1/5 PALMARES ALTARES DES DÉFAILLANCES D ENTREPRISES du 2 ème trimestre 2015 Le 2 ème trimestre 2015 signe le meilleur chiffre depuis 2008. 13 400 défaillances d entreprises, soit - 6,8 % par rapport au 2 nd trimestre 2014 10 000 emplois préservés par rapport au printemps 2013 L industrie manufacturière efface la crise. Nanterre le 9 juillet 2015, acteur de premier plan de la Data Economy, membre du réseau Dun & Bradstreet, 1 er réseau international d informations BtoB, présente son étude trimestrielle sur les défaillances et sauvegardes d entreprises du 2 ème trimestre 2015. «L onde de choc de la crise des subprimes de l été 2007 atteignait l économie réelle dès le printemps 2008 ; le 2 ème trimestre 2008 approchait alors les 13 000 entreprises en cessation de paiement. Ce nombre allait pourtant s avérer encore bien loin du record de plus de 17 000 procédures dépassé à trois reprises en débuts d années 2009, 2010 et même 2014.» Rappelle Thierry MILLON, Directeur des études. «Encore récemment, un nouveau plus haut, au-delà de 18 000 défaillances sur le 1 er trimestre 2015 venait refroidir l enthousiasme d une reprise naissante. Celle-ci est pourtant enfin confirmée par les chiffres de ce 2 ème trimestre 2015 qui passent résolument au vert. Le nombre de jugements d ouvertures prononcés sur ces trois derniers mois retombe sous les 14 000. A l exception des mois d été, du fait des vacances judiciaires, jamais ce chiffre n avait été aussi faible depuis le printemps 2008. Cette amélioration se traduit par 10 000 emplois préservés par rapport au printemps 2013 (62 000 postes menacés).» Observe Thierry MILLON. Le meilleur 2 ème trimestre depuis 2008 Le mois de mars dernier et ses 6 400 cessations de paiement, un record, aurait-il sonné la dernière heure de sept années de très forte crise? C est ce que tend à montrer la rapide propagation du redressement. Les tribunaux ont prononcé 13 400 ouvertures de procédures collectives sur ce 2 ème trimestre 2015, un nombre en recul très net de - 6,8 % par rapport au même trimestre 2014. Les sauvegardes demeurent peu utilisées ; elles représentent 2,5 % des procédures (336 procédures de sauvegarde).
2/5 Ce trimestre ramène le volume des défaillances à des valeurs de début 2008. La crise avait provoqué une «sur-sinistralité» de 10 000 entreprises par an depuis sept ans. La situation tend désormais à se normaliser et l écart de sinistralité par rapport au 2 ème trimestre 2008 n est plus que de 500 défaillances. Les ouvertures de redressement judiciaire tombent significativement sous la barre des 4 000 (- 7,6 %), nombre au plus bas depuis 2008, confirmant la moindre vulnérabilité des entreprises. Les liquidations judiciaires directes, ellesaussi en retrait sensible (- 6,5 %), sont davantage révélatrices de fragilité financière durable. Nombre de défaillances d entreprises par type de procédure par trimestre (Données arrétées au 1 er juillet de chaque année) T2 2011 T2 2012 T2 2013 T2 2014 T2 2015 Evolution 2014/2015 Sauvegardes 324 367 385 363 336-7,4 % Redressement judiciaire ou Liquidation Judiciaire directe 14 068 13 355 14 623 14 023 13 072-6,8 % Dont RJ 4 520 4 209 4 327 4 211 3 893-7,6 % Dont LJ 9 548 9 146 10 296 9 812 9 179-6,5 % TOTAL FRANCE 14 392 13 722 15 008 14 386 13 408-6,8 % Dont PME 50 salariés 96 139 131 92 96 4,3 % Ensemble Emplois menacés 57 800 63 000 61 900 54 900 51 900-5,5 % Les TPE sortent de l ornière Les TPE : ce 2 ème trimestre 2015 marque un vrai signal d amélioration (- 6,6 %). Le nombre de TPE défaillantes retombe à 12 400, au plus bas depuis début 2008 mais c est encore un millier de procédures de plus par rapport à sept ans plus tôt. Les PME de 10 à 49 salariés sont encore mieux orientées. Après avoir atteint un point haut au cours du 2 ème trimestre 2013, au-delà de 1 100 jugements, la sinistralité était retombée sous les 1 000 procédures l année dernière et passe désormais sous le seuil des 900 (-10%) ce 2 ème trimestre 2015. C est encore 150 de plus que lors du 2 ème trimestre 2008. Pour les PME d au moins 50 salariés, les défaillances se stabilisent juste sous les 100 procédures, volume identique à celui constaté au cours du même trimestre 2008 et deux fois moins lourd que début 2009. L amélioration se propage dans de nombreux métiers Le bâtiment concentre à lui seul le quart des cessations de paiement, il influence donc fortement les tendances de sinistralité. Or, ce secteur donne sur ce trimestre des signes de redressement sensible. Un peu plus de 3 300 entrepreneurs du bâtiment ont connu un redressement ou une liquidation judiciaire sur ce 2 ème trimestre, c est
