SITUATIONS ENERGETIQUES A L'HORIZON 2000. Introduction. par Paul MENTRE DE LOYE, Délégué Général à l'energie



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Transcription:

SITUATIONS ENERGETIQUES A L'HORIZON 2000 A l'exception l'article MM. Lattes Ferrari, les textes publiés dans ce numéro reprennent pour l'essentiel les communications présentées au cours la journée d'étus sur «les situations énergétiques à l'horizon 2000» organisée au mois février à Paris par la Société Française d'energie Nucléaire, la Société s Ingénieurs Civils France l'institut Français l'energie. Les réflexions développées dans ce dossier concernent principalement le pétrole, le charbon le nucléaire. Plusieurs auteurs évoquent la question s énergies nouvelles mais aucun texte spécifique ne leur est consacré. Il ne faut y voir nul ostracisme mais simplement le fait qu'à l'horizon choisi ces types d'énergie ne pourront contribuer que dans s proportions fort mostes (comme le rappellent notamment MM. Mentre Loye, Lattes Ferrari) au bilan énergétique mondial. Introduction par Paul MENTRE DE LOYE, Délégué Général à l'energie Les caractéristiques techniques du secteur l'énergie rennt nécessaires les vues prospectives à long terme. Dans certains secteurs industriels, les chefs d'entreprise s'interrogent sur les caractéristiques s produits qu'ils vendront vers 1980 sur les épements qu'ils vront mtre en place pour répondre à la man. Il est frappant constater que pour les responsables du secteur énergétique, 1985 est déjà joué. Les caractéristiques s systèmes énergétiques 1985 sont déjà tracées, qu'il s'agisse la France ou l'ensemble du mon. Le caractère capitalistique s épements énergétiques leur durée vie contribuent à donner au secteur énergétique gran inertie le délai réponse entre la décision l'eff sur le marché l'énergie est bien souvent l'ordre la décennie. Cte caractéristique fondamentale apparaît d'abord au niveau la production d'énergie. Ainsi, alors que puis 1973 la consommation produits pétroliers a diminué 5 % dans la C.E.E., les capacités raffinage ont continué à augmenter en fonction s décisions antérieures à la crise. De même, part importante s centrales électriques mises en service dans la Communauté en 1977 est constituée centrales au fuel alors qu'auc centrale ce type n'a été autorisée puis la crise. Il ne faut pas oublier qu'il s'écoule un délai près 7 ans entre la décision la mise en service d' centrale nucléaire, un délai d'environ 10 ans entre l'exploration la mise en service d'un gisement pétrole ou gaz, un délai 10 ans également entre la prospection géologique la mise en production d'un gisement charbon ou d'uranium. Il en est même dans le domaine la consommation d'énergie. En 2 000, les logements construits avant 1975 représenteront près 60 % du parc immobilier. La proportion s logements bien isolés conformes aux nouvelles normes adoptées en 1974 ne sera que 20 % en 1985 28 % en 1990. Dans le domaine l'automobile, les constructeurs préparent 5 ans à l'avance s modèles seront mis sur le marché pendant 5 à 10 ans sans subir modifications importantes seront utilisés ensuite pendant dizaine d'années. Tous ces exemples montrent qu' politique énergétique pour être efficace doit être durable persévérante doit définir dès aujourd'hui les orientations les inflexions nécessaires à l'adaptation à la situation énergétique la fin du siècle. Ce n'est pas uniquement en fonction l'évolution prévisible du prix du pétrole la conjoncture économique mondiale au cours s prochaines années que peut être définie politique énergétique cohérente réaliste. C'est également en fonction d' vision globale à long terme l'élibre énergétique mondial. 80/R.G.N. - 1978-2 - Avril-Mai Disponible sur le site http://rgn.publications.sfen.org ou http://dx.doi.org/10.1051/rgn/19782080

