L Intégration pédagogique des TIC au Congo : réalisations, défis et perspectives



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Transcription:

Samuel Mawete L Intégration pédagogique des TIC au Congo : réalisations, défis et perspectives Préface du Prof. Djénéba Traore Publibook

Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS France Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55 IDDN.FR.010.0114648.000.R.P.2009.030.40000 Cet ouvrage a fait l objet d une première publication aux Éditions Publibook en 2010

Sigles et abréviations TIC : Technologie de l information et de la communication ENS : Ecole Normale Supérieure ENI : Ecole Normale d Instituteurs FF : Formation des formateurs EG : Enseignement général ET : Enseignement technique EP : Enseignement primaire 7

Remerciements Mes remerciements s adressent d abord à tous les collègues chercheurs du PanAf en général et à ceux de l Ecole Normale Supérieure en particulier pour leur soutien et pour tous les moments passés ensemble dans la recherche de la promotion et de l intégration pédagogique des TIC dans nos pays respectifs. Je tiens également à remercier tous les membres du comité scientifique du projet panafricain de l intégration pédagogique des TIC, en l occurrence, Kathryn Touré, Moses Mbangwana, Djénaba Traoré, Thierry Karsenty, Toby Harper, Dramane Darave et Mireille Massouka et bien d autres pour m avoir donné le goût de me lancer dans la recherche sur l intégration pédagogique des TIC en Afrique en général et au Congo en particulier. Je pense aussi à Alphonse Okombi, Secrétaire académique de l ENS, que je remercie chaleureusement pour l aide multiforme qu il m a apportée lors de nos voyages à Bamako, à Cotonou, en Afrique du Sud et à Dakar et pour tous les échanges fructueux que nous avons eus dans le cadre du projet PanAf et du ROCARE. Je ne saurai oublier de remercier Benjamin Evayoulou, Martial Mathieu Kani et Gilbert Ibiou, tous enseignants à l ENS. Ils m ont éclairé sur la vision et la politique qui méritent d être développées sur la question des TIC au Congo en général et à l Ecole Normale Supérieure en particulier. 9

À tous les hommes de bonne volonté qui travaillent parfois dans l ombre avec peu des moyens et sans désemparer pour la vulgarisation et la promotion des TIC dans notre pays en général et dans les établissements scolaires du Congo en particulier. Qu ils trouvent ici l expression de ma reconnaissance et de ma gratitude pour leur persévérance et la tâche accomplie. 10

Préface La science est universelle et ne connaît pas de frontière. Chaque peuple contribue à sa manière et à son rythme à son développement. Les Technologies de l Information et de la Communication (TIC) représentent aujourd hui l innovation technologique la plus importante des quatre dernières décennies. Le rôle qu elles jouent dans les domaines scientifique, social et culturel est si important que l on parle de révolution technologique pour en qualifier l impact. En s impliquant dans la réflexion et la rechercheaction-formation sur cette avancée technologique majeure, l Afrique prouve qu elle peut apporter une contribution de qualité au processus d intégration et d usage pédagogique de l outil informatique. C est dans cette optique que s inscrit l ouvrage de Samuel Maweté sur l intégration pédagogique des TIC au Congo Brazzaville. L auteur qui n en est pas à sa première publication sur cette thématique, puise ici son inspiration à partir des données collectées et mises en ligne dans l Observatoire de l Agenda Panafricain sur l intégration des TIC dans l enseignement (PanAf). La démarche de Samuel Maweté est pragmatique et sa réflexion, axée sur les réalisations, les défis et les perspectives qu offrent et suscitent les nouvelles technologies dans le secteur de l éducation au Congo, est guidée par un esprit critique en perpétuelle interrogation. Il ouvre ainsi la voie aux chercheurs du PanAf qui après l achèvement de 11

