PORTER A CONNAISSANCE COMMUNAL. Retrait-gonflement des sols argileux



Documents pareils
Avant d aller à la recherche d un terrain

Effondrements et affaissements du sol, la Wallonie vous accompagne

BRGM/RP FR décembre Préfecture des Hauts-de-Seine

Etude de diagnostic hydrogéologique du sous sol de Clamart Quartiers Schneider et Centre ville MAI 2013

PREFECTURE DE HAUTE-SAVOIE

Eîude réalisée dans le cadre des actions de Service Public du BRGM 02PIR115. E. Equilbey, J.F. Vernoux. mars 2002 BRCMIRPB 1576-FR

Comment bien utiliser votre assurance «Dommages-Ouvrage»

Murs poutres & planchers

La nouvelle RÉGLEMENTATION PARASISMIQUE applicable aux bâtiments

Le rôle de CCR dans le régime d indemnisation des catastrophes naturelles. Séisme de Lambesc ( Sud-est de la France)

ETUDE D UN BATIMENT EN BETON : LES BUREAUX E.D.F. A TALENCE

Etat des risques naturels, miniers et technologiques

Le financement du projet

Etat des risques naturels et technologiques

L ASSURANCE TOUS RISQUES CHANTIER

Fiche Technique d Évaluation sismique : Construction basse en Maçonnerie Non-armée, Chaînée, ou de Remplissage en Haïti

Mission des sociétés d assurances pour la connaissance et la prévention des risques naturels

C0nstruire une mais0n. Sommaire

Bilan décennal des catastrophes naturelles en France

Le bâtiment face à l inondation

Distribution d électricité et réseaux souterrains

Chapitre 5 Mesures géophysiques

Mur double - appui plancher béton sur linteau Cellumat. 1/Détail: mur double appui hourdis béton sur linteau Cellumat

1. Introduction 2. Localiser un séisme 3. Déterminer la force d un séisme 4. Caractériser le mécanisme de rupture d un séisme

Rosemont- La Petite-Patrie. Îlots de chaleur urbains. Tout. savoir! ce qu il faut

Etat des Risques Naturels et Technologiques

6. Assurance automobile et assurance multirisques habitation : une année riche en actualité

Immeuble collectif AQC

Plancher chauffant avec revêtement de sol

LE GÉNIE PARASISMIQUE

La base de données régionale sur les sols. d Alsace. La base de données régionale sur les sols d Alsace

Assistance à Maîtrise d Ouvrage Cinéma Jour de Fête

RÔLES DE LA MICROSTRUCTURE ET DE LA COMPOSITION MINERALOGIQUE DE SOLS ARGILEUX DU BASSIN DE PARIS SUR LEUR SENSIBILITE AU RETRAIT - GONFLEMENT

RAPPORT D AUDIT SOLIDITE

Catastrophes naturelles. Prévention. assurance. M i s s i o n R i s q u e s N a t u r e l s

Règlement numéro LA GESTION DES EAUX DE SURFACE ET LES RACCORDEMENTS AUX SERVICES D AQUEDUC ET D ÉGOUT. Avril 2011

Le bac à graisses PRETRAITEMENT. Schéma de principe. Volume du bac à graisses. Pose

Information de l acquéreur ou du locataire. Obligations du vendeur ou du bailleur

«Silva Cell Investir dans l infrastructure verte»

Cours de Structures en béton

Maçonneries. Guide pratique du patrimoine bâti du Vexin français. Les différents types de roches. La localisation

SOMMAIRE 1. CONSIDERATIONS GENERALES... 3

Prise en compte des nœuds constructifs dans la PEB Formation développée dans le cadre de PATHB2010

LE LAVOIR DE LA MONTAGNE - RAPPORT DE PRESENTATION - DOSSIER PHOTOGRAPHIQUE

MISAPOR verre cellulaire

VII Escaliers et rampes

Indicateur : population présente tout au long de l année dans les départements littoraux métropolitains

ISOLER LES MURS PAR L EXTÉRIEUR

PLAN DE PREVENTION DES RISQUES MINIERS DE LES CHAPELLES

Apport des méthodes géophysiques pour la caractérisation de zones fuyardes d une digue de canal

Propriétaires, Locataires, Administrateurs de Biens et Assurance en Copropriété

Drainage de maches anti-remontée à l humidité. Pour la pose de carreaux en céramique et de pierres naturelles/dalles sur des escaliers extérieurs.

