Société des Amis du Vieux SaintAntonin. et de sa région en Rouergue, Quercy, Albigeois. Bulletin PUBLICATIONS DE L ASSOCIATION Année Thème Prix

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1 PUBLICATIONS DE L ASSOCIATION Titre Auteur Année Thème Prix d édition Per çò Nòstre 2004 Evocation nostalgique par l auteur, 4 (Pierre Bayrou) du passé de St-Antonin, écrit en occitan et traduit en français par André Vignoles Comptes 2003 Transcription en occitan de comptes consulaires de 10 Consulaires St-Antonin entre 1325 et 1363 de Saint-Antonin (Tome I) Guide 2004 La ville Son histoire, ses monuments, sa région 10 illustré de (géologie, spéléologie, préhistoire, flore, faune) Saint-Antonin Sites et excursions. Noms de lieux (André Vignoles) Société des Amis du Vieux SaintAntonin et de sa région en Rouergue, Quercy, Albigeois 2004 Petit fascicule sur la toponymie de Saint-Antonin 7 DVD ou CD 2005 Évocation audio de l histoire de Saint-Antonin 10 par Georges Julien (MP3) (Diffusée sur Radio Noble Val en 1983 et 1984 «En parcourant 2005 Histoire de Saint-Antonin 30 les archives» & 2011 (Compilation des écrits de Jean Donat) Histoire de Réédité en 2011 Saint-Antonin (Jean Donat) Guide des sentiers 2016 Divers circuits pédestres autour de Saint-Antonin 6,50 de petite (cartes IGN incluses) randonnée Comptes consulaires 2011 Traduction du tome I des comptes consulaires 10 de Saint-Antonin de Saint-Antonin (Traduction du Tome I) Comptes consulaires 2011 Traduction du tome II des comptes consulaires 10 de Saint-Antonin Saint-Antonin entre 1376 et 1453 La maison romane 2015 Photographies détaillées des sculptures 10 «vue de près» de la maison romane (Photos Karin Mussfeldt Gerhard Bosinski) Frais d envoi en sus. Pour toute commande, nous demander un devis. Prix de vente de ce numéro : 12 euros couverture_bulletin_ Bulletin /04/ :27

2 Bulletin Sommaire LA VIE DE LA SOCIÉTÉ 2 Liste des adhérents 10 Assemblée générale du 5 août 2017 Rapport moral du Président Rapport d activité 2017 Comptes de l exercice 2017 Procès-verbal de l assemblée générale. ARTICLES 23 Bruniquel, la première grotte explorée par les hommes de Néandertal (Sophie Verheyden, Jacques Jaubert, Dominique Genty et Michel Soulier) 31 La Place des Moines à Saint-Antonin-Noble-Val Le diagnostic archéologique de 2017 (Bertrand Poissonnier) 39 La «maison romane» de Saint-Antonin-Noble-Val Un édifice hors du commun? (Maurice Scellès) 46 À propos de la statue de Justinien - Le retour du droit romain dans le Midi de la France au XIIe siècle (Marie Bassano) 55 Maison Muratet - La maison aux modillons : un palais urbain? (Gilles Muratet) 56 Le village - Lo vilatge - Our village (Nadal Rey) 61 La grange oubliée, poème (Gilles Sicard) 62 D après Georges Julien, les débuts de la révolution française à Saint-Antonin-Noble-Val ( ) (Laure Mézière) 69 La prière du mendiant (Georges Cosnier) 71 Inventaire des biens de la paroisse de Saint-Antonin : 26 janvier 1906 l État frappe à la porte de l église (Dominique Perchet) 84 Document : correspondance inédite de Pierre Bayrou (Michel Ferrer) 85 Le patrimoine rural de notre région : que lire? (Thierry Le Roy) 89 La fin de l usine de Lexos (un responsable du site industriel de Lexos des années soixante-dix) 91 Roger Beaumont, le chantre de Brousses nous a quittés (Michel Ferrer) 92 Hommage à Geneviève Bonnefoi : une mémoire pour l avenir (Jean-Pierre Colle) 96 Exposition photo Galup-Trutat, automne 2017 à la mairie de Saint-Antonin (Thierry le Roy) À la fin des articles, vous trouverez des mots-clés signalés permettant une indexation par auteur, par lieu, par sujet. Ces mots-clés vous faciliteront la navigation d article en article sur notre site Web et vous aideront à retrouver, par clic sur un mot-clé, tous les articles liés. La mention repère les articles téléchargeables dans leur version complète sur notre site Web (lien rappelé dans la page). En couverture : Statue de Justinien - façade de la Maison romane - Ce bulletin contient un encart jeté : «pouvoir pour l assemblée générale d août 2018» et, collé sur la 3e de couverture, un DVD réalisé par l AVQR contenant une vidéo sur l exposition Galup-Trutat et une vidéo sur les fouilles 2017 de la place des Moines. Société des Amis du Vieux Saint-Antonin - Fondateur : Jean Donat - Directeur de la publication : Thierry Le Roy BP Saint-Antonin-Noble-Val Courriel : savsa82140@gmail.com - Site web : Mise en pages : Dominique Perchet - SAVSA - Tirage de la présente édition : 500 ex -avril Multimédia Impression Laguépie - ISSN X - Dépôt légal à la parution. SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 / 1

3 LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ AU 31 DÉCEMBRE 2017 PRÉSIDENTS D HONNEUR : Monsieur le Préfet de Tarn-et-Garonne Monsieur le Maire de Saint-Antonin-Noble-Val Monsieur André VIGNOLES Monsieur Georges COSNIER CONSEIL D ADMINISTRATION : Président : Thierry LE ROY Vice-présidente : Nicole SCOTTO D ABUSCO Secrétaire : Philippe LEGRU Trésorière : Paule Régine TODESCO Membres élus : Gerhard BOSINSKI, Peter DROSKI, Rémy LE STRAT, Laure MÉZIÈRE, Claude NABOULET, Dominique PERCHET, Pierre PRIEUR, André de RAVIGNAN, Annie VERDEILLE. Animateurs des groupes d activités : Responsable des publications : Claude NABOULET Patrimoine Musée : Thierry LE ROY - Pierre PRIEUR Sentiers : Jean-Louis LAGARDE Cercle des jardiniers : Nicole SCOTTO D ABUSCO Préhistoire : Gerhard BOSINSKI Atelier reliure : André de RAVIGNAN Salon d Art contemporain : Mathilde AMILHAT Rédaction bulletin annuel : Thierry LE ROY (reps.) Gestion du site internet : Philippe LEGRU Cercle d occitan : Rémy LE STRAT, André VIGNOLES Randonnées : Nadine MUR Cartographie du guide sentiers, numérisation documents, photos : Jean-Michel BOURGERES. MEMBRES DONATEURS : ANDRIEU Paulette Vieil Four ST-ANTONIN-NOBLE-VAL AUDOUY Yolande Rude du Vallon ST-ANTONIN-NOBLE-VAL BASTIDE Hervé 11, Place du Buoc ST-ANTONIN-NOBLE-VAL BAUDHUIN André 40, Chemin de Santou ST-ANTONIN-NOBLE-VAL BERGER Annemieke Lieu-dit Genebrières CAYLUS BEVERAGGI Daniel 64, Rue Tiquetonne PARIS BLATGER Cécile et Benoît 52, Chemin de Nibouzou ST-ANTONIN-NOBLE-VAL BONAFOUS MURAT Anne 26, Rue du Cdt René Mouchotte PARIS BOURES Renée 1, Rue Raymond Lafage L ISLE-SUR-TARN BOURGERES Henriette 6, Rue Sainte Blanche TOULOUSE BOURGERES Jean-Michel Thoumet ST-ANTONIN-NOBLE-VAL BROWN Aaistair et Chiew Wah La Noisette Avenue. Capin ST-ANTONIN-NOBLE-VAL CASSAN Danielle Hameau de Thoumet - Al Thaïs ST-ANTONIN-NOBLE-VAL CASSAN Gérard Hameau de Thoumet - Al Thaïs ST-ANTONIN-NOBLE-VAL CATALA François et Marie Louise Les Estaules VERFEIL SUR SEYE CAVAILLE Robert 40, Avenue Bellevue LAPEYROUSE FOSSAT 2 \ SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 CHANABE Michel Rue de l Escolo Vielho ST-ANTONIN-NOBLE-VAL CHERRIER Victoria 22 bis, Avenue Capin ST-ANTONIN-NOBLE-VAL CONSTANS Maurice et Ghislaine Villa les Tendes ST-ANTONIN-NOBLE-VAL CORNILLIAT François 10, rue Guilhem Peuré ST-ANTONIN-NOBLE-VAL COSNIER Georges et Louisette 46, Chemin de Santou ST-ANTONIN-NOBLE-VAL CUQ Jean-Pierre 47, Bd Henri Sizaire CASTRES DELPECH Jacques M. et Mme 5, Rue des Thermes Romains SAINTES DOMBROWSKI Peter 5, rue Rive Valat ST-ANTONIN-NOBLE-VAL DUBOIS Yvon 10, Avenue Charles de Gaulle LE CREUSOT FERRER Michel 9, Place Mazerac ST-ANTONIN-NOBLE-VAL HARAMBURU Simone Rue droite St ANTONIN NOBLE VAL HOUDAILLE Nicole La Claoux BOUZON GELLENAVE HOUDAILLE Roland La Claoux BOUZON GELLENAVE HUSSON Michel et Janine 18, Chemin de Santou ST-ANTONIN-NOBLE-VAL ISABETH Jeanine et Michel Les Amourouzes Hautes ST-ANTONIN-NOBLE-VAL JAJOUX Thérèse - BLANC Robert 3, Avenue du Dr Paul Benet ST-ANTONIN-NOBLE-VAL JURD dit JOIS Bernard «L Entract» Marsac Bas ST-ANTONIN-NOBLE-VAL KIRSCHLEGER-DELTEIL Michel & Monique La Gardelle Poussou ST-ANTONIN-NOBLE-VAL LAFFONT de COULONGES Christine 36, Avenue Paul Benet ST-ANTONIN-NOBLE-VAL LAGARDE Jean-Louis et Geneviève Le Bosc de Lacam ST-ANTONIN-NOBLE-VAL LASTIC SAINT JAL (de) Anne 1, Rue del Pebre Maison de l Ave Maria st ANTONIN NOBLE-VAL LASTIC SAINT-JAL (de) Lyonel 43, Rue du Parc de Clagny VERSAILLES LEFEBVRE Bernard et Odile Lieu-dit Côte de Regourdou MONTIGNAC LEGRU Philippe et Monique Lieu-dit Les Ondes ST-ANTONIN-NOBLE-VAL MANGEZ Didier et Françoise Route des Fours à Chaux ST-ANTONIN-NOBLE-VAL MARQUET Nicole Thoumet ST-ANTONIN-NOBLE-VAL MAZZOCHIN Robert et Nicole 21, Chemin de Santou ST ANTONIN NOBLE-VAL MILLE-ROUET Sylvie et Patrick Fermis ST ANTONIN NOBLE-VAL MINET Simone 39, Rue des Sansonnières ORLÉANS MONTAIGUT Christian et Danielle Rue de la Condamine ST-ANTONIN-NOBLE-VAL MUR Nadine Le Bosc de Lacam st ANTONIN NOBLE -VAL NICAUD Claude Lieu-dit Brousses ST-ANTONIN-NOBLE-VAL NICAUD Monique Brousses les Antibels ST-ANTONIN-NOBLE-VAL NZAKAMVITA Suzette 44, Chemin de Santou ST-ANTONIN-NOBLE-VAL PERRIER-CAPIN Marie-Thérèse 52, av. de l Entre-Deux-Mers SALLEBOEUF PORZELT Anne et Paul La Raygade FÉNEYROLS POUGET Catherine 24, rue Bernard Ségalas Talous MONTAUBAN PRIEUR Janine 7, av. du Dr Paul Benet ST ANTONIN NOBLE-VAL PRIEUR Pierre 7, av. du Dr Paul Benet ST-ANTONIN-NOBLE-VAL RAPOPORT Marie 30, Avenue Alphand St MANDE RIGAUD Michel 1, rue de la Garenne GRATENTOUR RODOLAUSSE Christian 13 bis, Rue des Courbagalettes AUDENGE ROQUEFEUIL Patrice 21, Rue Henri Barbusse PARIS SABOYA Michel et Anne-Marie Route du Bosc ST-ANTONIN-NOBLE-VAL SCOTTO D ABUSCO Nicole Montpalach ST-ANTONIN-NOBLE-VAL SEIBEL Benoît 21, quai Alphone Le Gallo BOULOGNE BILLANCOURT SEIBEL Bernadette et Claude 21, quai Alphone Le Gallo BOULOGNE BILLANCOURT SORBARA Réginal La Charmeraie St Jacques 60 Ch. de Buffo Bent CASTANET SPENALE Jean et Suzanne Les Amourouzes ST-ANTONIN-NOBLE-VAL TEULIERES Jean-Jacques Vieil Four ST-ANTONIN-NOBLE-VAL THORNTON Liz et Malcolm 14, rue de la Treille ST-ANTONIN-NOBLE-VAL VERDEILLE André 73, Rue des Grands Champs Hall B Porte PARIS VERDEILLE Annie et Jacques 8, Chemin des Neuf Pierres ST-ANTONIN-NOBLE-VAL VIGNES Bernard 10, avenue Paul Benet ST-ANTONIN-NOBLE-VAL VO VAN-AUGE Eliette et Phuong Chemin du Courdé GIMONT SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 / 3

4 MEMBRES BIENFAITEURS : ACKERMANN Françis 11, rue Liancourt PARIS ALLIERES Christian et Nicole Marsac Bas ST-ANTONIN-NOBLE-VAL AMALRIC Jean Pierre 50, Rue Sainte Philomène TOULOUSE BEAUMONT Roger Brousses - Les Antibel ST-ANTONIN-NOBLE-VAL BENAYS ep. POURTET Jacqueline Rési. Le Sénéchal B5 Vieille Côte de Fondiès VILLEFRANCHE DE ROUERGUE BERRY Célia Le Martinet ST-ANTONIN-NOBLE-VAL BES Jacques 16 av. du Roc Deymié ST-ANTONIN-NOBLE-VAL BLOSSE Gilberte Res. Villa Romana Bat. A 4, rue G. Trendel PESSAC BOURGNON Anne-Marie 3, Rue Guillaumot PARIS BOUTIBOU Simone et Georges 26, Rue de Versailles CAUSSADE BRULÉ Dominique 33 Route de Vigneulles LORRY LES METZ CADENE Lionel 33, Av. de Gagny VILLEMOMBLE CARPENTIER Georges 997, Avenue de la Libération CUCQ CASSAGNE Renée et Claude 4, Rue des Saules App. A TOULOUSE CAUSSE Lucette 30, Chemin de Santou ST-ANTONIN-NOBLE-VAL CAZELLES Catherine Château d Is ONET LE CHÂTEAU CHIFFRE Jean-Claude et Anne Marie 34, Rue Marcel Ricard ALBI CHOUILLY Michel 423, Chemin de Peligry MONTAUBAN CLAVE Jean-Louis Rue des Dames Noires ST-ANTONIN-NOBLE-VAL COLETTO Fabrice BP MONTAUBAN Cedex 6 COCHEN Adrien et Aline 28, rue Aristide Briand GAILLAC COGOREUX - DEFAISSE Max & Janine 18, Rue des Noyers RAMONVILLE COMBES DE PRADES Jean-François 3, Rue du Louvre VIROFLAY COMMUNAY Elodie 7, Avenue de la République Logement N LE SOLER CONSTANS Martine 10, Rue Alphand PARIS COSNIER Sylvie 9, rue de la Pélisserie SAINT ANTONIN NOBLE VAL COUTANCIER Jacques 9 Place de Dundee ORLEANS DAËRON Frida et René Barry de Cas - Lescure ESPINAS DE LORENZI Madame Place des Tilleuls ST-ANTONIN-NOBLE-VAL DEFAISSE Marcel et Danielle Impasse Roucou 5C Rue Jean Moulin CAUSSADE DELPECH Françoise App , rue du Couchant SAVIGNY LE TEMPLE DELPECH Jacqueline 2, Rue de la Citadelle 2ème Etage CACHAN DELRIEU Bernard et Nadine Lieu-dit Gouvern ST-ANTONIN-NOBLE-VAL DELTEIL Nicole 19, Rue Neuve Notre Dame VERSAILLES DELZARS Emma Chemin de Nibouzou ST-ANTONIN-NOBLE-VAL DESBANS M-Louise et Raymond 14, Le Clos de Verrières VERRIERES LE BUISSON DONNADIEU Bernard Place de la Condamine ST-ANTONIN-NOBLE-VAL ESPIED Michel 20, rue Croix-Verte ALBI ESPINOSA Arlette et Georges Carème Chemin de la Revelle CAZALS FABRE Jean-Claude 378, Rue Edouard Forestié MONTAUBAN FAUCONNIER Jacky 9, Chemin des Neuf Pierres ST-ANTONIN-NOBLE-VAL FERTÉ Denis Route de Maillolong ST-ANTONIN-NOBLE-VAL FOLLIOT Bruno Murel ST-ANTONIN-NOBLE-VAL FOURNIER Nicole 1, Chemin des Neuf Pierres ST-ANTONIN-NOBLE-VAL FROIDURE Jean 40, Rue du Midi TOULOUSE GAGNOT Claudette 19, Route des Fours à Chaux ST-ANTONIN-NOBLE-VAL GAUTIER Jean Gouvern ST-ANTONIN-NOBLE-VAL GRABIELLE Céline 12, rue du Dr Charles Bonneau TOULOUSE GROSBORNE Gérard La Valade - Le Bosc ST-ANTONIN-NOBLE-VAL HOULIÉ Aline 6 B, rue du 4 Septembre Esc. B AGEN ISNARD Élisabeth et Luc Sainte-Sabine ST-ANTONIN-NOBLE-VAL JOLIBOIS Didier 17, Allée Louise Labé PARIS JULIAN Roger 35, rue de l Avenir CONFLANS-SAINTE-HONORINE JULIEN Aline 38, avenue Gambetta MONTAUBAN 4 \ SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 KURIL-CABARROQUES Joël-François 4, Rue de la Héronnerie NEMOURS LABAN André Lieu-dit Gautier ST-ANTONIN-NOBLE-VAL LABORIE Jean-Louis 19, chemin des Neuf Pierres ST-ANTONIN-NOBLE-VAL LAMPRIER Serge 56, Avenue du Dr Paul Benet ST-ANTONIN-NOBLE-VAL LAUBSER-MALVY Charles Marie Manoir de Neuglize NEUILLY LE REAL LAURENS Michelle Lieu-dit Le Bosc ST-ANTONIN-NOBLE-VAL LE ROY Thierry Sainte-Sabine ST-ANTONIN-NOBLE-VAL LEFEBVRE Yvette 775 Chemin de St Etienne d Alensac ALES LEFLON Colette Sainte-Sabine ST ANTONIN NOBLE-VAL LEMIEUX Colette 15, route des Fours à Chaux ST-ANTONIN-NOBLE-VAL LESTRAT Jacqueline et Rémy 8, Chemin du Tour du Pré ST-ANTONIN-NOBLE-VAL LINON Claude et Michèle Maleterre ST ANTONIN NOBLE-VAL LINON René et Josette Joany ST ANTONIN NOBLE-VAL MARCIE Jacqueline Le Segalar haut - Arnac VAREN MARQUES Hervé et Jacqueline Le Bourg PENNE MATHIEU Alain 12, rue des Roses L UNION Mc LAUCHLAN Ian et Joséphine 6, St Johns Farm Mews Exmouth. EX 8 5 EH ANGLETERRE MEYNARD Solange Côte Rodanèze ST-ANTONIN-NOBLE-VAL MILLE Jeanine Maleterre ST-ANTONIN-NOBLE-VAL MONNET Françoise Le Bussy d Amboise. Entrée B 160 Rue d Alco MONTPELLIER NABOULET Claude et Jean Montpalach ST-ANTONIN-NOBLE-VAL NEGRIER Odette 27 ter, rue de la Vallée aux Loups ORMOY-LA-RIVIERE NESPOULOUS Jean-Luc «Lo Reviscol «2759, route des Pigeonniers MONTEILS NORMAN Dorothy 9, Avenue du Roc Deymié ST-ANTONIN-NOBLE-VAL OLIVIER-LETELLIER Marie-Jacqueline 16, Bd des Thermes ST-ANTONIN-NOBLE-VAL PERESSON Odette 100, Route de l Aveyron MONTAUBAN PESSOTTO Gino Montpalach ST-ANTONIN-NOBLE-VAL PESSOTTO Liliane Montpalach ST-ANTONIN-NOBLE-VAL PRIEUR LOPES Jean-Pierre et Franceline 1, Rue Marcel Pagnol BUC PRIVAT Béatrice Tamar Bijoux - Place de la Mairie ST-ANTONIN-NOBLE-VAL PUYRAUD Annie et Edmond Lieu-dit Jourdiou ESPINAS QVIST Eva 47, Rue Droite ST-ANTONIN-NOBLE-VAL RASSAT Arlette et Pierre 54, Chemin de Santou ST-ANTONIN-NOBLE-VAL RAVIGNAN (de) André et Monique Sainte-Sabine ST-ANTONIN-NOBLE-VAL RAYNAL Jean Paul Chemin de Santou ST ANTONIN NOBLE VAL REGI Pierre et Michelle Avenue du Dr Paul Benet ST-ANTONIN-NOBLE-VAL SCHERMESSER Ghislaine et Noël 4, Allée des Myrtilles CERGY SCHREIBER Lucien 24, rue Durantin PARIS SICARD Gilles 10, rue de l Amandier CERGY SICARD-SCHERMESSER Isabelle et Dominique 21, rue des Airelles VAUREAL SINCE Gilles 1, Rue Mademoiselle PARIS SINCE Marianne Résidence du Lac - Rte de Genève 60A 1028 PREVERENGES - SUISSE THOURON Jean-Louis 15, Chemin des Neuf Pierres ST-ANTONIN-NOBLE-VAL THOURON Léo Rte de Caussade ST-ANTONIN-NOBLE-VAL TODESCO Paule Régine Sainte-Sabine ST-ANTONIN-NOBLE-VAL TRANIÉ Ghislain 37, rue du Chemin Vert PARIS VERGNE Daniel et Claudie 18 bis, chemin de Santou ST ANTONIN-NOBLE-VAL VIGNES Bernard 10 avenue Paul Benet ST ANTONIN-NOBLE-VAL VIGNOLES André rue de l Escolo Vielho ST-ANTONIN-NOBLE-VAL VIGUIE Liliane 26, Rue des Aubépines PRADINES SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 / 5

5 MEMBRES ACTIFS A P I C Q Le Pech MOUILLAC ABEYA Véronique Boussac ST-ANTONIN-NOBLE-VAL ALLEN Rebecca Côte de la Rodanèze Lieu-dit Saint-Bernard ST-ANTONIN-NOBLE-VAL ALLIENS Delphine Appartement 5 27, rue de Roquemaurel TOULOUSE ALLUCHON Mathilde 3, rue de l Église MONTRICOUX AMILHAT Mathilde 51 B, route de Bessières L UNION AMIOT / LAURENT M. & Mme Granier PENNE ARTAUX Daniel 22, Cité Les Ajoncs d Or CLEDER AVELINE Lucienne Rte de Caussade ST-ANTONIN-NOBLE-VAL BACKX Bertune 4, Avenue Capin ST-ANTONIN-NOBLE-VAL BARBE Arlette 14, av. du Roc Deymié ST-ANTONIN-NOBLE-VAL BARON MIJALSKI Corinne Lieu-dit Joffres BELPECH BENOîT Claude 40, Rte de Grenade BEAUZELLE BERTHET Jean-Pierre 62, Route de Monteils SEPTFONDS BES Mari 16, av. du Roc Deymié ST-ANTONIN-NOBLE-VAL BESSIÈRES Claude 2, rue des Remparts ST-ANTONIN-NOBLE-VAL BIBLIOTHÈQUE MUNICIPALE MONTAUBAN BIELEN André 27, avenue Georges Clémenceau FIGEAC BIGOU Pierrette Thoumet ST-ANTONIN-NOBLE-VAL BILLON Yvette Marsac-Haut ST-ANTONIN-NOBLE-VAL BLANCHEZ Jean-Louis Villa Bon Accueil FÉNEYROLS BLICKX René Route de Saleth ST-ANTONIN-NOBLE-VAL BORDERIES Joël 501, Chemin des Amoureux MONTEILS BORDERIES Nelly cf Lescouzeres D 82-6, Impasse des Hortensias TOULOUSE BORIES Josiane BOSINSKI Gerhard 3, Place Mazel Vielh ST-ANTONIN-NOBLE-VAL BOUSSARD Hervé et Évelyne 6, Rue de l Église ST-ANTONIN-NOBLE-VAL BOYE Michel 37, rue Waldeck-Rousseau DRAVEIL BREIL Antoine Au Moulin à Vent - Lieu-dit Le Bourg PARISOT BRIAN Gilbert 5, avenue des Pins BLAGNAC BROUSSES René 9, av. du Général Leclerc CAUSSADE CALMON Jean-Pierre 5, Rue Hector Berlioz MARSILLARGUES CAUBEL Marie - Christine Chemin Fontalès ST-ANTONIN-NOBLE-VAL CAUBEL Michel Chemin Fontalès ST-ANTONIN-NOBLE-VAL CAVAILLE Denis Pierre 12, Chemin des Neuf Pierres ST-ANTONIN-NOBLE-VAL CAYRE Marie 20, Rue Henri de Toulouse Lautrec VILLEFRANCHE D ALBIGEOIS CHAMEROIS-M-Ange et Benoît Moulin de la Vignasse Vallée de la Bonnette LOZE CHARLES-ALONSO Mary 42, Bd. De la Condamine ST-ANTONIN-NOBLE-VAL CHAULAIC Nathalie 137, La Miejeanne SAINT LEON COULSON Nicholas John 7, rue del Pebre ST-ANTONIN-NOBLE-VAL CURATO René La Peyrade ESPINAS DARASSE Marie-Claude 98, Avenue du Général Leclerc CAUSSADE DELPECH Georges Rebellat ST-ANTONIN-NOBLE-VAL DESBANS Andrée Rue des Claustres ST-ANTONIN-NOBLE-VAL DESPIERRES Sandrine 21, Rue Beauregard MONTAUBAN DEUS Claudette Rte des Fours à Chaux ST-ANTONIN-NOBLE-VAL DION Annelise et Nicolas 147, av. de St-Ouen PARIS DIOT Alexandre 36, Rue Lautard MARSEILLE DUFOUR Anne-Sophie 18, Rue Guil Hem Peyre Appt ST-ANTONIN-NOBLE-VAL DUNET Georgette 1138, Chemin de Merlande MONTEILS DUTEMPS Jean-François 7, Avenue du Roc Deymié ST-ANTONIN-NOBLE-VAL ECHE Emile 14, route de Charles SEPTFONDS EYGUESIER Élisabeth Le Gabach - Laussier ST-ANTONIN-NOBLE-VAL FARDEAU Jean Hugues Rte de Salviac GOURDON 6 \ SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 FERAL Daniel Saint-Amans ESPINAS FERRE Christine 937, Route de Sabonnères BEAUFORT FIGUERAS Jeanine Rte des Fours à Chaux ST-ANTONIN-NOBLE-VAL FOISSAC Georges et M-Claude 54, avenue Nacau PAREMPUYRE FOURMY Daniel Lieu-dit Marsac bas ST-ANTONIN-NOBLE-VAL FOURMY Martine Lieu-dit Marsac bas ST-ANTONIN-NOBLE-VAL FOURNIER Annie et Louis 11, Rue du Roc Deymié ST-ANTONIN-NOBLE-VAL FROIDEVAUX Michel En Moussure d en Bas MOURVILLES HAUTES FUENZALIDA LEDUC Tania 8, Rue du Quai ST GIRONS GAILLARD Gérard 1, Impasse des Pinsons BRESSOLS GAILLARD John et Danielle Le Martinet - Route de Caylus ST-ANTONIN-NOBLE-VAL GALLOT Michel Route de Verfeil - Lieu-dit Bessède CAYLUS GALUP Dominique 73, Place de Thessalie MONTPELLIER GARCIA Pierre Boissel Route de Cordes GAILLAC GASC Marie et Patrick 6, Rue du Minervois QUINT FONSEGRIVES GENTILHOMME Brice Les Trois Sapins Lieu-dit Dreuilhe GINALS GESCHER Anja Émilie 16, rue Guilhem Peyre ST ANTONIN NOBLE-VAL GIROUD Isabelle et Daniel Chemin de Foyt Le Bosc de Lacam ST-ANTONIN-NOBLE-VAL GOTHOT Christian Sainte-Sabine ST-ANTONIN-NOBLE-VAL GOUHIER Gisèle 47, Chemin de la Rodanèze ST-ANTONIN-NOBLE-VAL GREGOIRE Bertrand BP , Boulevard de Bonrepos TOULOUSE GUILLIOU Pascal (ou Mme) 5, lieu-dit Dardenne SEPTFONDS HAAGE Daniel et Josette 5 ; Rue du Roc Deymié ST-ANTONIN-NOBLE-VAL HAMON Éric et Laure 10, rue Auguste Peyré OLERON STE MARIE HAQUIN Guy Ponty CAYLUS HEUSSE Marie Dominique Hameau de Thoumet ST-ANTONIN-NOBLE-VAL HONEY Deirdre 19, Place du Pradel ST-ANTONIN-NOBLE-VAL HUMPHRIES Alan Lieu-dit Le Cousy CAYLUS ICHES Christine La Capelle MONTEILS JOFFARD Jean-Pierre 12, Rte des Fours à Chaux ST-ANTONIN-NOBLE-VAL JOURDES Francis 3, Avenue Capin ST-ANTONIN-NOBLE-VAL LABAT Michel Place Mazerac ST-ANTONIN-NOBLE-VAL LARROQUE SOUSSAN Catherine 3, rue de L Aubisque TOULOUSE LASTIC (de) Louise et Jean-Marc 5, avenue Troursel COLOMBES LASTIC (de) Paule et Christophe 64, rue Aristide Briand OSNY LASTIC (de) Thierry Centre Jean XXIII ACHERES LASTIC SAINT JAL (de) Béatrice 10, Rue Cayssac ST-ANTONIN-NOBLE-VAL LE GOFF Didier 5, Rue des Rosiers GRENADE LE ROY Véronique Sainte-Sabine ST-ANTONIN-NOBLE-VAL LECIRE Dominique 144, Rue de Lancrel ALENCON LECLERC Gérard et Francette Chemin des Neuf Pierres ST-ANTONIN-NOBLE-VAL LEFEBVRE Alain Lieu-dit Gendarme Au Bégué BOUZON GELLENAVE LESCOUZERES Lionel 68, Chemin Savit TOULOUSE LESTRAT Jacqueline et Rémy 8 Chemin du Tour du Pré ST-ANTONIN-NOBLE-VAL LINIERES Anne-Marie 10, Cité Riverin PARIS LIOUNET Jean 27, Rue Arnaud Vayssières MONTECH LOMBARD Élisabeth 35, Rue Denfert Rochereau TOULOUSE MACHEFER Aude Village PELLEPORT Maison de la Presse 22, rue de la Pélisserie SAINT-ANTONIN-NOBLE-VAL MANENC Janine Biars - Saleth ST-ANTONIN-NOBLE-VAL MANGIN Pierre 17, rue des Glaïeuls WASSELONNE MARC Jean Bernard Guillaumet CAYLUS MARCHAL André 46 ; chemin du Berry LAGUEPIE-EN-ROUERGUE MARCIE Janick et Pierre 22 ; Avenue Capin ST-ANTONIN-NOBLE-VAL MARION Jean-Paul Le Bourg MILHARS MARTHE Geneviève Appartement 24-49, Route d Agde TOULOUSE MARTINOT Olga Chemin des Neuf Pierres ST-ANTONIN-NOBLE-VAL MARTY Josette La Maladrerie ST-ANTONIN-NOBLE-VAL SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 / 7

