Burundi. Les principaux objectifs de l UNHCR au Burundi étaient. Objectifs principaux. Impact



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Burundi Objectifs principaux Les principaux objectifs de l UNHCR au Burundi étaient les suivants : s assurer du caractère librement consenti du rapatriement des réfugiés burundais, principalement à partir de la République-Unie de Tanzanie (Tanzanie) et de la République démocratique du Congo (RDC), et veiller à ce qu il se déroule dans la dignité et dans la sécurité ; faciliter la réinsertion des rapatriés dans leurs communautés d origine ; prodiguer une protection et une assistance essentielle aux réfugiés congolais jusqu à ce que la situation en RDC soit propice au rapatriement ; dispenser une aide essentielle aux demandeurs d asile rwandais et déterminer leur admissibilité au statut de réfugié ; et aider au renforcement des structures nationales chargées des questions de réfugiés et de rapatriés en attendant que le projet de loi sur l asile soit adopté. Impact Sur les quelque 68 000 réfugiés burundais qui ont regagné le pays en 2005, 67 000 ont bénéficié de l assistance au rapatriement de l UNHCR. L UNHCR et ses partenaires ont offert une aide importante à tous les rapatriés afin de faciliter leur réinsertion et ont notamment dispensé une assistance ciblée aux personnes qui avaient des besoins particuliers. L appui prodigué aux autorités lors de la distribution de cartes d identité a favorisé la participation des rapatriés au processus électoral. L UNHCR et ses partenaires ont procuré une protection internationale à quelque 20 400 réfugiés originaires de la RDC et à quelque 19 900 demandeurs d asile provenant de la RDC et du Rwanda. Quelque 32 300 réfugiés et demandeurs d asile ont bénéficié d une aide matérielle essentielle. Afin de remédier durablement aux problèmes de 102 familles, parmi lesquelles figuraient 666 rescapés du massacre perpétré en 2004 à Gatumba, l UNHCR a entrepris une procédure de réinstallation en groupe, qui devrait être menée à terme d ici la fin de l année 2006. L UNHCR a conclu un mémorandum d accord avec l UNICEF et l OMS afin d offrir un appui aux écoles et aux structures de santé nationales. Au titre du programme de réintégration, l UNHCR a entrepris de construire ou de remettre en état 11 centres de santé destinés à desservir huit communes accueillant plus de 500 000 habitants et quelque 250 salles de classe, au profit d environ 25 000 élèves. En août, le Gouvernements burundais, le Gouvernement rwandais et l UNHCR ont conclu un accord tripartite réglementant le rapatriement librement consenti de 6 000 Burundais réfugiés au Rwanda. Rapport global 2005 de l'unhcr 117

Environnement opérationnel Contexte Après dix années de guerre civile, des élections démocratiques ont été organisées au Burundi entre le mois de mai et le mois d août 2005. La période de transition a pris fin avec l investiture du nouveau président, Pierre Nkurunziza, leader de l ex-mouvement rebelle hutu CNDD-FDD (Conseil national pour la démocratie/forces pour la défense de la démocratie). M. Nkurunziza a depuis lors formé un gouvernement où les groupes ethniques sont représentés de manière équilibrée. La poursuite des affrontements entre les forces gouvernementales et le dernier mouvement rebelle, le Parti pour la Libération du Peuple Hutu Front National de Libération (FNL) a alimenté l insécurité. Les atteintes aux droits de l homme sont demeurées extrêmement préoccupantes. Globalement, la situation sécuritaire s est quelque peu améliorée au cours de l année, ce qui a facilité l accès de l UNHCR à certaines régions du pays. Le Gouvernement Burundais ayant demandé à ce que les contingents militaires déployés au titre de l Opération de maintien de la paix des Nations Unies au Burundi (ONUB) soient réduits de 40 pour cent au mois de décembre 2005, le retrait s est déroulé sans heurts, bien qu il ait été jugé prématuré par de nombreux observateurs nationaux et internationaux. Depuis cette date, le mandat révisé de l ONUB consiste entre autres choses à effectuer des patrouilles aux frontières, y compris sur les rives du lac Tanganyika, et à appuyer