Le chantier Super-Phénix, à Creys Malville. Une nécessité Cte constatation e x p l i q u e l'apparition puis quelques années n o m b r e u s e s étus prospectives dans le d o m a i n e l'énergie. Tous les responsables q u i, près ou loin, sont c o n f r o n t é s aux p r o b l è m e s énergétiques (gouvernements, p r o d u c t e u r s d'énergie, financiers, chercheurs) ont éprouvé le besoin d'être éclairés sur les évolutions à long terme. L'analyse ces étus fait apparaître s c o n v e r g e n c e s dans leurs c o n c l u s i o n s. L'évolution du système énergétique mondial au c o u r s s 25 prochaines années vra être s e n s i b l e m e n t différente celle s années ont p r é c é d é la crise pétrolière. Les perspectives énergétiques mondiales En eff, entre 1950 1975, la c o n s o m m a t i o n m o n d i a l e d ' é n e r g i e a crû régulièrement 5 % par an, faisant plus que tripler. La c o n s o m m a t i o n c u m u l é e ces 25 années représente environ 90 milliards tonnes d'évalent pétrole (tep). La poursuite la t e n d a n c e passée c o n d u i r a i t à c o n s o m m a t i o n c u m u l é e 280 milliards tep entre 1975 2000 800 milliards tep entre 1975 2020. Une telle évolution n'apparaît pas c o m p a t i b l e avec les perspectives l'offre d'énergie c o n d u i s e n t en partic u l i e r à un p l a f o n n e m e n t la p r o d u c t i o n c o m b u s t i b l e s fossiles. Le c h a r b o n constitue le c o m b u s t i b l e fossile le plus r é p a n d u à la surface du g l o b e. Les réserves g é o l o g i q u e s peuvent être estimées à 7 000 milliards tonnes d ' é q u i valent pétrole (Gtep) tandis que les réserves t e c h n i q u e m e n t é c o n o m i q u e m e n t exploitables sont évaluées a c t u e l l e m e n t à 450 Gtep représentant 250 ans p r o d u c t i o n au rythme à long terme. d ' a u j o u r d ' h u i. Le c h a r b o n constitue d o n c s o u r c e sûre d ' a p p r o v i s i o n n e m e n t pour les besoins é n e r g é t i q u e s m o n d i a u x sa p r o d u c t i o n pourrait doubler d'ici 2000 tripler d'ici 2020. L'accroissement la p r o d u c t i o n c h a r b o n n i è r e risque c e p e n d a n t d'être limité par s contraintes t e c h n i q u e s, sociales é c o l o g i q u e s. Les ressources mondiales ultimes pétrole peuvent être évaluées 250 à 300 Gtep dont près la moitié en mer. L'accroissement la p r o d u c t i o n d'ici la fin du siècle vrait provenir autant la c r o i s s a n c e du taux r é c u pération pétrole en place passerait 25 % a u j o u r d ' h u i à 40 % en 2000 que la d é c o u v e r t e nouveaux gisements à s coûts d ' e x p l o r a t i o n développement croissants. Le maintien d'un rythme p r o d u c t i o n sur longue pério aboutit à un p l a f o n n e m e n t la p r o d u c t i o n mondiale à valeur c o m p r i s e entre 4 5 Gtep par an vers 1990. Encore faut-il souligner qu'il s'agit là d'un m a x i m u m t e c h n i q u e que la répartition g é o politique du pétrole pourra c o n d u i r e certains p r o d u c t e u r s dont les ressources dépassent largement les besoins à limiter v o l o n t a i r e m e n t leur rythme p r o d u c t i o n. Les ressources gaz naturel sont c o m p a r a b l e s aux réserves pétrole. Les réserves c o n f i r m é e s sont l'ordre 60 Gtep les réserves ultimes l'ordre 250 Gtep. Le rythme actuel p r o d u c t i o n est sensiblement inférieur à celui du pétrole (1,2 Gp contre 2,9 Gtep) la p r o d u c t i o n vrait croître régulièrement j u s q u ' e n 2000 où elle pourrait dépasser le niveau 3 G t e p / a n. Le d é v e l o p pement la p r o d u c t i o n gaz naturel est c e p e n d a n t largement tributaire la réalisation d'infrastructures transports terrestres ou maritimes la c o n c l u s i o n contrats d ' a p p r o v i s i o n n e m e n t à long terme. La p r o d u c t i o n c o m b u s t i b l e s fossiles ne pourrait sans doute pas dépasser un m a x i m u m 13 Gtep, alors que la poursuite s t e n d a n c e s passées la consommation c o n d u i r a i t à d e m a n d e mondiale d'énergie à l'horizon 2000 l'ordre 18 Gtep. Situations énergétiques à l'horizon 2000/81

