RENFORCER LES COMMUNAUTÉS RURALES DU CANADA:

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1 RENFORCER LES COMMUNAUTÉS RURALES DU CANADA: Moins nombreux et plus âgés : Démographie et population Le milieu rural de la Saskatchewan à la croisée des chemins Un sommaire

2 Ce document a été produit dans le cadre de l initiative Renforcer les communautés rurales du Canada par le Dr. Bakhtiar Moazzami, pour le compte d Essential Skills Ontario et le Saskatchewan Literacy Network Les points de vue et les interprétations figurant dans la présente publication sont ceux de l auteur et ne représentent pas nécessairement ceux du gouvernement du Canada ou d Essential Skills Ontario ou le Saskatchewan Literacy Network.

3 CONTENU 1 INTRODUCTION 4 PARTIE I : LES TENDANCES DÉMOGRAPHIQUES EN SASKATCHEWAN 8 PARTIE II : TENDANCES DÉMOGRAPHIQUES ET SOCIOÉCONOMIQUES DANS LES RÉGIONS RURALES ET URBAINES EN SASKATCHEWAN 14 PARTIE III : PROJECTIONS DÉMOGRAPHIQUES POUR LES RÉGIONS RURALES ET URBAINES DE LA SASKATCHEWAN 15 CONCLUSION

4 INTRODUCTION Plusieurs communautés rurales de la Saskatchewan font face à d importants défis. Ce rapport analyse les données issues du recensement de 2001 et de l Enquête nationale auprès des ménages (ENM) de Ces données tracent le portrait d une ruralité qui en est à la croisée des chemins en Saskatchewan. La migration de sortie des jeunes, le vieillissement de la population, les faibles niveaux d instruction et le déclin substantiel et constant de la population rurale sont autant de facteurs de mauvais augure pour la santé économique des régions rurales de la Saskatchewan. Par surcroit, plusieurs municipalités ne comptent que quelques centaines de résidents et environ 150 villages et villes du sud de la province totalisent moins de 100 résidents. Pour certaines communautés et petites villes rurales et éloignées, le lent déclin vers la non-viabilité pointe nettement à l horizon. Il s agit de bien mauvaises nouvelles à la fois pour les régions rurales et urbaines de la Saskatchewan. Les petites communautés rurales et éloignées jouent un rôle primordial quant à l avenir économique de la province. Elles ont un apport considérable, que ce soit sur le plan de la valeur ajoutée en matière agricole et agroalimentaire, ou sur celui de l énergie, de la foresterie, des sciences de la vie et de la biomasse, de la fabrication ou des minéraux. Audelà de ces considérations économiques, la ruralité en Saskatchewan constitue un pan essentiel du tissu politique et culturel de la province. Cette étude soulève plusieurs constats importants, parmi lesquels : En dépit de l augmentation des taux de fécondité, la migration de sortie nette et les faibles taux d immigration ont eu pour conséquence de voir la part de la population de la Saskatchewan au Canada décliner constamment au cours des quatre-vingt dernières années. Au cours des quatre-vingt dernières années, la répartition de la population rurale-urbaine en Saskatchewan a complètement basculé : en 1931, 68 % de la population habitait les régions rurales, ce nombre atteignant 33 % en Les projections démographiques de 2011 à 2025 indiquent que la population rurale de la Saskatchewan poursuivra son déclin d environ 4 % pendant cette période. Les jeunes adultes en âge de travailler quittent les régions rurales, la plupart n y revenant jamais. La population en âge d activité maximale (20 à 44 ans) a diminué de 8,5 % entre 2001 et Il semble que plusieurs des jeunes en âge de travailler aient quitté pour entreprendre des études postsecondaires ou pour profiter d occasions d emploi dans les régions urbaines. Malgré l augmentation de la population immigrante en Saskatchewan entre 2001 et 2011 (44,4 %), environ 85,9 % de ces personnes habitent les régions urbaines. Cette étude, Moins nombreux et plus âgés : Démographie et population Le milieu rural de la Saskatchewan à la croisée des chemins, est la troisième d une série de rapports de recherche produits dans le cadre de Renforcer les communautés rurales du Canada. Il s agit d une initiative pluriannuelle financée par le Programme d apprentissage, d alphabétisation et d acquisition des compétences essentielles pour les adultes du gouvernement canadien, et en partie par la Feuille de route pour les langues officielles du Canada : Éducation, immigration, communautés. Ce projet présente une perspective détaillée des incidences du capital humain, à la fois sur les populations et sur la croissance économique dans les régions rurales, les petites villes et les communautés éloignées 1

