LES ENFANTS DU FACTEUR Association Loi 1901 Siège Social : Quartier Toutyfaut Grignan. les-enfants-du-facteur@orange.fr

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2 L association Les Enfants du Facteur est chargée de la programmation d une exposition par an dans les salles de l'espace Art François-Auguste Ducros. Son originalité est de remonter jusqu au facteur Cheval, qui pour beaucoup d artistes est un socle de l art à l état natif, mais aussi en accordant à l Art Contemporain la reconnaissance de ses expressions actuelles. Le but de l association est de : Décloisonner les catégories, les classements esthétiques, ouvrir les réseaux : les traverser pour en faire une lecture oblique. Rassembler des «raccommodeurs de rêves», des penseurs commentateurs de notre époque, des marginaux, des originaux, des hétérogènes Susciter des échanges avec les milieux scolaires, agricoles, scientifiques, des cinéastes et d autres associations culturelles. L association reçoit le soutien de la Ville de Grignan. LES ENFANTS DU FACTEUR Association Loi 1901 Siège Social : Quartier Toutyfaut Grignan les-enfants-du-facteur@orange.fr ESPACE D ART FRANÇOIS-AUGUSTE DUCROS Du mercredi au dimanche de 14h à 19h. Entrée libre Accueil des groupes et scolaires sur rendez-vous Accès aux personnes à mobilité réduite

3 PRESENTATION DE L EXPOSITION «UN PLUS UN EGALE UN?» 3 COUPLES - ARTISTES Cet automne, du 29 Septembre au 5 Janvier 2014, l association «Les enfants du Facteur», pour son exposition annelle, propose de rassembler à l Espace d Art François-Auguste Ducros à Grignan 3 couples - artistes Gloria Friedmann - Bertrand Lavier Lei Saïto - Thomas Plasschaert accompagné d Elodie Sablier Françoise Vergier - Jean-Michel Alberola C est une exposition de couples d artistes qui n ont en commun que leur affect et l art comme principal souci. Il est une production de travail - lui-même source de leurs revenus - plus ou moins bien rémunéré. Dans ce choix de couples, les personnalités sont autonomes et ne travaillent pas en «tandem», ils ne se réunissent pas pour œuvrer en commun ou ensemble sur une œuvre. Mais chaque artiste ici, au contraire, montre son univers. Ils se sont pris au jeu et ont décidé une confrontation affirmée et amusée, faite soit d affinités, de différences, d échos, d oppositions, de liens, de composition, de clins d œil ou autre Il est toujours risqué de monter une exposition de groupe sans thème ou fil conducteur qui unifie l ensemble de la présentation. Toutefois la configuration de l espace en 3 salles diminue l échec d une confrontation directe de 7 artistes aux personnalités très différentes. Nous avons donc choisi d attribuer une salle par couple et de lui donner l entière liberté quant à son montage, son accrochage et son choix d œuvres. Le plus souvent, les artistes unis par les liens du couple ont pour convention tacite ou usage de faire carrière solo afin d éviter tout risque de parasitage ; cette fois, ils sont invités à investir et «habiter» une salle d exposition professionnellement ensemble. Et chaque couple est responsable de la coexistence des personnes qu il rassemble. Il y a surtout de la sculpture, peu de peinture, des objets, des dessins Une installation particulière pour cette manifestation est accompagnée d une composition musicale. Une exposition organisée en résonance avec La Biennale de Lyon Un livre d artistes est édité à l occasion de cette exposition. Il est entièrement conçu par les artistes, avec la participation de Nadeije Laneyrie-Dagen et Philippe Dagen, et imprimé par l atelier du Musée de la typographie, Maison du Bailli à Grignan, ainsi que par l imprimerie Graphot à Saint-Paul-Trois-Châteaux.

