Séraphine LOUIS (1864 1942) Artiste peintre
Séraphine LOUIS est née le 3 septembre 1864, à ARSY, entre COMPIEGNE et CLERMONT. ARSY
Sa mère meurt un an après sa naissance et elle vit alors avec son père et sa sœur aînée. A l âge de six ans, elle perd son père et est recueillie par sa sœur qui s est mariée. Dès lors, tout en allant à l école, elle vit de petits métiers, garde des bêtes, sert dans des fermes. Devenue rapidement veuve, sa sœur se remarie. Mais Séraphine est alors employée dans des familles à la ville pour faire du ménage. «La Gardienne d oie» par Eugène Labitte, peintre clermontois dont la famille est à l origine du CHI
Domestique au Couvent Notre Dame de la Providence En 1881, elle entre comme servante, au Couvent Notre Dame de la Providence à CLERMONT.
Domestique au Couvent Notre Dame de la Providence Le couvent est alors une école privée catholique dont les institutrices sont des religieuses.
Domestique au Couvent Notre Dame de la Providence Elle reste vingt ans dans cette école, puis repart dans des familles, toujours comme femme de ménage.
En 1904, elle s installe au service de bourgeois de Senlis. Mais deux ans plus tard, elle reprend son indépendance en louant une petite chambre de bonne rue du Puits-Tiphaine.
Séraphine a alors 42 ans, et commence à peindre.
Un jour de 1912, une nature morte attire l œil professionnel d un collectionneur, critique d art, d origine allemande, vivant à Paris, locataire d un appartement à Senlis : Wilhelm UHDE.
Wilhelm UHDE commence à acheter des toiles à Séraphine et les présente à ses amis à PARIS, qui se montrent aussi très intéressés. Mais en 1914, Wilhelm UHDE, le «boche», est obligé de retourner dans son pays. A SENLIS, on ricane contre cette pauvre folle que quelques uns à Paris regardaient comme une véritable artiste.
Séraphine a survécu dans SENLIS durant toute la guerre et a certainement été choquée par tout ce qu elle a vu. Elle paraît de plus en plus étrange : on la décrit alors vêtue de noir, de nombreux jupons les uns sur les autres, les épaules alourdies par autant de châles, un canotier ripoliné en noir brillant fixé sur ses cheveux hirsutes, un panier rempli d objets hétéroclites à la main.
En 1927, on lui ouvre pour la première fois les salons de l hôtel de ville de SENLIS, où se tient une exposition annuelle réunissant professionnels et amateurs locaux. Les trois grands formats confiés par Séraphine détonnent autour des modèles des autres exposants. La presse parisienne qui ouvre ses colonnes à cet événement salue l artiste autodidacte ; la presse locale semble plus ironique.
UHDE, qui s était depuis quelque temps réinstallé en France, visite l exposition, retrouve Séraphine et lui donne, dès lors, tous les moyens pour poursuivre son œuvre. Elle ne fera plus de ménage, vivant uniquement de la vente à UHDE de ses tableaux. Celui-ci lui loue une pièce contiguë à sa chambre, où elle ne fera qu entasser ses achats inutiles : vaisselle dorée, cadres ouvragés, angelots, couverts en argent, Ses toiles sont désormais très grandes, près de deux mètres.
Retournant chez elle, c est là que la gendarmerie vient l arrêter pour la conduire à l hôpital de la ville. Le 25 février, elle est internée à l Hôpital Psychiatrique Interdépartemental de CLERMONT. Cette passion dévorante s arrête en 1932. Le 31 janvier de cette année-là, elle emballe par petits paquets les objets de sa chambre et de la pièce attenante, emporte tout ce qu elle peut et dans le froid traverse la ville pour s arrêter sur une place haranguant les passants.
Séraphine ne voudra plus reprendre de pinceaux. Elle meurt le 11 décembre 1942 et est inhumée dans le terrain des indigents, appelé familièrement la fosse commune, dans le cimetière de CLERMONT. Elle aurait souhaité avoir de grandioses obsèques, à la cathédrale de Senlis, et que fut indiqué sur son tombeau à Arsy : «Ici repose Séraphine Louis Maillard sans rivale, en attendant la résurrection bienheureuse.» Cette épitaphe est aujourd hui présente au jardin du souvenir du cimetière.
7 avril 2005 Cimetière de Clermont
Doc. GALLOT, Séraphine, bouquetière «sans rivale» des fleurs maudites de l instinct in L Information artistique 1957 Alain VIRCONDELET, Séraphine de la peinture à la folie 1986 Jean-Pierre FOUCHER, Séraphine de Senlis 1968 Françoise CLOAREC, Séraphine, la vie rêvée de Séraphine de Senlis 2008