Ce r a p p r o c h e m e n t est l'indice risques tension sur le m a r c h é énergétique i m p l i q u e nécessaire m o d i f i cation s c o m p o r t e m e n t s. Tensions multiples L'évolution l'offre la d e m a n d e prévisible à l'horizon 2000 recèle s tensions à divers niveaux : à l'échelle m o n d i a l e d ' a b o r d, entre les différentes s o u r c e s d ' é n e r g i e ensuite, enfin au niveau s diverses nations. L'élibre g l o b a l entre l'offre la d e m a n d e exige réduction l'accroissement la c o n s o m m a t i o n le d é v e l o p p e m e n t nouvelles s o u r c e s d ' é n e r g i e dès m a i n tenant afin c o n c o u r i r significativement à la satisfaction s besoins à l'horizon 2000. Il est d ' a b o r d indispensable réaliser s é c o n o m i e s d'énergie. L'adaptation aux nouveaux prix l'énergie vrait permtre réduire la c o n s o m m a t i o n 20 % entraînant r é d u c t i o n la d e m a n d e 3 Gtep en 2000. Un effort volontariste s u p p l é m e n t a i r e sera nécessaire afin rétablir l'élibre. A long t e r m e s améliorations importantes doivent d o n c être a p p o r t é e s à l'efficacité l'utilisation d o m e s t i q u e industrielle l'énergie par la substitution d'autres facteurs. Cte a c t i o n s ' i m p o s e non seulement aux pays industrialisés gros consommateurs d énergie mais aussi aux pays en voie d é v e l o p p e m e n t. C o m p t e tenu la pérennité s usages s p é c i f i q u e s s hydrocarbures, nouvelles formes d'énergie doivent p r e n d r e le relais dans les utilisations substituables. L'énergie nucléaire apparaît a u j o u r d ' h u i c o m p é t i t i v e pour la p r o d u c t i o n d ' é l e c t r i c i t é. Elle pourrait assurer à terme 50 à 60 % la p r o d u c t i o n m o n d i a l e d ' é l e c t r i c i t é repré senter à l'horizon 2000 c o n t r i b u t i o n 1,5 à 2 Gtep. Dans ces c o n d i t i o n s, les besoins en uranium naturel croîtraient rapiment atteignant 200 000 tonnes par an en 2000 600 000 tonnes en 2020. Les besoins c u m u l é s d ' u r a n i u m j u s q u ' e n 2000 sont l'ordre 2,5 millions t o n n e s pour le m o n d e non c o m m u n i s t e. La poursuite cte évolution j u s q u ' e n 2020 aboutirait à s besoins c u m u l é s 7 millions tonnes. Le d é v e l o p p e m e n t filières d o n n a n t meilleure utilisation s matières fissiles s'impose comme nécessité à long terme. L ' i n t r o d u c t i o n s s u r r é g é n é r a t e u r s avant la fin du siècle permtrait stabiliser les besoins d'uranium. Les énergies renouvelables constituent source d'énergie très séduisante. L'énergie solaire perm en théorie d'assurer f a ç o n définitive la satisfaction s besoins d'énergie l'humanité. Mais l'introduction d' nouvelle t e c h n o l o g i e même t e c h n i q u e m e n t é c o n o m i q u e m e n t c o m pétitive dure plusieurs d é c e n n i e s. On estime généralement que la part s énergies renouvelables ne vrait pas dépasser 5 % s besoins d'énergie au début du siècle p r o c h a i n. C e p e n d a n t en valeur absolue, leur rapport est important puisqu'il serait du même o r d r e g r a n d e u r que la p r o d u c t i o n d'énergie n u c l é a i r e