6 MARY (Mme) 13, rue de la Redorte RAMONVILLE ST AGNE MASSOTTE Évelyne Raynal ST-ANTONIN-NOBLE-VAL MASSOTTE Pierre Raynal ST-ANTONIN-NOBLE-VAL MATHIEU Alain 12, Rue des Roses L UNION MATHIEU Jean-Christophe Le Laurentié SAUSSENAC MAURINO Michel 17, Rue du Mont Vallier PECHBUSQUE MECENERO Honoré Av. du Dr Paul Benet ST-ANTONIN-NOBLE-VAL MEZIERE Laure Lieu-dit Le Village LOUBERS MOULINARD Geneviève 405, chemin des Rouges MONTEILS MOULINARD Jean Noël 405 chemin des Rouges MONTEILS MUR Monique et Patrice 15, Route de Puylaroque SEPTFONDS MURILLO Lucile 1953, Route du Traversié MONTEILS NAEGER Kistropher 5 B, Avenue d Albi ALBAN NARJOUX Gérard Le Village ESPINAS NASCIMBEN Cathy Lieu-dit Chabalet ST-ANTONIN-NOBLE-VAL NEWLAND Margaret Sainte-Sabine ST-ANTONIN-NOBLE-VAL NOERO Patricia Lisu-dit Les Alets MORLHON LE HAUT NYCKEES Catherine 17, place du Buoc ST-ANTONIN-NOBLE-VAL OFFICE DU TOURISME Place de la Mairie ST-ANTONIN-NOBLE-VAL OURCIVAL Arlette Rue Droite ST-ANTONIN-NOBLE-VAL PALIS Anne-Marie Lot. de la Ginestière 1 Rue des Astilbes FONSEGRIVES PATURET Guy 26, rue de Superbagnères TOULOUSE PAUGAM Jean-Yves Cassagnes NAJAC PERCHET Dominique 4, rue Frézal ST-ANTONIN-NOBLE-VAL PERCHET Marie-Josèphe 4, rue Frézal ST-ANTONIN-NOBLE-VAL PETIT Pascal Lieu-dit La Maurinie MOLIERES PETR du Pays Midi Quercy 7, avenue du Père Huc Place de la Poste CAYLUS POCHON Claudie Le Bosc de Lacam ST-ANTONIN-NOBLE-VAL POCHON Michel Le Bosc de Lacam ST-ANTONIN-NOBLE-VAL POISSONNIER Bertrand Place de l Église PENNE PONS Hélène 2, rue de l Église RAMONVILLE ST AGNE PORTAL Renée Raujol - Lieu-dit Saint Martn CAYLUS POUZERGUES Janine 677, chemin du Coteau MONTAUBAN POUZET Bernard 3, Rue Lavoisier CACHAN POUZET Odile 3, Rue Lavoisier CACHAN PRATS Robert 7, av. de la Vallée ST LEU LA FORÊT PROUHA Patrice Sainte-Sabine ST-ANTONIN-NOBLE-VAL PUGET Françoise 1, Rue des Fargues ST-ANTONIN-NOBLE-VAL PUGET Jean 1, Rue des Fargues ST-ANTONIN-NOBLE-VAL QUAIFE Peter 3, rue Droite ST-ANTONIN-NOBLE-VAL RAMES Bernadette Payrol - La Cepede ST-ANTONIN-NOBLE-VAL RAWNSLEY Anne Lieu-dit Catalo VERFEIL SUR SEYE RAYNAL Jean Paul Chemin de Santou ST ANTONIN NOBLE VAL RECH Francis Malholong ST-ANTONIN-NOBLE-VAL RIBATET Anne-Marie 91 Ter Rue des Thermes ENGHIEN-LES-BAINS ROLFO Pierre Gastinel ST-ANTONIN-NOBLE-VAL ROQUES Roland 53, rue Jean Segurel LEMPDES ROUET Joël et Geneviève Le Pigeonnier de l Escrignol ST-ANTONIN-NOBLE-VAL ROUSSENAC Raymond 8, rue Volgues ST-ANTONIN-NOBLE-VAL ROUSSENNAC-CHAPUS Maryse 8, rue du Pont de l Aveyron ST-ANTONIN-NOBLE-VAL RULF Cornelia Combayrac CASTANET SAINT-MARTIN (de) Claude 31, Rue du Chanoine Galabert CAUSSADE SALACROUX Nathalie 4, boulevard des Thermes ST-ANTONIN-NOBLE-VAL SARLOWSKA Inna ST-ANTONIN-NOBLE-VAL SCHMIEDER Robert Demeure du Plessis D 27 - Avenue du Plessis CHATENAY MALABRY SEGONDS Pierrette et Fernand 38, Avenue du Roc Deymié ST-ANTONIN-NOBLE-VAL SERVANT Georgette Lieu-dit Cabeque CAYLUS SICRE Claude Le Bosc de La Calm SAINT-ANTONIN-NOBLE-VAL 8 \ SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 SINCE Anne 16 bis, Rue Délizy PANTIN SOUYRI René 34, Rue des Flandres TOULOUSE SPICER Linda Sainte-Sabine ST-ANTONIN-NOBLE-VAL STERCKVAL Thierry Route de Caussade ST-ANTONIN-NOBLE-VAL STEVENS Anthony Montpalach ST-ANTONIN-NOBLE-VAL STROBBS Frances et John Le Bourg FÉNEYROLS TABARLY Gilbert Rte des Fours à Chaux ST-ANTONIN-NOBLE-VAL TAURINES Jean 212, impasse des Ayères SAINT-NAUPHARY TAYLOR Alan 4, Rue Guilhem Peyre ST-ANTONIN-NOBLE-VAL TERES Thérèse 5, impasse Barges MONTAUBAN TEUNIS Ben Sainte -Sabine ST-ANTONIN-NOBLE-VAL THOMAS Émilie 3, Grand rue Raimond VII CORDES-SUR-CIEL THORNTON Liz 14, rue de La treille ST-ANTONIN-NOBLE-VAL THORNTON Malcolm 14, rue de La treille ST-ANTONIN-NOBLE-VAL THOURON Christophe Lieu-dit Caguelard VALENCE D AGEN TOURON René 25, Lot La Rodanèze ST-ANTONIN-NOBLE-VAL TOURON Renée 25, Lot La Rodanèze ST-ANTONIN-NOBLE-VAL VAILLANT Danielle 5, Rue Camille Pelletan TOULOUSE VIGER Roland 2, rue du Château BRUNIQUEL VERGNE Daniel et Claudie 18 bis, chemin de Santou ST-ANTONIN-NOBLE-VAL VIGNAL - DELTEIL Catherine et Edouard 5, rue d Alleray PARIS VIGNAL - DELTEIL Emmanuel et Marjolaine 6, rue Barrême LYON VIGUIE Pierrette 12, avenue Huc CAYLUS VILLIERS VILCAZ Corinne 18, chemin de Massanes VILLENEUVE-SUR-LOT VIRON Christian 19, Chemin du Tour du Pré ST-ANTONIN-NOBLE-VAL VIRON Denise 19, Chemin du Tour du Pré ST-ANTONIN-NOBLE-VAL VOISIN Françoise 43, avenue de la République PARIS WEIJERS Sabine 37, Rue Droite ST-ANTONIN-NOBLE-VAL WELTY André 10, Chemin de Bourrel Bas SEPTFONDS ZEKI Anne Marie Pagès - Layrac MONTROZIER Au 31 décembre 2017, notre association comptait 367 adhérents compte tenu des adhésions nouvelles ainsi que des décès et non-renouvellements. Ont été portés à notre connaissance les décès de : Mesdames Jacqueline Delpech, Jeanne Folliot, Jacqueline Thouron, Claudie Vergne et de : Messieurs Roger Beaumont (1), Jean-Claude Frauciel, René Touron. (1) Roger Beaumont a été membre de notre Conseil d Administration et responsable du groupe Sentiers et Randonnées de 1995 à (Voir l hommage qui lui est rendu dans le présent bulletin). Nous exprimons toute notre sympathie aux familles touchées par le deuil. SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 / 9

7 Assemblée générale Rapport moral du président J ai conçu ce rapport moral, le deuxième en ce qui me concerne, comme un rapport d étape, sans avoir à définir à nouveau les orientations et les perspectives qui sont les nôtres. Qu est-il advenu, depuis un an, de ce que nous avions alors envisagé? Comment poursuivre cette œuvre aujourd hui? 1D abord, notre association n est pas morte, ni même mourante, si on considère nos effectifs, première préoccupation que j exprimais ici l an dernier : 385 adhérents cotisant au 31 décembre, contre 368 fin 2015 (5 % de plus). Assez de renouvellement pour que les effectifs ne soient plus à la baisse. Mais c est encore bien modeste, surtout si nous ambitionnions un jour de solliciter la reconnaissance d utilité publique que peuvent obtenir des associations comme la nôtre. Je rappelle que, dans le même temps, si la population recensée (en 2016) de notre commune a légèrement baissé (en dessous de 1900), la population estivale, saint-antoninoise ou purement touristique, est plutôt à la hausse. Pour faire vivre notre association, nous avons beaucoup misé sur l Internet, avec Philippe Legru, secrétaire de l association, qui a pris la suite de Joël Rouet pour la gestion du du 5 août 2017 site (savsa.net). Il vous dira tout à l heure ce qui a été fait pour alimenter régulièrement ce site d informations sur nos activités (vous y trouvez jusqu à la substance des réunions mensuelles de notre CA), et sur l évolution de la consultation du site. Ce site est fait pour contribuer à notre rayonnement, mais, d abord, pour vous, les adhérents ; je vous invite à le consulter plus souvent, et à l utiliser davantage sur un mode interactif. Je signale le dernier enrichissement : avec l aide de Joan Péricas, l ancien responsable de la radio locale CFM-Caylus, nous enregistrons désormais, en audio, les conférences de l été, que vous pouvez ainsi retrouver, pour l écouter en «podcast» quelques jours après (sur notre site, mais aussi sur le site de la radio CFM). Pourtant, tout cela n a pas suffi, jusqu à présent, à augmenter le nombre d adhérents qui nous communiquent leur adresse mail (une petite moitié). 2Mais qu avons-nous fait? Je commençais, dans mon rapport de l an dernier, par le travail sur les archives et l histoire de notre commune, car c est peut-être la première marque de fabrique de notre association. Je dois vous dire que tout n a pas été fait de ce qu annonçait la journée du 21 mai 2016 d hommage à la mémoire de Georges Julien. En particulier, le service des Archives départementales nous doit toujours l inventaire promis de nos archives, qu il possède maintenant à Montauban. Mais il suffit de consulter le sommaire du dernier bulletin, ou la liste des thèmes de nos conférences de cet été, pour voir qu il y a encore des volontaires pour faire ce travail, et du public pour les écouter (je pense, par exemple, à la conférence d hier soir de Dominique Perchet). Le débouché de ce travail est, naturellement, avant tout dans notre bulletin. Cette année, nous avons voulu faire un effort particulier, non seulement pour solliciter des auteurs, universitaires ou érudits, des témoins comme le photographe Eugène Trutat, ou des archives familiales (comme celles des héritiers de la famille Galup) ; mais aussi pour améliorer la présentation et la mise en page. Merci à Dominique Perchet, qui en a conçu la maquette. Parallèlement, nous avons engagé, auprès de la BNF, les démarches nécessaires à une numérisation, sous le timbre Gallica, de notre collection des bulletins depuis 1943 (tous les articles). Une partie du bulletin est, naturellement, nourrie des textes des conférences de l été précédent. Ce sera le cas, dans le bulletin pour 2018, des six conférences de l été Lorsque Jean-Pierre Amalric et Gerhard Bosinski ont lancé, en 2014, l idée de ces conférences (estivales, jusqu à présent, mais ), pour la préfiguration du musée, nous n étions pas sûrs de trouver, dans l avenir, tous les ans, assez de conférenciers de qualité pour parler de notre histoire, de notre préhistoire, de notre patrimoine. Ni d avoir toujours un public au rendez-vous. Pourtant, le public est bien là, cette année comme l an dernier, variant de 50 (hier) à 150 (le 21 juillet), autour d une moyenne de 100 l an dernier. Et, au prix d un travail de prospection (qui n est pas négligeable : je pense, par exemple, à la recherche des spécialistes qui pouvaient parler ici, le 7 juillet, de Justinien et de son code du droit romain), nous sommes encore loin d avoir atteint les limites de l exercice. Je voudrais souligner qu un de nos axes de travail, avec ces conférences, se rapporte au patrimoine de Saint-Antonin, à sa connaissance, à sa diffusion, à sa promotion, et par là à sa sauvegarde. Si nous avons, le 18 août, une conférence de Maurice Scellès sur la maison romane, c est pour préparer un programme de redémarrage de visites régulières (dont je vais reparler tout à l heure) ; si nous avons, le 25 août, une conférence sur l histoire de la maison Muratet, c est bien que ce monument historique (le second de notre commune) est en péril, et qu un travail de sensibilisation s impose. Un mot sur les sujets patrimoniaux évoqués l an dernier. Le «miroir d eau», qui était menacé par les projets d arasement ou d échancrure de la chaussée de Roumegous, ne paraît plus aujourd hui menacé ; il n aura pas été nécessaire d y construire pour cela une microcentrale électrique ; notre mobilisation n y a certainement pas été pour rien. La place des Moines : aménagement retardé par les enjeux archéologiques ; une fouillediagnostic préventive est programmée pour septembre ; après quoi, la municipalité devrait formaliser un projet, ce qui nous permettra d en débattre et de prendre position. Le devenir de notre ZPPAUP, impactée par la loi du 7 juillet 2016 créant la catégorie des «sites patrimoniaux remarquables» : nos contacts avec le maire de Saint-Antonin nous permettent de penser qu il y a place pour l initiative évoquée l an dernier, à l occasion d un programme nouveau pour les bourgcentres ruraux que vient de lancer la région Occitanie, qui va s appliquer au centre-bourg de Saint-Antonin. Un mot, enfin, sur le musée, projet plus vivant qu il ne paraît. La réflexion sur le «projet scientifique et culturel» a progressé sous l impulsion de la chargée de mission du 10 \ SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 / 11

8 Réalisation : Direction de l'informatique - Cellule S.I.G.D. Date: 28 février Source : Archives Départementales Pays Midi-Quercy, Jihan Ghiati (qui ne pouvait se joindre à nous aujourd hui), mais ne s achèvera pas avant la fin de l année. Nous y avons beaucoup contribué (lisez, pour en apprécier les enjeux, l article de tête du bulletin), y compris lors de la première réunion du «comité scientifique» du 18 mai dernier. Et, pendant qu on réfléchit, sans attendre le temps des investissements (qui viendront avec le mandat municipal suivant), la DRAC, le Pays et la commune travaillent à la mise en réserve et en sécurité des collections (dans le sous-sol des Génovéfains, ou en face dans l orangerie de la rue Cayssac?) ; et notre association va proposer un programme de visites de la maison romane, indissociable à nos yeux du musée. Est-ce tout ce que nous avons fait, cette année? Non, il faut voir notre association Cadastre Napoléonien Roumegous Hydrographie Commune Parcelle Bâtiments Bâtiment dur Bâtiment léger 0 0,01250,025 Km Cadastre napoléonien ; établi sous le Premier Empire, ce cadastre établi à des fins fiscales détaille les parcelles, le bâti ; la carte est le complément de la carte de Cassini qui date de la fin du XVIIIe siècle, moins précise mais qui liste les moulins et établit les droits d eau. comme une fédération d ateliers qui ont chacun leur vie : le (nouveau) cercle des jardiniers, qui a entretenu le musée médiéval de la rue Bombe-cul et multiplié les visites de jardins exemplaires, proches ou éloignés ; le groupe dit des «sentiers», qui est plus infatigable que jamais ; l atelier de reliure, d où est partie une série de visites patrimoniales à Toulouse ; Gerhard Bosinski, qui nous a emmenés en octobre visiter le fac-similé de la grotte Chauvet ; le Salon d art contemporain, qui a connu, avec l arrivée des Mathilde Amilhat, sa première grande transition depuis dix ans (une grande affaire, à vrai dire, car la réussite en la matière n est jamais garantie). Vous allez entendre leurs rapports d activité dans un instant. 3 Je voudrais quand même vous parler aussi un peu de l avenir. D abord, l avenir immédiat, avec cette exposition photographique qui va prendre la suite, dans ces murs, du Salon d art contemporain C est une idée que nous sommes plusieurs à avoir conçue en même temps l an dernier, mais d abord Gérard Grosborne qui en est le «commissaire»; c était juste après la découverte d Eugène Trutat, ce directeur du MHNT qui, au XIXè siècle comme Amélie Galup, a tant photographié notre région, où il s était marié : présenter en parallèle des clichés d Amélie Galup et d Eugène Trutat. Donc, une expo c est lourd, et nous manquions d expérience -, qui sera inaugurée le samedi 19 août : à 18 h ici, comme le salon ; mais aussi à 11 h, au Tracteur savant, par une séance de signature-dédicace du catalogue par les auteurs des articles qui y accompagnent quelque 40 photos. Catalogue déjà en vente dans les librairies de la ville, et que je peux vous recommander chaudement, pas seulement parce que c est, pour l association, la principale recette attendue de l opération. L année prochaine, je vous proposerai d assumer davantage la dimension élargie de notre association : «Saint-Antonin et sa région». Cette dimension, qui est dans nos statuts, s impose déjà pour notre projet de musée ; elle doit valoir aussi pour nos activités, pour les sujets de nos conférences et des articles de notre bulletin. Nous devons travailler avec les associations semblables des territoires proches (comme celle de Caussade, par exemple), et suppléer leur absence ailleurs. Enfin, je dois vous parler de trois projets, pour susciter vos réactions, et, nous l espérons, votre participation. a) L organisation de visites régulières de la maison romane, à partir du, moment (début Vedette à Saint-Antonin-Noble-Val, Viollet-le-Duc est aussi une star mondiale : ici mosaïque des grands architectes à l école d architecture de Rio de Janeiro, aux côtés de Vasari, Vitruve, Léonard de Vinci 2018?) où les collections du musée auront été mises en réserve (provisoirement, mais pour plusieurs années) ; Il nous paraît essentiel j y avais déjà insisté l an dernier de ne pas laisser s installer le fait que ce lieu est fermé à la visite, sauf exception (hier, grâce à l office du tourisme). L association a assez de volontaires, motivés et éclairés, pour que puisse être organisé un accueil de visiteurs de la maison romane sur une base régulière, en saison. Ces volontaires ce pourra être chacun de vous bénéficieront pour cela d une forma- 12 \ SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 / 13

9 tion sur l histoire et l architecture de notre monument emblématique : la première séance de formation aura lieu le samedi matin 19 août, de 9 h à 11 heures, sous la direction du meilleur spécialiste de monument, Maurice Scellès. Ceux d entre vous qui sont intéressés peuvent encore s inscrire. Bien entendu, nous travaillons en même temps à définir les aménagements qui peuvent contribuer à rendre ces visites attractives pour le public (cartels, audiovisuels, bornes interactives consultables lorsque la maison sera fermée). c) Et, pour l été 2018, encore un projet, porté cette fois par Peter Dombrowski, Laure Mezière et Dominique Perchet, d université d été à Saint-Antonin. C est fondé sur l idée que Saint-Antonin offre un cadre qui peut intéresser des étudiants et des enseignants Détail d une carte postale ancienne montrant la gare de Saint-Antonin 14 \ SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 b) Le patrimoine historique de Saint-Antonin, ce n est pas seulement les monuments historiques classés, et le patrimoine photographique ancien. C est aussi tout ce «petit patrimoine rural» (vernaculaire) qui nous entoure, souvent mal connu et mal conservé. Sur une proposition de Gino Pessotto, nous allons lancer, avec les volontaires que cela intéresse là aussi, des actions de connaissance (visites, conférences) et de sauvegarde, sur des bâtis en pierre sèche (murets, garriottes, pour lesquels nous avons été sollicités par leurs propriétaires. Gino Pessotto va présenter dans un instant ce projet, qui comporte déjà un premier rendez-vous des volontaires (visite et chantier) le samedi 14 octobre prochain. d histoire, français et étrangers, prêts à consacrer une ou deux semaines de leur été, après les examens, à une étude «in situ». Des ateliers, des conférences (ouvertes, comme celles d une «université populaire»), un hébergement Tout reste à bâtir pour ce projet, qui a cependant déjà trouvé un fort appui universitaire à Albi. Les auteurs vont vous en parler dans un instant. 4 Des projets, vous le comprenez, c est aussi des volontaires pour les accompagner, pour les porter. Le travail d une association doit être collectif. Or, j ai conscience que nous n avons pas assez travaillé en collectif cette année, et que j en suis le premier responsable. Avec le conseil d administration, qui se renouvelle peu à peu (Peter Dombrowski, Philippe Legru, Nicole Scotto en 2015 ; Laure Mezière en 2016 ; Dominique Perchet, qui se présente en 2017), nous allons y travailler. Au passage, permettez-moi de rendre hommage à ceux qui nous ont précédés. Cette année, à Michel Ferrer, qui a présidé l association pendant plusieurs années, et longtemps contribué à alimenter la recherche et les publications sur Saint-Antonin, encore cette année dans le bulletin. Et merci au maire de Saint-Antonin, Gérard Agam, qui a bien voulu honorer de sa présence l a assemblée générale de cette année, et à qui je passe maintenant la parole. Thierry Le Roy Rapport d activité ) Groupe sentiers Le rapport d activité 2017 peut renvoyer à celui de 2016, tant le dynamisme de ce groupe s entretient au fil des années. Une question pour l avenir : l insertion de nos sentiers dans le contexte du département et de la communauté de communes, venus plus tard avec des normes de circuit et de signalisation différentes. 2) Une nouvelle activité : un atelier de visitesdécouvertes du patrimoine rural de notre région, et d initiation aux actes utiles à sa sauvegarde, à raison de deux, trois ou quatre journées Gariotte à Montpalach par an. Cette démarche, proposée à notre association par Gino Pessotto, est expliquée dans l article du présent bulletin consacré par Thierry Le Roy au «patrimoine rural de notre région : que lire?» (p 85). Chantier «muret» à Tabarly 3) Musée de Saint-Antonin Toujours fermé. Le projet pour l avenir du musée, sur lequel nous avions exprimé nos idées, dans le prolongement de l initiative prise en 2014 par Jean-Pierre Amalric et Gerhard Bosinski, est maintenant entre les mains du Pays Midi Quercy (PETR) et de sa chargée de mission «culture» Jihan Ghiati, secondée à partir de 2018 par Emmanuel Moureau pour les aspects scientifiques. La perspective de l inscrire dans un «pays d art et d histoire» (label du ministère de la culture), est toujours là, mais toujours retardée. La commune de Saint-Antonin, qui se réserve d investir, le moment venu (prochaine mandature), dans un site et un bâtiment de SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 / 15

10 Un des tableaux exposés dans le musée de Saint- Antonin Vue d un écran pendant la conférence sur Justinien (Photo DP/Savsa). Saint-Antonin pour héberger le futur musée, n a pas précisé ses intentions, sauf à donner du crédit aux allusions faites, soit, en comité de pilotage, à l avenir de la maison Muratet, soit, en conseil municipal lors de l examen du dossier de candidature au label de «grand site touristique», à une installation de l Office du tourisme dans la maison romane et à l installation du musée dans les locaux actuels de l office, rue de la Pélisserie. Le comité de pilotage du projet du projet de musée s est réuni le 18 janvier 2018 pour entendre un compte rendu d activité de Jihan Ghiati, avoir un échange de vues sur le futur «projet scientifique et culturel», et faire le point sur la «mise en réserve» des collections, demandée par la DRAC pour assurer la sécurité et en faciliter les restaurations nécessaires. Un local proche de la mairie (orangerie) a été retenu. La Société des Amis continue, pour sa part, de se préoccuper de la préfiguration, en organisant chaque année, dans l esprit des recommandations de J-P Amalric et G Bosinski, des conférences sur l histoire et le patrimoine de Saint- Antonin et de sa région. On trouve la trace des conférences de l été 2017 (six) dans les articles du présent bulletin. L une de ces conférences, celle de Maurice Scellès (le 18 août 2017), a été suivie par une formation, donnée le lendemain par le conférencier aux membres de notre association qui se sont dits volontaires pour participer, dans l avenir, à l accueil guidé des visiteurs de la maison romane. Notre projet de développer cet accueil, et l ouverture au public de la maison romane, à la faveur de la mise en réserve des collections, a été retardé par le retard de cette mise en réserve Enfin, l emploi du temps des responsables de l association a été dominé, en 2017, par la préparation et le déroulement d une exposition de photos anciennes de Saint-Antonin et de sa région, des photos d Eugène Trutat et d Amélie Galup sélectionnées par Gérard Grosborne, commissaire de l exposition (19 août-31 octobre). Visite gratuite. 300 catalogues et 70 reproductions vendus. Un bref article du présent bulletin y fait écho (p 96). 4) Défense et valorisation du patrimoine Continuité de nos préoccupations : sur l aménagement de la place des Moines, projet de la municipalité retardé par les fouilles préventives de l INRAP, dont le présent bulletin publie les résultats dans un article de Bertrand Poissonnier, auteur des Vue d une partie du Salon d art contemporain, édition 2017 (Photo M. Amilhat). fouilles pour l INRAP (p 31) ; sur l aménagement des chaussées de l Aveyron, que les services de l État demandent à nouveau, deux ans après notre réunion publique du 17 mars 2016, à la commune propriétaire (au Gravier) ou copropriétaire (à Roumegous), et qui va nous rendre très attentifs à l étude sur les options possibles qui devrait être réalisée en 2018 (par la commune, subventionnée par l Agence de l eau). 5) Le salon d art contemporain En 2017, Mathilde Amilhat a pris la relève de Geneviève et Joël Rouet, pour la 40e édition du salon, du 15 juillet au 15 août, sous l enseigne «Cheminements d artistes». Sans changer sa date ni son lieu, la mani- 16 \ SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 / 17

11 festation change de regard ; de «Salon d art» elle va devenir plutôt «exposition-vente» : elle accueille moins d artistes (20 à 25), sélectionnés parmi des talents émergents, des artistes jeunes mais professionnels ; elle propose une exposition mettant en lumière le projet artistique de chacun des sélectionnés en lui consacrant un espace dédié (une alvéole) où il expose au minimum six œuvres et où est accroché un texte de présentation de son travail. Le but est de permettre au public de mieux comprendre le travail d un artiste. Nous accompagnons les artistes retenus, avec un souci de promotion dans la durée et de référencement (y compris sur les réseaux sociaux). L objectif est que l image de la manifestation devienne assez attractive pour faire venir des artistes encore «intouchables» aujourd hui et aussi les professionnels du monde de l art (galeristes, conservateurs, responsables réseaux DRAC et FRAC, journalistes et magazines spécialisés, mécènes, etc.). Cela peut concerner des artistes installés dans notre commune, mais pas nécessairement. Le premier instrument de cette évolution est le site internet dédié, qui pourra présenter et référencer ces artistes toute l année ; et qui permettra aussi de faciliter le recrutement de nouveaux artistes. Le dossier d inscription sera en ligne, mais aussi un descriptif de l événement Un exemple : restauration d un rare volume de lithographies, 30 x 40 cm, doré à la plaque, vers et son but, des archives des événements précédents, des pages de présentation pour chaque artiste. 6) L atelier de reliure Créé en 2006, l atelier de reliure entre dans sa 12e année. Les séances ont toujours lieu tous les lundis, de 14h à 17h, dans le local pratique situé au centre de St Antonin, place de la Jougario, face à la maison du Roy. Dès le départ, l atelier a fonctionné de façon quasi autonome avec des fournitures et outils professionnels, et les participants ont ainsi pu rapidement relier de nombreux volumes, pour eux-mêmes ou pour répondre aux demandes de clients extérieurs. Ainsi, dès 2008, nous avons été heureux de nous voir confier par la Mairie la restauration de certains registres anciens des archives municipales : écrits à la main dès la Révolution et l Empire, de 1791 à 1820, ces précieux registres d état civil des naissances, des mariages et des décès, avaient alors succédé aux anciens registres paroissiaux tenus par les curés de paroisses. Ils ont été restaurés avec soin et sont désormais consultables aux archives départementales à Montauban. Aujourd hui, fréquentation et activité se maintiennent au long de l année avec une dizaine de membres Cette année 2017 a vu encore une trentaine de volumes restaurés, avec comme toujours la restauration de livres divers : livres anciens ou livres de poche, bibles ou bandes dessinées, livres techniques ou livres d enfants, tout est bon à restaurer et à faire revivre! En attendant votre visite à l Atelier, nous remercions chaleureusement tous ceux qui nous encouragent, notamment en nous confiant des ouvrages, sans oublier la Mairie qui met à notre disposition notre local. En attendant votre visite à l atelier, nous remercions chaleureusement tous ceux qui nous encouragent, notamment en nous confiant des ouvrages, sans oublier la Mairie qui met à notre disposition notre local. Pour tout renseignement : sur place chaque lundi après-midi (14h -17h) ou joindre André de Ravignan, responsable de l atelier, via le site de l association : savsa.net 7) Le cercle d occitan Le rapport d activité pour 2017 peut, là aussi, renvoyer à celui de 2016, tant la passion qui porte ce groupe animé par Rémy Le Strat s est maintenue. On en a des traces dans le présent bulletin (p 56 et p 61). 8) Le cercle des jardiniers Une réunion mensuelle, les 2èmes jeudis du mois, sauf juillet-août ; entre 10 et 20 personnes environ. Participation (stand, bourse aux graines et aux plantes, animations) aux opérations : Jardin Noble Val (automne et printemps) Floralies à Caylus (bourse aux graines et aux plantes et «vide-jardin» en mai) Entretien, selon météo, du Jardin médiéval de Saint-Antonin Une sortie botanique par an Formation (Edmond Puyraud) sur paillage et compostage (au potager) Contacts avec CPIE à Caylus, Côté Noble Val et le Tracteur Savant, avec le projet de faire venir pour une conférence Olivier Filippi, pépiniériste à Mèze et spécialiste des jardins sans arrosage : malheureusement, ce ne sera pas en 2018, mais en 2019! Projets printemps 2018 : Visite de la pépinière «Les Senteurs de Quercy à Escamps (Lot) Fixer à l avance, pour chaque séance, un thème «jardin d agrément» et un thème «jardin potager». Une des conférences de l été 2017 (Photo DP/ Savsa). 18 \ SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 / 19

12 Rapport financier 2017 présenté à l Assemblée générale d août 2017 Compte de résultat Bilan au 31 décembre 2017 Administrat. Cotisations Patrimoine Atelier Sentiers Salon Exposition et Publications occitan et d'art photos Totaux Archives générale bulletins Culture reliure randonnées contemporain Trutat : Galup 0,00 Ventes Guides Sentiers , ,00 Ventes Comptes consulaires 20,00 20,00 Ventes Plaquettes Maison Romane 130,00 130,00 Ventes Guides Illustrés 114,00 114,00 Ventes Histoire de St Antonin 210,00 210,00 Ventes Publications Diverses 71, , ,00 Ventes diverses 537, , ,65 % sur ventes tableaux 1 089, ,00 Prestations 828,00 828,00 Subventions & partenariats 2 800, , ,00 Cotisations 5 085, ,00 Inscriptions Salon d'art contemporain 1 000, ,00 Produits divers 0,00 Produits financiers 81,63 81,63 Total produits 81, , ,00 0,00 828,00 0, , , ,28 Achats sockés Variation stocks 1 460, ,47 Fournitures consommables 871,74 29,90 619,44 366, , ,84 Fournitures administratives 7,20 7,20 Sous-traitance générale 936,00 700, ,00 Assurances 396,25 396,25 Documentation 1 950, ,59 50, ,59 Indemnités diverses 2 166,26 700, ,26 Déplac. missions réceptions et stages 673,14 178,00 458,22 84, ,15 Frais postaux, Télécom & Internet 771,75 442,85 8,24 92,30 11, ,32 Services bancaires 0,00 Cotisations et divers 160,00 160,00 Dotation aux amortissements 379,13 379,13 0,00 Total charges 4 028, , , ,00 627,68 366, , , ,21 EXCEDENT OU INSUFFIS , , , ,00 200,32-366,25 559,08 453,52 203,07 SOCIETE DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN BILAN AU 31 DÉCEMBRE 2017 ACTIF Euros PASSIF Euros Fonds associatif à fin décembre ,20 Matériel de bureau & informatique 1 444,03 - Amortissement ,13 Dépôts & cautionnements 500,00 Excédent de l'exercice ,07 Stocks ,74 Clients 0,00 Produits à recevoir 1 050,00 Charges à payer 0,00 Avance Permanente 150,00 Disponibilités Banque (Crédit Agricole Nord Midi-Pyrénées) 7 177, , ,89 Compte Livret Crédit Agricole Nord Midi-Pyrénées Compte d'attente & à régulariser 138,06 Caisse 148,48 Charges constatées d'avance 144,80 Produits constatés d'avance 0,00 TOTAL ,33 TOTAL ,33 La Trésorière, Paule Régine TODESCO Le Président, Thierry LE ROY 20 \ SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 / 21

13 Procès-verbal de l Assemblée générale du 5 août 2017 Le samedi 5 août 2017, l Assemblée Générale de l association «Société des Amis du Vieux Saint-Antonin et sa région en Rouergue, Quercy, Albigeois» s est déroulée conformément aux statuts dans la salle des Congrès de la Mairie de Saint-Antonin, sous la présidence de Thierry Le Roy. Le maire, Gérard Agam, président d honneur de l association, était présent. Le nombre de membres présents ou représentés est de 98. Le président ouvre la séance et, après un mot de bienvenue, rappelle l ordre du jour : Désignation du président et du secrétaire de séance, Rapport moral et vote, Rapport d activité et vote, Rapport financier et vote, Vote pour le renouvellement partiel du conseil d administration, Questions diverses. Désignation du président et du secrétaire de séance : Thierry Le Roy et Philippe Legru sont désignés respectivement comme président et secrétaire de séance. Allocution du maire de Saint-Antonin Rapport moral : Thierry Le Roy donne lecture du rapport moral. Après discussion, le rapport moral est adopté à l unanimité. Rapport d activité : Les différentes activités - reliure, entretien et signalisation des sentiers, cours d occitan, cercle des jardiniers, salon d été, publications, conférences sont évoquées par leurs animateurs respectifs pour l année Le rapport d activité est adopté à l unanimité. Rapport financier Paule Régine Todesco présente le compte de résultat et le bilan de l exercice Le compte de résultat fait apparaître un excédent des produits sur les charges de 1 789,19. Le bilan au 31 décembre 2016 présente un total de ,08. Le rapport financier est adopté à l unanimité. Renouvellement partiel du conseil d administration Ont été élus ou réélus : Gerhard Bosinski Thierry Le Roy Dominique Perchet André de Ravignan Paule Régine Todesco Annie Verdeille Michel Ferrer ne se représentait pas. La séance s est achevée vers 19 heures et les participants ont été invités à un pot amical. Le secrétaire de séance Le président de séance Philippe Legru Thierry Le Roy Une région riche en découvertes préhistoriques Bruniquel, la première grotte explorée par les hommes de Néandertal Dans les grandes lignes, on en mentionnera succinctement les temps forts d une région qui connaît un peuplement supposé plus ou moins continu depuis environ ans. Ils sont résumés sur la carte (figure 1) avec les sites néandertaliens (ou pré-néandertaliens) du Paléolithique ancien (Igue des Rameaux à Saint- Antonin-Noble-Val), moyen (La Rouquette à Puycelsi) et les sites associés à l Homme anatomiquement moderne (HAM), Homo sapiens du Paléolithique supérieur ancien avec l abri des Battuts à Penne, les sites du Paléolithique récent notamment le Magdalénien des abris Gandil, Lafaye, Montastruc et Plantade à Bruniquel et enfin Fontalès à Saint-Antonin-Noble-Val. Trois grottes ornées sont connues à proximité : Mayrière supérieure à Bruniquel, le Travers de Jannoye et Sophie Verheyden 1, Jacques Jaubert 2, Dominique Genty 3 et Michel Soulier 4 1/ Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique - BELSPO 2/ PACEA, UMR 5199 CNRS-UB-MCC Université de Bordeaux, France. 3/ LSCE, UMR 8212 CNRS-CEA-UVSQ, France 4/ Société spéléo-archéologique de Caussade SSAC- France. La région de Saint-Antonin-Noble-Val n est pas avare en découvertes préhistoriques. La région est d une richesse et d une densité réputées en termes d occupations préhistoriques, paléolithiques pour ce qui nous concerne. la Magdeleine des Albi à Penne. La grotte de Bruniquel située sur la commune du même nom est particulièrement énigmatique et modifie significativement nos connaissances sur le comportement de l Homme de Néandertal. La découverte de la grotte de Bruniquel et de ses structures C est en février 1990 que la grotte est découverte par un jeune spéléologue de quinze ans, Bruno Kowalscewski, membre de la société spéléo-archéologique de Caussade (SSAC). Avec d autres membres de la SSAC, l exploration continue jusqu au terminus pénétrable de la grotte. À environ 300 mètres de l entrée, de curieuses structures annulaires composées de morceaux de stalagmites sont remarquées (figure 2). Les spéléologues sup- 22 \ SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 / 23

