CONSEILS DES GOUVERNEURS ASSEMBLEE ANNUELLE 1999 WASHINGTON, D.C.
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- Élise Carrière
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1 CONSEILS DES GOUVERNEURS ASSEMBLEE ANNUELLE 1999 WASHINGTON, D.C. J GROUPE DE LA BANQUE MONDIALE BANQUE INTERNATIONALE POUR LA RECONSTRUCTION ET LE DEVELOPPEMENT SOCIETE FINANCIERE INTERNATIONALE ASSOCIATION INTERNATIONALE DE DEVELOPPEMENT CENTRE INTERNATIONAL POUR LE REGLEMENT DES DIFFERENDS RELATIFS AUX INVESTISSEMENTS AGENCE MULTILATERALE DE GARANTIE DES INVESTISSEMENTS FONDS MONETAIRE INTERNATIONAL Communiqué de presse n 28 (F) septembre 1999 Discours prononcé par M. DIDIER REYNDERS Governor de la Banque pour BELGIQUE, en séance plénière
2 Discours prononcé par M. Didier Reynders Governor de la Banque pour Belgique, en séance plénière C est avec grand plaisir que je m adresse aujourd hui à l assemblée annuelle du FMI et de la Banque Mondiale. Ces derniers jours, comme nouveau ministre des Finances de Belgique, j ai suivi pour la première fois et avec grand intérêt les diverses réunions de ces deux institutions. J ai pu me rendre compte du rôle primordial que les institutions de Bretton Woods jouent dans la poursuite d une croissance durable, ainsi que de leurs efforts constants et soutenus pour lutter contre la pauvreté et le sous-développement. Ces deux missions rendent ces institutions incontournables dans l analyse et la résolution des grands problèmes économiques de notre temps. La poursuite d ajustements structurels indispensables en Belgique Cette année, la croissance économique aux Etats-Unis sera à nouveau significativement plus élevée que celle de l Union Européenne en général, et de la zone euro en particulier. Cet écart constaté durant la majeure partie de la dernière décennie permet de parler d un réel «output gap» entre les Etats-Unis et l Europe. Une des explications peut être recherchée dans les rigidités qui existent sur le marché européen de l emploi. Diverses mesures de politique économique tentent de les éliminer. La Belgique a toujours plaidé en faveur d une approche coordonnée en la matière. La politique du nouveau Gouvernement belge, installé en juillet dernier, s inscrit dès lors résolument dans cette perspective. Ainsi, le Gouvernement a la ferme volonté de développer un Etat social actif, via une politique de formation et d emploi visant à accroître le taux d activité qui est faible en Belgique, par rapport aux autres pays européens. Différentes mesures sont prévues : une réduction substantielle des charges sociales et fiscales sur le travail, l introduction d un «emploi-jeune» avec pour objectif de permettre à chaque jeune d entrer sur le marché de l emploi endéans les 6 mois de sa sortie de l école, le relèvement du taux d activité des personnes de 50 ans et plus Le Gouvernement belge s attellera à une réforme profonde de la fiscalité en vue de réduire les prélèvements sur les revenus du travail. Cette réforme doit entraîner une diminution du nombre de barèmes, une augmentation du revenu minimum imposable et
3 - 2 - le regroupement des possibilités de déduction en un nombre limité de catégories forfaitaires. Dès maintenant, le gouvernement a confirmé la réindexation de toutes les tranches de l impôt sur les personnes physiques et a programmé la suppression de l impôt complémentaire de crise. Le Gouvernement souhaite par ailleurs opérer un transfert de la fiscalité sur le travail vers une fiscalité permettant de mieux réaliser les objectifs sur lesquels notre pays s est engagé en matière d emploi et de développement durable. Ce transfert dépendra des progrès réalisés dans l harmonisation fiscale européenne. Toutes ces réformes se dérouleront dans un contexte de baisse continue de la pression fiscale et parafiscale tout au long de la législature. Par cette politique, le Gouvernement belge compte atteindre deux objectifs dont la poursuite lui a été conseillée par le Fonds lors des dernières consultations : - la réforme fiscale devrait permettre de réduire le «coin» fiscal entre les revenus bruts et nets des particuliers ; un écart qui est très élevé en Belgique et qui à terme constituera un sérieux handicap concurrentiel à l intérieur de la zone euro; - la politique du Gouvernement devrait aussi éliminer les «pièges à l emploi». Pour les revenus professionnels les plus bas, le revenu disponible net sera plus élevé, de sorte que le différentiel avec les revenus de remplacement augmentera. Ceci accroîtra inévitablement les incitants à la recherche d un emploi. D aucuns pourraient craindre que cette politique novatrice mette en danger les acquis macro-économiques récents de la Belgique et plus particulièrement le rétablissement des finances publiques. Il n en est rien : la Belgique respectera les objectifs budgétaires formulés dans le programme de stabilité A moyen terme, les mesures envisagées de réduction des charges sociales et fiscales devraient avoir des effets favorables sur l emploi et dès lors, par un effet retour, améliorer aussi la situation budgétaire. La nouvelle politique économique belge s approche ainsi du meilleur «mix» de mesures conseillé par le Fonds durant sa dernière consultation dans le cadre de l Article IV. Des simulations à long terme ont indiqué qu un contrôle strict des dépenses publiques allant de pair avec des réformes structurelles, dont la réduction du «coin» fiscal et l introduction