5 du Canada. À l œuvre dans vingt-huit collectivités rurales de quatre provinces canadiennes (Colombie-Britannique, Terre-Neuve-et-Labrador, Ontario et Saskatchewan), l initiative se concentrera sur les approches et les cadres pouvant appuyer les communautés rurales du Canada dans leurs efforts visant à élaborer leurs propres plans stratégiques fondés sur le lieu, de sorte à traiter des questions entourant le capital humain et la croissance économique. L objectif premier de ce rapport consiste à analyser les changements démographiques passés, présents et futurs en Saskatchewan. Comptant 1,7 personne par kilomètre carré, la province affiche le deuxième plus faible taux de densité de population au Canada, n étant supplantée à ce chapitre que par Terre-Neuve-et-Labrador. On observe cependant plusieurs variations marquées selon les régions de la province. Par exemple, la densité est aussi faible que 0,1 dans les régions du nord et de moins de 1,0 dans 257 des 297 municipalités rurales. Par ailleurs, la densité dépasse les personnes par kilomètre carré dans certaines zones résidentielles de Saskatoon et de Regina, lesquelles comptaient respectivement des populations de et en L étude s attarde particulièrement aux données démographiques rurales et urbaines, tout en abordant les répercussions des changements démographiques sur quatre groupes de population, soit l ensemble de la population, les Francophones, les Autochtones et la population immigrante. L étude est divisée en trois parties : La Partie I examine les changements démographiques survenus en Saskatchewan. On se concentre sur quatre groupes de population, soit l ensemble de la population, les Francophones, les Autochtones et la population immigrante. Nous considérons également les tendances démographiques des régions rurales et urbaines de la province, en accordant une attention particulière à leur degré de ruralité. La Partie II aborde les tendances démographiques et socioéconomiques dans les régions rurales et urbaines. Cette partie s attarde également aux différences rurales-urbaines en matière de revenu et se penche sur les facteurs expliquant les écarts de revenu entre les régions urbaines et rurales de la province. Dans cette partie, nous définissons et estimons les indices du capital humain des régions urbaines et rurales de la Saskatchewan entre 2001 et 2011 et nous les comparons à ceux du Canada rural et urbain. L étude révèle que l écart de revenu entre les régions urbaines et rurales s explique en grande partie par les différences dans la composition du capital humain de leur population active respective. Cette partie démontre également que les indices du capital humain en Saskatchewan sont inférieurs aux niveaux canadiens. La Partie III détermine les projections démographiques relatives aux populations rurales et urbaines de la Saskatchewan. À l aide d un modèle de prévisions démographiques, le rapport estime les tendances futures chez les populations urbaines et rurales et fournit également un profil de l âge des personnes qui ont migré entre les régions rurales et urbaines. La Partie III démontre qu entre 2011 et 2025, il est prévu que la population urbaine de la Saskatchewan augmente alors que la population rurale diminue. 2

6 L étude met en lumière une importante pénurie de main-d œuvre qualifiée dans les régions rurales et urbaines de la Saskatchewan. S ajoutent à cette lacune sur le plan des compétences, les taux de chômage relativement élevés dans les régions rurales. Autrement dit, il semble exister une adéquation entre les compétences actuelles et celles qu exige une économie en expansion. Le niveau et la composition du capital humain en régions rurales sont beaucoup moins élevés qu ils ne le sont en régions urbaines. Par conséquent, l étude conclut que les investissements visant le capital humain des régions rurales pourraient éventuellement pallier le manque de main-d œuvre actuel, ainsi que le chômage élevé et le taux de dépendance qu affiche la ruralité en Saskatchewan. 3

