Goélette Grosse-Île. A n n e x e s

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1 A n n e x e s La goélette Grosse-Île toutes voiles dehors à l embouchure du Saguenay. Huile sur toile d Yves Bérubé. «Nous possédons au Québec une histoire maritime d une grande richesse, susceptible d éclairer notre passé, notre présent et notre avenir. Certes, rien n a survécu de cette vie maritime extrêmement dynamique [ ]. Aujourd hui, c est la mémoire oubliée de toute une civilisation qu il s agit de préserver pour contribuer à redonner un sens au fleuve et aux activités maritimes contemporaines. Préserver la mémoire de cette civilisation maritime, c est aussi comprendre le rôle fondamental du fleuve en tant que facteur identitaire d une société tout entière. C est également ce que nous laisserons aux générations futures.» Alain Franck, Naviguer sur le fleuve au temps passé, , Québec, Les publications du Québec, 2000, collection «Aux limites de la mémoire», p. xi.

2 A n n e x e 1 la vocation maritime de Québec La construction navale Dès 1665, l intendant Jean-Talon a tenté de mettre sur pied à Québec une industrie de la construction navale en vue d en faire le pilier de l économie de la colonie. Pendant le Régime français, plusieurs chantiers navals gouvernementaux ont permis à une main-d œuvre d artisans et d ouvriers d acquérir une grande expérience sous la direction de spécialistes français. Les chantiers royaux et privés ont joué un grand rôle dans l établissement d une tradition de construction navale. En raison de l établissement du peuple canadienfrançais sur les rives d une importante voie maritime, qui fut pendant très longtemps l unique chemin, la construction de bateaux est naturellement devenue une partie de son héritage. L âge d or Au XIX e siècle, la région de Québec comportait la plus grande concentration de chantiers navals au monde. De quatre qu il était en 1799, le nombre de chantiers recensés s élevait à 27 en Le dynamisme des marchands de bois, qui voyaient dans la construction navale un moyen d exporter une partie de leur production et de lui donner une plusvalue, en a fait un secteur florissant jusqu à l épuisement de la ressource. Tout près de trois grands navires sur quatre inscrits aux registres de Québec et Montréal étaient alors construits à Québec. Les vapeurs constituaient une industrie à part entière, à Québec mais davantage à Montréal, qui se développait parallèlement à celle des grands voiliers, surtout florissante à Québec. Le dernier bâtiment, un trois-mâts goélette, y fut lancé en Sources : Eileen Reid Marcil, On chantait «Charley-Man». La construction de grands voiliers à Québec de 1763 à 1893, Les Éditions GID, Alain Franck, Les goélettes à voiles du Saint-Laurent. Pratiques et coutumes du cabotage, Musée maritime Bernier, Chantier naval de Cape Cove, un des grands chantiers à hauteur de la ville de Québec. À faible distance, l Anse-des-Mères et l Anse-au-Foulon furent deux autres sites importants qui servirent à la construction navale pendant de nombreuses années. Québec, Gravure de W. H. Bartlett. Le trafic maritime à Québec Grâce au commerce du bois, le havre de Québec, vers les années 1840, venait au quatrième rang des ports les plus importants en Amérique du Nord, après New-York, Boston et Baltimore. Avec l ouverture en 1853 du chenal du Saint-Laurent, le port de Québec se retrouve toutefois confiné à des fonctions de plus en plus régionales. Il sera au cœur du cabotage à voile pour la région de l estuaire et ce sont les goélettes, qui ont la presque exclusivité des transports intérieurs, qui animeront la vie du port jusqu à leur disparition au profit du transport routier et ferrovière.

