DEC accéléré en Soins infirmiers

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1 P O R T R A I T S D É T U D I A N T E S I M M I G R A N T E S P A R C O U R S I N S P I R A N T S Nous vous présentons des personnes immigrantes dont le parcours de vie, professionnel et scolaire est à la fois atypique, rempli de détermination et d espoir. Ce sont des personnes qui ont atteint leur but, et nous souhaitons qu elles soient source d inspiration pour tous ceux qui envisageraient de relever le défi d un changement de carrière.

2 DEC accéléré en Soins infirmiers ORIGINAIRE DE : Moldavie, Europe de l Est (entre la Roumanie et l Ukraine) Diplômée universitaire en droit (Moldavie), elle a vécu en Italie de 1999 à 2006 AU QUÉBEC : Depuis 2006 «Une amie a immigré au Québec et m a vanté la qualité de vie et les conditions de vie au Canada. Vivant de moins en moins bien la vie stressante en Italie, j ai décidé de tenter ma chance avec mon conjoint, d origine italienne et tunisienne. Un des deux viendra explorer les possibilités du pays pendant six mois et si l expérience est concluante, le conjoint suivra». C est ainsi qu Irina s installe à Montréal. Tous les jours, elle envisage de partir rejoindre son conjoint. Elle vit dans ses bagages, avec le strict minimum Après avoir trouvé un travail et s être fait des amies, elle découvre sa nouvelle terre d adoption et sa population chaleureuse. Au bout de quatre mois, elle rend visite à son conjoint en Italie. Le cœur ne ment pas : elle a hâte de revenir au Québec! La gentillesse des gens, le rythme de vie, la qualité de vie ont fait la différence et confirmé le choix; ils tenteront l expérience. «Au Québec, la vie est beaucoup plus paisible, saine même les chauffeurs d autobus vous saluent en vous souriant». ÉTUDIER AU CÉGEP RÉGIONAL DE LANAUDIÈRE : «À mon arrivée au Québec, je ne parlais que quelques mots d anglais et pas de français. Au début de ma formation, j avais de la difficulté à me faire comprendre de mes collègues étudiantes à cause de mon accent». De son côté, Irina était incapable de comprendre ce qui se disait en classe si elle tournait le dos à la personne qui posait une question. Elle devait concentrer son attention sur le visage (la bouche) de ses interlocutrices afin de bien saisir ce qui se disait. L adaptation au français parlé au Québec a nécessité quelques mois. Dès la deuxième session, Irina maîtrise bien le français.

3 Diplômée en droit, elle entame le processus visant à faire reconnaître ses diplômes. Elle constate alors que la démarche exigera temps et énergie. «Je n avais plus vraiment le goût de poursuivre dans le domaine du droit, j ai été un peu déçue par le système juridique. Je me suis dit : tant qu à recommencer à zéro, autant investir dans un domaine que je vais aimer. J avais travaillé dans le domaine de la santé pendant que je faisais mon université en Moldavie, je travaillais de nuit la fin de semaine, comme préposée en salle d opération. Le médecin devait souvent procéder à des chirurgies d urgence. Avant l anesthésie générale, le médecin conseillait au patient de fixer son attention sur une personne qui lui inspirait confiance. La plupart des gens me choisissaient, disant que ma présence les calmait J ai gardé un excellent souvenir de mon expérience en milieu hospitalier, c est pourquoi le projet d étudier en soins infirmiers s est imposé». IMPRESSIONS GÉNÉRALES : «J ai été frappée par le nombre de possibilités d avancement offertes à la population du Québec. Ici, tout le monde a la possibilité d avancer, de progresser, de refaire sa vie à un moment donné, de repartir de zéro, de construire quelque chose les opportunités et les structures sont là». «En plus de parler le roumain, le russe et l italien, je peux désormais m exprimer en français. Je me suis fait une place et j ai réussi à me faire une belle vie». «Je termine mon DEC, je suis en 6 e session. Je ferai prochainement mon stage à titre de «Candidate à l exercice de la profession». Je devrai ensuite réussir l examen de l Ordre des Infirmiers et des infirmières du Québec. Dès septembre 2012, j entreprendrai un baccalauréat, à temps partiel, tout en poursuivant ma carrière». ORIGINAIRE DE : L Arménie (entre la Turquie à l ouest, la Georgie au nord, l Azerbaïdjan à l est et l Iran au sud) Était médecin-anesthésiste dans son pays d origine AU QUÉBEC : Depuis 2001 À son arrivée, elle ne parlait ni anglais ni français. «J ai appris l anglais à mon arrivée. J ai réalisé que le français était la langue parlée au Québec et j ai entrepris de l apprendre, afin de bien m intégrer et de progresser. J ai pris un cours de français pour les immigrants. Je comprenais, mais j étais incapable de parler français. Je n avais pas beaucoup de francophones autour de moi».

