Marie Des Neiges Célia et la découverte de la magie Tome 1 2
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Chapitre I Celia La nuit venait de tomber plongeant le village dans un silence qui aurait pu être assourdissant, si la pluie n était pas venue chanter sur les toits des maisons, faisant entendre des cliquetis de résonances différentes. Il n était que huit heures du soir, mais personne ne traînait dans les rues, à part quelques chiens cherchant un abri pour se préserver d une humidité se faisant de plus en plus intense et perforante. La nature se lavait de ces derniers jours qui avaient été consumés par la chaleur intense du soleil : une douche bienfaisante avant le retour d une nouvelle journée. Seule dans sa chambre, assise sur le rebord de la fenêtre et scrutant le ciel comme pour apercevoir une étoile ou un rayon de lune, la jeune Célia était plongée dans ses pensées. Les murs de sa chambre étaient couverts de posters de fées et de chevaux, elle avait un lit et une grande commode de couleur blanche, seul son bureau avait des nuances de rose ; de nombreuses poupées et des 2 3
fées en porcelaines ainsi que des petits chevaux trônaient sur des étagères. Célia est une jeune fille de quatorze ans, ses cheveux sont d un noir intense comme l ébène avec de temps à autres quelques reflets roux, elle est plutôt de taille moyenne, mince avec de longues jambes, sa peau est un peu brunie par le soleil, mais on voit bien qu elle a une peau douce et délicate, ses yeux en amandes montrent un regard d un vert aussi profond et étincelant que la plus pure des émeraudes. Tout à coup une voix venant de la maison fit revenir la jeune adolescente sur terre : «Célia! Viens mettre la table pour le dîner! Oui maman, j arrive!» Le seul travail demandé par ses parents était de dresser la table et de ranger sa chambre ; parfois elle pouvait être sollicitée pour quelques travaux communs de bricolages, cela ne la dérangeait pas car elle aimait ses quelques moments passés avec ses parents. La soirée se passa et le lendemain arriva très vite Aujourd hui c est la rentrée des classes! L an dernier Célia allait au collège Saint Etienne, mais elle avait demandé à ses parents d en changer cette année. Elle voulait laisser derrière elle des souvenirs douloureux et tourner la page sur un avenir meilleur. Elle espérait se faire de nouveaux amis, et rêvait déjà des discussions à venir ; la rencontre avec de nouveaux professeurs, et surtout un nouveau départ. 24
Pour son premier jour, elle avait décidé de mettre toutes les chances de son côté ; et pour cela, elle décida de prendre son sac fétiche qui ressemblait plus à un sac à dos qu à un cartable. Elle y mit un agenda, un petit cahier, de quoi écrire et une petite boîte fermée à clé rehaussée d une petite pierre verte aussi étincelante que ses yeux. Que pouvait bien contenir cet objet? Un grand sourire aux lèvres, la jeune fille sortie de sa chambre pour se rendre dans la cuisine où un petit déjeuner l attendait en compagnie de ses parents. Sa mère de taille moyenne, aux yeux noisette, cheveux noirs et un peu ronde, était toujours là pour sa fille quand elle avait besoin d elle. Quant à son père, un homme de grande taille, son regard d un vert profond donnait l impression qu il pouvait entrer dans les pensées les plus secrètes de ceux qu il regardait ; c est un personnage imposant, mais sur qui on pouvait compter en cas de pépins. Célia aimait sentir sa présence car elle avait cette sensation de sécurité qui la réconfortait et qui lui permettait de se sentir protégée du monde qui l entourait. Mais aujourd hui, une nouvelle vie commence pour la jeune fille Huit heures, la sonnerie retentit, le début des cours commencent Un homme aux tempes grisonnantes fit son entrée dans la classe. «Bonjour! Je me présente : Je suis M. Dupin, votre professeur de français et professeur principal. Je suis là pour vous en cas de problèmes ou si vous voulez seulement discuter ; j ai un casier dans la salle 2 5
des professeurs si vous désirez me rencontrer ou vos parents, vous pouvez y glisser toutes correspondances. Bon, après ceci, vous allez vous présenter les uns après les autres, et vous allez me dire ce que vous attendez de votre avenir.» La classe était composée de vingt-huit élèves : douze garçons et seize filles. Célia avait déjà sympathisé avec une jeune fille d un an son aînée qui se présenta en premier : «Je me nomme Anéma Dupin, et oui, je suis la fille de M. Dupin, j ai quinze ans et je ne sais pas quel avenir m attend, mais j aimerai consacrer ma vie aux autres, soit dans le domaine médical ou social.» Il n y avait aucune ressemblance physique avec son père, elle devait tenir sûrement du côté de sa mère, surtout ses longues mèches blondes et ses yeux bleus. Puis ce fût le tour de Célia : «Bonjour, je suis Célia Dupin, mais je n ai aucun lien de parenté ou du moins je n en connais pas avec M. Dupin. J ai quatorze ans et je préfère attendre que le destin me fasse un signe pour savoir vers quel avenir me diriger.» Anéma intriguée voulut savoir d avantage sur sa nouvelle amie, elle décida de l interroger pendant les interclasses. La journée arriva à son terme. Anéma ne réussit pas à connaître les pensées intimes de Célia, mais ce n était que partie remise La complicité des deux jeunes filles s était renforcée jour après jour, elles étaient devenues très complices : l une commençait les phrases et l autre 26
les terminait comme un vieux couple se connaissant par cœur. Elles avaient tellement sympathisé qu elles faisaient pratiquement tout ensemble. Les premières vacances approchaient et elles avaient accepté de partir dans un chalet en montagne. Le jour de leur départ arriva et les voilà toutes les deux parties en Haute Savoie, dans le chalet familial d Anéma en compagnie de la grand-mère de cette dernière. Mme Dupin était une femme âgée de soixante cinq ans, bon pied, bon œil, d une vitalité incroyable et avec beaucoup d humour ; elle avait décidé de laisser les deux jeunes filles faire leur expérience par elles-mêmes, elles avaient cartes blanches pour toutes les vacances. Célia et Anéma étaient toutes excitées, aucunes interdictions, toutes les possibilités leurs étaient accordées pendant sept jours. On leur avait donné la clé de la «Boîte de Pandore»! Etait-ce une bonne chose? Mais la grandmère savait qu elle pouvait faire confiance à sa petite fille qui avait la tête sur les épaules ; aussi, elle avait décidé de leur faire connaître un domaine peu commun : Le monde des esprits cachés existants et ayant existé. Ce soir, on range les valises, on s installe et on verra demain ce que la journée nous réserve Le lendemain matin, les deux adolescentes allèrent faire des courses. Elles en profitèrent pour faire connaissance avec les gens du village. Certains villageois avaient reconnu la jeune Anéma qui venait régulièrement tous les ans avec sa grand-mère et 2 7