4 PRESENTATION DES ARTISTES Gloria Friedmann Une grande exposition de ses œuvres s est terminée fin juillet 2013 à la Fondation Maeght à Vence. L humain, l animal, la nature dominent tout son travail. La plupart du temps, dans une œuvre, elle dispose côte à côte deux éléments qui posent des questions essentielles à notre humanité contemporaine sans jamais donner de réponse. La question écologique et notre destinée dans ce monde sous-tendent chacune des œuvres d une grande diversité formelle. Elle réussit dans des médiums aussi différents que la peinture sur tableau, la sculpture, le dessin, l utilisation d objets trouvés, la vidéo avec ses «tableaux vivants», la peinture murale et l installation L animal, pauvre reflet de nous-mêmes, ne nous rend pas plus supérieur, bien au contraire, il rend plus aiguë notre impossibilité de le voir dans sa majesté et de le respecter. Il nous montre notre faillite, notre impuissance à respecter toute vie sur terre, notre manque d humilité. Gloria a décidé de porter la terre, elle a raison de nous le dire, de le faire et d insister. Son œuvre est éminemment actuelle. Née le 30 mars 1950 à Kronach (République fédérale d'allemagne) Vit et travaille à Aignay-le-Duc et à Paris (France) Expositions personnelles (sélection) 2013 Play-Back d Eden Fondation Maeght, St-Paul-de-Vence 2012 Kunstmuseum Weimar, Weimar 2008 Lune rousse Musée Bourdelle, Paris 2007 Happy End Museum Küppersmühle, Duisburg Expositions collectives (sélection) 2013 Ici, ailleurs Marseille 2013, Marseille Speaking Artiste Busan Museum of Art, Corée du Sud 2012 Art + Press Martin Gropius Bau, Berlin La Beauté Animale Grand Palais, Paris 2010 Island never found Palazzo Ducale, Genova / MAM Saint-Etienne 2009 Biennale de Moscou Moscou, Russie 2008 Alliance Do Art Gallery, Peking, Seoul Gloria Friedmann. Toi et Moi - animal naturalisé, miroir, acier, 140 x 55 x 35 cm A gauche : La Matrix, Terre, acier, 185 x 75 x 84 cm. Photo François Jay.

5 Bertrand Lavier Une rétrospective à la fin de l année 2012, au Centre Georges Pompidou à Paris, rassemblait les pistes de son œuvre. Dans ces salles, on y a vu son «chantier d idées». Il a l air de ne presque rien faire, mais il transforme. Il rend visible l évidence de la réalité d un objet et sa représentation. Il vacille entre la sculpture et la peinture. Et il nous les présente au pied de la lettre. Il s amuse dans cet entre-deux. Ainsi, l artiste va peindre, tout naturellement, à la Van Gogh un objet piano et l exposer ainsi. Car, comme tout le monde le sait, tout est dans la touche. C est logique et évident. Tout se situe chez lui dans les croisements, le détournement, l appropriation, l ironie, le détachement, les jeux de mots et leur littéralité. Seule la présence visuelle des objets compte. C est léger, élégant et distancié. Peut-être a t il une vision politique de l objet et son usage? Et on entend Matisse qui nous a dit que tout est dans les rapports. Et Duchamp que le ready-made ne s est pas arrêté avec lui. Et que les objets du Pop art sont toujours actifs, si on veut bien. Bertrand Lavier est un artiste moderne qui déborde largement le XXI e siècle. «Depuis 1969», certainement date à laquelle, une photographie de cette époque nous l indique déjà, il peignit en blanc une ligne de feuilles de vigne vierge, celle probablement de la façade de la maison familiale. Né à Chatillon-Sur-Seine en 1949 Vit et travaille à Paris et Aignay-le-Duc (Côte-d'or) Expositions personnelles (sélection) «Bertrand Lavier, depuis 1969», Rétrospective. Centre Pompidou, Paris Bertrand Lavier Villa Médicis, Rome 2008 Correspondances Bertrand Lavier / Edouard Manet Musée d Orsay, Paris Arts Statements Gallery Hong Kong 2006 Les îles jamais trouvées Musée d Art Moderne, Saint-Etienne Expositions collectives (sélection) 2008 The Alliance DoART, Séoul Ready sur made Galerie Yvon Lambert, Paris 2007 Les artistes contemporains au Louvre Paris 2007 Il était une fois Walt Disney Galeries Nationales du Grand Palais, Paris Bertrand Lavier. Taliaplast Casque de chantier soclé.