4 ÉTUDIER AU CÉGEP RÉGIONAL DE LANAUDIÈRE : «J ai exploré les programmes de formation postsecondaire et entrepris des démarches pour la reconnaissance des acquis et des compétences. Faire reconnaître mon diplôme en médecine pourrait s avérer un exercice laborieux Je devrais probablement reprendre tout à zéro J ai plutôt opté pour des études menant à un DEC en Soins infirmiers. J ai été acceptée au Cégep régional de Lanaudière. J ai eu la chance de me faire des amies au début de ma formation». IMPRESSIONS GÉNÉRALES : «Les amis ont été importants, j ai développé de belles amitiés avec les étudiantes. Elles sont vraiment incroyables. J ai une amie qui parle parfaitement anglais et qui me donne un coup de main lorsque je bute sur des mots en français. La maîtrise du français est primordiale. Je dois être en mesure d échanger avec les patients et de bien saisir leurs besoins. Mon français s est grandement amélioré. Au début de mon cours, mon français était vraiment pauvre. Je me rappelle qu à un cours où l on devait se présenter au groupe, une amie m avait aidée à écrire les grandes lignes des éléments à dire et j étais devant le groupe, pétrifiée, cramponnée à mes fiches, incapable de retenir les mots écrits c était trop, trop d informations et l anglais ne me servait à rien Plus tard, j ai eu à refaire une présentation orale sur un sujet de mon choix. J ai choisi de parler de la navigation et des bateaux. L enseignante du groupe est venue me féliciter à la fin du cours, elle avait vu tout le cheminement que j avais réalisé depuis le début de ma formation». «J aime beaucoup vivre au Québec. Mes amies francophones sont des étudiantes. J ai tissé des liens ici les gens sont chaleureux et solidaires. Les professeurs ont été très gentils et m ont beaucoup encouragée. Lors de mes stages au Centre hospitalier régional de Lanaudière à Joliette, j ai rencontré des Québécois de souche, souvent des personnes âgées, que je n arrivais pas à comprendre. On lit sur les lèvres, mais des expressions comme «lâche pas la patate» nous déroutent complètement! Comment je trouve le climat du Québec? Je m adapte, mais il fait froid». «Je cherche à travailler dans un centre hospitalier où il y a de l action. Je veux que ça bouge. Je n aspire pas à travailler pour un centre hospitalier de soins longue durée. Dernièrement, j ai été embauchée à l Hôpital général juif de Montréal. À la fin de la formation, en janvier 2012, je débuterai ma carrière d infirmière. En mars 2012, je devrai réussir l examen de l Ordre des infirmiers et infirmières du Québec».

5 ORIGINAIRE DE : Roumanie (Bulgarie au sud, Serbie à l ouest, Hongrie au nordouest, et à l est par l Ukraine et la République de Moldavie) Ingénieure en électromécanique AU QUÉBEC : Depuis 2002 «Le régime politique en Roumanie ayant changé, il était de plus en plus difficile pour mon mari (ingénieur en électromécanique) et moi d exercer notre métier. Mon mari a choisi de faire carrière dans le domaine de la vente pendant quelques années avant que nous décidions de tout quitter pour vivre dans un autre pays». ÉTUDIER AU CÉGEP RÉGIONAL DE LANAUDIÈRE : «J ai décidé d explorer les programmes de formation offerts ici. Je voulais arriver à pratiquer mon métier, je n avais pas pu faire en Roumanie. L étape ultime consistait à faire reconnaître mon diplôme et à devenir membre de l Ordre des ingénieurs du Québec. J étais consciente que la démarche visant à faire reconnaître mon diplôme universitaire pouvait prendre du temps, et que même si je m engageais là-dedans, il n y avait pas de certitude que mon diplôme soit reconnu. Il fallait que je gagne ma vie. J ai alors décidé de suivre un cours d AutoCAD pendant neuf mois, au Collège Saint-Laurent. J avais acquis une base en dessin lors de ma formation en génie. Malheureusement, je n ai pas trouvé d emploi comme dessinatrice. Je me suis dit : je vais recommencer à zéro quels sont mes intérêts? Et qu est-ce que je peux faire dans une nouvelle branche? Dans ma nouvelle vie? J ai fait des recherches sur Internet et le programme intensif en Soins infirmiers m a tout de suite intéressée. Et vu mon parcours, j ai été acceptée. J étais très contente. Je pourrais enfin faire ce que j aime faire. La vie ne m a pas permis de réaliser mes rêves jusqu à maintenant, mais je peux enfin y aspirer».