Mécanique des sols I. Chapitre I Propriétés physiques des sols. Chapitre II Hydraulique des sols. Chapitre III Déformations des sols

FOIRE AUX QUESTIONS PPRn GT de la côte d'ile de France secteur vallée de la Marne

Commune de Saint-Etienne-de-Crossey (Isère) CAHIER DES PRESCRIPTIONS SPECIALES

MISE À LA TERRE POUR LA SÉCURITÉ ÉLECTRIQUE

CATASTROPHES NATURELLES PREVENTION ET ASSURANCES

Annexe 3 Captation d énergie

INTERVENIR SUR LE BATI ANCIEN

N 5 SUPERSTRUCTURE. Enveloppe Seconde œuvre. Arezou MONSHIZADE MOBat

DISPOSITIONS APPLICABLES A LA ZONE N

Commune de VILLARD-SUR-DORON

Dossier de presse Catastrophes naturelles

Toitures et charpentes

Les fondements juridiques sous-tendant les

RÉSUMÉ DES PRINCIPALES RÈGLES CONCERNANT LE RACCORDEMENT D UNE RÉSIDENCE AU NOUVEAU RÉSEAU D AQUEDUC ET D ÉGOUT DU VILLAGE

Acoustique et thermique

CREATION D UN GROUPE SCOLAIRE

2.7 Le bétonnage par temps chaud par temps froid

ETUDE DE SOL. Mission G11 (bâtiments) Mission G12 (voiries) (Norme NF P ) Dossier E08RS1829

Assurance et prévention des risques naturels David BOURGUIGNON - MRN

Exemples de réclamations Assurance pollution pour entrepreneurs

Styrodur C, un XPS exempt de CFC, HCFC et HFC. De l air, tout simplement. Ecologique, tout simplement.

LE TRAVAIL EN HAUTEUR

GUIDE DU DÉGÂT DES EAUX. C est parce qu un dégât des eaux ne prévient pas, que nous avons tout prévu.

Protection des structures et constructions à ossature bois par plaques de plâtre

ÉTABLISSEMENTS RECEVANT DU PUBLIC (ERP) INSTALLATIONS OUVERTES AU PUBLIC (IOP) NOTICE D ACCESSIBILITÉ AUX PERSONNES HANDICAPÉES

Tout connaître. sur l assurance et les dommages causés par l eau

B1 Cahiers des charges

Libre-Service de l agence ISOPAR Garges-lès-Gonesse

Incitants relatifs à l installation de pompes à chaleur en Région wallonne

PROJET DE CONSTRUCTION DOSSIER DE FAISABILITE B3

Fissures. Maison. Mieux comprendre les fissures. Appartement. Effondrement. Lézardes. Sol argileux. Catastrophe. Carrières de gypse.

Souscription des assurances construction par un maître d ouvrage public

État des RISQUES Naturels et Technologiques

AGORA 2014 Appel à idées Habiter les toits à Bordeaux Et pour compléter

Guide Technique Pour la Charpente de Mur. LSL et LVL SolidStart LP

1. IDENTIFICATION ET LOCALISATION GEOGRAPHIQUE 2. DESCRIPTION DE LA MASSE D'EAU SOUTERRAINE CARACTERISTIQUES INTRINSEQUES

