Génétique. Introduction. Les bases moléculaires de la cancérogenèse du tube digestif : l exemple du cancer colorectal. T. Lecomte et P.

Dimension: px
Commencer à balayer dès la page:

Download "Génétique. Introduction. Les bases moléculaires de la cancérogenèse du tube digestif : l exemple du cancer colorectal. T. Lecomte et P."

Transcription

1 Génétique T. Lecomte et P. Laurent-Puig Introduction Les nombreux et rapides progrès réalisés dans la connaissance du génome humain ont permis une meilleure compréhension de l origine génétique des cancers. Le cancer est une maladie de l ADN qui résulte de l accumulation d altérations génétiques et, plus particulièrement, de gènes impliqués dans la prolifération et la différenciation cellulaire. L ensemble de ces événements a été particulièrement bien mis en évidence dans la forme sporadique du cancer colorectal ayant abouti au schéma maintenant classique de la cancérogenèse multi-étape (1). La meilleure connaissance du processus de carcinogenèse a aussi permis de déterminer des «profils génétiques tumoraux» associés au pronostic, qui dans un avenir proche, seront susceptibles d influencer les modalités de la prise en charge d un patient atteint d un cancer digestif en termes de traitement et de surveillance. Parallèlement, l oncogénétique a vu sa place grandir en cancérologie digestive grâce à la découverte de gènes de prédisposition héréditaire aux cancers digestifs, incluant des cancers rares comme les tumeurs endocrines du tube digestif, mais aussi les cancers les plus fréquents comme le cancer colorectal. La génétique offre donc de nouveaux outils qui permettent, non seulement de mieux comprendre les mécanismes des cancers digestifs, mais aussi de dépister les sujets ayant une prédisposition génétique au cancer, avec comme corollaire la mise en place de stratégies de prévention. Les bases moléculaires de la cancérogenèse du tube digestif : l exemple du cancer colorectal Au moins deux mécanismes différents de carcinogenèse colorectale ont été individualisés à partir de données issues de l étude des altérations génétiques somatiques des cancers colorectaux (2). Le mécanisme le plus fréquent est caractérisé par une instabilité chromosomique se traduisant par la perte

2 24 Les cancers digestifs récurrente de segments chromosomiques. L autre mécanisme est caractérisé par une instabilité génétique liée à un défaut de réparation de l ADN. Ces deux mécanismes concernent la plupart des cancers colorectaux sporadiques et aussi ceux s intégrant dans les deux formes de prédisposition familiale au cancer colorectal les plus fréquentes que sont la polypose adénomateuse familiale (PAF) et le syndrome HNPCC (hereditary non polyposis colorectal cancer). Bien que ces deux mécanismes soient différents et ciblent des gènes distincts, les voies de signalisation impliquées lors de la transformation maligne des cellules épithéliales coliques sont les mêmes dans les deux groupes de cancers colorectaux (3). Il s agit essentiellement des voies de signalisation APC/β-caténine, TGF-β, RAS et TP53. Cette classification nosologique est intéressante non seulement sur le plan de la compréhension de la carcinogenèse colorectale, mais aussi sur le plan de la prise en charge des patients atteints d un cancer colorectal car elle est associée au pronostic de la maladie. Les altérations génétiques somatiques des cancers colorectaux (tableau I) Tableau I Anomalies génétiques des cancers colorectaux en fonction du phénotype LOH+ et MSI+. Tumeur LOH+ Hyperploïde Pertes alléliques sur les chromosomes 17p, 5q, 18q, 8p, 22q Mutations fréquentes des gènes TP53, APC Mutations fréquentes de l oncogène KRAS2 Instabilité chromosomique Diploïde Tumeur MSI+ Peu ou pas de pertes alléliques Mutations rares des gènes APC, TP53 Mutations fréquentes de l oncogène BRAF Altérations des gènes de la réparation des mésappariements de l ADN (hmsh2, hmlh1, hmsh6, hmlh3 et hmsh3) Mutations des gènes TGFRII, BAX, TCF4, β-caténine Instabilité génétique Le phénotype d instabilité chromosomique ou phénotype LOH+ (Loss of heterozygosity) Environ 85% des cancers colorectaux sporadiques présentent un phénotype LOH+ caractérisé par des pertes alléliques sur les bras courts des chromosomes 8 (8p) et 17 (17p) et sur les bras longs des chromosomes 5 (5q), 18 (18q) et 22 (22q) (2,4). Des mutations ponctuelles inactivatrices des gènes suppresseurs de tumeurs TP53 et APC, respectivement localisés sur le bras court du chromosome 17 et sur le bras long du chromosome 5, sont fréquem-

3 Génétique 25 ment associées à ces pertes alléliques (4). La conséquence de cette association d altérations au niveau d un gène (perte allélique et mutation ponctuelle inactivatrice délétère au niveau de l allèle conservé) est une perte de la fonction de ce gène. Dans ce type de cancer, les cellules tumorales présentent un contenu anormal en ADN (aneuploïdie) correspondant le plus souvent à une hyperploïdie consécutive à une multiplication anormale de l ADN sans division cellulaire (endoreduplication). Les mécanismes moléculaires à l origine de cette instabilité chromosomique sont en partie expliqués par les altérations de la protéine APC qui joue un rôle dans le contrôle de la stabilité chromosomique au cours de la division cellulaire (5). La protéine APC normale interagit à la fois avec les microtubules en maintenant leur polymérisation, et avec la protéine EB1 qui se fixe aux kinétochores des chromosomes. Les mutations inactivatrices du gène APC conduisent à la synthèse d une protéine tronquée qui perd ses sites de liaison aux microtubules et à la protéine EB1 dont les conséquences sont des anomalies de ségrégation des chromosomes responsables de la perte de certains de leurs fragments. Cependant, l inactivation du gène APC n est probablement pas suffisante pour provoquer l instabilité chromosomique, et d autres gènes sont probablement impliqués, en particulier ceux participant au contrôle du fuseau mitotique lors de la division cellulaire. Le phénotype d instabilité génétique ou phénotype MSI+ ou RER+ Les cancers colorectaux appartenant à ce groupe sont caractérisés par des altérations génétiques liées à un défaut de réparation de l ADN se traduisant par une instabilité des loci microsatellites (6). Les tumeurs appartenant à ce groupe ont un phénotype dit MSI+ (MicroSatellite Instability) ou, anciennement, RER+ (Replicative ERror). Sur le plan anatomo-pathologique, ces cancers sont préférentiellement localisés au niveau du côlon proximal, souvent peu différenciés, et présentent souvent une mucosécrétion abondante et un stroma riche en lymphocytes (7). Dans ce groupe de tumeurs, les cellules tumorales ont un contenu normal en ADN (normoploïdie ou diploïdie). Les gènes impliqués dans ce mécanisme de carcinogenèse sont les gènes du système MMR (MisMatch Repair) qui participent à la réparation des mésappariements de l ADN, essentiellement représentés par les gènes hmsh2, hmlh1 et hmsh6 (2). Les microsatellites sont des séquences d ADN constituées de la répétition en tandem d un motif de 1 à 4 nucléotides. Ils sont remarquablement abondants et uniformément distribués dans l ensemble du génome humain, localisés en majorité dans des régions non codantes de l ADN et, du fait de leur structure répétée, difficiles à répliquer. Au cours de la réplication de l ADN, ils sont des cibles privilégiées d erreurs de l ADN-polymérase responsables de mésappariements de l ADN. Mais ces erreurs sont normalement réparées par les protéines du système MMR. Dans les cancers où le système MMR est déficient, les microsatellites deviennent instables du fait de l accumulation d erreurs de réparation de l ADN. La méthode de référence pour la

4 26 Les cancers digestifs détermination du statut MSI est un génotypage de 5 loci microsatellites (7). Il s agit d un test simple de biologie moléculaire qui peut être réalisé à partir d ADN extrait d un fragment tumoral fixé et inclus en paraffine, à condition que la fixation soit réalisée dans un liquide de type aldéhyde qui n altère pas l ADN contrairement au Bouin. La réalisation de ce test nécessite généralement une comparaison entre l ADN tumoral et l ADN non tumoral, ce qui suppose un contrôle histologique de la qualité du prélèvement tumoral. En cas de phénotype MSI+, des altérations de taille des loci microsatellites testés seront détectées par la méthode PCR (Polymerase Chain Reaction). L immunohistochimie est une méthode alternative et indirecte pour détecter un phénotype MSI+ basée sur la mise en évidence d une extinction des protéines hmsh2, hmlh1 ou hmsh6 au niveau des cellules tumorales (8). Les mécanismes moléculaires responsables de l inactivation des gènes MMR sont de plusieurs types : mutations ponctuelles, délétions ou hyperméthylation. La méthylation de l ADN est une altération dite épigénétique liée à la «sénescence» de l ADN susceptible de modifier l expression des gènes et de conduire à la transformation cellulaire maligne (9). La méthylation des cytosines contenues dans les îlots CpG, situés au niveau du promoteur de certains gènes, est capable d inhiber leur expression. Une hyperméthylation acquise du promoteur du gène hmlh1 est fréquemment observée dans les cancers colorectaux sporadiques MSI+ des sujets âgés (10). De nombreux gènes impliqués dans des voies de contrôle du cycle cellulaire, de l apoptose et de la réparation de l ADN sont inactivés par la survenue de mutations liées à des défauts de réparation de mésappariements de l ADN dans des séquences répétées codantes de quelques paires de bases de ces gènes. Les principaux gènes cibles de ces mutations sont le gène du récepteur de type II du TGF-β, les gènes pro-apoptiques BAX ou CASPASE-5, les gènes des facteurs de transcription TCF-4 ou CDX2 (11). En revanche, la fréquence des mutations des gènes TP53 et APC est significativement moins fréquente que celle observée dans les cancers LOH+. La carcinogenèse colorectale : un processus multi-étape (fig. 1) Le cancer colorectal est un modèle de choix pour l étude de la chronologie des événements moléculaires impliqués dans les différentes étapes de la transformation maligne d une cellule épithéliale colique à travers l étude des foyers de cryptes aberrantes, des adénomes et des cancers de différents stades (1). Les étapes de la transformation maligne ont été particulièrement bien étudiées dans les cancers colorectaux LOH+. Concernant les cancers MSI+, les différentes étapes de la carcinogenèse sont moins bien connues. À noter que la répartition sur le cadre colique des différents «phénotypes» tumoraux n est pas homogène. En effet, les cancers MSI+ sont beaucoup plus fréquents au niveau du côlon proximal qu au niveau du côlon distal, et les cancers du côlon distal sont à plus de 95% des cancers LOH+.

5 Génétique 27 Fig. 1 Les deux voies principales de la carcinogenèse colorectale. Valeurs pronostiques des altérations moléculaires du cancer colorectal L établissement du pronostic, chez les patients traités pour un cancer colorectal, repose actuellement sur quelques éléments simples anatomo-pathologiques, mais ceux-ci sont imparfaits. Les données actuelles sur la caractérisation moléculaire des cancers colorectaux laissent entrevoir la perspective de nouveaux paramètres pronostiques parmi les altérations génétiques des cancers colorectaux (12). Outre l intérêt pronostique de cette approche moléculaire dans la prise en charge du cancer colorectal, ce type d approche pourrait permettre de prédire l effet des traitements. Les pertes alléliques 8p, 17p et 18q ont été rapportées dans plusieurs études comme étant associées de façon indépendante à un pronostic péjoratif (12). Celles des bras 8p et 18q semblent être les plus discriminantes en termes de survie globale et sans récidive des cancers colorectaux de stades II-III (13-15). La valeur pronostique des pertes alléliques n est pas seulement qualitative. L importance quantitative des pertes alléliques a été rapportée comme étant un facteur pronostique de survie péjoratif des cancers colorectaux de stades II et III, ce qui rejoint la valeur pronostique péjorative de l aneuploïdie (16). Les mutations somatiques du gène suppresseur de tumeur TP53, de l oncogène KRAS et l hyperméthylation du promoteur du gène suppresseur de tumeur p16 ont également une valeur pronostique péjorative (17-19). Le résultat le plus clairement démontré concerne la valeur pronostique favorable du statut MSI+.