les opérations humanitaires de l UNHCR et du PAM. Près de 17 000 ex-rebelles et anciens combattants, parmi lesquels se trouvaient 500 femmes et 3 000 enfants soldats, ont été démobilisés en 2005. Contraintes La menace persistante que les activités du FNL faisaient planer sur les provinces orientales de Bujumbura-rural, de Cibitoke et de Bubanza a interdit à l UNHCR de faciliter la plupart des retours en direction de ces secteurs. La longue sécheresse qui a sévi à la fin de l année 2005, en particulier au nord du pays, a également été à l origine de difficultés. La pénurie de vivres a incité quelque 6 000 Burundais à s enfuir en Tanzanie et environ 3 700 de leurs compatriotes à gagner le Rwanda. Ceci a jeté une ombre sur la réintégration des Burundais qui avaient regagné le pays plus tôt au cours de l année. Autre conséquence de la sécheresse, le flux de rapatriements en provenance de la Tanzanie s est considérablement ralenti (de 16 000 en août à 1 250 en décembre). Les réfugiés qui avaient fui le pays en 1972 et qui avaient été déplacés à plusieurs reprises depuis lors ont eu, à leur retour, beaucoup plus de difficultés à se réinsérer que les Burundais qui ont quitté le pays entre 1993 et 1996. L accès aux terres et aux biens immobiliers et/ou le recouvrement des biens fonciers et immobiliers a été à l origine de problèmes conséquents pour les deux groupes mais les «réfugiés de 1972» ont, d après leurs témoignages, été confrontés à davantage de conflits. En juin, quelque 5 000 demandeurs d asile rwandais ont été expulsés du territoire burundais à l issue d un accord entre les Gouvernements des deux pays. Peu après cet incident, des Rwandais ont recommencé à franchir la frontière pour gagner le Burundi de sorte qu à la fin de l année 2005, le nombre de demandeurs d asile rwandais présents sur le territoire était estimé à 8 700. L avenir politique du Burundi dépend dans une large mesure de la situation qui règne dans l ensemble de la région des Grands Lacs et en particulier dans les secteurs situés à l est de la RDC, où la sécurité est très précaire. En novembre et en décembre, l UNHCR a inscrit 800 réfugiés supplémentaires, originaires de ces secteurs, dans des camps situés au Burundi. Financement Les opérations de l UNHCR au Burundi ont été axées sur deux projets : 1) l octroi d une protection et d une assistance aux personnes réfugiées au Burundi dans le cadre de son Programme annuel ; 2) l aide au rapatriement et à la réintégration des réfugiés burundais, financée au moyen d un Appel supplémentaire. Si le premier programme a été intégralement financé, le second a souffert d un important déficit de financement au dernier trimestre. Certains projets de construction ont par conséquent été revus à la baisse : le nombre d écoles prévues est passé de 49 à 44 et le nombre de centres de santé, de 14 à 11. Certaines maisons dépourvues de toit ont été recouvertes de bâches en plastique en attendant la reprise des activités de construction en 2006. Ayant été prévenus en octobre 2005 que le niveau de financement était inférieur à 48 pour cent, les donateurs ont répondu avec générosité, de sorte qu en définitive, le programme a été financé à 71 pour cent. Type de population Personnes relevant de la compétence de l'unhcr Origine Total dans le pays Nb pers. assistées par l'unhcr % femmes % <18ans Rapatriés depuis la Tanzanie 62 300 61 800 - - depuis le Rwanda 4 600 4 600 - - depuis la RDC 1 000 600 - - Réfugiés RDC 20 400 18 000 53 67 PDI 11 500 - - - Demandeurs d'asile RDC 11 200 5 700 - - Rwanda 8 700 8 600 - - 118 Rapport global 2005 de l'unhcr