Emprisonnons la chaleur 7 L isolation des murs

RESUME NON TECHNIQUE DE L'ETUDE DES DANGERS

Cloisons de distribution Caroplatre

association française du gaz

ÉTUDE DE L EFFICACITÉ DE GÉOGRILLES POUR PRÉVENIR L EFFONDREMENT LOCAL D UNE CHAUSSÉE

Surveillance et Detection des Anomalies. Diagnostic d une digue: rappel méthodologique

Nouvel immeuble de bureaux pour la C.U.B - Groupe FAYAT

N O T I C E D I N F O R M A T I O N PRIVATIS. L assurance habitation.

efelec NOTES D'INFORMATIONS TECHNIQUES LES TESTS DIELECTRIQUES LES ESSAIS DE RIGIDITE ET D'ISOLEMENT

Avant de réparer ou remplacer le revêtement du toit

GUIDE DE DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES POUR LE BATI NEUF SITUE EN ZONE D ALEA DE TYPE FONTIS DE NIVEAU FAIBLE

Construire en zone sismique - Conception et bonnes pratiques

Transcription:

PORTER A CONNAISSANCE COMMUNAL Retrait-gonflement des sols argileux COMMUNE DE NANS-LES-PINS EDITION 2008 Mise à jour mars 2011 1

Sommaire LE PHÉNOMÈNE... 5 L IMPACT SUR LES CONSTRUCTIONS... 7 LA CARTOGRAPHIE DE L ALEA... 7 LE RISQUE DE RETRAIT-GONFLEMENT DES SOLS ARGILEUX DANS LA COMMUNE... 11 LES MESURES DE PREVENTION POUR CONSTRUIRE... 13 POUR EN SAVOIR PLUS... 15 3

LE PHÉNOMÈNE Chacun sait qu un matériau argileux voit sa consistance se modifier en fonction de sa teneur en eau : dur et cassant lorsqu il est desséché, il devient plastique et malléable à partir d un certain niveau d humidité. On sait moins en revanche que ces modifications de consistance s accompagnent de variations de volume, dont l amplitude peut être parfois spectaculaire. En climat tempéré, les argiles sont souvent proches de leur état de saturation, si bien que leur potentiel de gonflement est relativement limité. En revanche, elles sont souvent éloignées de leur limite de retrait, ce qui explique que les mouvements les plus importants sont observés en période sèche. La tranche la plus superficielle de sol, sur 1 à 2 m de profondeur, est alors soumise à l évaporation. Il en résulte un retrait des argiles, qui se manifeste verticalement par un tassement et horizontalement par l ouverture de fentes de retrait, classiquement observées dans les fonds de mares qui s assèchent. L amplitude de ce tassement est d autant plus importante que la couche de sol argileux concernée est épaisse et qu elle est riche en minéraux gonflants. Par ailleurs, la présence de drains et surtout d arbres (dont les racines pompent l eau du sol jusqu à 3 voire 5 m de profondeur) accentue l ampleur du phénomène en augmentant l épaisseur de sol asséché. Ces mouvements sont liés à la structure interne des minéraux argileux qui constituent la plupart des éléments fins des sols (la fraction argileuse étant, par convention, constituée des éléments dont la taille est inférieure à 2 µm). Ces minéraux argileux (phyllosilicates) présentent en effet une structure en feuillets, à la surface desquels les molécules d eau peuvent s adsorber, sous l effet de différents phénomènes physico-chimiques, provoquant ainsi un gonflement, plus ou moins réversible, du matériau. Certaines familles de minéraux argileux, notamment les smectites et quelques interstratifiés, possèdent de surcroît des liaisons particulièrement lâches entre feuillets constitutifs, si bien que la quantité d eau susceptible d être adsorbée au cœur même des particules argileuses, peut être considérable, ce qui se traduit par des variations importantes de volume du matériau. Légende du dessin : (1) Evapotranspiration (2) Evaporation (3) Absorption par les racines (4) Couches argileuses (5) Feuillets argileux (6) Eau interstitielle 5