6 28 Les cancers digestifs Plusieurs études concordantes ont montré que la survie des patients atteints d un cancer colorectal MSI+ sporadique ou développé dans un contexte de syndrome HNPCC était supérieure à celle des patients ayant un cancer colorectal MSI- (13, 20-23). Le bénéfice en termes de survie associé au statut MSI+ est indépendant des autres facteurs pronostiques, notamment du stade tumoral, et peut être estimé à plus de 50% de diminution du risque de décès en cas de cancer de stade III. L impact de la chimiothérapie adjuvante à base de 5-FU dans les tumeurs MSI+ est discuté. Deux études ont montré un effet positif de la chimiothérapie adjuvante à base de 5-FU pour les tumeurs MSI+ (21, 22). Ce résultat n a cependant pas été observé dans deux études plus récentes (23, 24). La détermination du pronostic par une approche moléculaire n est pas utilisée en pratique médicale courante, car elle nécessite d être validée dans le cadre d études prospectives. De plus, il est peu probable que la détermination d un seul paramètre soit suffisamment discriminante, d où la nécessité d une approche plus globale combinant plusieurs marqueurs. Actuellement, cette approche plus globale est techniquement possible grâce au développement d outils de biologie moléculaire de plus en plus puissants tels que les puces à ADN (25). Les prédispositions génétiques aux cancers digestifs Devant une forte incidence de cancers au sein d une famille, les paramètres suivants doivent orienter vers la possibilité d une forme familiale de cancer et faire proposer une consultation d oncogénétique : au moins trois cas de cancers chez des sujets apparentés au premier ou au deuxième degré ; la survenue de cancers à un âge jeune (avant 50 ans) ; l association avec des tumeurs spécifiques ; l association avec des anomalies phénotypiques évocatrices ; la survenue de cancers multiples chez un ou des individus de la même famille. Les syndromes de prédisposition aux cancers digestifs les plus clairement identifiés, et pour lesquels un diagnostic génétique direct est possible, concernent principalement le cancer colorectal (26, 27). Dans environ 5% des cas, le cancer colorectal survient dans un contexte de maladie héréditaire autosomique dominante correspondant à deux syndromes : la PAF et le syndrome HNPCC. Ces syndromes sont liés à des altérations constitutionnelles de gènes impliqués dans les étapes d initiation de la carcinogenèse colique. D autres syndromes de prédisposition aux cancers digestifs plus rares et pour lesquels on dispose d un diagnostic génétique ont été rapportés. Les plus récents sont une polypose colique de transmission autosomique récessive et une forme familiale de cancer gastrique de transmission autosomique dominante (28, 29). Les principaux syndromes de prédisposition aux cancers digestifs sont résumés dans le tableau II.

7 Génétique 29 Tableau II Principaux syndromes de prédisposition aux cancers digestifs. Syndrome Gène Sites des cancers digestifs associés colorectal pancréatique gastrique intestin grêle tumeur endocrine HNPCC MMR PAF (autosomique dominante) PAF (autosomique récessive) PJ APC MYH MADH4 et BMPR1A SPJ STK FAMM-PC CDKN2A HBOC BRCA CGHD CDH NEM type 1 NEM HNPCC : hereditary non polyposis colorectal cancer ; PAF : polypose adénomatose familiale ; PJ : polypose juvénile ; SPJ : syndrome de Peutz-Jeghers ; FAMM-PC : familial atypical multiple mole melanoma-pancreatic carcinoma ; HBOC : hereditary breast and ovarian cancer ; CGHD : cancer gastrique héréditaire diffus ; NEM : néoplasie endocrinienne multiple. Dans les formes familiales de prédisposition aux cancers digestifs clairement identifiées, un diagnostic génétique et une stratégie de dépistage seront souvent possibles chez tous les sujets apparentés au cas index identifié. Mais il convient de souligner deux points importants à respecter dans la prise en charge en oncogénétique. D une part, les sujets apparentés concernés par cette prise en charge doivent toujours, en première intention, être informés par le ou les membres atteints de la famille, et ils ne peuvent être contactés directement par l équipe médicale ayant pris en charge les membres atteints de la famille. D autre part, le consentement éclairé du sujet acceptant de bénéficier d un diagnostic génétique doit être consigné par écrit. La polypose adénomateuse familiale La PAF est responsable d environ 1% des cancers colorectaux. C est une maladie autosomique dominante à forte pénétrance (supérieure à 90%) liée à une mutation délétère germinale du gène APC identifiée dans environ 90% des familles (30). Les cancers se développant au sein de cette entité nosologique sont systématiquement de type LOH+. La manifestation classique de la maladie est une polypose adénomateuse colique et rectale diffuse (> 100 adénomes) apparaissant généralement au moment de la puberté et associée à un risque de cancer colique voisin de 100% à l âge de 50 ans pour les sujets non dépistés.

8 30 Les cancers digestifs D autres manifestations digestives et extra-digestives dont certaines présentent un potentiel malin peuvent être observées avec des fréquences variables (tableau III). En France, la plupart des familles atteintes ont été identifiées et les nouveaux cas diagnostiqués sont pour la plupart liés à des mutations de novo du gène APC. Il est proposé aux enfants de parents atteints une coloscopie annuelle de dépistage au plus tard à partir de l âge de 13 ans jusqu à environ 40 ans, qui correspond à l âge où l expressivité de la polypose colique est proche de 1 (31). Dans les familles où la mutation a pu être identifiée, un diagnostic précoce est possible par une analyse génétique permettant de ne proposer une coloscopie de dépistage sans limite d âge qu aux seuls enfants porteurs de la mutation familiale. Chez les patients atteints d une forme classique de PAF, une colectomie totale est recommandée au plus tard à l âge de 20 ans. Il s agira généralement d une coloproctectomie avec anastomose iléo-anale, car le risque de cancer rectal vingt ans après une anastomose iléo-rectale est estimé entre 10 et 30%. Un suivi endoscopique à six mois, puis annuel, est recommandé en cas d anastomose iléo-rectale (31). En cas d anastomose iléo-anale, la possibilité d une muqueuse colique résiduelle justifie une surveillance endoscopique à six mois, un an, puis tous les deux ans. Différentes corrélations génotypes-phénotypes ont été décrites dans la PAF qui peuvent modifier les modalités du dépistage et du traitement chirurgical prophylactique (32, 33). Ainsi, il existe une forme atténuée de PAF dans laquelle les sujets atteints présentent un nombre limité d adénomes exceptionnellement localisés au rectum et d apparition plus tardive que dans la forme classique (autour de 30 ans). La reconnaissance de cette forme atténuée, spécifiquement associée à des mutations situées dans la région proximale du gène APC, doit conduire à une surveillance allégée des patients porteurs. Inversement, les mutations délétères situées entre les codons 1250 et 1400 du gène APC sont associées à une expression plus sévère de la maladie correspondant au phénotype «profus» (risque de polypose adénomateuse colique, de cancer colique et de décès par cancer colique à un âge plus précoce que dans la forme classique). Dans cette forme dite «profuse», la colectomie totale doit être programmée plus tôt que dans la forme classique (généralement entre 12 et 15 ans), et le risque de proctectomie secondaire, en cas d anastomose iléo-rectale, justifie la réalisation d une Tableau III Manifestations extra-coliques associées à la polypose adénomatose familiale. Manifestations malignes Polypes adénomateux Ostéomes faciès : 80% Duodénum : 95% Ampoule de Vater : 75% Manifestations bénignes Médulloblastome : 1% Kystes épidermoïdes : 60% Carcinome de la thyroïde : 1% Anomalies dentaires : 40% Hépatoblastome : 0,5-1% Polypes fundiques glandulo-kystiques : 65% Tumeur desmoïde : 15% Hypertrophie congénitale de l épithélium pigmentaire de la rétine (CHRPE) : 70%

9 Génétique 31 coloproctectomie avec anastomose iléo-anale. D autres corrélations génotypephénotype ont été identifiées, telle que l existence des lésions rétiniennes strictement associées à la présence de mutations après l exon 9 et avant le codon 1444 du gène APC, ou encore le développement de tumeurs desmoïdes associé à des mutations siégeant au-delà du codon Après colectomie, les deux premières causes de mortalité sont les adénocarcinomes duodéno-jéjunaux et les tumeurs desmoïdes. La sévérité de la «polypose duodénale» est appréciée à l aide d un score de 4 paramètres établi par la classification de Spigelman (tableau IV) (34, 35). Les recommandations pour la prise en charge des adénomes duodéno-jéjunaux sont une surveillance endoscopique biennale à partir de l âge de 20 ans, répétée tous les six mois en cas d adénome en dysplasie sévère. L exploration endoscopique duodénale sera réalisée en vision axiale, si possible à l aide d un entéroscope permettant d explorer le jéjunum proximal, puis en vision latérale à l aide d un duodénoscope permettant de surveiller la papille (36). L utilisation de la chromoscopie à l aide du colorant indigo carmin, qui permet un bilan plus précis des lésions duodéno-jéjunales et rectales en cas d anastomose iléo-rectale, doit être préconisée lors de la surveillance endoscopique. L effet inhibiteur des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), principalement le Sulindac qui a été le plus évalué au cours de la PAF, et des anti-cox2 sur la croissance des adénomes en termes de diminution de taille et du nombre des adénomes, est bien établi au cours de la PAF (37). Mais cet effet n est que suspensif et, à l heure actuelle, une chimioprévention par AINS ou anti-cox2 ne peut se substituer à une chirurgie prophylactique. Tableau IV Classification de Spigelman. Paramètres étudiés des lésions duodénales Nombre Taille Histologie Dysplasie Points < 10 < 5 mm Tubuleux Légère mm Tubulo-villeux Moyenne 2 > 20 > 10 mm Villeux Sévère 3 Stades I : de 1 à 4 points ; II : de 5 à 6 points ; III : de 7 à 8 points ; IV : de 9 à 12 points Les autres polyposes digestives héréditaires Polypose adénomateuse familiale liée au gène MYH Une nouvelle forme de prédisposition héréditaire au cancer colorectal à transmission autosomique récessive a été identifiée (38). Elle est liée à une mutation bi-allélique du gène MYH qui code pour une protéine impliquée dans le système de réparation de l ADN par excision de base qui permet de réparer les lésions oxydantes de l ADN. Les patients porteurs d une mutation bi-allélique de ce gène présentent le même profil phénotypique et évolutif que les patients