6 IMPRESSIONS GÉNÉRALES: «À notre arrivée au Québec, mon mari, mon fils de huit ans et moi, n avions que six valises pour tous les bagages. On recommençait à zéro nous sommes habitués à persévérer quand on commence quelque chose, on va jusqu au bout, on est déterminés à aller jusqu au bout et à réussir. Dès notre arrivée au Québec, mon mari a poursuivi sa carrière dans le domaine de la vente, aujourd hui, il est directeur des ventes pour Bureau en gros. Il ne travaille pas comme ingénieur, mais il a réussi à poursuivre une carrière intéressante. De mon côté, je ne parlais qu un peu le français. Les employeurs d ici exigent des travailleurs qu ils parlent français et qu ils aient de l expérience. Or, je n avais ni l un ni l autre. Heureusement, ici tout est en place afin qu une personne qui le souhaite, progresse et se fasse une place. Les gens sont respectueux. Je suis fière d avoir eu le courage d avoir complété un DEC et suis reconnaissante d avoir pu le faire dans un environnement respectueux». «Le parcours n a pas toujours été facile, l horaire était chargé, et je devais m intégrer à une nouvelle culture, une nouvelle langue. Mais, d ici quelques semaines, je pourrais enfin affirmer : mission accomplie. Ma famille et moi avons fait beaucoup de sacrifices et on doit rencontrer nos engagements financiers». «Je termine mon DEC bientôt et ça ne s arrêtera pas là. Dès que possible, je poursuivrai des études universitaires en «nursing», à temps partiel. J espère pouvoir combiner ma vie professionnelle, ma formation universitaire et ma vie familiale».

7 ORIGINAIRE DE : Haïti Après mes études classiques en Haïti, j ai complété trois années d études universitaires en droit juridique AU QUÉBEC : Depuis juillet 2000 «Avant de venir m établir définitivement ici, j avais auparavant visité plusieurs fois le Québec et j ai aimé le calme de ce pays qui contrastait beaucoup avec le climat de peur qui régnait dans mon pays d origine à ce moment-là». ÉTUDIER AU CÉGEP RÉGIONAL DE LANAUDIÈRE : «À mon arrivée ici au Québec, pour pouvoir commencer à travailler, j'avais suivi un cours de préposée aux bénéficiaires. Je me suis tout de suite sentie à ma place, j'ai travaillé pendant cinq ans avec les personnes âgées. Ce temps passé à aider, à prendre soin des autres, m'a donné le goût de continuer dans cette voie, en m'inscrivant au programme de Soins infirmiers pour devenir infirmière». IMPRESSIONS GÉNÉRALES : «Comme ce n'est pas une très grande école en termes de superficie, à mon arrivée, je me suis sentie dans un endroit plutôt intime, c'était très positif». «Mon intégration au groupe a été facile, les gens ont été très ouverts. Ce que j'ai trouvé un peu difficile est l'adaptation à la façon dont les cours sont dispensés : les recherches qu'il fallait faire sur l'ordinateur, la communication avec les enseignantes est faite essentiellement par cette voie, et à cette époque, je n'étais pas très habile sur l'internet, le clavier était ma bête noire. Aujourd hui, je suis plus à l aise avec la technique. Je peux dire que c'est une expérience positive et très enrichissante pour moi». «Une fois diplômée, mon projet est de travailler comme infirmière dans Lanaudière, car c est là que je demeure». Source : Johanne Charest, conseillère pédagogique en Soins infirmiers et Brigitte Chalifoux, conseillère en communication