la phase 1 dédiée à la collecte des données, à l observation des salles de classes et au dialogue politique entre chercheurs et décideurs du secteur de l Education sur l intégration pédagogique des TIC, vont aller à la phase 2 du projet et se pencher plus concrètement sur la publication scientifique et les questions relatives au bon usage des TIC en vue d améliorer la qualité des enseignements et des apprentissages en Afrique. Dans son ouvrage, l auteur pose les questions essentielles relatives à l absence des politiques TIC dans le secteur de l éducation et analyse les contours de l insuffisance de l usage de l outil informatique dans les disciplines enseignées. Au Congo Brazzaville, comme dans de nombreux autres pays africains, tout se passe comme si l école et la vie active représentaient deux entités entièrement distinctes l une de l autre, tant les disparités sont grandes entre un système éducatif dans lequel aucune politique TIC n existe encore et un marché du travail inondé par les nouvelles technologies. Il est vrai que les Etats africains manquent cruellement de moyens pour réaliser l intégration des TIC dans tous les cycles d enseignement et toutes les zones géographiques. Mais la volonté politique est-elle réellement présente dans ce processus? Le rôle significatif que les TIC peuvent jouer dans l amélioration de la qualité de l enseignement a-t-il été bien compris par les décideurs politiques et tous les acteurs de l école? L ouvrage de Samuel Maweté se lit avec un grand intérêt, tant la présentation qu il fait de la phase 1 des travaux du PanAf est passionnante et permet de mieux saisir les défis, les contraintes et les perspectives de l intégration de cet outil dont les recherches scientifiques n ont pas fini d explorer toutes les capacités pour l enseignement. Pr. Djénéba Traoré Coordonnatrice Régionale du ROCARE 12

Avant-propos L intégration des TIC dans les institutions scolaires et de formation des formateurs représente aujourd hui un facteur d accélération du processus de transformation des interrelations des acteurs de l éducation. Les TIC sont créditées partout d effets transformateurs. Et d un point de vue comportemental vis-à-vis des TIC, une fois formés, les utilisateurs arrivent à développer non seulement des aptitudes techniques et organisationnelles qui leur servent dans leurs propres activités, mais aussi qu ils mettent au service de leurs organisations ou institutions. Les changements majeurs observés à travers les différentes études menées dans plusieurs pays africains, se rapportent aux domaines suivants : renforcement des capacités, amélioration des conditions sanitaires, amélioration des conditions éducatives, amélioration des revenus, création d emplois, amélioration de la production, une plus grande participation dans les affaires communautaires, une plus grande implication des femmes et des jeunes dans les activités productives, amélioration des contacts avec les membres de la famille, accès aux informations, et introduction de nouvelles valeurs, etc. Le renforcement des capacités individuelles est donc essentiellement lié à la capacité d utilisation des ordinateurs et des applications de traitements de textes. Grâce aux TIC, des capacités dans des domaines de pointe ont aussi été développées, bien que cela soit encore un défi au Congo (conception de sites web, programmation, mainte- 13

nance informatique, traitement de l information, etc.). Des capacités organisationnelles ont aussi été développées du fait de l utilisation des TIC et des formations dispensées (formation en gestion, informatique, maintenance, etc.), ceci tant dans le cadre du travail que dans les autres domaines. Il n y a donc pas de doute que les TIC sont des outils qui permettent de valoriser les activités tant communautaires qu individuelles. En dépit du fait que les TIC sont incontournables aujourd hui, elles ne sont pas disponibles partout en Afrique. Elles demeurent parfois un mystère pour la plupart des populations qui n ont aucune connaissance des choses comme l ordinateur, l Internet, le courrier électronique et d autres moyens modernes d information. Cela est sans doute dû au fait qu elles n en ont pas conscience ; Que ces technologies ne sont pas à leur portée, mais aussi au fait qu elles n attachent qu une importance secondaire à l information, par rapport à d autres problèmes plus urgents tels que la pauvreté, les soins de santé, l éducation des enfants, la commercialisation des produits agricoles, etc. Il faut reconnaître que si depuis quelques années beaucoup de pays africains ont progressé dans la voie de l appropriation des technologies de l information et de la communication, notamment en ce qui concerne le développement des services de télécommunication et de la connectivité Internet, le rythme d amélioration de la situation en infrastructures de télécommunication et celui des changements de comportement dans les usages des TIC cachent cependant une grande disparité. La table ronde organisée par l AUF en 2002 à Bamako et qui a regroupé, outre les universitaires œuvrant à 14