7 PARTIE I : LES TENDANCES DÉMOGRAPHIQUES EN SASKATCHEWAN Au cours des quatre-vingt dernières années, la population de la Saskatchewan s est maintenue à environ un million de personnes (Figure 1). En dépit de sa relative constance, la tendance démographique n a pas été uniforme entre 1931 et Comme l illustre la Figure 2, la population de la Figure 1: Tendances démographiques en Saskatchewan Saskatchewan a diminué entre 1931 et 1951, s est accrue entre 1951 et 1991, puis a légèrement décliné entre 1991 et 2006, pour présenter une croissance marquée entre 2006 et 2011, en raison d investissements et de création d emplois record au cours de cette période. La part de la population de la Saskatchewan au Canada a connu un déclin constant depuis quatrevingt ans. Elle a diminué de 8,9 p. cent en 1931, à 6,0 p. cent en 1951, à 4,0 p. cent en 1981 se situant à 3,0 p. cent en Figure 2: Pourcentages du taux de croissance démographique en Saskatchewan Le déclin de la part de la population canadienne habitant la Saskatchewan s est produit en dépit du fait que l indice synthétique de fécondité dans cette province soit largement plus élevé que l indice canadien. On définit l indice synthétique de fécondité comme le nombre moyen d enfants qu aura une femme au cours de sa vie. Au Canada, l indice synthétique de fécondité atteignait 3,94 en Il se situait en-deçà du seuil de remplacement des générations de 2,1 en 1972 et atteint un minimum historique de 1,49 en Il augmente à 1,68 en 2008, pour diminuer à 1,61 en En Saskatchewan, l indice synthétique de fécondité est constamment plus élevé que l indice canadien. Il a récemment atteint 2,06 en 2009, puis a décliné à 1,99 en Le taux de fécondité plus élevé en Saskatchewan par rapport à celui du Canada semble suggérer que le déclin de la proportion de la population de la province ne soit pas dû aux changements démographiques naturels. L examen des données semble plutôt indiquer que la Saskatchewan subit une migration de sortie nette, en plus d afficher jusqu à tout récemment de très faibles taux d immigration. 4

8 Le gouvernement établit les niveaux d immigration au Canada. Par exemple, la fourchette-cible entre 2013 et 2015 se situe de à Au cours des vingt dernières années, le niveau-cible a été relevé et il se situe actuellement à environ 0,75 p. cent de la population par an. 1 Selon les données de recensement, environ 1,4 million d immigrants sont venus au Canada entre 2001 et Quelque 43,8 p. cent de ces nouveaux arrivants ont choisi l Ontario comme lieu de résidence, alors que seulement 3,3 p. cent ont préféré la Saskatchewan. Historiquement, la Saskatchewan présentait l un des taux d immigration les plus élevés au cours des deux premières décennies du 20e siècle. Cependant, la Grande dépression, en plus des sécheresses récurrentes et des conditions économiques défavorables ont causé le déclin de la population rurale de la province. Elle devint une destination peu attrayante pour les immigrants. Entre 1931 et 1945, la province affichait les taux d immigration les moins élevés de l histoire canadienne. Qui plus est, en 2006, la Saskatchewan affichait l un des taux de rétention des immigrants les plus faibles au pays (57 p. cent). Toutefois, comme le démontre la Figure 3, le nombre d immigrants a nettement augmenté après 2006 en raison de meilleures conditions économiques. Cette figure révèle également que la Saskatchewan a subi une migration de sortie jusqu en 2007, lorsque la migration interprovinciale nette est devenue favorable. Par conséquent, la population de la province a connu une augmentation entre 2006 et La migration de sortie des jeunes et l augmentation de l espérance de vie ont causé le vieillissement de la population en Saskatchewan. Les baby-boomers ont été suivis de générations beaucoup moins nombreuses, ce qui est en grande partie issu du déclin des taux de fécondité. Pendant la même période, l espérance de vie moyenne à la naissance a augmenté de 71,13 en 1960 à 81,24 ans en Figure 3: Migration provinciale et interprovinciale nette Migration interprovinciale nette Immigration nette Migration nette 5