14 Figure 1. Localisation des principaux sites paléolithiques entre Saint-Antonin et Bruniquel. Bleu = Magdalénien ; vert : Gravettien, Aurignacien ; rouge : Moustérien ; orange : Paléolithique ancien ; *grottes ornées. posent dans le même temps l origine anthropique des structures. De plus, la présence d ossements d animaux remarqués affleurant près de l entrée, de bauges et de griffades d ours tout au long de la grotte rajoute à l importance de la découverte. Le Service régional de l archéologie (SRA) de la DRAC Midi-Pyrénées, en l occurrence François Rouzaud fut aussitôt contacté et une fermeture apposée. Une première étude est menée par l un d entre nous (M.S.) et François Rouzaud (conservateur du patrimoine) en 1992 et Les structures et la Salle du même nom sont topographiées (Rouzaud et al., 1995), les ossements des 70 premiers mètres de la cavité sont identifiés dans le cadre de la thèse de Lionel Lafon, sous la direction d Yves Lignereux (École nationale vétérinaire de Toulouse). Un fragment d os brûlé est prélevé sur la partie nord-est de la grande structure dans ce qui ressemble à un foyer. La datation 14C, obtenue à Gif-sur-Yvette par H. Valladas indique un âge minimal de ans BP. C est la limite de la méthode du carbone 14. La structure a donc au moins ans, ce qui laisse également supposer une structure néandertalienne, seule espèce connue en Europe de l ouest avant l arrivée des Hommes anatomiquement modernes, un peu plus tard, vers ans. Après avoir suspendu les études dans la grotte, en attente de l évolution de techniques et de technologies non invasives, François Rouzaud décède subitement en Malgré l origine néandertalienne potentielle de la fréquentation de cette cavité comme notée par F. Rouzaud lui-même dès 1996 et par plusieurs auteurs comme M. Lorblanchet ou D. Baffier en 1999, J. Clottes en 2005, ou encore B. Hayden en 2012, aucune étude complémentaire n est entreprise jusqu en Nouvelle étude pluridisciplinaire En 2012, S.V., travaillant alors sur l étude des anciens climats enregistrés dans les Figure 2 : grotte de Bruniquel, salle de la structure. Les structures aménagées sont constituées de 420 morceaux de stalagmites brisées ou spéléofacts. Elles ont été datées d environ ans. Michel Soulier SSAC phototheque.cnrs.fr/i/ _0007 grottes en Belgique, visite la cavité durant ses vacances, attirée par ces curieuses structures découvertes grâce aux photos exposées par la SSAC au château de Bruniquel. La discussion avec M.S. lors d une visite de la cavité est déterminante. D.G, paléoclimatologue et qui collabore régulièrement avec S.V. est contacté, puis J.J., préhistorien et travaillant sur d autres sites avec D.G., tous deux connaissaient déjà l existence de ces structures. L équipe est constituée et un dossier de demande d opération archéologique est déposé fin La première campagne démarre en mai 2014 avec l objectif principal de revenir sur les structures : en effectuer de nouveaux relevés tridimensionnels, en démontrer le caractère anthropique et, surtout, les dater. Une fois la double sinon triple étroiture franchie, le visiteur débouche au sommet d un immense cône d éboulis obstruant ce qui devait être le porche d origine, aujourd hui totalement colmaté. Il parcourt ensuite une splendide grotte naturelle de dimensions confortables, environ 10 à 30 mètres de large et 3 à 5 mètres de haut, la progression est relativement facile le long de l étroit cheminement balisé dès la découverte. Grâce à la bonne gestion de la SSAC, les sols ont été bien préservés depuis que les hommes ou les ours ont quitté la grotte il y a plusieurs dizaines de millénaires. Les formations naturelles s y succèdent dans la quiétude et la sérénité de ces milieux étranges, presque irréels pour qui n y est pas familier. Y alternent petits lacs d eau translucide (gours) parsemés de calcite flottante, immenses draperies tombant de la voûte, ensembles de minuscules fistuleuses, colonnes stalagmitiques et leur calcite scintillante, concrétions en tous genres, jaunies ou rougies par les oxydes de fer ou les revêtements argileux. Dans un élargissement de la galerie, à 336 m de l entrée, se situent d étranges amas et structures composées de 420 tronçons de 24 \ SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 / 25

15 Figure 3. Restitution 3D des structures de la grotte de Bruniquel après la suppression des repousses stalagmitiques récentes. Il ne s agit donc pas d une vue de la structure telle qu elle se présente aujourd hui. Xavier MUTH - Get in Situ, Archéotransfert, Archéovision -SHS-3D, base photographique Pascal Mora stalagmites. Les deux plus grandes sont grossièrement annulaires, la plus grande mesurant 6,70 x 4,50 m, la plus petite 2,20 x 2,10 m. Il y a également quatre accumulations d environ 1 m x 1 m et 40 cm de hauteur, deux à l intérieur de la grande structure A et deux en dehors (figure 3). En plus des deux foyers authentifiés par l équipe Rouzaud-Soulier, 18 autres points de chauffe sont répertoriés sur les structures avec plusieurs stalagmites rougies, noircies par la suie et fendues par la chaleur (figure 4). Un morceau d os brûlé est recouvert de calcite et une structure de combustion sur l argile à même le sol est partiellement recouverte par le plancher de calcite. Chaque morceau de stalagmite est numéroté, mesuré, inspecté et décrit à l aide d une fiche appropriée doublée d une photographie. Les quelques centimètres d eau accumulée à l intérieur de la grande structure ne facilitent pas le travail. Impossible de déposer le Figure 4. Grotte de Bruniquel, Salle de la structure. Plan des structures avec indication des foyers et points de chauffe. La plus grande étoile indique l emplacement du foyer principal identifié par l équipe Rouzaud- Soulier en La zone rouge indique une zone de foyer potentiel partiellement recouvert par la calcite. Basé sur la représentation 3D de X. Muth, Get in Situ et P. Mora, Archéovision. fr/i/ _0005 Figure 5 : Ensemble des datations effectuées dans la Salle de la Structure dans la grotte de Bruniquel sur les six carottes extraites de stalagmites sélectionnées dans les structures et sur le plancher stalagmitique dans et aux alentours des structures. Les datations en jaune sont celles effectuées après la parution de l article Jaubert, Verheyden, Genty et al. dans la prestigieuse revue Nature. carnet ou les instruments de mesures, l appareil photo, crayons et gomme Heureusement la calcite récente qui recouvre le sol en grande partie, nous facilite les déplacements, mais, dans le même temps, cela signifie aussi que nous n avons pas accès au sol archéologique. Excepté les structures et les traces de feu, pas le moindre outil, pas un éclat de silex, pas d ossements sinon quelques fragments d os brûlés témoins de leur utilisation comme combustible. La datation Six carottes de calcite sont extraites de stalagmites sélectionnées dans les structures pour permettre la datation. L objectif est de dater par uranium-thorium le sommet des stalagmites arrachées ou cassées par les hommes et utilisées comme matériaux de construction dans la structure. Les datations obtenues devraient ainsi représenter l âge maximal pour les structures puisque les stalagmites n ont pas pu continuer leur croissance une fois arrachées. La calcite et surtout les stalagmites qui recouvrent les structures n ont pu s y déposer qu une fois la construction achevée. Les dates obtenues aux dépens de la base de ces stalagmites devraient donner quant à elles un âge minimal pour les constructions. En espérant toutefois que la période de temps entre les âges minimal et maximal ne soit pas trop grande pour permettre une datation qui puisse être interprétée et plus précise que celle avancée par le carbone 14. La chaîne de désintégration de l uranium offre un avantage considérable par rapport à la datation au carbone 14. C est un moyen de datation puissant et très précis (incertitudes de l ordre de 0,5 %) qui permet la datation jusqu à ans, bien plus loin dans le temps que le carbone 14. L uranium 26 \ SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 / 27

16 et le thorium sont omniprésents dans l environnement, en quantités infimes. Lors de la formation de la stalagmite, seul l uranium est incorporé dans la calcite. «L horloge naturelle» est donc mise à zéro lors de la formation d une couche de calcite sur la stalagmite. Une fois piégé dans la calcite, l uranium se désintègre lentement en passant par plusieurs éléments radioactifs dont le thorium. Les chercheurs se basent donc sur la quantité restante d uranium, sur la quantité de thorium produite et sur le temps nécessaire à cette transformation (temps de demi-vie connu) pour déterminer le temps écoulé. Des sous-échantillons sont prélevés dans les mini-carottes après sciage en deux moitiés et polissage afin de bien distinguer les structures de dépôt de la calcite en couches successives appelées lamines (figure 5). Tout l art de la manipulation consistant à bien distinguer l ancienne stalagmite de la calcite plus récente. Les échantillons sont finalement envoyés en Chine, à l université de Xi an dans un laboratoire réputé pour la datation de stalagmites dirigé par notre collègue Hai Cheng. Après avoir replacé les dates sur chaque échantillon prélevé et contrôlé la cohérence des résultats, plus de doute possible. Le résultat était audelà de l envisageable. Le résultat a dû être répété plusieurs fois par téléphone à J.J. en vacances en Italie, avant que nous en mesurions toutes les implications potentielles. L âge des structures est donc de ans ± ans. Les dates maximales et minimales se chevauchent, aucun doute donc, cette estimation est la plus précise possible avec les méthodes de datation modernes. Elle est de plus confirmée par la datation de la calcite qui recouvre un fragment d os brûlé échantillonné par D.G., lequel prouve en même temps la contemporanéité de cet os carbonisé et des structures et ainsi, la présence même de l Homme à cette date. Une caractérisation plus précise des structures Dater des structures dont on ne peut certifier l origine humaine n aurait guère de sens. Or, si les relevés de nos prédécesseurs sont remarquables de précision, l argumentaire pour éliminer des origines naturelles n avait pas été totalement établi ; probablement car, comme tout préhistorien, ils étaient convaincus de cette origine anthropique. Mais il nous fallait réunir cette documentation de base, précise et chiffrée, pour démontrer ce qui était pour nous également une évidence. Entre-temps, l analyse statistique de F. Santos, basée sur l inventaire a montré que les structures ont mobilisé entre 2,1 et 2,3 tonnes de calcite et que ces structures ne pouvaient être d origine naturelle. Ne pouvant être ni une accumulation géologique, redistribuée par le ruissellement ou une coulée boueuse, ni le résultat de déplacements par les ours. En effet, les différents calculs statistiques, comparés à des modèles expérimentaux ou à des référentiels confirment leur origine anthropique. Nous avons également par ailleurs montré que ces 400 morceaux, désormais nommés «spéléofacts», car déplacés et/ou taillés par l homme, avaient une dimension standard, les stalagmites ont été recoupées, comme calibrées pour la grande structure circulaire où l on observe jusqu à quatre assises de spéléofacts superposés. À la différence des petites structures centrales où l on a accumulé des tronçons plus courts. De petits éléments de calage, de grands contreforts appuyés contre la grande structure complètent le dispositif et confirment s il en était besoin l intervention de l Homme. D importantes conséquences La découverte de structures néandertaliennes à 300 mètres dans une grotte et construites il y a ans, situées dans le noir absolu a forcément plusieurs conséquences sur l image que nous nous faisons de l Homme de Néandertal (Jaubert et al., 2016). Le feu devait être maîtrisé, non plus seulement à des fins domestiques dont on connaît l utilisation par l Homme depuis au moins ans. S éclairer loin de toute source de lumière est indispensable et pouvoir maintenir cet éclairage sans faillir devient crucial à 300 mètres de l entrée et loin de la lumière du jour. Des indices de la présence de l Homme de Néandertal ou de ses prédécesseurs prénéandertaliens dans le karst sont connus, mais relèvent d autres modalités. Soit, il s agit de restes humains dont le mode de mise en place ne semble pas volontaire, comme ce squelette quasi entier daté entre et ans à la grotte de Lamalunga à Altamura (Pouilles, Italie) (Lari et al., 2015). Soit il s agit d actes voulus avec dépôts de défunts accumulés dans un aven comme le fameux exemple de Sima de los Huesos à Atapuerca (Espagne) sans que l on puisse pour autant en démontrer l origine anthropique, encore moins funéraire (Aranburu et al., 2017). Soit, au contraire, il s agit bien d occupations d origine humaine, parfois même très organisées et structurées comme à la grotte du Lazaret à Nice ( ans, de Lumley, 2004) mais très proche de l entrée et éclairée par la lumière naturelle. Le cas de la Galerie Schoepflin, à Arcy-sur-Cure (Yonne) est quelque peu différent (Baffier et Girard, 1997) puisque si, actuellement la galerie mérite un éclairage artificiel, si l on s affranchit du porche colmaté de la grotte du Renne qui lui barre le passage, là également, la lumière naturelle pouvait pénétrer ou était proche. Quant à l actualité récente relative aux plus anciennes manifestations pariétales d Europe, elle nous a et par trois fois laissé envisager des expressions picturales, mais non figuratives : plages ocrées, ponctuations, signes ou tracés digitaux, empreintes de mains négatives dans quatre grottes : la Roche Cotard, Indre-et- Loire (Marquet et Lorblanchet, 2003), El Castillo (Pike et al., 2012), Ardales (Andalousie), Maltravieso (Estrémadure) et La Pasiega (Cantabrie) avec des âges minimums estimés vers (Hoffmann et al., 2018), qu il conviendra cependant de confirmer. La construction des structures n a pu s effectuer par un seul homme et suggère donc la cohésion sociale de plusieurs individus. Ces individus devaient donc communiquer de façon organisée et l on peut même envisager une répartition des tâches, au moins en raison de la question de l éclairage et de sa maintenance (Jaubert et al., 2016 ; Jaubert J. et Verheyden S., 2016 ; 2017). La découverte modifie durablement notre perception de la relation homme-monde souterrain que l on avait jusqu à présent ans avant Chauvet et avant Lascaux investis l une et l autre par l Homme anatomiquement moderne (HAM), qui avait jusqu à présent l exclusivité du karst profond, l Homme de Néandertal s était déjà approprié ce monde souterrain. Les datations de peintures des grottes espagnoles ne font qu étayer l âge étonnant de Bruniquel. L homme de Néandertal avait donc déjà l âme d un explorateur de territoires 28 \ SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 / 29

17 difficiles d accès et relevant d un monde inconnu. Dans le même temps, cette découverte modifie notre approche du monde souterrain. Fini de chercher les traces d homme préhistorique uniquement via le repérage de peintures, gravures ou dessins, mais c est bien la moindre trace de déplacement suspect d objets naturels dans la totalité des grottes, même en l absence de traces graphiques qu il nous faut également traquer à présent. Les parties profondes de sites néandertaliens connus devront être revues avec un œil plus aiguisé afin de revoir ces espaces forts de nos nouveaux résultats. Pourquoi donc construire une telle structure? C est la question clé et en même temps piège. Il est très peut-être trop facile de conclure dès à présent à un site cultuel, bien que des analogies ethno-archéologiques entreprises par notre collègue B. Hayden additionnent de très bons arguments dans cette direction. Mais les recherches ne font que commencer et il est encore prématuré de fournir des réponses affirmatives. Espérons que la nouvelle moisson de résultats de la campagne prévue cette année pourra soulever un nouveau coin du voile recouvrant le mystère des structures de Bruniquel. [BRUNIQUEL] [NEANDERTAL] [PRÉHISTOIRE] Bibliographie Aranburu A., Arsuaga Jl., Sala N., The stratigraphy of the Sima de los Huesos (Atapuerca, Spain) and implications for the origin of the fossil hominin accumulation. Quaternary International 433, p Baffier D., Girard M., Le karst d Arcy-sur-Cure (Yonne) et ses occupations humaines paléolithiques. Quaternaire, vol. 8, n 2-3, p Clottes J., Spiritualité et religion au Paléolithique : les signes d une émergence progressive. Religions et Histoire, 2, p Lumley, H. De (Dir.), Le sol d occupation acheuléen de l unité archéostratigraphique UA 25 de la Grotte du Lazaret, Nice, Alpes-Maritimes, Aix-en-Provence, Edisud, 480 p. Hayden B., Peut-on parler d une structure sociale néandertalienne? Dossiers de l archéologie, n 345, p Hoffmann D.L., et al., U-TH Dating of Carbonate Crusts Reveals Neandertal Origin Of Iberian Cave Art. Science Vol. 359, Issue 6378, : Jaubert J., Que faisait Néandertal dans la grotte de Bruniquel? Pour la Science, n juillet 2016, p Jaubert J., Verheyden S., La grotte de Bruniquel, in La science au présent 2016, Encyclopædia Universalis, p Jaubert J., Verheyden S., À la découverte des étranges constructions de Neandertal. La recherche Mars 2017, n 521 : 7p. Jaubert J., Verheyden S., Genty D., Soulier M., Cheng H., Blamart D., Burlet Ch., Camus H., Delaby S., Deldicque D., Edwards R. L., Ferrier C., Lacrampe-Cuyaubère F., Lévêque F., Maksud F., Mora P., Muth X., Régnier É., Rouzaud J.-N. & Santos F., Early Neanderthal constructions deep in Bruniquel Cave in southwestern France. Nature, 2 June 2016, Vol. 534, p , extended data, suppl. info., Lari M. et al., The Neanderthal in karst : First dating, morphometric, and paleogenetic data on the fossil skeleton from Altamura (Italy). Journal of Human evolution 82, p Lorblanchet M., La naissance de l art. Genèse de l art préhistorique. Paris, Errance (Bruniquel : p ). Marquet J-C., Lorblanchet M., A Neanderthal face? The proto-figurine from La Roche-Cotard, Langeais (Indre-et-Loire, France). Antiquity Vol 77, n 298 : Pike A.W.G., et al., U-Series Dating of Paleolithic Art in 11 Caves in Spain. Science 336, p Rouzaud F., Soulier M., Lignereux Y., La grotte de Bruniquel. Spelunca, n 60, décembre 1995, p Rouzaud F., La paléospéléologie. Une méthode d étude des grottes préhistoriques et paléontologiques conservées dans le karst profond. Quaternaire, vol. 8 (n 2-3), p La Place des Moines à Saint-Antonin-Noble-Val Le diagnostic archéologique de 2017 Bertrand Poissonnier (Inrap) La Place des Moines se situe dans le secteur où se dressaient jadis les bâtiments de l abbaye bénédictine à l origine de la ville. Fondée au début du IXe siècle, elle fut détruite au cours des guerres de religion. La place fait actuellement l objet d un projet d aménagement de la part de la municipalité. Figure 1 : Plan du diagnostic archéologique, avec implantation des sondages, localisation des fouilles de , du cadastre de 1811 et de l ancien cimetière (synthèse B. Poissonnier/Inrap). Retrouvez tous ces documents en grand format sur notre site web : À la suite de l effondrement d une partie du mur de soutènement de la Place des Moines, le long de la rivière l Aveyron, un premier diagnostic archéologique avait eu lieu à l occasion des travaux urgents de reconstruction du mur en juillet 2015 et janvier 2016 (Poissonnier 2017). Ce type d intervention dite «d archéologie préventive», prescrite par le Préfet de Région, est déclenchée comme ici par un projet d aménagement susceptible de porter atteinte au patrimoine, le plus souvent enfoui. Des archéologues habilités (notamment ceux de l Inrap) interviennent alors, sous le contrôle scientifique de l État, et réalisent généralement des tranchées de fouilles mettant en œuvre une pelle mécanique, ce qui permet un travail rapide donnant accès aux niveaux anciens, après avoir enlevé les éléments supérieurs récents ou perturbés. Une place recouvrant en partie l abbaye La première mention authentique du monastère bénédictin de Saint-Antonin date de 817, dans la notitia de servitio monasteriorum du capitulaire d Aix-la-Chapelle : in Aquitania ( ) monasterium sancti Antonii (Becker 1963). Plus rien ne subsiste d un point de vue visuel de l ancienne abbaye. Le sceau de la communauté, qui semble antérieur à 1303 (Framond et al 1982), présente à l avers une évocation de l abbaye dont on ignore le degré de réalisme. Son emplacement en revanche 30 \ SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 / 31

18 Figure 2 : Le sondage S1 montrant les murs superposés du cimetière, en direction de l ouest, avec la sépulture 109 sur la droite (cl. J. Rouquet/Inrap). est connu assez précisément par diverses sources postérieures. Ainsi, la copie réalisée au XIXe siècle du plan représentant l emplacement des ruines du monastère, dressé en 1760, nous est parvenue (AC Saint-Antonin, non coté ; Rivals 2015, fig. 37). Bien que le plan soit assez détaillé, nous ne sommes pas parvenus à le recaler précisément sur le cadastre de façon satisfaisante : il est plus à prendre comme un croquis que comme un document aux mesures fiables. L enclos abbatial est connu grâce à des plans du XVIIIe siècle (Arch. Dép. Tarn et G., G897 ; Rivals 2015, 2, fig. 43). Il est limité au sud par l Aveyron, à l ouest par la Bonnette, au nord par la rue de l Hôpital Majeur et à l est par la rue du Porche (Rivals 2015, vol. 3/2, p. 689). Sa partie sud a été aménagée en place, la Promenade des Moines. Des travaux dans le jardin d un particulier à proximité ont mis au jour un fragment de sarcophage en marbre blanc du haut Moyen Âge, dans les années 1970 (Fau 1981), et conservé depuis au musée. Il est tentant d y voir un élément réutilisé dans l abbaye pour abriter à un certain moment des restes précieux (les reliques de Saint-Antonin?). Divers éléments lapidaires en provenance probable de l ancienne abbaye, dispersés dans la ville, ont été récupérés et entreposés au musée, notamment à l occasion des travaux de construction de l établissement thermal en (Bulletin monumental 1913 ; Souleil 1912). Les détails des aménagements modernes de la place sont conservés aux archives départementales (Rivals 2015, 1, p ). Ainsi, au milieu du XVIIe siècle, les vestiges de l abbaye servent de carrière de pierre, puis l emplacement devient un terrain vague public, parfois utilisé comme aire à battre le blé pour le moulin des Claustres. Le cimetière fut maintenu, et servi à enterrer tant Catholiques que Protestants, de part et d autre d un mur. Un chai fut construit en 1666, tandis qu une autre portion était aménagée en jardin et équipée d un pigeonnier. Puis l espace est clos de murs entre 1691 et 1693, à l aide de matériaux pris sur place. La partie orientale fut à son tour aménagée en jardin entre 1697 et 1700, après nivellement du sol. Pour ce faire, les décombres furent enlevés sur une profondeur de 0,50 m et deux terrasses furent mises en place le long des murs nord et est. Les murs sud et ouest furent surélevés d un parapet. Une partie des matériaux restants fut entreposée au bord de la Bonnette tandis que l autre fut jetée dans l Aveyron, où certains éléments lapidaires demeurent visibles encore aujourd hui. Au début du XVIIIe siècle, le chai fut surmonté d un logis qui servit d habitation au jardinier du chapitre et de maison de plaisance aux chanoines : c est l actuel presbytère. Le diagnostic de la première phase (Poissonnier 2017) a permis de recouper les niveaux de jardins installés à l époque moderne, ainsi qu une petite construction en briques de fonction inconnue, mais de même époque. En 1790, à l occasion de la suppression du chapitre, la ville s appropria les deux grandes allées du jardin, à l est et au sud et les transforma en promenade publique. Ensuite, le projet de construction de la route de Cahors à Albi obligea la municipalité à déplacer le cimetière hors de la ville en 1817, et lui permit d agrandir la promenade. Puis un éphémère établissement thermal fut construit en , qui fut transformé en salle des fêtes en Enfin une maison de retraite fut construite en 1977 dans le coin formé par le confluent de l Aveyron et de la Bonnette, sans aucun suivi archéologique. Au mois de décembre 1987, Serge Robert ouvrit de larges sondages archéologiques manuels dans la partie nord-ouest de la Place des Moines, avant un projet de réaménagement de celle-ci (Robert 1987). Il découvrit sur une puissante stratigraphie (dont il n atteignit pas la base), des éléments bâtis d un chevet polygonal médiéval et de nombreux tombeaux dont des sarcophages. À l issue des sondages, le rapport attendu ne fut pas rendu, et seules des planches de relevés et des photographies nous sont parvenues. Le bâtiment thermal fut construit en et la place attenante bénéficia de la construction d un mur de terrasse agrémenté d un escalier monumental dont le projet, retenu en 1913, fut réalisé en La grande inondation de 1930 verra l effondrement du mur de terrasse et la ruine de la balustrade d origine en calcaire. L ensemble sera cependant reconstruit pratiquement à l identique en 1931, mais avec une balustrade en ciment. D excellentes comparaisons visuelles Figure 3 : Vue de la Promenade des Moines (actuelle Place des Moines et son prolongement vers l est), vers l ouest, en Noter le mur de l ancien cimetière (déjà déménagé à cette date), dont le diagnostic a retrouvé les fondations. (cl. A. Gallup ; donation A. Gallup, Ministère de la Culture, Médiathèque de l Architecture et du Patrimoine, diffusion RMN). entre l état du site au début du XXe siècle et aujourd hui sont facilement accessibles sur internet : view/ # view/ # view/ #6162 Les découvertes de 2017 Nous avons ouvert deux tranchées de sondages (S1 et S2) à l aide d une pelle mécanique, en septembre 2017 (fig. 1) (Poissonnier 2018). Le sondage 1 a permis de mettre au jour la limite sud du cimetière, sous la forme d un mur orienté parallèlement à la rivière Aveyron. Ainsi, depuis la surface, ce mur apparaissait sous 0,75 m de remblai contemporain. Large de 0,60 m, il est constitué de moellons calcaires montés au mortier de chaux. Il surmonte, dans la partie occidentale du sondage au moins, un mur plus ancien, légèrement décalé, sans traces de mortier de construction, et qui est fondé très profondément, à 2,90 m sous la surface actuelle de la place 32 \ SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 / 33

19 Figure4 : Vue zénithale des sépultures 106, 107 et 108 dans le sondage S1. Le mur limite l extension sud du cimetière (vers le haut du cliché). Noter l orientation inhabituelle nord-sud du sujet 106, à droite du cliché (cl. J. Rouquet/Inrap). (fig. 2). Nous avons pu suivre le tracé de ces deux murs superposés sur une longueur totale de 17 m, et constater qu ils correspondent à une limite parcellaire figurant sur le cadastre de 1811 (fig. 1). En outre, ce mur (ou une reprise de celui-ci) subsiste au moins jusqu en 1895, date à laquelle il est photographié par A. Gallup (fig. 3). Creusé parmi des remblais contemporains, un dépôt d ossements humains en vrac a été remarqué à l ouest du sondage. Il pourrait s agir d un acte lié aux fouilles de , avec réinhumation plus ou moins in situ de certains des abondants restes humains découverts à cette occasion, et dont «plusieurs centaines de kilos ( ) fréquemment brisés, ont dû être récupérées, à nouveau inhumés par les soins des services municipaux au cimetière actuel» (Robert 1987 : 44). Sous les remblais contemporains, les premières tombes organisées, plus ou moins perturbées, apparaissent dès la profondeur de 1 m, au sein d un remblai sableux amené ici au Moyen Âge pour constituer un cimetière en terrasse le long de l Aveyron. L endroit où ces alluvions furent collectées n est pas connu, mais on y remarque la présence de céramique gallo-romaine (sigillée) résiduelle mêlée à quelques tessons de céramique médiévale. La première tombe rencontrée depuis la surface n a été perçue que très partiellement, avec des éléments de pieds apparaissant dans la berme. Néanmoins, les positions respectives des pieds gauche et droit ont permis à l anthropologue présent sur le terrain Jérôme Rouquet (Inrap) de reconnaître l orientation vraisemblable du défunt, selon un axe estouest, avec la tête à l ouest. Six sépultures (106 à 111) sont ainsi été retrouvées superposées le long du mur (fig. 4), jusqu à ce que l exiguïté du sondage nous ait obligés à stopper, non sans avoir pu dégager une septième tombe (fig. 5). Cette dernière (112), reposant à -2,20 m, est architecturée et correspond à une inhumation d enfant. Orientée est-ouest, elle se présente sous la forme d un coffrage trapézoïdal formé de petites dalles de chant, trois de chaque côté, de taille décroissante vers les pieds, avec un aménagement formé de deux dallettes sur chant de part et d autre du crâne. L ensemble était couvert de dalles plates disjointes, dont l ordonnancement a dû être perturbé à l occasion du dépôt d un nouveau corps au-dessus (fig. 6 et 7). Nous avons fait réaliser une datation radiocarbone par le laboratoire Beta Analytic de Miami sur un des ossements de cet enfant, qui situe sa mort entre le milieu du XIe siècle et le début du XIIIe siècle, et plus vraisemblablement entre le début du XIIe et le début du XIIIe siècle. La situation au sud du mur, donc à l extérieur du cimetière, est bien différente. La base de la reprise du mur paraît fondée au travers d un niveau terreux, en tranchée aveugle, sur une profondeur de 0,20 m, postérieurement à 1612 au vu de la découverte d un deniertournois de Louis XIII émis cette année-là. Cette reprise atteste de la perduration de Figure5 : Même vue que la figure 2, à une phase plus avancée de la fouille. Remarquer la tombe d enfant 112 qui apparaît en fond de tranchée à droite (cl. J. Rouquet/Inrap). la limite médiévale du cimetière. En ce qui concerne le mur sous-jacent, il est assurément médiéval, antérieur à la tombe d enfant. Plus vers l est, quatre murs orientés perpendiculairement à la rivière Aveyron, et donc sensiblement nord-sud, sont apparus à grande profondeur, arasés sous les remblais modernes dans la partie orientale du sondage 1 (fig. 8). Leurs limites étaient assez floues. Ces quatre murs n ont pu être datés, ni clairement interprétés. Les niveaux sur lesquels ils reposent ne montrent que peu d actions humaines, et les rares éléments découverts en leur sein ne sont pas datant. Ils ont été arasés profondément à l époque moderne, peut-être au XVIIe siècle lors de l aménagement des accès aux ruines des bâtiments conventuels qui ont servi de carrière de pierre, avant le réaménagement général du secteur, notamment les constructions de jardins. Le sondage 2 fut orienté parallèlement au précédent, dans un premier temps, puis fut désaxé vers le NO de façon à recouper la zone fouillée par S. Robert en 1987 (fig. 1 et 9). La partie est du sondage a livré des tombes superposées qui apparaissent dès la profondeur de 0,90 m. Au-dessus, les niveaux rencontrés sont largement perturbés depuis le déménagement du cimetière en Des ossements y apparaissent sur toute la séquence, plus nombreux en profondeur, mais non organisés : aucun corps en connexion n est observable. À la profondeur de 0,90 m, les squelettes sont assez mal conservés. Nous avons laissé en place une banquette au nord-est du sondage, où deux tombes sont apparues. Sur le reste de la zone dégagée, l ampleur des perturbations nous a permis de poursuivre quelque peu la fouille sur une dizaine de centimètres de profondeur, et là ont été dégagées six nouvelles sépultures. Elles sont toutes orientées estouest, avec la tête à l ouest. Aux pieds d une sépulture nous avons remarqué trois clous verticaux demeurés en ligne (fig. 9), marquant manifestement la limite d un élément de coffrage ou de cercueil de bois. La sépulture tout à l est du sondage présentait des déplacements particuliers, pos- Figure 6 : Apparition de la sépulture d enfant 112 (S1) en vue zénithale. Les restes de sa couverture en dalles sont visibles (cl. J. Rouquet/Inrap). 34 \ SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 / 35

20 Figure 7 : Sépulture d enfant 112 (S1) en vue zénithale, avec ses aménagements en pierre, une fois ôtées les dalles de couverture (cl. J. Rouquet/Inrap). térieurs au dépôt du corps, avec une pente générale vers le nord-est, sur une trentaine de centimètres de profondeur, indiquant un affaissement. La découverte d un petit vide à 1,40 m de profondeur nous apporte la preuve d un soutirage dû à une cavité de nature indéterminée dans ce secteur du cimetière. Malheureusement nous n avons pas été en mesure de mener plus loin nos recherches, et cette cavité demeure énigmatique. La partie ouest du sondage nous a permis de retrouver les fouilles de 1987, d autant plus facilement et précisément qu elles avaient été judicieusement rebouchées à l aide d une castine orangée qui tranchait avec les niveaux Fig. 9 : Relevé photographique vertical du sondage S2 en fin de fouille (V. Arrighi, B. Poissonnier/Inrap). Fig. 8 : Vue de l un des murs profonds du sondage S1, vers l ouest (cl. B. Poissonnier/Inrap). demeurés en place. Nous avons tout d abord rencontré, tout au nord du sondage, le mur (216) identifié selon toute vraisemblance comme celui du chevet polygonal à contreforts (207) de l église abbatiale, déjà mis au jour en 1760, et ensuite en 1987 sous le n Mr305. Bien que très arasé, son état de conservation est bon. Le mortier de chaux qui lie ses blocs et moellons est demeuré solide. Le mur est large de 1,40 m, apparaissant sous 0,70 m de remblai de castine. Au sud de ce massif de maçonnerie, dans l emprise de notre sondage, S. Robert n a relevé que trois tombes bâties, SP18 (205), SP04 et SP05. En stratigraphie, il a atteint la profondeur de 2 m au fond de la sépulture SP18, si l on se fie à la coupe qu il a relevée. Nous avons retrouvé l emplacement de la sépulture SP18 (305), qui avait été rebouchée par les fouilleurs précédents, et que nous n avons pas refouillée. La sépulture SP04 avait été démontée. Au sud et en contrebas de 205 (=SP18), nous avons redégagé une sépulture aménagée par des pierres de taille sur chant, et qui a conservé son contenu funéraire, que nous n avons pas fouillé. À son contact, au sud, est apparue une énorme dalle de calcaire taillé qui est collée au mortier sur son flanc nord avec le côté sud de la sépulture 204 ainsi qu avec les fondations du contrefort 207 du chevet présumé de l église abbatiale (fig. 10). Elle apparaît sur une longueur de 1,35 m pour une largeur de 0,85 m, deux dimensions qui ne sont que partielles car la dalle disparaît à l ouest sous la berme et au sud sous une autre tombe (202). À son angle nord-est, un fouilleur avait jadis tenté d observer le comblement sous la dalle, comblement qui paraît conservé : pas de traces de perturbations de cette sépulture remarquable. À l Est de 206, et prenant appui sur elle, une autre tombe sous dalle (201) repose sur de grosses pierres de chant. Le comblement là encore a été «testé» anciennement, et il est conservé au moins partiellement (des os sont visibles). La couverture est rectangulaire et orientée est-ouest. La longueur visible est de 1,10 m, mais elle est partielle car la dalle se prolonge dans la berme. Deux autres sépultures sont apparues au sud des deux précédemment décrites. À peine dégagées, elles ont conservé vraisemblablement leur contenu funéraire. La tombe 202 présente une couverture en grosse dalle avec des montants formés de dalles de chant. La tombe 203 ne montre plus de couverture, mais un entourage de pierres de chant. Des ossements sont visibles à sa surface, et là non plus, nous n avons pas entamé de fouille des structures funéraires, nous contentant de les dégager, les relever en plan, les identifier et les topographier. Le potentiel archéologique de la Place des Moines Le diagnostic de 2017 a précisé l organisation ancienne de la place, et a atteint les fondations probables du chevet gothique de l église abbatiale. Ainsi, la limite sud de l ancien cimetière, avant son déménagement en 1817, était formée d un mur médiéval érigé au plus tard au XIIe siècle à 2,90 m sous le niveau actuel de la place, et rehaussé après 1612, vraisemblablement à la fin du XVIIe siècle si l on en croit les sources écrites (Rivals 2015, 1, p ). Au sud de ce mur parallèle à l Aveyron, plus de 2 mètres de remblais modernes et contemporains témoignent du puissant réaménagement de ce secteur après la disparition de l abbaye au cours des guerres de religion. Néanmoins, quatre murs arasés orientés nord-sud sont apparus sous les remblais, sans que le diagnostic ait permis de les situer chronologiquement, non plus que de comprendre leur fonction. Le niveau naturel a été atteint aux environs du centre sud de l emprise à 3 m de profondeur (121,20 m NGF). Le cimetière se développe depuis au moins le Moyen Âge classique. Il est stratifié sur un minimum de 2,20 m d épaisseur, et proba- Fig. 10 : Vue des grandes tombes sous dalle en fond de tranchée S2, en direction de l ouest. La grande mire repose sur 206 et la petite sur 201 (cl. B. Poissonnier/Inrap). 36 \ SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 / 37