6 Lei Saïto Elle vit depuis presque 10 ans en Europe, arrivée en France pour devenir curator, elle est entrée «par hasard» à l Ecole Nationale Supérieure des Beaux-arts de Paris. Devenue artiste, elle fait des installations, elle met en scène des objets trouvés ou fabriqués qu elle organise et qui se transforment en signes. Cette mise en espace fait penser à un tableau de la Renaissance italienne qui réussit à creuser la profondeur. Un point de vue photographié du lieu investi, comme un souvenir, devient alors une photogravure sur laquelle elle pose des mots ou groupe de mots. De l ensemble, il se déploie alors une poétique légère et colorée pleine de fraîcheur et d air, d où surgissent à notre regard d autres tableaux. On pourrait dire que son travail est le reflet d une autre construction de l étendue spatiale, dans sa quotidienneté, lié aux objets, aux lieux et aux personnes, des «espèces d espaces» à la Georges Perec. De cette matérialité concrète naît l imaginaire. Sa sensibilité japonaise apparaît tout en délicatesse et finesse et nous touche. Lei SAITO est une artiste japonaise, née en 1980 à Hirosaki, Japon. Elle vit et travaille à Paris, France. Après avoir étudié au Japon et aux Beaux-Arts de Paris dans l'atelier d'annette Messager, elle a été invitée en résidence d'artiste à la Rijksakademie van Beeldende Kunsten à Amsterdam pour développer ses projets d'installation et de photogravure. Ses œuvres sont dans des collections aux Pays-Bas et en France. Expositions personnelles (sélection) 2011 «L histoire de début du monde jusqu à la moitié» Open Studios, Rijksakademie van Beeldende Kunsten, Amsterdam, Pays-Bas 2010 «Winter Donut» Open Studios, Rijksakademie van Beeldende Kunsten, Amsterdam, Pays-Bas 2008 «Coton tiges architecture» Aomori Museum of Art, Aomori, Japon Expositions collectives (sélection) 2013 «Jeune création» 104, Paris, France «Avoir 10+1» Centre d'art Contemporain, St-Restitut, France 2012 «Temporary Stedelijk» Amsterdam, Pays-Bas 2010 «The Party» POLA Museum Annex, Tokyo, Japon «Somewhere déjà in Ponutschland» The Japan Foundation, Cologne, Allemagne 2007 «Exposition de Noël» Ancien Musée de Peinture, Grenoble, France leisaito.com Lei Saïto Maquette du salon de F Techniques mixtes, 53x50x24cm. Excaver, capturer, archiver. Je vois le monde comme en mille feuilles d'images et de mots superposés, de sensations qui couche après couche entourent une réalité. Dans mon travail je recherche des vérités possibles, enfouies comme des secrets. Je les collectionne. Puis je les archive dans des structures qui enregistrent pour la première fois des instants cachés. Je bascule entre l'image, l'espace et les mots. Un titre devient installation, une installation se transforme en photogravure. Il s'opère un aller retour qui puise à la fois dans le temps du mythe et dans celui de la vie éphémère. Mes récits s'articulent dans différents médiums, comme les livres d'artiste, la photographie, les installations. La technique permet de nouvelles rencontres, un nouveau dialogue avec l'environnement. Dans mes travaux récents, je tente de composer les lieux parcourus à l'aide de la photogravure.