10 32 Les cancers digestifs atteints d une PAF atténuée car, dans cette forme de polypose, le nombre de polypes ne dépasse pas 100 et l âge au diagnostic de cancer colorectal est plus tardif que dans une PAF classique (28, 39). La prévalence de mutations bi-alléliques du gène MYH dans une population de patients atteints de cancer colorectal est d environ 1% (40). À noter que des manifestations extra-digestives identiques à celles observées dans la PAF classique (adénomes duodénaux et tumeurs desmoïdes) ont été rapportées chez quelques patients porteurs d une mutation bi-allélique du gène MYH. Par conséquent, chez des patients ayant un phénotype de polypose adénomateuse non associée à une mutation germinale du gène APC et possédant une histoire familiale compatible avec une transmission autosomique récessive, la recherche d une mutation germinale bi-allélique du gène MYH doit être réalisée, avec pour corollaire la mise en œuvre d une stratégie de surveillance endoscopique similaire à celle recommandée en cas de PAF atténuée dans les familles porteuses de ce type de prédisposition génétique. Polyposes hamartomateuses La polypose juvénile est une maladie autosomique dominante qui est, en terme de fréquence, la troisième polypose digestive. Elle est caractérisée par de multiples polypes hamartomateux siégeant, par ordre de fréquence, dans le côlon et le rectum, dans l estomac, dans le duodénum et dans le grêle (41). Certains auteurs rattachent à cette polypose des polyposes colorectales mixtes (hyperplasique et adénomateuse). Cette forme de polypose prédispose au cancer colorectal (risque cumulé de 50%) et, dans une moindre mesure, aux cancers gastrique, duodénal et pancréatique (42). De nombreuses manifestations extra-digestives sont associées à cette maladie : cutanées (nævus, télangiectasies, alopécie), osseuses (hypertélorisme, kystes osseux), cardio-vasculaires (communication inter-ventriculaire, malformations artério-veineuses). L association de ce syndrome avec une maladie de Rendu-Osler est fréquente. Des mutations germinales de deux gènes sont associées à cette maladie (43). D une part, des mutations du gène suppresseur de tumeur MADH4, localisé sur le bras long du chromosome 18, qui code pour une enzyme intervenant dans la voie de transduction du TGF-β, sont identifiées dans environ 20% des cas. D autre part, des mutations du gène BMPR1A, localisé sur le bras long du chromosome 10, qui code pour un récepteur thréonine kinase, sont identifiées dans 20% des cas. Chez les sujets atteints, une surveillance endoscopique (gastroscopie et coloscopie) est recommandée tous les trois ans en l absence de polypes ou en cas de polypes peu nombreux. Dans le cas contraire, une surveillance annuelle ou biennale sera réalisée tant que de nouvelles lésions apparaissent (44). En cas de mutation délétère identifiée dans la famille à partir d un sujet atteint, cette surveillance sera proposée aux sujets porteurs de la mutation à partir de l âge de 15 ans. En l absence de mutation identifiée, il convient de proposer une surveillance endoscopique à partir de l âge de 15 ans aux enfants des sujets atteints. Le syndrome de Peutz-Jeghers est une polypose hamartomateuse de l ensemble du tube digestif qui prédomine au niveau de l intestin grêle et qui

11 Génétique 33 s accompagne d une lentiginose péri-orificielle (45). C est une affection rare à transmission autosomique dominante. Le gène STK 11, situé sur le bras long du chromosome 19, qui code pour une protéine de la famille des sérinethréonine kinases, est responsable de la maladie dans 70% des cas. Le risque de dégénérescence est bien démontré au niveau du grêle, du côlon et de l estomac, sans doute à partir de foyers adénomateux développés au sein de ces polypes hamartomateux (46). Ce syndrome prédispose également à la survenue de cancers de l ovaire, du sein, du col utérin, du testicule et du pancréas. Chez les sujets atteints, une surveillance gynécologique est impérative, ainsi qu une surveillance endoscopique (gastroscopie et coloscopie) à partir de l âge de 18 ans, qui sera répétée tous les trois ans (44). En cas d identification d une mutation constitutionnelle du gène STK 11 au sein d une famille, il est licite de proposer, sur la base d un test génétique diagnostique, une surveillance spécifique aux sujets porteurs de la mutation familiale. La maladie de Cowden et le syndrome de Bannayan-Ruvalcaba-Riley sont des maladies à transmission autosomique dominante liées à des mutations délétères du gène suppresseur de tumeur PTEN (27). Dans ces deux maladies, les manifestations extra-digestives sont prédominantes et le risque de cancer digestif est moindre que dans les autres polyposes hamartomateuses. Le syndrome HNPCC Cette forme de prédisposition héréditaire au cancer, aussi connue sous le nom de syndrome de Lynch, est liée à la présence d une mutation constitutionnelle sur l un des gènes MMR qui se traduit dans les cellules tumorales par un phénotype MSI+ (47). Les deux principaux gènes impliqués dans la survenue de ce syndrome sont les gènes hmsh2 et hmlh1, plus rarement le gène hmsh6, et exceptionnellement le gène PMS2. Une mutation délétère constitutionnelle d un de ces gènes est identifiée dans environ 70% des cas. La prévalence des altérations de ces gènes dans la population générale est estimée entre 1/2 000 et 1/1 000, ce qui fait du syndrome HNPCC une maladie génétique fréquente (48). Elle est responsable d environ 3% des cancers colorectaux. La définition du syndrome HNPCC est clinique et correspond aux critères d Amsterdam (tableau V). Les risques cumulés de cancers appartenant au spectre du syndrome HNPCC des sujets atteints sont rapportés dans le tableau VI (47). Le risque élevé de cancer colorectal est dû à une carcinogenèse accélérée à partir du stade de l adénome qui s engage plus précocement et rapidement dans un processus de carcinogenèse correspondant au concept de l adénome «agressif». L âge médian de survenue d un cancer du côlon est de 42 ans et, dans 70% des cas, les cancers sont localisés entre le caecum et l angle colique gauche. Le risque de développer un cancer du côlon métachrone dix ans après une première colectomie segmentaire est de 45%. Quand les critères d Amsterdam sont complets, une analyse génétique constitutionnelle à la recherche d une mutation délétère d un gène MMR peut être proposée au

12 34 Les cancers digestifs Tableau V Critères d Amsterdam établis par l International Collaborative Group HNPCC. Critères d Amsterdam I (critères classiques) Famille comportant au moins trois parents atteints de cancer colorectal histologiquement prouvé et présentant tous les critères suivants : l un des parents atteint est apparenté au premier degré avec les deux autres atteints ; au moins deux générations successives sont atteintes ; au moins un des diagnostics de cancer colorectal est porté avant l âge de 50 ans ; une polypose adénomateuse familiale doit être exclue. Critères d Amsterdam II (critères révisés) Famille comportant au moins trois parents atteints d un cancer histologiquement prouvé appartenant au spectre du syndrome HNPCC (cancer colorectal, cancer de l endomètre, cancer de l intestin grêle, cancer de l uretère ou des cavités rénales excrétrices) et présentant tous les critères suivants : l un des parents atteint est apparenté au premier degré avec les deux autres atteints ; au moins deux générations successives sont atteintes ; au moins un des diagnostics de cancer est porté avant l âge de 50 ans ; une polypose adénomateuse familiale doit être exclue. Tableau VI Risques cumulés sur la vie des cancers du spectre du syndrome HNPCC chez les patients porteurs d une mutation délétère d un gène MMR. Site Risque Côlon-rectum 80% Endomètre 50-60% Ovaire 10% Estomac 10% Tractus biliaire 5% Urothélium 5% Grêle 1-5% patient suspect d être atteint de la maladie. Mais ces critères sont trop sélectifs et, en pratique, une approche clinico-biologique moins sélective est nécessaire pour l identification de cette forme de prédisposition héréditaire au cancer (49). Le manque de sensibilité reconnu des critères d Amsterdam a amené les experts français à proposer un élargissement de ces critères pour la recherche de mutations des gènes MMR et à proposer une stratégie en deux étapes, utilisant la détermination du phénotype MSI tumoral (49). L indication d une consultation d oncogénétique et d une analyse génétique constitutionnelle des gènes MMR sera retenue d emblée en présence des critères d Amsterdam II «élargis» (deux apparentés au premier degré au minimum et non trois), afin de privilégier la sensibilité de détection de mutations des gènes MMR, et après avis d une unité de concertation multidisciplinaire en cas de cancer colorectal diagnostiqué avant l âge de 40 ans et/ou d antécédent de personnel de cancer colorectal ou de l endomètre. Les cancers se développant au cours de ce syndrome sont constamment de phénotype MSI+. Cette parti-

13 Génétique 35 cularité moléculaire sert à la reconnaissance de ces formes familiales lorsque les critères d Amsterdam sont incomplets, ce qui est fréquemment le cas. Le but de la recherche d un phénotype MSI+ est de repérer, parmi les patients ayant un cancer colorectal, le sous-groupe de patients pouvant bénéficier d un diagnostic génétique de recherche d une mutation délétère constitutionnelle des gènes MMR. En pratique, la recherche d un phénotype MSI+ doit être proposée assez largement afin de ne pas méconnaître des familles à risque très élevé de cancer qui pourraient bénéficier d une prise en charge efficace. Toutefois, la recherche systématique du phénotype MSI+ chez tous les malades atteints d un cancer colorectal n est pas réalisable en pratique. Le recours à quelques critères cliniques simples pour poser l indication de ce test permet d améliorer nettement son efficacité (50). La recherche de la présence d un phénotype MSI+ peut être limitée, en effet, aux patients opérés d un cancer du côlon ayant au moins un des critères suivants retenus par l expertise collective française pour la prise charge du syndrome HNPCC (49) : âge au diagnostic entre 40 et 60 ans, antécédent au premier degré de cancer du spectre large du syndrome HNPCC (côlon-rectum, utérus, grêle, urothélium, voies biliaires, estomac, ovaire). En cas de phénotype tumoral MSI+, l indication d une consultation d oncogénétique sera retenue pour une analyse génétique constitutionnelle des gènes MMR. Le risque élevé de cancers de cette affection justifie des stratégies de dépistage et de prévention qui ont largement fait leur preuve en terme de réduction de l incidence du cancer colique et du taux de mortalité par cancer colique grâce à la pratique de coloscopie de dépistage chez les sujets appartenant à des familles présentant les critères d Amsterdam (52). La réalisation d une colectomie prophylactique n est pas recommandée chez les sujets atteints. Les recommandations de surveillance s adressent à tous les apparentés d une personne atteinte quand on ne dispose pas d un diagnostic génétique, et seulement aux porteurs d une mutation délétère constitutionnelle quand on dispose du diagnostic génétique (tableau VII). Tableau VII Recommandations de surveillance chez les patients HNPCC. Examen Âge de début de réalisation de l examen * En cas d antécédent familial de cancer gastrique ou urothélial. Rythme Coloscopie avec chromoscopie ans Tous les deux ans si coloscopie (indigo carmin) normale (examen à répéter à un an en cas d adénome) Examen gynécologique avec 30 ans Chaque année Hystéroscopie avec biopsies ou hystérosonographie Gastroscopie * ans Chaque année ou tous les deux ans Échographie rénale et des voies ans Chaque année ou tous les deux ans urinaires excrétrices ; cytologie urinaire *