21 blement davantage. Au sud, les niveaux les plus profonds atteints montrent dans un cas une tombe d enfant à entourage de pierre et aménagement céphalique, qui a fait l objet d une datation radiocarbone : elle se situe entre le milieu du XIe siècle et le début du XIIIe siècle, et plus vraisemblablement entre le début du XIIe et le début du XIIIe siècle. Au-dessus, dans les deux sondages, ont été déposés successivement et de manière très dense des corps orientés classiquement estouest, avec tête à l ouest (à une exception près orientée nord-sud), de tous âges et sexes, ce qui correspond bien à un cimetière de type paroissial. Une cavité de nature inconnue a été repérée en son sein. Le millénaire d occupation funéraire, sous une forme ou une autre depuis au moins 817, et jusqu en 1817, implique l existence d un gisement de milliers de sépultures illustrant l évolution de la population saint-antoninoise. Dans le secteur nord-ouest de l emprise, les fouilles de menées sous la direction de S. Robert ont été recoupées, ce qui nous a permis de recaler topographiquement des maçonneries correspondant très vraisemblablement au chevet polygonal gothique de l église abbatiale, apparues déjà lors des fouilles de La surprise fut de constater que les fouilles précédentes avaient été bien au-delà de ce que montraient les relevés faits à cette occasion. Ainsi, de remarquables tombes sous dalle sont apparues, dont l une, apparemment inviolée, demeure collée à l aide de mortier aux fondations de l un des contreforts du chevet déjà évoqué. Les éléments archéologiques découverts ou potentiels de la Place des Moines constituent un ensemble médiéval remarquable. Il est à noter que les niveaux anciens n ont pas été atteints aux environs de l église abbatiale, où les seuls éléments architecturaux identifiés sont gothiques. Or la situation d une abbaye bénédictine au confluent de deux rivières aux crues périodiques (l actuelle place disparaissant encore sous l eau en 1981) invite à questionner son rapport à la rivière et son évolution sur la longue durée, et à rechercher les éléments anciens à l origine de cette remarquable implantation à l origine de la ville médiévale. [SAINT-ANTONIN-NOBLE-VAL] [ARCHÉOLOGIE] [ABBAYE] [FOUILLES] [INRAP] [POISSONNIER B.] Bibliographie Becker (P.) Notitia de servitio monasteriorum. Corpus Consuetudinum Monasticarum, Sigburg, 1963, vol. 1, p Bulletin Monumental Bulletin Monumental, LXX- VII, 1913, p Fau (J.-C.), 1981 Découvertes archéologiques récentes à Saint-Antonin. Bull. Soc. Amis du Vieux Saint-Antonin, 1981, p Framond (M. de), Delmas (J.), Bautier (R.-H.), 1982 Sceaux rouergats du Moyen Âge, étude et corpus. Rodez, 1982, p. 303, n 388 et 388bis. Poissonnier B. (dir.), Catalo J., Daussy A. (coll.) Place des Moines, St-Antonin-Noble-Val, Tarn-et-Garonne. Rapport final d opération de diagnostic archéologique. Bègles/Montauban : Inrap, 2017, 74 p. Poissonnier B. (dir.), Catalo J., Merleau M.-L., Geneviève V., Rouquet J. (coll.) Place des Moines, Tranche 2, St-Antonin-Noble-Val, Tarn-et-Garonne. Rapport final d opération de diagnostic archéologique. Bègles/ Montauban : Inrap, janvier 2018, 146 p. Rivals (C.), 2015 La construction d une ville de confluence : les dynamiques spatiales de Saint-Antonin- Noble-Val (82) du Moyen Âge à la période préindustrielle. Thèse de doctorat d histoire, Université de Toulouse Jean Jaurès, 4 vol. Robert (S.), 1987 Sondages archéologiques sur la Promenade des Moines. Bull. Soc. Amis du Vieux Saint- Antonin, 1987, p Souleil (M.) Compte-rendu de séances, Bull. Soc. Arch. Tarn-et-Garonne, 1912, XXXX, p. 312, pl. hors texte. La «maison romane» de Saint-Antonin-Noble-Val Ce n est pas sans une certaine émotion que je me trouve aujourd hui devant vous, 30 ans après ce travail sur la maison romane, qui a décidé de la suite de mes recherches, en grande partie consacrées aux maisons du Moyen Âge, et a orienté ma carrière. Je me suis demandé comment parler de la maison romane à des habitants de Saint- Antonin, qui, d une certaine manière, la Un édifice hors du commun? Maurice Scellès La «maison romane» est le monument historique emblématique de Saint-Antonin. Notre association voudrait, dans la période de réflexion sur l avenir du musée dont elle abrite encore les collections, contribuer, avec ses adhérents volontaires qui le font déjà à l occasion des journées du patrimoine, à permettre qu elle soit de nouveau régulièrement ouverte, en saison, à la visite du public. Dans cette perspective, nous avons proposé à Maurice Scellès de venir faire, pour eux, une conférence, suivie d une formation, sur la maison romane, avec son point de vue d historien de l art-archéologue. Il en reste le meilleur spécialiste, pour en avoir fait l étude dans les années 1980, dans le cadre de l inventaire général du patrimoine culturel de la France pour les cantons de Saint-Antonin et Caylus, et lui avoir consacré en 1989 un article de 75 pages publié par la Société Archéologique du Midi de la France (tome LIX des mémoires de cette société). connaissent mieux que personne. J ai pensé que je devais la replacer dans le contexte de la maison médiévale en général, en cherchant à savoir si elle était vraiment exceptionnelle, et si oui, en quoi. Un mot, d abord, sur l histoire de son étude, qui commence au milieu du XIXe siècle avec Viollet-le-Duc, dont la restauration fait Fig. 1. Viollet-le-Duc et son premier dessin de la maison romane 38 \ SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 / 39

22 l objet d un travail universitaire un siècle plus tard, et qui devient le cœur de notre travail dans les années 1980, dans le cadre de l étude des cantons de Caylus et de Saint-Antonin par le service de l Inventaire général. Avant Viollet-le-Duc, la maison romane était connue par les habitants comme l ancien hôtel de ville, et, comme édifice remarquable par des érudits. Lorsqu il arrive à Saint-Antonin en 1842, il n a encore que 28 ans. Il représente les «monuments historiques» à Paris, et il obtiendra ainsi, non sans mal, la programmation de sa restauration. Il n est pas encore la figure du «grand restaurateur» du XIXe siècle qu il est ensuite devenu, mais il travaille avec une grande probité intellectuelle, qu attestent ses carnets de notes. On y trouve notamment ses dessins, y compris de tous les chapiteaux, dont la qualité, l exactitude et la précision impressionnent encore Fig. 2. Saint-Antonin : hôtel de ville (en version anaglyphe) plaque négative stéréoscopique au collodion au tanin, format 12x20 cm. Inscription manuscrite par Eugène Trutat sur l enveloppe : «St Antonin : Hôtel de Ville Stéréoscope obj. simple Darlot coll. tanin». Cette photographie provient du fonds Eugène Trutat, conservé par le muséum de Toulouse aujourd hui, et ont, par exemple, permis à Léon Pressouyre, travaillant dans les années 1980 avec l aide de la petite-fille de Violletle-Duc, de déchiffrer l inscription qui désigne la statue de Justinien. Sur place, il est secondé pour les travaux par des architectes locaux, Lebrun, puis Théodore Olivier, qui intervient à l abbaye de Moissac et sur de nombreux autres monuments du Tarn-et-Garonne. Le monument présentait, d abord, des problèmes de stabilité. Le sommet de la tour, un campanile du XVIIIe siècle, menaçait ruine. Il aborde alors la question comme le voulait la doctrine d alors, à la recherche de l état idéal du projet «initial», non de la conservation de l état dans lequel le monument nous est parvenu. Il présente à Paris un premier projet, de mur-clocher parce qu il lui semble qu un édifice public doit comporter une horloge ; la commission nationale des monuments historiques rejette ce projet comme donnant un signal trop faible. Il présente ensuite un deuxième projet, plus architecturé, inspiré de l architecture gothique, également rejeté, comme le sera le troisième, de beffroi gothique inspiré des beffrois du nord de la France (sur ces projets, voir notre bulletin de 2017). Le projet finalement accepté est la grosse tour que nous voyons aujourd hui, reprenant les motifs de la claire-voie du premier étage du bâtiment (XIIe siècle), mais aussi inspiré des tours qu on trouve en Toscane avec leurs mâchicoulis défensifs, inspiration justifiée par les liens avec l Italie médiévale. Le reste de l édifice est traité dans une logique de restauration : renforcement des arcs, notamment de l arc de passage ; reprise des pierres abîmées ; contreforts sur la façade sud de la tour ; reconstruction des élévations ar- 40 \ SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 Fig. 3. Maison romane aujourd hui, façade est, vue prise du sud-ouest rière (façade ouest) qui menaçait ruine, avec installation d un escalier à vis, nouveau, desservant les deux étages. L honnêteté intellectuelle de l auteur se voit à son souci de marquer ses ajouts, bien visibles en façade, et de ne reconstruire que lorsqu il y avait nécessité impérieuse. Il faut, à ce propos, faire un sort à la légende de «faussaire» qui a longtemps poursuivi Viollet-le-Duc. Dans les années , des travaux universitaires se sont attachés à distinguer, dans les monuments qu il avait touchés, ce qui était d origine de ce qui datait du XIXe siècle. On a ainsi pu soupçonner que certains chapiteaux de Saint-Antonin étaient des copies (celui qui montre des sirènes), et que Viollet-le-Duc était peut-être l auteur des sculptures de la clairevoie : la remarquable étude d Anne Christine Caulliez a montré qu il n en était rien. Il avait assurément une grande ambition de restaurateur (on le voit à Carcassonne, à Toulouse, et tant d autres lieux), et aussi de formation des générations futures à la préservation du patrimoine : il écrit ainsi l Histoire d une maison, l Histoire d une forteresse, celle d un Hôtel de Ville et d une cathédrale à l intention des jeunes lecteurs. J en viens à la présentation du monument tel qu on le voit aujourd hui. En rappelant, d abord, ce qu il a perdu de son emprise d origine. Il faut imaginer un bâtiment plus grand, avec une cour arrière, à l ouest, occupée plus tard par la halle, que prolongeaient les boutiques situées sous les arcades. C est dans cette partie disparue que devait se trouver, par Fig. 4. Sculptures de la façade est : Justinien, Adam et Ève SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 / 41

23 par exemple, la place devant le portail de la cathédrale de Cahors). Il faut ensuite parler de la distribution générale de l espace, avec des arcades en partie basse, pour des boutiques ; comme on peut en voir de nombreux autres exemples à Saint- Antonin, une tour, et au premier étage une grande salle, l «aula» Fig. 5. Peintures murales de la salle du 1er étage (disparues) exemple, la cuisine de ce bâtiment habité, cuisine qu on ne sait situer aujourd hui. À l est, la maison dressait sa façade sur la place du marché, alors un tout petit triangle comme souvent au Moyen Âge (comme était, Fig. 6? Plans de Viollet-le-Duc (source : Inventaire) L aula, c est au Moyen Âge, chez le curé de Montaillouet jusque chez le roi de France, la salle où le seigneur du lieu reçoit les visiteurs pour traiter les affaires, publiques et privées. Dans la «maison romane» de Saint-Antonin, cette salle n a pas, au XIIe siècle, de cheminée (alors rare) ; on se chauffait par brasero, on isolait le sol par de la paille, et, sans doute, avec la clairevoie, on préférait la lumière à la chaleur ; il pouvait y avoir des volets, mais la vitrerie ne s est développée qu au XIIIe siècle. Des éléments décoratifs, on ne connaît, par un dessin qui en a été fait avant sa démolition, qu un fragment d une peinture murale du XIIIe siècle, comportant les motifs de l époque, des scènes avec des cavaliers, semblables à celles de la maison Muratet voisine. Le second étage, avec ses trois fenêtres, a pu être cloisonné, par ces cloisons de bois comme dans les maisons Muratet ou Le Maréchal toutes proches. Il faut s intéresser à la pièce de la tour jouxtant la salle du premier étage, avec une ouverture permettant la communication auditive (pour quelle fonction?). Lieu de délibéré, puisqu on rendait la justice en audience dans la grande salle? Ou lieu d archives? Comment circulait-on dans le bâtiment? On sait où arrivait l escalier extérieur, car Viollet-le-Duc a conservé dans la salle du premier étage la trace ou le vestige de la porte d accès. Cet escalier jouait un rôle dans le cérémonial d accueil des visiteurs par le seigneur du lieu. On entrait directement dans la grande salle. L accès au second étage, aujourd hui assuré par l unique escalier à vis édifié par Viollet-le-Duc, se faisait à partir de l aula par un escalier droit retrouvé par Fig. 7. La clairevoie et ses sculptures (photo Savsa) l architecte Lebrun dans l épaisseur du mur arrière, qui menaçait et a dû être reconstruit. Des communs, la cuisine, d autres «chambres» pouvaient se trouver dans un corps de bâtiment en fond de cour, qui a sans doute disparu depuis longtemps et dont on ne sait rien : seules des fouilles archéologiques pourraient permettre d en vérifier l existence. Tout cela suggère une maison normale de ce temps-là, comparable à d autres maisons patriciennes du XIIe siècle. Avec la clairevoie, et ses sculptures, on en vient à ce que cette maison a d exceptionnel au Moyen Âge. La clairevoie, ou baie continue fractionnée par des trumeaux étroits ou des colonnettes, existait dans d autres régions de France, à Cluny par exemple. Mais on trouve rarement un décor sculpté aussi abondant et de qualité que dans la maison romane de Saint-Antonin. 42 \ SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 / 43

24 Ce décor, en particulier la statue de Justinien, a intéressé les historiens du droit, après que Léon Pressouyre a identifié, à partir des dessins de Viollet-le-Duc confirmés par des photographies en couleur et en lumière rasante, l inscription latine peinte sur le livre du personnage couronné, que l on croyait indéchiffrable, écartant définitivement les interprétations antérieures (Salomon, Moïse, Charlemagne ). Il s agit de la première phrase du code («Institutes») de Justinien : «Imperatoriammajestatem non solumarmisdecoratam, sedetiamlegibusopportet esse armatam» (La majesté impériale doit être non seulement parée de la puissance des armes mais également armée de la force des lois ). Hommage à l œuvre du législateur et aux lois humaines, qui doivent tendre à rendre les hommes bons. Ce message donne le sens de la sculpture, et de la maison de justice qu a été la maison romane. Le choix de Justinien est celui de l empereur romain qui a codifié le droit au VIe siècle, et était pour cela regardé comme le législateur par excellence. Le professeur Paul Ourliac a salué cette découverte, qui venait conforter les recherches des historiens du droit sur le retour du droit romain dans la France du midi au XIIe siècle. Fig. 8. Chapiteaux de la maison romane - De gauche à droite, puis de haut et bas : la colère ; la médisance ou la calomnie ; sirènes, oiseaux et serpents ; l impureté ; la bestialité ; les vices enchaînés. Cl. J-F Peiré / C/ Soula. Inventaire général. Publié dans Mémoires de la Société archéologique et Historique du Tarn-et-Garonne (source : Gallica. BNF). Cette analyse est aussi confortée par l iconographie des autres sculptures de la clairevoie, statues et chapiteaux. On y trouve, comme au portail de bien des églises de ce temps, mais aussi comme au palais des Doges de Venise, la représentation des vices : colère, bestialité, médisance, impureté auxquels répond celle des vices enchaînés. Je n y ai longtemps vu que la reprise sans originalité d une iconographie courante : à tort! C est en reprenant le dossier en vue de la conférence d aujourd hui, que j ai compris qu en fait ce programme répondait parfaitement à l intention du commanditaire, qui n était pas de montrer des crimes sanctionnés par la loi, mais de signifier que les lois et la justice humaines pouvaient améliorer la nature de l homme et l amener à être bon. Sans oublier, sur un autre chapiteau, que cette justice est rendue au nom du roi, lui-même descendant du Christ Si on croise cette analyse avec le travail d archive, on trouve dans le célèbre document de partage de la Vicomté de Saint-Antonin de 1155 des références semblables aux Institutes de Justinien, et la mention de la «maison neuve» de Pons de Graulhet, que des actes postérieurs permettent de reconnaître comme étant celle qui devient en 1313 la maison consulaire. Propriétaire non noble de la maison, Pons de Graulhet rend sans doute la justice comme viguier du vicomte (lequel, Fig. 9. Comparaison d Adam et Ève (à droite) avec les sculptures de la salle des capitulaires de Toulouse (à gauche) appartenant à la famille Lautrec, n habitait pas Saint-Antonin). Cela ne nous dit pas, toutefois, si le choix du programme iconographique de la maison romane a été le fait de Pons de Graulhet ou des vicomtes. D autres éléments marquent, cette fois pour l historien de l art, le caractère exceptionnel de cette iconographie. La qualité de la sculpture est, comme le soulignait déjà Viollet-le-Duc, égale à celle de l abbaye de Moissac. Le professeur Marcel Durliat voyait dans le pilier d Adam et Ève un des plus beaux nus de l art roman. On est en présence d un maître qui maîtrise son art, dont on ne connaît cependant pas les autres œuvres, comme le plus souvent. On peut le comparer à d autres, comme l auteur des sculptures de la salle capitulaire de la cathédrale Saint-Étienne de Toulouse, qui taille ses figures en volume dans les angles du bloc, ou le maître du tympan de Moissac, pour le dessin des visages ou les bandes d orfrois des vêtements. Fig. 10. Bacino de l ancien hôtel de ville de Saint-Antonin - reconstitution (source : Inventaire) Il faut, enfin, parler des «bacini», ces céramiques placées sur la façade selon un plan régulier conçu dès la conception d ensemble du bâtiment. Elles s inscrivaient dans des cavités exactement taillées selon chacun de leurs profils, une technique qui a aussi été employée en Italie. Un fragment de bacino d origine figure dans les collections du musée. L inscription en caractères coufiques ainsi que son émail à l étain à reflets métalliques permet d en attribuer la fabrication à un atelier du sud de l Espagne encore sous domination arabe. Ajoutons les deux colonnettes de bronze qui se trouvaient dans les fenêtres de la tour, l une mentionnée par le récit de la prise de Saint- Antonin par les troupes de Louis XIII, l autre attestée par les traces observées par Viollet-le-Duc, encore lui De telles productions en bronze sont une rareté au XIIe siècle. La «maison romane» de Saint-Antonin est bien un édifice exceptionnel. On connaît d autres maisons de cette époque, avec des décors sculptés, à Albi, à Burlats ou à Cluny, mais aucune n a un programme sculpté aussi cohérent et ambitieux, associé qui plus est à des techniques de décor aussi rares. Elle nous laisse ainsi une question : pourquoi un décor si unique, dans une petite ville du Moyen Âge? [SAINT-ANTONIN-NOBLE-VAL] [MAISON ROMANE] [VIOLLET-LE-DUC] [SCELLES M.] Transcription de la conférence prononcée par Maurice Scellès le 18 août 2017 à Saint-Antonin. 44 \ SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 / 45

25 À propos de la statue de Justinien Le retour du droit romain dans le Midi de la France au XIIe siècle La statue de Justinien à Saint-Antonin représente un témoignage important de l état du droit romain dans le Midi de la France dans la première moitié du XIIe. Elle éclaire d un jour particulier une question qui a longuement agité les historiens du droit : celle de la réalité de la connaissance du droit romain fin XIe-début XIIe siècle, et donc des origines de la science du droit en France. En 476, la chute de l Empire romain d Occident marque le début d une éclipse de plusieurs siècles des techniques et des concepts juridiques romains. L Occident perd presque entièrement la connaissance de ce monument intellectuel qu était le droit romain, produit, travaillé, retravaillé par les jurisconsultes de la république et de l empire pendant plus de 700 ans. Le droit romain n est plus connu en Occident qu à travers deux sources : le Code Théodosien (une codification impériale romaine remontant à 439, qui a posé au milieu du Ve siècle le dernier état du droit romain connu en Occident et a été la dernière compilation impériale reçue avant la chute de l Empire) et le Bréviaire d Alaric (ou «loi romaine des Wisigoths», une compilation de textes romains d origine diverse, réalisée par le roi Marie Bassano CTHDIP, Université Toulouse Capitole wisigoth Alaric II au VIe siècle, pour l appliquer aux populations gallo-romaines sous son contrôle, qui sera conservé par le roi franc Clovis, qui après avoir vaincu les Wisigoths, en étend l application à l ensemble des sujets gallo-romains du royaume franc). Dès la fin du VIe siècle, ces deux textes sont touchés par un même phénomène d appauvrissement et circulent désormais dans des versions de plus en plus simplifiées et amputées : les terres de l ancien Empire d Occident se contentent donc, pendant plus de cinq siècles, de sources juridiques pauvres et disparates, qui ne donnent plus qu une version abâtardie et lacunaire de la technicité romaine et des concepts juridiques romains. L Occident n a donc jamais reçu la compilation impériale du VIe siècle que sont les Compilations Justiniennes, qui ont réalisé la mise en forme systématique de toute la tradition juridique romaine. Ce projet de compilation de l intégralité du droit romain avait été lancé en 528 par l Empereur d Orient Justinien, qui souhaitait marquer ainsi la réunification politique et juridique de l Empire divisé entre Occident et Orient. Ce vaste programme de codification a abouti à la réalisation de quatre ouvrages recueillant plusieurs siècles de tradition juridique romaine : le Code (rassemblant des textes législatifs impériaux), le Digeste (compilant des extraits de la doctrine juridique), les Institutes (manuel à l usage des étudiants) et les Novelles (textes législatifs de Justinien postérieurs à la parution du Code). À l époque de la réalisation de cette compilation (entre 529 et 534), les liens sont déjà très distendus entre l Empire d Orient et l occident «barbarisé» : l empire de Byzance n a plus guère d autorité que sur l exarchat de Ravenne (circonscription administrative des territoires byzantins en Italie, entre le VIe et le VIIIe siècle), dans lequel arriveront probablement quelques manuscrits des compilations justiniennes. Cette raréfaction des sources juridiques dans l ancien Empire d Occident durant la période du haut Moyen Âge s accompagne aussi de la disparition quasi complète des juristes professionnels. Les remplacent désormais dans les assemblées judiciaires les anciens de la communauté, qui perpétuent la connaissance d usages inscrits dans le temps court de la mémoire humaine. Les choses ne s arrangent guère quand, fin IXe siècle, le système féodo-seigneurial s impose rapidement sur toute l Europe. Il n y a plus ou presque d autorité centrale capable de produire des normes et de rendre une justice centralisée ; la dernière institution à résister, l Église, finit par être, elle aussi, aujourd hui. touchée par l effet corrosif et centrifuge de la féodalité. Les rapports juridiques sont désormais remplacés par des rapports d autorité, les coutumes connaissent un développement considérable, et dessinent une géographie juridique circonscrite à la sphère de domination d une famille seigneuriale. Dans ce paysage général, survivent cependant quelques îlots de technicité juridique : il est possible que fonctionne dans la zone de Ravenne aux IXe et Xe siècles un milieu spécifique de juristes notariaux, des scribes continuant de rédiger des actes au moyen de formulaires romains. Ce milieu des techniciens nord-italiens du Haut Moyen Âge reste cependant encore mal connu Mais la seconde moitié du XIe siècle marque un changement considérable pour l histoire du droit et des sources du droit. Après des siècles de repli sur soi, une reprise se fait jour dans tous les secteurs de l activité humaine. Économiquement, le grand fait marquant de la période est la modification des circuits commerciaux, par la réouverture de la Méditerranée et le développement commercial du nord de l Europe. Cette réorganisation permet le développement de la circulation monétaire et du système bancaire. Les villes deviennent le moteur de la vie économique locale et voient l apparition de la nouvelle classe sociale des marchands, dont les intérêts sont en complète contradiction avec ceux des seigneurs et qui vont très vite secouer le joug de la féodalité. Intellectuellement, cette période est aussi celle de la redécouverte de la philosophie d Aristote via les penseurs arabes, pensée qui va induire une modification en profondeur des cadres mentaux, un vaste élan de curiosité et une poussée sans précédent de 46 \ SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 / 47

26 Édition des Institutes (commentés) de l Empereur Justinien imprimée à Mayence en 1468 dans l atelier Peter Schöffer ( vers 1502) assistant de Johann Gutenberg. Ce livre aurait appartenu à Johan Fust, marchand et financier de Gutenbert. Pour accéder à ce document, utilisez ce lien : Word Library item/18188/ rationalité scientifique. Avec la renaissance du XIIe siècle, apparaît une nouvelle conception du réel (sur lequel les hommes ont désormais conscience de pouvoir agir), de l espace (que les hommes unifient et réduisent) et du temps (que les hommes comptabilisent et domestiquent). Pour l histoire du droit, le grand fait important de cette renaissance est la réapparition et la réappropriation du droit romain par les hommes de l Occident médiéval. À partir des années , sont progressivement exhumés les différents volumes des compilations justiniennes. La connaissance des compilations se répand progressivement, partant du nord de l Italie, et rayonnant dans toute l Europe. La pensée juridique en est profondément transformée à partir des années Les circonstances de la redécouverte des compilations justiniennes sont encore aujourd hui mal connues. Les contemporains élaborent d ailleurs nombre de légendes pour expliquer cette résurgence quasi miraculeuse : dès le XIIe siècle, plusieurs fables se mettent à circuler, pour expliquer les circonstances du retour du droit romain en Italie (les uns racontent que des soldats de Pise auraient trouvé un manuscrit du Digeste lors d une expédition militaire à Amalfi, caché dans le mur d une maison incendiée ; les autres évoquent le rôle de Burgondio de Pise, magistrat de la ville de Pise envoyé en mission à Constantinople auprès de l empereur byzantin et qui en aurait rapporté un exemplaire des textes romains. Plus certainement, l exhumation des textes de droit romain s inscrit dans le contexte de la réforme grégorienne. Entre 1050 et 1150 environ, l Église lance une grande réforme, qui prendra le nom de l un de ses acteurs majeurs, le pape Grégoire VII ( ), pour répondre à la désagrégation des structures ecclésiales provoquée par la féodalité. Les papes du XIe siècle s efforcent de réformer les vieilles structures ecclésiastiques pour imposer la primauté romaine, une église centralisée dans leurs mains leur apparaissant comme la solution à la désagrégation de l universalisme chrétien. La réforme de l Église au XIe siècle est le fruit d une alliance entre le pape et le monachisme (en particulier l ordre de Cluny), qui remet en cause la forme traditionnelle de l Église fondée jusque-là sur la prééminence de l évêque dans son diocèse. La réforme menée par la papauté passe aussi par une lutte politique contre les grands laïcs (au premier rang desquels l Empereur du Saint Empire Romain Germanique, les rois et les grands princes territoriaux). Le pape revendique progressivement une autorité temporelle (en particulier il affirme son droit à déposer les empereurs et les rois, en tant qu intermédiaire entre Dieu et les princes séculiers, et proclame sa supériorité sur le pouvoir temporel). La réforme grégorienne aboutit à l affirmation de la puissance politique de l Église. La papauté, qui se pensait jusque-là comme une autorité morale, prétend désormais à la domination universelle, spirituelle comme temporelle. Ce grand conflit politique oblige les protagonistes à exhumer des textes juridiques oubliés pouvant appuyer leurs prétentions respectives. La réforme grégorienne débouche ainsi sur un vaste mouvement de recherche, de collationnement, d interprétation et de diffusion des textes juridiques, canoniques comme romains. Ce contexte préside très probablement à la redécouverte d un manuscrit du Digeste, arrivé à Ravenne au VIe siècle depuis la chancellerie byzantine, et qui y avait été oublié. À partir de la fin du XIe siècle, les sources juridiques sont donc réveillées de plusieurs siècles de léthargie. Plus encore, à ce phénomène de réactivation des sources juridiques se greffe un second phénomène : les sources juridiques commencent à être enseignées. Dès la fin du XIe siècle, ces textes font l objet de leçons dans le cadre scolaire. Autour du droit romain et du droit canonique, un nouveau savoir commence à s élaborer : celui du «droit savant», qui se développe et se transmet dans le cadre scolaire (le studium, puis l Université). C est de cet enseignement que naît l essor fabuleux que va connaître la science juridique à partir du XIIe siècle. Les lettrés du Moyen Âge redécouvrent un matériau vieux de 600 à ans, évoquant dans un vocabulaire qui leur est étranger des institutions qui ne correspondent à rien de la réalité du monde féodo-seigneurial qu ils observent autour d eux. L enseignement qui se met en place va donc à la fois chercher à expliquer à leurs contemporains ce que signifient les textes (ou tout du moins ce que les maîtres en comprennent) et à leur expliquer ce qu il est possible d en faire. Il s agit pour ces premiers enseignants en droit de tirer du droit romain des solutions pour résoudre et répondre aux besoins de l époque contemporaine. Les maîtres en droit commentent le droit romain pour dégager des normes à suivre dans tous les aspects de la vie politique et sociale, jusque-là marqués par la violence et les rapports de force. Ce droit est pour eux un «chef-d œuvre d intelligence humaine» (Krynen). Bologne, dans le nord de l Italie, s affirme très vite comme le lieu par excellence en matière d enseignement juridique romain. Les premières traces en apparaissent dans les années 1120, autour d un certain Irnérius, qui transfère au droit les méthodes des grammairiens et des rhéteurs. En l espace d un demi-siècle se constitue autour de lui une lignée d enseignants qui, à sa suite, enseignent en expliquant le texte des compilations justiniennes par une méthode exégétique, dite de la «glose» : chaque fragment du Corpus iuris civilis est étudié dans l ordre du texte, en procédant de la même façon pour chaque fragment (une explication mot à mot du vocabulaire, un résumé du sens du passage, parfois l ajout d une opinion personnelle de l enseignant). Toutes ces gloses sont reprises d un enseignant à l autre, et finissent par s accumuler dans les marges des manuscrits juridiques (le début du XIIIe siècle verra apparaître un souci de synthèse de ces différentes strates). Dans ces raisonnements, l accent est mis sur les définitions : les glosateurs connaissent relativement mal l histoire romaine ou celle des textes qu ils étudient, ils raisonnent donc par la constatation des distinctions ou des rapprochements entre les textes. Cette méthode des glossateurs cherche en définitive à faire surgir des définitions juridiques par l explication des termes du texte, par la confrontation des passages du texte contenant des termes ou notions similaires. L influence de ces premiers enseignants de Bologne sur le développement de la science juridique est considérable. Vers , avec la génération des élèves d Irnérius (les «Quatre docteurs» : Bulgarus, Martinus Gosia, Hugo et Jacobus) vers , l École se divise en deux courants doctrinaux dont l opposition marque durablement, pendant plus d un siècle, toute la doctrine de l Occident médiéval. D un côté, Bulgarus 48 \ SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 / 49

