République du SENEGAL Ministère de l Agriculture Un peuple-un butune foi Institut Sénégalais de Recherches Agricoles ISRA Société de Développement et des Fibres Textiles SODEFITEX Fédération Nationale des Producteurs de Coton FNPC Programme OCI de Développement du Secteur du Coton et des Textiles Zone Afrique Centre d Excellence de Recherche et Développement Sénégal RAPPORT D ACTIVITES 2011-2012 Abdoulaye Ndour / SODEFITEX Djibril Badiane / ISRA Rapport d activités 2011-2012 Centre d Excellence OCI/Sénégal
I. Généralités Le plan d action stratégique de développement et de coopération des pays producteurs de coton membres de l OCI a été adopté par le Comité permanent pour la coopération économique et commerciale (COMCEC) de l OCI, en sa 22ème session tenue du 21 au 24 novembre 2006 à Istanbul (Turquie). Ce plan dans sa première phase s étend de 2007 à 2011. Dans ce cadre et par la suite, le Forum pour la croissance et la promotion du commerce et des investissements du secteur du coton des pays membres de l OCI s est tenu à Istanbul en Turquie les 12 et 13 novembre 2007. Ce Forum a identifié 6 centres d excellence dans le cadre de la recherche cotonnière et des textiles, répartis dans 3 régions i) Région Afrique : 2 Centres d Excellence dont le Nigéria (Centre Universitaire de Recherche Agricole Ahmadou Bello) et le Sénégal (SODEFITEX et ISRA), ii) Région Asie : 2 Centres d Excellence dont la Turquie (Institut de Recherche Cotonnière, Nazilli) et le Pakistan (Institut Central de recherche cotonnière), iii) Région Arabe : 2 Centres d Excellence dont l Egypte (Centre de recherche cotonnière) et la Syrie (Institut de recherche cotonnière). Le Forum avait également désigné l Institut de recherche cotonnière de Nazalli (NCRI) comme coordonnateur des activités des Centres d Excellence de l OCI. Le Centre d Excellence du Sénégal regroupe le Bénin, Burkina Faso, Côte d Ivoire, Guinée Conakry, Mali, Sénégal et Togo. Les activités du Centre sont pilotées par la Société de Développement et des Fibres Textiles (SODEFITEX) et l Institut Sénégalais de Recherches Agricoles (ISRA). La création des Centres d Excellence vise le développement de la coopération des Etats membres par une concrétisation de programmes et projets communs dans un cadre de mutualisation des ressources et des compétences dans le domaine de la production industrielle de coton et des textiles. Le Secrétariat général de l OCI souhaite ainsi que les Centres d Excellence puissent permettre une amélioration des rendements et des techniques de la production cotonnière, ainsi que le commerce et les échanges entre les Etats membres. Importance de la culture cotonnière en Afrique de l Ouest Le coton est le moteur du développement des zones sahélo- soudaniennes et soudano- guinéennes des pays de l Afrique de l Ouest. Il est cultivé sur près de 60% des superficies agricoles en Afrique de l Ouest et occupe plus de 2 millions de producteurs majoritairement de petits paysans. La production de coton fibre est estimée à environ 850 000 tonnes dont plus de 90% sont exportées. Cette culture, qui constitue un important facteur de lutte contre la pauvreté, génère annuellement un chiffre d affaire pouvant atteindre 200 milliards de francs CFA. Le coton a permis un début d industrialisation des régions de savanes, notamment les localités déshéritées, et a favorisé l apparition d opérateurs économiques privés dans le secteur des transports, des banques, des égreneurs et de l artisanat rural. Outre l industrialisation des régions des savanes, la contribution socio-économique de la culture du coton s est traduite par : - l amélioration de l habitat ; - la réalisation d infrastructures sociales telles que la construction de centres de santé, d écoles, de routes, etc. ; - la modernisation des exploitations agricoles par l utilisation des intrants agricoles, de la traction animale et de la motorisation ; - l organisation et la professionnalisation des producteurs ; - le développement des petits métiers ruraux. Rapport d activités 2011-2012 Centre d Excellence OCI/Sénégal Page 1
