Quel avenir pour le frêne après l émergence de la chalarose? Commission Régionale de la Forêt et des Produits Forestiers 26 juin 2012 AMIENS Benjamin CANO CRPF Nord-Pas-de-Calais-Picardie
L agent pathogène biologie et connaissances actuelles Un champignon (ascomycète) produisant une petite pezize blanche (forme sexuée) Hymenoscyphus albidus (endophyte, saprophyte des pétioles de feuilles) et une forme asexuée de type chalara Hymenoscyphus pseudoalbidus (Helotiacae, Helotiales) Chalara fraxinea produit sur les pétioles de la litière Mutation d une espèce déjà existante Ou Introduction d une nouvelle espèce d origine inconnue produit sur les rameaux infectés et les lésions de collet H. Pseudoalbidus est bien un champignon émergent et invasif
Situation en France 85 millions de m3 en France
Première observation en France : printemps 2008 en Haute Saône. Situation fin 2008
Situation juin 2009
Situation septembre 2009
Situation janvier 2010
Situation septembre 2010
Situation juillet 2011
Situation fin 2011
Situation juin 2012
NPC- Pic
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Difficulté : différencier une attaque de chalarose d un dépérissement «classique» du frêne (peuplements affaiblis à cause d incidents climatiques répétés et/ou d une sylviculture inadaptée etc)
Pour résumer Dynamique de la maladie en zone contaminée -La chalarose est causée par un champignon émergeant (nouvelle espèce récente = espèce invasive) -Comme dans les autres pays d Europe touchés, la maladie progresse vite géographiquement Biologie, virulence et agressivité. -La multiplication sexuée semble la plus efficace (brassage génétique important) -Les spores du champignon proviendraient essentiellement des pétioles de feuilles accumulés dans la litière. La dissémination aérienne de ces spores est très efficace. -Le champignon infecte les rameaux puis les collets mais ne se propage pas dans les vaisseaux du bois (deux infections différentes). Les symptômes dans les rameaux (flétrissements, mortalité et nécroses colorées) sont déconnectés de ceux sur les collets (nécroses, pourritures). -La chalarose affecte des arbres bien vigoureux (stations optimales) -Toutes les classes d âge sont concernées -L éradication est illusoire, quelle que soit l échelle
Pour résumer -En France comme à l étranger, une faible proportion des effectifs montrerait une résistance d origine génétique, à la maladie. En revanche la fraction d individus résistants observée reste trop faible (1%) pour éviter un effondrement des populations. -Les différentes espèces de frêne montrent des sensibilités différentes : F. mandschurica F. americana F. ornus F. excelsior F. angustifolia F. pennesylvanica F. nigra SENSIBILITE à la Chalarose Eléments de diagnostic (symptômes) -Le champignon est surtout présent dans les jeunes tissus (jeunes pousses, jeunes plants ). Il provoque flétrissement, mortalité de rameaux, descente de cime, nécroses sur rameaux et collets. -Le déficit foliaire semble représenter le symptôme le plus pragmatique pour déterminer les itinéraires de gestion adaptés des peuplements infectés. -La chute prématurée du feuillage est constatée sur peuplements infectés.
Pour résumer -Le champignon infecte les collets après un certaine ancienneté dans le peuplements (plusieurs années) -Un frêne dépérissant n est pas forcément atteint de chalarose. Facteurs de propagation -Les plants peuvent être contaminés (pépinières) -Le champignon n est pas présent dans le bois (aubier, bois de cœur), mais il l est sur les nécroses et les pourritures (rameaux + collet) -Les grumes peuvent représenter un vecteur de contamination si elles portent des nécroses (propagation par transport de bois) Dégâts -La contamination au sein des peuplement est rapide. -La mortalité intervient d autant plus vite que les arbres sont jeunes -Les dégâts sur peuplements adultes progressent très lentement (très peu de mortalités observées même après plusieurs années d infection) -La chalarose n a pas d impact sur la qualité du bois tant que l arbre est encore vivant -En revanche, elle prédispose les arbres à être affaiblis et les expose à d autres parasites secondaires pouvant accélérer le dépérissement (hylésine, armillaire )
Conséquences pour le sylviculteur 1- Plantations peu pertinentes et risquées (a conduit l ONF à préconiser l arrêt total des plantations de frênes en France à l automne 2008) 2- Jeunes peuplements : Stopper tout investissement (élagages, tailles, dégagements ) 3- Peuplements adultes : récoltes progressives des arbres présentant un déficit foliaire important (>50%) NB : Cela impose un martelage «en feuille» (fin d été) pour évaluer les arbres les plus atteints (prioritaires pour la commercialisation) Toujours réaliser les coupes dans le cadre d un itinéraire de gestion défini. Débarder les bois dans de bonnes conditions (gel ou sols secs en été) et utiliser un réseau de cloisonnements efficace) La mortalité des arbres adultes intervient cependant après plusieurs années ce qui permet d organiser l écoulement progressif des produits (ne pas condamner trop vite l ensemble des peuplements = répercussions préjudiciables sur les marchés de frêne, suppression d individus tolérants et dommages «collatéraux» : isolement des autres essences, dégradation des sols par une exploitation massive et brutale.)
Des outils pour demain les partenaires de la filière forêt-bois de nos régions se mobilisent Grilles d aide à la décision élaborée par le GSA (G. Cousseau)
Des outils pour demain les partenaires de la filière forêt-bois de nos régions se mobilisent Clé d aide à la gestion des peuplements infectés et développement d itinéraires sylvicoles (CRPF)