Économie du secteur des services industriels du travail des métaux



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Transcription:

Économie du secteur des services industriels du travail des métaux Les débouchés : de nombreux marchés où l automobile domine Les emplois et les salaires Les performances des entreprises A - L activité progresse B - Les exportations augmentent C - L augmentation du prix des matières premières renforce la hausse des consommations intermédiaires D - Le taux de valeur ajoutée est élevé mais il diminue E - Les dépenses de personnel pèsent lourd dans la valeur ajoutée F - Le taux de marge brute et la profitabilité sont faibles mais progressent G - L investissement reprend en 25 H - Les fonds propres ne suffisent pas à financer les investissements I - Le crédit-bail finance 16 % des investissements J - Les délais de paiement sont importants en 25

Les performances des entreprises De 1995 à 25, le secteur a connu une croissance d activité de 63 %. Caractéristique d un secteur de sous-traitance, le taux de valeur ajoutée est élevé et le coût de la main-d œuvre représente plus de 8 % de la valeur ajoutée. Malgré une hausse importante du prix des matières premières, la rentabilité économique se redresse et les investissements repartent. Cependant les délais de paiement sont toujours trop longs. Les principaux ratios en 25 Services industriels du travail des métaux Biens intermédiaires Industrie manufacturière Croissance du chiffre d affaires 1995-25 % 63 31 35 Taux d exportation : exportations/chiffre d affaires % 21 36 4 Taux de valeur ajoutée : valeur ajoutée/chiffre d affaires % 37 28 27 Frais de personnel/vaht % 85 74 73 Productivité apparente du travail (VAHT/effectifs employés) k 44 57 63 Productivité apparente du capital % 83 5 66 (VAHT/immobilisations brutes) Taux de marge brute : excédent brut d exploitation/vaht % 16 24 25 Taux de profi t : résultat net comptable/caht % 1,4 2,5 2,8 Effort d investissement : investissements+crédit-bail/ % 14 14 12 VAHT+redevances crédit-bail Taux d autofi nancement : capacité d autofi nancement/ % 92 136 171 investissements corporels Part du crédit-bail : crédit-bail/crédit-bail+investissements corporels % 16 7 5 Source : Sessi, enquête annuelle d entreprise, 25 A - L activité progresse Le chiffre d affaires du secteur a progressé de 63 % de 1995 à 25, soit un taux de croissance annuel moyen de 5 %. C est plus que dans l ensemble de l industrie manufacturière, qui ne progresse que de 35 % pendant la même période.

17 16 15 14 13 12 11 1 9 Indices de croissance du chiffre d affaires base 1 en 1995 8 1995 1996 1997 1998 1999 2 21 22 23 24 25 Services industriels du travail des métaux Industrie manufacturière Source : Sessi, enquête annuelle d entreprise, 25 Cette croissance s explique à la fois par la hausse des prix et par celle des volumes. Toutefois, après l année 2, la hausse des prix est plus importante et les volumes sont en diminution. Indices d évolution de la production en prix et en volume 11 base 1 en 2 1 9 8 7 6 1995 1996 1997 1998 1999 2 21 22 23 24 Indice valeur Indice prix Indice volume Sources : Insee, Sessi

Les performances des entreprises Évolution du chiffre d affaires entre 1995 et 25 Services industriels du travail des métaux Mécanique industrielle Découpage - emboutissage Évolution entre 1995 et 25 63 % 67 % 78 % 6, 5,6 milliards d'euros 17,3 Traitement et revêtement des métaux Forge - estampage - matriçage Décolletage Métallurgie des poudres 34 % 2, 72 % 1,8 35 % 1,6 168 %,3 5 1 15 2 Source : Sessi, enquête annuelle d entreprise, 25 Toutes les activités du secteur enregistrent une hausse du chiffre d affaires pendant la période, mais celles du découpage - emboutissage et de la forge - estampage - matriçage connaissent la plus forte progression avec respectivement 78 % et 72 %. B - Les exportations augmentent Même si la tendance s améliore au cours de la période 1995-25, les performances à l exportation des entreprises de l ensemble des services industriels du travail des métaux sont très en retrait par rapport au reste de l industrie manufacturière ou même aux biens intermédiaires. Le secteur n a exporté qu un cinquième de sa production en 25, c est-à-dire deux fois moins en proportion que l ensemble de l industrie manufacturière.