27 défend une interprétation stricte et littérale des textes de droit romain. De l autre côté, Martinus Gosia se montre sensible à la notion d équité et accepte l interprétation du droit romain au moyen d autres sources juridiques ou extra-juridiques. Ce débat complexe est à la base du développement de toute la doctrine ultérieure, et influence profondément plusieurs générations de maîtres et d élèves de Bologne. Dans les années , la troisième génération (Rogerius, Johannes Bassanius, tous deux élèves de Bulgarus, Placentin élève de Martinus) hérite de ces positionnements. Plusieurs zones obscures subsistent encore aujourd hui quant au premier siècle de développement de la science juridique dans le nord de l Italie. À partir des années 1870, plusieurs historiens sont tentés de démontrer que l école d Irnérius n était que la continuité des écoles notariales des IXe-Xe siècles. Cette thèse a trouvé une seconde vigueur chez les auteurs italiens des années (sans d ailleurs que leurs propos ne soient exempts d une certaine visée nationaliste), puis a été remise au goût du jour, dans un contexte plus apaisé, à la fin des années Leur démonstration s appuie sur toute une série de textes parvenus jusqu à nous sans datation et sans localisation. Ces textes de droit savant très précoces, auxquels ces auteurs ont attribué une origine italienne «préirnérienne», auraient été écrits au XIe siècle, et seraient la preuve qu une ou plusieurs écoles nord-italiennes fonctionnaient avant Irnérius dans la continuité des écoles notariales du IXe siècle, héritées elles-mêmes de la tradition byzantine de l exarchat de Ravenne. Mais dès le début du XXe siècle et jusque dans les années 1980, ces attributions ont été vigoureusement contestées par de très grands noms de l histoire du droit (Kantorowicz, Kuttner, Vinogradoff, Meijers, Paradisi, Coing, Weigand, Padoa, Weimar, Gouron, Poly, Ourliac). Et la question de la localisation et de la datation de ces textes est devenue d une importance cruciale, prouvant que «terre contestée, la littérature juridique du douzième siècle n est pas de tout repos pour l historien qui s écarte des sentiers bien tracés par les quatre Docteurs et par leurs élèves assurés, pour se frayer un passage dans la jungle des anonymes» (Gouron). Ces auteurs ont démontré à leur tour, chose fondamentale, que ces œuvres discutées ne dataient pas du XIe mais d un très précoce XIIe siècle (et qu il y avait donc bien eu disparition puis résurgence du droit romain à l échelle européenne), et qu elles avaient une origine française (ou plus exactement provençale, au sens large que lui donne le Moyen Âge) et non nord-italienne. Ils ont ainsi tracé les contours d une progression de la science juridique de notre côté des Alpes très différente de ce qu avaient pu penser les tenants de la continuité nord-italienne. Désormais, la très grande majorité des spécialistes du droit savant du XIIe siècle adhèrent à l idée que, très tôt, Bologne a eu des concurrents. D autres centres d études du droit ont émergé dès les années 1120, jusqu à former de véritables «zones» ou «aires» d enseignement, au sein desquelles circulent les mêmes textes et s élaborent des doctrines cohérentes entre elles. Il est ainsi possible d identifier une aire nord-italienne, dans laquelle, à côté de Bologne, ont fonctionné dans les second et troisième tiers du XIIe siècle d autres centres d enseignement du droit (Modène, Reggio, Mantoue, Parme, Plaisance, Pavie, etc.). A émergé également une aire anglo-normande, avec des traces d enseignement du droit romain en Angleterre apparaissant dès Un peu plus tardivement (probablement à partir des années ), mais avec une ampleur considérable que l on commence tout juste à mesurer, s est consolidée une aire parisienne et franco-rhénane (Paris, Reims, Mayence, Cologne ). Surtout, dès les années 1120, l enseignement du droit romain se répand au sein d une aire méridionale, dans toute la vallée du Rhône (depuis le Dauphiné, Grenoble, la région de Valence, jusqu à Avignon, Arles, Saint- Gilles), et dans le pourtour méditerranéen, en particulier Montpellier, Agde, Béziers : les œuvres originales qui proviennent de cette zone méridionale témoignent très tôt d un savoir juridique réellement maîtrisé Dans cette zone méridionale, la progression du droit de Justinien s est faite en plusieurs moments et à travers plusieurs vecteurs. Le premier vecteur, vers , est celui du milieu des chanoines de Saint Ruf, une congrégation de chanoines réguliers augustins fondée en 1039 en Avignon, qui devient vite l un des fers de lance de la réforme grégorienne dans la vallée du Rhône et est à ce titre protégée par la papauté, mais aussi par les Comtes de Barcelone. Leur essor sera considérable, dans toute la France méridionale, où la congrégation comptera jusqu à une quarantaine de prieurés soumis à l abbaye. Ces très remuants chanoines de Saint-Ruf, toujours à l affût des nouveautés intellectuelles de leur temps, s intéressent très tôt au droit romain, avant même la redécouverte complète du Digeste. Autour d eux (soit par des chanoines eux-mêmes, soit sous leur patronage), sont rédigés plusieurs textes de première importance, que nous connaissons par de nombreux manuscrits témoignant du croisement des œuvres entre elles (rédaction dite en «mosaïque»). Les premières œuvres associées aux chanoines de Saint-Ruf sont probablement produites autour de Die et de Valence dès la fin des années 1120 (la plus célèbre est la Somme Iustiniani est in hoc opere rédigée vers ). Les œuvres suivantes, d un tout autre niveau, sont produites vers la fin des années 1140-début 1150 autour d Arles et de Saint-Gilles (la plus emblématique est constituée d un groupe d ouvrages dit Exceptiones Petri legum romanorum rédigés vers dans un milieu de lettrés réunis autour de l archevêque d Arles, Raymond de Montredon). Le contenu de ces œuvres montre qu elles ont été rédigées par des auteurs connaissant les œuvres des premiers Bolognais, mais n ayant pas nécessairement été eux-mêmes formés à Bologne. Le deuxième vecteur, dès les années 1130, est celui des diplômés de Bologne venus s établir dans le Midi de la France, souvent dans l entourage des seigneurs locaux (en particulier des seigneurs de Montpellier, des comtes de Provence et de Barcelone). Très tôt, s organisent, autour de ces juristes qui se déplacent au gré de la recherche d une clientèle, des écoles informelles et éphémères qui répandent les doctrines bolonaises dans des cercles d étudiants ou de lettrés intéressés par le droit. L une des grandes figures de ces juristes itinérants est Rogerius, lui-même auteur de nombreux textes et autour duquel est rédigée dans la décennie 1140 la Somme au Code dite Summa Trecensis par Géraud le Provençal (son élève ou son collègue). Cette somme a une importance considérable sur l élaboration de nombreuses œuvres dans cette région à cette période, tout particulièrement sur Lo Codi (une somme au Code en provençal, rédigée vers 1150 par Raoul de Saint Gilles, au texte étonnant et qui connaît un succès immédiat au point d être traduite en latin, castillan, catalan, français et franco-provençal). Le troisième vecteur, dans les années 1160, est le juriste bolonais Placentin, dont l installation à Montpellier attire autour de lui un large cercle de juristes auxquels on doit, entre 1160 et 1190, un nombre très important de textes (qui seront d une influence considérable sur les canonistes parisiens de la même période). Le panorama du droit savant dans le Midi de la France au XIIe siècle témoigne donc d une efflorescence extraordinaire de textes produits par des savants en droit, et dont les qualités techniques et conceptuelles sont réelles. Mais il ne faut pas prendre ces textes pour ce qu ils ne sont pas : ils ne sont pas des reflets de la pratique contemporaine. Pour évoquer la production savante du XIIe siècle, R. Caillemer parle d un «droit de l avenir». Cette très juste expression montre bien le décalage temporel qui peut exister dans une même zone entre le moment où les élites intellectuelles touchent 50 \ SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 / 51

28 à l apprentissage du droit romain et celui où, autour d elles, la pratique en porte trace. Les sources de la pratique sont aussi porteuses d un autre décalage : ce que l on y observe est souvent la résistance au droit romain. Les chartes de la seconde moitié du XIIe siècle font bien plus souvent référence aux pratiques romaines qu elles refusent qu à celles qu elles acceptent. Dans les sources de la pratique, le refus du droit romain est explicite quand son acceptation est, elle, reste implicite. En se fondant sur de telles sources, l historiographie du XIXe siècle avait considéré la renaissance du droit romain un phénomène tardif (par rapport à l Italie) tout autant que superficiel, puisque ce droit apparaissait rejeté par la pratique. Dans ce contexte, les querelles sur la datation et l attribution de textes savants n ont pas seulement changé la connaissance que l on a du droit romain à cette période, elles ont aussi changé la manière dont les historiens considèrent les témoignages des sources. L image du droit romain dans la première moitié du XIIe s est transformée quand a changé le regard de l observateur. Pendant longtemps, l histoire du droit romain au Moyen Âge était une histoire érudite des textes, et une histoire des institutions qui naissaient de ces textes. Mais depuis une quarantaine d années, elle est avant tout une histoire des mentalités et des représentations. A progressivement été abandonnée l idée d une histoire de la «pénétration du droit romain» (vocabulaire relevant du champ lexical de la chose militaire) ou de la «réception» de ce droit (comme s il tombait d un coup sur une région sans subir la moindre altération) pour une histoire de «l acculturation» du droit romain., une histoire de la progressivité de l entrée du droit romain dans les pratiques des juristes, une histoire de l adaptation du droit romain à la vie intellectuelle et sociale du XIIe siècle. La statue de Justinien à Saint-Antonin est une pierre très importante de ce nouvel état des connaissances, mais aussi de la façon renouvelée de considérer les témoignages médiévaux. La situation du droit romain dans le Rouergue au XIIe siècle est à l image du Midi médiéval. Les travaux de P. Ourliac et d A. Gouron ont montré qu il n y existait pas de centre d enseignement. C est de Béziers ou de Narbonne que viennent les juristes formés à la nouvelle discipline romaine, qui s installent avant tout dans le sud du Rouergue, vers Sylvanès ou Nonenque. Ils ont également montré que des formules romaines apparaissent dans des actes de la pratique, en particulier les actes notariés, mais de façon très disparate selon la localisation. Certaines mentions font montre d une véritable maîtrise des pratiques romaines (c est le cas dès 1150 dans les actes des abbayes de Silvanès et de Nonenque, où l on trouve de façon continue de très nombreux contrats, testaments ou actes de tutelles reprenant les catégories romaines). D autres actes locaux témoignent d une romanité réelle mais peut-être moins maîtrisée, où les formules romaines sont parfois plus cosmétiques qu efficaces, et reflètent surtout, pour reprendre les termes de P. Ourliac, «la griserie d une leçon apprise récemment ; on devine la présence d un magister venu de Montpellier ou de Béziers pour faire dans le Rouergue une profitable carrière. Toute sa science tient sans doute en quelques formules mais qui suffisent à donner aux actes qu il rédige une allure nouvelle» (c est ainsi le cas en 1155 à Saint-Antonin, vers 1163 pour l abbaye de Bonneval, vers 1167 à Sainte-Eulalie et à Salles-Curan, à Rodez en 1168, à Conques en 1179, à Lodève en 1184). D autres lieux, en revanche, sont restés pendant tout le XIIe siècle à l écart de la romanisation naissante et ont durablement répugné aux nouveautés du droit romain (c est le cas à La Selve où le droit romain n apparaît pas avant , probablement en raison du poids des Templiers, maîtres du territoire et possesseurs de la justice). Mais la statue de Saint-Antonin nous en apprend plus que ne le font ces actes notariés. L étude menée en 1988 (publiée à la Revue du Tarn) par Mme Eclaché, M. Scellès et Mme Watin-Grandchamp a daté la statue (en se référant à la draperie, à la position des mains et des pieds, à la saillie du genou) des années Elle représente l empereur Justinien portant dans sa main gauche son sceptre à tête d oiseau et dans la main droite le volume des Institutes, identifiable par la toute première phrase du texte : «Imperatoriam majestatem non solum armis decoratam sed etiam legibus opportet esse ut utrumque tempus [et bellorum et pacis, recte possit gubernari]» (la majesté impériale ne doit pas seulement être décorée par les armes, elle doit aussi être armée par les lois, pour qu en l un et l autre temps [en temps de guerre comme en temps de paix, il puisse être gouverné droitement]). De quoi cette statue est-elle porteuse? À Saint-Antonin, vers , les Institutes de Justinien sont connues, et estimées au point d être gravé sur une statue à la gloire d un empereur législateur. Et cette attraction pour le droit romain est durable, puisqu en 1155, l acte de partage de la vicomté entre les trois frères vicomtes est lui aussi entièrement imprégné de droit romain, et cite non seulement les Institutes et le Digeste de Justinien, mais également la Somme «Justiniani est in hoc opere» ou la «Summa Trecensis» : «Intentio totius juris est homines bonos facere et ad materiam justicie et equitatis reducere sine qua nemo bonus esse potest. Equitas enim est rerum convenientia que cuncta cohequiperat et in paribus causis paria jura desiderat. Justitia vero est constans et perpetua voluntas jus suum unicuique tribuens et quantum iste supradicte legum diffinitiones paribus in causis paria jura desiderant et quod suum est unicuique tribuant. Idcirco sine legum auctoritate inter pares paria jura dividi vel vix vel numquam recte possunt. Cum enim nihil tam studiosum in omnibus rebus invocatur quam legum auctoritasque et divinas et humanas res bene disponit et omnem iniquitatem expellit minime sine illis humana res bene disponi vel iniquitas expelli potest» Ce n est donc pas un fragment isolé de droit romain qui est arrivé jusqu à Saint-Antonin vers , mais une véritable connaissance livresque, une connaissance d école du droit romain. Plusieurs hypothèses ont été émises par P. Ourliac pour expliquer cette étonnante connais- 52 \ SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 / 53

29 sance. Peut-être les rédacteurs de l acte (Bernardus Frotardus et Guillelmus Girberti) sont-ils de ce monde des «demi-savants» (Ourliac) en droit romain, formés aux écoles et transportant avec eux leur connaissance de la science juridique romaine en partant exercer dans le Rouergue. Peut-être aussi, et l hypothèse est solide, ces connaissances livresques sont-elles parvenues en Rouergue depuis Montpellier ou Béziers, par l intermédiaire du très étonnant cardinal Raymond des Arènes (originaire de Nîmes, juriste à Arles dans le cercle de lettrés réunis autour de l archevêque Raymond de Montredon vers , proche de Rogerius à Montpellier dans les années , identifié depuis une trentaine d années à «Cardinalis», un juriste canoniste jusque-là anonyme auteur de très nombreuses gloses au Décret de Gratien, il est également lié aux cisterciens de l abbaye de Silvanès entre 1142 et 1162 et jusqu à sa mort en 1176, il donnera conseils et consultations juridiques aux grandes familles du Midi, en particuliers aux grandes familles de Béziers ayant des terres dans le Rouergue). Mais savoir comment ces connaissances sont arrivées jusqu à Saint-Antonin n est peut-être pas le plus important. Ce qui importe est leur signification, en ce lieu, à cette époque. En , sur la maison qui est probablement celle où se rendait la justice des vicomtes, est reproduit l un des textes les plus puissants et les plus porteurs de sens du droit romain, un véritable manifeste de l usage du droit romain. Il témoigne d aspirations nouvelles. En redécouvrant le droit romain, les hommes du XIIe siècle découvrent soudain le modèle d une société régie par le droit et la norme écrite dans tous les domaines de la vie publique et privé. Pour tous les adeptes de cette nouvelle discipline, depuis les maîtres diplômés jusqu aux «demis-savants» qui vont le faire vivre dans la pratique avec plus ou moins de bonheur, ce droit romain est perçu comme un magnifique instrument de l ordre et de la paix. Plus que le droit, c est la justice qui les attire dans la romanité. Les compilations de Justinien leur donnent à voir une société animée par un constant souci de justice, une société où les droits reconnus à chacun sont protégés par des institutions judiciaires. Pour des hommes de la féodalité, vivant dans un monde de violence, de désordre, d arbitraire seigneurial, le droit romain est plus qu un réservoir de techniques : il est un modèle à suivre, le témoignage vivant d un monde de justice qu il faut faire advenir. L étonnante statue de Saint-Antonin témoigne de cette puissante aspiration, gravant dans la pierre, à l image des scènes bibliques, la figure d un empereur codificateur armé par les lois et gouvernant droitement. Elle est la concrétisation mise en pierre de la volonté de ces nombreux anonymes, «demi-savants» mais véritables juristes de combat, d œuvrer à l avènement du règne de la justice. [SAINT-ANTONIN-NOBLE-VAL] [MAISON ROMANE] [JUSTINIEN] [BASSANO M.] [DROIT] Bibliographie succincte Sur la statue de Saint-Antonin : Paul Ourliac, «Une statue de Justinien en Rouergue vers 1140», Revue historique de droit français et étranger, vol. 66, 1988, p ; Léon Pressouyre, «Lecture d une inscription du XIIe siècle à Saint-Antonin-Noble-Val (Tarn-et- Garonne)», Bulletin de la société nationale des Antiquaires de France, 1986, p Sur le droit romain au Moyen Âge : Droits savants et pratiques françaises du pouvoir (XIe-XVe siècles), sous la direction de Jacques Krynen et Albert Rigaudière, Bordeaux, Sur le droit romain dans le Midi de la France : de très nombreux articles d André Gouron ont été rassemblés en quatre ouvrages (La Science du droit dans le Midi de la France au Moyen Âge, Londres, 1984 ; Études sur la diffusion des doctrines juridiques médiévales, Londres, 1987 ; Juristes et droits savants : Bologne et la France médiévale, Aldershot, 2000 ; Pionniers du droit occidental au Moyen Âge ; Aldershot, 2006). Maison Muratet La maison aux modillons : un palais urbain? Gilles Muratet Gilles Muratet, qui fait partie de la famille qui a autrefois donné son nom à la «maison Muratet», a présenté dans une conférence de l été 2017 les richesses architecturales et iconographiques de cette maison, qu il propose de nommer la «maison aux modillons». Nous publions le texte complet de cette conférence, avec ses annexes, sur le site de la Société des Amis (savsa.net), et, dans le présent bulletin qui ne pouvait accueillir un format aussi volumineux, une introduction rédigée par son auteur. Nous sommes heureux de contribuer par ces publications, qui auront des suites, à la connaissance de cette maison, le second monument historique de Saint-Antonin, et à l intérêt qui commence à se manifester pour sa sauvegarde. SAVSA Située au cœur de Saint-Antonin, la demeure que nous appelons ici la «maison aux modillons» a traversé le temps du XIIIe siècle, date de sa construction, jusqu à nos jours, soit approximativement plus de 700 ans d occupation continue. Chaque époque a amené son lot de transformations, des remaniements riches en informations qui illustrent également l histoire de la ville. L intérêt de cette demeure a été révélé en 1989, avec la découverte d une abondante décoration peinte à l intérieur, justifiant alors son classement comme monument historique. Dans l article auquel cette introduction renvoie, nous nous focaliserons sur la lecture de la façade. Une lecture éclairée par les nombreux éléments lapidaires découverts il y a vingt ans qui, pour la plupart, n ont fait l objet d aucune publication. Cet article est la présentation d une succession de dessins explicatifs, accompagnés quand cela était possible de restitutions numériques. La vie de l édifice a été riche : construction, déconstruction et nombreux réemplois, etc. Bien souvent les parties les plus anciennes ont été effacées par les différents remaniements. La restitution était le meilleur moyen pour comprendre cette demeure complexe. Parfois des extrapolations ont été proposées, toujours argumentées et, pensons-nous, plausibles. Nous nous sommes toujours efforcés de faire la part entre le réel et l hypothèse. Une description sommaire des peintures figure dans l annexe 2 ; cette décoration, à l exception du panneau principal, n a pas encore été dégagée. La maison n étant plus ouverte au public, il n a pas été possible de faire un relevé détaillé des décors existants. Cet article ne se substitue pas aux nombreuses études déjà réalisées ; il vient simplement apporter quelques informations complémentaires, et deux éléments nouveaux qui n avaient pas été notés initialement : L aspect «roman» des baies du deuxième étage ; L existence de peintures ocre rouge au niveau de la modénature. Cela fait plus d une quinzaine d années que cette demeure n est plus entretenue et menace de se détériorer. À force de procrastination et de négligence, le péril est maintenant imminent. Lire et télécharger au format pdf (3,1 Mo) le texte de la conférence du 25 août 2017, sur savsa. net. [MAISON MURATET] [MODILLON] 54 \ SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 / 55

30 Le village - Lo vilatge - Our village Il est bâti dans la vallée mais un peu sur le penchant pour laisser de la place au ruisseau qui parfois déborde dans les prés. Notre horizon est fermé par deux chaînes parallèles bordant le ruisseau qui va vers la Garonne. C est un village de Gascogne comme bien d autres, mais chacun y trouve quelque chose de particulier, d amical, qui l enchante et le séduit. Nous sommes fiers de notre clocher qui s élève jusqu à trente mètres. Ce n est pas un clocher toulousain, d un seul mur percé pour les cloches, mais un clocher carré, avec sa pyramide porteuse de croix et sa galerie de balustrade qui, de là-haut, nous permet de voir s étendre la vallée de la Save. Monter au clocher est un privilège : le sonneur de cloches maintient la porte fermée ; ils ont peur que l on tombe quelque chose ou bien que quelque planche vermoulue cède. Les pigeons sont à l aise, ils salissent tout et même le sonneur de cloches ne s en occupe pas, tant les nichées l intéressent : le pigeon donne de bien bonnes étouffées. L église est grande et nous la trouvons jolie. Elle est de style gothique avec de beaux vitraux et des petites chapelles latérales. La corniche soutient un orgue et la demoiselle du château en joue. Pour les offices plus ordinaires, le curé se contente de l harmonium, près de la Sainte Table ; là se groupent les chanteuses patentées dont aucune ne céderait sa place. Tu as vu ça comme j ai chanté le Magnificat! Il y a toujours quelques dévotes en train de nettoyer les petits saints. Derrière l abside, sur l espace où Saint Roch bénit le bétail le 16 août, le monument civil, orgueil de la commune, la place, un couvert carré monté sur des piliers de brique cylindriques à la belle couleur rouge. Il fut bâti en 1830, c était hier. Chaque Nadal Rey traduit en français par le Cercle d Occitan. mardi, il se remplit de marchands et d acheteurs, et l envie de toutes ces choses que jamais je n achèterai, car je n ai pas de sous, m irrite. Si j avais un sou, je m achèterais un de ces petits chevaux en sucre qui attendent sur l étal du pâtissier. Ce sera pour plus tard, mais peut-être qu alors je n en aurai plus envie. Le marché aux poules, ils l ont transféré sur la Placette, ou la Place de la Placette, comme disent ceux qui parlent français et qui se vantent de bien le parler. La Placette est ombragée par des platanes centenaires et animée par la chansonnette du moulin et le bavardage des femmes qui remplissent leur cruche au tuyau de la pompe. Là arrive le boulevard qui enferme la bastide par le bas, tandis que les maisons du faubourg la protègent par le haut. La ville fut bâtie à la fourche de deux chemins perpendiculaires et les bourgeois se groupent le long de la grand-route qui va du porche de l église au pont de la Save, alors que les pauvres gens se contentent de la rue tordue et même d une ruelle que l on appelle «la rue merdeuse». Les maisons sont vieilles, pleines de colombages, les remises, les petites étables sont en bas de la maison : les bêtes font partie de la communauté, particulièrement les ânes dont le braiment marque les heures aussi bien que l horloge du clocher. Les deux châteaux qui se sont greffés au village nous rappellent encore les heures de gloire. Tous les deux me semblent un peu piètres. Il y a longtemps que l on ne leur a pas nettoyé la façade. Dans celui-là, qui n est qu une grande bâtisse, demeurent les «demoiselles». Il est vrai qu elles ne sont pas mariées, et toujours elles sont vêtues de noir, le voile baissé sur leur visage flétri. Elles s évanouissent comme des ombres immatérielles, en dehors du temps. On les salue mais on ne converse pas. 56 \ SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 Moi, je les estime car elles me confient quelques petits travaux : arracher l herbe qui s entête à pousser sur la terrasse, ratisser les feuilles dans l allée du parc, et surtout parce qu elles me prêtent des livres de leur bibliothèque, qui est riche et bien garnie. Elles me demandent même mon avis et me donnent le leur ; j en suis fier et, lentement, cela m ouvre l esprit, j apprends à apprendre. Pendant ce temps, la flamme de ces deux chandelles vacille, bientôt elle s éteindra, et ceci trouble mon âme d enfant. Bien sûr que l autre bâtisse est un château : c est celui de la comtesse du Barry. Ainsi, nous les paysans du peuple, participons à l histoire de la grande nation. Il fallut que le roi de France vînt vers nous pour trouver une amie. Même si ce n était pas une dame, la Jeanne Bécu, elle était jolie. Qui sait si les fillettes de l école ne rêvent pas de rencontrer quelque chevalier de légende. Il y a des histoires qui peuvent vous faire tourner la tête Maintenant, le château est occupé par un propriétaire italien qui finit d acheter de nombreuses terres. Les paysans de France vont faire balayeurs à la ville. Les Italiens savent où se trouve la véritable richesse. Ils sont arrivés nombreux, et je les vois qui, peu à peu, délaissent le maître italien pour s installer à leur compte. Ils travaillent avec obstination. Ils me rappellent les Espagnols quand ils sont venus, il y a une dizaine d années : comme eux, ils vont se fondre dans le pays ; déjà, ils parlent notre langue. C est vrai que nous sommes Texte original de Nadal Rey - 0rthographe de l auteur. S es batit dins la val mas un pauc sur la còsta per daissar plaça al riu que, de còps que i a, se desbòrda per las pradas. Lo nòstre orizont lo tampan duos sèrres parallèles que bordan lo rieu que se n va cap a Garona. Es un vilatge de Gasconha coma plan d autres, mas cadun i tròba quicòm de particular, d amistós que l encanta e lo sedusís. No n cresèm del cloquièr que puja duscas a trenta mèstres. Es pas un cloquièr tolzan d una sola paret jumeaux. Il m arrive de deviner ce qu ils disent en italien, et, ce qui ne gâte rien, ils ont de jolies filles Dans la ville, les commerces ne manquent pas! Deux boulangers, qui tous les deux font du bon pain et aussi crédit jusqu à la fin du mois. Quand on va chercher le pain de deux kilos et demi, ils font une encoche sur la bûchette, qui pour cela s appelle «marque». Quatre épiciers avec leurs tirettes étiquetées, le moulin à café dont, depuis la guerre, nous ne savons plus nous passer. La morue pendue, bruissant comme du parchemin et le fromage «de table» couvert de ce fin treillis qui le met à l abri des mouches. Deux bouchers qui ont l abattoir à côté de la Save, bon endroit pour attraper du poisson! Un seul tailleur pour les hommes et plusieurs couturières pour les femmes. Un bourrelier, un marchand de cycles, un pâtissier, un maçon, un charpentier, un menuisier, un charron, un horloger, un ferblantier. Un marchand de fourrage qui fournit l armée et ainsi occupe quatre rouliers qui font claquer le fouet sur le chemin de la grand-gare, celle de la grande ligne, à quatre kilomètres. Pour maîtriser tout ce monde, deux médecins, un instituteur, un curé, un notaire, et pour le bétail un vétérinaire. J allais oublier : quatre cafés dont un seulement fait restaurant. Alors, braves gens, que vous manque-t-il? Rien, des sous. traucada per las campanas. Non, un cloquièr carrat amb sa piramida portaira de la crotz e sa galariá de balustrada que d enlà naut podèm veire s espandir la valòia de Sáva. Montar al cloquièr qu es un privilègi : lo campanièr ten la pòrta barrada ; an paur que se daisse tombar quicòm o ben que pete qualqua planca cussonada. Los pigeons son a l aise ; ba emporquisson tot mai lo campanièr se n tracha pas que mai l interèsson, las nisadas : lo colomb dona de plan bons estofets. La glèisa es granda e la trobam polida. Es d estil gotic amb de bèlis veirals e capeletas lateralas. La SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 / 57

31 tribuna sosten un òrgue que lo mena la domaisèla del castèl. Per los oficis mai ordinaris, s acontenta lo riton amb l harmonium, prèp de la Santa Taula ; aquí s arremosan las cantairas patentadas que pas una daissariá sa plaça. «As vist aquò coma cantèri lo Magnificat!» I a tostemps qualqua devòta a escurar los santirolets. Darrièr l absida, sur l espandi ont Sant Roch benesís lo bèstial, lo 16 d agost, lo monument civil, orgulh de la comuna, la Plaça, un cobèrt carrat, montat sur pilars de teulas cilindrics e de bona color roja. Lo bastiguèron en 1830 ; èra asièr ; Cada dimars s emplena de mercants e compraires e l enveja de totas aquelas causas que jamai comprarai, qu ai pas de souses, me bolèga la sanqueta. S aviái un sou me comprariái un d aquelis cabalets de sucre qu espèran sul banc del pastissièr. Será per pus tard, mas ben lèu qu alavetz aurai pus enveja de cabalets. Lo mercat de la polalha l an forabandit sur la Placeta, la Place de la Placette coma dison los franchimands que se pican de parlar plan. La Placeta la solombran platanas centenarias e l animan la cançoneta del molin e lo charradís de las femnas qu emplenan la dorca a la canèla de la pompa. Aquí arriba lo baloard qu enclau la bastida per aval mentre, per amont, la protegisson los ostalses del barri. La «vila» se bastiguèt al forquet de duos camins perpendiculars e los borgeses se remosan sur la carrièra granda que nais del pòrge de la glèisa e tira cap al pont de de Sava mentre que lo menut s acontenta de la carrièra tòrta e quitament d un carretòt pudent que lo sonan «la carrièra mèrdosa». Los ostalses son vièlhs, planes de corondatge, las remesas, los establons, son al debàs de l ostal : las bèstias son part de la comunitat, particularament los ases que lor bram marca las oras tan plan coma lo relòtge del cloquièr. Los tempses de glòria los marcan encara duos castèls empeutats dins lo vilatge. Totis duos me semblan un pauc piètres : temps a que lor escurran pus la faciada. Dins aquel qu es solament una granda bastenda, damòran las «domaisèlas». Vertat que son pas maridadas e totjorn van de negre, baissat lo vel sur la figura passida. S estavanisson coma d ombras, immaterialas, fòra del temps. Se las saluda mas se convèrsa pas. Ièu las estimi que me fisan qualque pichon trabalh : quitar l èrba que s atestudis a pujar sur la terrassa, rastelar las fuèlhas mòrtas dins las lèias del pargue e subretot, perque me prèstan libres de la sia bibliotèca qu es rica e plan provesida. Mèma que me demandan mon vejaire e me donan lo seu ; m en cresi e, plan planet, se me durbís lo cabiròl : apreni a aprene. Mentre tant, vacila la flamba d aquelas duas candèlas, s escantirà lèu, ne damorarà res e aquò trebòla mon eime d enfant... L autra bastenda si qu es un castèl : es aquel de la comtessa Du Barri. Atal participam, los pacans del pòble, a l istòria de la granda nacion. Calguèt que se venguèsse entà nosaus lo rei de França per se trobar una amiga. E mai qu èra pas una dama, la Joana Becu, mai èra polida. Qual sap se las drolletas de l escòla somian pas que se posquèssen encontrar qualque cavalièr de legenda? I a d istòrias que vos podon virar lo cervèl... A l ora d ara, lo castèl l ocupa un propietari italian qu acaba de crompar un bon pilòt de tèrras. Los paisans de França se n va far d escobeires a la vila ; los italians sabon ont es la vertadièra riquesa. Son arribats a tropèl e los vesi que, pauc a pauc, daissan lo mèstre italian per s instalar a compte seu. Trabalhan fòrt e mòrt ; me rapelan los espanhols que venguèron, fa un detzenat d annadas. Coma elis van se demesir dins lo païs ; ja parlan la lenga nòstra ; es vertat que son bessonas : m arriba de devinar çò que dison en italian! E, quicom que gasta res, an de polidas dròllas... Dins «la vila», mancan pas los comèrcis! Duos fornièrs que cadun fa de bon pan e tan ben credit duscas a fin de mes. Quand vas quèrre lo pan de duos kilos e mièg, te fan una òsca sus la bròca que pr aquò s apèla «marca». Quatre especièrs ambe sas tiretas etiquetadas, lo molin de cafè que, desempuèi la guèrra, sabèm pus no n passar ; la merluza penjada que brusís coma 58 \ SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 de pergamin e lo formatge «de taula» capelat d aquela cledissa fina que le bota a l abric de las moscas. Duos boquièrs qu an l escorjador prèp de Sava aquò s lo bon endret per trapar de peis! Un sartre pels òmes, que las femnas an mai d una cordurièra. Un borralièr, un ciclista, un pastissièr, un maçon, un carpentièr, un menusièr, un rodièr, un relotgièr, un ferblantièr. Un mercant de ferratge que provesís l armada e atal ocupa quatre rotlièrs que Version anglaise : Gavin Porter. Our village is built in the valley but situated a little bit on the slope to allow room for the river Save to flood over the meadows, as it sometimes does. Our horizon is bounded by two parallel ranges of hills bordering the river which flows into the Garonne. It s a village in Gascony, similar to many others, but everybody manages to find something delightful that they particularly like there. We are proud of our bell- tower which is thirty metres high. It isn t like the normal belfry of the Toulouse region with a single wall in which the bells are placed. It s a square tower underneath a pyramid with a cross on top. From the gallery surrounding it inside you have a great view of the valley of the river Save. It s a real privilege to be able to climb up to the bell tower. The bell-ringer keeps the door locked for fear that something might get dropped or that a rotten floorboard might fall down. Pigeons are perfectly at home here leaving a mess everywhere. This doesn t bother the bellringer at all as the pigeon nests provide him with ideal meat for braising. The church is large and very attractive in our view, built in the Gothic style with lovely stained glass windows and little side chapels. Up in the gallery there is an organ, which the spinster from the château plays. For ordinary services the priest makes do with the harmonium beside the altar. The longsuffering singers crouch there, although not one of them would give up her seat. You saw this when fan petar la fusta camin de la gara, aquela de la linha granda, a quatre kilomèstres... Per mestrejar tot aquel monde, duos mètges, un regent, un curat, un notari e, pel bèstial, un veterinari. M anavi doblidar quatre cafès que n i a un que fa restaurant... Alavetz, brave monde, que vos manca?-res de souses I sang the Magnificat. There is always some pious woman cleaning the little statues of the saints. Behind the apse of the church on the area, where Saint Roch blesses the livestock on 16th August, stands the pride of the commune a civic monument, called La Plaça (The Square). This is a square covered-over space erected on top of cylindrical pillars of vividly red tiles. They built it in 1830 yesterday effectively. Every Tuesday it fills up with buyers and sellers and I feel annoyed because I have no money to buy all the things I would like. If I had, I would purchase one of those little sugar horses displayed on the baker s stall. That will be for later in life, but perhaps by then I shan t want a sugar horse. They have banished the poultry market to La Placetta (The Small Square), La Place de la Placette, as some French speakers call it, taking a pride in speaking French well. La Placetta is shaded by plane- trees hundreds of years old. It is enlivened by the tuneful noise of the mill operating and women chatting, as they fill their pitchers from the channel of the water pump. The boulevard which encloses the lower part of this town arrives here, while individual houses protect the higher part of the town. It was built at the meeting point of two roads which are at right angles to each other. Better-off people live on the wide avenue, which leads from the entrance to the church up to the bridge over the Save, while the less well-off make do with living in a twisting road or even in a stinking little street called Shit Street. The houses are old, half-timbered with storage space and stables on the ground floor. Animals are SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 / 59

32 .ssfr le uitche iepour la és e. er til fre aï che d sem èsslleeui lal deboul e epa la és l rusuelci lm tl ê ete eaer ma eg l àl ma refa eaierula cips ropse s le iodel le et'é souflruop ec orbt lahte ble seu soupe 1 3 ev a recognised part of the community, particularly donkeys, whose braying marks the passing hours, as clearly as the clock in the bell- tower. Glorious periods from the past still leave their mark on the village today in the form of two châteaux. Both seem to me a bit dilapidated ; it s some time since their outside walls have been cleaned. In the one, which is merely a large ramshackle building, live the spinsters. Certainly they are not married and always go round dressed in black with a veil over their wrinkled faces. They vanish like insubstantial shadows out of time. People say Hullo to them but don t hold a conversation with them. Personally I value them, partly because they give me little jobs to do ; pulling up weeds, which obstinately grow on the terrace, raking up dead leaves in the paths - but particularly, because they lend me books from their library, which is rich and well furnished. They even ask my opinion on the books and give me theirs. I develop mentally as a result of this and it broadens my mind. I learn to learn. Meanwhile the flame of these two candles flickers so much that soon it will be extinguished and nothing of them will remain. As a child this thought disturbs me. The other pile is definitely a château, which once belonged to the Countess Du Barry. It s through this connection, that we, the country people of France, have a part in the history of the nation as a whole. The King of France had to come among us to find himself a mistress. Even if she wasn t a lady, Joanna Becu was certainly attractive. Who knows whether the young girls in the school don t dream of meeting some shining knight from the past? There are stories which would turn your head --- at the moment the château is occupied by an Italian, who has just bought a whole lot of land. The original inhabitants of the French countryside leave it to become road sweepers in the towns. Italians know where real wealth lies. They arrived in large numbers and I saw them gradually leaving their Italian employers to become self-employed. They are hard-working and remind me of the Spaniards, who came here ten years ago. Like them, the Italians will melt into the landscape ; they already speak our language. Italian and Occitan are twin languages. I can guess what they are saying in Italian. And another not unimportant point - they have attractive girls. There is no shortage of businesses in the town. Two bakers, who both produce good bread and allow customers credit until the end of the month. When you go to get a loaf of two and a half kilos, they punch a notch in your stick, which they call their mark. (Credit customers were issued with a stick about 40 cm. long split into 2 parts. Every time you bought bread, the baker put the 2 parts together and punched a notch in the stick. You took one half away, and the baker retained the other half. When it was time to pay, the bill was worked out by adding up the number of notches on the baker s stick. This would equal the number of notches on the customer s stick.) Four grocers with their labelled mackerel, the coffee grinder, which since the war we have been unable to do without, cod hanging up dripping like drying parchment, and so-called table cheese covered with a fine coating, which protects it from flies. Two butchers, who have the slaughterhouse beside the Save a good place to catch fish. A tailor for the men and several dressmakers for the women. A saddler, bicycle seller, patisserie, mason, carpenter, joiner, watchmaker and tinsmith. A forage merchant, who supplies the army and consequently employs four carters who crack their whips on the road to the large main line station, the one four kilometres away. Don t confuse this line with our own train, which takes two hours to cover the twenty-five kilometres separating us from Toulouse. Unsurprisingly it has its own station, mechanic and driver. To take charge of all these people there are two doctors, a school teacher, a priest, a solicitor and a vet for the animals. I wasn t going to mention the four cafes, only one of which is also a restaurant. Well, friends, is there anything lacking? Nothing, except some money to spend. [CATALAN] [RÉCIT] [ANGLAIS] 60 \ SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 La grange oubliée par Gilles Sicard 1 C 2 T 3.s F unepensi nue ne nvie rpunes ed ni t 2 né bène ntl in ne ni nœi nt fes son tinde [SICARD, GILLES] [POÉSIE] SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 / 61