en 1985. L'élibre g l o b a l entre l'offre la d e m a n d e exige en outre m o d i f i c a t i o n la s t r u c t u r e l'approvisionne ment é n e r g é t i q u e pour les usages banalisés l'énergie, en particulier la p r o d u c t i o n vapeur ou chaleur. La d i m i n u t i o n la part du pétrole dans le bilan éner gétique mondial i m p l i q u e n o m b r e u s e s substitutions notamment le r e m p l a c e m e n t pétrole ou gaz par du charbon. Si le charbon peut trouver facilement d'importants débouchés pour la p r o d u c t i o n d'électricité certains usages industriels, le d é v e l o p p e m e n t à long terme ses usages i m p l i q u e évolution s t e c h n i q u e s d'utilisation d ' a b o r d par c o m b u s t i o n d i r e c t e (lits fluidisés, s u s p e n s i o n 8 2 / R. G. N. - 1978-2 - A v r i l - M a i fuel-charbon) liquéfaction). ensuite par transformation (gazéification Enfin l'élibre mondial entre la man les potentialités techniques l'offre peut masquer s contraintes particulières au niveau chaque nation. L'utilisation rationnelle l'énergie pour l'ensemble l'humanité suppose un développement important s é c h a n g e s ressources é n e r g é t i q u e s afin d'assurer partout la c o m p a t i b i l i t é l'offre la d e m a n d e. En fait, la répartition g é o g r a p h i q u e l'offre la d e m a n d e est s e n s i b l e m e n t différente, s'agissant en parti culier s c o m b u s t i b l e s fossiles dont l'europe o c c i d e n t a l e le J a p o n sont s i n g u l i è r e m e n t d é m u n i s. Les étus globales sont f o n d é e s sur un d é v e l o p p e m e n t important du c o m m e r c e international du gaz naturel surtout du c h a r b o n peut être entravé par n o m b r e u x obstacles politiques ou f i n a n c i e r s. Les contraintes d'élibre extérieur pèsent sur chaque pays t e n d e n t é g a l e m e n t à restreindre le c h a m p c h o i x c h a q u e pays q u i, dans le c a d r e m o n d i a l, doit trouver solution propre. En particulier, seul un important effort d'ai à la p r o m o t i o n s investissements énergétiques dans les pays en voie d é v e l o p p e m e n t non p r o d u c t e u r s p e r m e t t r a à ces pays poursuivre leur c r o i s sance au rythme q u ' a p p e l l e n t leurs besoins d é v e l o p p e ment. Dans le p r o l o n g e m e n t du d i a l o g u e N o r d - S u d, nous vons être prêts à nous associer à un effort nous réfléchissons a c t u e l l e m e n t au rôle s p é c i f i q u e que pourraient à c é g a r d j o u e r le Fonds M o n é t a i r e International la Banque M o n d i a l e. La poursuite du d é v e l o p p e m e n t é c o n o m i q u e social dans le m o n d e exige s efforts importants dans le d o m a i n e é n e r g é t i q u e. Tous les pays du m o n d e se trouvent solidaires f a c e à ce p r o b l è m e doivent c o n t r i b u e r à y a p p o r t e r solution car il apparaît fort i m p r o b a b l e q u e les plus privilégiés puissent conserver d u r a b l e m e n t leurs avantages si leurs partenaires sont en difficulté. Les conséquences pour la France Quelles c o n s é q u e n c e s tirer s perspectives m o n d i a l e s pour les orientations la p o l i t i q u e é n e r g é t i q u e nationale? Il i m p o r t e d ' a b o r d que les différents responsables du secteur é n e r g é t i q u e aient vision c o h é r e n t e c o m m u n e l'avenir à long terme. A c eff, j ' a i pris l'initiative c r é e r un g r o u p e d'étu sur les p e r s p e c t i v e s é n e r g é tiques à long terme, présidé par M. DESPRAIRIES, Présint l'institut Français du Pétrole. Ce g r o u p e c o n t r i b u e r a à alimenter ses réflexions les étus sur la planification à long terme