Le taux d exportation progresse exportations/chiffre d'affaires hors taxes, % 4 3 2 1 1995 1996 1997 1998 1999 2 21 22 23 24 25 Industrie manufacturière Biens intermédiaires Services industriels du travail des métaux Source : Sessi, enquête annuelle d entreprise, 25 Le taux d exportation croît avec la taille de l entreprise 5 exportations/valeur ajoutée hors taxes, % 4 3 2 1 2 à 49 salariés 5 à 99 salariés 1 à 249 salariés Services industriels du travail des métaux Industrie manufacturière Source : Sessi, enquête annuelle d entreprise, 25 25 à 499 salariés 5 salariés ou plus Biens intermédiaires

Les performances des entreprises La propension à exporter est fortement liée à la taille de l entreprise. Cela est vrai dans l ensemble de l industrie manufacturière mais également dans le secteur des services industriels du travail des métaux, composé de petites entreprises. Si les entreprises de 2 à 49 salariés réalisent 11 % de leur chiffre d affaires à l exportation, ce taux passe à un tiers pour celles qui emploient entre 25 et 499 salariés. Les entreprises de 5 salariés ou plus du secteur des services industriels du travail des métaux font exception. En effet, elles appartiennent essentiellement aux activités du découpage - emboutissage et de la mécanique industrielle, qui sont les moins exportatrices du secteur. De la difficulté à appréhender les exportations dans le secteur des services industriels du travail des métaux Activité de sous-traitance de proximité, le secteur des services industriels du travail des métaux ne fabrique pas un produit final mais fournit des pièces qui seront incorporées dans des sous-ensembles. En outre, des traitements ou des revêtements sont appliqués pour améliorer l aspect ou la durabilité des pièces. La Douane ne comptabilise pas ces produits, ni les traitements ou les revêtements qui sont des services. C - L augmentation du prix des matières premières renforce la hausse des consommations intermédiaires Dans le secteur des services industriels du travail des métaux, les consommations intermédiaires ont tendance à augmenter, notamment depuis l année 22. Les exigences renforcées des donneurs d ordres incitent les sous-traitants de ce secteur à élargir leur offre en adjoignant à leur production propre, des activités qui peuvent mettre en œuvre des matériaux non métalliques. Ils doivent souvent fournir des éléments complets ou des sous-ensembles intégrant des pièces achetées ailleurs, ce qui augmente leurs consommations intermédiaires.

La part des consommations intermédiaires augmente 75 consommations intermédiaires/chiffre d'affaires hors taxes, % 7 65 6 55 5 1995 1996 1997 1998 1999 2 21 22 23 24 25 Industrie manufacturière Services industriels du travail des métaux Source : Sessi, enquêtes annuelles d entreprise De plus, depuis la fin de l année 23, les prix mondiaux de l acier ont connu une brusque accélération. Cette hausse touche de nombreux secteurs industriels mais la filière automobile n est pas en situation de répercuter vers les équipementiers, les constructeurs et le client final la hausse du prix de l acier supportée par ses soustraitants. Indice d évolution des prix des produits sidérurgiques Base 1 en 1988 18 16 14 12 1 8 6 4 2 années 95 96 97 98 99 2 1 2 3 4 5 6 7 Source : Insee, indice des prix à la production

Les performances des entreprises C est avant tout la croissance de la demande chinoise qui a été à l origine des tensions observées sur le marché mondial de l acier depuis 23. Après avoir baissé début 25, les prix augmentent à nouveau. Dans un contexte général de tension sur les prix des produits pétroliers et des matières premières, la hausse des prix s est accentuée depuis l été 26. Les prix des principaux métaux d alliage sont également à nouveau en hausse : + 126 % en onze mois pour le zinc, flambée du nickel (cours multiplié par 2,5 depuis le début 26 en raison des achats massifs des producteurs d acier inoxydable). L augmentation du prix de l acier pèse sur le secteur des services industriels du travail des métaux, gros utilisateur de cette matière première. C est le cas notamment de la forge et du découpage - emboutissage, pour lesquels la part des achats de matières premières rapportée au chiffre d affaires est importante. Dans le secteur de la forge, où la croissance est la plus forte entre 24 et 25, le poids des matières premières rapporté au chiffre d affaires est passé de 3 % à 42 %. Le secteur du traitement et revêtement des métaux, et plus particulièrement les entreprises qui pratiquent la galvanisation, sont touchés par l augmentation du prix du zinc. Évolution du prix du zinc 5 Londres, $ par tonne 4 3 2 1 années 95 96 97 98 99 2 1 2 3 4 5 6 7 Source : Insee, cours des matières premières