L IMPACT SUR LES CONSTRUCTIONS Le sol situé sous une maison est protégé de l évaporation en période estivale et il se maintient dans un équilibre hydrique qui varie peu au cours de l année. De fortes différences de teneur en eau vont donc apparaître dans le sol au droit des façades, au niveau de la zone de transition entre le sol exposé à l évaporation et celui qui en est protégé. Ceci se manifeste par des mouvements différentiels, concentrés à proximité des murs porteurs et particulièrement aux angles de la maison. Ces tassements différentiels sont évidemment amplifiés en cas d hétérogénéité du sol ou lorsque les fondations présentent des différences d ancrage d un point à un autre de la maison (cas des sous-sols partiels notamment, ou des pavillons construits sur terrain en pente). Ceci se traduit par des fissurations en façade, souvent obliques et passant par les points de faiblesse que constituent les ouvertures. Les désordres se manifestent aussi par des décollements entre éléments jointifs (garages, perrons, terrasses), ainsi que par une distorsion des portes et fenêtres, une dislocation des dallages et des cloisons et, parfois, la rupture de canalisations enterrées (ce qui vient aggraver les désordres car les fuites d eau qui en résultent provoquent des gonflements localisés). Les maisons individuelles sont les principales victimes de ce phénomène et ceci pour au moins deux raisons : la structure de ces bâtiments, légers et peu rigides, mais surtout fondés de manière relativement superficielle par rapport à des immeubles collectifs, les rend très vulnérables à des mouvements du sol d assise ; par ailleurs, la plupart de ces constructions sont réalisées sans études géotechniques préalables qui permettraient notamment d identifier la présence éventuelle d argile gonflante et de concevoir le bâtiment en prenant en compte le risque associé. Depuis la vague de sécheresse des années 1989-91, le phénomène de retrait-gonflement est intégré au régime des catastrophes naturelles instauré par la loi du 13 juillet 1982. Depuis, ce risque naturel est devenu en France la deuxième cause d indemnisation, juste derrière les inondations, et le montant total des remboursements effectués à ce titre a été évalué en septembre 2008 par la Caisse Centrale de Réassurance (CCR) à environ 3,9 milliard d euros dont 1 milliard pour la seule année 2003, ce qui correspond à plusieurs centaines de milliers de maisons sinistrées sur l ensemble de la France entre 1989 et 2003. Par ailleurs, un montant supplémentaire de 218,5 millions d euros a été accordé dans le cadre d une procédure exceptionnelle pour indemniser les sinistres les plus graves survenus en 2003 dans des communes non reconnues en état de catastrophe naturelle. Dans le Var, 45 communes sur les 153 que compte le département ont été reconnues au moins une fois en état de catastrophe naturelle entre 1989 et 2007. D après la CCR, le département est situé en 22 ème position en termes de coût total d indemnisation au titre des catastrophes naturelles sécheresse, avec un montant de 53,2 millions d euros pour la période 1989-2003. D autre part, 82 communes n ayant pu être reconnues en état de catastrophe naturelle sécheresse pour l été 2003 ont été concernées par la procédure exceptionnelle mise en place par la loi de finances 2006. Sur les 1 171 dossiers de sinistres introduits dans ce cadre, 532 ont bénéficié d une indemnisation, pour un montant total hors franchise de 11,8 millions d euros. Il est à noter enfin que 2 882 sinistres attribués au retraitgonflement ont été recensés dans le Var, à l occasion de la cartographie d aléa réalisée par le BRGM en 2005-2007. En ce qui concerne la commune de Nans-les-Pins, la commune a fait l objet de trois arrêtés de reconnaissance de l état de catastrophe naturelle relatifs aux mouvements de terrain différentiels consécutifs à la sécheresse et à la réhydratation des sols : 7