14 36 Les cancers digestifs Deux variantes phénotypiques du syndrome HNPCC ont été rapportées : le syndrome de Turcot en cas d association à des tumeurs cérébrales du type glioblastome ; le syndrome de Muir-Torre en cas d association à des tumeurs cutanées (kystes sébacés, kérato-acanthomes). Le syndrome de néoplasie endocrinienne multiple de type 1 (NEM 1) C est une affection héréditaire, de transmission autosomique dominante et d expression extrêmement variable d une famille à l autre et au sein d une même famille d un sujet atteint à l autre (53). Elle présente une forte pénétrance car environ 80% des sujets atteints présentent des signes de la maladie après l âge de 50 ans. Cette affection est liée à des mutations germinales délétères du gène suppresseur de tumeur NEM 1 localisé sur le bras long du chromosome 11 qui code pour une protéine appelée ménine (54). Le spectre des lésions majeures de cette maladie sont les atteintes tumorales des parathyroïdes, du pancréas endocrine, de l antéhypophyse, des surrénales et du tissu endocrine thymique, bronchique ou digestif. Le diagnostic de NEM1 doit être fortement suspecté chez des patients présentant au moins deux des cinq lésions majeures, et on parle de forme familiale lorsque deux lésions majeures surviennent chez le cas index et une lésion majeure chez un apparenté au premier degré. Des mutations germinales du gène NEM 1 sont identifiées dans 90% des familles atteintes. L incidence cumulée d une atteinte endocrine pancréatique est d environ 50%. Par ordre de fréquence, il peut s agir d un gastrinome (65%), d un insulinome (25%), d un glucagonome et exceptionnellement, d un VIPome, d un somatostatinome ou d un PPome (55). Le pronostic de la maladie est surtout lié aux effets des hypersécrétions hormonales, mais dans 30% des cas il est carcinologique, essentiellement dominé par l atteinte pancréatique. À noter que le pronostic des tumeurs endocrines pancréatiques dans le cadre d une NEM 1 est meilleur que celui des formes sporadiques (56). En pratique, face à une tumeur endocrine duodéno-pancréatique, il doit être proposé dans tous les cas un bilan exhaustif à la recherche d une NEM 1. À titre d exemple, le gastrinome s intègre dans 25 à 50% des cas dans le cadre d une NEM 1. Cette stratégie est importante car la prise en charge (explorations, dépistage, traitement, suivi) des tumeurs endocrines de la région duodéno-pancréatique est différente selon que la pathologie s intègre ou non dans le cadre d une NEM 1. Dans les familles où la génétique est informative, tous les sujets génétiquement prédisposés doivent bénéficier d un bilan lésionnel, puis d une surveillance. Dans certaines familles où la génétique n est pas informative (environ 5% des authentiques familles de NEM), tous les sujets apparentés au premier degré à un patient atteint doivent bénéficier d un bilan lésionnel puis d une surveillance. Les examens à réaliser dans le cadre de ce

15 Génétique 37 bilan sont : bilan phosphocalcique, dosage des hormones entéro-pancréatiques (insuline, glucagon, somatostatine, VIP, gastrine, polypeptide pancréatique), dosage de la prolactine et de l IGF1, scanner thoraco-abdominal, échoendoscopie duodéno-pancréatique, Octréoscan, IRM de l hypophyse. Lorsque le bilan initial est négatif, le rythme auquel ces différents examens doivent être réalisés reste à définir. Les tumeurs endocrines du pancréas peuvent survenir dans le contexte de trois autres syndromes de prédisposition génétique aux tumeurs, posant un problème de diagnostic différentiel : la maladie de von Hippel-Lindau, qui est une affection autosomique dominante liée à des mutations délétères du gène VHL, prédispose aux hémangioblastomes cérébelleux et rétiniens, au phéochromocytome et à des tumeurs rénales et pancréatiques endocrines ; la neurofibromatose de Recklinghausen (neurofibromatose de type 1 ou NF1), qui est une affection autosomique dominante liée à des mutations délétères du gène NF1, prédispose aux neurinomes cutanés, à des tumeurs malignes du système nerveux central, au phéochromocytome et, plus rarement, au somatostatinome de la région duodéno-pancréatique ; la sclérose tubéreuse de Bourneville (tuberous sclerosis ou TSC), qui est une affection autosomique dominante liée à des mutations délétères des deux gènes suppresseurs de tumeur TSC1 et TSC2, peut s associer rarement à des tumeurs endocrines pancréatiques. Autres formes familiales de cancers digestifs Formes familiales de cancer du pancréas Environ 10% des cancers du pancréas surviennent dans un contexte familial (57). Plusieurs syndromes de prédisposition génétique aux cancers sont associés à un risque héréditaire de cancer du pancréas : le syndrome de prédisposition au cancer du sein lié au gène BRCA2 avec un risque cumulé de cancer du pancréas estimé à 10% (58). À noter que le spectre d expression tumorale associé à ce syndrome est large, pouvant mimer un syndrome HNPCC ; le syndrome FAMM-PC (familial atypical multiple mole melanoma-pancreatic carcinoma) correspond à une forme familiale de mélanome lié à des mutations germinales du gène CDKN2A (appelé aussi p16 ou INK 4A). Dans ce syndrome, le risque cumulé de cancer du pancréas est estimé à 20% et, récemment, il a été proposé une stratégie de dépistage par écho-endoscopie et dosage du CA19-9 répétés tous les six à douze mois chez les sujets porteurs d une mutation délétère du gène CDKN2A (59, 60) ; le syndrome de Peutz-Jeghers est associé à un risque cumulé de 30% de cancer du pancréas (46) ;

16 38 Les cancers digestifs la pancréatite chronique héréditaire, qui est une affection à transmission autosomique dominante le plus souvent liée au gène codant pour le trypsinogène cationique, est associée à un risque cumulé d environ 40% de cancer du pancréas (61). Le risque de cancer du pancréas est également augmenté au cours du syndrome HNPCC, de la maladie de von Hippel-Lindau et du syndrome ataxie-télangiectasie. Formes familiales de cancers gastriques Environ 1 à 3% des cancers gastriques sont liés à des formes héréditaires. Le syndrome HNPCC, le syndrome de Peutz-Jeghers, le syndrome de Li- Frauméni et la PAF sont associés à un risque accru de cancer gastrique. Plus récemment, un syndrome de prédisposition majeure au cancer de l estomac a été identifié (29). Il s agit du cancer gastrique héréditaire diffus. C est une maladie très rare, transmise sur un mode autosomique dominant, avec une forte pénétrance et liée à des mutations germinales délétères du gène CDH1 codant pour la protéine E-cadhérine, une protéine impliquée dans l adhésion cellulaire. Il s agit de cancers gastriques peu différenciés, diffus et à cellules indépendantes. À un stade précoce, il se présente sous la forme de cellules cancéreuses agrégées en petits foyers diffus, pouvant échapper au dépistage endoscopique. L âge moyen de survenue d un cancer gastrique est de 38 ans, avec un risque cumulé de 75% à 80 ans. À noter, chez la femme, un risque cumulé de cancer du sein estimé à 40%. La recherche d une mutation de CDH1 doit être proposée lorsque les critères suivants sont présents : deux cas de cancers gastriques diffus dans la famille chez des parents au premier ou au deuxième degré, avec un âge au diagnostic inférieur à 50 ans ; trois cas familiaux ou plus de cancers gastriques diffus chez des parents au premier ou au deuxième degré, indépendamment du critère d âge. Chez les sujets porteurs d une mutation délétère du gène CDH1, une gastrectomie à visée prophylactique est recommandée en raison de l insuffisance du dépistage endoscopique de ces cancers infiltrants et diffus. La consultation d oncogénétique en pratique Certaines règles régissent la prise en charge des patients en oncogénétique. Dans le cadre des lois de bioéthique, le décret n du 23 juin 2000 fixe les conditions de prescription et de réalisation des examens des caractéristiques génétiques d une personne : «Chez une personne asymptomatique, mais présentant des antécédents familiaux, la prescription d un examen des caractéristiques génétiques ne peut avoir lieu que dans le cadre d une consultation médicale individuelle. Cette consultation doit être effectuée par un médecin œuvrant au sein d une équipe pluridisciplinaire rassemblant des compétences cliniques et génétiques.

17 Génétique 39 Cette équipe doit se doter d un protocole type de prise en charge et être déclarée au ministre chargé de la Santé selon des modalités fixées par arrêté du ministre chargé de la Santé. Au cours de cette consultation, la personne doit être informée des caractéristiques de la maladie recherchée, des moyens de la détecter, des possibilités de prévention et de traitement. Les examens ne peuvent être prescrits chez un mineur que si ce dernier ou sa famille peuvent personnellement bénéficier de mesures préventives ou curatives immédiates». Ainsi, la prise en charge d un patient suspect d être atteint d un syndrome de prédisposition familiale au cancer se fera au sein d une équipe multidisciplinaire (généticien, oncologue, hépatogastro-entérologue, chirurgien, psychologue ). Généralement, le motif de consultation en oncogénétique est la suspicion par le clinicien ayant pris en charge le patient (le cas index) d une forme familiale de cancer digestif. Rarement, il s agit d une démarche individuelle de la part d un patient. Les deux principaux objectifs de la consultation d oncogénétique sont, d une part, d établir un diagnostic et, d autre part, d informer les consultants (cas index et/ou apparentés). L information concerne les éléments suivants : la nature du risque génétique de cancer, son mode de transmission, les modalités de la prise en charge un fois le diagnostic établi et les moyens d intervention pour réduire le risque. Lors de la consultation initiale d oncogénétique, les éléments suivants seront recueillis auprès du cas index afin de déterminer le risque familial : les données diagnostiques (compte[s]-rendu[s] endoscopique[s], opératoire[s], anatomo-pathologique[s]), la constitution d un arbre généalogique et, si possible, la proposition d un prélèvement sanguin à la recherche d une mutation délétère du gène impliqué dans le syndrome de prédisposition familiale au cancer suspecté. Le patient devra être informé des objectifs de ce prélèvement et des implications qui vont résulter de ce test, qu il soit porteur ou non d une mutation délétère. De même, il devra être averti de l éventualité d un test négatif et de sa signification. Après une période de réflexion et la proposition d un entretien avec un psychologue, la deuxième étape sera la réalisation du prélèvement sanguin après l obtention d un consentement écrit. La troisième étape de la prise en charge en oncogénétique sera, d une part, une démarche diagnostique basée sur l interprétation des tests de biologie moléculaire à la recherche d une mutation délétère du gène associé au syndrome de prédisposition familiale au cancer suspecté et, d autre part, l annonce au patient du résultat des tests qui ne se fera qu en consultation d oncogénétique et après s être assuré que le patient souhaite que ce résultat lui soit communiqué. En cas de test positif, ce résultat devra être contrôlé sur un deuxième prélèvement sanguin indépendant du premier. La durée approximative de l ensemble de cette démarche effectuée chez le cas index est de six à douze mois. En cas de mutation délétère diagnostiquée chez le cas index, il sera proposé un test diagnostique chez les apparentés qui le souhaitent. La réalisation de ce test basé sur la recherche chez les apparentés de la mutation délétère identifiée chez le cas index sera simple à réaliser et le résultat pourra être obtenu en quelques semaines. Un test négatif chez le cas index n exclut pas la poursuite de l enquête génétique et nécessite parfois la poursuite d analyse moléculaire en s orientant,

