Entretien «zéro phyto» des cimetières de la ville de Brest

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1 Entretien «zéro phyto» des cimetières de la ville de Brest Compte-rendu des visites techniques du 20/01 et du 3/02/2015 Bassins versants de l Aber Benoît, de l Aber Wrac h et du Quillimadec L objectif Apporter des retours d expériences aux collectivités des bassins versants de notre territoire sur l entretien du cimetière. En effet, cette thématique est aujourd hui très présente dans les demandes faites par les référents phytosanitaires : comment entretenir le cimetière? Comment limiter l usage des pesticides? Quels aménagements? Quelle communication? La visite Il a été proposé aux communes un déplacement aux cimetières de Kerfautras et de Saint-Martin afin de rencontrer les équipes de la ville de Brest chargées de les entretenir, sans pesticides. Face aux nombreuses inscriptions : deux après-midi ont été proposées le 20 janvier et le 3 février personnes y ont participé : 5 adjoints et 40 agents techniques. Présentation du service «décès» de la ville de Brest Responsable : Armelle LE PORS Conservateur : Laurent MALICUVIK Nb de cimetières à gérer : 6 pour une surface totale de 22 ha. Agence de Développement Pays des Abers Côte des Légendes FEV 2015 [1]

2 Effectif : 35 agents dont 9 gardiens, 17 agents fossoyeurs qui, depuis la mise en place du zéro phyto et l externalisation à une entreprise privée des travaux de fossoyage, ont vu leurs missions évoluer vers l entretien, 4 agents encadrants, 5 agents polyvalents. Passage au «zéro phyto» dans les cimetières : printemps La ville de Brest avait d abord commencé par la voirie : très rapidement, l entretien s est focalisé sur les caniveaux et bordures de routes, laissant à la charge des particuliers les pieds de murs et de propriétés. Un programme de communication («SERIAL CLEANER»), relayé par les mairies de quartiers, a été mis en place en Conséquences : le passage au «zéro phyto» dans les cimetières a totalement révolutionné l approche de l entretien. La première année a été très compliquée : incompréhension des familles et visiteurs du cimetière, réactions de mécontentement nombreuses et parfois virulentes, évolution des missions des agents, travail de désherbage en manuel épuisant et sans effets durables (= éternel recommencement)... Actions de communication : suite à cela, un programme de communication spécifique a été développé afin d inciter à la compréhension : panneaux, dépliants. De plus, chaque plainte a fait l objet d une attention particulière : appel téléphonique systématique et courrier explicatif signé du maire. Petit à petit, il a fallu apprendre à considérer les cimetières comme des espaces verts : «cimetières, lieux de vie» a été le leitmotiv pour, petit à petit, amener des actions diverses, y compris culturelles : Journée de patrimoine : atelier rempotage Mise en place du tri sélectif : terreau / végétaux / plastiques : travail avec l association «Vert le Jardin» pour récupérer certains plants jetés, les rempoter et les proposer Agence de Développement Pays des Abers Côte des Légendes FEV 2015 [2]

3 gratuitement à l entrée du cimetière pour fleurir les tombes. Certains pots sont également récupérés et envoyés aux espaces verts pour les cultures en serres. Installation de ruches à Kerfautras Mise en place d une zone de biodiversité à Kerfautras (prairie avec mélanges fleuris + bancs) Concert (chorale) lors de la fête de la musique dans cet espace de biodiversité Création d hôtels à insectes Partenariat avec le centre social pour intervenir sur une parcelle (plantations diverses) Exposition photo sur les murs d enceinte du cimetière Distribution de sachets de graines pour fleurir les inter-tombes Gestion de l entretien Au départ : gestion manuelle et mécanique. Cette solution a très vite montré ses limites : résultats peu probants dans le temps, travail des agents peu valorisé, apparition de TMS (troubles musculosquelettiques). La ville de Brest a alors décidé d appeler en renfort une équipe du SATO Relais de 10 personnes, 3 fois 15 jours dans l année. Cette opération ne sera pas renouvelée : coûts trop importants (45000 ) pour des résultats finalement peu concluants. Les agents n interviennent pas sur les inter-tombes : c est à la charge des familles. De plus, la quasi-totalité des tombes possède une «dalle de propreté»(voir photo ci-après) qui empêche le passage des outils et qui surtout, entraîne des gros problèmes de cheminement (sécurité / aspect esthétique). Agence de Développement Pays des Abers Côte des Légendes FEV 2015 [3]

4 Afin de faciliter l entretien, le travail s est concentré sur de la végétalisation des espaces. Il a fallu dans un premier temps «récupérer» l espace public en enlevant les dalles de propreté qui étaient jusqu ici tolérées par le service. Un accord a également été trouvé avec les marbriers pour qu ils n en installent plus. Des essais de végétalisation ont été réalisés : Par du sedum Par du semis de gazon dans des dalles alvéolées plastiques Par du gazon de plaquage (COMPOMED de Cover Garden) livré en rouleaux Les résultats : Le sedum : installé en zone de piétinement, notamment dans le cimetière de Saint-Martin, le résultat est peu probant : les végétaux ont disparu par endroit et il ne reste que les fibres du tapis où des mauvaises herbes s installent. Le sedum n est pas fait pour être piétiné. Résultats cependant très corrects dans des zones peu fréquentées (bordures notamment). Coût sedum : HT le m² hors pose. Entretien manuel ponctuel 2 fois la première année. Agence de Développement Pays des Abers Côte des Légendes FEV 2015 [4]

5 Les dalles alvéolées : le mélange terre/pierre finit par se tasser, laissant les bordures alvéolées plastifiées à la surface et une pousse de gazon très disparate. Le résultat esthétique est plutôt moyen. Dans les allées où il existe un passage de véhicule ou sur une zone de stationnement, cela peut convenir. Par contre, pour les pourtours de tombes, cela ne facilite pas l accessibilité (talons ou cannes qui s enfoncent dans les dalles, roulage fauteuil difficile). Gazon de plaquage : engazonnement de plusieurs carrés par un gazon de plaquage en rouleaux. Résultats jugés très satisfaisants. Au-delà de l aspect esthétique très sympathique, l entretien est ici relativement aisé : l entretien d un «carré» demande 2 agents pendant 1h30 4 fois dans l année (avant : 4h à 4 agents en manuel). L entretien est réalisé par tondeuse à coussin d air avec rotofil (largeur 40 cm) et débroussailleuse. Selon la période, un passage au souffleur est également réalisé. Il n y a pas de dommages causés par des projections puisque les gravillons et cailloux ont été enlevés. Le gazon utilisé est le COMPOMED de Cover Garden (moins de 3 le m²). Agence de Développement Pays des Abers Côte des Légendes FEV 2015 [5]

6 Afin de garantir le maintien du gazon, une convention a été signée avec les marbriers : - protection du gazon lors des interventions, - mini-pelle interdite, - constat réalisé avant et après l intervention, - coûts du gazon à la charge du marbrier si remplacement nécessaire après travaux. C est cette technique qui a été retenue par les services d entretien comme la plus intéressante : les familles sont également très contentes. Cette végétalisation va être étendue à l ensemble des carrés où cela est possible. Un programme annuel est en cours de réalisation. Agence de Développement Pays des Abers Côte des Légendes FEV 2015 [6]

7 COMPLEMENT / VOLET SENSIBILISATION Panneau actuellement en place dans les cimetières brestois dont nous pourrions nous inspirer : Agence de Développement Pays des Abers Côte des Légendes FEV 2015 [7]