Intégration de la biodiversité et plus particulièrement fonctionnelle comme un élément du conseil aux agriculteurs

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1 N de l action 212 Intégration de la biodiversité et plus particulièrement fonctionnelle comme un élément du conseil aux agriculteurs Chef de projet Michel BEZINE (Chambre d agriculture de l Eure-et-Loir) Référence aux ARCO (N) Contribution aux priorités thématiques Contexte ARCO 1.5 : Valoriser les services écosystémiques de l agriculture : 10% ARCO 2.1 : Concevoir, accompagner et évaluer des systèmes de production doublement performants : 30% ARCO 2.2 : Elaborer des références systèmes d exploitations : 20% ARCO 2.6 : Valoriser la biodiversité fonctionnelle : 40% 1.2 Dans un contexte global d érosion de la biodiversité, promouvoir des systèmes la préservant : 35% 1.4 : Conserver et mobiliser les ressources génétiques animales et végétales pour s adapter aux changements : 5% 2.1 Re-concevoir, co-construire et diffuser des systèmes de production basés sur les principes de l agro-écologie, renforçant l autonomie et la résilience des exploitations agricoles et optimisant les processus écologiques à des fins de production agricole (eau, sols, cycle des nutriments, biodiversité, pollinisateurs ) : 40% 2.5 Développer des projets d amélioration et de valorisation de la biodiversité sur l exploitation : 10 % 2.6 Valoriser les services écosystémiques de l agriculture : 10% Le maintien de la biodiversité est un enjeu pour notre société qui se traduit de plus en plus dans les politiques publiques : PAC et SET (Surfaces Equivalentes Topographiques), trame verte et bleue Deux aspects sont à prendre en compte en lien avec l activité agricole : le rôle positif que joue l agriculture dans le maintien de milieux, d espèces et d écosystèmes qui procurent des bénéfices pour la Société, en termes de paysage, régulation du climat, épuration de l eau, intérêts socio-culturels les rôles joués par la biodiversité dans les productions agricoles, au niveau de la fertilité des sols, de la régulation des bio-agresseurs, de la pollinisation Les services rendus par la biodiversité conditionnent sur le long terme le bon fonctionnement des systèmes de production. Une bonne gestion de la biodiversité agronomiquement «fonctionnelle» est potentiellement source d innovation vers un moindre recours aux intrants et une meilleure gestion des surfaces agricoles. Mais les intérêts agronomiques et les modalités de gestion de la biodiversité sont encore mal évalués. La biodiversité reste une préoccupation à la marge du métier de l agriculteur qui n en voit généralement pas l intérêt direct et immédiat pour son exploitation et la perçoit souvent, au contraire, comme un risque pour ses rendements et productions. Dans le même temps, les conseillers agronomes n intègrent pas ou peu la composante biodiversité dans leurs conseils aux agriculteurs, alors qu elle peut avoir une incidence sur la production. En effet, le manque de références et les incertitudes technicoéconomiques sur ce sujet complexe limitent l intégration dans le conseil d éléments précis et opérationnels sur les pratiques à la fois favorables à la biodiversité qui soient en même temps agronomiquement et économiquement performantes.