9 Figure 4: Changements à la composition de la population en Saskatchewan Ainsi, comme l illustre la Figure 4, la part d individus de 20 ans et moins a diminué, passant de 32,2 p. cent en 1986 à 26,1 p. cent en En revanche, la part de personnes âgées de 65 ans et plus a augmenté de 12,7 p. cent en 1986 à 14,9 p. cent en Le vieillissement de la population Population de 20 ans et moins Population de 65 ans et plus a aussi des répercussions sur l augmentation de l âge médian de la population de la Saskatchewan, qui s est accru de 26,2 à 38,7 ans au cours des 30 dernières années. 2 L âge médian correspond à l âge où l on divise une population en deux groupes égaux en nombres et où exactement la moitié de la population est plus jeune que l âge médian et l autre moitié est plus âgée. Le ralentissement de la croissance et le vieillissement de la population ont des incidences sur la main-d œuvre et par conséquent, sur la capacité de la Saskatchewan à générer des extrants et des revenus. De fait, le vieillissement de la population touche pratiquement toutes les dimensions de l économie. On peut notamment citer les habitudes relatives à l épargne et la consommation au sein des ménages ou encore les niveaux de vente, de production et d investissement. Qui plus est, le vieillissement de la population a des répercussions inégales sur les industries et les différents secteurs de l économie. Une population vieillissante a aussi des effets sur la base imposable de laquelle le gouvernement provincial tire des revenus, en plus d influencer la demande en matière de programmes gouvernementaux, comme c est le cas des soins de santé. Quels services de santé seront-ils essentiels pour répondre aux exigences d une population provinciale qui vieillit rapidement? Combien faudra-t-il former de médecins, d infirmiers et infirmières ou d autres types de fournisseurs de soins de santé pour satisfaire à la demande croissante? Quelle est l ampleur des types particuliers de services et d installations dont nous avons besoin? Voilà d importantes questions sur lesquelles devront se pencher les responsables des politiques au cours des années à venir. L un des aspects majeurs liés aux changements démographiques implique la diversité de la population (Figure 5). La proportion de Francophones a diminué de 1,9 p. cent en 2001 à 1,6 p. cent en La proportion d Autochtones a augmenté de 13,4 p. cent à 15,0 p. cent entre 2001 et Quant aux immigrants, ils représentaient 4,9 p. cent de la population provinciale en 2001 et 6,4 p. cent en

10 La proportion de la population autochtone habitant dans les réserves a augmenté de 4,5 p. cent en 2001 à 5,4 p. cent en Pendant la même période, la proportion de la population autochtone habitant hors réserve a augmenté de 8,9 p. cent en 2001 à 9,7 p. cent en Figure 5: Population autochtone, francophone et immigrante en Saskatchewan La population autochtone est plus jeune et présente un taux de fécondité plus élevé que le reste de la population. En outre, ils sont plus nombreux à vivre dans les régions rurales comparativement aux autres minorités visibles. Francophone Immigration Dans les réserves Hors réserve 7

11 PARTIE II : TENDANCES DÉMOGRAPHIQUES ET SOCIOÉCONOMIQUES DANS LES RÉGIONS RURALES ET URBAINES EN SASKATCHEWAN Figure 6: Répartition géographique des subdivisions du recensement Urbaine ZIM forte ZIM modérée ZIM faible Aucune ZIM La Partie II de cette étude aborde les données démographiques des régions rurales et urbaines, en plus d examiner les incidences des changements démographiques sur quatre groupes de population, soit l ensemble de la population, les Francophones, les Autochtones et la population immigrante. L étude repose sur des renseignements socioéconomiques détaillés relatifs à toutes les Figure 7: Taille moyenne de la population des SDR selon leur situation géographique subdivisions de recensement (SDR) de la Saskatchewan. Ces renseignements sont tirés des totalisations personnalisées à partir des recensements de 2001 et de À l aide du système de Urbaine ZIM forte ZIM modérée ZIM faible Aucune ZIM Rurale Classification des secteurs statistiques (CSS) de Statistique Canada, les 959 SDR de la Saskatchewan peuvent être classées sous 41 régions métropolitaines de recensement (RMR) et 25 agglomérations de recensement (AR), considérées comme des régions urbaines. Les 893 autres SDR sont classées comme régions rurales et petites villes affichant divers degrés de ruralité. La Figure 6 illustre la répartition géographique des 959 SDR de la Saskatchewan en 2011, en fonction des milieux urbains ou des milieux ruraux et petites villes ayant divers degrés de ruralité ou de zone d influence métropolitaine (ZIM). La taille de la population des SDR de la Saskatchewan varie considérablement, partant de moins d une centaine à et à Regina et Saskatoon respectivement. Plusieurs municipalités ne comptent que quelques centaines de résidents. Environ 150 villages et villes situés au sud de la Saskatchewan comptent moins de 100 résidents. 8