La durabilité des systèmes de culture à base de coton est aujourd hui une préoccupation majeure pour tous les acteurs des filières cotonnières africaines en général. Dans ce sens, il y a consensus sur la nécessité de travailler pour la promotion de programmes fédérateurs favorables à la mutualisation des compétences et des ressources, intégrant de façon transversale l ensemble des contraintes agronomiques et phytosanitaire. Pour cela, il s avère indispensable : de promouvoir des stratégies régionales de gestion intégrée des ravageurs et des risques de résistance aux insecticides pour une production cotonnière durable. Il revient à la Recherche de concevoir et de proposer de nouveaux programmes de protection intégrés et raisonnés, générateurs d économies, plus adaptés aux nouvelles préoccupations et à faible impact sur l environnement ; de mettre à la disponibilité des producteurs des variétés performantes mieux adaptées aux exigences du moment et beaucoup plus accessibles, ainsi que des semences de qualité irréprochable (sanitaire, traçabilité et germination élevée) ; des itinéraires techniques mieux adaptés i) aux changements climatiques de moins en moins favorables à la culture sous pluie (baisse progressive de la fertilité des sols tropicaux et des isohyètes) et iii) au renchérissement des intrants agricoles; de parer aux détournements des intrants destinés au coton vers d autres filières qui n ont pas un système de distribution de crédits intrants. Adapter les itinéraires techniques aux exigences d une agriculture mécanisée et développer en conséquence des programmes d équipement des exploitations agricoles. Il est bien temps que la production cotonnière soit basée sur des opérations culturales mécanisées ou motorisées. II. Introduction Ce document tente de faire un résumé succinct des activités de la recherche développement (RD) cotonnière au Sénégal et de sa connection avec les pays qui composent le Centre d Excellence OCI du Sénégal. Ces pays sont déjà regroupés dans une association sous régionale intitulée «Programme régional de protection intégré du cotonnier en Afrique ; PR-PICA». Le PR-PICA est une association sous-régionale africaine qui, regroupe six (06) principaux pays producteurs de coton d Afrique de l Ouest à savoir le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d Ivoire, le Mali, le Togo et le Sénégal. L association a été créée en mars 1998 à Bobo Dioulasso au Burkina Faso sous l appellation de Projet Régional de Prévention et de Gestion de la Résistance de Helicoverpa armigera aux Pyréthrinoïdes (PR PRAO) suite à la forte pression parasitaire de la campagne 1996/1997 marquée par d importantes pertes de production. Elle est devenue PR-PICA à la clôture du PR-PRAO en 2005 à Dakar au Sénégal, pour prendre en compte les nouvelles préoccupations en matière de protection intégrée du cotonnier, de gestion de la fertilité des sols et de renforcement des capacités de tous les acteurs des filières coton, notamment les producteurs. Le PR-PICA qui a son siège au Burkina Faso, s intéresse particulièrement à la protection phytosanitaire du cotonnier et permet une bonne harmonisation des programmes de recherche développement au sein des pays impliqués. Les programmes validés par le PR-PICA sont financés jusqu ici par les Sociétés cotonnières et les Instituts de recherches, attendant que les projets sousrégionaux élaborés par l association soient appuyés par les partenaires techniques financiers (PTF). Le regroupement effectif des chercheurs des zones cotonnières de l Afrique de l Ouest se limite pour l instant au niveau entomologie. Cependant, une grande opportunité est ouverte avec le programme Rapport d activités 2011-2012 Centre d Excellence OCI/Sénégal Page 2
OCI à travers les CE. L OCI pourrait ainsi favoriser le développement de programmes pluridisciplinaires fédérant toutes les compétences techniques et scientifiques, notamment l Agronomie, la Sélection la socio économie et le Machinisme agricole. En tout cas c est cela même l objectif visé par le projet élaboré par le Sénégal et proposé au Secrétariat Général de l OCI, pour son financement à travers ses Institutions financières. Ainsi les activités du CE/Sn se résumeront au programme de recherche développement coton mené au Sénégal et au sein du PR-PICA. La problématique du financement de la Recherche cotonnière est au centre du débat car, jusqu ici ce sont des programmes