7 Thomas Plasschaert Le monde humain et la nature sont violents. L artiste nous l a déjà beaucoup dit en 2012 dans son exposition personnelle à l Espace d Art François-Auguste Ducros qui l accueille à nouveau dans une salle. Que va naître dans les œuvres d art quand nos violences et nos bonheurs intimes envahissent nos corps et nos esprits? Une prise de conscience des limites, qui séparent, qui tranchent, qui créent une paroi infranchissable pour faire voir un impossible ou une sublime alliance. C est, dans l espace de la salle, l installation d une façade de chapelle de 4 m. de haut qui noue l ensemble dans une sacralité. Un mur qui parle, c est le temps qui se voit entre une goutte d eau qui perle puis s éclate sur ce qu elle rencontre, c est un morceau de musique entre un intérieur et un extérieur, un trait d union qui fait cercle et s échappe. Comme le réel est difficile à saisir! Comme l autre est loin! Thomas PLASSCHAERT est un artiste français né en 1980 et diplômé de l'ecole Nationale Supérieure des Beaux- Arts de Paris, où il a étudié dans l'atelier de Giuseppe Penone. Après deux années passées aux Pays-Bas, au cours desquelles il a participé à des expositions dans ce pays, en France et en Allemagne, il a présenté en 2012 à Grignan dans l'espace d Art François-Auguste Ducros, sur l'invitation de l'association Les Enfants du Facteur, une exposition personnelle intitulée DE/CAEDERE, qui regroupait plus de 120 de ses œuvres. Il vit et travaille à Valaurie, France. Expositions personnelles (sélection) 2013 "Arcadia" Museo Archeologico Nazionale di Napoli, Italie "Pan è morto" Andrea Ingenito Contemporary Art, Naples, Italie 2012 "DE / CAEDERE" Les enfants du Facteur, Espace d Art François-Auguste Ducros, Grignan. Expositions collectives (sélection) 2012 "SUPERVUES" Hôtel Burrhus, Vaison-la-Romaine, France "La passion des Gurly" Galerie du Tableau, Marseille, France 2011 "At how many lux do banse Onomatopee, Eindhoven, Pays-Bas and pohl switch on the light" 2010 "Soleil jaune, soleil rouge" Projectroom South, Rijksakademie van Beeldende Kunsten, Amsterdam, Pays-Bas "Cossocossomogonie" La Serre, Pont D'Aleyrac, Saint-Pierreville, France 2008 "Exposition de concours de dessin Institut de France, Paris, France Pierre David-Weill" 2007 "ULTRA TIEDE" Générale en Manufacture, Sèvres, France "Salon de Montrouge" Théâtre Montrouge, Montrouge, France "üto-üto" Galerie Gauche, Paris, France "Portes ouvertes" Palais des Etudes, Paris, France 2005 "Group Show" Curated par Giuseppe Penone, Arnhem, Pays-Bas 2004 "Seewolde" Exposition avec l'atelier Penone, Zeewolde, Pays-Bas thomas-plasschaert.blogspot.com Thomas Plasschaert vue de l'atelier (projet en cours) Un Satyre pleurant sur une Nymphe, août 2013 environ 100x80x120cm

8 Elodie Sablier Après avoir joué pendant de nombreuses années du piano, je me suis intéressée ensuite a l'improvisation et à la composition. Celles ci ont été rapidement liées à l image. En effet, jouer en live ma musique sur un film muet des années 1930 à été une révélation. L union entre les arts a toujours été mon inspiration principale. Pour moi, le rythme et le tempo de l image se complètent ou s opposent avec le mouvement de la musique. Travailler en collaboration avec Thomas Plasschaert est l accomplissement d'une réflexion commune sur la réunion d un mode de pensée de l union entre les arts et le mouvement. Collaborer avec un ami de longue date sur une de ces œuvres artistiques a été un moyen de nous rapprocher. Compositrice, vivant à Sydney, avec un décalage horaire de 10 heures, nos échanges se sont effectues principalement par s. Je me suis inspirée du film de Thomas Plasschaert «La Goutte» pour composer «Instinct of Glass». Elodie Sablier Instinct of glass, 2013 Composition pour piano solo d après le film La Goutte de Thomas Plasschaert

