Le management énergétique



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Transcription:

sommaire Bonne pratique n 1 Nommer un Référent Énergie et le former Bonne pratique n 2 Mettre en place des méthodes & des outils de pilotage Bonne pratique n 3 Analyser ses factures et son contrat d approvisionnement Bonne pratique n 4 Organiser l éco-conduite des Remontées Mécaniques Bonne pratique n 5 Organiser l éco-production de la neige de culture Bonne pratique n 6 Limiter l énergie réactive Bonne pratique n 7 Réduire le talon de consommation Bonne pratique n 8 Intégrer la performance énergétique au cahier des charges des nouveaux projets Bonne pratique n 9 Optimiser les installations existantes LES OUTILS Le management énergétique Charte de bonnes pratiques SNTF - Alpespace / Bâtiment Annapurna 24 rue St Exupéry 73800 FRANCIN (F) Tél. : 04 79 26 60 70 Fax : 04 79 96 08 71 info@domaines-skiables.fr www.domaines-skiables.fr OCTOBRE 2012

Dans les sociétés d exploitation de remontées mécaniques et de domaines skiables, l énergie est le deuxième poste de dépense de fonctionnement après les salaires. L efficacité énergétique est donc une préoccupation d ordre économique, mais aussi écologique, pour atteindre notre objectif d assurer l exploitation durable de nos entreprises. La certification ISO 14001 obtenue par de nombreuses sociétés de la branche et les démarches en cours témoignent de notre volonté de concilier activité économique et F. Bompard Agence Zoom respect de l environnement, en veillant à maîtriser au plus près nos dépenses énergétiques et à économiser les ressources. La présente charte répond aussi à une préoccupation éthique, vis-à-vis de nos enfants et des générations futures, qui représente à mes yeux un enjeu tout aussi important. PIERRE LESTAS Président de Domaines Skiables de France EDF est un acteur historique de la montagne et a accompagné son développement, lors des investissements de production hydraulique et pour la fourniture de l énergie. Aujourd hui, dans un contexte en forte évolution, EDF a fait le choix de rester en proximité sur les territoires et auprès de ses acteurs majeurs. En particulier, EDF a mis en place un pôle «Montagne», basé à Annecy, qui apporte toute son expertise aux responsables des stations de sports d hiver. Partenaire depuis plusieurs années de Domaines Skiables de France, EDF fournit ses conseils et solutions, afin que les entreprises accroissent leur efficacité énergétique. FRANCIS PILLOT Directeur d EDF Collectivités Rhône-Alpes / Auvergne Pôle Montagne National

Charte de bonnes pratiques pour le management énergétique En 2012, Domaines Skiables de France et EDF s engagent dans un partenariat sur l efficacité énergétique, qui s inscrit dans le prolongement des partenariats précédents, avec un approfondissement de l ensemble des points. Il inclut : Un volet sur le management énergétique constitué : d une charte de bonnes pratiques ; de formations Domaines Skiables de France Formation / EDF ; d attestations d engagement dans la démarche de management énergétique. une séquence sur le management énergétique lors du congrès de Domaines Skiables de France. Objectifs de la charte La charte traite 10 thématiques, appelées bonnes pratiques, dont la mise en œuvre permet de maîtriser sa consommation électrique et les coûts associés. Elle a été rédigée, sous le pilotage d EDF et de Domaines Skiables de France, avec des «constructeurs électriques» intervenant dans les remontées mécaniques, SEMER et SEIREL, des «installateurs de neige de culture», Johnson Controls Neige et Snowstar, et des opérateurs de remontées mécaniques et de domaines skiables. La charte a vocation à s enrichir de nouvelles bonnes pratiques au fil des ans, en intégrant les actions innovantes mises en œuvre chez les opérateurs. Chaque bonne pratique est illustrée dans une fiche destinée à faciliter sa compréhension et sa mise en œuvre, au travers d exemples concrets d application. Les 10 bonnes pratiques N Intitulé 1 Nommer un référent «Energie» et le former 2 Mettre en place des méthodes et/ou des outils d observation et de pilotage pour maîtriser sa consommation d électricité. 3 Analyser ses factures et son contrat d approvisionnement électrique 4 Organiser l éco-conduite des remontées mécaniques 5 Organiser l éco-production de la neige de culture 6 Limiter l énergie réactive 7 Réduire le talon de consommation 8 Intégrer la performance énergétique au cahier des charges des nouveaux projets 9 Optimiser les installations existantes 10 Participer à l échange des bonnes pratiques avec la profession et dresser périodiquement le bilan des actions de maîtrise de l énergie mises en œuvre