Famille de demandeurs d asile rwandais abritée au centre de transit de Songore. En 2005, des milliers de demandeurs d asile sont arrivés au Burundi et ont bénéficié de l aide de l UNHCR. UNHCR / C.-L. Grayson Réalisations et impact Protection et solutions En règle générale, les rapatriés ont été confrontés aux mêmes difficultés socio-économiques que la population résidente. Dans la plupart des cas, les rapatriés n ont pas été victimes de discriminations et leur sécurité personnelle n a pas été menacée. En revanche, le recouvrement des terres et des biens immobiliers s est avéré extrêmement problématique, en particulier pour les rapatriés qui s étaient enfuis du pays en 1972. Les rapatriés ont reçu un colis d articles non alimentaires et une ration alimentaire de trois mois, fournie par le PAM, et l UNHCR a assuré leur transport des camps jusqu aux communautés d origine. Les rapatriés qui avaient des besoins spécifiques ont bénéficié d une attention particulière. En 2005, le Burundi a généreusement offert l hospitalité à plus de 40 000 réfugiés et demandeurs d asile. Les droits des réfugiés et des demandeurs d asile ont globalement été respectés, en dépit d arrestations et de cas de détention arbitraire. Les réfugiés reconnus âgés de 16 ans et plus ont reçu des cartes d identité de réfugiés garantissant leur liberté de circulation. La distribution des cartes a souffert de quelques retards pendant la période sous rapport. L UNHCR a élevé des protestations auprès des plus hautes instances lorsque les autorités burundaises et rwandaises ont décidé, d un commun accord, de rapatrier de force quelque 5 000 demandeurs d asile rwandais en juin 2005. Il convient d observer que l Organisation s est vu interdire à plusieurs reprises l accès à des détenus. Du fait des interventions de l UNHCR, le Gouvernement du Burundi a consenti à ce que des procédures de détermination du statut de réfugié soient entreprises pour les nouveaux arrivants après cet incident. Différentes solutions durables ont été offertes aux réfugiés congolais (RDC) : l UNHCR a notamment obtenu la réinstallation de plusieurs personnes pour des motifs médicaux et à des fins de protection, a traité la demande de réinstallation en groupe des rescapés du massacre de Gatumba et a répondu à quelques demandes de rapatriement librement consenti en direction de la RDC. Des évaluations participatives, réalisées avec différents groupes relevant de la compétence de l UNHCR, ont marqué le début de l opération d intégration des critères d âge, de genre et de diversité au Burundi, qui s est déroulée au dernier trimestre de l année 2005. Les résultats seront utilisés lors de la planification des activités de l année 2007, ce qui permettra de mieux prendre en charge les besoins de ces groupes. Au titre des cinq engagements du Haut Commissaire envers les femmes réfugiées, les femmes ont été encouragées à participer aux comités de gestion des camps, ainsi qu aux comités de distribution des vivres et des articles non alimentaires. En 2005, la représentation féminine au sein de la plupart de ces comités a atteint 50 pour cent. Toutes les femmes ont reçu des protections périodiques et des articles d hygiène ; l UNHCR est venu en aide aux victimes de violences sexuelles et sexistes, en veillant à ce qu elles soient orientées vers les structures compétentes et bénéficient d une attention spécialisée. Les partenaires opérationnels et les administrateurs chargés de la protection et des services communautaires au sein de l UNHCR ont continué à lutter contre la violence sexuelle et sexiste moyennant des activités de sensibilisation. Activités et assistance Réfugiés Le logiciel mis au point dans le cadre du projet Profile a servi à enregistrer la population réfugiée logée aux camps de Gasorwe et de Gihinga et à mener une opération de vérificationrecensement auprès des réfugiés urbains. Des certificats de naissance ont été délivrés gratuitement aux enfants réfugiés. Abris et infrastructures : les travaux de construction d abris ont été achevés au dernier trimestre 2005 dans les camps de Gasorwe et de Gihinga. Il sera nécessaire de construire d autres infrastructures pour accueillir les nouveaux arrivants. Grâce aux travaux de réfection entrepris à Gasorwe, les conditions de vie se sont considérablement améliorées. Activités génératrices de revenus : au camp de Gasorwe, environ 70 ménages ont bénéficié de microprojets, portant notamment sur la boulangerie et le travail du bois. Ces projets s adressaient en majorité à des femmes qui avaient des Rapport global 2005 de l'unhcr 119