18 40 Les cancers digestifs par exemple, vers d autres gènes. De plus, un test négatif ne dispense pas de proposer des mesures de dépistage adaptées au risque suspecté, de même que dans l attente du résultat du test. Il appartient seulement au cas index de contacter ses apparentés et de les informer de la possibilité d un test diagnostique génétique prédictif et de mesures de dépistage à mettre en œuvre au sein de la famille. Un test diagnostique génétique prédictif chez les apparentés d un cas index porteur d une mutation délétère ne pourra être proposé qu à l âge de début de la mise en œuvre des mesures de dépistage ou de prévention. Par exemple, dans le cas d une famille atteinte d un syndrome HNPCC avec une mutation délétère identifiée chez un cas index, la réalisation d un test diagnostique génétique prédictif à la recherche de cette mutation sera généralement proposée aux apparentés du cas index à partir de l âge de 20 ans, ce qui correspond à l âge à partir duquel les mesures de dépistage devront être mises en œuvre. Conclusion et perspectives Les avancées majeures réalisées dans la connaissance de la génétique des cancers ont actuellement des retombées en pratique clinique. L identification des familles présentant un syndrome de prédisposition au cancer a pour conséquence, dans la majorité des cas, la mise en œuvre de mesures de prévention et de dépistage permettant de diminuer la mortalité par cancer dans les familles identifiées, comme cela est clairement démontré dans la PAF et le syndrome HNPCC. La possibilité d un diagnostic génétique permet, d une part, d évaluer précisément les risques tumoraux des membres de familles atteintes par des prédispositions au cancer, et, d autre part, de cibler la prévention et le dépistage sur les seuls sujets porteurs. De même, il se dessine des profils génétiques de cancer susceptibles de fournir des paramètres pronostiques et prédictifs de l effet des traitements plus précis que les paramètres anatomo-pathologiques actuellement utilisés. Références 1. Fearon ER, Vogelstein B (1990) A genetic model for colorectal tumorigenesis. Cell 61: Chung DC (2000) The Genetic Basis of Colorectal Cancer: Insights Into Critical Pathways of Tumorigenesis. Gastroenterology 119: Lievre A, Laurent-Puig P (2004) Colorectal carcinogenesis: update. Rev Prat 54: Boland CR, Sato J, Appelman HD et al. (1995) Microallelotyping defines the sequence and tempo of allelic losses at tumour suppressor gene loci during colorectal cancer progression. Nat Med 1: Fearnhead NS, Britton MP, Bodmer WF (2001) The ABC of APC. Hum Mol Genetics 10:

19 Génétique Thibodeau SN, Bren G, Schaid D (1993) Microsatellite instability in cancer of the proximal colon. Science 260: Boland CR, Thibodeau SN, Hamilton SR et al. (1998) A National Cancer Institute workshop in microsatellite instability for cancer detection and familial predisposition: development of international criteria for the determination of microsatellite instability in colorectal cancer. Cancer Res 58: Lindor NM, Burgart LJ, Leontovich O et al. (2002) Immunohistochemistry versus microsatellite instability testing in phenotyping colorectal tumors. J Clin Oncol 20: Jones PA, Laird PW (1999) Cancer epigenetics comes of age. Nat Genet 21: Ahuja N, Mohan AL, Li Q et al. (1997) Association between CpG island methylation and microsatellite instability in colorectal cancer. Cancer Res 57: Duval A, Hamelin R (2003) Réparation des erreurs de réplication, microsatellites et cancer. Medecine/Sciences 19: Boige V, Malka D, Taieb J et al. (2004) Colorectal cancer: prognostic molecular markers. Gastroenterol Clin Biol 28: Halling KC, French AJ, McDonnell SK et al. (1999) Microsatellite instability and 8p allelic imbalance in stage B2 and C colorectal cancers. J Natl Cancer Inst 91: Jen J, Kim H, Piantadosi S et al. (1994) Allelic loss of chromosome 18q and prognosis in colorectal cancer. N Engl J Med 331: Zhou W, Goodman SN, Galizia G et al. (2002) Counting alleles to predict recurrence of early-stage colorectal cancers. Lancet 359: Choi SW, Lee KJ, Bae YA et al. (2002) Genetic classification of colorectal cancer based on chromosomal loss and microsatellite instability predicts survival. Clin Cancer Res 8: Allegra CJ, Paik S, Colangelo LH et al. (2003) Prognostic value of thymidylate synthase, Ki-67, and p53 in patients with Dukes B and C colon cancer: a National Cancer Institute- National Surgical Adjuvant Breast and Bowel Project collaborative study. J Clin Oncol 21: Andreyev HJ, Norman AR, Cunningham D et al. (2001) Kirsten ras mutations in patients with colorectal cancer: the RASCAL II study. Br J Cancer 85: Esteller M, Gonzalez S, Risques RA et al. (2001) K-ras and p16 aberrations confer poor prognosis in human colorectal cancer. J Clin Oncol 19: Gryfe R, Kim H, Hsieh ET et al. (2000) Tumor microsatellite instability and clinical outcome in young patients with colorectal cancer. N Engl J Med 342: Elsaleh H, Joseph D, Grieu F et al. (2000) Association of tumour site and sex with survival benefit from adjuvant chemotherapy in colorectal cancer. Lancet 355: Hemminki A, Mecklin JP, Jarvinen H et al. (2000) Microsatellite instability is a favorable prognostic indicator in patients with colorectal cancer receiving chemotherapy. Gastroenterology 119: Ribic CM, Sargent DJ, Moore MJ et al. (2003) Tumor microsatellite-instability status as a predictor of benefit from fluorouracil-based adjuvant chemotherapy for colon cancer. N Engl J Med 349: Carethers JM, Smith EJ, Behling CA et al. (2004) Use of 5-fluorouracil and survival in patients with microsatellite-unstable colorectal cancer. Gastroenterology 126: Wang Y, Jatkoe T, Zhang Y et al. (2004) Gene expression profiles and molecular markers to predict recurrence of Dukes B colon cancer. J Clin Oncol 22: Lynch HT, de la Chapelle A (2003) Hereditary colorectal cancer. N Engl J Med 348: Lindor NM (2004) Recognition of genetic syndromes in families with suspected hereditary colon cancer syndromes. Clin Gastroenterol Hepatol 2: Sieber OM, Lipton L, Crabtree M et al. (2003) Multiple colorectal adenomas, classic adenomatous polyposis, and germ-line mutations in MYH. N Engl J Med 348: Huntsman DG, Carneiro F, Lewis FR et al. (2001) Early gastric cancer in young, asymptomatic carriers of germ-line E-cadherin mutations. N Engl J Med 344: Olschwang S (2001) Digestive polyposes: genetic aspects Gastroenterol Clin Biol 25: B26-30

M2.6. 2012 Cancer du colon et du rectum. Coordination : Pr Hahnloser

M2.6. 2012 Cancer du colon et du rectum. Coordination : Pr Hahnloser M2.6. 2012 Cancer du colon et du rectum Coordination : Pr Hahnloser Pathologie Dr. Maryse Fiche Cancers colo-rectaux Précurseurs : Images et figures : Robbins 8è Edition Objectifs d apprentissage : SCLO

Plus en détail

Histoire d une masse pancréatique

Histoire d une masse pancréatique Histoire d une masse pancréatique Marie Luce Auriault Michael Levy Frédéric Pigneur Claude Tayar, et Iradj Sobhani CHU Henri Mondor Pour GHIF Samedi 13 Juin 2009, Histoire de la maladie Femme 66 ans consulte

Plus en détail

compaction ventriculaire gauche sur la fonction ventriculaire chez l adulte

compaction ventriculaire gauche sur la fonction ventriculaire chez l adulte Influence des paramètres de non compaction ventriculaire gauche sur la fonction ventriculaire chez l adulte C. Defrance, K. Warin-Fresse, G. Fau, P. Guérin, B. Delasalle, P.D. Crochet La non compaction

Plus en détail

Les Polypes coliques. DES du 4 mars 2011 Pr Benamouzig Anne Vauthier. Muqueuse normale

Les Polypes coliques. DES du 4 mars 2011 Pr Benamouzig Anne Vauthier. Muqueuse normale Les Polypes coliques DES du 4 mars 2011 Pr Benamouzig Anne Vauthier Muqueuse normale Plan Pourquoi s intéresser aux polypes? Les différents types de polypes : analyses macro/microscopique Les voies de

Plus en détail

Les renseignements suivants sont destinés uniquement aux personnes qui ont reçu un diagnostic de cancer

Les renseignements suivants sont destinés uniquement aux personnes qui ont reçu un diagnostic de cancer Information importante pour les personnes atteintes d un cancer du poumon non à petites cellules de stade avancé Les renseignements suivants sont destinés uniquement aux personnes qui ont reçu un diagnostic

Plus en détail

TUMEURS DU BAS APPAREIL URINAIRE

TUMEURS DU BAS APPAREIL URINAIRE 1 Plan de cours I - TUMEURS PRIMITIVES DE LA VESSIE c1 - Tumeurs papillaires non infiltrantes c2 - Tumeurs papillaires infiltrantes c3 - Carcinome in-situ en muqueuse plane D - Pronostic : II - TUMEURS

Plus en détail

Les marqueurs biologiques des tumeurs endocrines digestives

Les marqueurs biologiques des tumeurs endocrines digestives Les marqueurs biologiques des tumeurs endocrines digestives Michèle d Herbomez DIU de Chirurgie Endocrinienne Lille 2009 Bilan biologique participe au Diagnostic Pronostic Suivi Trois types de marqueurs:

Plus en détail

Traitements néoadjuvants des cancers du rectum. Pr. G. Portier CHU Purpan - Toulouse

Traitements néoadjuvants des cancers du rectum. Pr. G. Portier CHU Purpan - Toulouse Traitements néoadjuvants des cancers du rectum Pr. G. Portier CHU Purpan - Toulouse Journées Francophones d Hépato-gastroentérologie et d Oncologie Digestive 2010 CONFLITS D INTÉRÊT Pas de conflit d intérêt

Plus en détail

Artéfact en queue de comète à l échographie hépatique: un signe de maladie des voies biliaires intra-hépatiques

Artéfact en queue de comète à l échographie hépatique: un signe de maladie des voies biliaires intra-hépatiques Artéfact en queue de comète à l échographie hépatique: un signe de maladie des voies biliaires intra-hépatiques T Smayra, L Menassa-Moussa, S Slaba, M Ghossain, N Aoun Hôtel-Dieu de France, Université

Plus en détail

Dépistage du cancer colorectal :

Dépistage du cancer colorectal : Dépistage du cancer colorectal : Quels enjeux? Robert Benamouzig Gastro-entérologie Hôpital Avicenne Bobigny Le cancer colorectal dans le monde 3ème cause de cancer Augmentation 1975 : 500 000 cas 1990

Plus en détail

Hémochromatose génétique non liée à HFE-1 : quand et comment la rechercher? Cécilia Landman 11 décembre 2010

Hémochromatose génétique non liée à HFE-1 : quand et comment la rechercher? Cécilia Landman 11 décembre 2010 Hémochromatose génétique non liée à HFE-1 : quand et comment la rechercher? Cécilia Landman 11 décembre 2010 Métabolisme du fer : hepcidine Fer absorbé par les entérocytes des villosités duodénales : transporteur

Plus en détail

Biomarqueurs en Cancérologie

Biomarqueurs en Cancérologie Biomarqueurs en Cancérologie Définition, détermination, usage Biomarqueurs et Cancer: définition Anomalie(s) quantitative(s) ou qualitative(s) Indicative(s) ou caractéristique(s) d un cancer ou de certaines

Plus en détail

I - CLASSIFICATION DU DIABETE SUCRE

I - CLASSIFICATION DU DIABETE SUCRE I - CLASSIFICATION DU DIABETE SUCRE 1- Définition : Le diabète sucré se définit par une élévation anormale et chronique de la glycémie. Cette anomalie est commune à tous les types de diabète sucré, mais

Plus en détail

Les plateformes de génétique

Les plateformes de génétique Thérapies ciblées : de l anatomopathologie th l à la biothérapie i Les plateformes de génétique moléculaire PO Schischmanoff UF Génétique moléculaire et oncogénétique CHU Avicenne ACP FHF 29 mars 2012

Plus en détail

L axe 5 du Cancéropole Nord Ouest

L axe 5 du Cancéropole Nord Ouest L axe 5 du Cancéropole Nord Ouest Cancers, Individu id & Société L état des lieux d un pari Le Rapport Cordier 1 Biomarqueurs prédictifs 2 L axe 5 du Cancéropole Nord Ouest Cancers, Individu & Société

