Madame le Sous-Préfet, Mon Colonel, Mesdames et Messieurs les élus, Mesdames et Messieurs,

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1 Discours du 8 mai 2013 Cérémonie commémorative du 8 mai 1945 /JL Jean-Claude Villemain Maire de Creil, Conseiller général de l Oise Président de la Communauté de l Agglomération Creilloise Hall d honneur Hôtel de Ville de Creil mercredi 8 mai 2013 à 11h15 Madame le Sous-Préfet, Mon Colonel, Mesdames et Messieurs les élus, Mesdames et Messieurs, Nous sommes réunis, aujourd hui pour célébrer ensemble le 68ème anniversaire de la Victoire du 8 mai Vous le savez, nous retrouver ici, dans la Salle Jean BIONDI, est lourd de symboles. Le nom de cet illustre creillois témoigne des drames, de la violence et de la résistance d hommes et de femmes à qui nous rendons hommage aujourd hui. Lui qui a refusé de voter les pleins pouvoirs à PETAIN, est entré dans la clandestinité, a été arrêté par deux fois, torturé puis déporté en Allemagne, avant de ne pouvoir à nouveau retrouver la France qu en 1945 pour y jouer le rôle de premier plan que nous connaissons. Il fut cruellement arraché à la vie par un accident de voiture, en 1950, à 50 ans à peine. On ne peut évoquer Jean BIONDI sans citer MARCEL PHILIPPE et ses fils morts en déportation. 1

2 Je veux souligner les actes de résistance d une de nos centenaire, Madame LOUNNAS, à Paris et dans le Vercors. Elle aussi, comme l a dit Joseph KESSEL, dans l ombre. Combien de creilloises et de creillois se sont révoltés avec le même courage et les mêmes convictions, le même amour de la liberté et de la patrie, dans le plus grand anonymat. Je n ai pas peur de dire : amour de la patrie. Aujourd hui, je tiens à m adresser particulièrement à la jeunesse et lui redire la chance qu elle a de n avoir pas vécu, comme un trop grand nombre de nos aînés, la guerre, sa violence et ses humiliations. Je veux lui redire la chance qu elle a de vivre dans un pays ou tant d hommes et de femmes se sont battus, ont enduré les pires souffrances pour la République et pour sa devise «liberté égalité fraternité». Je veux lui redire la chance qu elle a eu de n avoir pas subi, comme des millions de familles, l obligation de tout quitter pour errer sur les routes. Enfin, je veux lui redire aussi que l amour de sa patrie ne doit certainement pas être laissé à d autres qui en font à l inverse de notre belle devise et s en servent comme un objet de rejet et de haine de l autre. En 1945, la France pleurait des siens. Les pertes matérielles étaient également considérables, tout était à reconstruire, les ports, les routes, le réseau ferroviaire aussi avait subi de très importants dommages. 2

3 A Creil, nous en savons quelque chose pour avoir subi de terribles bombardements. Beaucoup de Creilloises et de Creillois perdirent la vie et beaucoup furent blessés tandis que notre ville fut ellemême très touchée et allait mettre des années à effacer les stigmates de la guerre. Contrairement à la ville, pour les hommes et les femmes, la guerre reste gravée dans les mémoires à jamais, pour celles et ceux qui l ont connue et traversée mais aussi et c est important dans la mémoire de leur enfants, de leurs petits enfants et plus largement dans notre mémoire collective. Oui, nous avons l obligation de nous souvenir de ce 8 mai 1945 mais aussi de la capitulation en 1933 face à la violence nazi et de la période terrible et noire qui sépare ces deux dates. Nous avons cette impérieuse obligation de mémoire visà-vis de nos aînés, nous qui n avons pas connu l horreur de cette guerre, mais aussi vis-à-vis de nos enfants, afin qu ils ne connaissent jamais pareil tourment. Aujourd hui dans toutes les communes de France et dans de nombreuses capitales européennes nous célébrons la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe. Ce jour de paix retrouvée doit nous rappeler aussi que l Europe, la vraie, est née ce jour-là. Aujourd hui forts et fiers de ce passé qui nourrit aussi nos espérances, nous savons que la réponse n est pas dans le repli d un pays sur lui-même mais bien au 3

4 contraire d une union européenne réconciliée, solidaire et fraternelle. Soyons fiers de l'europe que ceux qui étaient là avant nous ont construite, et soyons-en les dignes héritiers. Souvenons-nous combien il devait être difficile d imaginer et de croire en un avenir meilleur en ce matin gris du 8 mai 1945, un avenir basé sur la réconciliation puis l amitié franco-allemande. Nous commémorons cette année, le 50 ème anniversaire de la disparition de Robert SCHUMAN, l un de ceux qui contribua à la fondation de cette grande idée qu est l union européenne. Celui que l on surnomme le «Père de l Europe» a été envoyé sur le front durant la Grande guerre, a été arrêté en 1941 par la Gestapo et envoyé en prison de Metz, avant d'être transféré à Neustadt. Il savait bien où conduisent le repli, le rejet de l autre et la haine. Demain, le 9 mai, est célébré chaque année le «Jour de l Europe» qui rappelle ce jour de mai 1950, date de la déclaration de Robert SCHUMAN en faveur d une Haute Autorité commune franco-allemande dans le domaine du charbon et de l acier, première pierre à la création de la Communauté européenne du charbon et de l'acier, à l'origine de l'actuelle Union européenne. Cette déclaration affirme notamment que «La paix mondiale ne saurait être sauvegardée sans des efforts créateurs à la mesure des dangers qui la menacent.» Cette phrase est toujours d actualité. Alors, n est-ce pas un beau symbole, que succède au 8 mai, à la victoire contre la barbarie, un jour de 4

5 célébration pour l union des européens porteur d un message pacifique et fraternel. Je vous remercie de votre attention. 5