33 La période révolutionnaire En 1789, Saint-Antonin est une ville de province à la marge du territoire ; elle compte environ habitants (recensement de 1793) et elle est sous l autorité de l assemblée provinciale de Haute Guyenne : ce territoire a été créé tardivement, en 1779, à titre expérimental par Necker, en regroupant le Quercy et le Rouergue. La capitale était Villefranche-de-Rouergue, position centrale. Donc ce territoire était une construction assez artificielle et plutôt impopulaire puisque sa création s était accompagnée de nouveaux impôts. Et pour Saint-Antonin, le rattachement à Villefranche n allait pas de soi. La ville est gouvernée par un conseil municipal indépendant puisque la commune avait racheté l office de maire, à deux reprises (en après la création en 1692 par Louis D après Georges Julien Les débuts de la révolution française à Saint-Antonin- Noble-Val ( ) Laure Mézière La période révolutionnaire est moins connue à Saint- Antonin mais elle a été étudiée par Georges Julien, qui a scrupuleusement dépouillé les archives municipales pour ses émissions de radio «En parcourant les archives». Pour les documents les plus remarquables, il existe des transcriptions faites par les Archives du Tarn-et-Garonne. XIV qui avait besoin d argent - puis en par Louis XV (qui avait aussi besoin d argent, avait recréé l office de maire et l avait vendu). L office étant de nouveau communal, le maire est nommé par les conseillers, non par le roi, ni par un seigneur. En 1789, ce conseil est composé d un maire médecin et d avocats. La communauté de Saint-Antonin comptait peu de nobles, représentés principalement par le comte de Lastic Saint-Jal, dont nous reparlerons. Par contre les congrégations religieuses étaient assez nombreuses puisqu à Saint-Antonin on comptait quatre couvents d hommes ; mais s ils ont été jadis prospères, ils semblent être sur le déclin en 1789 (17 moines ou chanoines + 3 convers, donc 20 personnes au total). La majorité de la population était donc constituée de bourgeois, de commerçants et d artisans. Sans oublier les indigents, évalués dans plusieurs documents au nombre de 800, soit 15 %, ce qui est assez conséquent, mais pas plus élevé qu ailleurs. Et comme partout en France, la situation locale est terrible en ce début d année Le maire Guillaume Lacombe, médecin, écrit ainsi dans le compte rendu suivant du 6 janvier : «Après une des plus modiques récoltes de blé, événement malheureux qui nous a été commun avec presque toutes les communautés de la province, nous avons eu la douleur de voir détruire le 10 août (1788) dernier les récoltes de millet, de chanvre, de vin et de tous autres fruits par une grêle affreuse. Nous fûmes témoins de gémissements d un peuple désespéré de perdre dans un moment toutes ses ressources. Le malheur n était pas encore à son comble. Les orages désastreux des 1 jours de septembre vinrent l y mettre en entraînant les terres de nos coteaux, en creusant des précipices, en renversant les murs, en comblant nos vallons de pierre et de sable. Et enfin en causant des dommages inappréciables et à jamais irréparables.» Ce texte est frappant par son style et son éloquence et rend bien compte de la réalité : l hiver a été rude : le froid a été exceptionnel et les récoltes de l année précédente ont été insuffisantes, pour cause d intempéries diverses. La famine est là, le peuple manque de pain, comme partout en France. Dans ce contexte, la municipalité affecte un reliquat d imposition à l achat de nourriture pour les plus pauvres et elle crée des ateliers de charité pour les nécessiteux valides : ils répareront dans la «banlieue de la ville» les dégâts suscités par les orages de l été Au total, 10 tonnes de pain achetées aux boulangers locaux seront distribuées à environ 800 personnes. En janvier 1789, c est également le moment que le Roi choisit pour annoncer la convocation des États Généraux puisque les caisses de l État sont vides. Cette question a dû passionner tous ceux qui se réunissent autour de la société littéraire (dans des salons de Mme de Bénévent ou de M. de Lastic) et qui attendent sans doute beaucoup des réformes de Necker, très populaire partout en France. Pour l élection des représentants aux États Généraux, se tiennent partout, dans chaque paroisse, des assemblées. Pour Saint-Antonin cela ne concernait que le Tiers État. Nobles et membres du clergé, très peu nombreux, ont dû vraisemblablement se rendre dans d autres paroisses pour voter (puisque le comte de Lastic a été élu). Une fois élus, ces délégués désignés se rendaient ensuite au siège de la sénéchaussée (Villefranche) et là les représentants étaient élus ; aucun élu aux États généraux n était originaire de Saint-Antonin. Le 12 mars l assemblée primaire de Saint- Antonin rédige un cahier de doléances dont nous conservons un exemplaire. Il contient les plaintes et remontrances de l élite intellectuelle qui reprend les grandes lignes d un modèle en circulation. De la lecture des 47 articles, on apprend tout d abord que toutes les propositions auraient pu être faites ailleurs, comme les revendications politiques : le vote par tête et non par ordre, le rôle accru du parlement de province, la fin de la lettre de cachet, la liberté d imprimer. À l encontre du clergé, les demandes sont également nombreuses : diminution du revenu du haut clergé, suppression des abbayes mais en même temps augmentation des revenus des curés en vue d assurer la charité et de détruire ainsi la mendicité, recul de l âge des vœux à 25 ans Enfin ces cahiers se font aussi l écho des envies de libertés pour la bourgeoisie : emplois civils et militaires, liberté de pratiquer le notariat plus facilement 62 \ SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 / 63

34 Mais, ce qui est étonnant à la lecture de ces cahiers, c est que le quart des articles concerne les impôts et taxations sur le domaine agricole (ex : droit d araygue redevance annuelle du Quercy) que l on veut réduire, aménager ou supprimer ; au vu des rédacteurs de ces cahiers (des bourgeois de la ville), on peut supposer que des terres autrefois propriétés des nobles ont dû être rachetées par des bourgeois qui souhaitent avoir les mêmes droits (le privilège de ne pas payer d impôts). Ainsi Saint-Antonin semble s être beaucoup ruralisée au cours du XVIIIe siècle ; et ses activités artisanales et industrielles périclitent même si certaines persistent (comme la papeterie). Beaucoup de bourgeois ont sans doute investi dans la terre, et vivent de revenus fonciers. Une fois passée l effervescence des cahiers et de l élection aux États généraux, la ville retourne à ses activités habituelles et le calme règne jusqu en juillet La prise de la Bastille est évoquée rapidement, qualifiée de «Révolution mémorable» ; car ce qui frappe les esprits c est l épisode de panique que vit la ville à partir de fin juillet. Le compte rendu du maire (fait en septembre) nous apprend que cette panique (l arrivée de hordes de brigands) n avait en fait aucun fondement réel ; qu elle était née de nouvelles colportées et propagées de ville en ville depuis le nord, de Cahors et Paris ; et qu une psychose collective se crée au fur et à mesure que la nouvelle atteint les coins les plus reculés des provinces. À l été 1789, toutes les provinces françaises ont connu de tels épisodes : cette Grande Peur a poussé des paysans à brûler quelques châteaux et les fameux terriers qui les asservissaient. Mais rien de tel n eut lieu à Saint- Antonin puisqu il n y avait pas de grand seigneur. Juste la fausse nouvelle de la mise à sac de l abbaye de Beaulieu, dont la richesse et les privilèges la font assimiler aux seigneurs et privilégiés. De manière générale, l origine de ces rumeurs est floue : elles démarrent autour du 20 juillet, dans de nombreux centres, et elles enflent, se chargeant de détails qui les rendent plus crédibles. Elles illustrent bien la peur des campagnes où la situation matérielle est difficile. Le peuple a faim, il craint la disette alors que se multiplient les errants au moment des moissons! À Saint-Antonin, même si le calme revient, on prend les choses au sérieux : le maire et les consuls établissent une garde bourgeoise car ces notables découvrent que leur situation est précaire face à l émotion populaire. Ils ont vu le peuple s émouvoir, s assembler, discuter, crier, s interroger et les interroger dans les rues, sur les places. Cette foule agitée peut sembler en effet bien inquiétante, d autant que ses conditions de vie sont de plus en plus misérables. Alors pour maintenir «le bon ordre et la sûreté publique» dans la ville on installe le 2 août une garde bourgeoise : 20 compagnies de 25 hommes commandées chacune par un capitaine et un lieutenant (sans doute des bourgeois). Au total 500 hommes sont recrutés et armés dans la ville. Ce qui est énorme! Chaque compagnie assure la garde de nuit, avec patrouilles de surveillance ininterrompues. Cette milice bourgeoise devient officiellement après le décret de l assemblée nationale du 10 août, la milice nationale puis la Garde nationale de Saint-Antonin. Avec cette garde, les bourgeois pensent qu ils sont tranquilles face aux perturbateurs. À sa tête, le comte de Lastic Saint-Jal, dont c est la première apparition dans les affaires publiques. Le calme revient, on moissonne enfin ; mais la révolution n est pas loin. Et s amorcent les prémices d un mouvement démocratique à l automne Le 6 septembre 1780, le conseil de ville est réuni pour l élection consulaire. Depuis longtemps, cette élection est en réalité un jeu de chaises musicales : une dizaine de notables occupent le pouvoir à tour de rôle. Or, en septembre 1789, tout ne se passe pas comme d habitude : plusieurs personnes vont manifester leur opposition et réclamer du changement. D abord des conseillers politiques prennent la parole et demandent une élection libre, avec pluralité des suffrages et par scrutin. Et alors que tous discutent de cette question il y a irruption dans la salle d un certain Jean Revel, dit Querles, qui demande que l élection soit faite au pré commun et menace de faire venir cinquante grenadiers en cas d opposition. Dans le compte rendu, il est signalé que cet homme est mal habillé, avec bonnet sur la tête qu il a sans doute bu. Mais cet homme est bien connu car il est le porteur (le messager) de Saint-Antonin à Montauban : ce n est donc pas n importe qui. Ce Revel fut évidemment le héros du jour et on n est pas étonné que ce soit lui qui fasse cette demande puisque, par son métier, il était au courant de ce qui se passait à Montauban mais aussi à Paris. Même s il n obtint pas gain de cause, le conseil démissionna en entier et de vraies élections eurent lieu le lendemain. Par la suite le conseil essaya de faire limoger le fameux Revel en écrivant au ministre des Postes, mais il n y réussit pas. Finalement, septembre 1789 peut être considéré comme le début des temps révolutionnaires à Saint-Antonin et comme une première demande de démocratie réelle. En tout cas, les notables n ont plus le champ totalement libre. Et ce mouvement démocratique s accompagne de l émergence du sentiment patriotique. En effet le 27 septembre se tient une grandiose cérémonie au pré commun (en dehors de la ville sur la route de Caylus) ; le comte de Lastic Saint-Jal est intronisé colonel de la milice nationale après avoir reçu des mains du maire les deux drapeaux tricolores tous neufs et faits à Montauban. Le comte prononce le serment de défendre la ville et surtout d assurer l ordre. Le même jour, une cérémonie identique avait lieu à Paris pour introniser la Garde nationale et La Fayette. À la fin de l année 1789, ce qui domine malgré tout les procès-verbaux des conseils municipaux, c est l omniprésence de la misère. Et le conseil de ville décide d un emprunt extraordinaire de livres! Pour faire face à la misère, dans l hiver qui arrive, le maire évoque clairement la crainte de troubles à venir si le pain manque : il rappelle que ceux qui n ont rien peuvent «tout oser et entreprendre». Donc, les bourgeois de la ville ne prennent pas de risque et organisent l achat de blé, ainsi que l organisation d ateliers de charité une fois de plus. Ainsi les bourgeois du conseil se montrent très prudents face aux événements de 1789 : - ils suivent l air du temps avec la garde nationale, le renouvellement des élus, le serment au drapeau tricolore ; - mais surtout ils sont prévoyants et veulent éviter tout débordement populaire en organisant l achat de blé qui sera vendu à prix coûtant s il vient à manquer. Alors que la monarchie constitutionnelle s installe en France, la vie locale se fait le reflet des événements nationaux, même s ils ne sont pas évoqués directement. Car, à partir de la fin 1789, ce qui occupe la mairie, c est le projet de découpage administratif et de création des départements. 64 \ SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 / 65

35 Le souci des magistrats de Saint-Antonin est d obtenir que Saint-Antonin soit chef-lieu de district. Ils décident d envoyer une pétition à l assemblée nationale, à Mirabeau et à Rabot-Saint-Étienne. Ils détaillent ainsi tous les titres de la ville par ordre : sa situation aux confins de trois provinces (Quercy, Rouergue et Languedoc, que l on n oublie pas!), sa grande population, sa contribution considérable aux impôts, son ancienneté, son éloignement de Rodez, de Cahors, Villefranche ou Montauban. Pour appuyer leur demande, ils signalent que si on n accède pas à cette demande la ville serait «ruinée de fond en comble». Cette lettre reçoit 108 signatures. Mirabeau et Rabot-Saint-Etienne accusent réception. Mais ne donneront pas satisfaction : non seulement Saint-Antonin ne sera pas chef-lieu de canton, mais elle fera partie du département de l Aveyron. Et malgré son soutien apporté à Montauban, cette ville ne sera pas chef-lieu non plus. Cette mobilisation des élus de Saint-Antonin pour être rattaché à Montauban et éviter Rodez montre que la ville est depuis longtemps dans la mouvance de Montauban : on peut parler d un tropisme. Sans doute existait-il des échanges familiaux, des liens forts au sein de la bourgeoisie protestante. Et lors des événements du 10 mai 1790 qui opposent catholiques et protestants à Montauban, Saint-Antonin envoie des émissaires pour calmer les esprits. La deuxième transformation importante se fait avec la première véritable élection du conseil municipal au suffrage restreint qui a lieu en février 1790 : pour être électeur (donc citoyen actif) il faut payer une imposition directe égale à trois journées de travail et avoir plus de 21 ans. Malgré tout, on peut parler d apprentissage de la démocratie : plus d habitants votent et aucun ancien consul n est réélu. Le nouveau maire est malgré tout encore un juge : c est François Pomiès qui démissionnera un an plus tard lorsqu il sera élu député de l Aveyron à l assemblée législative de 1791 à 1792 (il sera nommé maire par le Premier consul en 1800 et le restera jusqu en 1832, à 82 ans). Au cours du premier conseil municipal, on fait allégeance à l Assemblée nationale. Le patriotisme, sentiment nouveau, est appuyé et tout le monde montre son adhésion, le citoyen Lastic en tête. D ailleurs des gardes nationaux de Saint- Antonin vont participer à la fête de la Fédération de Villefranche (le 1er juillet 1790), puis à celle de Toulouse (le 5 juillet) et enfin à celle de Paris le 14 juillet 1790 au Champ de Mars (qui rassemblera personnes!). Enfin, commence en 1790 la question épineuse des ordres religieux : avec la suppression des vœux en février 1790, ils sont de fait supprimés. Cela ne suscite aucun drame à Saint-Antonin : les couvents étaient bien vides et à cette occasion les religieux ont quitté les couvents pour habiter dans la ville et participer d ailleurs à la vie municipale. Dans la ville, les 17 ecclésiastiques prêtent serment en février 1791 au cours d une cérémonie et tous resteront fidèles à cette attitude même après la mort du Roi, à l exception de Jean- Baptiste François Johany, vicaire de Sainte- Sabine : il pratiquera le culte clandestin en qualité de prêtre réfractaire. En 1792 après la proclamation de la République, il s enfuira et émigrera en Espagne, tandis que ses oncles, les frères Johany, continueront le culte clandestin près du Bosc puis seront mis au fort du Hâ à Bordeaux avant d être assignés à résidence. Jean-Baptiste Johany reviendra à Saint-Antonin en Sur le territoire national, les prêtres assermentés n étaient pas majoritaires : le cas de Saint-Antonin est donc tout à fait étonnant ; et, en 1793, on envoie à Caylus, privé de prêtre assermenté, un religieux pour dire la messe! Sans aller jusqu à parler de déchristianisation, on peut en conclure que la décléricalisation était très amorcée dans la ville. Ensuite, il s agit de régler la question des biens du clergé, décrétés biens nationaux dès novembre 1789 : il s agit de les vendre pour combler le déficit de l État. Les biens du clergé représentaient une grande valeur, même à Saint-Antonin où les couvents possédaient des bâtiments, du mobilier, du linge d une grande valeur, sans parler des terres. C est seulement en juin 1791 qu a lieu la vente aux enchères des biens du clergé à Villefranche-de- Rouergue. La municipalité de Saint-Antonin avait obtenu que les terres soient vendues en plusieurs lots ; des laboureurs, des jardiniers et même des brassiers ont pu devenir propriétaires à cette occasion. Mais évidemment les immeubles ont été acquis par les riches bourgeois. Et certains prix s envolent : Bôle, ancien juge royal, achète Costejean pour livres ; J-P Delteil, aubergiste, achète les Carmes pour livres ; Barthélémy Piquet, également aubergiste, acquiert les Cordeliers pour 3000 livres ; Joseph Penet, ancien capitaine de navire, se rend acquéreur des deux lots de Beaulieu (abbaye et domaine de Bosc Gayral) pour livres, ce qui est énorme. Sans doute a-t-il fait fortune en naviguant dans le cadre du commerce négrier organisé par les riches armateurs de Caussade. La vente du couvent des Capucins et des Génovéfains avait été réservée par la municipalité. Ils sont déclarés biens nationaux/ maisons nationales, le couvent des Capucins pour faire l école des garçons et le couvent des Génovéfains pour servir de presbytère. 66 \ SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 / 67

36 En réalité, très peu de temps après, la municipalité décide de s installer dans le couvent et d en faire la maison commune. La mairie d alors (le musée actuel) reste à l abandon jusqu à l arrivée de Viollet-le-Duc en Conclusion : que penser de la Révolution à Saint-Antonin? En parcourant le dépouillement des archives fait par Georges Julien, on voit nettement qu à Saint-Antonin il n y a pas eu de violences, pas d affrontement marqué et que la ville a su, si ce n est suivre, du moins gérer la période révolutionnaire sans heurt notable. Or, on sait que les choses ne se sont pas déroulées ainsi partout, ni même dans la région ; sans parler de Montauban, ou de Villefranche, même à Caylus, tout près, il en a été fort différemment : ainsi 14 prêtres furent suspects (un seul à Saint-Antonin) et envoyés à Bordeaux. 57 citoyens ont été déclarés suspects au total contre deux seulement à Saint-Antonin : le curé Johany, puis le comte de Lastic qui a passé une année en prison. Mais il n était pas une figure contrerévolutionnaire puisqu il avait prêté serment, s est fait appeler citoyen. En fait, il est arrêté lorsque ses enfants émigrent. Sans doute, le calme qui a régné à Saint- Antonin s explique par l absence de foyer contre-révolutionnaire actif, contrairement à Caylus ou Caussade par exemple. Or la contre-révolution a été alimentée partout par le soutien à la religion catholique ; on peut donc penser qu ici la contre-réforme n avait pas pris en profondeur, son enracinement était resté superficiel et que les couvents créés au XVIIe siècle n avaient eu que peu d impact sur ce territoire attaché au protestantisme. En effet de nombreux procèsverbaux de police faits par la municipalité relatent qu après 1787 (Edit de tolérance) les déclarations d enfants sont plus nombreuses. Peut-être aussi le clergé régulier (dans les couvents, comme à Saint-Antonin) était-il plus ouvert aux idées libérales et que, du coup, il a accompagné le mouvement antireligieux de la Révolution. En effet, Saint-Antonin devait compter bon nombre de partisans de la Révolution : parmi les milieux aisés qui tenaient salon et débattaient des idées des Lumières, mais aussi dans le cadre d une loge maçonnique assez active. Or, dans ces loges, le clivage des ordres n existait plus, et, là aussi, il y avait infusion des idées des Lumières. Dans cette atmosphère propice aux nouvelles idées, les patriotes ont pu avancer tranquillement leurs idées ; avec souvent l appui de la mairie. Les patriotes actifs se retrouvaient dans une Société Populaire, sorte de club politique créé en province sur le modèle du club des Jacobins ; elle était composée de citoyens actifs (ceux qui payaient un certain montant d impôts). Cette société comptait sans doute des membres de poids puisque lorsqu elle a demandé le 1er novembre 1793 le changement de nom de la commune (15 jours seulement après le décret incitatif de la Convention, délai très court), la municipalité l a accepté immédiatement. Enfin, la dernière explication à cette absence de heurt et violence à Saint-Antonin tient sans doute à son isolement territorial : en effet le tribunal révolutionnaire siégeait à Rodez et sans doute la ville a fait en sorte de rester hors de vue de ce tribunal, en réglant les choses au fur et à mesure et en s adaptant aux nouveaux contextes successifs. [SAINT-ANTONIN-NOBLE-VAL] [REVO- LUTION] [1789] [MEZIERE LAURE] [JULIEN GEORGES] La prière du mendiant Malgré les aides apportées aux malheureux, la pauvreté, fin du XVIIIe siècle, début XIXe siècle, a conduit des familles à la mendicité. Jean Manie, né à Saint-Antonin en 1888, dans une famille très pauvre, raconte, dans son livre «Le Récupéré» comment sa mère et d autres femmes mendiaient : «Les femmes faisaient vivre la maisonnée de mendicité. Elles partaient à deux, de bon matin, dans les campagnes, les communes voisines : Le Bosc, Fenayrols, Ste Sabine, Cazals tous les hameaux, un panier sous le bras. Devant chaque maison elles récitaient un notre Père et un Je vous salue. La porte s ouvrait, laissait apparaître une brave femme qui donnait un morceau de pain à chacune. Amb de castagnas et de rufols Engraissam totes nostres porcs E nautres fasem diferentament Fasem amb de farina e de bren Crompèrem de patanons Per saber s eran plan bons Anguèrem sul puèch d Escarts Per saber s éran plan cars Que s aviam sachut cossi eran Ne seriam pas anats tantes quèrre Daissem los autres coma son Qu amb ço nostre n avèm plan pro Caldrià poder téner Caldrià poder téner Georges Cosnier Quand elles étaient bien connues, comme Mélie, qui avait beaucoup d enfants, on leur donnait souvent un morceau de lard pour faire la soupe, des pommes de terre, des haricots, des pois chiches, des figues ou des prunes sèches, un chou Répété tous les deux ou trois jours, à la fin de la semaine, ils avaient assez de pain et de légumes» C étaient surtout des mères de famille qui mendiaient. Mais il y avait aussi des hommes qui, pour certains, avaient fait de la mendicité, leur activité principale! L un d eux, né à Varen en 1850 et très connu sous le surnom de Cuieta, n était pas un mendiant comme les autres. Beaucoup lui reconnaissaient une âme d artiste. Il ne se contentait pas de mendier. Souvent, il chantait ou se déguisait. Il se présentait chaque fois bien habillé, toujours soucieux de son élégance. Généralement, les gens lui ouvraient la porte et le faisaient entrer. Il ne récitait pas une prière mais disait un texte en occitan : Avec des chataîgnes et des épluchures Nous engraissons tous nos porcs Et nous autres faisons differemment Nous faisons avec de la farine et du son Nous avons acheté des pommes de terre Pour savoir si elles étaient bien bonnes Nous sommes allés sur la colline des Escarts Pour savoir si elles étaient bien chères Que si nous avions su comment elles étaient Nous ne serions pas allés en chercher autant Laissons les autres comme ils sont Chez nous nous en avons bien assez Mais il faudrait pouvoir tenir Faudrait pouvoir tenir 68 \ SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 / 69

37 Puis il enchaînait en citant les surnoms (escais) des habitants des villages où il quêtait (liste limitée aux villages de notre région) : Ivronhas de puèg la Roca Ivrognes de Puy la Roque Bavards de Sètfonts Orgueilleux de Septfonts Capgrosses de Casals Grosses têtes de Cazals Picats de l ègla de Sant Antonin Piqués de l aigle de Saint-Antonin Vormoses de Fenairols Morveux de Fenayrols Encloscats d Arnac Mangeurs de cerises d Arnac Pe(s)olhoses de Varen Pouilleux de Varen Malunits de Vrufuèlh Mal unis de Verfeil Salsaires de la guèpia Mangeurs de sauce de la Guèpie Penja truèjas de Najac Pendeurs de truie de Najac Plaijaires de Castanet Plaideurs de Castanet Mecoses de Saint Projet Morveux de Saint Projet Bufanèblas de Montels Chasses brouillard de Montels Cocuts de Parisot Cocus de Parisot Chaudelaires de Cordoas Fabricants d échaudés de Cordes Tapa cuols de las Cabanas Tapes cul des Cabanes Pescaires del Riols Pêcheurs du Riols Estuflaires de Cailutz Siffleurs de Cailutz Manja calhada de la Fouillada Mangeurs de caillé de la Fouillade Brave mond de pertot Brave monde de partout Aital siatz! Ainsi soyez! Les habitants de chaque village avaient un surnom commun. Dans son livre : Les enfants du bagne (Etude sur les maisons de redressement du Sud-Ouest), Marie Rouanet en explique les origines : «Dans tout le Languedoc, comme dans bien des provinces, les habitants de tel ou tel lieu sont collectivement désignés par un surnom, un sobriquet. Cette identité leur a été imposée par les autres villages, les plus voisins souvent. Rarement, ceux qui les portent en sont satisfaits, car ils expriment toujours un jugement critique ou moqueur et aucun des habitants n en est excepté. On y fait remarquer l accent, le costume, le choix religieux, le milieu naturel, la misère, l avarice, les femmes peu sérieuses, donc les cocus On y évoque un point d histoire locale, vague ou obscur. Très fréquemment on rit de la bêtise du village voisin. En traitant ainsi les voisins en bloc on conjurait ses propres craintes.» [ETHNOGRAPHIE] [COSNIER GEORGES] 70 \ SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 INVENTAIRE DES BIENS DE LA PAROISSE DE SAINT-ANTONIN 26 janvier 1906 l État frappe à la porte de l église Dominique Perchet Après le vote de la loi de séparation des Églises et de l État en décembre 1905, l État lance début 1906 l inventaire des biens du clergé dans les édifices cultuels de France/1. Des affrontements violents ont eu lieu dans les régions les plus catholiques de France. Mais à Saint- Antonin, l inventaire conduit à la demande de l État par le receveur des Domaines s est déroulé dans un climat que l on pourrait qualifier de cohabitation musclée. Le document permet de voir comme se sont passés ces quelques jours, 26 janvier- 1er février, les relations tendues entre le curé, les membres de la Fabrique/2 et l État, représenté par Édouard Escande. Il permet de voir par le menu, ce qu est le patrimoine d une paroisse dans un bourg rural important, puisque l inventaire n omet rien, du maître-autel à l épée du Suisse, de l orgue Puget à la clochette de l enfant de chœur. Enfin, en élargissant le champ de vision, il nous plonge dans le grand psychodrame national de la Querelle des inventaires. L hostilité de l Église Le Vatican, par le pape Pie X et ses encycliques, a dénoncé avec force la modification de la loi française voulue par le Bloc des gauches, que l opposition appelle péjorativement les Blocards. Mais le clergé en France n était L inventaire nous a été communiqué par la mairie de Saint -Antonin qui l avait demandé aux Archives départementales. Nous les remercions. Le texte dans ce bulletin est un résumé et nous nous excusons auprès de nos lecteurs. Les documents et leurs transcriptions intégrales demandant une pagination trop longue pour cette revue, nous invitons les personnes intéressées à se reporter à notre site web : l inventaire numérisé, les reproductions de journaux, une abondante iconographie, sont disponibles par téléchargement Lire et télécharger au format pdf le texte complet de l étude et les reproductions des pages d inventaire : sur savsa.net. [INVENTAIRE LOI 1905][SÉPARATION ÉGLISE-ETAT] [SAINT-ANTONIN-NOBLE-VAL] [PERCHET DOMINIQUE] [SERVANAC] [SAINTE-SABINE] [LE BOSC] [FIARD MGR] SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 / 71

38 Le contexte État du mobilier en février 2017 (les valeurs sont en francs 1905) La loi concernant la séparation des Églises et de l État est adoptée le 9 décembre 1905 à l initiative du député républicain-socialiste Aristide Briand, qui prend parti en faveur d une laïcité sans excès. Elle est avant tout un acte fondateur dans l affrontement violent qui a opposé deux conceptions sur la place des Églises dans la société française pendant presque vingt-cinq ans. Elle remplace le régime du concordat de 1801, qui est toujours en vigueur en Alsace-Moselle pour des raisons historiques (les élus alsaciens en faisaient une des trois conditions d acceptation de leur rattachement à la France en 1919, sans quoi ils demandaient un référendum, que la France ne pouvait prendre le risque de perdre après une guerre si meurtrière). Elle fut complétée en 1924 par l autorisation des associations diocésaines, qui permit de régulariser la situation du culte catholique. L orgue Puget : F Chaire noyer sculpté 5 personnages sculptés (apôtres) surmontée d un clocheton : F pas au départ sur une ligne aussi dure. Au début de l année 1905 pourtant, malgré des réserves, la majorité des évêques, les notables laïcs, les catholiques libéraux penchaient pour l acceptation des associations cultuelles, comme en témoignent les nombreux articles que les Semaine religieuse consacrent à leur analyse. Deux raisons jouent alors en faveur de l acceptation des associations cultuelles : tout d abord, celles-ci représentent le seul moyen pour l Église de conserver ses biens matériels ; ensuite, la majorité des catholiques veut éviter une opposition au gouvernement qui pourrait aller jusqu à la guerre civile. Les catholiques français apparaissent résignés devant l inéluctabilité de la séparation, et désireux d un divorce «à l amiable». 1/ Le ministre répond à un député : «En regard de ce chiffre insuffisant de 500 agents disponibles, nous trouvons un nombre total d environ 38,300 établissements à inventorier : - fabriques, ; menses curiales possédant des biens, 2,086 ; archevêchés, chapitres, grands et petits séminaires, 541 ; communautés Israélites, 105 ; conseils presbytéraux, 692. À vrai dire, l inventaire de la plupart de ces établissements ne demandera que quelques heures ; mais il faut tenir compte des déplacements qui seront nécessaires pour procéder à ces opérations» Mémorial des percepteurs et des receveurs des communes, hospices [s.n.] (Paris) Publications périodiques Paul Dupont (Paris) (Gallica- BNF) 2/ La fabrique, au sein d une communauté paroissiale catholique, désigne un ensemble de «décideurs» (clercs et laïcs) nommés pour assurer la responsabilité de la collecte et l administration des fonds et revenus À Meaux, l évêque lui-même semble avoir prévu la constitution de ces associations dans le diocèse. Mgr de Briey, évêque de Meaux, fut en effet un des deux seuls dignitaires à approuver le principe même de la séparation, lors de la première assemblée des évêques de France, au mois de mai 1906, en pleine querelle des inventaires /3. A. Briand qui, tout en gardant l esprit de la loi de 1905, met en place un compromis subtil : séparation mais en même temps, liberté des cultes, gestion des usages par les associations cultuelles et prise en charge du patrimoine cultuel par l État (les cathédrales) et les communes (les églises) ce qui équivaut une forte subvention des cultes. nécessaires à la construction puis l entretien des édifices religieux et du mobilier de la paroisse : église(s), chapelle(s), calvaire(s), argenterie, luminaire(s), ornement(s), etc. 3/ Mathilde Guilbaud, «La loi de séparation de 1905 ou l impossible rupture», Revue d histoire du XIXe siècle, , Religion, politique et culture au XIXe siècle, [En ligne], mis en ligne le 19 juin URL : org/document627.html. 72 \ SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 Saint-Joseph et Simon Stock (carme anglais) et son scapulaire. Stations du chemin de croix et statues en plâtre : Vierge et Sacré-Cœur >>> Vêtement du Suisse (photo de 1901 prise à l occasion de la bénédiction de la Vierge de Lourdes à St-Antonin) Valeur : 78, 50 F Un décor religieux beaucoup plus chargé qu aujourd hui Ce qu on voit aujourd hui est très différent des ambiances de 1905 Se reporter aux photographies d époque insérées dans le dossier en ligne. Un des confessionnaux : ligne 59 : 1 confessionnal bois sculpté, rideau au centre, 3 compartiments : 200 Ce qui reste des reliquaires : le tissu rouge, les médaillons ont disparu. (Ligne 52 : 1 reliquaire bois doré 0m40 X 0.70 X 0.70 contenant 4 médaillons : Ste Anastasie Ste Emerantia, Ste Victoire, Ste Valentine : 30 Un des deux lustres : valeur 200 pour les deux. SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 / 73