Attestations Le management de la performance énergétique est source d économies importantes pour les entreprises, mais il nécessite une acculturation progressive et une évolution des mentalités. En effet, seule une remise en cause profonde de l organisation de l exploitation des remontées mécaniques et de la production de neige permet de tirer tous les bénéfices de la démarche. Au-delà de la publication de la charte de bonnes pratiques, il est apparu nécessaire d enclencher et d animer une démarche dans le temps, pour aider les entreprises à faire évoluer leurs processus dans le sens d une meilleure efficacité énergétique. Il est proposé de délivrer une attestation aux entreprises qui satisfont aux trois conditions d enclenchement d une démarche de management énergétique, à savoir : Désigner un référent «Energie» au sein de l entreprise ; Former ce référent ; Lui donner les méthodes et les outils d observation énergétique. Formations Domaines Skiables de France Formation, en collaboration avec EDF, propose deux modules de formation au management énergétique, à l attention des référents «Energie» désignés dans les entreprises. Le premier module s adresse à toute personne chargée de la réduction des coûts et désignée «référent énergie» dans l entreprise. Il permet d acquérir les connaissances de base nécessaires et suffisantes pour être capable d analyser ses contrats et ses factures d électricité et de prendre des mesures simples pour mieux consommer et moins consommer. Il a pour objectif d engager un changement comportemental par la prise de conscience et la sensibilisation aux questions énergétiques. Le second module s adresse aux référents énergie qui possèdent déjà les connaissances de base (par formation initiale, expérience ou par suivi du premier module). Il permet d aller plus loin dans l analyse de sa consommation et dans la mise en œuvre de solutions. Toutes les entreprises qui inscriront leur référent énergie à la formation DSF Formation-EDF et qui le doteront de méthodes et d outils d observation de la consommation d électricité seront éligibles pour recevoir l attestation, par laquelle Domaines Skiables de France et EDF reconnaîtront que l entreprise a satisfait aux conditions d enclenchement d une démarche de management énergétique.

Fiche technique de la Formation initiale «Maîtrise de l Energie» à destination des sociétés d exploitation de remontées mécaniques et de domaines skiables Identification du projet Maîtrise de l Energie Contexte et enjeux Réduire sa facture énergétique Prendre conscience des divers coûts énergétiques dans les domaines skiables Maîtriser ses consommations et ses dépenses Adopter de nouveaux comportements Objectifs de formation Acquérir la compréhension des différents mécanismes de la MDE Connaitre les leviers pour évaluer et agir Etre en capacité de définir un plan d action personnalisé Public cible et pré-requis Toute personne désignée «Référent Energie» et chargée de la réduction des coûts : électricien, responsable de service électrique, nivoculteur, directeur d exploitation, directeur financier, Capacité d analyse, capacité à agir sur la réduction des coûts Modalités pédagogiques Intervenant : Axel FERRET, Ingénieur EDF. Outils : Charte MDE, analyse de courbes de charges, grille de lecture, arbre des choix, études de cas, partage des pratiques, Thèmes clés de la formation 1)La facture énergétique : subir ou agir, il faut choisir 2)Bien comprendre son contrat et sa facture 3)Qualification des usages présents en station 4)Mise en œuvre de la MDE sur les installations existantes Evaluation : QCM, élaboration d un guide de bonnes pratiques, fiche de présence