2 Finalité générale de l action Intégrer les éléments et les références relatifs à la biodiversité fonctionnelle dans les démarches de conseil en sensibilisant agriculteurs et conseillers à sa meilleure prise en compte. Objectifs opérationnels Indicateurs de résultats Améliorer la précision du conseil en intégrant la composante biodiversité par : O1 : la capitalisation et l acquisition de références utiles permettant d évaluer ou tout au moins d estimer les intérêts de la biodiversité fonctionnelle ainsi que ses effets sur les pratiques et les systèmes O2 : la sensibilisation des conseillers et des agriculteurs par des approches dynamiques et intégrées à leurs métiers O3 : la valorisation des acquis du projet en direction des partenaires du développement au niveau régional ainsi que de la société civile sur les rôles et les enjeux de l agriculture en matière de biodiversité Nombre de pratiques ou systèmes, a priori favorables à la biodiversité, testés sur le terrain par rapport à leur double performance environnementale et économique (en grandes cultures, polyculture-élevage, viticulture ) : 0 en 2014, 3 en région en 2017, au moins 8 en Qualité des outils diffusés vers les conseillers : documents supports pour le conseil technique, interventions/formation des conseillers biodiversité auprès des conseillers spécialisés (grandes cultures, élevage, GDA ) Nombre et qualité des supports de vulgarisation technique élaborés et diffusés auprès des agriculteurs : 1 en 2014 puis au moins 1 par an à partir de Nombre de journées de communication régionales vers les partenaires du développement et la société civile organisées (objectif : 2 sur la programmation, en 2017 et en 2020), nombre de participants à ces journées (100 participants par journée) Cibles Publics visés : Agriculteurs : les agriculteurs impliqués dans les réseaux d acquisition de références en agronomie, élevages et systèmes afin d intégrer la composante biodiversité, les agriculteurs de la région afin de les sensibiliser à la prise en compte de cette thématique dans les réflexions sur l évolution de leur système Conseillers agricoles des Chambres d agriculture mais aussi des partenaires du développement : apport d outils aux conseillers référents sur la biodiversité (1 conseiller par Chambre départementale) pour venir en appui à leurs collègues spécialisés (agronomie, élevage, conseillers de GDA )pour favoriser la sensibilisation et l intégration des éléments relatifs à la biodiversité dans les démarches de conseil existantes (réseau de suivi grandes, cultures, élevages, cultures spécialisées) Société civile : communication en particulier auprès des collectivités locales (Conseil régional, Conseils généraux, Pays, Communautés de communes) ; des enseignants et étudiants (dont lycées agricoles), des différents acteurs de l environnement Territoires concernés : à l échelle régionale, représentation de différents types de territoires et différentes productions (grandes cultures en premier lieu mais aussi élevages, viticulture...).

3 CAPITALISATION ET ACQUISITION DE REFERENCES : Recensement des indicateurs de biodiversité (indicateurs de suivis de la biodiversité et indicateurs de pratiques agricoles) pour en définir une liste pertinente à l échelle régionale afin de les intégrer aux réseaux d acquisition de références existants: actions agronomie, INOSYS, élevages notamment en privilégiant les agriculteurs impliqués dans ces dispositifs et intéressés par la composante biodiversité Assurer un appui spécifique auprès de ces agriculteurs sur l évolution de leurs démarches et de leur système et capitaliser ces expériences notamment en matière de résultats technico-économiques des systèmes selon une approche de double performance (environnementale et économique) > pour cela réaliser des diagnostics biodiversité dans les exploitations agricoles et capitaliser les résultats de ces diagnostics, définir le suivi annuel à mener pour les accompagner. Formaliser et intégrer les données collectées à l échelle régionale par les différents réseaux, observatoires mis en place dans le cadre du PRDAR mais aussi des dispositifs nationaux hors PRDAR : ENI, observatoire régionale de la biodiversité afin de permettre la réalisation d analyses spécifiques sur les systèmes Contenu du projet DEVELOPPEMENT D OUTILS ET DE SAVOIR-FAIRE POUR LES CONSEILLERS ET LES AGRICULTEURS, SENSIBILISER ET INTEGRER LA BIODIVERSITE DANS LES DEMARCHES DE CONSEIL : Mise en commun d informations techniques et de méthodes pour le conseil : capitalisation et mise à disposition d informations