Les sous-traitants sont d autant moins en mesure de répercuter entièrement la hausse des prix des matières premières que les contrats signés avec les constructeurs automobiles sont parfois pluriannuels. Le taux de marge sur coûts variables permet d apprécier si la hausse a pu être répercutée. Pour l ensemble du secteur des services industriels du travail des métaux, ce taux s est dégradé entre 22 et 25 : il est passé de 38,6 % à 36,7 %. C est le décolletage qui a le moins répercuté la hausse (le taux de marge sur coûts variables a diminué de 43,2 % à 39,1 %), suivi par le découpage - emboutissage. D - Le taux de valeur ajoutée est élevé mais il diminue La valeur ajoutée du secteur suit la même tendance que le chiffre d affaires avec une croissance un peu inférieure. Entre 1995 et 25, la progression est de 43 %. Le taux d intégration ou taux de valeur ajoutée - rapport de la valeur ajoutée hors taxe au chiffre d affaires - traduit l importance des transformations que les entreprises font subir aux produits. En effet, un mouvement de recentrage des grands secteurs industriels sur leur métier de base a conduit à un transfert de valeur ajoutée. Ainsi, le processus d externalisation a eu pour effet de concentrer la valeur ajoutée chez les sous-traitants. C est pourquoi le taux de valeur ajoutée est structurellement élevé dans le secteur des services industriels du travail des métaux : 37 % contre 27 % dans l industrie manufacturière. L industrie automobile, en particulier, a délégué une partie substantielle de ses activités. Son taux de valeur ajoutée a, par conséquent, diminué : il est de 17 % en 25. Les donneurs d ordres ont le choix entre faire eux-mêmes ou externaliser en fonction de la conjoncture. Lorsque l activité est importante, ils externalisent ; au contraire, si la conjoncture est mauvaise, ils ont tendance à réintégrer des opérations. Les soustraitants leur apportent ainsi de la souplesse de fonctionnement. Quoiqu élevé, le taux de valeur ajoutée dans le secteur des services industriels du travail des métaux tend à diminuer. Cette baisse est en grande partie due à l augmentation des consommations intermédiaires.

Les performances des entreprises Le taux de valeur ajoutée reste élevé 5 valeur ajoutée hors taxes/chiffre d'affaires hors taxes, % 4 3 2 1 1995 1996 1997 1998 1999 2 21 22 23 24 25 Services industriels du travail des métaux Biens intermédiaires Industrie manufacturière Source : Sessi, enquêtes annuelles d entreprise La mécanique industrielle a le taux de valeur ajoutée le plus élevé (44 %). En effet, depuis plusieurs années, les entreprises de ce secteur se tournent vers des activités à plus forte valeur ajoutée comme l entretien et la maintenance d ordre mécanique, activité qui est devenue le second débouché du secteur de la mécanique industrielle. De plus, l appareil productif français vieillit, si bien que les entreprises industrielles recourent de plus en plus à la maintenance industrielle, l entretien et la réparation alimentant ainsi l activité des professionnels de la mécanique industrielle. E - Les dépenses de personnel pèsent lourd dans la valeur ajoutée Structurellement, les frais de personnel sont très élevés dans les activités de soustraitance. Ils représentent plus de 8 % de la valeur ajoutée hors taxe dans le secteur des services industriels du travail des métaux. La part de la valeur ajoutée mobilisée par l ensemble du facteur travail est beaucoup plus faible dans les biens intermédiaires et l industrie manufacturière. Si, jusqu en 22, la tendance était à la hausse, l année 23 marque le pas et la part des frais de personnel dans la valeur ajoutée tend ensuite à se réduire, tant dans les services industriels du travail des métaux que dans l industrie manufacturière.

9 85 8 75 7 65 6 55 Rémunération du travail frais de personnel/valeur ajoutée hors taxes, % 5 1995 1996 1997 1998 1999 2 21 22 23 24 25 Services industriels du travail des métaux Biens intermédiaires Industrie manufacturière Source : Sessi, enquêtes annuelles d entreprise Les services industriels du travail des métaux sont des industries de main-d œuvre. En dépit d une forte valeur ajoutée dégagée par les entreprises du secteur, la productivité apparente du travail - valeur ajoutée rapportée aux effectifs employés - y est plus faible que dans le reste de l industrie manufacturière et les biens intermédiaires. Ainsi, un salarié du travail des métaux produit une valeur ajoutée d un montant de 43 8 euros en 25. Ce montant s élève la même année à 57 5 euros pour les biens intermédiaires et 62 7 euros pour l industrie manufacturière. La tendance est cependant à la hausse dans le secteur des services industriels du travail des métaux grâce à une augmentation de la valeur ajoutée combinée à une diminution des effectifs.