3/29 panorama général encore une centaine de plus qu au début de la crise mais 8 % de moins qu il y a un an. Si les travaux de charpente et couverture, menuiserie métallique et revêtement des sols sont encore chahutés, les évolutions sont mieux orientées dans la maçonnerie générale. Le commerce, deuxième poste sensible du panorama des défaillances d entreprise, avec une procédure sur cinq, est également bien orienté. Le nombre de cessation de paiement a reculé de - 9 % pour s établir sous les 2 900, volume comparable à celui du début de crise. La tendance est très marquée dans le commerce et la réparation automobile (- 15 %). Le commerce interentreprises, qui avait approché les 900 RJLJ sur le 2 ème trimestre 2010, se redresse et s établit à 650 procédures (- 3 %). Mais c est sans doute le commerce de détail, où se concentrent les deux tiers des défaillances du secteur, qui offre l amélioration la plus attendue. Les périodes les plus difficiles ont été 2013 et 2014 ; environ 2 000 commerçants mettaient la clé sous la porte sur le seul 2 ème trimestre, c était 500 RJLJ de plus qu en début de crise. Sur ce printemps 2015, le nombre de cessations de paiement retombe à 1 800 (- 10 %). L industrie poursuit une amélioration amorcée dès l année dernière. Moins de 1 000 industriels ont dû faire face à une cessation de paiement, volume en-dessous duquel le secteur n était plus descendu depuis sept ans. Plus précisément, l agroalimentaire est légèrement dans le rouge (+ 2 %) du fait des sinistres nombreux dans l artisanat de boulangerie-pâtisserie (+ 10 %) sans lequel le secteur serait dans le vert. L industrie manufacturière encore en souffrance en 2013 avait enregistré une rapide amélioration sur le printemps 2014 (- 11 %) qu elle confirme ce 2 ème trimestre 2015 (- 11 %). Tombées sous les 600 cessations de paiement, le secteur a effacé les sept ans de crise et se situe désormais 10 % en-dessous des valeurs de début 2008. Il en est de même pour le transport routier de marchandises. Après deux années difficiles en 2012 et 2013, le secteur était revenu proche de son niveau de 2 ème trimestre 2008 juste au-dessus des 300 RJLJ, seuil ramené à 272 (- 11 %) ce 2 ème trimestre 2015. Les services aux entreprises avaient connu un pic de défaillances sur le 2 ème trimestre 2013, au-delà de 1 800, avant de revenir à 1 700 lors du même trimestre 2014 puis proche de 1 500 (- 10 %) ce printemps 2015. Dans les activités scientifiques et techniques, l amélioration est sensible dans le conseil de gestion (- 13 %), d Ingénierie (- 19 %) ou de sécurité privée (- 27 %), tandis que dans les activités administratives les tendances sont tirées par les holdings (- 24 %) pendant que les activités de nettoyage courant des bâtiments s inscrivent fortement dans le rouge (+ 12 %). L Information & communication est également bien orientée (307 RJLJ ; - 11 %), dopée par les services informatiques et l édition de logiciels (- 20 %), qu il s agisse du conseil en systèmes et logiciels informatiques (- 22 %) ou de la programmation informatique (- 17 %) encore chahutés l année dernière Dans les services aux particuliers, les défaillances sont encore supérieures de 60 % aux valeurs de début 2008 pour les salons de coiffures et soins de beauté, mais l amélioration se poursuit (349 RLJ ; - 9 %) ce 2 ème trimestre 2015. En revanche, la situation demeure compliquée dans la restauration où les défaillances d entreprises se stabilisent au-delà de 1 400 RJLJ, un niveau de 40 % supérieur à celui de début 2008. La sinistralité est également au plus haut dans les activités récréatives (211 RJLJ ; + 23 %), plus particulièrement le spectacle vivant, et d enseignement (167 RJLJ ; + 8 %) notamment dans les disciplines sportives et activités de loisirs.
