanie, une connaissance très limitée pour le moment semble indiquer une situation intermédiaire. Une lecture horizontale du tableau montre que la communauté du large à sparidés est très nettement surexploitée au Sénégal comme en Mauritanie ; elle paraît dans une situation plus favorable en Guinée mais les diagnostics sont ici incertains. La communauté côtière à sciaenidés, qui connaît son expansion maximale en Guinée, semble nettement surexploitée dans ce pays. Enfin, on notera qu en dehors de ces deux communautés ichtyologiques, la connaissance reste extrêmement fragmentaire en ce qui concerne les autres ressources démersales. 185

Tableau 7.27 : Indicateurs de l état des stocks et des pêcheries prises en compte au Sénégal, en Guinée, en Mauritanie et au Cap Vert (cf. définition des indicateurs en partie méthode). Sénégal Excédent d'effort Perte de capture Perte de biomasse Baisse de Recrutement BILAN Pagre pt.bl 1-3% 25-35% 75-85% Non C 4/5 Pageot 6-8% 2-3% 8-9% Oui D 5/5 Rouget % % 45-6% A 3/5 Thiof 35-55% 5-7% 8-92% Oui D 5/5 Poulpe 4-5% 2-4% 8-9% C 4/5 Diagramme 3-6% 2% 8-9% Oui D 4/5 Petit Capitaine 35-55% 6-7% 65-75% Oui D 4/5 Guinée Pagre pt.bl - 2 %? 6% A-B 2/5 Pageot?? 6 %? A 1/5 Bobo - 5 % - 15 % 55-65 % B 3/5 Bar sénégal. 1-5 % 5-2 % 6-7 % B 3/5 Bar nanka 2-7 % 2-4 % 65-8 % C 4/5 Petit Capit. - 6 % - 25 % 55-7 % B 3/5 Machoiron 3-65 % 5-3 % 7-85 % C 4/5 Cap Vert Garoupa % % 5-6 % A 3/5 Langouste prof. - 4 % - 15 % 65-8 % B 2/5 Mauritanie Poulpe ~5% 5-6% ~5% C 4/5 Petit Capitaine? /5 Rouget ~6% C 2/5 Seiche ~5% C 2/5 Machoiron ~5% C 2/5 Pagre pt.bl ~3% B 2/5 Pageot > 35 % C 2/5 Diagramme? /5 Thiof > 55 % C 2/5 Tollo? /5 186

Tableau 7.28 : Indicateurs Bilan de l état des stocks par espèce et par pays (cf. définition des indicateurs au tableau 7.24). Communauté à Sparidés Cap Vert Mauritanie Sénégal- Gambie Guinée Sparus caeruleostictus Pagre point bleu B 2/5 C 4/5 A-B 2/5 Pagellus bellottii Pageot C 2/5 D 5/5 A 1/5 Pseudupeneus prayensis Rouget C 2/5 A 3/5 Plectorhynchus mediterraneus Diagramme /5 D 4/5 Cephalopolis taeniops Garoupa A 3/5 Epinephelus aeneus Thiof C 2/5 D 5/5 C 2/5 P.elongatus Bobo B 3/5 P.senegalensis Bar sénégalais B 3/5 Communauté à P.typus Bar nanka C 4/5 Sciaenidés G.decadactylus Petit Capitaine /5 D 4/5 B 3/5 Arius spp. Machoiron C 2/5 C 4/5 Sélaciens M.mustelus Tollo /5 O.vulgaris Poulpe C 4/5 C 4/5 Céphalopodes Sepia officionalis Seiche C 2/5 Crustacée P.charlestoni Langou.prof. B 2/5 7.3. Conclusion Ce chapitre reprend l ensemble des résultats d évaluation de stocks obtenus au cours du projet SIAP et ceux du groupe de travail de 22 sur les ressources de la ZEE mauritanienne. Sans revenir sur les contraintes, les incertitudes et les difficultés à rassembler les données nécessaires au suivi des pêcheries, nous considérons que ce travail conduit à des avancées très significatives, en matière de connaissance de l état des stocks, comparativement aux travaux menés antérieurement (chapitre 3). Ce travail permet de dresser le diagnostic de plusieurs espèces démersales d intérêt dans la sousrégion. Ces approches monospécifiques amènent, au final, une vision plus large sur l état des ressources démersales exploitées. A l échelle de la sous-région, il ressort que les ressources démersales ciblées se trouvent dans un état de surexploitation marquée. La situation semble plus critique au Sénégal comparativement à la Guinée où l exploitation est plus récente. Pour la Mauritanie, les faibles informations disponibles permettent d identifier une situation où la surexploitation des ressources démersales semble avérée. En proposant cette vision régionale, on se rapproche d un diagnostic que l on pourrait dresser au niveau du stock de la Mauritanie et du Sénégal, notamment pour des espèces comme le thiof, le pageot ou le pagre à point bleu. Pour ces espèces, les conclusions sont concordantes. Ce type de diagnostic au niveau de la sous-région est à encourager. Il permet au pays qui constitue la CSRP d avoir une vision des ressources démersales dans leur ensemble. Cette information, pour des pays qui ont un grand intérêt à gérer leurs ressources d une manière commune, doit amener à prendre des choix de gestion au niveau de la sous-région. 187