Les performances des entreprises Augmentation de la valeur ajoutée et diminution des effectifs dans le secteur des services industriels du travail des métaux valeur ajoutée hors taxes, millions d'euros 7 effectifs employés, nombre 18 6 5 4 3 2 15 1 5 1 1995 1996 1997 1998 1999 2 21 22 23 24 25 Valeur ajoutée hors taxes Effectifs employés Source : Sessi, enquêtes annuelles d entreprise Productivité apparente du travail et du capital La productivité apparente du travail ne tient compte que du seul facteur travail comme ressource mise en œuvre. Le terme «apparente» rappelle que la productivité dépend de l ensemble des facteurs de production, travail et capital et de la façon dont ils sont combinés. La productivité apparente du travail est mesurée en rapportant la richesse créée au facteur travail. La richesse créée est mesurée par la valeur ajoutée en volume. Le volume de travail est mesuré par le nombre de personnes employées. De même la productivité apparente du capital ne tient compte que du seul facteur capital comme ressource mise en œuvre. La productivité apparente du capital est mesurée en rapportant la richesse créée au facteur capital. La richesse créée est mesurée par la valeur ajoutée. Le capital est mesuré par le volume de capital mis en œuvre dans le processus de production c est-à-dire par les immobilisations brutes.

Cette faible productivité du travail est liée aux activités de pure sous-traitance où le poids des charges de personnel est très élevé. Par ailleurs, les prix et les quantités sont préalablement définis dans les cahiers des charges. Le secteur n a que très peu d activités commerciales susceptibles de créer de la valeur. Productivité apparente du travail structurellement inférieure dans le secteur 65 milliers d'euros par personne 6 55 5 45 4 35 3 1996 1997 1998 1999 2 21 22 23 24 25 Industrie manufacturière Biens intermédiaires Services industriels du travail des métaux Source : Sessi, enquêtes annuelles d entreprise Une productivité apparente du capital élevée dans le secteur valeur ajoutée hors taxes/immobilisations brutes, % 12 1 8 6 4 2 1996 1997 1998 1999 2 21 22 23 24 25 Services industriels du travail des métaux Industrie manufacturière Biens intermédiaires Source : Sessi, enquêtes annuelles d entreprise

Les performances des entreprises F - Les taux de marge brute et de profi tabilité sont faibles mais progressent Le taux de marge brute - rapport de l excédent brut d exploitation à la valeur ajoutée - est un indicateur de la rémunération des capitaux de l entreprise. Dans le secteur, il est inférieur de 9 points à celui de l industrie manufacturière. Cependant, après avoir baissé jusqu en 23, il s est redressé pour atteindre 16,5 % en 25. Évolution du taux de marge brute 35 excédent brut d exploitation/valeur ajoutée hors taxes, % 3 25 2 15 1 5 1995 1996 1997 1998 1999 2 21 22 23 24 25 Industrie manufacturière Services industriels du travail des métaux Source : Sessi, enquêtes annuelles d entreprise

Résultat net comptable et profitabilité* dans le secteur 4 35 3 25 2 15 1 5 millions d'euros RNC / CAHT, % 3, 2,5 2, 1,5 1,,5 1995 1996 1997 1998 1999 2 21 22 23 24 25 Résultat net comptable Profitabilité* * résultat non comptable/chiffre d affaires hors taxes, en pourcentage Source : Sessi, enquêtes annuelles d entreprise Contraintes par leurs prix de vente et l envolée de leurs coûts d approvisionnement, les entreprises du secteur des services industriels du travail des métaux ont vu leur profitabilité - rapport du résultat net comptable au chiffre d affaires - chuter jusqu en 23 mais, en 24 et 25 les résultats s améliorent. En 25, l industrie manufacturière reste néanmoins deux fois plus performante. Ces résultats peuvent inciter les entreprises du secteur à reprendre le chemin de l investissement pour améliorer leur offre technique. G - L investissement reprend en 25 Après un repli jusqu en 22, les services industriels du travail des métaux relancent progressivement leurs investissements à partir de 23. A l inverse, l industrie manufacturière et les biens intermédiaires restent prudents jusqu en 24. En 25, la reprise semble réelle et l effort d investissement du secteur (qui prend en compte le crédit-bail : cf. encadré, page 99) atteint 14 %, niveau supérieur à celui de l ensemble de l industrie manufacturière. Les performances économiques conditionnent les comportements industriels. Le retournement de la conjoncture en 2 explique la baisse de l investissement les années suivantes. Avec un décalage d un an, le redémarrage de l activité industrielle en 24 se fait sentir et les entreprises des services industriels du travail des métaux