9 Françoise Vergier Elle vit en solitaire au milieu d un magnifique paysage où elle est née. Tout son travail tournera autour de son corps de personne femme dans ce paysage, transformé alors en centre du monde et témoin de ce monde. Elle va en déposer ses bruits qui se mêleront à sa propre vie pour borner le temps qui passe. Elle pense ses sculptures ou ses objets en image. Dans ce cas, il lui sera difficile de ne pas tomber dans le kitsch. Son attention est de se maintenir sur le fil, sans tomber d un côté ou de l autre. Le choix des matériaux découle du sens. Elle peut passer ainsi du verre au plâtre, du bois de tilleul à la céramique sans se détourner de sa parole à dire. La pratique du dessin n est pas du côté de la recherche mais constitue une activité à part entière. Ses dernières réalisations sont des sculptures naturalistes de corps féminins qui retraversent les sujets classiques de l art, comme la Baigneuse ou la Vénus. Son problème sera de les rendre actuels dans tous les sens du terme. Françoise VERGIER. Née en 1952 à Grignan où elle vit ainsi qu à Paris Expose depuis Elle a également réalisé des œuvres pour des commandes publiques dont «Le triomphe de Flore», 2005, un pot-pourri, Edition pour la Manufacture de Sèves ; «Le jardin Sévigné», 1997, dédale de buis taillés, Tricentenaire de la mort de la Marquise de Sévigné Grignan ; Un service à thé pour les ambassades françaises à l étranger, Commande du Ministère des Affaires étrangères / RMN / DAP / AFAA, Editions Tables d Art, Porcelaine de Limoges, Haviland & Parlon ; «Corambé» sculpture en bronze, Parc de la Maison George Sand, Nohant-Vic ; Une boîte à Correspondance éditée par la Caisse des Monuments Historiques. Expositions personnelles (sélection) : 2012 «Je suis montagne» Galerie Municipale Jean Collet Vitry-sur-Seine 2011 «Picasso m a mordue» Galerie C. Papillon Paris 2008 «Sur la terre comme dans le paysage» Ecole d art du Beauvaisie, Beauvais 2004 «Le paysage, le foyer, le giron et le champ», rétrospective Carré d Art, Nîmes 1996 «oui j ai dit oui je veux bien Oui.», rétrospective Centre Georges Pompidou, Paris Expositions collectives (sélection) : 2013 «Sculptrices» Villa Datris Fondation, L Isle-sur-la-Sorgue «Avoir » Centre d art contemporain, Saint-Restitut «EX VOTO» Galerie Frédéric Moisan, Paris 2012 «The Hidden Mother» Atelier Rouart, Paris «Perturbations» Arts décoratifs du Musée Fabre, Montpellier 2011 «Ainsi soit-il» Extraits de la Collection Antoine de Galbert Musée des Beaux arts Lyon Représentée par la Galerie Claudine Papillon, Paris Françoise Vergier Leslie prise dans son jeu, 2013 Moulage T. Plasschaert

10 Jean-Michel Alberola Il est peintre et il fait tout pour que cela ne se voie pas. Il s extériorise de l atelier, et il aime beaucoup ça, se balader dans la ville et entrer dans les librairies, comme se faire commentateur politique de notre époque et de sa vie, par des dessins, des lithographies, des éditions, des néons, des peintures murales, des films, des gouaches, des écrits, des photographies, des activités gagne-pain et autres. Beaucoup attendent ses peintures, «en train de se construire», comme il le dit. Elles sont une mise en espace d un enchevêtrement de morceaux, fragments de réalité, tant schématisés qu ils ne restent plus que des formes informes qui creusent la planéité du tableau, mais qui restent bien sûr obligatoirement en surfaces, puisque comme il le dit : «Nous sommes tous des peintres abstraits». Le tout dans des accords colorés patiemment trouvés qui pourraient le qualifier de peintre coloriste. Attribut rare de nos jours dans la pratique picturale. Il est peintre de la matière et non de la ligne. Il y dépose le sel de sa vie. Opération mentale non conceptuelle. Il y a tant de silence dans ses toiles comme dans son atelier que tout questionnement tombe comme un