12 À l aide du système CSS, la Figure 7 démontre la taille moyenne de la population habitant diverses SDR en Saskatchewan. Nous avons exclu Regina et Saskatoon du calcul de la taille moyenne de la population pour éviter de biaiser les résultats en raison du nombre relativement élevé de résidents habitant ces deux communautés. Nous avons également exclu 56 SDR de plus petite taille pour lesquelles les données sur la population n étaient pas disponibles. La Figure 7 démontre qu en excluant les deux centres urbaines les plus importants, le nombre moyen de résidents des SDR restantes dans les régions urbaines est d environ personnes. Le nombre moyen de personnes habitant les SDR diminue considérablement, plus nous approchons les petites villes et les communautés rurales. Les zones désignées comme ayant de faibles liens avec les centres urbains semblent compter une population relativement plus élevée (889 personnes par SDR), alors que les régions éloignées comptent le nombre moyen de résidents le moins élevé (190 personnes par SDR). Selon la classification définie plus haut, en 2011, personnes vivaient en centres urbains, alors que personnes vivaient en régions rurales. Entre 2001 et 2011, la population urbaine a augmenté de 12,9 p. cent alors que la population rurale diminuait de 1,8 p. cent. Figure 8: Population rurale par degré de ruralité De 2001 à 2011, la population rurale de la province a diminué, ZIM forte ZIM modérée ZIM faible Aucune ZIM tant en termes absolus que relatifs. La proportion de la population vivant en milieu rural et dans les petites villes a diminué, passant de 56,4 p. cent en 2001 à 51,4 p. cent en Si on classe les petites villes et les communautés rurales selon leur degré de ruralité (Figure 8), on constate que la population rurale a diminué, peu importe la distance séparant les milieux ruraux des centres urbains. Cependant, les régions rurales éloignées désignées comme n ayant aucune ZIM ont connu le déclin le plus marqué atteignant 53,0 p. cent, suivies des régions ayant une ZIM modérée à 9,2 p. cent. La population des régions rurales présentant une ZIM forte ou faible a aussi légèrement diminué. La Saskatchewan est unique dans la mesure où elle est composée de nombreuses municipalités ne comptant que quelques centaines de résidents et de plusieurs villes et villages totalisant moins de 100 habitants. Statistique Canada emploie fréquemment une définition alternative de la population rurale, la définissant comme l ensemble des personnes vivant à l extérieur des centres dont la population est supérieure à et à l extérieur des régions ayant une densité de 400 personnes par kilomètre carré. La Figure 9 illustre les tendances démographiques des milieux ruraux et urbains de la Saskatchewan en fonction de cette définition alternative. Statistique Canada note qu avant 1981, la population rurale était définie comme celle qui vivait à l extérieur des centres comptant résidents. 9

13 La Figure 9 démontre que Figure 9: Tendances démographiques des milieux ruraux et urbains en Saskatchewan la population rurale de la Saskatchewan a connu une tendance à la baisse depuis La proportion de population rurale a également diminué au fil de temps. Elle a décliné de 84,4 p. cent en 1901 à 69,6 p. cent en 1951, à 37,0 p. cent en 1991, et finalement à 33,2 p. cent en Urbaine Rurale Les changements à la taille relative de la population rurale découlent largement de la migration de la population rurale vers les régions urbaines, en recherche d emploi, d éducation ou d autres occasions. L un des facteurs nourrissant ce déclin relève de la diminution du nombre de fermes résultant de la fusion des petites exploitations en entreprises agricoles plus vastes, coïncidant avec la mise en application plus répandue des technologies et de la substitution du travail par le capital. En Saskatchewan, le nombre de fermes est passé de en 1941 à en L étude examine également diverses caractéristiques socioéconomiques de la population rurale et urbaine de la Saskatchewan, accordant une attention particulière au degré de ruralité. La recherche révèle que le taux d activité est plus élevé dans les régions urbaines et qu il décline plus le degré de ruralité augmente. Le taux de chômage est moins élevé en régions urbaines (6,6 p. cent) et il s accroît plus le degré de ruralité augmente. Le taux de chômage dans les régions rurales éloignées était plus élevé d environ 12,6 p. cent que le taux prévalant dans les centres urbains. Cette situation ne change pas, même lorsqu on définit les régions rurales comme celles qui comptent une population de habitants ou moins. Sur le plan de la dépendance aux paiements de transferts gouvernementaux, l étude révèle qu une moyenne de 5,5 p. cent des individus habitant les régions urbaines reçoivent des paiements de transfert. Le taux de dépendance augmente à 7,2 p. cent dans les régions rurales ayant des liens étroits avec les centres urbains, et à 10,1 p. cent dans les régions rurales éloignées. Figure 10: Revenu des personnes en emploi en Saskatchewan Urbaine ZIM forte ZIM modérée ZIM faible Aucune ZIM Totale Revenu moyen Revenu à temps plein 10