Les performances des entreprises investissent en 25 dans du gros matériel ou de nouvelles lignes de production. Une nouvelle filière spécialisée dans les pièces forgées pour moteurs d avion est créée. Dans le secteur du traitement et revêtement des métaux, une ligne de pré-laquage en continu pour l enrobage de fines bobines d aluminium voit le jour. Effort d investissement du secteur * 2 18 16 14 12 1 8 6 4 2 % 1995 1996 1997 1998 1999 2 21 22 23 24 25 Biens intermédiaires Services industriels du travail des métaux Industrie manufacturière * effort d investissement = investissements corporels + nouveaux contrats de créditbail/valeur ajoutée hors taxes + redevances de crédit-bail Source : Sessi, enquêtes annuelles d entreprise H - Les fonds propres ne suffi sent pas à fi nancer les investissements Le manque de fonds propres vient s ajouter à la faiblesse du taux de marge brute. En 25, la capacité d autofinancement - qui représente les ressources brutes restant dans l entreprise à l issue de l exercice - s élève à 698 millions d euros dans les services industriels du travail des métaux. Sa part dans la valeur ajoutée est très en dessous de celle de l industrie manufacturière et de celle des biens intermédiaires et, malgré sa progression, l écart avec l ensemble des autres secteurs ne se réduit pas. Le taux d autofinancement - qui rapporte la capacité d autofinancement au montant des investissements - s élève à 92 % dans le secteur en 25. C est presque deux fois moins que dans l ensemble de l industrie manufacturière.

Évolution du taux d autofinancement du secteur capacité d'auto-financement/investissements corporels, % 2 18 16 14 12 1 8 6 4 2 1995 1996 1997 1998 1999 2 21 22 23 24 25 Industrie manufacturière Biens intermédiaires Services industriels du travail des métaux Source : Sessi, enquêtes annuelles d entreprise Les charges financières des services industriels du travail des métaux se contractent depuis 21, les entreprises ayant moins investi. D autre part, la taille des entreprises du secteur explique l écart qu il y a avec l ensemble de l industrie manufacturière, l accès à l emprunt étant plus difficile pour les petites entreprises. Le poids des charges financières diminue 12 charges financières/valeur ajoutée hors taxes, % 1 8 6 4 2 1995 1996 1997 1998 1999 2 21 22 23 24 25 Biens intermédiaires Industrie manufacturière Services industriels du travail des métaux Source : Sessi, enquêtes annuelles d entreprise

Les performances des entreprises I - Le crédit-bail fi nance 16 % des investissements Le crédit-bail est une autre source d endettement qu il faut ajouter aux investissements. En effet, au niveau comptable, les loyers du crédit-bail sont incorporés dans les charges externes (cf. encadré, page 99). Les services industriels du travail des métaux utilisent beaucoup ce mode de financement. En moyenne, le crédit-bail finance 16,4 % des investissements du secteur contre 5,1 % pour l industrie manufacturière et 6,8 % pour les biens intermédiaires. Ainsi, une entreprise du secteur sur cinq déclare avoir conclu des nouveaux contrats de crédit-bail en 25, pour un montant de 149 millions d euros. Elles sont trois sur quatre à acquitter des redevances de crédit-bail. Fort recours au crédit-bail dans le secteur 25 crédit-bail/investissements + crédit-bail, % 2 15 1 5 1995 1996 1997 1998 1999 2 21 22 23 24 25 Services industriels du travail des métaux Biens intermédiaires Industrie manufacturière Source : Sessi, enquêtes annuelles d entreprise Malgré un coût du crédit-bail supérieur à celui du crédit bancaire, les services industriels, composés majoritairement de petites entreprises, privilégient ce mode de financement car il leur est plus accessible. La taille des entreprises a une influence sur le recours au crédit-bail : plus les effectifs sont importants, moins les entreprises y ont recours. En 25, dans les entreprises de 2 à 49 salariés, la part du crédit-bail est de 21 % ; elle n est que de 4,7 % dans celles employant au moins 5 salariés. Ce fort recours au crédit-bail est à rapprocher de la moindre capacité d autofinancement des entreprises du secteur par rapport à celles des biens intermédiaires et de l industrie

manufacturière. En effet, les entreprises des services industriels du travail des métaux ne disposent pas de fonds propres suffisants pour fi nancer intégralement leurs investissements. Elles ont recours au crédit-bail pour acquérir du matériel qui devient très vite obsolète. Les entreprises utilisatrices de crédit-bail ont en moyenne un taux d autofinancement inférieur à celles qui n y ont pas recours. En 25, les entreprises ayant réglé des redevances de crédit-bail enregistrent un taux d autofinancement de 82 % contre 133 % pour les autres. En prenant en compte les redevances de crédit-bail dans l excédent brut d exploitation et dans la valeur ajoutée, l écart du taux de marge brute entre le secteur des services industriels du travail des métaux et l industrie manufacturière se réduit de deux points environ. Évolution du taux d autofinancement Capacité d autofi nancement / investissements, % 1995 1996 1997 1998 1999 2 21 22 23 24 25 Sans redevance de crédit-bail 121 99 132 133 132 117 12 126 17 136 133 Ensemble du secteur 15 96 114 95 17 96 84 88 77 95 92 Avec redevance de crédit-bail 99 95 18 84 99 89 79 75 68 84 82 Source : Sessi, enquêtes annuelles d entreprise