39 Le débat est fortement politisé : la tentative de rétablir la royauté avec Henri V le comte de Chambord - (en 1873) n est pas si éloignée que cela. Des textes publiés dans les différentes éditions des Semaine religieuse (Albi, Montauban ) s attaquent aux Francs- Maçons, aux protestants (accusés avec la loi de vouloir prendre l ascendant sur le catholicisme) L évêque de Montauban. S. G. Mgr Fiard (Voir pages suivantes son portrait) envisage - pas moins - la disparition de l église, du curé, des sacrements, de la religion. Mgr Fiard ajoute : ( ) Afin que cette préparation [des associations paroissiales] se fasse d une façon régulière et uniforme, MM. les curés devront procéder de la manière suivante : ils auront soin de faire exactement la visite de toutes les familles catholiques de leur paroisse. Là, dans un langage clair et précis, ils expliqueront aux membres de la famille les graves inconvénients de la loi qui se prépare. Ils leur feront bien comprendre que la responsabilité de la situation dans laquelle nous allons entrer ne saurait être imputée ni au clergé de France, ni au Souverain Pontife. Cette funeste séparation a été élaborée au sein des loges maçonniques, par d impies sectaires, dont tous les efforts tendent à détruire la religion dans notre patrie. Après ces explications, auxquelles la politique doit rester absolument étrangère, MM. les curés poseront les questions suivantes ( ) : 1 Après la séparation de l Église et de l État voulez-vous conserver dans votre paroisse un curé et l exercice du culte catholique, comme par le passé? 2 Voulez-vous que vos enfants reçoivent le baptême, soient instruits de la religion, fassent leur première communion, et que leur mariage soit béni et consacré par l Église? 3 Voulez-vous mourir sans sacrements, être enterrés sans cérémonies religieuses et sans prières, ni pour vous, ni pour vos défunts? 4 Enfin, voulez-vous abjurer la foi de vos pères, et vivre désormais comme des païens et des infidèles? (...) In Église d Albi : la semaine religieuse de l Archidiocèse d Albi : organe Église catholique. Diocèse (Albi). 13 janvier 1906 page Gallica - BNF La loi est votée : dans le Tarn-et-Garonne, les élus dans leur choix pour ou contre se sont partagés à égalité. La position des évêques pourrait être qualifiée de modérée au début de 1906 et se résumer ainsi : Ne pas s opposer à l inventaire mais refuser de participer. Dans leurs bulletins, les évêques se permettent de publier le texte de la loi pour que les prêtres la connaissent et ajoutent la circulaire relative aux inventaires. Mgr Fiard dans sa lettre du 25 novembre laisse cependant entendre que ceux qui ne soutiendraient pas assez fortement la foi («négligents») seraient dans l horreur de l apostasie. Le problème des tabernacles Des incidents, il y en a eu. Dans certains cas, l inventaire s est fait sous la protection de la force publique, l agent recenseur étant accueilli par des manifestants violents ou obligé de se faire ouvrir les portes de l édifice (l opposition parlementaire emploie le mot de «crochetage» qui renvoie au monde de la délinquance). La presse s est emparée de ces faits 74 \ SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 divers (il y a eu mort L Illustration. n Les Inventaires dans La Haute-Loire ; Le Petit Journal, supplément illustré du 18 mars 1906 n 800. d homme et le Petit Journal, toujours prompt à mettre en valeur ce qui fait sensation, montre cette image où l agent chargé de l inventaire est à terre, parapluie et porte-documents en déroute. Ce qui a mis le feu aux poudres est une phrase de l instruction du 2 février 1906 aux agents des Domaines : «les agents chargés de l inventaire demanderont l ouverture des tabernacles». La Droite parlementaire et tous les milieux conservateurs s emparent de cette phrase et dénoncent un sacrilège, une atteinte au sacré puisque le tabernacle contient le Saint-Sacrement, l hostie consacrée, c està-dire, selon la doctrine de la transsubstantiation, le corps du Christ. La protestation-type Monsieur Escande, envoyé pour l inventaire, «fait son compte rendu : Nous étant rendu à la sacristie de l Église de St Antonin, nous y avons trouvé assemblés Monsieur le curé de la paroisse entouré de ses deux vicaires et les membres du conseil de Fabrique. Nous avons alors fait connaître la mission dont nous étions investis, et aussitôt M. le curé nous a lu la protestation suivante dont il nous a demandé l insertion en tête du procès-verbal.» «Protestation à l occasion de l inventaire prescrit par la loi du 9 xbre [décembre] 1905 «Monsieur Escande, receveur des Domaines à St Antonin «par ordre de Monseigneur l Évêque, en son nom et en notre qualité de gardiens et administrateurs des biens de l Église de St Antonin, «nous, Ludovic Valet, curé, et nous Victor Vaissières et Marcellin Fieuzal, délégués du conseil de Fabrique de cette paroisse, déclarons ne pouvoir ni ne vouloir coopérer à l inventaire dont vous êtes chargé, tant que le Souverain Pontife, à qui seul appartient la disposition et administration des biens ecclésiastiques, ne nous y a pas autorisés. «En conséquence, nous protestons contre cette mesure et contre tout ce qui dans cette opération est contraire à nos droits et aurait pour effet de les méconnaître, violer ou amoindrir, de nous dépouiller de biens qui sont la propriété de l Église, et notamment de ceux qui sont grevés de fondations, charges, et affectations pieuses ou charitables, nous réservant de faire valoir nos droits en temps et lieu. «Nous faisons les réserves les plus expresses et les plus formelles, tant au sujet de la propriété des biens inventoriés, que de la description et estimation qui en sera faite, ou de l attribution ultérieure. «Avant de vous laisser inventorier dans mon église, dans cette église dont je suis toujours le gardien jaloux et fier, de nouveau, Monsieur, je proteste et avec moi tout mon conseil de fabrique contre l inventaire que vous avez à faire. «Je proteste au nom de tous ceux et ils sont nombreux qui par des oblations très volontaires et bien généreuses, nous ont permis d orner et de rendre vraiment belle la maison de Dieu. «Nos vases sacrés, nos ornements, nos tableaux, nos statues représentent la piété de nos pères et la nôtre, et ils disent qu à St Antonin aujourd hui comme hier on est et on sera chrétien. «Bon sang ne saurait mentir. «Fiers de notre devise, nous sommes toujours forts comme le chêne et durs comme le roc pour la défense de Dieu et de son Église. «Oui, nous protestons tous contre l inventaire que vous avez à faire et ni les uns ni les autres nous n y prêterons la main. Aussi est-ce en témoins attristés et silencieux que nous vous accompagnerons, Messieurs les fabriciens et moi. «Nous demandons l insertion textuelle de cette déclaration et protestation au procèsverbal de l inventaire. À St Antonin, le 22 janvier 1906, les membres du conseil de Fabrique L. Valet, Bose,» Fieuzal, Vaissières, Delpech, Mathet, signés. SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 / 75

40 PORTRAIT Mgr Fiard (Adolphe Josué Frédéric) est né en 1821, ordonné prêtre en 1845 et consacré évêque en Comme tous les prélats, il a une devise : In cruce spes (l espoir dans la croix). Il décédera en 1908 à l âge de 86 ans. Source : htm# Adolphe Fiard dont les qualifications élogieuses ne manquent pas, est défini comme étant un prêtre zélé et dévoué, aux manières affables, mais digne et noble, aux vues larges et élevées, à la parole élégante et facile. Il devient évêque de Montauban le 18 septembre 1881, ordonné évêque le 25 janvier Son épiscopat montalbanais ne fut pas facile. Dès les premières lois de la Troisième République, Monseigneur Fiard tient un discours ferme, néanmoins trop rare. Ses interventions sont très modérées, toutefois, quelques combats sont pour lui source d une plus grande communication, comme la fermeture des congrégations, ou la fin de l enseignement du catéchisme dans les écoles. Le 1er janvier 1905, Mgr Fiard (qui signe Adolphe) récupère la totale maîtrise du bulletin du diocèse, avec le concours du chanoine Daux, historien, devenu vicaire-général et auteur d Histoire de l Église de Montauban (1886). Dès février, ils créent une nouvelle chronique intitulée «Autour de la séparation», rapportant les nombreuses oppositions organisées en France, mais également à Rome. Toujours appuyés par des textes très documentés, comme des articles de journaux, des extraits de débats tenus à l assemblée, la publication des lois nouvelles Ces données soigneusement choisies ont pour but d éclairer les paroissiens sur la situation nationale. Dans une lettre épiscopale du 1er avril (quasiment la seule pour cette année), l évêque de Montauban montre son profond désaccord à ce «funeste projet», il n accuse pas la laïcité de la République, mais vise directement les Républicains, qu il juge responsables et approuve les actes de résistances entrepris entre autres, par la jeunesse catholique du diocèse «N en doutons pas, N.T.C.F à mesure que nos chrétiennes populations, comprendront mieux l iniquité et la folie des projets dont on les menace, leur amour de la religion se réveillera ; et sans hésiter, elles se feront un devoir d employer tous les moyens légitimes pour en empêcher la réalisation». Suite à l adoption officielle de la loi de séparation des Églises et de l État le 9 décembre 1905, Adolphe Fiard commence alors à muscler ses discours, se montrant très actif et multipliant les lettres épiscopales. Il ne se résoudra pas aisément aux inventaires, puisque lui-même chassé de la cathédrale de Montauban en 1906, il s emportera, considérant que l Église catholique est dépossédée [épisode illustré par Damblans*]. Il lui sera parfois reproché d avoir agi trop tard. Il semble que le prélat était convaincu que les lois de laïcisations n aboutiraient pas à une séparation si franche, estimant que le Pape aurait une aura plus importante permettant de faire obstruction à ce projet. La fin de son épiscopat ne fut pas plus douce, puisqu un scandale familial va l éclabousser et le décrédibiliser auprès de Rome. Son secrétaire général (abbé) renoncera à ses vœux pour épouser la propre nièce de Mgr Fiard. Dès lors, lui sera imposé comme coadjuteur M. Marty [qui sera futur évêque de Montauban**]. L évêque se plaint alors de cette nomination, le diocèse jugeant M. Marty de «terrifiant». Rome répondra alors de manière très ironique «Vous n avez même pas su choisir votre secrétaire ; comment pourriez-vous choisir votre coadjuteur?». Monseigneur Fiard décède le 10 janvier 1908 et ses obsèques sont célébrées à la cathédrale de Montauban le 14 janvier Il est inhumé dans le grand chœur de la cathédrale. * Voir : Damblans ** Mgr Marty, comme d autres prélats à la même époque, sera un fervent militant des thèses dont il fait l éloge, exposées dans «La Mission Divine de la France» signé du Marquis de la Franquerie (1926), avec cette phrase qui le résume : «Dieu, la France et le Roi» et en conclusion : «Le plus grand des châtiments : la République». Nous remercions Clémence Vieuille pour ces informations tirées de ses recherches en cours qui nous permettent de mieux cerner la personnalité de l évêque qui jouait un rôle hiérarchique très fort comme en témoigne la lettre type que tous les curés opposeront aux agents chargés de l inventaire. Saint-Antonin : un défi pour Édouard Escande Les inventaires commencent au début de Envoyé par le préfet du département, ce fonctionnaire doit en peu de temps faire un inventaire de biens très variés et, plus difficile, leur donner une valeur. Le patrimoine d une église, d une fabrique comprend des choses banales (des chaises, un harmonium ) mais également des pièces peu courantes : un thabor, un habit de suisse (avec son épée), un antependium Ce qui fait dire à la chambre des députés que la personne la mieux placée pour cette mission serait un sacristain! Même s il est pratiquant ce que nous ne pouvons savoir - le receveur ne peut connaître tous les objets, leur fonction, leur valeur. Un député, interpellant le ministre, disait : «Il est très difficile aux agents des domaines de savoir ce que valent les choses ; en tout cas, à quoi bon estimer les immeubles? Comment estimera-t-on Notre-Dame de Paris, par exemple?». Seul face aux membres de la fabrique qui assistent, passifs, le receveur fait sa liste et met des chiffres en face. Sont-ils réalistes? Difficile à dire. L administration avait laissé la faculté au curé et au conseil de la fabrique de contester, discuter : mais cet échange n a pas eu lieu. À chaque étape, c est un refus et au final, l inventaire terminé, E. Escande conclut : Le présent inventaire et le classement qu il comporte sont établis tous droits et moyens de l État et des parties réservés. MM. le curé et membres du conseil de Fabrique, requis par nous de déclarer qu à leur connaissance il n existe pas d autres biens susceptibles d être inventoriés que ceux portés au présent procès-verbal, ont refusé de faire cette déclaration. En conséquence nous avons clos le présent inventaire contenant quatorze rôles, le premier février 1906 à quatre heures du soir et après lecture faite, nous l avons signé seul, les comparants ayant refusé de le revêtir de leur signature. Édouard Escande Autre difficulté qui fait écho à la remarque du député sur le prix de Notre-Dame-de-Paris, Escande met, en face de la description de l église, un chiffre : 7085 F. 1 À Église paroissiale de St Antonin [nous avons essayé de respecter les formulations de les termes savants signalés par le signe * sont explicités autant que possible en notes] Cette église bâtie en 1863 sur l emplacement de l ancienne église et sur les parcelles de terrain acquises à la même époque sous les n s 607 et 608 G sous L moulon* G ; n s 581, \ SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 / 77

41 sous L moulon G, le tout d une contenance d environ 14a 17 pouvant être évalué quant au sol seulement à raison de 5 F le mq soit pour l ensemble F. Le receveur (dont nous ne savons pas s il a reçu des instructions de méthode, ce qui est probable) ne peut évaluer la valeur de l édifice. Mais il part du principe que le bâtiment et ses annexes (sacristie, presbytère) occupent un terrain dont on sait le prix. Si l église était détruite, à combien pourrait-on vendre les 1417 m2 : 5 F du m2 soit francs. Solution habile qui permet d échapper à tout débat sur la valeur esthétique, patrimoniale, sacrée, d un lieu de culte, d autant qu il n a jamais été question de vendre mais d inventorier avant de mettre à disposition à l Église. Enfin, comment Escande résout la difficulté du tabernacle? L instruction du 2 février (se faire ouvrir le tabernacle) est donnée alors que l inventaire à Saint-Antonin est terminé. Les débats parlementaires rapportés par le Mémorial des Percepteurs (voir infra) sont publiés le 31 janvier : notre receveur ne peut donc les connaître. À cette époque, les déclarations diverses étaient prudentes et modérées ; pas question de violence. 4/ Moulon : en urbanisme, le terme moulon désigne un ensemble de maisons voisines les unes des autres (par leurs maisons (bâtiment) aussi bien que par leurs jardins). Les limites du moulon sont données par les rues qui le séparent des autres moulons ou d autres structures construites ou non. En occitan, molon signifie «tas», «accumulation». Les évêques répercutent les mêmes instructions : accueillir, répondre aux questions, mais pas plus. C est important : car le tabernacle est fermé. L ouvrir, c est agir, participer. L évêché d Albi est formel : En aucun cas, MM. les Curés ne se prêteront à l ouverture du tabernacle où est renfermé le Saint-Sacrement. Les Agents chargés de l inventaire devront demander à MM. les Curés ou aux prêtres présents à l opération l ouverture des tabernacles. Nous voulons bien croire qu il n y a dans cette invitation qu une inadvertance ou une erreur de rédaction, puisque MM. les Curés ne sont pas tenus d assister à l inventaire et qu ils n y assisteront, en tout cas, qu en qualité de témoins. À Saint-Antonin, dès le début de l inventaire, la question est posée. On lit ces lignes dans le document officiel : Avant de quitter le sanctuaire, nous avons demandé à M. le curé l ouverture du tabernacle. Après s être refusé, il nous a déclaré que le tabernacle contenait un ciboire d une valeur de 50 F. L inventaire à Saint-Antonin est terminé le 1er février, avant l instruction aux agents à propos des tabernacles. La polémique sur ce point précis n est pas encore lancée : c est donc par un compromis que la question est réglée, apparemment sans acrimonie, sans incident. Quel patrimoine? Comment se présente ce document? A. Dès la page 2, E. Escande fait état de la protestation de l Église qui a demandé qu elle soit reprise dans le document officiel. B. Des listes en trois colonnes : une numérotation de 1 à 235 pour le chapitre Ier, une description et une valeur en francs (voir sur le site web les pages et les transcriptions). Le chapitre II intitulé «Biens de l État, des Départements et des communes dont la Fabrique n a que la jouissance» ne comprend que 14 lignes mais c est là que sont décrits l église, le maître-autel, les autels, les stalles, les fonts baptismaux, les bénitiers, les grilles en fer forgé, les 5 cloches et le presbytère. L église et les immeubles par destination (autels ) sont évalués à F, le total du chapitre II est estimé à F ; le presby- tère faisait déjà partie des biens communaux, inclus dans l immeuble qui contient en outre la mairie et la caserne de gendarmerie. C. À la fin, le document se termine par ces remarques : MM. l abbé Valet, curé de St Antonin et Victor Vaissières, sus-nommés, requis par nous de déclarer qu à leur connaissance il n existe pas d autres biens susceptibles d être inventoriés que ceux portés au présent procès-verbal, ont refusé de faire cette déclaration. En conséquence nous avons clos le présent inventaire contenant deux rôles, le vingt-trois février 1906 à deux heures et demie du soir et, après lecture faite, nous l avons signé seul, les comparants ayant refusé de le revêtir de leur signature. Édouard Escande Observation d ordre général. La valeur du ciboire contenu dans le tabernacle a été indiquée par M. le curé de St Antonin. Tous les autres objets ont été estimés par le receveur des Domaines seul. M. le curé a produit : 1 : deux factures de Miquel, menuisier à St Antonin, du 31 Xbre [décembre] 1899 et 1er mars 1904, pour divers travaux à l Église de St Antonin montant à 950 F = : 1 facture de la veuve Laclède (?) marchande de tissus à St Antonin pour fournitures, satinette, mousseline, andrinoples (1er mars 1905) : : 2 factures de Plagaven, mécanicien, à St Antonin des 15 février 1899 et 10 janvier 1904 pour fournitures d appareils acétylène, pose, tuyaux, lustres, etc , = 4 212,62 4 : reçu de Brousses Romain, chaisier à St Antonin pour prix acompte de 380 chaises dont 230 livrées au 1er janvier 1905 : Le présent inventaire et le classement qu il comporte sont établis tous droits et moyens de l État et des parties réservés. MM. le curé et membres du conseil de Fabrique, requis par nous de déclarer qu à leur connaissance il n existe pas d autres biens susceptibles d être inventoriés que ceux portés au présent procès-verbal, ont refusé de faire cette déclaration. En conséquence nous avons clos le présent inventaire contenant quatorze rôles, le premier février 1906 à quatre heures du soir et après lecture faite, nous l avons signé seul, les comparants ayant refusé de le revêtir de leur signature. Édouard Escande L inventaire a porté sur l église de Saint-Antonin : les autres biens cultuels dans la commune comme Servanac, le Bosc de la Calm, Sainte- Sabine font l objet d autres inventaires (voir pages suivantes). Pour donner un repère, rappelons que le salaire annuel d un ouvrier de l industrie, à cette époque, oscillait entre et F Le salaire journalier était de 8 à 10 francs. L indemnité de repas accordée à des auxiliaires qui auraient pu accompagner les receveurs a été fixée à 2,50 F par jour. Qu est-ce qui a de la valeur dans cet inventaire? Le chapitre I qui s intéresse au mobilier arrive à un total de ,50 F et le chapitre II (l immobilier dont l église F) F. Les biens dont la valeur dépasse 500 francs ne sont pas légion. Globalement, le patrimoine de l église de Saint-Antonin est fait de nombreuses pièces très modestes : on n y trouve pas de trésor, de richesses. Un évêque avait averti : les vases précieux dans les tabernacles ont été volés depuis longtemps Que nous dit l inventaire? Focalisons-nous sur deux points : le décor, l ornement d une part, les objets de culte d autre part. Deux points importants car les cérémonies religieuses se déroulent avec un certain sens de la pompe : comme le dit le curé dans sa lettre de protestation : «Nos vases sacrés, nos ornements, 78 \ SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 / 79

42 Les inventaires du Bosc de Lacalm, de Sainte-Sabine et Servanac Difficile de passer sous silence les inventaires réalisés en février 1906 dans les différentes paroisses du doyenné autour de Saint-Antonin. Nous ne ferons pas une présentation détaillée, renvoyant le lecteur aux pièces rédigées par les agents des Domaines et publiées sur notre site web. La Croix du Tarn-et-Garonne - 4 février 1906 : fin de l article consacré à l inventaire du Bosc - la première partie reprend la lettre lue par le curé (source : AD 82) Inventaire de l Église du Bosc de Lacalm 5 février 1906 L inventaire, comme le souligne la Croix du Tarn-et-Garonne (le 4 février 1906), ne s est pas déroulé aussi facilement qu à Saint-Antonin. Le receveur a travaillé pendant que les fidèles récitaient le chapelet ; puis ont fait le chemin de la croix. M. Escande était accompagné de deux gendarmes, envoyés par le maire pour faire appliquer la «loi perfide et spoliatrice de Capéran et Cie». Le total de l inventaire (chapitre I, 106 lignes) est de : 4 118,25 F La particularité de cette église tient à son histoire. La commune de Saint-Antonin avait accepté en 1849 la création d une église, d une cure, d un cimetière à condition expresse que tous les frais soient pris en charge par les habitants du Bosc. E. Escande le rappelle en mettant dans le dossier une copie de la délibération ; le curé et les membres de la fabrique rappellent cette histoire pour dire que l État n a aucun droit sur ces biens : ( ) Vous n avez aucun droit sur eux. Aussi en notre qualité de gardiens et administrateurs des biens de l Église du Bosc de Lacalm et aussi par ordre de Mgr l Évêque, Nous, Irénée Lafon, Curé, et nous Mercié Pierre, Barrière Henri, Tranier Jean, Pierre, Miquel Barthelemy, Gautier Hippolyte, membres du Conseil de fabrique de cette paroisse, déclarons ne pouvoir ni ne vouloir coopérer à l inventaire dont vous êtes chargés, tant que le Souverain Pontife à qui seul appartient la disposition et administration des biens ecclésiastiques ne nous y aura pas autorisés. (...) Nous faisons les réserves toutes spéciales pour les meubles ou ornements qu ont été mis à la disposition de l Église et qui restent la propriété des personnes qui les ont achetées et que la fabrique n a ni payés ni régulièrement acceptés. Voici la liste de ses (sic) objets (...) Nous demandons l insertion textuelle de cette déclaration et protestation au procèsverbal de l inventaire. Fait au Bosc de Lacalm le 5 février 1906 Lafau, curé H. Gautier Tranié, J. Pierre Barrière Mercié P. Miquel By. 80 \ SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 Sainte-Sabine - 14 février 1906 Le receveur a été accueilli par le curé et les délégués du conseil de fabrique qui ont lu la lettre de protestation que l on retrouve dans l inventaire. «Messieurs Par ordre de Monseigneur l Évêque de Montauban en son nom et en notre qualité de gardien et administrateurs de biens de l Église de Sainte-Sabine, nous, Calixte Arnaud, curé et nous Cabarès et Bourguet délégués du Conseil de Fabrique de cette paroisse, déclarons ne pouvoir ni ne vouloir coopérer à l inventaire dont vous êtes chargés, tant que le Souverain Pontife à qui seul appartient la disposition et administration des biens ecclésiastiques ne nous y aura pas autorisés. (...) Nous demandons l insertion textuelle de cette déclaration et protestation au procèsverbal de cet inventaire. À Sainte-Sabine, le 14 février 1896 Arnaud, curé Bourguet Cabarès. Servanac - 5 et 6 mars 1906 À la date du 5 mars, il existe un formulaire imprimé fait pour gérer les inventaires, ce qui n est pas le cas pour les premiers (Saint-Antonin, Sainte-Sabine). L État s est organisé! Comme partout, l agent (M. Jubert, percepteur à Saint-Antonin) est accueilli par la lecture de la lettre rédigée sur le modèle diffusé par l Évêché. Par ordre de Monseigneur l Évêque de Montauban, en son nom et en notre qualité de gardien et administrateurs de biens de l Église de Servanac, nous, Henri Élie Joseph Sendier, prêtre desservant ladite église et nous Romain Vonorgues (?) Pierre Vergnet, Jean Cladel, Romain Vonorgues (?) de Valade, et Jean Delrieu, composant le Conseil de Fabrique de cette paroisse, déclarons ne pouvoir ni ne vouloir coopérer à l inventaire dont vous êtes chargé, aujourd hui surtout où Notre St Père le Pape s est prononcé sur la loi de séparation de l Église et de l État. En conséquence, nous protestons contre cette mesure (...) Servanac, le cinq mars mil neuf cent six Signatures du curé et des membres du conseil de fabrique. Les biens (116 lignes) sont estimés à 1470,35 F L inventaire note l origine des statues, du chemin de croix, de lustres, indiquant les noms de famille des propriétaires. «Sur notre réquisition, MM Sendier, Vonorgues, (deux), Verguet, Clarel et Debrieu ont déclaré qu à leur connaissance, il n existe pas d autres biens susceptibles d être inventoriés que ceux portés au présent procès-verbal. En conséquence, nous avons clos le présent inventaire contenant huit rôles sans renvois ni mots rayés le cinq mars à quatre heures du soir et après lecture faite, nous l avons signé seul, les comparants ayant refusé de le revêtir de leur signature. Jubert. SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 / 81

43 nos tableaux, nos statues représentent la piété de nos pères et la nôtre, et ils disent qu à St Antonin aujourd hui comme hier on est et on sera chrétien». Après l inventaire Même si la hiérarchie refuse tout compromis, il faut bien vivre et trouver un terrain d entente, fût-il tacite. Dès le 24 mars 1906, Mgr Fiard lance une souscription pour subvenir aux besoins du culte. C est le «denier du culte» qui remplace les contributions de l État et des communes. En même temps, il publie un document de 4 pages, inséré dans le bulletin, modèle pour la gestion comptable de la paroisse (voir dans le document en ligne). En avril, le Bulletin prend parti dans le débat politique en invitant les catholiques à voter pour les candidats qui défendent les intérêts de l Église et de la religion. À la même période, la Croix du Tarn-et-Garonne s engage dans la même voie mais plus directement. avec une affiche électorale en faveur d Henri Delbreil ( ) qui a siégé avec les monarchistes de 1882 à 1891 et qui a été zouave pontifical. Le conseil municipal de Saint-Antonin, qui jusque-là n a pas évoqué officiellement la loi de 1905 et les inventaires, se manifeste le 1er juillet 1906 : «Suppression du budget des cultes : 817 F.» «Le conseil décide conformément à la loi du 9 Xbre 1905 que la part de la commune provenant de ladite suppression sera affectée au paiement de diverses dépenses que le conseil va créer ci après. «Le conseil décide que ce déficit (1 080,05) pourra être facilement comblé par l économie qui sera faite sur l exercice 1906 provenant des binages /5, du traitement des vicaires, de la subvention au Conseil presbytéral, laquelle s élèvera au chiffre de F.» Dans un souci d apaisement, le gouvernement de Clemenceau (qui avait suspendu le processus des inventaires - il en restait après les incidents de la mi-1906) fait voter la loi du 2 janvier 1907 laissant les édifices nécessaires à l exercice du culte à la disposition des fidèles et des ministres du culte, à défaut d associations cultuelles, qui peuvent être remplacées par des associations formées en application de la loi de La loi de 1907 parue, le conseil municipal débat le 10 février de la question des presbytères à Saint-Antonin et Servanac. Faute d associations cultuelles, les biens de Sainte-Sabine, le Bosc et Lamandine (qui dépendait de Saint-Antonin avant d être dans la commune de Caylus) sont juridiquement sous séquestre. Cependant le culte continue. À Saint-Antonin, la location est fixée à 150 F par an pour un bail de trois ans, avec ce commentaire «le preneur fait les réparations et l entretien et paie l impôt». À Servanac, le loyer est fixé à 25 F pour cause de délabrement (A Lamandine, en 1908, le loyer sera du même montant). À partir de 1907, la charge de l entretien des églises qui incombe désormais aux communes depuis la loi de 1905 s invite dans la politique municipale. Le 25 août, sont décidés des travaux pour l église d Aliguières : F pour un mur. Puis le 4 juin 1908, réparation de l église de Saint-Antonin et du Bosc/6. 5/ Binage : en théorie, le prêtre dit la messe une fois par jour. Le binage (bi = deux) est une pratique tolérée (il existe même le verbe «triner» : dire trois messes), même si elle n est pas normale compte tenu de l unité du sacrifice eucharistique : dire d autres messes le même jour peut se faire à cause du manque de prêtres. (Source : Dom Robert Le Gall Dictionnaire de Liturgie - Éditions CLD). La question entre dans un autre champ : celui de l argent comme en témoigne la délibération du conseil municipal de Saint-Antonin qui rétrospectivement signale avoir payé avant 1906 des binages. Le droit canon interdisant de se faire payer les messes supplémentaires, est-ce une façon de financer l église en prenant en charge ces messes? Clemenceau s efforce de calmer le jeu ; («Nous trouvons que la question de savoir si l on comptera ou ne comptera pas des chandeliers dans une église ne vaut pas une vie humaine»). Mais la France s est coupée en deux, dans une atmosphère de guerre civile. La Croix du Tarn-et-Garonne s en prend régulièrement à Capéran, le député qu elle traite de faussaire. [Capéran, maire de Montauban, est député après une victoire douteuse sur le député bonapartiste Adrien Prax-Paris /7. La presse nationale attaque les ministres du Bloc des Gauches (qualifié de «régime abject» par la droite) et les présidents du Conseil, particulièrement Combes. En , les «une» de la Croix du Tarn-et-Garonne sont éloquentes : l Anarchie, le vol des biens d église, la guerre civile La presse républicaine est moins violente, elle soutient la loi et les inventaires. Dans les éditions de La Dépêche, du Républicain du Tarn-et-Garonne, sont relatés les épisodes les plus marquants (par les incidents) des inventaires : les relater leur permet de mettre en évidence les excès des opposants à la loi. Conclusion L inventaire à Saint-Antonin s est bien passé. Il faut certainement y voir un effet de calendrier. Le raidissement du clergé est visible à partir de février après une période de flottement, dans l attente de la parole papale. Au Bosc, le 5 février, c est autour du patrimoine de la Fabrique, des dons des fidèles que se crispe le débat ; le 14 février, on lit «ordre de l évêque» dans la lettre du curé de Sainte-Sabine. Puis à Servanac, le 5 mars, s ajoute à cet ordre une autre raison «aujourd hui surtout 6/ Archives municipales - Saint-Antonin - registre des délibérations municipales : années 1905 à 1910) 7/ voix contre ; le préfet Abraham Schrameck est soupçonné d avoir pesé pour faire élire Capéran (source Wikipédia)] où Notre St Père le Pape s est prononcé sur la loi de séparation de l Église et de l État.». Un peu partout, autour de Saint-Antonin (Féneyrols, Caussade, Montauban ) des incidents plus ou moins violents sont relatés. Cela n ira pas jusqu aux graves affrontements constatés ailleurs en France. Des figures locales émergent : Escande, Jubert, chargés des inventaires, les curés et les marguilliers À distance, l évêque, Mgr Fiard, placé entre le sabre (l État) et le goupillon (son clergé, ses fidèles) joue à la fois de la légalité (diffuser les textes, organiser le denier du culte, une comptabilité) et de la résistance passive. Plus loin encore, Pie X bloque toute tentative de conciliation alors que certains évêques étaient partisans du compromis (matérialisé par les associations cultuelles). Pour finir, redonnons la parole aux agents, percepteurs et receveurs, en charge d une mission délicate. On ne s étonnera pas de voir dans leur revue professionnelle la transcription des débats qui les aident à comprendre ce qu ils doivent faire : on s amusera de la chanson irrespectueuse qu ils éditent début 1906, manière de prendre quelque distance par rapport à une crise où ils sont les fantassins de la République. J ai l œil poché, mais c est égal, J L AI FAIT, MON INVENTAIRE. On a chahuté comme au bal : C est la faute au Saint-Père. L plus chouett de tout ça, C est qu à c t endroit-là, Chacun chante la sienne, E.t l on voit combien C est beau, nom d un chien, LA CHARITÉ CHRÉTIENNE! (Strophe finale de la chanson - voir en ligne le document intégral) Dominique Perchet 82 \ SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 / 83

44 Correspondance inédite de Pierre Bayrou Michel Ferrer Le patrimoine rural de notre région : que lire? Thierry Le Roy J effectuais mon service militaire quand, le 2 septembre 1965, j écrivais à Pierre Bayrou depuis le Quartier Doumerc, à Montauban. Comme je connaissais le personnage et sa notoriété, et comme il était par ailleurs mon modèle, je le craignais. Aussi je m adressais à lui sous mon pseudonyme de l époque : Helmic Rerfer du Noble-Val, pour lui poser diverses questions dont les réponses alors me faisaient besoin. Il me répondit tout de suite, sur papier à lettres au format de l époque, de couleur jaune or à en-tête, illustré d une bergerie dessinée par lui-même à la plume. Ne me connaissant pas, il m appelle Monsieur. Dans les correspondances qui suivront, il m appellera mon cher «Rerfer», puis enfin mon cher Ferrer. Saint-Antonin-Noble-Val, le 6 septembre 1965 C est très volontiers, cher Monsieur, que je réponds à votre lettre, dont les termes traduisent, avec une sincérité bien touchante, des sentiments qui vous honorent : en particulier, votre désir votre besoin plutôt de vous informer exactement de tout ce qui peut vous intéresser ou vous émouvoir. Je comprends que la rencontre de ce mot «élation» vous ait un peu gêné. Il s agit en effet d un néologisme dont j aurais mieux fait de me dispenser. Sans doute, au moment où je l ai écrit, ai-je senti que les synonymes qui se présentaient pour traduire mon sentiment étaient trop forts, et donc faux : comme «enthousiasme», ou bien «exultation», «ivresse», etc. Mais j aurais dû préférer l excès à l affectation : car ce mot «élation», emprunté de l anglais, n a pas encore (et c est dommage) acquis droit de cité dans notre langue. J avais tout à fait oublié d ailleurs qu il ait pu m arriver de faire usage d un mot pareil séduisant certes, parce qu il exprime une nuance fine et juste, - mais décidément un peu bien «précieuse». Il est bien certain que c est un autre mot, joliment français celui-là, que j aurais dû employer : et ce mot est «allégresse», dont la première syllabe, vous le sentez bien, traduit, par son élasticité bondissante, l élan joyeux d une brusque émotion. En ce qui touche les hommes les grands hommes dont vous citez les noms : J. H. Fabre est le grand entomologiste et le grand écrivain des «Souvenirs entomologiques» - «l Homère des insectes» comme on l a justement appelé. Antonin Perbosc est le grand poète d oc, mort à Montauban il y a peu d années et qui est tenu, unanimement comme le plus grand des disciples de Frédéric Mistral. Henri Pourrat, mort lui aussi il y a deux ou trois ans, est le grand écrivain à qui nous devons «Gaspard des Montagnes» surtout (qui va «passer à l écran» d ailleurs, cet hiver). Il n a jamais quitté sa ville d Ambert, dans le Puy-de-Dôme. Et mon admiration pour lui ne va pas seulement à son talent, mais à la dignité de sa vie, à l exemple qu il a donné, lui qui n a jamais sollicité personne, jamais flagorné, jamais organisé autour de son œuvre le moindre tapage de publicité. Comme Jean Rostand, il est et restera, pour tout écrivain digne de ce nom, un modèle, un exemple l incarnation d un idéal humain. L «Escolo carcinolo» enfin, est un groupement local de félibres c est-à-dire d écrivains et de poètes qui ont fait le rêve après Mistral de Provence de redonner à la langue d oc, si riche et si belle jadis, son pouvoir d expression, - d expression de ce que notre humanité a de plus profond, de plus délicat, de plus beau. Merci, cher Monsieur, pour les termes amicaux de votre lettre. Croyez-moi bien sympathiquement vôtre. Pierre Bayrou Extrait de : Pierre Bayrou la passion d Anglars, inédit. [BAYROU PIERRE] [FERRER MICHEL] Il faut reconnaître que l intérêt de notre «société savante» pour le patrimoine de Saint-Antonin et de sa région a longtemps privilégié l habitat urbain, et, bien entendu, les monuments les plus emblématiques de nos bourgs comme la maison Romane. Nos derniers bulletins, y compris celui-ci, ont naturellement fait grand cas de la thèse de l historienne Cécile Rivals sur l histoire de l urbanisme Saint-Antoninois, et beaucoup de place à des articles sur la maison romane. Pourtant, cela fait un moment que, dans notre région, le patrimoine rural est étudié, sinon toujours reconnu. Les recherches effectuées depuis plusieurs années pour le compte du «Pré-Inventaire» à l intérieur de l ancien canton de Saint-Antonin ont permis, dans les années , de mettre en évidence les richesses de l habitat rural encore présent, aussi bien sur un plan quantitatif que qualitatif. On parle là, aussi bien de l habitat proprement dit, des demeures traditionnelles, que de tout ce patrimoine en pierres sèches, gariottes et cabanes, puits et citernes, pigeonniers ou murets, à la restauration desquels se vouent, depuis longtemps déjà, des associations comme l APICQ ou Maisons Paysannes de France. La protection légale de ce patrimoine est encore mal assurée. Nous avons, sur une partie du territoire de la commune de Saint-Antonin, depuis 2008, le régime des ZPPAUP (désormais «sites patrimoniaux remarquables»), qui soumet toute transformation de l aspect du bâti à un avis (simple) de l ABF. Mais cela ne couvre pas même tous les hameaux de la commune, ni, a fortiori, du reste du canton. Et on a vu, lors de l élaboration récente du plan d urbanisme intercommunal de notre communauté de communes, que la liste du patrimoine rural protégé que nous avions proposée n a pas résisté longtemps aux inquiétudes des propriétaires de bâtiments d exploitation agricole. C est pourquoi notre association, sur la proposition, il faut le dire, de Gino Pessotto, a pris en 2017 l initiative d une nouvelle activité offerte à ses adhérents, tendant à faire mieux connaître ce patrimoine, et à montrer que chacun peut, à son niveau, participer à sa sauvegarde. Commencé dans le hameau de Tabarly le 14 octobre 2017, ce programme de visites-découvertes et d initiation se poursuit en 2018 dans le hameau de Sainte-Sabine (avril), puis au Bosc (juin). Pour accompagner cette nouvelle activité, nous voulons aussi répondre à la curiosité technique et historique de nos adhérents, par des conférences et des conseils de lecture. En juillet 2018, Patricia Aleyrangue, du Service régional de l Inventaire (équipe du 84 \ SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 / 85