14 Autrement dit, le taux de dépendance dans les régions éloignées de la province est environ deux fois plus élevé que celui des régions urbaines. Par ailleurs, le revenu moyen dans les régions éloignées représente environ 72,2 p. cent du revenu dans les régions urbaines (Figure 10). Le revenu des personnes qui travaillent à temps plein et toute l année se situe à $ dans les centres urbains, comparativement à $ dans les régions rurales ayant des liens étroits avec les centres urbains, $ dans les régions ayant des liens modérés, $ dans les régions relativement éloignées et $ dans les régions rurales éloignées. Il semble que le revenu diminue plus le degré de ruralité augmente. Pour ce qui est des divers groupes de population, l étude révèle que l âge moyen de la population francophone était d environ 53,9 ans en 2011, comparativement à 37,9 ans pour l ensemble de la population. Dans la même veine, l âge médian de la population en Saskatchewan se situait 37,8 ans, comparativement à l âge médian de la population francophone qui atteignait 56,9 ans en Il semble que la population francophone soit beaucoup plus âgée que ne l est l ensemble de la population de la province. Il est plausible que cela découle du faible taux de fécondité chez les Francophones ou encore de la migration de sortie des jeunes francophones. L étude démontre que la majorité, soit 56,6 p. cent, de la population francophone vit dans les régions urbaines. Environ 35,9 p. cent des Francophones vivent dans les régions rurales ayant des ZIM se situant de faibles à fortes. Seulement 7,5 p. cent des Francophones vivent dans les communautés rurales éloignées. En ce qui concerne la population autochtone, l étude constate que la population vivant dans les réserves a augmenté de 27,1 p. cent entre 2001 et Pendant la même période, la population autochtone hors réserve a augmenté de 18,4 p. cent. Dans l ensemble, la population autochtone a Figure 11: Population autochtone dans les réserves et hors réserve Urbaine ZIM forte ZIM modérée ZIM faible Aucune ZIM augmenté, passant de en 2001 à en 2011, un taux de croissance d environ 22,6 p. cent. L étude aborde les divers facteurs pouvant expliquer cette croissance considérable de la population autochtone dans la province. Tout d abord, la population autochtone est beaucoup plus jeune que l ensemble de la population. L âge médian de la population autochtone se situe à 22,6 ans, par rapport à l âge médian de l ensemble de la population de 37,7 ans. En d autres termes, la population autochtone est en moyenne 15 ans plus jeune que l ensemble de la population Dans les réserves Hors réserve 11