Plus en détail

Second cancers après cancer du sein. M. Espié Centre des maladies du sein

Second cancers après cancer du sein. M. Espié Centre des maladies du sein Second cancers après cancer du sein M. Espié Centre des maladies du sein Second cancer après cancer du sein 376 825 pa=entes diagnos=quées entre 1943 et 2002 ayant au moins survécu un an en Scandinavie

Plus en détail

Essai Inter-groupe : FFCD UNICANCER FRENCH - GERCOR

Essai Inter-groupe : FFCD UNICANCER FRENCH - GERCOR CLIMAT - PRODIGE 30 Etude de phase III randomisée évaluant l Intérêt de la colectomie première chez les patients porteurs d un cancer colique asymptomatique avec métastases hépatiques synchrones non résécables

Plus en détail

Pierre OLIVIER - Médecine Nucléaire

Pierre OLIVIER - Médecine Nucléaire Diplôme Universitaire Corrélations anatomo-physio-pathologiques en imagerie thoracique 25 mai 2011 Imagerie TEP et pathologie tumorale bronchique Pierre OLIVIER - Médecine Nucléaire Détection en coincidence

Plus en détail

Bases moléculaires des mutations Marc Jeanpierre

Bases moléculaires des mutations Marc Jeanpierre Bases moléculaires des mutations Marc Jeanpierre Chaque enfant qui naît hérite de 10 à 30 nouvelles mutations ponctuelles. L essentiel des ces mutations sont heureusement des variations neutres de séquence

Plus en détail

Neurofibromatose 1 Maladie de Von Recklinghausen

Neurofibromatose 1 Maladie de Von Recklinghausen Neurofibromatose 1 Maladie de Von Recklinghausen La maladie Le diagnostic Les aspects génétiques Le traitement, la prise en charge, la prévention Vivre avec En savoir plus Madame, Monsieur, Cette fiche

Plus en détail

La Dysplasie Ventriculaire Droite Arythmogène

La Dysplasie Ventriculaire Droite Arythmogène 1 La Dysplasie Ventriculaire Droite Arythmogène Document rédigé par l équipe pluridisciplinaire du centre de référence pour les maladies cardiaques héréditaires (Paris), en collaboration avec des patients

Plus en détail

Volume 1 : Epidémiologie - Etudes des facteurs de risques

Volume 1 : Epidémiologie - Etudes des facteurs de risques 2 V o l u m e Volume 1 : Epidémiologie - Etudes des facteurs de risques Volume 2 : Epidémiologie - Situation et actions Recherche des données d incidence estimée des cancers au Maroc Recherche des données

Plus en détail

PLACE DE L IRM DANS LE BILAN D EXTENSION DU CANCER DU RECTUM. Professeur Paul LEGMANN Radiologie A - Cochin Paris

PLACE DE L IRM DANS LE BILAN D EXTENSION DU CANCER DU RECTUM. Professeur Paul LEGMANN Radiologie A - Cochin Paris PLACE DE L IRM DANS LE BILAN D EXTENSION DU CANCER DU RECTUM Professeur Paul LEGMANN Radiologie A - Cochin Paris Cancer du rectum France : 15000 décès/an : 1ère cause. Pronostic souvent réservé Métastases

Plus en détail

INFORMATION À DESTINATION DES PROFESSIONNELS DE SANTÉ LE DON DU VIVANT

INFORMATION À DESTINATION DES PROFESSIONNELS DE SANTÉ LE DON DU VIVANT INFORMATION À DESTINATION DES PROFESSIONNELS DE SANTÉ LE DON DU VIVANT QUELS RÉSULTATS POUR LE RECEVEUR? QUELS RISQUES POUR LE DONNEUR? DONNER UN REIN DE SON VIVANT PEUT CONCERNER CHACUN /////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////

Plus en détail

Le dépistage du cancer de la prostate. une décision qui VOUS appartient!

Le dépistage du cancer de la prostate. une décision qui VOUS appartient! Le dépistage du cancer de la prostate une décision qui VOUS appartient! Il existe un test de dépistage du cancer de la prostate depuis plusieurs années. Ce test, appelé dosage de l antigène prostatique

Plus en détail

G U I D E - A F F E C T I O N D E L O N G U E D U R É E. La prise en charge de votre mélanome cutané

G U I D E - A F F E C T I O N D E L O N G U E D U R É E. La prise en charge de votre mélanome cutané G U I D E - A F F E C T I O N D E L O N G U E D U R É E La prise en charge de votre mélanome cutané Mars 2010 Pourquoi ce guide? Votre médecin traitant vous a remis ce guide pour vous informer sur le mélanome

Plus en détail

Le dépistage des cancers

Le dépistage des cancers Le dépistage des cancers G R A N D P U B L I C Octobre 2009 Le dépistage des cancers Détecter tôt certains cancers permet de les traiter mieux, c'est-à-dire de proposer des traitements moins lourds, et

Plus en détail

Peut-on ne pas reprendre des marges «insuffisantes» en cas de Carcinome canalaire infiltrant

Peut-on ne pas reprendre des marges «insuffisantes» en cas de Carcinome canalaire infiltrant Peut-on ne pas reprendre des marges «insuffisantes» en cas de Carcinome canalaire infiltrant Institut Cancérologie de l Ouest CHIRURGIE Dr. Isabelle Jaffré CAS CLINIQUE 1 36 ans 90B sans CI radiothérapie

Plus en détail

PRISE EN CHARGE DES LESIONS SPINCTERIENNES ANALES DU POST-PARTUM : DU CURATIF AU PREVENTIF

PRISE EN CHARGE DES LESIONS SPINCTERIENNES ANALES DU POST-PARTUM : DU CURATIF AU PREVENTIF PRISE EN CHARGE DES LESIONS SPINCTERIENNES ANALES DU POST-PARTUM : DU CURATIF AU PREVENTIF Laurent ABRAMOWITZ Unité de proctologie médico-chirurgicale Hôpital Bichat Claude Bernard 95, Rue de Passy 75016

Plus en détail

Quel apport de l imagerie dans les traitements anti-angiogéniques?

Quel apport de l imagerie dans les traitements anti-angiogéniques? Quel apport de l imagerie dans les traitements anti-angiogéniques? L Fournier, D Balvay, CA Cuénod Service de radiologie, Hôpital Européen Georges Pompidou Laboratoire de Recherche en Imagerie, Equipe

Plus en détail

Incontinence anale du post-partum

Incontinence anale du post-partum Incontinence anale du post-partum Laurent Abramowitz Unité de proctologie médico-chirurgicale de l hôpital Bichat, Paris Et cabinet libéral Prévalence Inc anale France (1) : 11% > 45 ans Damon et al (2):Pop

Plus en détail

Recommandations régionales Prise en charge des carcinomes cutanés

Recommandations régionales Prise en charge des carcinomes cutanés Recommandations régionales Prise en charge des carcinomes cutanés - décembre 2009 - CARCINOMES BASOCELLULAIRES La chirurgie : traitement de référence et de 1 ère intention Classification clinique et histologique

Plus en détail

Chirurgie prophylactique des cancers avec prédisposition génétique

Chirurgie prophylactique des cancers avec prédisposition génétique traitements, soins et innovation août 2009 recommandations professionnelles Chirurgie prophylactique des cancers avec prédisposition génétique Cancer DE L OVAIRE COLLECTION recommandations & référentiels

Plus en détail

Imagerie des tumeurs endocrines Le point de vue de l imagerie moléculaire

Imagerie des tumeurs endocrines Le point de vue de l imagerie moléculaire 4ème Journée inter-régionale RENATEN Centre / Poitou-Charente Imagerie des tumeurs endocrines Le point de vue de l imagerie moléculaire Maria João Santiago-Ribeiro CHRU Tours Université François Rabelais

Plus en détail

Pemetrexed, pionnier de la chimiothérapie histoguidée. Dr Olivier CASTELNAU Institut Arnault TZANCK ST Laurent du Var

Pemetrexed, pionnier de la chimiothérapie histoguidée. Dr Olivier CASTELNAU Institut Arnault TZANCK ST Laurent du Var Pemetrexed, pionnier de la chimiothérapie histoguidée Dr Olivier CASTELNAU Institut Arnault TZANCK ST Laurent du Var SFPO Octobre 2009 EPIDEMIOLOGIE Incidence : 1.35 M par an dans le monde (12,4%) 28 000

Plus en détail

Programme «maladie» - Partie II «Objectifs / Résultats» Objectif n 2 : développer la prévention

Programme «maladie» - Partie II «Objectifs / Résultats» Objectif n 2 : développer la prévention Programme «maladie» - Partie II «Objectifs / Résultats» Objectif n 2 : développer la prévention Indicateur n 2-3 : Indicateurs sur le dépistage du cancer 1 er sous-indicateur : taux de participation au

Plus en détail

Pour l'instant, les connaissances actuelles ne permettent pas d'empêcher un cancer du sein de survenir.

Pour l'instant, les connaissances actuelles ne permettent pas d'empêcher un cancer du sein de survenir. Dépistage Pour l'instant, les connaissances actuelles ne permettent pas d'empêcher un cancer du sein de survenir. Par contre, nous pouvons tenter de le dépister plus tôt afin d'avoir plus de chances de

Plus en détail

IRM du Cancer du Rectum

IRM du Cancer du Rectum IRM du Cancer du Rectum quels CHOIX TECHNIQUES pour quels OBJECTIFS THERAPEUTIQUES? Frank Boudghène, T. Andre, A. Stivalet, I. Frey, L. Paslaru, V. Ganthier, M. Tassart Hopital Tenon - Université Paris

Plus en détail

Ischémie myocardique silencieuse (IMS) et Diabète.

Ischémie myocardique silencieuse (IMS) et Diabète. Ischémie myocardique silencieuse (IMS) et Diabète. A propos d un cas clinique, sont rappelés: - les caractères cliniques et pronostiques de l IMS chez le diabétique, - la démarche de l identification de

Plus en détail

Validation clinique des marqueurs prédictifs le point de vue du méthodologiste. Michel Cucherat UMR CNRS 5558 - Lyon

Validation clinique des marqueurs prédictifs le point de vue du méthodologiste. Michel Cucherat UMR CNRS 5558 - Lyon Validation clinique des marqueurs prédictifs le point de vue du méthodologiste Michel Cucherat UMR CNRS 5558 - Lyon Marqueur prédictif - Définition Un marqueur prédictif est un marqueur qui prédit le bénéfice

Plus en détail

HEL-01298-de-0513-0001-21494. Des maladies dépistées grâce aux examens préventifs

HEL-01298-de-0513-0001-21494. Des maladies dépistées grâce aux examens préventifs HEL-01298-de-0513-0001-21494 Des maladies dépistées grâce aux examens préventifs Sommaire 1. Pourquoi des examens préventifs? 3 2. Examens préventifs pour le dépistage des facteurs de risque/maladies du

Plus en détail

Intérêt de la TEP-FDG dans les cancers de l ovaire

Intérêt de la TEP-FDG dans les cancers de l ovaire Intérêt de la TEP-FDG dans les cancers de l ovaire T. Mognetti et F. Giammarile Introduction La TEP-FDG (Tomographie par Émission de Positons après injection de 18 F- Fluoro-2-Déoxy-Glucose) est un des

Plus en détail

Cancer du sein. Du CA15-3 à la tomographie à émission de positons.