4 - 3 - d incitants à l emploi, devrait permettre la réduction la plus rapide du niveau d endettement de la Belgique. Renforcement du système monétaire et financier international Le débat sur le rôle futur du Comité Financier et Monétaire International se doit d être poursuivi. Il serait erroné de considérer que l architecture du système monétaire et financier international est sans grand intérêt, et que le principal est de traiter les problèmes de fond, sans considération pour les enceintes impliquées. Certains objectifs nous paraissent fondamentaux : - la préservation du multilatéralisme dont les institutions comme le FMI sont les garants; - la prise en compte de la légitimité démocratique dans les décisions et un besoin renforcé de justification des décisions; - le besoin de concilier la souplesse dans l examen de certains types de problèmes et l impérieuse nécessité de disposer d une enceinte globale de coordination pour ce qui touche à la sphère financière et monétaire. Dans cet esprit, le Comité Financier et Monétaire International devrait idéalement devenir une enceinte de décision pour les matières relatives au FMI, et de coordination et concertation pour les matières financières annexes. Les réunions préparatoires des suppléants doivent se poursuivre de manière à renforcer l efficacité des réunions plénières du Comité. Un recours systématique devrait être fait à des groupes de travail, de manière à préserver le rôle central du Comité et à permettre le traitement de certaines questions selon une composition ad hoc. J insiste aussi pour confier au Comité Financier et Monétaire International un rôle accru d audit des opérations. Ce contrôle devrait garantir l utilisation adéquate des fonds libérés au delà du respect strict des critères macro-économiques habituellement retenus pour l octroi de l aide.
5 - 4 - Les initiatives de lutte contre la pauvreté et de promotion d une croissance soutenue Je me réjouis du fait que les politiques des institutions de Bretton Woods aient été adaptées en vue de trouver une solution durable à l endettement des pays les plus défavorisés. Le Gouvernement belge a toujours été ouvert aux souhaits de la société civile, entre autre en matière d approfondissement de la lutte contre la pauvreté. Ainsi, notre déclaration gouvernementale précise que le gouvernement soutiendra les initiatives visant à la promotion de produits fabriqués d une façon socialement équitable, et ceci afin de promouvoir un commerce mondial équilibré. Dans cet esprit, je soutiens dès lors la mise en place d un lien entre les programmes comme FASR/PPTE et la lutte contre la pauvreté dans les pays les plus défavorisés. Pour le moment, il importe avant tout de garantir le financement de ces programmes. Mon pays contribue de manière significative à ce financement et est prêt à participer à de nouveaux efforts communs sur base d une répartition équitable de la charge. En outre, le recours aux solutions axées sur le FMI, et en particulier le recours aux méthodes de valorisation d une partie du stock d or, me semble pleinement justifié dans les circonstances actuelles. L accent mis sur les pays pauvres lourdement endettés ne peut faire oublier les problèmes concrets auxquels d autres pays sont confrontés. Ainsi, nous soutenons tout particulièrement le programme d aide à la Turquie qui a été frappée par un tremblement de terre dévastateur le 17 août dernier. Afrique Centrale La Belgique a des liens historiques avec l Afrique centrale et estime que le moment est venu de prendre des initiatives politiques dans cette partie du monde pour y promouvoir la paix et y faire redémarrer le commerce et l économie. Ceci devrait ouvrir la voie à une relance de l aide économique à cette région via différents canaux. Cette aide devra se faire suivant des procédures souples, graduellement adaptables, et qui tiennent compte de la spécificité des pays de la région. Dans le plus proche avenir, j engage les institutions de Bretton Woods à accroître leur aide aux pays de la région, en contribuant à une analyse approfondie de leurs problèmes et en proposant des programmes spécifiques
6 - 5 - d assistance technique. De telles initiatives confirmeront le caractère universel de ces institutions. Conclusion En conclusion, je crois que nous venons de franchir une étape importante en renforçant nos initiatives de remises de dettes en faveur des pays les plus pauvres. Nous devons maintenant valoriser les interventions des institutions de Bretton Woods, en leur donnant une orientation plus marquée sur le plan social, et en intégrant les programmes d éducation et de santé qui ont un impact sur les populations les plus défavorisées. Enfin, nous devrons veiller dans les prochaines années à faire entrer la préoccupation du développement dans l évolution des règles du commerce mondial, et à mieux intégrer les interventions d institutions aussi diverses que l OMC, l ONU, le FMI, et la Banque Mondiale.
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