Bonne Pratique n 2 : Mettre en place des méthodes & des outils de pilotage Objet : Proposition de méthodes et d outils de pilotage pour maîtriser sa consommation d électricité. 1)Outils de suivi de facturation Le suivi de la facturation peut être simplement assuré par l utilisation d un tableau de type excel regroupant les principales données de facturation : On pourra notamment y trouver l identification des compteurs et les volumes consommés mensuellement par poste horo-saisonnier, avec leurs valorisations HT et TTC. A minima, un document synthétique annuel de type «feuillet de gestion» est indispensable pour appréhender correctement les factures d électricité et optimiser les contrats. Ce document est généralement proposé par les fournisseurs. 2)Outils de suivi et de pilotage des consommations Ces outils ont pour principale utilité d apporter aux exploitants une visibilité plus fine sur les postes de livraison électrique disposant de la télérelève du compteur (information de la puissance atteinte sur chaque segment de durée 10 minutes). La compilation de ces données permet de créer la courbe de charge du poste concerné, qui est l outil indispensable pour la connaissance approfondie des consommations et, à terme, leur optimisation.

De nombreux outils existent pour interroger les compteurs électroniques d ERDF. Leurs fonctionnalités permettent de tracer les courbes de charge, mais aussi de générer des alertes en cas de dépassement de puissance souscrite, de valoriser les factures, de réaliser des optimisations et de piloter les installations. Exemple d outil de télérelève des compteurs et d exploitation de la courbe de charge : Cas des exploitants disposant de réseaux HTA privés : Dans le cas des exploitants disposant de réseaux électriques internes, l utilisation de sous-compteurs (pouvant communiquer éventuellement via un réseau Ethernet) est fortement préconisée pour détailler les consommations des téléportés, usines à neige, garages et ateliers, restaurants d altitude,, regroupés derrière un poste de livraison général. Ces sous-compteurs peuvent être associés à un logiciel de supervision en ligne dans le but de réaliser des délestages ou des arbitrages lors de «surconsommation».

Bonne Pratique n 3 : Analyser ses factures et son contrat d approvisionnement Objet : présentation des connaissances essentielles des contrats de fourniture d énergie. 1)L ouverture du marché de l électricité Le marché de l électricité s est ouvert progressivement à la concurrence, principalement depuis 2003, pour la branche des remontées mécaniques. La loi NOME a fixé de nouvelles règles depuis le 1 er juillet 2011 : l Accès Régulé à l Energie Nucléaire Historique pour les clients sur le marché libre, permettant une diminution de leurs prix de kwh, la disparition des tarifs historiques jaunes et verts après 2015, la réversibilité «tarif historique» - «marché libre» sous conditions. Le principe de base reste le choix : rester au tarif régulé ou le quitter afin de négocier sur le marché «libre» les prix et les structures de ses contrats d électricité. En conclusion coexistent à ce jour les tarifs libres et les tarifs régulés. 2)Les contrats en tarif historique Ce tarif est intégré : il contient le prix de la fourniture et celui de son acheminement (contrairement au marché libre). A cela s ajoutent les taxes : CSPE, CTA, (cf. 4). Il se présente sous la forme d un «binôme horosaisonnalisé», c'est-à-dire : d un abonnement, proportionnel à la puissance souscrite, d un prix de kwh (fonction des heures et des saisons). Les prix sont fixés par l état et ne se négocient pas. Cependant, les contrats peuvent et doivent être optimisés, en respectant certaines règles. Découpage le plus courant en tarif vert pour les remontées mécaniques : Relation entre les primes et les prix de kwh et règles des puissances souscrites