Les performances des entreprises L effort global d investissement D un point de vue comptable, les équipements financés par crédit-bail ne sont pas considérés au même titre que l investissement corporel. Ils n augmentent pas les immobilisations et ne font pas l objet d amortissement. Les redevances sont inscrites en charges. D un point de vue économique, l importance de ce mode de financement dans les services industriels du travail des métaux conduit à corriger la mesure de l effort d investissement. Le montant des contrats est alors assimilé à de l investissement corporel. En conséquence, les soldes de gestion, tels que la valeur ajoutée et l excédent brut d exploitation, doivent être redressés en fonction des redevances de crédit-bail. Le taux d investissement, initialement exprimé par le ratio investissements corporels / CAHT devient : Effort d investissement = Investissements corporels + nouveaux contrats de crédit-bail / VAHT + redevances de crédit-bail. Cette approche permet de rétablir l importance des acquisitions. Elle améliore aussi les comparaisons avec les autres secteurs industriels. Le crédit-bail Le crédit-bail est une forme de leasing fi nancier réglementé par la loi du 2 juillet 1966 (modifiée le 28 septembre 1967). Il donne au locataire la faculté d acquérir, en fin de bail, tout ou partie des biens d équipement loués, moyennant un prix convenu qui tient compte des loyers versés. Aux termes de cette loi, le crédit-bail ne peut être consenti que par des établissements de crédit officiellement enregistrés.

J - Les délais de paiement sont importants en 25 Pour la France, l Italie, l Espagne ou le Portugal, les délais de paiement des factures (cf. encadré, page 13) constituent une difficulté majeure en raison de leur ampleur, contrairement à ce qui se passe en Allemagne, aux États-Unis ou au Japon. En 26, dans l ensemble de l économie française, les délais de paiement sont en moyenne de 66 jours, contre 47 jours 25 en Allemagne. Il faut cependant noter des disparités autour de cette moyenne selon les secteurs et la taille des entreprises. Les services et le commerce observent les délais de paiement les plus courts. Cette situation est préoccupante car les délais imposés par les clients se traduisent, en amont, par un allongement des délais subis par les fournisseurs. Pour les petites entreprises, cela provoque une baisse des marges d exploitation et de la rentabilité financière qui les fragilisent. C est pourquoi, début 26, le Premier ministre a souhaité «une meilleure définition des relations entre les PME, l État et les grands groupes». Le Ministre de l Économie, des finances et de l industrie a inscrit cette action dans une politique industrielle globale consistant à aider le tissu des PME à se développer et à croître pour avoir davantage d entreprises moyennes, capables au surplus d innover et d exporter. L objectif affiché était de créer davantage de croissance et de valeur en jouant sur les synergies internes aux filières, dans la même logique que celle des pôles de compétitivité. L amélioration des relations entre grands industriels et PME (équipementiers et sous-traitants) devait contribuer à cette dynamique. Dans ce cadre, un groupe de travail, rassemblant tous les acteurs concernés, a été créé et a fait des propositions qui ont débouché sur la réactivation de l Observatoire des délais de paiement à l automne 26 et sur la signature, le 24 janvier 27, d un Code de bonnes pratiques relatif à la relation client-fournisseur dans la sous-traitance industrielle. La loi de modernisation de l économie du 4 août 28, impose un délai de paiement maximum en France. Les délais de paiement sont désormais strictement encadrés : depuis le 1 er janvier 29, ils ne peuvent dépasser 45 jours fin de mois ou 6 jours à compter de la date d émission de la facture. La Loi renforce les sanctions applicables en cas de retard de paiement. 25 Intrum European Index, 26

Les performances des entreprises 1 - Influence de l importance de la sous-traitance reçue Les travaux de la Commission permanente de concertation industrielle (CPCI) ont montré que la présence d une forte sous-traitance peut influer fortement sur les délais de paiement. Entre sous-traitants et donneurs d ordres, ces délais apparaissent sensiblement plus longs que les délais habituels entre entreprises qui n entretiennent pas de relation de cette nature : - 39 % des entreprises sous-traitantes ne sont payées par leurs clients qu avec un délai de 9 jours au moins, alors que 3 % seulement des entreprises qui ne prennent pas de travaux en sous-traitance sont dans cette situation ; - 43 % des entreprises donneuses d ordres paient leurs sous-traitants avec, en moyenne, un délai de plus de 9 jours, alors que seules 25 % des entreprises qui confient peu ou pas de travaux à des sous-traitants subissent le même délai de leurs fournisseurs. Dans le secteur des services industriels du travail des métaux, secteur de soustraitance, les délais accordés aux clients sont en moyenne plus importants que dans l ensemble de l industrie manufacturière (respectivement 81 jours et 78 jours). De plus, 43 % des entreprises du secteur subissent des délais supérieurs à 9 jours pour seulement 32 % dans l ensemble de l industrie manufacturière.