45 Pays Midi-Quercy, basée à Caylus), présentera l histoire et l architecture d une maison paysanne traditionnelle emblématique de notre territoire, conférence dont nous publierons le texte dans le bulletin de Aujourd hui, nous voulons, en outre, signaler les articles et publications les plus accessibles à ceux qui voudraient approfondir leurs connaissances du patrimoine rural de notre région. 1) Pour la connaissance des hameaux, au moins de ceux de Saint-Antonin, il faut se reporter aux recherches effectuées par l équipe de l Inventaire du Pays Midi-Quercy, publiées en 2010 dans la collection «Patrimoine Midi-Pyrénées» sous le titre «Saint-Antonin- Noble-Val, ville et hameaux» (disponible à la librairie de Saint-Antonin). Y sont particulièrement décrits et analysés, outre l habitat isolé des campagnes, quatre des hameaux de la commune (qui en compte plus de 20!) : Servanac, Tabarly, Sainte-Sabine et Gautier. Avec cette publication, on a voulu, précisément, compléter pour le patrimoine rural l exposé du travail d inventaire patrimonial, initialement concentré dans notre canton sur le bâti plus urbain (inventaire des richesses artistiques du canton, 1992). 2) Pour mieux connaître le patrimoine en pierres sèches le plus répandu le long de nos sentiers, les murets, on peut se reporter à un article de Michel Ferrer paru dans notre bulletin de 1999, déjà : «Sauvegarde des murets de pierre sèche», illustré (voir page suivante) par l exemple un peu exceptionnel des hauts murets, restaurés, rapiécés ou pansés par leur propriétaire, le long de l ancienne route des diligences de Saint-Antonin à Puylaroque, entre Raynal et Tarrau. L auteur ouvrait son article dans ces termes : «Jadis, sur les causses, le nécessaire épierrage des sols avant tout travail de la terre à facilité la construction de murets de pierres sèches, utilisés pour clôturer les champs, parquer les bêtes ou limiter les chemins et les propriétés. «Autour de Saint-Antonin ou la pierre abonde, il n est pas un endroit où l on ne rencontre ce genre de clôture ou de limite. Il est celles qui ont souffert du temps et sont crevées de brèches, et celles dont une partie a été volontairement rasée sur quelques mètres, afin d ouvrir un passage aux engins d aujourd hui. «Amassées sans liant, les pierres semblent avoir été disposées de façon aléatoire. Pourtant, en y regardant bien, d aucuns voient qu elles ont été choisies, disposées et placées au mieux, ce qui explique la pérennité de ces murets tout gris, mouchetés de lichen d ombre. Cela révèle le sens de l équilibre et l art de l assemblage des paysans - des bergers et des bouviers le plus souvent - qui patiemment les dressèrent.» On peut consulter cet article sur notre site savsa.net. On peut aussi se procurer le guide illustré, réalisé par Gino Pessotto qu il distribue aux participants à nos ateliers de visite et initiation. 3) «L architecture des garriottes sur le causse de Saint-Antonin» est le titre d un article de Jean-Claude Fau paru dans le bulletin de la Société Archéologique et Historique de Tarn-et-Garonne (SAHTG) de 1975 (p. 11), consultable sur le site de cette société (Source Gallica-bnf.fr), mais aussi accessible sur notre site (savsa.net). On connaît «ces cabanes circulaires, coiffées d une toiture conique et bâties en pierres sèches, à l exclusion de tout autre matériau». On en trouve dans tous les pays calcaires du monde méditerranéen, mais particulièrement sur les causses du sud-ouest du massif central. Jean-Claude Fau en a fait le repérage lorsque l Inventaire des cantons de Caylus et Saint- Antonin a révélé leur nombre important ici. Son article nous éclaire sur l étymologie de l appellation «garriotte», dominante ici. Puis, il en circonscrit le temps (qui le fait remonter au néolithique) et l espace (architecture du Quercy, mais qui se rattache au bassin occidental de la Méditerranée). Un temps sans limite? Les garriottes sont, pour la plupart, sans âge, non millésimées à la différence des maisons, et le plus souvent dépourvues d indices stylistiques qui permettraient de les dater. Et pourtant, ce temps a passé : «la dernière garriotte s est bâtie sur le causse il y a une centaine d années», écrivaitil en 1975, et elles sont pratiquement toutes abandonnées. Dans l espace, c est la géologie, la pierre calcaire, qui commande : «les plus fortes densités se rencontrent à l intérieur du triangle Septfonds - La Capelle-Livron - Saint-Antonin», à l ouest de la Bonnette. L article n est pas avare de descriptions : de l implantation, des murs, des toits, illustrées par des photos d un puits-gariotte près de Servanac, d un poulailler-garriotte à Tabarly, d un pigeonnier-garriotte près de Raynal. Aussi bien Jean-Claude Fau a inventorié les fonctions : jamais d habitat permanent (pas de trace de foyer, ni de cheminée), mais des usages agricoles liés souvent à la bergerie, adaptables aussi à la volaille. On passe ainsi à l étude des pigeonniers, et aux extensions de la technique des garriottes à d autres usages : fours à pain, citernes et puits couverts Les garriottes qu on voit aujourd hui ont survécu à ces usages, et sont devenues les témoins d une civilisation ancienne mais encore proche, qu on peut qualifier de «lithique». 4) L année suivante (1976), le même Jean- Claude Fau poursuivait son enquête architecturale en passant des garriottes aux «maisons rurales traditionnelles de la région de Saint-Antonin» (bulletin SAHTG, 1976, p 57). Il franchissait en même temps un degré dans l enthousiasme sur la richesse de notre habitat rural : «on ne rencontre que rarement une telle concentration de demeures paysannes traditionnelles ; et il ne semble pas exagéré d affirmer que ces maisons atteignent une beauté et une plénitude dont il existe peu d équivalents». Son étude oppose - mais est-ce évident aujourd hui aux visiteurs ou aux habitants? - la «maison élémentaire» à la «maison à balet». Matériaux, agencement, ouvertures, la maison élémentaire, de village ou isolée, se reconnaît aisément ; mais elle a moins résisté à l épreuve du temps que la maison à balet. Cette dernière s en distingue par des préoccupations de confort et d ordre esthétique, qui faisaient de sa maison un objet de fierté pour son propriétaire. Ce dernier gravait souvent sur le linteau de la porte, à côté de l année d achèvement, ses nom et prénom. Traductions architecturales : la distinction étage/rez-de-chaussée ; l orientation au midi ou au levant de 86 \ SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 / 87

46 la façade principale ; l accès au logis de l étage par un escalier extérieur débouchant sur le «balet», palier ouvert, simple perron ou véritable «loggia» à l italienne ; la présence d un pigeonnier, marque d aisance, soit situé dans l angle sud-est sous l avancée du toit (avec la «randière» pour l envol des pigeons et pour leur protection contre les rongeurs), soit constitué en tourelle, soit enfin, dans les fermes les plus cossues, érigé en bâtiment isolé. Allez voir à Servanac, aux Aliguières, à Gouvern, à Cambayrac, au Caussaviel Sur ces maisons jamais stéréotypées - avec pourtant le calcaire comme unique matériau (jusqu à l arrivée de la tuile canal), on apprend le vocabulaire des techniques de construction ; on apprend les évolutions qui font par exemple que les linteaux, cintrés au XVIIIe siècle, deviennent droits au XIXe ; qu on trouve encore des fenêtres à meneaux datant du XVIIIe siècle Et toute une page sur le décor sculpté ou gravé de la porte d entrée. Maison de maître à Montpalach Pourtant, comme les garriottes, ces maisons rurales, même «à balet», échappent selon Jean-Claude Fau à toute classification artistique. C est peut-être ce qui les oppose, sur la période d environ deux siècles dont on a vraiment la trace, à l habitat urbain des bourgs de la région, Saint-Antonin mais aussi bien Parisot, Varen ou Verfeil, où l architecture - parfois plus ancienne - est tributaire du tracé des rues, pas libre de l orientation des maisons, recourt à d autres matériaux, briques ou colombages. Jean-Claude Fau a identifié, grâce aux Inventaires, plus de 80 de ces maisons rurales, à découvrir sur le causse, et jusque vers le Ségalat à l Est. Bibliographie Christian Lassure, «Les cabanes en pierres sèches de France», et «La pierre sèche, mode d emploi. Préparer son chantier. Édifier un mur. Construire une cabane. Remonter un mur de soutènement» Dans le Tarn-et-Garonne : André Gaubert, «Habitat traditionnel paysan en haut et bas Quercy», et «Vivre en Quercy. Maisons paysannes et patrimoine rural» Dans le Lot : Revue Quercy Recherche, articles de J.-L. Obereiner Dans le Pays Midi Quercy, livret sur les murets en pierre sèche À Saint-Antonin : outre la bibliographie des articles de Jean-Claude Fau, voir dans la dernière édition du guide des sentiers de randonnée de la SAVSA, le développement sur le patrimoine rural. [ARCHITECTURE] [CABANE] [FAU JEAN- CLAUDE] [GARIOTTE] [LE ROY THIERRY] [MURET] [PATRIMOINE RURAL] Photo Gino Pessetto La fin de l usine L usine de Lexos de la société des Ciments du Sud Ouest devenue Ciments Lafarge, a vécu sa transformation pour changement du procédé en voie humide à celui en voie sèche en Ce fut une réussite. L usine, dont la capacité a été encore augmentée en 1982, était la plus performante et rentable de la société. Sa fermeture dans les années quatrevingt-dix relève d une stratégie industrielle complexe à l échelle du territoire français. En résumé, pour faire face aux importations de ciments depuis les côtes turques, grecques, espagnoles, sur le littoral français, et en dissuader les opérateurs animés par le prix de vente attractif en France, il faut abaisser ce prix. Ceci ne doit pas entraîner une baisse de la marge industrielle des opérations, et nécessite de fermer des sites pour réduire les frais fixes de l activité. Les clients des usines fermées sont repris par les autres sites du dispositif industriel. Pour Ciments Lafarge et le sud-ouest, les sites concernés sont La Couronne (près d Angoulême), Martres au sud-ouest de Toulouse, et Lexos. Des études menées, il ressort que Lexos, vu sa situation géographique, ne peut reprendre les clients de Toulouse si on ferme Martres, alors que cette dernière reprend facilement la zone sud et sud-ouest du marché de Lexos. Et La Couronne reprend le marché nord et nord-ouest de Lexos. de Lexos Un responsable du site industriel de Lexos dans les années soixante-dix Cette «évidence» industrielle, en tout cas telle que la situation a été jugée à l époque, ne peut satisfaire les populations locales concernées par la fermeture d un établissement dont l importance économique et sociale est certaine. Les intérêts en jeu, pour l industriel et pour la population et ses représentants, sont radicalement opposés et peu conciliables. La société des Ciments Lafarge, pour atténuer les effets dévastateurs de la fermeture de Lexos, a procédé avec méthode. Le timing a été particulièrement étendu. Tout le personnel de la société s est vu proposer une solution à son problème personnel. Sur les bassins d emploi concernés, celui de Montauban et celui d Albi, deux antennes ont été implantées, dotées de personnel et de moyens financiers, en vue de créer plus d emplois que la fermeture en détruisait. Ce n est pas, bien sûr, poste pour poste. Il a ainsi été créé des milliers d emplois stables, cohérents. Le site de l usine a été particulièrement réaménagé et soigné. La carrière a été talutée et boisée. Les bâtiments et équipements industriels ont été intégralement éliminés. Seuls sont restés, à la demande de la municipalité, les bureaux et deux bâtiments offrant un potentiel. L un a été converti en site de traitement de déchets locaux. [LEXOS] [CIMENTERIE] [FOUR À CHAUX] [PATRIMOINE INDUSTRIEL] 88 \ SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 / 89

47 Cimenterie de Lexos : historique 1864 : Chaux Soulé (fabrication de chaux agricole et de bouillie bordelaise) 1906 : Pigasse & Cie : création avec les usines de Cardalou, de Damiatte, de Bruniquel, de Ranteils-Bousquet, de Saint-Antonin, de Lavazière, de Marssac, de Ranteils-Thermes et du Ségala d un comptoir de vente en commun : «Société des chaux et ciments d Albi, de l Aude et du Tarn-et-Garonne» 1925 : devient Chaux et Ciments Lavazière & Lexos, et construction du four n 1 (50 mètres) 1929 : Achat de la Société nouvelle des plâtres de Fitou (Aude) 1933 : construction du four n 2 (80 mètres) 1936 : construction de la plâtrière moderne «la madeleine» à Fitou : mise en service du concasseur de 250 CV Drago 1951 : Mise en service broyeur cuit 860 CV. Fermeture de la plâtrière de Fitou 1955 : mise en service du broyeur à pâte de CV 1957 : construction du silo à ciment de tonnes 1958 : construction du four A (135 mètres) et arrêt des fours 1 & : construction de l atelier charbon du four A 1961 : construction du hall de pré-homogénéisation 1962 : mise en service du pont-roulant, nouveau broyeur à pâte de CV 1963 : mise en service broyeur cuit de CV 1964 : premier dépoussiéreur électrostatique 1965 : construction des quatre silos ciment de tonnes 1966 : rachat par les Ciments du Sud-Ouest, construction du four B (135 mètres) 1968 : agrandissement de l atelier pré-homogénéisation 1976 : passage du procédé voie humide en voie sèche avec transformation du four B (Creusot-Loire) 1977 : rachat par les Ciments Lafarge 1981 : nouvel atelier charbon 1985 : nouveau broyeur cuit 1991 : agrandissement de la pré-homogénéisation 1994 : arrêt du four B et transformation en station de broyage du clinker 1997 : arrêt du broyage du clinker et maintien d un dépôt avec ensachage 1999 : fermeture définitive. Marques : Ciment «Gallus» Ciment «Super Gallus» Chaux «Marnac» Chaux «Thermes» Capacité de production : 1926 : tonnes/an 1938 : tonnes/an 1957 : tonnes/an 1960 : tonnes/an 1966 : tonnes/an 1977 : tonnes/an 1985 : tonnes/an 1991 : tonnes/an Roger Beaumont le chantre de Brousses nous a quittés Michel Ferrer Né à Paris en 1934, Roger Beaumont est arrivé à Brousses-les-Antibels vers la fin des années quatrevingt. Qui était-il? Comme beaucoup de jeunes gens de son âge, il «fait» l Algérie, en revient sain et sauf, se marie avec Jacqueline qui lui donne une fille. Pour nourrir sa famille, il exerce la profession de VRP. Puis, les années s accumulant, il éprouve un ras-le-bol envers «cette région parisienne d où l on aimerait s échapper». C est pourquoi, à l approche de la retraite, son couple part à la recherche d un lieu où vivre sereinement, loin du remue-ménage. Il découvre Saint-Antonin-Noble-Val. Il achète une vieille demeure à Brousses-les-Antibel, ce hameau sauvage si cher à Émile Pouvillon. Le couple restaure le bâtiment et en fait un havre de paix. Très vite, Roger se rapproche de la Société des Amis du Vieux Saint-Antonin. Il est membre adhérent de l association dès 1987 alors qu il demeure encore à Maisons-Alfort, dans le Val-de-Marne. Les travaux de restauration achevés, Roger et Jacqueline, maintenant retraités, s installent définitivement à Brousses. Aussitôt, lui, l ancien adepte des auberges de jeunesse, s implique franchement dans la Société des Amis du Vieux Saint-Antonin. Le 14 août 1994, il est élu membre du Conseil d administration en même temps qu il devient membre bienfaiteur. Roger, qui a toujours aimé «pousser» la chansonnette, s inscrit à la chorale dirigée par Jacqueline Pourtet, puis par Mary Charles. Il se joint aussi au groupe des randonnées pédestres dont il devient, après Jacques Billon, le responsable dévoué. C est sous sa direction qu est remise en état la Font Daurada (1997), qu est débroussaillé le pigeonnier de Nibouzou (1999), que d autres chemins sont ouverts ou sécurisés (dont l escalier de cristal). Et voilà que sur le tard de sa vie, inspiré sans doute par les sites et le bon air du causse, il s intéresse à la poésie. Il courtise assidûment la muse et publie, avec l aide et le concours de Michel Ferrer, deux recueils : «Évasions» (Le Capharnaüm éditeur, Préface de Michel Ferrer) et «Dans l ombre et la lumière» (Le Capharnaüm éd Préface d Olivier Demazet), recueils au travers desquels on découvre un poète de l humour. Fier de son entrée en littérature, Roger Beaumont adhère à la Compagnie des Écrivains de Tarn-et-Garonne dont il est un membre assidu. En mai 2008, Michel Ferrer lui confie l animation des soirées «Poésie en partage», qu il vient de créer au Capharnaüm. Il s en occupe fidèlement et avec enthousiasme durant dix ans, autant dire jusqu à son dernier souffle. Entre-temps, il distrait hebdomadairement, avec ses chansons préférées et ses poèmes, les pensionnaires de la maison de retraite de Saint-Antonin. Toujours membre bienfaiteur de la Société des Amis du Vieux Saint-Antonin, il décède à l hôpital de Montauban le lundi soir 6 novembre. Saint-Antonin-Noble-Val a perdu l un de ses plus sincères amoureux. [BEAUMONT ROGER] [FERRER MICHEL] 90 \ SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 / 91

48 GENEVIÈVE BONNEFOI UNE MÉMOIRE POUR L AVENIR Le 20 février dernier, à l âge de quatre-vingt-seize ans, s éteignait à Paris Geneviève Bonnefoi. Longtemps j entendrai le bruit de ses pas : fermes les talons frappant les dalles de la galerie du logis abbatial quand elle se rendait chaque matin à son bureau, s y installant comme on passe à table, gourmande. Ferme résonnance qui traduisait la pugnacité de celle que les familiers appelaient la Mère abbesse laquelle, durant des décennies, les restaurations à peine achevées, voua le monument à l art contemporain. Outre sa propre collection, avec le soutien de l association qu elle avait créée, elle montait des expositions qui, la période estivale venue, proposaient au visiteur l expression intensément persuasive d artistes engagés dans une voie qui ne correspondait pas toujours aux sensibilités de l époque, œuvres dont les voûtes de l abbatiale réfractaient l originale présence comme jadis ces mêmes voûtes faisaient écho au plain-chant dont elles conservent Jean-Pierre Colle Administrateur de Beaulieu de 1993 à 2008 la minérale mémoire. Ce n était pas seulement l histoire qui importait à Geneviève Bonnefoi mais davantage ce qui était de nature à s inscrire dans cette histoire et, d une certaine manière, la fabriquer, la composer, la prolonger à partir d éléments tangibles inhérents à la quête du collectionneur dont la vocation, à savoir la passion, fut partagée avec Pierre Brache, son mari. La vaste cuisine, son principal lieu de vie, présentait de prime abord un désordre organisé qui échappe à la narration. De l accumulation d objets hétéroclites, de leur place dans l espace, se dégageait une atmosphère unique. Souvent en fin d après-midi, elle m invitait sous la tonnelle qu un violent orage balaya par la suite, à goûter le whisky dont elle était friande. Avec aujourd hui le regret de ne l avoir pas enregistrée, je recueillais les souvenirs qu elle égrenait au fil de la conversation s y révélant ce qui conforta ses dispositions, ses goûts, ses choix. Née à Paris en 1921, délaissée par un père velléitaire, artiste par intermittence, lui fut dissimulée la mort prématurée de sa mère. L éducation de l enfant incomba d abord à de sévères religieuses puis à une tante qu elle chérissait, propriétaire d un hôtel dans le quartier de la Madeleine. Durant la guerre l occupant réquisitionna partiellement l établissement : s y croisaient officiers allemands et industriels en quête de bonnes fortunes vis-à-vis desquels la jeune fille devenue eut à se protéger : «C est ainsi que je pris en horreur l armée, l argent, le luxe ; cela me forgea le caractère et je tenais la dragée haute à ces hommes dont la politesse cauteleuse m horrifiait.» Une fois obtenu son brevet élémentaire l adolescente ne poursuivit pas au-delà des études que l époque n encourageait pas : les jeunes filles devaient se former à devenir de bonnes ménagères. Or ceci ne correspondait pas à de plus ambitieuses aspirations. Douée d un goût inné pour l art, Geneviève Bonnefoi commença par fréquenter les galeries qui, dès 1941 et durant l immédiat aprèsguerre, imposaient les peintres dont la plupart s y comptant quelques transfuges qui avaient fui les totalitarismes, rompaient avec toutes les formes connues jusqu alors. À l occasion de l exposition qu il avait organisée à la galerie Babylone, Charles Estienne, dans un article de France-Observateur, fut le premier à employer en 1952 le terme de Nouvelle École de Paris à propos d une génération d artistes naissante, tempéraments rebelles qui contestaient tant le mercantilisme ambiant que l ordre moral émergent. En 1988, Geneviève Bonnefoi publiera Les années fertiles, ouvrage exhaustif qui, de 1940 à 1960, retrace le parcours d un mouvement dont les signatures au fil du temps ont gagné en prestige. Certaines figurent en bonne place dans la collection de Beaulieu. Autodidacte, certes, ne cachant pas ses préventions à l égard d analyses par trop théoriques voire sélectives, Geneviève Bonnefoi se prévalait davantage des coups de cœur qu elle éprouvait en quittant un atelier et ainsi s attacher tant à la vie de l artiste qu à son travail pour en dégager la substance et en rendre compte dans ses premiers articles, exercice grâce auquel elle-même aiguisait un regard critique propre à susciter l intérêt du lecteur, a fortiori de l amateur. Sensible à la plume de cette jeune et tenace journaliste Henri Smadja, devenu propriétaire de Combat, lui ouvrit les colonnes d un quotidien qui avait vu le jour dans la clandestinité avec Pascal Pia et Albert Camus pour artisans. Excepté quelques plumes, Smadja ne rétribuait pas ses pigistes estimant que sa seule notoriété leur offrait un viatique qui n avait pas de prix! C est dans ce contexte qu elle rencontra Maurice Nadeau, grand résistant, écrivain et homme d édition qui l accueillit d abord à France-Observateur puis aux Lettres nouvelles, revue qu il avait fondée en Politiquement engagé avec tous ceux qui constituaient une élite intellectuelle progressiste, son influence fut déterminante pour Geneviève Bonnefoi dont l ancrage à gauche n a jamais failli. Le produit de ses articles, s ajoutant l aide apportée par son mari, permit d acquérir les premières œuvres qu ils devaient l un et l autre à la proximité entretenue avec les artistes : «Jusqu à nous endetter, emprunter à des amis ou acheter chez un galeriste complaisant une toile à tempérament! Nous n étions pas riches, c est pourquoi je n ai jamais voulu ni bijoux ni fourrures! Il a fallu attendre que la situation de Pierre [Brache] s améliore pour risquer ce que nous n avions pas encore osé.» En 1959, alors qu ils passaient des vacances à Najac, Geneviève Bonnefoi et Pierre Brache découvraient Beaulieu. Quelle ne fut pas leur émotion face au délabrement de ce bel ensemble cistercien où l impéritie de propriétaires successifs l avait conduit. Le monument était à vendre. La décision fut immédiate. Se dépossédant d une sculpture de Brancusi ils se portaient aussitôt acquéreurs de l abbaye afin d assurer coûte 92 \ SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 / 93

49 Vernissage de l exposition 2011 : «Un souffle venu d Asie» De gauche à droite : Geneviève André-Acquier, Brigitte Quilhot-Gesseaume et Geneviève Bonnefoi. Photographie communiquée par l Association culturelle de l abbaye de Beaulieu. que coûte sa sauvegarde : «Notre emballement l emportait sur la raison, c était de l inconscience. Nous n imaginions pas alors l ampleur du chantier auquel on s attaquait!» S improvisant quasi maître d œuvre durant ces dix premières années de restauration Geneviève Bonnefoi mobilisa toutes les compétences, ne négligea aucune démarche, frappa à des portes qui n étaient pas toujours les mieux disposées. J ai rappelé dans un article du bulletin précédent l effervescence qui, sous l impulsion d André Malraux, régnait au tout nouveau ministère de la Culture. Pierre Brache et Geneviève Bonnefoi, contrairement à certains mécènes, ne disposaient pas de fortune et leur énergie se serait rapidement épuisée si celle-ci n avait pas trouvé auprès des pouvoirs publics le soutien attendu. La création in situ en 1970 d un Centre d art contemporain fut le point d orgue de cette aventure afin de «présenter à un public vierge dans une vaste région où l art actuel était pratiquement inconnu, des œuvres qui, au début, le choqueraient peut-être mais l amèneraient peu à peu à réfléchir» et Geneviève Bonnefoi d ajouter : «Alors que Paris était saturé et blasé il me paraissait scandaleux que ce vaste public régional soit tenu à l écart de la création contemporaine.» En 1972 l Association culturelle de l abbaye de Beaulieu formalisait le travail accompli et à accomplir. Paul et Jacqueline Duchein, grands collectionneurs montalbanais, apportèrent à l initiative l adhésion qui ouvrirait le chemin d ateliers plus confidentiels. En 1979 Empreintes d un territoire fit appel à de plus jeunes créateurs implantés dans la région. Dans la même optique d initiation que celle conduite avec les arts plastiques, des concerts de musique expérimentale convoquèrent dès 1973 les talents novateurs de l IRCAM* puis, en 1981, dans la foulée du festival de danse qu Alain Marty, enfant du pays attaché à l opéra de Paris, dirigeait à Montauban, des spectacles qui s attachèrent un public enthousiaste. Pour sa part Élie Bories, vice-président du conseil général, figure incontournable de notre canton, favorisa la rencontre du couple avec Évelyne Baylet : «Ces gens que nous avons aidés au début» me confia-telle un soir à l issue d un concert donné à la Halle aux grains. Cette succincte tabula gratulatoria ne saurait ignorer, malgré les lourdes charges qui lui incombaient à l Assemblée en qualité de rapporteur du budget, la présence aux plus récents vernissages de Valérie Rabault, députée de notre circonscription. Quant aux préfets, à peine installés, ils se trouvaient immédiatement conviés, pour ne pas dire convoqués. Claudie Laik, la fidèle secrétaire de l association avait charge de préparer une documentation. Une fois déposé sur sa table jonchée de notes et de paperolles, Geneviève Bonnefoi pressait alors des deux mains le dossier, accompagnant le geste de sa voix de soprano : «Vous comprenez ma chère Claudie, ce sont les représentants de l État, ils doivent connaître Beaulieu et tout notre travail depuis tant d années!» Le ton était sans appel. En 1973, afin d assurer la pérennité d une entreprise qui avait mené de pair sauvegarde d un patrimoine et animation de celui-ci, Pierre Brache et Geneviève Bonnefoi, qui s étaient adjoint le regretté Dominique Roy, faisaient don à la Caisse nationale des monuments et des sites devenue Centre des monuments nationaux des bâtiments abbatiaux, des terres attenantes, et de leur collection. L établissement public, quoique soutenant nombre d actions, ne disposait pas encore des structures propres à gérer une collection voire à la présenter dans des conditions optimales, aussi l Association culturelle de l abbaye de Beaulieu, présidée par son initiatrice, en devenait la garante au même titre que ce fonds attaché à perpétuelle demeure devenait la pierre angulaire des expositions qui, jusqu à nos jours, impliquent ce subtil compromis sans lequel le monument nous renverrait au passé quand ses donateurs l ouvraient à l avenir. Pour ma part, inspiré par d autres modèles, j avais suggéré la possible mise en place d une résidence d artistes ; cela eût induit la redistribution d un espace que personnes n était alors prêt à concéder. Attentif aux volontés de Geneviève Bonnefoi s ajoutant les œuvres qu elle avait conservées à titre personnel, soucieux d y répondre, Philippe Bélaval, président du Centre des monuments nationaux, ouvrira le chantier nécessaire à l exposition permanente de la collection. Ce laborieux travail, qui a déjà fait l objet d une étude préliminaire, est confié à Benoît Grécourt, nouvel administrateur nommé en début d année. Ce n est donc pas une page d histoire qui s achève avec la disparition de Geneviève Bonnefoi mais le prolongement d un engagement de toute une vie, hommage auquel s associeront, je n en doute pas, celles et ceux qui au sein de l Association des Amis du vieux Saint- Antonin veillent sur les lieux policés par le temps, les travaux et les jours, dans l esprit tel que le formulait Saint-Exupéry : «Nous n héritons pas de la terre de nos ancêtres, nous l empruntons à nos enfants**.» La vision prospective de Geneviève Bonnefoi n en fait-elle pas désormais l enfant de Beaulieu? * IRCAM : Institut de recherche et coordination acoustique/musique, fondé en 1969 par Pierre Boulez. ** Antoine de Saint-Exupéry, Terre des hommes, Gallimard N.B. Je n ai ici cité ni noms d artistes, trop nombreux, ni titres d expositions. Il suffira de se reporter aux sites du Centre des monuments nationaux et de l Association culturelle de l abbaye de Beaulieu, mieux de se rendre à l abbaye à un quart d heure de route (via Espinas) pour s y documenter et, bien sûr, la visiter à partir du 1er avril. De nombreux catalogues sont disponibles au comptoir de vente de l association. Le monument est ouvert tous les jours, sauf le mardi, du 1er avril au 30 juin, du 1er septembre au 31 octobre ; tous les jours en juillet et août. Fermé le 1er mai. [BONNFOI GENEVIÈVE] [BEAULIEU] [COLLE JEAN-PIERRE] [GINALS] 94 \ SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018 / 95

50 Exposition photo à la mairie de Saint-Antonin Galup-Trutat, automne 2017 Petit à petit, les habitants de Saint- Antonin sont venus, portés par le bouche-à-oreille. Ceux de l été, comme ceux de toute l année, ou ceux qui sont simplement attachés à leur village d origine. L exposition de photos anciennes, d Eugène Trutat et d Amélie Galup, enfants du pays chacun à sa manière, s y prêtait : on pouvait y retrouver l ambiance du village, sa permanence et ce qui a changé depuis le XIXè siècle ; chacun a pu y retrouver sa rue, sa maison ou ce qu elle avait été ; tous ont pu voir la transformation des métiers, mais aussi des paysages, la progression de la forêt sur le Roc d Anglars par exemple, et la permanence des rivières et de leurs chaussées. Ces «retrouvailles» expliquent sans doute le nombre des photos exposées que les visiteurs ont voulu emporter à la fin de l exposition (70, sur 110 photos exposées), comme le nombre de catalogues vendus en librairie (plus de 200 à ce jour). Mais cette réussite, on la doit surtout au travail et à l inspiration du commissaire de l exposition, Gérard Grosborne : la sélection des clichés, parmi des fonds immenses et multiples ( clichés Trutat, à Toulouse ; clichés Galup, au ministère de la Culture à Paris) ; le soin apporté aux tirages, tous en haute définition ; l intelligence des rapprochements, discrets ou explicites, entre les deux artistes mis en scène dans les galeries et grandes salles de la mairie. Les Amis du vieux Saint-Antonin ont pris leur part du travail de sélection (Peter, Thierry), de l exhumation d anciennes expositions (Marthe, Claude), de l accrochage (Jean-Louis), de la réalisation et de la mise en page du catalogue (Claire, Dominique) catalogue dûment déposé et référencé -, de la réalisation des affiches (Jean- Michel), des invitations au vernissage (Philippe), ou du suivi budgétaire (Paule-Régine). Il n empêche, cette exposition restera l exposition de Gérard Grosborne. Thierry Le Roy Voir la vidéo de l exposition, 19 août-31 octobre 2017, sur le DVD encarté dans le présent bulletin (8 minutes). 96 \ SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINT-ANTONIN - BULLETIN 2018

51 Extraits des statuts Article premier : Il a été fondé, à Saint-Antonin, à la date du 1er mai 1943, une association dite : SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX SAINTANTONIN ET DE SA RÉGION EN ROUERGUE, QUERCY, ALBIGEOIS ; Elle se propose pour but principal la protection des sites et monuments. Mais, en raison même de son caractère, son action peut s étendre aux questions d histoire et d archéologie locales, de préhistoire, d iconographie et de tous autres faits documentaires et même littéraires se rapportant à l ancienne juridiction de Saint-Antonin et de sa région. Article deuxième : Ses moyens d action sont : 1 Des séances aussi fréquentes que possible comportant des entretiens sur des sujets d histoire locale dont il sera rendu compte dans un bulletin périodique lorsque les circonstances et les ressources de la société le permettront. 2 La publication d études sur le bulletin et des visites sur les lieux auxquels se rattachent des souvenirs de caractère historique ou archéologiques. 3 La création et le développement du groupe ou sections spécialisées ayant pour tâche la sensibilisation de nos concitoyens aux richesses archéologiques, ethnographiques et naturelles de notre ville et de sa région, dans le but d en assurer la sauvegarde, tout en participant effectivement à l animation culturelle locale. Ce 3 alinéa, adopté par l assemblée générale du 20 août 1978, a fait l objet d une déclaration réglementaire déposée par Georges Julien, Président de la Société des Amis du Vieux SaintAntonin de 1972 à 1985 (J.O. du 29 décembre 1978). Versez votre cotisation dès réception du Bulletin. Ainsi, vous ne l oublierez pas et vous nous aiderez. Un bordereau de paiement de cotisation figure au bas de la feuille de procuration jointe à ce bulletin. couverture_bulletin_ /04/ :27

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