arrêté du 18/08/1995 (date de publication au JO le 08/09/1995) : commune reconnue en état de catastrophe naturelle pour la période du 01/07/1989 au 30/09/1994 ; arrêté du 27/12/2000 (date de publication au JO le 29/12/2000) : commune reconnue en état de catastrophe naturelle pour la période du 01/12/1998 au 31/12/1998. arrêté du 17/04/2009 (date de publication au JO le 22/04/2009) : commune reconnue en état de catastrophe naturelle pour la période du 01/01/2008 au 31/03/2008 ; commune non reconnue en état de catastrophe naturelle pour la période du 01/07/2008 au 31/10/2008. D autre part, cent-un sinistres liés au phénomène ont été recensés dans le cadre de la cartographie de l aléa retrait-gonflement des sols argileux, réalisée en 2007. 8

LA CARTOGRAPHIE DE L ALEA Afin de tenter de diminuer à l avenir le nombre de sinistres causés par le phénomène de retrait-gonflement des argiles, il importe de cartographier l aléa associé, ce qui revient à délimiter les secteurs potentiellement exposés au phénomène, pour y diffuser les règles de prévention à respecter. L aléa désigne théoriquement la probabilité qu un phénomène naturel d intensité donnée survienne sur un secteur géographique donné et dans un laps de temps donné. Ici, l aléa est évalué de manière qualitative et la carte produite permet seulement de délimiter les zones exposée a priori à un même niveau vis-à-vis du phénomène de retrait-gonflement des sols argileux, sans pouvoir réellement quantifier la probabilité d occurrence. La carte d aléa du Var, publiée en avril 2007, a été réalisée par le BRGM à la demande du ministère en charge de l environnement, dans le cadre d un programme national de cartographie qui couvrira à terme l ensemble du territoire métropolitain. La donnée de départ utilisée est celle des cartes géologiques publiées par le BRGM à l échelle 1/50 000. Leur analyse permet d identifier les formations à composante argileuse, affleurantes ou subaffleurantes, et d en établir une cartographique numérique, homogène à l échelle départementale. Des regroupements de formations sont opérés et des précisions sont apportées localement pour intégrer des données ponctuelles issues de forages récents ou communiqués par des organismes tiers : bureaux d'études géotechniques, maîtres d ouvrages publics ou privés, experts d assurance, etc. Les formations argileuses ainsi identifiées font ensuite l objet d une hiérarchisation en fonction de leur susceptibilité vis-à-vis du phénomène de retrait-gonflement. Celle-ci est évaluée sur la base de trois critères qui se recoupent plus ou moins : leur nature lithologique, la composition minéralogique de leur phase argileuse, leur comportement géotechnique. La combinaison de ces différentes observations permet d établir une carte de susceptibilité au retrait-gonflement. La carte d aléa est ensuite issue de cette carte de susceptibilité en intégrant de surcroît la sinistralité enregistrée depuis 1989. Ceci nécessite de recenser et localiser avec précision les sinistres survenus dans le département, afin d obtenir une représentation statistique réaliste des probabilités d occurrence du phénomène. Le nombre de sinistres ainsi pris en compte dans le Var est de 2 882. Ces données permettent de calculer, pour chacune des formations argileuses identifiées, une densité de sinistres qui est rapportée, pour permettre les comparaisons, à 100 km 2 de surface d affleurement réellement urbanisée (il est en effet nécessaire pour cela de tenir compte du taux d urbanisation qui peut présenter des disparités importantes d un point à l autre du département). L échelle de validité de la carte départementale d aléa ainsi établie est celle de la donnée de base utilisée pour leur réalisation, à savoir les cartes géologiques (levées à l échelle 1/25 000 mais éditées au 1/50 000). Le degré de précision et de fiabilité des cartes d aléa est nécessairement limité par la qualité et la densité des données accessibles, notamment via les cartes géologiques. En particulier, les hétérogénéités lithologiques, qui caractérisent de nombreuses formations géologiques, ne sont pas toujours bien identifiées sur les cartes actuellement disponibles. Il n'est donc pas exclu que, sur les secteurs considérés d aléa a priori nul, se trouvent localement des zones argileuses d extension limitée, liées à l altération localisée des calcaires, à des lentilles argileuses intercalées ou à des placages argileux non 9