techniques sur la biodiversité, via Opéra régional (outils extranet collaboratif), dont : résultats d expérimentation, protocoles de suivi, capitalisation de références sur les bonnes pratiques, leur évaluation technique et économique ; test de l outil de diagnostic biodiversité simplifié (cartographique) développé par la Chambre du Maine et Loire à partir de la méthode IBIS Développer les échanges techniques entre conseillers au sein du groupe métier biodiversité régional des Chambres d agriculture et formaliser le contenu d un module biodiversité de formation pour les conseillers agronomes Développer les échanges interservices et inter-métiers au sein des Chambres : échange des conseillers biodiversité avec leurs autres collègues spécialisés en agronomie ou élevage, animateurs de GDA Objectifs : Former les conseillers agronomes pour intégrer un volet biodiversité dans les actions de conseil : en lien avec l action PRDAR Agronomie Organiser la compilation des données agronomiques, économiques et indicateurs de biodiversité à partir des exploitations suivies dans les différents réseaux : pour en tirer des enseignements en terme de pratiques agricoles, incidences économiques et préconisation. Elaborer des messages précis d argumentaires et de conseils techniques utilisables par les différents conseillers agricoles intervenant sur le terrain, afin qu ils puissent les relayer largement aux agriculteurs dans le cadre de leur activité. Ces messages sont à adapter aux différents contextes de territoires et de productions. Diffuser les résultats et enseignements des pratiques pertinentes (double performantes) vers l ensemble des agriculteurs par : L organisation et l intégration d un volet biodiversité dans les journées de démonstration technique et/ou économique sur les fermes et les expérimentations pour que le sujet de la biodiversité soit inséré dans ces journées en tant que composante des systèmes de productions, permettant des échanges entre agriculteurs et visant un effet d entraînement.

4 L élaboration et la diffusion d outils de vulgarisation techniques à destination des agriculteurs, sur les intérêts à intégrer la biodiversité dans leurs réflexions d évolution de leurs pratiques et de leur système (notamment au plan agronomique, économique et environnemental) et les pratiques à développer dans ce sens. COMMUNICATION VERS LA SOCIETE CIVILE ET LES PARTENAIRES REGIONAUX DU DEVELOPPEMENT EN VALORISANT LES ROLES ET LES EFFETS ANALYSES DES PRATIQUES AGRICOLES ET DES SYSTEMES SUR LA BIODIVERSITE : Développer une communication vers les partenaires du développement et de la société civile pour valoriser les actions en place, les références produites et leurs résultats, par exemple sous forme de portes-ouvertes sur des fermes, articles de presse,. Cette action doit permettre de diffuser les acquis du projet au niveau régional vers l ensemble des acteurs des territoires et permettre une meilleure prise en compte de la biodiversité au plan de l agriculture régionale. Calendrier de l action : Références Outils et savoir-faire Communication Indicateurs de réalisation Nombre de fermes dans lesquelles un volet biodiversité est ajouté au suivi agronomique et économique (1 par département en 2014, 5 par département en 2017, 10 par département en 2020) Production d une boîte à outils pour les conseillers en 2017 contenant des supports pour le conseil sur la biodiversité fonctionnelle Nombre de conseillers agronomes formés au volet biodiversité (fin 2015 : les principaux agents impliqués dans l action PRDAR 121, en 2017 : 40 conseillers des Chambres d agriculture intervenant en conseil individuel ou collectif auprès des agriculteurs, 80 en Nombre et qualité des supports de vulgarisation technique élaborés et diffusés auprès des agriculteurs : 1 en 2014 puis au moins 1 par an à partir de Nombre d évènements de diffusion (échanges entre agriculteurs, démonstration techniques vers d autres agriculteurs, communication vers le grand public) dans lesquels un volet biodiversité est inséré (0 en 2014, en moyenne 1 par an par département à partir de 2015). Nombre d évènements de diffusion spécifiques sur la biodiversité (3 par département sur la programmation, 1 tous les deux ans). Nombre de participants à ces évènements (au moins 50 participants par évènement). Productions prévues Liste des indicateurs de biodiversité intégrés aux réseaux de suivis existants Eléments d argumentaires techniques pour les conseillers (sous formes de fiches thématiques ou autres), échanges entre conseillers, Documents supports pour le conseil technique, interventions/formation des conseillers biodiversité auprès des conseillers spécialisés (grandes cultures, élevage, GDA ) Nombre et qualité des supports de vulgarisation technique élaborés et diffusés auprès des agriculteurs Documents de vulgarisation (formats papiers, film, panneau ou autres) Démarche d intégration de la biodiversité dans les conseils auprès des agriculteurs