Répartition cumulée des entreprises selon les délais de paiement (en jours) accordés aux clients 21 nombre de jours 18 15 12 9 6 3 % cumulé 1 2 3 4 5 6 7 8 9 1 Taux de sous-traitance reçue % > 9 % Note de lecture : 5 % des entreprises sous-traitantes sont payées par leurs clients dans un délai de 8 jours au minimum tandis que les entreprises non sous-traitantes sont payées dans un délai de 75 jours. Source : Insee, fi chiers BRN 24 Les délais de paiement accordés aux clients sont supérieurs dans les services industriels du travail des métaux 21 nombre de jours 18 15 12 9 6 3 % cumulé 1 2 3 4 5 6 7 8 9 1 Services industriels du travail des métaux Industrie manufacturière Note de lecture : 5 % des entreprises du secteur des services industriels du travail des métaux sont payées par leurs clients dans un délai supérieur à 84 jours. Source : Insee, fi chiers BRN 24

Les performances des entreprises Définitions Méthodologie relative aux délais de paiement Délais accordés aux clients : ils sont présentés sous forme de ratio rapportant la somme des créances sur les clients. Le quotient est multiplié par 36 pour être exprimé en jours de chiffre d affaires. Créances clients + effets portés à l escompte et non échus Délais clients = x 36 Chiffre d affaires hors taxes + montant de la TVA collectée Délais obtenus des fournisseurs : ils sont présentés sous forme de ratio rapportant les dettes envers les fournisseurs aux achats et autres charges externes. Le quotient est multiplié par 36 pour être exprimé en jours d achats. Dettes fournisseurs Délais fournisseurs = x 36 Achats de marchandises + achats de matières premières + autres achats + montant de la TVA déductible Solde du crédit interentreprises : c est la différence entre les créances sur les clients (y compris les effets escomptés non échus) et les dettes envers les fournisseurs, exprimée en jours de chiffre d affaires total. (Créances clients + effets portés à l escompte et non échus) - dettes fournisseurs Solde = x 36 Chiffre d affaires hors taxes + montant de la TVA collectée Deux méthodes différentes Les délais de paiement et le solde du crédit interentreprises peuvent être appréhendés de deux façons : L approche par la moyenne des ratios individuels Après le calcul des ratios individuels, on calcule leur moyenne non pondérée. Cette approche microéconomique où chaque entreprise, quelle que soit sa taille, a le même poids dans le calcul de la moyenne, permet de prendre en compte l hétérogénéité des observations individuelles. C est la méthode retenue dans l étude.

L approche selon les ratios moyens Le solde du crédit interentreprises est dans ce cas égal à la différence entre le total des créances sur les clients et le total des dettes envers les fournisseurs de toutes les entreprises, cette différence étant rapportée au total des chiffres d affaires et le quotient multiplié par 36. Cette approche accorde à chaque entreprise un poids proportionnel à sa taille et reflète donc plutôt le comportement des grandes entreprises. Elle repose sur le calcul d un ratio moyen qui peut être interprété comme la moyenne des ratios individuels pondérés par le dénominateur de chaque ratio.

Les performances des entreprises 2 - Les délais de paiement diminuent avec la taille des entreprises Si, dans l industrie manufacturière, la taille des entreprises n apparaît pas comme un facteur très discriminant en matière de délais de paiement consentis aux clients, ce n est pas le cas dans le secteur des services industriels du travail des métaux. En effet, les entreprises de 2 à 49 salariés, les plus nombreuses dans ce secteur, supportent en moyenne des délais de paiement de plus de 82 jours, contre 73 jours pour celles qui emploient entre 25 et 499 salariés. Face aux grands donneurs d ordres, les entreprises de petite taille ont un moindre pouvoir de négociation des délais de paiement. Les délais de paiement consentis diminuent quand la taille de l entreprise augmente 84 nombre de jours 82 8 78 76 74 72 7 68 Ensemble 2 à 49 salariés 5 à 99 salariés 1 à 249 salariés Industrie manufacturière Services industriels du travail des métaux Source : Insee, fi chiers BRN 24 25 à 499 salariés 5 salariés ou plus À l intérieur du secteur, le délai moyen de paiement accordé aux clients varie d une activité à l autre. De 81 jours en 24 dans l ensemble du secteur des services industriels du travail des métaux, ce délai atteint son maximum dans la mécanique industrielle (86 jours) ; celui de la forge - estampage - matriçage est à 65 jours. L effet taille joue ici puisque la forge - estampage - matriçage ne compte que 25 % d entreprises de 2 à 49 salariés tandis que la mécanique industrielle est composée à 7 % d entreprises de cette taille.