15 de la Saskatchewan. L étude révèle également que la population autochtone vivant dans les réserves est légèrement plus jeune que ne l est la population vivant hors réserve. Ceci pourrait suggérer un taux de fécondité plus élevé chez la population vivant dans les réserves, comparativement au taux de fécondité de la population vivant hors réserve. Environ 44,4 p. cent de la population autochtone vit en régions urbaines. Le reste habite les petites villes et les communautés rurales de la Saskatchewan. Quelque 36,4 des Autochtones habitent les régions rurales et les petites villes ayant un faible lien, voire aucun lien, avec les centres urbains. La répartition géographique de la population autochtone change lorsqu on s attarde aux SDR comptant moins de résidents. Dans ce cas, la majorité, soit 93,1 p. cent, de la population réside dans les régions rurales ayant des liens qualifiés de modérés à nuls avec les centres urbains. Pour ce qui est de la population autochtone vivant dans les milieux ruraux et les petites villes de la Saskatchewan, la majorité de la population vivant hors réserve, soit 68,4 p. cent, habite les régions urbaines (Figure 11). Environ 7,6 p. cent des Autochtones habitent les régions rurales ayant un lien modéré avec les centres urbains et 18,1 p. cent habitent les régions rurales ayant un faible lien avec les centres urbains. La majorité de la population vivant dans les réserves, soit 51,7 p. cent, habite les régions rurales ayant de faibles liens avec les centres urbains. Un autre 34,9 vit dans les régions rurales ayant des liens modérés avec les centres urbains. En dernier lieu, environ 10,0 p. cent de la population vivant dans les réserves habite les régions éloignées n ayant aucun lien avec les centres urbains. En ce qui a trait à la population immigrante, l étude révèle qu elle a augmenté d environ 44,4 p. cent entre 2001 et Cela équivaut à un taux de croissance d environ 4,4 p. cent par année. Il semble que de 2001 à 2011, la province ait connu une migration d entrée notable de jeunes immigrants. Par conséquent, l âge moyen de la population immigrante a diminué de 52,0 ans en 2001 à 42,4 ans en L âge médian de la population immigrante a aussi diminué, passant de 52,4 ans en 2001 à 41,6 ans en Malgré l afflux de jeunes immigrants, la population immigrante de la Saskatchewan demeure beaucoup plus âgée que l ensemble de la population. Tel qu indiqué précédemment, en 2011, l âge moyen et l âge médian de l ensemble de la population de la Saskatchewan se situaient respectivement à 36,5 et à 36,4 ans. L étude démontre que la majorité, ou 85,9 p. cent de la population immigrante réside dans les centres urbains. Seulement 7,4 des immigrants vivent dans les régions présentant une ZIM faible, alors que 4,0 p. cent habitent les régions ayant une ZIM modérée. La Partie II de cette étude s attarde aux facteurs causant l écart de revenu entre les régions rurales et urbaines. On dégage au moins deux éléments concurrents expliquant l écart de revenu observé. L un relie les différences à la composition du capital humain des régions rurales et urbaines. L autre associe l écart de revenu à la présence 12

16 d économies d agglomération résultant de la concentration de travailleurs à proximité des bureaux dans les grands centres urbains. L étude se penche également sur les effets des différences dans la composition industrielle et professionnelle de la maind œuvre en emploi dans diverses régions. Figure 12: Indice du capital humain dans les régions rurales et urbaines Urbaine ZIM forte ZIM modérée ZIM faible Aucune ZIM Totale Pour examiner les facteurs expliquant les écarts de revenu entre les régions rurales et urbaines, l étude estime les indices du capital humain pour les régions rurales et urbaines de la Saskatchewan, les comparant par la suite aux indices canadiens (Figure 12). L indice du capital humain de la Saskatchewan a augmenté entre 2001 et 2011 en raison de la migration d entrée de travailleurs qualifiés provenant d autres régions. Dans l ensemble, l indice du capital humain de la Saskatchewan est plus faible que l indice national. L étude révèle aussi qu une large part des écarts de revenu entre les régions rurales et urbaines s explique par les différences entre leur stock de capital humain respectif. En outre, les différences industrielles et professionnelles expliquent en partie les écarts de revenu constatés en Saskatchewan. 13

17 11 PARTIE III : PROJECTIONS DÉMOGRAPHIQUES POUR LES RÉGIONS RURALES ET URBAINES DE LA SASKATCHEWAN La Partie III du rapport établit des projections démographiques quant à la population rurale et urbaine à partir de l année de référence, soit 2011, jusqu à L étude démontre que les indices synthétiques de fécondité dans les régions rurales et urbaines de la Saskatchewan se situent respectivement à 1,78 et 2,40 comparativement à 1,54 et 2,11 au Canada (Figure 13). Dans l ensemble, l indice synthétique de fécondité de la province atteignait 1,99 en 2011, ce qui est considérablement plus élevé que la moyenne nationale de 1,62. Présumant que les tendances démographiques observées entre 2001 et 2011 se poursuivent, il est prévu que la population urbaine de la province augmente de en 2011 à en 2018 et à en 2025 (Figure 14). Figure 14: Tendances démographiques dans les régions urbaines de la Saskatchewan Figure 13: Taux de fécondité dans les régions urbaines et rurales de la Saskatchewan et au Canada en 2011 Canada rural La tendance signalant la croissance de la population en Saskatchewan est avant tout issue de la migration d entrée nette assez importante qu ont connue les régions urbaines (Figure 15). Le rapport démontre qu entre 2001 et 2011, les régions urbaines ont accueilli un afflux net de personnes dans presque toutes les catégories d âge. Ces nouveaux arrivants provenaient d autres provinces, des régions rurales et d autres pays. Dans l ensemble, la province a connu un flux d entrée net d environ personnes de 2001 à Milieux ruraux SK Canada urbain Milieux urbains SK La population rurale de la province a diminué de en 2001 à en 2011, un déclin d environ 0,81 p. cent pendant cette période. En revanche, la population urbaine a augmenté d environ 10,7 p. cent et la population provinciale s est accrue d environ 5,7 p. cent pendant la même période. L étude prévoit que la tendance observée de 2001 à 2011 se poursuive (Figure 16). 14