4/5 Les régions s améliorent, mais pas encore l Île-de-France Une cessation de paiement a été constatée pour plus de 2 800 (+ 3 %) entreprises franciliennes, un nombre proche des valeurs hautes de ces dernières années. Si Paris, qui concentre près du tiers des procédures d Île-de-France, amortit la tendance (- 1 %), Les Yvelines et le Val-d Oise affichent des évolutions sévères ces trois derniers mois comme lors du 2 ème trimestre 2014. La Bourgogne et le Limousin enregistrent une hausse des RJLJ de, respectivement, 12 % et 4 % mais le 2 ème trimestre 2014 avait été le meilleur sur sept ans. Les Pays-de-la-Loire (+ 2 %), la Lorraine (+ 1 %), l Auvergne (- 0 %), l Aquitaine (- 0 %) tentent de résister. Les régions Centre (- 8 %), Champagne- Ardenne (- 12 %), Franche-Comté (- 16 %), Midi-Pyrénées (- 24 %) et Provence-Alpes- Côte D azur (- 7 %) retrouvent des valeurs de défaillances proches de celles de début de crise. Toutes les autres régions s inscrivent sur des volumes de défaillances en retrait de 3 % à plus de 20 %. CARTE CARTE D EVOLUTION D ÉVOLUTION DES DES RJ/LJ DÉFAILLANCES PAR REGION D ENTREPRISES 2 ème TRIMESTRE PAR 2015 RÉGION source AU 2 ÈME TRIMESTRE 2015 SOURCE ALTARES BRETAGNE - 25,8 % 0 % DE - 10 % À 0 % DE -15 % À -10 % < - 15 % BASSE- NORMANDIE - 12,5 % PAYS-DE- LA-LOIRE 2,2 % POITOU- CHARENTES - 24,4 % HAUTE- NORMANDIE - 2,8 % AQUITAINE - 0,5 % NORD- PAS-DE-CALAIS - 4,5 % PICARDIE - 13,00 % ÎLE- DE-FRANCE 3,4 % CENTRE - 7,6 % LORRAINE 0,5 % CHAMPAGNE ARDENNE - 11,8 % BOURGOGNE 11,6 % LIMOUSIN 4,1 % AUVERGNE - 0,5 % MIDI-PYRÉNÉES - 23,5 % LANGUEDOC- ROUSSILLON - 14,6 % FRANCHE- COMTÉ - 15,7 % RHÔNE-ALPES - 8,4 % PROVENCE-ALPES- CÔTE D'AZUR - 7,4 % ALSACE - 14,4 % CORSE - 11,5 % Depuis 2008, plus de 100 000 dépôts de bilan dus à un défaut de règlements client! «Les défaillances d entreprises semblaient être le dernier indicateur à vouloir confirmer la reprise. Si l explosion du nombre de procédures collectives en mars (+ 19 %) avait effacé l effort de décembre (- 19 %), ce dernier sursaut des dépôts de bilan marquait davantage un trou d air qu un nouveau tsunami.» Rassure Thierry Millon. «L analyse des retards de paiement, publiée en juin, avait confirmé la sensible dégradation des délais de règlement observée depuis quelques mois. Or, cette situation est caractéristique d une reprise économique gourmande en trésorerie, a fortiori après sept longues années de crise. La moyenne de 13 jours de retard de paiement a même été dépassée pour la première fois depuis dix ans, validant que les entreprises ont dépassé le stade du seul jeu du crédit fournisseur pour se projeter sur une vraie réalité de besoin de financer sa reprise, son BFR.
5/5 Il est donc crucial que les fournisseurs et sous-traitants redoublent d attention pour ne pas laisser déraper les retards de paiement de leurs clients et donneurs d ordre, car ils pourraient se trouver à leur tour en défaut de paiement. Rappelons-le, l entreprise est le premier banquier de l entreprise ; le crédit interentreprises pèse plus de 635 milliards d euros, soit cinq fois le montant des crédits courts termes. Depuis 2008, sur les 430 000 entreprises défaillantes, plus de 100 000 sont tombées faute d avoir été payées à l heure.» conclut Thierry MILLON. évolution des défaillances France DEPUIS 5 ANS (Données 12 mois glissants - Juin 2010 à juin 2015) 65 000 64 000 63 000 62 000 61 000 60 000 59 000 58 000 Juin Août Oct. Déc. Fév Avr Juin Août Oct. Déc. Fév Avr Juin Août Oct. Déc. Fév Avr Juin Août Oct. Déc. Fév Avr Juin Août Oct. Déc. Fév Avr Juin 2010 2011 2012 2013 2014 2015 A PROPOS D ALTARES www.altares.com Acteur de premier plan de la Data Economy, a pour mission de valoriser le capital Data de ses clients, en transformant leur patrimoine informationnel en performance économique. Partenaire de confiance indépendant, le Groupe apporte aux décideurs une vision prospective et contextualisée des enjeux business de la nouvelle économie. Dans un monde en mutation, mondialisation, cloud, big data, open data collecte, agrège, analyse, enrichit et structure les données afin de les rendre «intelligentes» et d en faire un outil décisionnel agile pour les Directions Générales et opérationnelles des entreprises. Le Groupe aide ainsi ses clients à faire de leurs données un levier de croissance. Partenaire exclusif en France de Dun & Bradstreet, 1 er réseau international d informations BtoB, se positionne comme le partenaire de référence des grands comptes, ETI et PME en leur offrant un accès privilégié à ses bases de données sur plus de 240 millions d entreprises dans 220 pays. La société compte 300 collaborateurs et réalise un chiffre d affaires de 60 millions d euros.