Cancer du sein. Du CA15-3 à la tomographie à émission de positons. Cancer du sein. Du CA15-3 à la tomographie à émission de positons. Un taux de récidive de 30% dans les dix premières années chez des patientes en rémission complète après un traitement curatif, requiert

Plus en détail

Cancer du sein in situ

Cancer du sein in situ traitements et soins octobre 2009 recommandations professionnelles Cancer du sein COLLECTION recommandations & référentiels Recommandations de prise en charge spécialisée Carcinome canalaire et carcinome

Plus en détail

INTERFERON Traitement adjuvant du mélanome à haut risque de récidive. Dr Ingrid KUPFER-BESSAGUET Dermatologue CH de quimper

INTERFERON Traitement adjuvant du mélanome à haut risque de récidive. Dr Ingrid KUPFER-BESSAGUET Dermatologue CH de quimper INTERFERON Traitement adjuvant du mélanome à haut risque de récidive Dr Ingrid KUPFER-BESSAGUET Dermatologue CH de quimper Pourquoi proposer un TTT adjuvant? Probabilité de survie à 10 ans en fonction

Plus en détail

Qu est-ce que le cancer du pancréas?

Qu est-ce que le cancer du pancréas? Cancer du pancréas Qu est-ce que le cancer du pancréas? Laissez-nous vous expliquer. www.fondsanticancer.org www.esmo.org ESMO/FAC Patient Guide Series basés sur les recommandations de pratique clinique

Plus en détail

GUIDE PATIENT - AFFECTION DE LONGUE DURÉE. La prise en charge du cancer du rein

GUIDE PATIENT - AFFECTION DE LONGUE DURÉE. La prise en charge du cancer du rein GUIDE PATIENT - AFFECTION DE LONGUE DURÉE La prise en charge du cancer du rein Novembre 2010 Pourquoi ce guide? Votre médecin traitant vous a remis ce guide pour vous informer sur le cancer du rein, son

Plus en détail

CHAPITRE 3 LA SYNTHESE DES PROTEINES

CHAPITRE 3 LA SYNTHESE DES PROTEINES CHAITRE 3 LA SYNTHESE DES ROTEINES On sait qu un gène détient dans sa séquence nucléotidique, l information permettant la synthèse d un polypeptide. Ce dernier caractérisé par sa séquence d acides aminés

Plus en détail

Etat des lieux de l accès aux plateformes de génétique moléculaire

Etat des lieux de l accès aux plateformes de génétique moléculaire 12 juin 2014 Etat des lieux de l accès aux plateformes de génétique moléculaire CONTEXTE ET OBJECTIFS DE l ETUDE : L action 6.2 du plan cancer 3 «conforter l accès aux tests moléculaires» stipule en particulier

Plus en détail

Biométrie foetale. Comité éditorial pédagogique de l'uvmaf. Date de création du document 01/071011. - Support de Cours (Version PDF) -

Biométrie foetale. Comité éditorial pédagogique de l'uvmaf. Date de création du document 01/071011. - Support de Cours (Version PDF) - Biométrie foetale Comité éditorial pédagogique de l'uvmaf Date de création du document 01/071011 Table des matières I Techniques de biométrie...3 I.1 Mesure de la longueur cranio-caudale...3 I.2 Mesure

Plus en détail

Croissance et vieillissement cellulaires Docteur COSSON Pierre Nb réponses = 81 sur 87. Résultats des questions prédéfinies

Croissance et vieillissement cellulaires Docteur COSSON Pierre Nb réponses = 81 sur 87. Résultats des questions prédéfinies Docteur COSSON Pierre Nb réponses = 8 sur 87 A00 8/87 Indicateurs globaux Index global m.= m.=,9 s.=0,. Evaluation générale de cette unité m.=. Sciences médicales de base m.=,. Compétences cliniques m.=,7.

Plus en détail

LIGNES DIRECTRICES CLINIQUES TOUT AU LONG DU CONTINUUM DE SOINS : Objectif de ce chapitre. 6.1 Introduction 86

LIGNES DIRECTRICES CLINIQUES TOUT AU LONG DU CONTINUUM DE SOINS : Objectif de ce chapitre. 6.1 Introduction 86 LIGNES DIRECTRICES CLINIQUES TOUT AU LONG DU CONTINUUM DE SOINS : ÉTABLISSEMENT DE LIENS ENTRE LES PERSONNES CHEZ QUI UN DIAGNOSTIC D INFECTION À VIH A ÉTÉ POSÉ ET LES SERVICES DE SOINS ET DE TRAITEMENT

Plus en détail

Développer l accès précoce pour tous les patients, aux thérapie ciblées en France. Pr. Fabien Calvo Institut National du Cancer

Développer l accès précoce pour tous les patients, aux thérapie ciblées en France. Pr. Fabien Calvo Institut National du Cancer Développer l accès précoce pour tous les patients, aux thérapie ciblées en France Pr. Fabien Calvo Institut National du Cancer Plan cancer 2009-2013 Organisation des tests de génétique en France 2 programmes

Plus en détail

GASTRO-ENTEROLOGIE. Variabilité. A des entrées. B des sites anatomiques. C inter-individuelle. D intra-individuelle

GASTRO-ENTEROLOGIE. Variabilité. A des entrées. B des sites anatomiques. C inter-individuelle. D intra-individuelle GASTRO-ENTEROLOGIE Variabilité A des entrées B des sites anatomiques 2 l externe + 2 l interne 15 litres sécrétion-absorption entrée 2 l duodénum 4 l grêle 3 l côlon 0,3 l anus 0,3 l œsophage 10" estomac

Plus en détail

Votre guide des définitions des maladies graves de l Assurance maladies graves express

Votre guide des définitions des maladies graves de l Assurance maladies graves express Votre guide des définitions des maladies graves de l Assurance maladies graves express Votre guide des définitions des maladies graves de l Assurance maladies graves express Ce guide des définitions des

Plus en détail

Faut-il encore modifier nos pratiques en 2013?

Faut-il encore modifier nos pratiques en 2013? Anti-agrégants, anticoagulants et Endoscopie digestive Faut-il encore modifier nos pratiques en 2013? Christian Boustière, Marseille ANGIOPAS Essai de phase II randomisé multicentrique évaluant l efficacité

Plus en détail

G U I D E P A T I E N T - A F F E C T I O N D E L O N G U E D U R É E. La prise en charge du cancer du foie

G U I D E P A T I E N T - A F F E C T I O N D E L O N G U E D U R É E. La prise en charge du cancer du foie G U I D E P A T I E N T - A F F E C T I O N D E L O N G U E D U R É E La prise en charge du cancer du foie Décembre 2010 Pourquoi ce guide? Votre médecin traitant vous a remis ce guide pour vous informer

Plus en détail

Les différents types de cancers et leurs stades. Dr Richard V Oncologie MédicaleM RHMS Baudour et Erasme La Hulpe 1/12/07

Les différents types de cancers et leurs stades. Dr Richard V Oncologie MédicaleM RHMS Baudour et Erasme La Hulpe 1/12/07 Les différents types de cancers et leurs stades Dr Richard V Oncologie MédicaleM RHMS Baudour et Erasme La Hulpe 1/12/07 CARCINOGENESE multiple steps, accumulation d altd altérations continuum lésionnel

Plus en détail

Apport de l IRM dans la

Apport de l IRM dans la Apport de l IRM dans la caractérisation tissulaire préopératoire des tumeurs rectales Y MORMECHE, S SEHILI, J MORMECHE, CH CHAMMEKHI, S KHELIFI, A BACCAR, MH DAGHFOUS, A CHERIF TUNIS - TUNISIE PLAN Introduction

Plus en détail

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE. Avis. 23 mai 2007

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE. Avis. 23 mai 2007 COMMISSION DE LA TRANSPARENCE Avis 23 mai 2007 SUTENT 12,5 mg, gélule Flacon de 30 (CIP: 376 265-0) SUTENT 25 mg, gélule Flacon de 30 (CIP: 376 266-7) SUTENT 50 mg, gélule Flacon de 30 (CIP: 376 267-3)

Plus en détail

Qu est-ce qu un sarcome?

Qu est-ce qu un sarcome? Qu est-ce qu un sarcome? Qu est-ce qu une tumeur? Une tumeur est une prolifération anormale de cellules. Les tumeurs ne devraient donc pas automatiquement être associées à un cancer. Certaines tumeurs

Plus en détail

Bases de données des mutations

Bases de données des mutations Bases de données des mutations CFMDB CFTR2 CFTR-France / Registre Corinne THEZE, Corinne BAREIL Laboratoire de génétique moléculaire Montpellier Atelier Muco, Lille, 25-27 septembre 2014 Accès libre http://www.genet.sickkids.on.ca/app

Plus en détail

Les tests de génétique moléculaire pour l accès aux thérapies ciblées en France en 2011

Les tests de génétique moléculaire pour l accès aux thérapies ciblées en France en 2011 Mesure 21 SOINS ET VIE DES MALADES Les tests de génétique moléculaire pour l accès aux thérapies ciblées en France en 2011 COLLECTION Rapports & synthèses POUR UN ACCÈS AUX THÉRAPIES CIBLÉES : - LES PLATEFORMES

Plus en détail

Qui et quand opérer. au cours du traitement de l EI?

Qui et quand opérer. au cours du traitement de l EI? Qui et quand opérer au cours du traitement de l EI? Gilbert Habib Département de Cardiologie - Timone Marseille 7es JNI Bordeaux, 8 juin 2006 Université de la Méditerranée Faculté de Médecine de Marseille

Plus en détail

Charte régionale des Réunions de Concertation Pluridisciplinaire de PACA, Corse et Monaco

Charte régionale des Réunions de Concertation Pluridisciplinaire de PACA, Corse et Monaco Réseau Régional de Cancérologie ONCOPACA-Corse Charte régionale des Réunions de Concertation Pluridisciplinaire de PACA, Corse et Monaco 1. CONTEXTE ET OBJECTIF Contexte : Cette présente charte a été définie

Plus en détail

L ATROPHIE DU SPHINCTER ANAL EXTERNE en ENDOSONOGRAPHIE TRIDIMENSIONNELLE. Vincent de PARADES PARIS

L ATROPHIE DU SPHINCTER ANAL EXTERNE en ENDOSONOGRAPHIE TRIDIMENSIONNELLE. Vincent de PARADES PARIS L ATROPHIE DU SPHINCTER ANAL EXTERNE en ENDOSONOGRAPHIE TRIDIMENSIONNELLE Vincent de PARADES PARIS INTRODUCTION L incontinence anale du post-partum partum relève de deux mécanismes : la déchirure de l

Plus en détail

La transplantation rénale avec donneur vivant Aspects particuliers dans le cadre des maladies rénales transmises génétiquement

La transplantation rénale avec donneur vivant Aspects particuliers dans le cadre des maladies rénales transmises génétiquement La transplantation rénale avec donneur vivant Aspects particuliers dans le cadre des maladies rénales transmises génétiquement n Professeur Michel Broyer. Hôpital Necker Enfants malades, Paris Membre du

Plus en détail

Cancers de l hypopharynx

Cancers de l hypopharynx Cancers de l hypopharynx A- GENERALITES 1) Epidémiologie Cancer fréquent et de pronostic grave du fait de son évolution insidieuse et de son caractère lymphophile. C est quasiment toujours un carcinome

Plus en détail

Thérapeutique anti-vhc et travail maritime. O. Farret HIA Bégin

Thérapeutique anti-vhc et travail maritime. O. Farret HIA Bégin Thérapeutique anti-vhc et travail maritime O. Farret HIA Bégin Introduction «L hépatite C est une maladie le plus souvent mineure, mais potentiellement cancérigène, qu on peut ne pas traiter et surveiller

Plus en détail

LEUCEMIE MYELOÏDE CHRONIQUE (LMC)

LEUCEMIE MYELOÏDE CHRONIQUE (LMC) LEUCEMIE MYELOÏDE CHRONIQUE (LMC) La leucémie myéloïde chronique (LMC) est une hémopathie maligne appartenant au groupe des syndromes myéloprolifératifs. Elle est caractérisée par la présence d un marqueur