18 Figure 15: Flux migratoires nets vers les régions urbaines Dans quelle mesure est-ce que le déclin de la population rurale est dû à la migration de sortie? L étude estime les flux migratoires entre 2001 et 2011 (Figure 17). Il semble que la migration de sortie des jeunes de 20 à 30 ans ait joué un rôle prépondérant quant à la diminution de la population rurale de la Saskatchewan. Figure 16: Migration de sortie nette des régions rurales de la Saskatchewan Figure 17: Future Rural Population Trend 15

19 CONCLUSION L étude conclut que la population urbaine de la Saskatchewan s accroît en raison de la croissance économique notable et de l augmentation des investissements observés au cours des dernières années. Les récents développements associés aux ressources ont généré des conditions économiques favorables, attirant les jeunes des régions rurales, d autres provinces et d autres pays. Par contre, on observe le déclin constant de la population rurale découlant de la migration de sortie des jeunes. En fait, dans les régions rurales, la migration de sortie des jeunes est une situation qui persiste depuis longtemps. Ce phénomène restreint la capacité des régions rurales à conserver leur dynamisme et leur viabilité économique. Il réduit aussi la capacité des populations locales à soutenir leurs entreprises. L étude démontre que le stock de capital humain diminue plus on s approche des milieux ruraux. Des recherches révélaient récemment que la pénurie de ressources humaines constitue le principal obstacle au développement rural canadien. En effet, les entreprises canadiennes d envergure multinationale menant leurs affaires en plusieurs endroits éprouvent des difficultés à trouver des travailleurs qualifiés dans les régions rurales. 3 Le manque de travailleurs qualifiés présente un obstacle majeur à toute initiative de développement économique mise en œuvre dans les milieux ruraux et dans les régions urbaines. Les zones urbaines et rurales composent avec des taux de chômage élevés, auxquels s ajoute une demande accrue de main-d œuvre qualifiée. Cette situation semble indiquer une adéquation entre la demande et l offre de main-d œuvre. De plus, les exigences minimales en matière de compétences formelles dans l industrie agricole ont contribué à la relative faiblesse du capital humain des régions rurales. Selon l Enquête auprès des ménages de 2011, environ 30,0 p. cent des individus de 15 à 64 ans habitant les régions rurales de la Saskatchewan n ont pas de diplôme d études secondaires, comparativement à la moyenne nationale de 17,0 p. cent. L étude établit également que la migration de sortie des jeunes hors des régions rurales représente un facteur important qui explique le déclin des populations rurales. Cette tendance se poursuivra, si on ne met pas en place des occasions économiques durables dans ces régions. L adéquation entre l offre et la demande en matière de compétences observée dans les régions rurales et urbaines laisse supposer que les investissements visant le capital humain pourraient offrir une éventuelle solution, durable et à long terme, aux défis entourant actuellement le marché du travail dans les régions rurales et urbaines de la Saskatchewan. 16

20 NOTES DE FIN 1 Ministère des Finances, Mise à jour des projections démographiques pour l Ontario, , printemps Crosby Hanna & Associates, Saskatchewan Health Region Population Projections ( ), Juin 2010, p Consulter par exemple B. Moazzami, Multi-national and Multi-locational Enterprise Initiative: Survey of Northern Ontario Companies and Analysis of the Results, préparé pour l Initiative fédérale du développement économique pour le Nord de l Ontario (FedNor), mars 2012.

21 Pour plus de renseignements, visitez renforcercommunautesruralescanada.ca