dits minimums qui sont exécutés par les chercheurs et dont la prise en charge est assurée en grande partie par les Sociétés cotonnières et les Instituts de recherches, avec le concours conjoncturel de partenaires stratégiques tels que les firmes phytosanitaires qui soumettent leurs formulations chimiques aux procédures d homologation locales et pour le cas du Sénégal, le Fonds National de Recherches Agricoles et Agro-alimentaires (FNRAA). III. Activités réalisées Il s agit essentiellement de la participation des responsables du CE à des réunions de l OCI, du PR- PICA et des activités de recherche et développement coton menées au Sénégal par la SODEFITEX et l ISRA. 3.1. Réunions OCI Le représentant du CE/Sn à répondu à l invitation du CIDC, en prenant part à la 5 ème réunion du Comité de Pilotage et la 4 ème du Comité des Projets, le 22 septembre 2011 à Ouagadougou au Burkina Faso, en marge du 1 er Salon du Coton et des Textiles des Etats membres de l OCI. 3.2. Réunions PR-PICA 3.2.1. La 4 ème réunion bilan Elle a eu lieu à Cotonou au Bénin, les 23, 24 et 25 mars 2011. Il s agit d un cadre annuel de restitution des résultats de recherche et développement sur la culture de coton et qui réuni les acteurs des filières cotonnières des 6 pays membres de l association. Elle avait pour objectif de : faire le bilan des activités cotonnières menées dans les pays membres du Programme ; présenter les résultats des travaux de recherche-vulgarisation et les perspectives en matière de gestion intégrée de la production cotonnière (gestion de la fertilité des sols et des ravageurs) ; partager les informations sur la situation de la production cotonnière dans la sous région : quelles solutions pour une compétitivité des filières cotonnières africaines? partager les informations sur les biotechnologies modernes et la biosécurité dans les pays membres ; permettre les échanges entre les sociétés cotonnières, les producteurs de coton et les Partenaires Techniques et Financiers. La prochaine réunion bilan est prévue en avril 2012, en Côte d Ivoire. 3.2.2. Réunion d harmonisation des protocoles de Recherche et Développement Après la 4 ème réunion bilan des activités tenue en mars 2011 au Bénin, le PR-PICA avait jugé nécessaire d harmoniser les protocoles exécutés par les chercheurs des pays membres, du 17 au 20 mai 2011. Ainsi, les représentants des six (06) pays se sont retrouvés à Ouagadougou, pour définir les Rapport d activités 2011-2012 Centre d Excellence OCI/Sénégal Page 3
activités de recherche cotonnière et harmoniser les protocoles d expérimentation avant la mise en place des essais de la campagne 2011-2012. 3.2.3. Rédaction des projets sous régionaux de recherche et développement Suite aux besoins de financement des activités de la recherche cotonnière, le Comité de pilotage du PR-PICA à mis en place un Comité de rédaction de mini projets sous régionaux fédérant les six (06) pays membres. A cet effet le Comité s est réuni à deux fois, au Bénin, du 17 au 20 décembre 2011 et au Burkina Faso, du 13 au 18 février 2012. De ces travaux, le Comité à identifié 12 projets sous régionaux et en a rédigé 7 fiches conceptuelles. Deux de ces projets sont déjà soumis à l appel à candidature du Conseil Ouest et Centre africain pour la recherche et le développement agricoles (CORAF/WECARD). 3.3. Résultats des activités RD 2011-2012, au Sénégal Les activités de recherche et développement coton au Sénégal se résument par des expérimentations en station et en milieu réel. Elles concernent la sélection conservatrice de variétés de coton, la protection phytosanitaire, l agronomie, la multiplication et production de semences. Les activités de sélection variétale se limitent au criblage de nouvelles variétés susceptibles d alterner celles en cours de vulgarisation. Les critères de sélection des variétés visent les rendements coton graine au champ, les rendements fibres à l égrenage et les qualités technologiques des fibres de coton. Les variétés sont aussi jugées par rapport à leur degré d adaptation à l environnement local (rusticité, longueur du cycle cultural et développement végétatif). Elles peuvent être d origines diverses, mais celles actuellement disponibles et en cours de test sont des obtentions du