CONCLUSION PARTIE II Les résultats de cette seconde partie doivent être replacés dans un contexte plus large, à savoir l ensemble des travaux effectués avant le démarrage du projet SIAP. L état des lieux établi au chapitre 3 permet de montrer qu un faible nombre d évaluations de stocks a été mené jusqu à la fin des années 199. Jusqu à cette date, aucune information n est disponible sur l état de nombreux stocks, qui par ailleurs représentent un poids économique élevé dans les pêcheries. Cette insuffisance du suivi des stocks est liée dans certains cas à l absence de jeux de données, notamment de statistiques de capture. Néanmoins, un minimum de données existe et des premiers travaux d évaluation sont envisageables mais ne sont pas développés. Il faut rappeler que la majorité des évaluations de stocks alors proposées met en œuvre des modèles globaux. De nombreuses avancées ont ainsi été réalisées au cours du projet SIAP. D une part, la majorité des espèces suivies ne l avaient jamais été auparavant (garoupa au Cap Vert, le pagre, le diagramme, le petit capitaine au Sénégal, le bar nanka, le petit capitaine, le bar sénégalais et les machoirons en Guinée). D autre part, les méthodes d évaluation de stocks développées avaient été très peu utilisées pour certaines (analyse des cohortes sur tableau complet) ou jamais utilisées pour d autres (l approche de précaution). Ce travail d ensemble montre qu un suivi de l état du stock d un certain nombre d espèces est tout à fait envisageable dans un contexte où les données sont considérées comme pauvre. En fait, il s avère que les données ne sont aussi médiocres que cela. Ces évaluations peuvent parfois manquer de précision, mais elles correspondent à un minimum pour suivre un stock. La principale faiblesse de ce travail concerne l identité du stock considéré pour chaque espèce. En effet, le stock de la plupart des espèces étudiées ne se limite pas à la ZEE d un pays. Or, l hétérogénéité des statistiques de pêche d un pays à l autre ne permet pas pour le moment de travailler à l échelle des stocks réels, car les captures ne sont pas connues pour l ensemble des pays concernés. L objectif de la CSRP est une gestion des stocks à l échelle de la sous-région, mais pour cela une amélioration des statistiques de pêche est indispensable. La première étape de ce travail à l échelle régionale est d établir une liste d espèces devant être suivies. Chaque pays devra alors produire des statistiques de capture pour chacune de ces espèces. Selon les pays, le travail à mettre en place pour l obtention de ces données est variable, mais n est pas impossible. Pour certains pays, il s agit simplement d établir ces statistiques, car les échantillonnages existent. Pour d autres pays, le protocole d échantillonnage des captures doit être modifié afin que les statistiques d un minimum d espèces soient connues. Vu le grand nombre d espèces capturées, les statistiques sont souvent établies par catégorie commerciale, sans possibilité de distinguer les statistiques espèce par espèce. Il faut alors mettre en place un protocole d échantillonnage de la composition spécifique des catégories commerciales. Ce travail doit si possible, s accompagner d une estimation des rejets et de l établissement des structures de tailles des espèces suivies. Il faut bien souligner que l évaluation doit être envisagée, au moins dans un premier temps, pour une sélection d espèces. Il est évidemment préférable d aboutir à des diagnostics fiables même si ce n est que pour quelques espèces au début. 188

Par ailleurs, nous avons vu qu une bonne évaluation nécessite de bonnes données sur la biologie des espèces, notamment sur leur loi de croissance. La mise en place de certaines techniques étant coûteuse en matériel, des collaborations doivent être passées entre les organismes de recherche locaux et étrangers. Pour les espèces d Afrique de l Ouest, l estimation de la croissance par les techniques d otolithométrie doit être envisagée pour améliorer les données existantes. Globalement, les conclusions et les diagnostic établis ici sont considérés comme robustes en tenant compte des limites précisées pour nos travaux. Ce travail doit aussi montrer que, dans un contexte où l obtention des données est difficile, un suivi des stocks est possible. La mise en place d évaluations en routine (réalisées chaque année ou au moins de manière régulière) devrait être envisagée dans chaque organisme national de recherche, indépendamment d un projet tel que le projet SIAP. Ce travail assurerait une meilleure connaissance des stocks, qui paraît indispensable pour les pays Ouest Africains où l activité de pêche est très développée. Cette connaissance est notamment précieuse lors de la négociation des accords de pêche avec des pays extérieurs à la sous-région. La réalisation de fiches techniques pour un certain nombre d espèces pourrait permettre de véhiculer aisément l information sur l état des stocks et éclairer ainsi la prise de décision. Enfin, il faut souligner que l ensemble des analyses n a pu être possible qu à travers une étroite collaboration entre les partenaires ayant travaillé au sein du projet SIAP. Cet aspect est bien entendu important et il montre bien qu un travail sur les ressources peut être envisagé au niveau régional. En dernier point, il faut de revenir sur le diagnostic que l on obtient aujourd hui sur les ressources démersales de la sous-région au travers d un panel d espèces ayant pu être évalué. Mis à part le rouget au Sénégal, le Garoupa au Cap Vert et le pagre et la pageot en Guinée, toutes les autres espèces apparaissent surexploitées, certaines modérément, mais pour d autres la situation semble très sérieuse (Tableau 7.26). Ces espèces surexploitées sont largement ciblées par de nombreuses flottilles, artisanales ou industrielles. La situation la plus critique concerne le Sénégal avec de nombreuses espèces gravement surexploitées. L approche de précaution conclut à de forts risques d effondrement pour certains stocks. La situation dans les autres pays semble moins préoccupante, mais ces évaluations mettent en avant le danger prévisible pour ces stocks si aucune décision de gestion n est prise. 189