besoins particuliers, par exemple des femmes chefs de famille ou des veuves. Assainissement : dans les deux camps, le taux d équipement en latrines était d une unité pour 13 personnes. À Gasorwe, 28 personnes se partageaient une douche ; à Gihinga, ce nombre était de 13. Besoins domestiques : dans les camps, les réfugiés ont reçu des articles non alimentaires de première nécessité tous les six mois, ou plus fréquemment si nécessaire. Eau : le volume d eau fourni aux réfugiés était conforme à la norme de l UNHCR, soit 20 litres par personne et par jour, dans les deux camps. Éducation :plusde2100enfantsréfugiés(1500àgasorwe et 600 à Gihinga) ont fréquenté des écoles, pendant que des cours d alphabétisation étaient organisés au profit de 100 adultes. Les réfugiés congolais hébergés dans des camps ont eu la possibilité de se présenter à l examen national de RDC à l École congolaise de Bujumbura. Le taux de réussite aux examens nationaux s est élevé à 72 pour cent dans le cycle primaire. Santé et nutrition : des ateliers d information-sensibilisation sur le VIH/SIDA ont été organisés dans les camps de réfugiés et en particulier au camp de Gasorwe, qui participe à l Initiative des Grands Lacs pour l Afrique (GLIA). Dans le cadre de cette initiative, les réfugiés, les rapatriés et les communautés d accueil devraient bénéficier de programmes plus efficaces de prévention du VIH et de traitement du SIDA. Services communautaires : dans les camps, toutes les femmes âgées de 13 à 49 ans ont reçu des serviettes hygiéniques ; au total, 5 300 mètres carrés de tissu ont été distribués. Plus de 10 000 personnes ont participé à des campagnes de sensibilisation des communautés et plus de 15 000 à des activités récréatives et des épreuves sportives. Vivres : le PAM a offert une aide alimentaire aux réfugiés hébergés dans les deux camps et au centre de transit de Kinama, à Bujumbura, en respectant la norme de 2 100 kilocalories par jour. Le PAM a également fait preuve de souplesse en prenant en charge les besoins des demandeurs d asile rwandais. Rapatriés Abris et infrastructures : les rapatriés ont construit quelque 23 000 maisons, l UNHCR prodiguant une aide sous forme de matériaux pour toitures, de portes et de fenêtres. Près de 115 000 rapatriés, dont 11 500 personnes précédemment déplacées à l intérieur du pays, en ont profité. Une analyse des lacunes menée en octobre 2005 a indiqué que 17 000 autres familles rapatriées vivaient dans des cabanes recouvertes avec des bâches en plastique, fournies par l UNHCR à leur arrivée dans le pays. Activités génératrices de revenus : 15 000 rapatriés ont bénéficié de microprojets portant sur la boulangerie, la couture et le travail du bois (voir également le paragraphe Pisciculture, ci-après). Appui opérationnel (aux partenaires) : pour garantir une gestion efficace des opérations de rapatriement et de réintégration, l UNHCR a appuyé 20 partenaires d exécution (neuf ONG internationales, neuf ONG nationales et deux homologues gouvernementaux), essentiellement en prenant en charge les équipements de bureau, les salaires, les véhicules et la formation. Assistance juridique : l accès aux terres et le recouvrement des biens figuraient parmi les principaux problèmes rencontrés par les rapatriés. Deux partenaires locaux ont assuré des services de médiation et d aide juridique pour faciliter le règlement des litiges fonciers et immobiliers. Besoins domestiques : les rapatriés ont reçu un colis destiné à faciliter leur réinsertion, comprenant des articles ménagers et des ustensiles de cuisine, des moustiquaires, des matériaux de construction et des articles d hygiène. Eau : dans la province de Ruyigi, deux réservoirs d eau ont été installés dans des écoles, au bénéfice d un millier d élèves. Afin de procurer une eau propre aux centres de santé, 44 kilomètres de canalisations ont été remis en état. Dans la province de Canzuko, un réseau d adduction d eau de dix kilomètres a été construit au profit de 2 120 familles (soit environ 10 600 bénéficiaire) et dix réservoirs ont été remis en état. Éducation : dans les régions accueillant un grand nombre de rapatriés, 44 écoles primaires ont été construites et des salles de classe délabrées ont été remises en état. Environ 25 000 élèves ont profité de 250 salles