3 A n n e x e 2 la goélette Grosse-Île Historique et positionnement stratégique Historique La goélette Grosse-Île a été construite en 1951 au chantier maritime de Saint-Laurent sur l île d Orléans pour les besoins de la Défense nationale. À partir de Québec, la goélette approvisionnait l île de la Grosse-Île à qui elle doit son nom et a travaillé pour le ministère de la Défense et de l Agriculture jusqu en Entièrement restaurée entre 1996 et 2007 par le maître charpentier Paul Mailloux de l Île aux Coudres, la Grosse-Île sera le premier navire à obtenir la nouvelle certification de Transports Canada permettant d accueillir des passagers sous voile. Les axes de développement Notre organisation a été formée en 1992 dans le but d ouvrir le Saint-Laurent à la grande plaisance. Notre initiative sous-tend : 1. le sauvetage et la préservation d un bien patrimonial fluvial irremplaçable ; 2. la diffusion d un savoir ancestral et la mise en valeur d une culture maritime et de pratiques traditionnelles en voie de disparition ; 3. le développement d un nouveau créneau touristique international, inexploité et prometteur, par l offre de croisières sur le Saint-Laurent à bord d un voilier traditionnel; 4. la promotion du Québec à l étranger et du Saint- Laurent comme destination vacances. Par ses activités nautiques et par l accueil à bord de projets initiés par des partenaires, la SGGI sera une ambassadrice du Saint-Laurent; elle valorisera son patrimoine historique, naturel et culturel et la culture maritime dans son sens large La goélette Grosse-Île est le symbole de ces navires appelés «voitures d eau» qui, au début du XIX e siècle, naviguaient sur le fleuve Saint-Laurent à voile, puis à voile et à moteur, et, vers le milieu du XX e siècle, essentiellement à moteur. Dernière goélette de sa catégorie construite à quille, elle est un des derniers témoins matériels de notre patrimoine maritime et d une certaine façon d habiter le continent Fiche technique Après restauration Tonnage brut Longueur hors tout Largeur Capacité 54 tonnes 24 m 5,6 m 12 passagers en croisière et 40 à la journée La goélette Grosse-Île, dans le Bassin Louise en 2003.

4 A n n e x e 3 La protection du patrimoine maritime en France Les navires du patrimoine font l objet d une réglementation spécifique dont la définition est européenne et dont le traitement réglementaire relève de l administration française. Classement Monument Historique Depuis 1982, le Ministère de la Culture accorde le classement Monument Historique ou l inscription à l inventaire annexe des monuments historiques à des navires exceptionnels, ce classement ou cette inscription s accompagnant de certains droits et de certains devoirs. Ces bateaux classés et protégés par l État ne peuvent être vendus à l étranger. À ce jour, 116 bateaux sont protégés. Ils relèvent du domaine maritime tout comme du domaine fluvial. À titre comparatif, au Québec, seulement trois navires sont classés en vertu de la Loi sur les biens culturels, dont deux en bois : la goélette Saint-André et la Marie-Clarisse. Les critères du classement La protection répond à des critères objectifs et subjectifs. Parmi les premiers, citons la rareté, l ancienneté, la représentativité d un type, le facteur innovant et l état sanitaire du bateau. Les critères subjectifs ont trait à la réputation de l architecte naval, du charpentier de marine ou du chantier artisanal, mais aussi à la personnalité du navigateur ou à la dimension événementielle. À ces deux catégories on peut rajouter comme élément d appréciation, le critère d authenticité ainsi que les projets culturel et financier liés à la sauvegarde du bateau. Les avantages reliés au classement L état assume 50 % des frais d entretien du navire et lui assure le meilleur emplacement possible à quai (en terme de visibilité portuaire et de sécurité) dans son port d attache et ce, gratuitement. Il contraint les ports d escales français à offrir les mêmes conditions et à fournir l emplacement à quai à 30 % de la valeur de location habituelle. La Fondation du Patrimoine Maritime et Fluvial La Fondation du Patrimoine Maritime et Fluvial (FPMF) est abrité par la Fondation du Patrimoine (FP) et a le soutien du Ministère des Transports, de l Equipement, du Tourisme et de la Mer et celui du Ministère de la Culture et de la Communication. Elle a participé à la sélection des bateaux français protégés au titre de Monument historique. Mission de la FPMF 1) La Fondation a pour vocation d inventorier, de sauvegarder, de préserver et de promouvoir le patrimoine maritime et fluvial national non protégé par l Etat (patrimoine non classé ou inscrit). 2) Elle s efforce de mobiliser et fédérer toutes les énergies désirant s investir dans la défense de ce patrimoine (particuliers, associations, collectivités publiques, entreprises). 3) Reconnue comme organisme compétent par les pouvoirs publics en matère culturelle et historique maritime, elle est le représentant officiel dans les relations avec les pouvoirs publics sur les questions relatives à la préservation du patrimoine maritime et fluvial. 4) Elle attribue le label «bateau d intérêt patrimonial» (BIP). Avantages reliés au BIP Ce label permet d obtenir une aide financière par les instances régionales de leur port d attache qui leur attribue également une place de choix et presque systématiquement la gratuité du quaiage. Ces navires peuvent être vendus à l étranger. Dès 1997, la goélette Grosse-Île répondait aux critères pour être classée bien culturel avec les avantages financiers. La restauration du navire aurait alors normalement bénéficié d une contribution de $ du ministère de la Culture et des Communications du Québec. Faute d avoir obtenu cette reconnaissance légitime, l aide versée par le MCCQ n a été que de $, soit moins de 2 % du budget total investi pour la restauration du navire patrimonial.

5 A n n e x e 4 R e c o n n a i s s a n c e d e l a F P M F