entreprises par le C o m m i s s a r i a t Général du Plan, p a r t i c u l i è r e m e n t dans le d o m a i n e l'évolution s prix sur le m a r c h é m o n d i a l l'énergie. Les efforts r é d u c t i o n notre d é p e n d a n c e é n e r g é t i q u e doivent être activement poursuivis. Le g o u v e r n e m e n t s'est fixé s o b j e c t i f s précis pour 1985 apparaissent a m b i tieux mais également réalistes c o m p t e tenu s p e r s p e c tives à long t e r m e. L'effort d ' é c o n o m i e d'énergie prévoit la réalisation 45 Mtep d ' é c o n o m i e s doit être poursuivi amplifié dans tous les s e c t e u r s é c o n o m i q u e s : industrie, secteur d o m e s t i q u e, t r a n s p o r t s. La réduction la c o n s o m m a t i o n c o n s t i t u e en eff pour notre pays un s meilleurs moyens réduire sa d é p e n d a n c e à s c o n d i t i o n s é c o n o m i q u e s satisfaisantes. Dans ce même esprit, le d é v e l o p p e m e n t s ressources nationales tout p a r t i c u l i è r e m e n t l'énergie n u c l é a i r e doit être poursuivi. En 1985, le n u c l é a i r e assurera plus la moitié la p r o d u c t i o n d'électricité environ 20 % s besoins d'énergie primaire du pays.

Maison «solaire». La part s énergies renouvelables ne dépassera vraisemblablement Il s'agit enfin préparer sans délai les t e c h n i q u e s les énergies du futur. La France, par sa maîtrise s t e c h n o l o g i e s, doit c o n c o u r i r à la satisfaction s besoins m o n d i a u x d ' é n e r g i e tout en assurant sa sécurité d ' a p p r o v i s i o n n e m e n t le d é v e l o p p e m e n t ses c a p a c i t é s d'exportation. Dans le d o m a i n e s h y d r o c a r b u r e s, l'industrie pétrolière f r a n ç a i s e aura un rôle important à j o u e r d a n s le d é v e l o p pement du «nouveau pétrole». Le p r o g r a m m e mer p r o f o n d e d'un montant l'ordre 1,5 milliard F pour le V I I Plan bénéficie d'un montant c o n c o u r s publics 500 MF 1975 dans le c a d r e d'un p r o g r a m m e d ' a c t i o n p r i o r i taire. Il a d é j à permis aux g r o u p e s français d ' a c q u é r i r position p r e m i e r plan au niveau m o n d i a l. pas 5 % au début du siècle prochain. Dans le d o m a i n e nucléaire, le d é v e l o p p e m e n t s surrégénérateurs s réacteurs HTR doit être poursuivi d a n s le c a d r e d ' u n e c o o p é r a t i o n internationale s'est c o n c r é tisée par la c o n c l u s i o n d ' a c c o r d s avec la R.F.A. Le mérite s réacteurs à haute t e m p é r a t u r e est d ' a c c é d e r à s t e m p é r a t u r e s suffisamment élevées pour améliorer le renment la p r o d u c t i o n d'électricité pour permtre un emploi direct la chaleur nucléaire dans les processus industriels. e Un effort s e m b l a b l e doit être entrepris dans le d o m a i n e la r é c u p é r a t i o n assistée q u i, vers la fin du siècle, permtra d ' a c c r o î t r e la p r o d u c t i o n pétrole autant que la d é c o u v e r t e nouveaux gisements. Un p r o g r a m m e sur 5 ans d'un montant 1,5 milliard F c o m p o r t a n t un soutien s pouvoirs publics est en c o u r s d ' e x a m e n. Dans le d o m a i n e du c h a r b o n, la France ne peut rester absente du d é v e l o p p e m e n t nouvelles t e c h n o l o g i e s d ' u t i lisation font l'obj d'importants programmes r e c h e r c h e dans les pays p r o d u c t e u r s, Etats-Unis A l l e m a g n e en particulier. Une action est entreprise dans le d o m a i n e la gazéification nucléaire avec la c r é a t i o n du Groupement d'etu la Gazéification Nucléaire c o m p r e n d le C.E.A., G.D.F., C D. F., Creusot-Loire Novat o m e dans le d o m a i n e la gazéification in situ. L'avantage