Joseph Calvel. Naissance

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Transcription:

Joseph Calvel Naissance Joseph Urbain Calvel voit le jour le vendredi 2 mai 1884 à Galinagues. Il est le fils de Jean Marie Calvel, cultivateur et propriétaire, âgé de 34 ans et d Alexandrine Siffre, âgée de 28 ans. Les noms de famille Calvel et Siffre sont extrêmement répandus dans ce village 1, à tel point que l on a souvent recours aux surnoms dans l État Civil pour les différencier. À sa naissance, Joseph a trois frères : Jean (né en 1874), Louis (né en 1877) et François (né en 1880). Il aura aussi une sœur, Rosa, en 1893. Acte de naissance de Joseph Calvel (AD de l Aude) Il ne quittera pas son village jusqu à son mariage. 1 Dans la liste nominative de Galinagues en 1911, on compte un total de cent habitants, dont quarante-neuf Calvel et vingt et un Siffre! 1

Extrait du recensement de Galinagues, en 1891 (archives en ligne de l Aude) Il s'unit le 4 mai 1912 avec Baptistine Tribillac, la fille de François Tribillac, née en 1887 à Bessède-de-Sault. Le 26 janvier 1913 nait leur fils René, à Galinagues. Cette même année, le couple vient vivre à Aigues-Vives où Joseph travaillera comme cultivateur pour la famille Camman, propriétaire du domaine de l étang de Marseillette. Il est probable qu il s installe dans une métairie de l étang faisant partie de la commune (comme les Salliès, Ferrant ou le Loup). Arbre généalogique de la famille Calvel 2

Fiche matricule de Joseph Calvel (AD de Carcassonne) 3

Parcours Militaire Joseph Calvel a déjà un frère qui effectue son service militaire, le sien ne durera donc qu un an, du 8 octobre 1905 au 18 septembre 1906, au 100 e Régiment d Infanterie. Il est châtain et mesure 155 m. Il sait lire, écrire et calculer. Le 5 août 1914, il est mobilisé et intègre le 280 e Régiment d Infanterie de Narbonne, comme Pierre Bayle et Jean Martimort, deux autre aigues-vivois. Son frère aîné Jean doit aussi en faire partie. Il est affecté au 5 e bataillon, 17 e compagnie 2 (c est en tout cas sa compagnie en juin 1915). Pour suivre son parcours militaire jusqu en juin 1915, se reporter au portrait précédent de Pierre Bayle. Annequin Corcieux Montbéliard Narbonne Le parcours de Joseph Calvel d août 1914 à mai 1915 Joseph Calvel va participer aux opérations d Alsace en août et à celles des Vosges en septembre 1914. Mi-octobre, il part à Annequin en Artois, participe à la prise de Vermelles en décembre et aux travaux de défense dans la région de Cambrin jusqu en mai 1915. Il doit souvent croiser Jean Martimort, Pierre Bayle et Louis Barthas quand il les remplace au front ou repart au repos à Annequin. 2 Pierre Bayle et Jean Martimort appartiennent au 6 e bataillon, 21 e et 22 e compagnies respectivement. 4

L assaut de Vermelles (aquarelle de Georges Scott, parue dans l Illustration du 3 avril 1915) Du 15 au 30 mai, le 280 e, relevé par un régiment écossais, est cantonné à Mazingarbe. Notre-Dame de Lorette Le 2 juin, le 5 e bataillon doit se rendre à Houdain, pour relever dans la nuit le 158 e RI au secteur de Noulette. Il subit de lourdes pertes dès son arrivée (trente-six morts, quarante-huit blessés), bombardé sans relâche par les allemands. Des tranchées sont défoncées, des boyaux de communication totalement détruits. D autres hommes sont tués ou blessés pendant la nuit tandis qu ils réparer les dégâts. Le 5 e bataillon est remplacé par le 6 e dans la nuit du 5 au 6. Dans les jours qui suivent, le 280 e est pilonné par les bombardements et doit repousser plusieurs attaques ennemies. Les hommes ont beaucoup de mal à réparer les tranchées sous ce feu nourri. L atmosphère est irrespirable, saturée d odeurs de cadavres en décomposition et de mouches. Le 10 juin, Pierre Bayle disparaît. Chaque jour suivant, le 280 e subit des bombardements très intenses. Du 11 au 14 juin, on compte une quarantaine de tués et une cinquantaine de blessés. Le 14, Joseph Calvel est blessé par des éclats d obus au thorax, sûrement en participant aux travaux de réparation, sous les obus et les tirs allemands. 5

Extrait du JMO du 280 e RI, 14 juin 1915 (Mémoire des Hommes) Il est transporté dans l hôpital militaire de campagne (appelé «ambulance») de Sains-en- Gohelle ; il y décède trois jours plus tard. Carte du secteur (l Illustration du 22 mai 1915) 6

Décès Le jeudi 17 juin 1915, Joseph Calvel décède à l hôpital de Sains-en-Gohelle dans le Nord-Pas-de-Calais. Il est âgé de 31 ans. Fiche de décès militaire de Joseph Calvel (site Mémoire des Hommes) 7

Acte de décès de Joseph Calvel (État Civil d Aigues-Vives) Il est d abord enterré dans le cimetière communal de Sains-en-Gohelle. Après la guerre, son corps est transporté et inhumé rang 19, dans la tombe n 244 du carré militaire de Sains-en-Gohelle. Le carré militaire de Sains-en-Gohelle 8

Tombe militaire de Joseph Calvel (remerciements à M. Jean-Claude Bataillé) Jean et Louis Calvel, frères de Joseph, ont eux aussi été mobilisé en août 1914. Jean a participé à la guerre dans le 280 e puis le 130 e RI. Louis est affecté en Afrique du Nord. Ils sont démobilisés en janvier 1919. Son troisième frère François est engagé volontaire depuis 1898 et fait carrière dans l armée coloniale. Il devient lieutenant et obtient la croix de guerre et le titre de chevalier de la Légion d Honneur pour avoir mené ses hommes dans un assaut héroïque contre un nid de mitrailleuses fortifié. 9

Lettre d attribution de la Légion d Honneur (site du Ministère de la Culture, base Léonore) La mère de Joseph, Alexandrine Siffre, décède en 1918 à Galinagues et son père Jean Marie Calvel un an plus tard. Le 11 avril 1919, Baptistine Tribillac, la veuve de Joseph, et son fils René quittent Marseillette et vont vivre chez François Tribillac, le père de Baptistine, à Bessède-de-Sault. Lettre de l instituteur de Marseillette (AD de Carcassonne) 10

René sera surtout élevé par son grand-père (sa mère part habiter et travailler à Carcassonne) et ira à l école de ce village jusqu en 1925. Extrait du recensement de Bessède-de-Sault, 1921 (AD de Carcassonne) Il va ensuite vivre à Carcassonne chez sa mère et devient apprenti plâtrier dès 1930. Il se marie en 1951, en Normandie, avec Léontine Levasseur. En 1929, Baptistine est femme de ménage à Carcassonne, elle touche une pension de veuve de guerre de 2 640 F et un salaire de 2 400 F. 11