Plus en détail

Le traitement conservateur des tumeurs malignes des membres a largement remplacé les amputations

Le traitement conservateur des tumeurs malignes des membres a largement remplacé les amputations FACE A FACE Péroné vascularisé / Péroné non vascularisé Reconstruction après résection tumorale Dr NOURI / Dr BEN MAITIGUE SOTCOT Juin 2012 Le traitement conservateur des tumeurs malignes des membres a

Plus en détail

Le syndrome de Noonan

Le syndrome de Noonan Le syndrome Le diagnostic Les aspects génétiques Le traitement, la prise en charge, la prévention Vivre avec En savoir plus Madame, Monsieur, Cette fiche est destinée à vous informer sur le syndrome de

Plus en détail

Actualités s cancérologiques : pneumologie

Actualités s cancérologiques : pneumologie Actualités s cancérologiques : pneumologie PLAN Incidence / facteurs de risque Anatomie Symptômes Types de tumeurs Diagnostic / extension Classification Traitement Pronostic Pneumologie : incidence Belgique

Plus en détail

FCC 8. Les perturbations endocriniennes après. chirurgie de l obésité

FCC 8. Les perturbations endocriniennes après. chirurgie de l obésité Congrès de l Association Française de Chirurgie Paris du 30 septembre au 2 octobre 2009 Séance de Formation Chirurgicale Continue FCC 8 Les perturbations endocriniennes après chirurgie de l obésité Organisateur

Plus en détail

Réflexions sur les possibilités de réponse aux demandes des chirurgiens orthopédistes avant arthroplastie

Réflexions sur les possibilités de réponse aux demandes des chirurgiens orthopédistes avant arthroplastie Bull. Acad. Natle Chir. Dent., 2007, 50 113 Commission de l exercice professionnel et Groupe de réflexion Réflexions sur les possibilités de réponse aux demandes des chirurgiens orthopédistes avant arthroplastie

Plus en détail

Les grands syndromes. Endoscopie trachéo-bronchique. Professeur D. ANTHOINE CHU de NANCY

Les grands syndromes. Endoscopie trachéo-bronchique. Professeur D. ANTHOINE CHU de NANCY Les grands syndromes Endoscopie trachéo-bronchique Professeur D. ANTHOINE CHU de NANCY 1 Endoscopie souple avec pince et brosse (fibroscopie) 2 Endoscopie Arbre bronchique normal Bifurcation trachéobronchique

Plus en détail

Test génétique et annonce d un résultat de test génétique

Test génétique et annonce d un résultat de test génétique Conseil d Ethique Clinique Commissions Cluse-Roseraie et Belle-Idée Test génétique et annonce d un résultat de test génétique CONCERNE : Le Conseil d Ethique Clinique a été saisi par le service de neurologie

Plus en détail

Sont considérées comme prestations qui requièrent la qualification de médecin spécialiste en dermato-vénéréologie (E) :

Sont considérées comme prestations qui requièrent la qualification de médecin spécialiste en dermato-vénéréologie (E) : Sont considérées comme prestations qui requièrent la qualification de médecin spécialiste en dermato-vénéréologie (E) : a) b) a) b) DERMATO-VENEREOLOGIE Art. 21 pag. 1 SECTION 9. Dermato-vénéréologie.

Plus en détail

Traitement de l hépatite C: données récentes

Traitement de l hépatite C: données récentes Traitement de l hépatite C: données récentes J.-P. BRONOWICKI (Vandœuvre-lès-Nancy) Tirés à part : Jean-Pierre Bronowicki Service d Hépatogastroentérologie, CHU de Nancy, 54500 Vandœuvre-lès-Nancy. Le

Plus en détail

Quels sont les facteurs qui font augmenter les risques de cancer du rein?

Quels sont les facteurs qui font augmenter les risques de cancer du rein? Qu est-ce que le cancer du rein? L adénocarcinome rénal est le type le plus fréquent de cancer du rein 1. Le rôle des reins consiste à filtrer le sang et à évacuer les déchets de l organisme dans l urine.

Plus en détail

Recommandations 2005. Prise en charge des patients adultes atteints d un mélanome cutané MO

Recommandations 2005. Prise en charge des patients adultes atteints d un mélanome cutané MO Recommandations 2005 Prise en charge des patients adultes atteints d un mélanome cutané MO Recommandations pour la Pratique Clinique : Standards, Options et Recommandations 2005 pour la prise en charge

Plus en détail

ASPECT ECHOGRAPHIQUE NORMAL DE LA CAVITE UTERINE APRES IVG. Dr D. Tasias Département de gynécologie, d'obstétrique et de stérilité

ASPECT ECHOGRAPHIQUE NORMAL DE LA CAVITE UTERINE APRES IVG. Dr D. Tasias Département de gynécologie, d'obstétrique et de stérilité Hôpitaux Universitaires de Genève ASPECT ECHOGRAPHIQUE NORMAL DE LA CAVITE UTERINE APRES IVG Dr D. Tasias Département de gynécologie, d'obstétrique et de stérilité Introduction (1) L IVG chirurgicale est

Plus en détail

1 of 5 02/11/2012 14:03

1 of 5 02/11/2012 14:03 1 of 5 02/11/2012 14:03 Le cancer du chat par Sandrine Cayet, docteur-vétérinaire Le cancer chez le chat n est pas une fatalité. Un cancer chez le chat, c est comme chez l homme, ça se diagnostique, ça

Plus en détail

INFORMATION & PRÉVENTION. Le cancer de la vessie

INFORMATION & PRÉVENTION. Le cancer de la vessie INFORMATION & PRÉVENTION Le cancer de la vessie G R A N D P U B L I C Ce à quoi sert la vessie La vessie est une poche qui reçoit l urine produite par les reins, via les uretères*. Elle est constituée

Plus en détail

Exercices de génétique classique partie II

Exercices de génétique classique partie II Exercices de génétique classique partie II 1. L idiotie phénylpyruvique est une maladie héréditaire dont sont atteints plusieurs membres d une famille, dont voici l arbre généalogique : 3 4 5 6 7 8 9 10

Plus en détail

Les soins infirmiers en oncologie : une carrière faite pour vous! Nom de la Présentatrice et section de l'acio

Les soins infirmiers en oncologie : une carrière faite pour vous! Nom de la Présentatrice et section de l'acio Les soins infirmiers en oncologie : une carrière faite pour vous! Nom de la Présentatrice et section de l'acio Grandes lignes Pourquoi les soins en cancérologie sont-ils un enjeu de santé important? Les

Plus en détail

CANCERS ET RAYONNEMENTS IONISANTS Fortes doses: seconds cancers après radiothérapie

CANCERS ET RAYONNEMENTS IONISANTS Fortes doses: seconds cancers après radiothérapie CANCERS ET RAYONNEMENTS IONISANTS Fortes doses: seconds cancers après radiothérapie Rencontres Nucléaire et Santé 08/02/2013 Pierre BEY Professeur émérite de Cancérologie;Radiothérapie Université de Lorraine

Plus en détail

COMPLICATIONS THROMBOTIQUES DES SYNDROMES MYÉLOPROLIFÉRATIFS: ÉVALUATION ET GESTION DU RISQUE

COMPLICATIONS THROMBOTIQUES DES SYNDROMES MYÉLOPROLIFÉRATIFS: ÉVALUATION ET GESTION DU RISQUE COMPLICATIONS THROMBOTIQUES DES SYNDROMES MYÉLOPROLIFÉRATIFS: ÉVALUATION ET GESTION DU RISQUE D APRES «THROMBOTIC COMPLICATIONS OF MYELOPROLIFERATIVE NEOPLASMS : RISK ASSESSMENT AND RISK-GUIDED MANAGEMENT

Plus en détail

Informations sur le cancer de l intestin

Informations sur le cancer de l intestin Informations sur le cancer de l intestin Le cancer de l intestin fait partie des affections malignes les plus fréquentes et représente la deuxième cause de mortalité par cancer en Suisse. Cette maladie

Plus en détail

chronique La maladie rénale Un risque pour bon nombre de vos patients Document destiné aux professionnels de santé

chronique La maladie rénale Un risque pour bon nombre de vos patients Document destiné aux professionnels de santé Document destiné aux professionnels de santé Agence relevant du ministère de la santé La maladie rénale chronique Un risque pour bon nombre de vos patients Clés pour la dépister et ralentir sa progression

Plus en détail

Chirurgie assistée par robot et laparoscopie en 3D à l avantage des patients?

Chirurgie assistée par robot et laparoscopie en 3D à l avantage des patients? HigHligHts 2012: CHiRURgiE Chirurgie assistée par robot et laparoscopie en 3D à l avantage des patients? Lukasz Filip Grochola a, Hubert John b, Thomas Hess c, Stefan Breitenstein d a Clinique de chirurgie

Plus en détail

INTERET PRATIQUE DU MDRD AU CHU DE RENNES

INTERET PRATIQUE DU MDRD AU CHU DE RENNES INTERET PRATIQUE DU MDRD AU CHU DE RENNES QU EST-CE QUE LE MDRD? Il s agit d une formule permettant d estimer le débit de filtration glomérulaire et donc la fonction rénale La formule est la suivante :

Plus en détail

Etablissement Français du Sang

Etablissement Français du Sang Etablissement Français du Sang LE LIEN ENTRE LA GÉNÉROSITÉ DES DONNEURS DE SANG ET LES BESOINS DES MALADES Document de préparation à l entretien médical préalable au don de sang Partie médicale La sécurité

Plus en détail

Carte de soins et d urgence

Carte de soins et d urgence Direction Générale de la Santé Carte de soins et d urgence Emergency and Healthcare Card Porphyries Aiguës Hépatiques Acute Hepatic Porphyrias Type de Porphyrie* Déficit en Ala déhydrase Ala Dehydrase

Plus en détail

Coordinateur scientifique: Prof. Univ. Dr. Emil PLEŞEA. Doctorant: Camelia MICU (DEMETRIAN)

Coordinateur scientifique: Prof. Univ. Dr. Emil PLEŞEA. Doctorant: Camelia MICU (DEMETRIAN) UNIVERSITÉ DE MÉDECINE ET PHARMACIE DE CRAIOVA FACULTÉ DE MÉDECINE CONTRIBUTIONS A L'ÉTUDE CLINIQUE ET MORPHOLOGIQUE DES CANCERS DU POUMON Coordinateur scientifique: Prof. Univ. Dr. Emil PLEŞEA Doctorant:

Plus en détail

Essais cliniques de phase 0 : état de la littérature 2006-2009

Essais cliniques de phase 0 : état de la littérature 2006-2009 17 èmes Journées des Statisticiens des Centres de Lutte contre le Cancer 4 ème Conférence Francophone d Epidémiologie Clinique Essais cliniques de phase 0 : état de la littérature 2006-2009 Q Picat, N

Plus en détail

Cancer bronchique primitif: données épidémiologiques récentes

Cancer bronchique primitif: données épidémiologiques récentes Cancer bronchique primitif: données épidémiologiques récentes Pr Jean Trédaniel Service de pneumologie et oncologie thoracique Groupe Hospitalier Paris Saint Joseph Université Paris Descartes Sources Données

Plus en détail

La lutte contre la tuberculose est régie par l arrêté royal du 17 octobre 2002.

La lutte contre la tuberculose est régie par l arrêté royal du 17 octobre 2002. Le diagnostic de la tuberculose bovine La lutte contre la tuberculose est régie par l arrêté royal du 17 octobre 2002. 1. Tuberculination Dans la première phase d une infection de tuberculose bovine (Mycobacterium

Plus en détail