de classe supplémentaires. Pêche : à l occasion de la Journée mondiale du réfugié en juin 2005, l UNHCR a lancé un projet pilote, visant à accorder des prêts aux coopératives qui s étaient formées spontanément au sein de la communauté de pêcheurs du lac Tanganyika. Le succès rencontré par le projet a été tel que l UNHCR a fourni un équipement de pêche, composé d un bateau de patrouille motorisé et de deux barques de pêche déployant un filet entre elles, à chacune des 15 coopératives ; 448 familles ont bénéficié du projet. Production vivrière : l UNHCR et la FAO ont conjointement fourni des semences et des engrais à 45 000 ménages rapatriés. Santé et nutrition : en principe, les rapatriés devaient bénéficier de soins de santé à titre gratuit pendant trois mois. Dans la pratique, les centres de santé n ont pas toujours observé cette réglementation. Au titre d un effort conjointement mené avec l UNICEF, l OMS et le FNUAP, l UNHCR a entrepris de réhabiliter 11 centres de santé pour appuyer les structures de santé nationales. Cinq centres ont été achevés en 2005. Services communautaires : l UNHCR a prêté assistance aux mineurs non accompagnés et a procuré une aide supplémentaire aux rapatriés qui avaient des besoins particuliers. 120 Rapport global 2005 de l'unhcr

Sylviculture : pour remplacer le bois ayant servi à la construction de 23 000 maisons, plus d 1,5 million de jeunes plants ont été cultivés et distribués aux communautés et aux autorités locales. Transport et logistique : l UNHCR a assuré le transport des rapatriés en provenance de Tanzanie, en tenant compte des besoins particuliers de certains groupes. Vivres : les rapatriés ont reçu une ration alimentaire de trois mois, fournie par le PAM. Les individus hébergés par des familles d accueil ont parfois été obligés de partager leurs provisions avec leurs hôtes, de sorte que des rations alimentaires de trois mois ont, de temps à autre, été consommées en six semaines. Les pourparlers amorcés avec le PAM, en vue de procurer une ration de six mois aux rapatriés, étaient toujours en cours à la fin de l année 2005. Organisation et mise en œuvre Gestion La délégation, située dans la capitale, Bujumbura, a coordonné les activités de l UNHCR en collaboration avec une sous-délégation établie à Ruyigi et deux bureaux extérieurs implantés à Makamba et à Muyinga. Les activités ont été menées par 192 personnes, à savoir 36 fonctionnaires internationaux, 144 collaborateurs recrutés sur place et 12 VNU internationaux. Collaboration avec les partenaires L UNHCR a travaillé en étroite collaboration avec différentes institutions de l ONU et a conclu des mémorandums d accord avec l OMS et l UNICEF, afin de renforcer les structures de santé nationales et de garantir aux rapatriés un accès gratuit aux soins pendant une période de trois mois après leur retour. L ONUB, le PNUD et la Banque mondiale, ainsi que le FNUAP (pour la lutte contre le VIH/SIDA), la FAO (pour les semences et les outils agricoles) et le PAM (pour les distributions de vivres) figuraient parmi les autres partenaires issus du système des Nations Unies. Vingt-cinq partenaires gouvernementaux et non gouvernementaux ont coopéré avec l UNHCR dans différents secteurs. L Organisation a régulièrement communiqué des informations aux donateurs et aux médias. Évaluation générale L UNHCR a procuré une protection internationale et une assistance humanitaire à quelque 32 300 réfugiés et demandeurs d asile au Burundi. Une opération de vérification a permis de recenser la population réfugiée logée dans les camps de Gasorwe et de Gihinga. L action de prévention du VIH/SIDA a progressé, grâce à des campagnes d information-sensibilisation entreprises dans le cadre de la GLIA. L Organisation a également facilité le rapatriement de 67 000 réfugiés burundais et dispensé une aide à la réintégration à tous les rapatriés. En raison de contraintes financières, le nombre d écoles et de centres de santé prévus au titre du programme de réintégration a dû être réduit et certains travaux de construction reportés à 2006. Certaines maisons dépourvues de toitures ont été recouvertes de bâches en plastique, différentes