Délais moyens de paiement accordés aux clients selon l activité Forge - estampage - matriçage Décolletage Découpage - emboutissage Traitement et revêtement des métaux Services industriels du travail des métaux Mécanique industrielle nombre de jours 2 4 6 8 1 Source : Insee, fi chiers BRN 24 3 - Les délais de paiement accordés aux clients tendent à diminuer Les délais de paiement accordés aux clients tendent à se réduire. Entre 2 et 24, ils ont diminué de quatre jours dans l industrie manufacturière et de six jours dans le secteur des services industriels du travail des métaux. La plus forte baisse concerne l activité de la forge - estampage - matriçage, où la contraction s est élevée à 21 jours. C est dans la mécanique industrielle, où les délais sont les plus longs, que la baisse s opère le plus difficilement.

Les performances des entreprises Évolution des délais de paiement accordés aux clients 2 21 22 23 24 Évolution 24/2 Nombre de jours Forge - estampage - matriçage 86 75 75 7 65-21 Découpage - emboutissage 84 75 78 77 77-7 Traitement et revêtement des métaux 88 83 85 85 81-7 Décollage 81 72 81 75 74-7 Mécanique industrielle 89 85 85 86 86-3 Services industriels du travail des métaux 87 81 83 83 81-6 Industrie manufacturière 82 84 78 79 78-4 Source : Insee, fi chiers BRN 2 à 24 4 - Les délais de paiement aux fournisseurs sont longs De façon symétrique, les entreprises qui accordent des délais de paiement importants aux clients obtiennent des délais élevés de paiement de leurs fournisseurs. C est le cas pour le secteur des services industriels du travail des métaux. Les délais obtenus des fournisseurs s élèvent en moyenne à 84 jours, soit trois jours de plus que dans l ensemble de l industrie manufacturière. L écart entre les délais clients et fournisseurs est donc le même. Dans le secteur, 2 % des entreprises paient leurs fournisseurs avec en moyenne un délai de moins de 6 jours, contre 3 % dans l industrie manufacturière.

Répartition cumulée des entreprises selon les délais de paiement obtenus des fournisseurs 21 nombre de jours 18 15 12 9 6 3 % cumulé 1 2 3 4 5 6 7 8 9 1 Services industriels du travail des métaux Industrie manufacturière Source : Insee, fi chiers BRN 24 La taille des entreprises a, dans le secteur des services industriels du travail des métaux, une influence sur les délais de paiement aux fournisseurs. Plus elles sont de petite taille et plus le délai qu elle obtiennent pour régler leurs fournisseurs est court. Pour les entreprises de 2 à 49 salariés, le délai est de 82 jours ; pour celles employant entre 1 et 249 salariés, il est de 87 jours ; il atteint 95 jours pour celles de 5 salariés ou plus. De même, en matière de délai de paiement par les clients, le pouvoir de négociation entre sous-traitants et fournisseurs est moindre pour les plus petites sociétés. Les délais de paiement aux fournisseurs, comme les délais de paiement des clients, ont tendance à diminuer. Entre 2 et 24, les délais se sont réduits de sept jours dans le secteur des services industriels du travail des métaux, et de deux jours seulement dans l industrie manufacturière.

Les performances des entreprises 5 - Un solde du crédit interentreprises plus important que dans l industrie manufacturière Exprimé en jours de chiffres d affaires HT, le solde du crédit interentreprises, est de 34 jours pour le secteur des services industriels du travail des métaux, soit dix jours de plus que dans l industrie manufacturière. Dans le secteur, la taille des entreprises a une influence sur ce ratio. Les entreprises de 2 à 49 salariés ont un solde de 38 jours, il est de 29 jours pour celles qui emploient entre 5 et 99 salariés et tombe à 12 jours pour les entreprises de 25 salariés ou plus. Le secteur est donc fortement prêteur et cela pèse sur la trésorerie des entreprises. En définitive, les délais de paiement reflètent les rapports de force entre les donneurs d ordres et les sous-traitants.

Pour en savoir plus : À lire : Rapport annuel 26 de l Observatoire des délais de paiement, décembre 26. SADDIER (Martial), Les délais de paiement dans la sous-traitance industrielle : constats et propositions. Rapport du député de Haute-Savoie à François Loos, ministre délégué à l industrie À consulter : Tableau de bord de l acier : http://www.industrie.gouv.fr/enjeux/tb_prix_acier.html Résultats de l enquête annuelle d entreprise 25 : http://www.industrie.gouv.fr/sessi/