cheveu sur la soupe. Mais il sera intarissable sur le détournement et les rapports qu il fait entre le cinéma, ses lectures de journaux et des revues, les mouvements politiques, les Situationnistes, la musique rock, l histoire du blues, le cinéma, ses lectures de journaux et revues Jean-Michel ALBEROLA Né en 1953 à Saïda (Algérie), vit et travaille à Paris et à Grignan. A réalisé de nombreuses expositions depuis Ses œuvres sont présentées dans les collections publiques du Centre Georges Pompidou, du Fonds National d Art Contemporain, de différents Frac et musées français. Il a créé des œuvres pour des commandes publiques : Breton dixit, Acteon ficit, 1986, Jardin des Tuileries ; Et Après? André Malraux, 1992, Palais Royal, Paris ; restauration du théâtre de Courtrai, 2000 Plusieurs monographies et catalogues lui ont été consacré, plusieurs publications en collaboration dont «Si la neige devenait plus blanche», Avec/Royaumont, 1985, avec Jean Daive ; «Le seul état de mes idées 1», Éditions Ereme, Paris, 2006 ; «La Vie de Debord», item éditions, Paris, «La Précision des terrains vagues», Un, Deux... Quatre Éditions, Saint-Étienne, Expositions personnelles (sélection) : 2012 «Eclairage en groupe (Néons)» FRAC Picardie, Amiens «Salle des instructions» Murs peints Palais de Tokyo, Paris 2009 «L œuvre imprimée» Bibliothèque Nationale de France, Paris 2008 «La précision des terrains vagues» Musée d Art Moderne, St Etienne «Huile sur toile» Musée des Beaux-arts, Nancy Expositions collectives (sélection) : 2012 «Néon. Who s Afraid of Red, Yellow and Blue?» La Maison Rouge, Paris, France 2011 «Mathématiques un dépaysement soudain» Fondation Cartier pour l art contemporain, Paris 2010 «Le mont analogue» Centro Cultural Metropolitano, Quito, Equateur Jean-Michel Alberola est représenté depuis 1982 par la Galerie Daniel Templon à Paris Site internet de Jean-Michel Alberola : Jean-Michel Alberola Espérance à un fil, 2010.

11 LE LIVRE D ARTISTES Un livre d artistes est édité à l occasion de cette exposition. Il est entièrement conçu par les artistes et imprimé par l atelier du Musée de la typographie, Maison du Bailli à Grignan, ainsi que par l imprimerie Graphot à Saint-Paul-Trois-Châteaux. Il est accompagné d un texte écrit par Nadeije Laneyrie-Dagen (professeur d'histoire de l'art à l'ecole Normale Supérieure à Paris) sur l idée du couple, un «Petit essai frustré d arithmétique» débutant par «Un plus un égale un?» (à l origine du titre de l exposition). Philippe Dagen, son compagnon (critique d art au journal Le Monde et enseignant), s est autorisé 3 collages d œuvres librement découpées et assemblées, comme commentaire. Ils ne sont pas exposés. Nadeije Laneyrie-Dagen «Petit essai frustré d arithmétique» (Extraits) «[ ] Un couple, c est quelquefois 1 + 1, quelquefois zéro, quelquefois d autres chiffres. Le couple peut disparaître : 1 1 = zéro, mais parfois 2 fois 1 ou encore deux fois deux. Pour qu il demeure et survive, il peut se faire qu il s agrège un ou une troisième (aléa du retour d un nombre ordinal). En ce cas, il faut pour égaler 1. Quittons la mathématique. Elle ne nous vaut décidément rien. Ce petit excursus nous aura permis de réfléchir sur la variété des situations que recouvre l expression couples d artistes. Couple et non paire. Non pas deux individus réunis professionnellement et pour un temps indéterminé, non pas un tandem comme celui qui rapprocha Picasso et Braque pour des recherches et expérimentations au temps du cubisme, mais une union de vie et d affects, une cohabitation pour quelques années ou pour une vie, existence commune avec ou sans enfants, connivence longue avec ou non les aléas du lien amoureux il ne nous appartient pas de le savoir. [ ]» Philippe Dagen «Histoires de couples» (collages) «Séductions» «Désordre dans l atelier» «Règlement de compte»