activités de construction, dont la fourniture de matériaux pour toitures, ayant également été suspendues du fait du manque de fonds. À l issue de consultations avec des donateurs, il a été convenu que l UNHCR transférerait progressivement les activités de réintégration à d autres institutions onusiennes et à des organismes de développement. Bujumbura Makamba Muyinga Ruyigi Bureaux Partenaires Organismes gouvernementaux Ministère de l intérieur et de la sécurité publique Cartes Nationales d Identité (CNI) Police de l Air, des Frontières et des Étrangers (PAFE) Ministère de la solidarité nationale, des droits de la personne humaine et du genre Commission nationale de réhabilitation des sinistrés (CNRS) ONG Action contre la faim African Centre for the Constructive Resolution of Disputes African Community Resource Centre African Humanitarian Action Association des femmes juristes Association pour la Paix et le Développement Austrian Relief Programme Caritas Centre pour l autosuffisance et le développement intégré Comité international de secours Commission internationale catholique pour les migrations Comunità Impegno Servizio Volontariato Conseil norvégien pour les réfugiés Conseil pour l éducation et le développement International Medical Corps Ligue Iteka Maison Shalom Service jésuite des réfugiés Solidarités Transcultural Psycho-social Organization Vision mondiale International World Outreach Initiative Autres Deutsche Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit Burundi Rapport global 2005 de l'unhcr 121

Budget, revenus et dépenses (dollars E.-U.) Budget-programme annuel et Budget-programme supplémentaire Budget final Revenu issu des contributions 1 Autres fonds disponibles 2 Total fonds disponibles Total des dépenses Programme annuel 3 915 182 3 591 344 322 177 3 913 521 3 913 521 Programme supplémentaire 3 47 286 183 15 751 198 18 071 673 33 822 871 33 822 871 Total 51 201 365 19 342 542 18 393 850 37 736 392 37 736 392 Burundi 1 2 3 Inclut le revenu issu des contributions affectées au niveau du pays. Inclut les prélèvements de l'unhcr sur les contributions non affectées ou à affectation large, le solde initial et les ajustements. Les chiffres présentés ici renvoient au programme supplémentaire pour le " Retour et la réintégration des réfugiés burundais. Le budget-programme supplémentaire n'inclut pas un prélèvement de sept pour cent opéré sur les contributions afin de couvrir les dépenses d 'appui indirectes. Ventilation des dépenses Rapport financier (dollars E.-U.) Budget-programme annuel Projets de l'année en cours Budget-programme supplémentaire Total Projets des années précédentes Budgets-programmes annuel et supplémentaire Protection, suivi et coordination 1 464 749 7 817 980 9 282 729 0 Abris et infrastructure 237 277 5 479 007 5 716 284 1 052 273 Activités génératrices de revenus 0 205 787 205 787 26 484 Appui opérationnel (aux partenaires) 121 787 1 936 289 2 058 076 312 319 Assainissement 0 6 803 6 803 16 991 Assistance jurdidique 143 926 589 307 733 233 302 607 Besoins domestiques 185 657 721 680 907 337 26 397 Eau 15 525 55 915 71 440 3 713 Education 67 240 2 223 515 2 290 755 749 105 Pêche 0 200 234 200 234 0 Production vivrière 0 254 953 254 953 0 Santé et nutrition 400 728 804 453 1 205 181 210 426 Services communautaires 145 501 268 661 414 162 93 238 Sylviculture 0 140 409 140 409 0 Transport et logistique 464 4 043 350 4 043 814 1 238 195 Vivres 7 277 680 7 957 14 796 Versements aux partenaires d'exécution 457 100 6 132 339 6 589 439 (4 046 544) Sous-total opérationnel 3 247 232 30 881 362 34 128 594 0 Appui au programme 666 289 2 941 509 3 607 798 0 Total des dépenses 3 913 521 33 822 871 37 736 392 0 Annulation sur les dépenses des années précédentes (703 839) Versements aux partenaires d'exécution Paiements effectués 1 436 018 14 493 002 15 929 020 Reports reçus ( 978 918) (8 360 663) (9 339 581) Solde 457 100 6 132 339 6 589 439 Rapport des années précédentes Versements aux partenaires d'exécution Dû au 1er janvier 4 335 450 Reports reçus (4 046 544) Remboursé à l'unhcr (357 323) Ajustements 368 968 Solde 300 551 122 Rapport global 2005 de l'unhcr