cartographiés, correspondant notamment à des amas glissés en pied de pente. Non significatives à l échelle départementale, ces poches argileuses localisées peuvent être de nature à provoquer des sinistres isolés à l échelle de la parcelle constructible. Inversement, il est possible que, localement, certaines parcelles situées pourtant dans un secteur jugé potentiellement exposé à l'aléa retrait-gonflement des argiles soient en réalité constituées de terrains non sujets au phénomène. Ceci ne peut cependant être mis en évidence qu à l'occasion d'investigations géotechniques spécifiques, car les données géologiques accessibles au moment de l'étude ne l indiquent pas. La carte d aléa retrait-gonflement des sols argileux du Var, réalisée par le BRGM (rapport BRGM/RP-55471-FR, avril 2007) est disponible en ligne depuis novembre 2008 sur le site internet www.argiles.fr. Un extrait de la carte sur la commune de Nans-les-Pins est présenté à l échelle 1/25 000 en annexe. 10

LE RISQUE DE RETRAIT-GONFLEMENT DES SOLS ARGILEUX DANS LA COMMUNE Les formations argileuses affleurent sur plus de 34 % de la surface communale totale. Dans le cadre de l établissement, en 2007, de la carte départementale d aléa retrait-gonflement des sols argileux, les formations argileuses affleurantes ont fait l objet d un regroupement à l échelle départementale. La formation des Colluvions quaternaires indifférenciés et cônes de déjection, classée en aléa faible vis-à-vis du retrait-gonflement, affleure sur 12 % de la surface communale totale (centre ville, la Plaine, Pierrefeu, la Colle de Gauthier, le Pierre Platek la Ceriseraie, Saint- Joseph, le Collet-Redon). Sur ces colluvions recouvrant des formations argileuses, soixantehuit sinistres ont été recensés sur la commune dans le cadre de la cartographie de 2007. Les formations argileuses du Crétacé supérieur classées en aléa moyen - Argiles, grès argileux et marnes du Campanien, Maastrichtien et Paléocène ; Calcaires argileux et marnes du Campanien, Maastrichtien et du Paléocène occupent plus de 10 % de la surface communale totale (la Maison Blanche, la Vieille Tulière, Saint-Pierre, Saint-Esprit). Dix-huit sinistres ont été recensés sur ces formations sur la commune dans le cadre de la cartographie de 2007. La formation des Grès, calcaires et marnes du Crétacé supérieur, faiblement sensible au retrait-gonflement, affleure modestement au sud de la commune (Vandeguele, la Garnière). Dix sinistres ont été recensés sur cette formation sur la commune dans le cadre de la cartographie de 2007. La formation des Calcaires et calcaires marneux de l'aptien et de l'albien affleure sur une surface très restreinte au centre de la commune (Delvieux). Classée en aléa moyen, 4 sinistres ont été recensés sur la formation sur la commune. 11