Comment optimiser un contrat en tarif historique? en agissant sur les puissances souscrites dans chaque poste et sur les versions tarifaires. Un contrat bien optimisé est un contrat qui «dépasse» (ni trop, ni trop peu). )Les contrats en nouvelle offre Sur le marché libre, le tarif est dissocié selon : Acheminement, Fourniture, Taxes. Les prix de l acheminement sont régulés par le Tarif d Utilisation du Réseau Public d Electricité (TURPE). Ils ne se négocient donc pas mais s optimisent toujours selon les mêmes règles de base que le tarif historique. Les prix de fourniture se négocient, en structure (forme du contrat) et en valeur. Il existe deux possibilités de contrat, selon la puissance souscrite du site concerné : CU : contrat unique obligatoire pour tout site de puissance < 250 kw et, au choix, pour les sites de puissance >= 250 kw, CF : Contrat de Fourniture seule + Contrat d Accès au Réseau de Distribution (CARD) : au choix pour les sites télé relevés de puissance >= 250 kw. Les contrats CU regroupent sur une même facture la fourniture, l acheminement et les taxes ; Les contrats CF ne facturent que la fourniture ; Les contrats CARD ne facturent que l acheminement et les taxes, en appliquant le TURPE. Ce qu il faut retenir en nouvelle offre : négocier le prix de fourniture optimiser le coût de l acheminement (puissances, versions, regroupements) )Les taxes (pour aller plus loin WWW.CRE.FR) La Contribution au Service Public de l Electricité : CSPE soit 10,5 /MWh en juillet 2012. La Contribution Tarifaire d Acheminement : CTA. Les taxes sur la consommation finale d électricité dont la TICFE. )Mesures concrètes Fixer un RDV annuel au minimum pour la revue des contrats avec son fournisseur. Contrôler la cohérence des données de comptage & de facturation. Toujours optimiser ses contrats, en définissant bien ses besoins pour l exploitation des remontées mécaniques et la production de neige de culture. Négocier ses contrats sur le marché libre. Surveiller ses dépassements de puissance et ajuster ses contrats en conséquence. Contrôler et traiter son énergie réactive (voir fiche MDE numéro 6). En cas de nouvelles installations ou de modification d installations existantes, adapter ses contrats avant le début de saison. Maîtriser ses courbes de charges et piloter ses installations avec un outil adapté.

Bonne Pratique n 4 : Organiser l éco-conduite des Remontées Mécaniques Objet : présentation des modes classiques de fonctionnement des téléportés et des incidences en termes énergétiques. Actions visant à «l éco-conduite». 1)La courbe de charge caractéristique d une remontée mécanique Appelée aussi «courbe en dos de chameau», elle présente quasi-systématiquement un creux méridien plus ou moins marqué, dont l amplitude mesure entre 15 et 30% de la puissance maximum atteinte. Exemple en hiver : TSD6 récent, moteur asynchrone de 780 kw de puissance nominale, à variateur de fréquence. La standardisation des moteurs conduit souvent à «sur-dimensionner» l installation par rapport au besoin réel de puissance. Le creux méridien est le reflet de l incidence de charge sur les puissances appelées. Retenons simplement qu en hiver, un appareil à vide ou faiblement chargé appelle 25% de puissance en moins que le même appareil en pleine charge, en grande vitesse. Notons aussi la présence d un talon permanent d environ 15 kw, principalement dû aux systèmes de chauffage, et susceptible de générer des coûts importants sur toute la durée de l hiver. Exemple en été pour le même appareil : appareil fonctionnant à vide et en vitesse réduite.

En conclusion et de manière simplifiée pour cet appareil appelant 400 kw au maximum : 100 kw pour rouler à vide et petite vitesse, 200 kw ponctuellement au démarrage, 300 kw pour rouler à vide en grande vitesse, 400 kw pour rouler en charge et à grande vitesse. )Paramètres influençant la puissance absorbée La charge, la vitesse et donc le débit influencent la puissance appelée, tout comme les frottements et les rendements cinématiques. Illustration des gains potentiels, en fonction de la vitesse et du débit (source : SEMER) : la réduction de la vitesse de 1 m/s induit une baisse de 18% de P la diminution du débit d 1/3 induit une baisse de 15% de P )Mesures concrètes Optimiser la conduite : réduire la vitesse lors de faible affluence, voire fermer des appareils en doublon ; adapter si possible le nombre de véhicules en ligne ; diminuer le nombre de moteurs en service sur les installations multiples. Optimiser dès la conception : maximiser les rendements des moteurs et minimiser les frottements (qualité des huiles de réducteurs) ; utiliser des transformateurs à haut rendement. Compenser l énergie réactive (voir fiche MDE n 6). Réduire les talons de consommation (voir fiche MDE n 7) : régler les thermostats des aérothermes ; installer des horloges ; remplacer les chauffages obsolètes. Réaliser un diagnostic énergétique des bâtiments et bien isoler. Changer les transformateurs surdimensionnés et les couper hors-saison. Equiper les éclairages de détecteurs de présence. Utiliser des systèmes de chauffage à infrarouges courts dans les garages et ateliers.