5 Communication et diffusion des résultats (N) Formation des conseillers : organiser des journées techniques d échange sur le terrain entre techniciens agricoles Organisation de formations collectives d agriculteurs pour favoriser l émulation et la dynamique de groupe au travers d échanges autour de cas concrets. Transfert des connaissances acquises vers les agriculteurs en transversal dans le conseil (en agronomie, élevage ), en utilisant différents modes de diffusion : tours de plaine, bulletins de conseil, groupes de développement agricole via des messages simples et ciblés par productions, territoires en valorisant les communications existantes, sites internet Réalisateurs CRA Centre, CDA 18, 28, 36, 37, 41, 45. Partenaires Il pourra être fait appel ponctuellement à des spécialistes en fonction des protocoles retenus pour les suivis relatifs à la biodiversité mais des protocoles simples applicables par les conseillers de Chambres d agriculture seront privilégiés. La recherche : CNRS, INRA, universités en région seront également sollicités au travers de la capitalisation des références existantes et des démarches de conseil afin d expertiser les méthodes proposées. Instances de suivi (administratives, internes) : rôle et fonctionnement Le projet sera piloté par le groupe professionnel biodiversité, sous-groupe de la commission environnement régionale. Ce groupe est chargé d orienter les actions, assurer leur suivi et arbitrer les éventuelles décisions à prendre. Il pilote cette action en cohérence avec les autres actions du domaine environnement et appuie les interactions avec les domaines agronomie, élevages, économie et territoires. Modalités de pilotage Le projet est mis en œuvre par le groupe métier biodiversité animé par la Chambre régionale d agriculture. Ce groupe a en charge la mise en œuvre technique des actions, la formation de agronomes et la production des livrables. Ses résultats sont cependant dépendants des interactions qu il arrivera à créer avec les autres groupes régionaux notamment agronomie, élevages et INOSYS. Instances de concertation (professionnelles, partenariales) : type et rôle. Les actions des Chambres d agriculture de la région pourront être présentées comme cela a été indiqué dans le cadre de journées spécifiques à destination des partenaires du développement et de la société civile. Elles pourront également être concertées au travers des projets et des instances qui les pilotent dans le cadre du réseau Rural Régional et de l observatoire de la biodiversité. Enfin, cette action devra également être concertée dans le cadre de la déclinaison régionale de l Agence nationale de la biodiversité. Innovation ascendante par l accompagnement d agriculteurs mettant en place des pratiques ou des systèmes innovants pour la biodiversité. Remarque : il pourra s agir de pratiques/systèmes déjà mis en œuvre par ces agriculteurs ou de changements de pratiques/systèmes avec les agriculteurs volontaires. Le suivi de ces exploitations permettra d acquérir de nouvelles références pour développer le conseil. Contribution à l innovation (N) L accompagnement technique de groupes d agriculteurs sur la thématique de la biodiversité et la démonstration à partir de fermes pilotes intégrées aux réseaux existants pour susciter un effet d entraînement sur ce thème sont des actions innovantes car la gestion de la biodiversité dans la production agricole est une problématique récente, encore mal connue et peu abordée dans le conseil auprès des agriculteurs. L intégration d un volet biodiversité dans le conseil existant auprès des exploitants en formant directement les conseillers agronomes à la prise en compte de la biodiversité en tant que composante des systèmes de productions. L entrée système et technico-économique pour parler de biodiversité et non pas indépendamment. La biodiversité doit être intégrée comme une composante des systèmes

6 et de leur évolution et ne pas être considérée comme une notion spécifique indépendante des systèmes de productions. Moyens consacrés à l action en 2014 Moyens humains 2,71 ETP Moyens financiers Coût total = ,66 CASDAR = ,80 TAFNB = ,86 Conseil régional = Conseil généraux = Autres =