Togo et Mali. Les aspects agronomiques concernent les tests de comparaison de formulations herbicides de prélevée et sélectif du cotonnier, les essais d engrais minéraux et de régulateurs de croissance. Les activités de protection phytosanitaire sont menées conjointement avec l Institut Sénégalais de Recherches Agricoles (ISRA), en station et en milieu réel. Elles regroupent les essais et tests pour : L évaluation de la nuisance de Dysdercus Voelkeri à l ouverture des capsules de coton : Etude de l Incidence sur le rendement coton graine, la qualité de la fibre et de la graine ; Le suivi de l'évolution spatio-temporelle (dynamiques saisonnière, annuelle et géographique) des infestations des ravageurs et maladies, en vue d évaluer leur statut et d élaborer des stratégies régionales de leur gestion optimale ; Le suivi de l'évolution spatio-temporelle (dynamiques saisonnière et géographique) des populations adultes des principaux lépidoptères carpophages (H. armigera, P. gossypiella, C. leucotreta, D. watersi et Earias) et des mouches blanches B. tabaci ; Le suivi des variations annuelles et géographiques des pertes de récolte imputables aux ravageurs et de l efficacité des programmes de protection vulgarisés, en vue d élaborer des stratégies régionales de gestion optimale des ravageurs du cotonnier ; Les tests d efficacité biologique des formulations chimiques contre les ravageurs majeurs du cotonnier, en traitement foliaire du cotonnier ; Les tests d efficacité biologique des formulations chimiques contre les ravageurs majeurs du cotonnier, en traitement des semences de coton ; Rapport d activités 2011-2012 Centre d Excellence OCI/Sénégal Page 4
La définition des seuils d intervention contre les ravageurs majeurs adaptés aux différentes conditions rencontrées. Il s agit de réaliser des applications insecticides à partir d un certain niveau d infestation des différents ravageurs du cotonnier. IV. Contraintes Les activités de recherches cotonnières sont actuellement réduites au minimum pour des questions de disponibilité de financements. Seules les activités ci-dessus relatives à la protection phytosanitaire et l entomologie sont menées de façon harmonisée dans les six (06) pays constituant le PR-PICA. Ces mêmes pays constituent le Centre d Excellence du Programme Coton de l OCI. Les chercheurs généticiens et agronomes de la sous région n arrivent pas à mutualiser leurs compétences et créer des pôles de synergies pour harmoniser et conduire des activités communes. Alors que, les filières cotonnières pour être plus compétitives ont besoin, aujourd hui plus que jamais, d améliorer et d adapter les itinéraires techniques par la vulgarisation et l appropriation d innovations appropriées proposées par la Recherche. V. Perspectives L idée des Centre d Excellence de l OCI est à saluer, mais elle ne génère pas des actions concrètes et visibles pour les acteurs des filières cotonnières africaines, notamment la recherche et développement. Jusqu ici, le CE du Sénégal ne disposent pas de moyens de faire travailler ensemble, les chercheurs des pays concernés pour de meilleures perspectives de production cotonnière. Notre CE se trouve donc dans un besoin réel de financement pour la prise en charge des besoins de recherche afin de développer la production de coton des pays ouest africains. Il y a besoin que le Comité de Pilotage du Programme Coton de l OCI descende sur le terrain pour discuter amplement avec les acteurs des filières cotonnières africaines (Sociétés cotonnières, Instituts de recherches, Interprofessions et Producteurs) des enjeux et des opportunités des Centres d Excellence et des voies et moyens de collaboration. Une autre problématique concerne les aspects de communication au sein des acteurs du Programme coton / OCI qui réuni des pays qui parlent les deux principales langues l anglais et le français, à côté de l arabe et du Turque. Il serait indiqué et bénéfique à tout point de vue, que les Centres d Excellence puissent prendre en charge le renforcement linguistique de quelques chercheurs ou acteurs des filières cotonnières des pays concernés. Cela faciliterait aussi la traduction des documents de travail. Rapport d activités 2011-2012 Centre d Excellence OCI/Sénégal Page 5