Bonne Pratique n 5 : Organiser l éco-production de la neige de culture Objet : présentation des modes classiques de fonctionnement des usines à neige et des incidences en termes énergétiques. Actions visant à «l éco-production de la neige de culture». 1)Les courbes de charge caractéristiques d usines à neige Différents cas de figurent existent suivant le type d alimentation : poste de transformation dédié à une usine à neige ou poste de livraison desservant plusieurs remontées mécaniques et usines à neige. Ex : usine à neige seule fonctionnant en «tout ou rien» Le bon fonctionnement de cette usine à neige, centré sur les heures creuses, ne doit pas faire oublier la présence d un talon de 40 kw environ, qui génère des coûts élevés sur toute la durée de l hiver. Ex : poste de livraison avec puissance neige prépondérante Outre le talon de puissance, toujours présent, on distingue aisément le fonctionnement de la neige, des remontées mécaniques et la somme des deux (sans réel foisonnement). Dans ce cas, une optimisation est possible.

Ex : poste de livraison avec puissance neige équivalente à puissance remontées mécaniques L alternance stricte des usages «neige» et «remontées» permet de maintenir la puissance souscrite à une valeur basse, diminuant ainsi la facture. Un talon important reste à traiter. 1)Fonctionnement des compresseurs Représentation graphique du mode de régulation d un compresseur : Le compresseur produit de l air jusqu à atteindre sa pression de régulation (7,5 bars par ex), puis se met en marche à vide et redémarre après avoir atteint un seuil bas (7 bars par ex). La puissance appelée à vide peut varier de 30% à 70% de la puissance nominale. Pour produire de l air avec un bon rendement énergétique, il est donc important d engager le compresseur adapté à la demande en air et d éviter les phases de régulation. 2)Mesures concrètes Pompage : utiliser les pompes au débit nominal ou mettre en place des variateurs de vitesse ; privilégier les réseaux gravitaires ; remplir les retenues en heures creuses. Compression : prévoir des unités de puissances différentes pour adapter les ressources aux besoins ; prioriser l engagement des compresseurs ; réparer les fuites ; optimiser le maintien en air, le pilotage des purges et la pression de régulation ; installer un variateur sur les grosses unités ; privilégier les enneigeurs consommant moins d air. Bullages : les asservir aux températures extérieures. Réduire les talons (cf. fiche n 7). Produire «juste» en visant un stock de neige de culture quasi nul en fin de saison. Par exemple, utiliser les sonars et GPS et exploiter les historiques ; appliquer un seuil de démarrage économique dès que la neige dite «vitale» est produite. D une manière générale : limiter les démarrages à température marginale ; limiter ou interdire la production pendant les heures de pointe.

Bonne Pratique n 6 : Limiter l énergie réactive Objet : présentation de l énergie réactive et des modes classiques de compensation. 1)Définition de l énergie réactive Tout système électrique utilisant le courant alternatif met en jeu deux formes d énergie, active et réactive. Dans les processus industriels, l énergie active est transformée en énergie mécanique, thermique, lumineuse,. L énergie réactive sert principalement à alimenter les circuits magnétiques des moteurs, transformateurs,. Les lignes de transport et de distribution d ERDF consomment également de l énergie réactive. Une analogie courante consiste à représenter ce phénomène par l image d un voilier soumis à l action du vent. La force s exerçant sur les voiles se décompose en : une force active qui pousse le voilier vers l avant une force réactive qui a tendance à le faire dériver (compensée par la dérive). L énergie réactive se mesure en kilo-volt-ampère-réactif-heure : kvarh. Au delà d un certain seuil en tarif vert (tan phi = 0,4), elle est facturée par EDF. On peut soit la payer, soit la produire sur place : c est la compensation. Les consommateurs d énergie réactive en montagne : les machines à courant continu équipées de variateurs à thyristors, les transformateurs fonctionnant à faible charge, les lampes à fluorescence ou à décharge, les moteurs asynchrones ordinaires à vide, les postes statiques monophasés de soudage à l arc, etc.