LES MESURES DE PREVENTION POUR CONSTRUIRE Les dispositions préventives généralement prescrites pour construire sur un sol argileux sujet au phénomène de retrait-gonflement obéissent aux quelques principes suivants, sachant que leur mise en application peut se faire selon plusieurs techniques différentes dont le choix reste de la responsabilité du constructeur. Les fondations sur semelle filante doivent être armées et suffisamment profondes pour s affranchir de la zone superficielle où le sol est sensible à l évaporation. A titre indicatif, on considère que cette profondeur d ancrage, qui doit être au moins égale à celle imposée par la mise hors gel, doit atteindre au minimum 0,80 m en zone d aléa faible à moyen et 1,20 m en zone d aléa fort. Une construction sur vide sanitaire ou avec sous-sol généralisé est préférable à un simple dallage sur terre-plein. Un radier généralisé, conçu et réalisé dans les règles de l art, peut aussi constituer une bonne alternative à un approfondissement des fondations. Les fondations doivent être ancrées de manière homogène sur tout le pourtour du bâtiment (ceci vaut notamment pour les terrains en pente (où l ancrage aval doit être au moins aussi important que l ancrage amont) ou à sous-sol hétérogène. En particulier, les sous-sols partiels qui induisent des hétérogénéités d ancrage sont à éviter à tout prix. La structure du bâtiment doit être suffisamment rigide pour résister à des mouvements différentiels, d où l importance des chaînages horizontaux et verticaux convenablement armés. Deux éléments de construction accolés et fondés de manière différente doivent être désolidarisés et munis de joints de rupture sur toute leur hauteur pour permettre des mouvements différentiels. Tout élément de nature à provoquer des variations saisonnières d humidité du terrain (arbre, drain, pompage ou au contraire infiltration localisée d eaux pluviales ou d eaux usées) doit être le plus éloigné possible de la construction. On considère en particulier que l influence d un arbre s étend jusqu à une distance égale à au moins sa hauteur à maturité. Sous la construction, le sol est à l équilibre hydrique alors que tout autour il est soumis à évaporation saisonnière, ce qui tend à induire des différences de teneur en eau au droit des fondations. Pour l éviter, il convient d entourer la construction d un dispositif, le plus large possible, sous forme de trottoir périphérique ou de géomembrane enterrée, qui protège sa périphérie immédiate de l évaporation. En cas de source de chaleur en sous- 13

sol (chaudière notamment), les échanges thermiques à travers les parois doivent être limités par une isolation adaptée pour éviter d aggraver la dessiccation du terrain en périphérie. Les canalisations enterrées d eau doivent pouvoir subir des mouvements différentiels sans risque de rompre, ce qui suppose notamment des raccords souples au niveau des points durs. 1 2 3 3 5 4 6 7 Illustrations : 1 Angle de maison fissuré ; 2 Décollement du seuil de la maison ; 3 Fissuration d une cloison intérieure ; 4 Fissuration d un linteau à l intérieur ; 5 Fissuration du soubassement extérieur ; 6 Forme de dessiccation d un sol argileux ; 7 Fissuration de la chaussée. Pour plus d informations sur les mesures de prévention à adopter pour construire sur sol sujet au retrait-gonflement, un dossier spécifique a été réalisé par le ministère en charge de l environnement. Ce document est consultable sur le site www.prim.net, il contient notamment des fiches détaillées décrivant les mesures à prendre pour limiter les dommages sur le bâti existant ou les constructions futures de maisons individuelles. 14

POUR EN SAVOIR PLUS Dans le Var, une carte départementale de l aléa retrait-gonflement a été réalisée par le BRGM en 2005-2007 (rapport BRGM/RP-55471-FR, avril 2007) et est accessible sur Internet (www.argiles.fr) depuis novembre 2008. Il est possible de la télécharger en même temps que le rapport d étude correspondant qui précise les conditions de sa réalisation, la nature des données prises en compte et ses limites de validité. Pour savoir quels sont les risques naturels connus dans la commune de Nans-les-Pins et quels sont les arrêtés de reconnaissance de l état de catastrophe naturelle dont la commune a déjà bénéficié, il est conseillé de consulter le site internet développé par le ministère en charge de l'environnement à l adresse suivante : www.prim.net. Le document spécifique détaillant les mesures constructives préventives recommandées est également consultable sur le site www.prim.net. Pour obtenir les coordonnées de bureaux d études géotechniques spécialisées, il est possible de contacter l Union Syndicale de Géotechnique à l adresse suivante : Maison de l Ingénierie - 3, rue Léon Bonnat - 75 016 Paris Tél. : 01 44 30 49 00, ou via le site internet www.u-s-g.com. 15