l utilisation et à l extension des TIC dans le domaine de l éducation, les acteurs de l éducation, engagés dans le développement de la société de l information, a réussi à démontrer qu en ce XXI e siècle, l Afrique voit progressivement sombrer ses intelligences dans l absence des infrastructures, dans l accroissement de l analphabétisme et l extension de plus en plus pernicieuse de la misère. Il a été noté, par ailleurs, que dans cette extraordinaire mutation qui marque une rupture avec l organisation traditionnelle du travail, de nombreux pays africains n ont pas encore réussi à s adapter à cette évolution. Il y a plusieurs facteurs endogènes et exogènes, politiques et techniques, scientifiques et pratiques qui ont été évoqués pour justifier cet état des choses. En effet, malgré des tendances encourageantes observées depuis le début des années 2000, la différence entre les niveaux de développement des TIC entre l Afrique et le reste du monde, voire même entre pays africains, est encore assez importante. Si le rapport de la table ronde de Bamako reconnaît néanmoins un réel engouement à l utilisation personnelle de l Internet (cybercafés, messageries privées, sites de rencontres), par contre, les initiatives dans la création des sites au sein des gouvernements, des portails publics et de l administration en ligne sont encore extrêmement parcellaires. Certes, les coûts des équipements et de la connexion constituent un frein à l utilisation et à la vulgarisation des TIC en Afrique. Sans oublier que les besoins vitaux doivent aussi être correctement satisfaits (éducation, santé, liberté, alimentation, logement, etc.). Face à une telle situation, on est en droit de se poser la question de savoir s il faut continuer d occulter le rôle essentiel des TIC dans l économie et la croissance sous le prétexte de l insuffisance des moyens financiers et de l analphabétisme des populations? Nous répondons sans hésitation par la négative. 15

Nous pensons, en effet, que l Ecole doit donner à l élève les compétences et les savoirs qui lui permettront de rechercher les informations dont il a besoin. Il est donc urgent aujourd hui que tous les ordres d enseignement puissent s approprier les TIC pour améliorer le système éducatif. Du primaire au supérieur, les TIC doivent être vues comme un passage obligé pour l accès au savoir et à la connaissance. Les TIC ont un rôle très important à jouer dans ce nouveau contexte éducatif parce qu elles constituent un moyen d accès à l information dans tous les domaines autant pour les élèves que pour les enseignants. L explosion des ressources éducatives gratuites sur Internet en est une belle illustration. Seulement, une telle opportunité n est pas accessible à tous les Congolais, eu égard à la situation socio-économique nationale, au coût de l équipement et des frais de connexion, à la faiblesse des infrastructures de télécommunication et à la nondisponibilité de l énergie électrique sur toute l étendue du territoire national. L intérêt de cette étude réside donc dans la nécessité de connaître non seulement la conception que les acteurs de l école ont des TIC et l utilisation qu ils en font, mais aussi et surtout d appréhender les itinéraires dont la réplication dans d autres écoles facilitera l intégration des TIC en éducation. Ceci permettra donc d identifier les contraintes d une introduction efficiente des TIC dans les écoles africaines en général et congolaises en particulier. Dans ce contexte, cette étude est susceptible d aider à l arrimage de l école congolaise aux TIC et à son entrée dans l ère de l information. Elle permettra en effet, d une part, de faire l état des lieux sur la situation des TIC dans le système éducatif congolais et, d autre part, de participer à l élaboration des politiques ou des stratégies efficaces 16

d introduction des TIC dans l enseignement tout en impliquant les décideurs politiques. C est pourquoi nous nous proposons d approfondir les réflexions sur le sujet en vue de mettre à la disposition des acteurs du système éducatif, des décideurs et des partenaires, les éléments de base susceptibles de contribuer à l intégration des TIC dans l enseignement et à leur appropriation effective par les élèves et les enseignants congolais. 17