)Approximation simple d un besoin de compensation Le principe de base de la compensation consiste donc à rabaisser la tangente phi en dessous du seuil de 0,4. Il existe deux calculs simples pour un TSD permettant de déterminer la puissance réactive (Qr) nécessaire à cette compensation. Qr = Pmax x (tan phi 0,4) Qr = kvarh / 200 h en janvier, février ou mars (100 h en novembre, décembre par ex) Pour les 5 mois d hiver tarifaire, les données à rechercher sur les factures sont : la tangente phi, le volume facturé en kvarh, le montant facturé, la puissance maximale atteinte. D autres données techniques sont aussi nécessaires pour estimer le prix de la batterie de condensateurs et chiffrer le retour sur investissement. Exemple de calcul : idéalement, à faire sur les 3 derniers hivers Pour ce TSD6, un besoin de compensation d environ 220 kvar en 400 V serait nécessaire. L investissement représenterait environ 7500 euros HT, plus le coût de la pose de l armoire, des câbles et des TC. Dimensions caractéristiques pour ce type de batterie : 1000 X 600 X 2100 mm. Masse 450 kg. Dans le cas présent (pour 1835 euros d énergie réactive facturés par an), le retour sur investissement serait donc compris entre 4 et 5 ans. Retenons que le prix du kvar varie entre 35 et 40 en fonction de la tension (400 ou 500V) et qu un chiffrage précis est toujours nécessaire. )Mesures concrètes Compenser sans attendre, dès lors que le retour sur investissement est inférieur à 6 ans. Etudier la compensation en HTA pour les grands réseaux internes. Etudier la compensation en BT pour les tarifs verts, mais aussi pour les tarifs jaunes à puissance souscrite élevée. Ne jamais oublier la self anti-harmoniques renforcée, adaptée aux caractéristiques des réseaux de montagne. Contrôler la bonne marche des batteries en début et en cours de saison. Contrôler l absence de facturation d énergie réactive en hiver. Intégrer au cahier des charges d un nouveau projet le traitement de l énergie réactive.

2)Comment faire le vide dans les talons de consommation Au préalable, dresser un inventaire exhaustif des usages installés ; Préciser leurs puissances ; Identifier les usages réglables, pilotables et délestables ; Puis engager la «chasse au gaspi». Mesures concrètes de base concernant les systèmes de chauffage : Régler les thermostats des aérothermes, ainsi que leur niveau de puissance. Contrôler ces réglages en cours de saison en les adaptant aux conditions de température. Remplacer les chauffages obsolètes. Autres mesures : Installer des horloges (par exemple sur les convecteurs dans les abris) ; Réaliser un diagnostic énergétique des bâtiments et bien isoler ; Equiper les éclairages de détecteurs de présence ; Eviter les transformateurs surdimensionnés et les couper hors saison selon leur situation ; Mettre en œuvre la variation électronique de vitesse sur les moteurs de pompes et compresseurs ; Etudier l utilisation de systèmes de chauffage à infrarouges courts pour les garages et ateliers. Organiser l éco-conduite des remontées mécaniques (fiche n 4). Organiser l éco-production de la neige de culture (fiche n 5). Traiter l énergie réactive (fiche n 6). Pour atteindre l objectif, il est essentiel d agir sur les comportements au quotidien.

Bonne Pratique n 8 : Intégrer la performance énergétique au cahier des charges des nouveaux projets Objet : Les questions électriques à se poser avant un nouveau projet «RM ou Neige». 1)Les questions électriques à ne pas oublier dés l avant-projet Les contributions des bureaux d études, maîtres d œuvre, constructeurs et ERDF sont requises pour conduire efficacement cette réflexion, tandis que les exploitants conservent leurs prérogatives pour les choix finaux. Nouveau projet de Remontée Mécanique : Raccordement pour un appareil de type motrice amont / tension aval ou le contraire? Bien tenir compte des coûts parfois élevés de raccordement en HTA pour la gare motrice et généralement en BT pour la gare retour en fonction des réseaux existants. La loi SRU a fixé de nouvelles règles, et rallongé les délais de réalisation des réseaux publics. Le développement de réseaux HTA privés est parfois une alternative intéressante. Technologie «moteur à courant continu» ou «moteur asynchrone»? L obligation de traiter les perturbations harmoniques a fait émerger comme «nouveau référentiel technique» le moteur asynchrone à variateur de fréquence. Il faut être vigilant sur les caractéristiques et les performances des variateurs, ainsi que sur la tension nominale du moteur. Choix technologique Avantages Inconvénients Moteur à courant continu MCC 400V Eprouvé et robuste Comptage du poste au secondaire Compensation de l énergie réactive nécessaire Traitement des harmoniques Surdimensionnement du transformateur et des protections Choix technologique Avantages Inconvénients MCC 500V Eprouvé et robuste Comptage du poste au primaire Compensation de l énergie réactive nécessaire Traitement des harmoniques Surdimensionnement du transfo et des protections Bi-motorisation MCC en 400 ou 500V Traitement des perturbations par déphasage des transformateurs Comptage du poste au primaire Compensation de l énergie réactive nécessaire Surdimensionnement des transfos et des protections