s surrégénérateurs est multiplier par 50 le r e n d e m e n t é n e r g é t i q u e l'uranium par c o m p a r a i s o n avec la filière à eau légère. L'industrialisation s réacteurs à neutrons rapis permtrait d o n c d'assurer à l o n g terme l'approvisionnement la France en matières fissiles. La maîtrise la fusion nucléaire permtrait libérer le m o n d e toute contrainte physique dans l'approvisionnement énergétique. A u j o u r d ' h u i les r e c h e r c h e s f o n d a m e n tales apparaissent promteuses mais d e m e u r e n t loin du sta la faisabilité industrielle é c o n o m i q u e. L'enjeu apparaît suffisamment important pour qu'un effort soit consenti dans ce d o m a i n e dans le c a d r e d' c o o p é r a t i o n Internationale afin tester les diverses voies d ' a p p r o c h e. Enfin, dans le d o m a i n e s énergies nouvelles, l'utilisation d i r e c t e ou indirecte l'énergie solaire offre n o m breuses possibilités. L'énergie solaire est dès a u j o u r d ' h u i c o m p é t i t i v e pour la p r o d u c t i o n d'eau c h a u d e m ê m e pour le chauffage s locaux dans certaines nos régions. Le d é v e l o p p e m e n t Situations énergétiques à l'horizon 2000 / 83

ces usages bénéficie du soutien s pouvoirs publics. L'utilisation l'énergie solaire à plus gran échelle pour les besoins industriels la production d'électricité pose cependant nombreux problèmes. Afin coordonner les efforts entrepris pour le développement l'énergie solaire ou leur donner impulsion nouvelle, le gouvernement a décidé la création d'un Commissariat à l'energie Solaire. Je tiens à souligner que les actions déjà entreprises sont importantes que notre pays se place au second rang mondial après les Etats-Unis où les crédits en faveur l'énergie solaire représentent 9 % s dépenses publiques recherche-développement-démonstration énergétique. La France tend à combler son rard puisque la part affectée à l'énergie solaire est passée 5 % en 1977 à 7 % en 1978. Les Etats-Unis redéploient leur effort au bénéfice la conversion photovoltaïque connaît diminution spectaculaire s coûts d'investissement. S'inspirant l'exemple américain, orientation même nature se ssine en France où nouveaux industriels s'intéressent à cte technique. Face au problème mondial la disponibilité l'énergie nécessaire à l'accroissement du niveau vie, la France est plus concernée que certains pays favorisés par la nature. Ses atouts ne sont pourtant pas négligeables ; au cours s 20 rnières années elle a pu soutenir un rythme élevé développement avec la plus faible consommation spécifique d'énergie s pays industrialisés. Depuis 1974, nouvelles orientations la politique énergétique ont été tracées, s économies d'énergie ont pu être réalisées à concurrence 13 Mtep, ce représente l'évalent notre production hydroélectrique, un important programme électronucléaire a été lancé exécuté dans bonnes conditions. L'action entreprise doit être poursuivie avec persévérance. Il ne s'agit pas privilégier la réduction la consommation ou le développement la production d'énergie, puisque ces ux voies sont nécessaires. De même la compétition entre combustibles fossiles, énergie nucléaire énergies renouvelables doit s'inscrire dans vue à long terme où le développement toutes les formes d'énergie apparaît nécessaire à la satisfaction s besoins l'humanité. Ce n'est que par s efforts importants entrepris dès aujourd'hui dans tous les domaines que la croissance économique mo'ndîale pourra être assurée durablement. Tout rard ne manquerait pas faire succér à pério facilité situation durable stagnation d'instabilité. Les choix que nous avons pour notre part faits réponnt à ces exigences. 84/R.G.N. - 1978-2 - Avril-Mai