Choix technologique Avantages Inconvénients Moteur Asynchrone MAs en 400V, variateur de fréquence 4Q à IGBT MAs en 700V, variateur de fréquence 4Q à IGBT Non émetteur de perturbations harmoniques Non consommateur d énergie réactive, comptage au secondaire Non émetteur de perturbations harmoniques Non consommateur d énergie réactive Nouvelles modalités d exploitation/conduite Peu de retour d expérience sur ces variateurs en RM Comptage du poste au primaire Nouvelles modalités d exploitation/conduite Peu de retour d expérience sur ces variateurs en RM Comment mieux isoler et chauffer les gares et les abris? Des trésors d économies sont en jeu. Et pour le contrat de fourniture? Anticiper les actions techniques obligatoires (coupures, modification des TC du comptage, réglage des protections HTA, renforcement du réseau public, etc.) et les actions contractuelles (nouvelle souscription de puissance ou période de puissance atteinte, optimisation, etc.). Nouveau projet d usine à neige : Toujours anticiper les problématiques de raccordement. La Variation Electronique de Vitesse tend à se systématiser pour les moteurs de pompes, et permet de réduire les consommations, protéger les moteurs et bénéficier de CEE (cf. 2). Des gisements d économies existent dans : l amélioration de l isolation des bâtiments «usines à neige» et la gestion des systèmes de chauffage ou leur remplacement, l optimisation des compresseurs, leur panachage si possible ou la mise en œuvre de VEV. 2) Les Certificats d Economie d Energie Existants depuis juillet 2006, ils concernent la mise en œuvre de VEV (principalement sur les pompages d usines à neige) et sont maintenant bien connus des exploitants et des fournisseurs. Les contraintes administratives s étant renforcées dans ce domaine, ne pas oublier de solliciter EDF pour bénéficier des aides financières dés l avant-projet. ANTICIPER

Bonne Pratique n 9 : Optimiser les installations existantes Objet : Synthèse des solutions à mettre en œuvre pour réduire les factures d électricité et limiter les consommations. 1- L optimisation tarifaire L optimisation est le pré-requis de toute démarche de management de l énergie. Réalisée à minima une fois par an avec le fournisseur (en exploitant les courbes de charges disponibles), cette action permet de contrôler ou corriger les paramètres des contrats (puissance, version) tout en tenant compte des évolutions des installations. La compensation de l énergie réactive est un aspect important de la démarche d optimisation tarifaire (cf. fiche n 6). Le regroupement contractuel permet d associer des courbes de charge complémentaires pour bénéficier du foisonnement des puissances, en contrepartie d une redevance de regroupement. La facturation est en effet réalisée sur la base de la courbe de charge "synchrone" ou "agrégée" des différents points regroupés. Le regroupement est possible pour tout site télé relevé (Puissance > 250 kw) : pour deux points de livraison ou plus en tarification historique (tarif vert), ou pour deux points de livraison ou plus en contrat CARD (marché libre). Il convient de noter que le regroupement contractuel permet dans certains cas de sécuriser les réseaux HTA privés couramment présents sur les domaines skiables. Enfin, il est essentiel de s informer régulièrement des conditions de prix du marché de l électricité et de ses évolutions réglementaires (cf. fiche n 3). 2- Le suivi et le contrôle des consommations par le référent énergie Quels que soient les outils et méthodes mis en place, cette action permet non seulement d éviter les dérives haussières de consommation et les dépassements de puissance excessifs mais aussi de valoriser les gains réalisés dans la maîtrise de l énergie (cf. fiche n 2).