CAHORS. 102 rue des Soubirous (LOT) MAISON dite Hôpital de Grossia NOTE COMPLÉMENTAIRE Nous ne croyons pas pouvoir retenir l'identification proposée par Joseph Daymard (Dans le vieux Cahors, p. 52-54) qui voyait dans la belle façade de pierre, datable de la première moitié du XIV e siècle, conservée rue des Soubirous les vestiges de l'hôpital fondé en 1270 par Géraud Gros (M. Scellès, Structure urbaine et architecture civile..., p. 151-152). C'est donc en tant que demeure que l'édifice a été retenu pour faire l'objet d'un dossier monographique. Faute de temps, il n'a pas été possible de réaliser l'étude complète de l'édifice. Il nous faut donc nous contenter de quelques remarques que permet l'examen des élévations extérieures. La façade sur la rue des Soubirous (Pl. I, Fig. 1) est l'une des plus importantes et des mieux conservées des façades médiévales de Cahors. Elle offre en outre la particularité d'être entièrement bâtie, dans la première moitié du XIV e siècle, en appareil réglé de calcaire de Cahors, alors que dominent les constructions en brique dans cette gamme d'édifices. Le rez-de-chaussée présentait trois grandes arcades de boutique et une arcade plus petite correspondant à une porte rejetée sur le côté droit. Le milieu est occupé par une arcade qui réservait le passage à une ruelle, l'actuelle rue de Fouillac (Fig. 2, 6-7). A l'étage, six grandes fenêtres à remplage se répartissaient en deux groupes de trois baies séparées par un trumeau un peu plus large en raison de la présence à cet endroit d'un refend dont subsistent sur les élévations intérieures les traces d'arrachement (Fig. 5-6). On notera que ce refend était établi sur le sommet de la voûte, disparue, qui couvrait le passage de la ruelle. La fenêtre conservée (Pl. II, Fig. 3-4) est un bon exemple de ces fenêtres à remplage qui se généralisent à Cahors dans la première moitié du XIV e siècle. La fine colonnette médiane est désormais adossée à un trumeau qui permet une bonne fermeture des volets. L'intrados du trilobe des lancettes et tout le réseau supérieur de la baie sont munis de feuillures destinées à recevoir du verre fixe. Une section de tige métallique conservée à droite de la fenêtre, immédiatement au-dessus du cordon d'imposte, indique que les baies étaient munies de porte-bannes.
Il faut encore remarquer que le couvrement intérieur des embrasures des fenêtres en réalisé en brique (Fig. 5) et que l'élévation postérieure présente un curieux mélange de briques et de pierres de taille (Fig. 7). Il ne fait pas de doute que l'édifice mériterait une étude approfondie. Outre le corps principal sur rue, celleci devrait prendre en compte l'arrière du bâtiment où se trouvaient probablement une ou deux cours et sans doute des corps de bâtiment annexes. Maurice Scellès 1996. DOCUMENTATION BIBLIOGRAPHIE : Autrefois Cahors : balade en cartes postales.- Cahors : Association des collectionneurs lotois, 1994, 202 p. ; p. 47. CALMON (Jean), PRAT (René). Les cadastres des XVI e et XVII e siècles de la ville de Cahors (1500-1606- 1650).- 1ère partie : Cahors : Imp. A. Coueslant, 1947-51, 372 p., plan h.t. n 256-257. DAYMARD (Joseph). Le vieux Cahors.- Cahors : Girma, 1927, 2 e édition, réédité : Ed. Horvath, 1978 [1ère édition : 1909] ; 277 p. ; p. 52-54. FOURGOUS (Jean). Dans les rues du Vieux Cahors : logis, gens et faits d'autrefois.- Cahors : Coueslant, 1942, 156 p. ; p. 134-135. MONTARNIER (Jean-Louis). L'architecture civile médiévale à Cahors, 1200-1350.- Mémoire de D.E.A. sous la direction de J. Gardelles, Université de Bordeaux III, multigraphié, 1986 ; p. 21. SCELLÈS (Maurice). Structure urbaine et architecture civile de Cahors aux XII e, XIII e et XIV e siècles.- Thèse sous la direction de M. le professeur Yves Bruand, Toulouse : Université de Toulouse-Le Mirail, 1994 ; vol. 1 p. 151-152, 179, 195-196, 271, 284, 285, 287, 297, 326, 327, 344, 345, 346 ; fig. 130-132, 150.. SCELLÈS (Maurice). Cahors, ville et architecture civile au Moyen Age (XII e -XIV e siècles).-paris : Éditions du patrimoine, 1999 (Cahiers du patrimoine, n 54); 256 p., p. 110,111, 158, 166, 172, 204, 223 n.14, 225 n. 23, 226 n. 50, n. 52 ; fig. 47, 58, 119, 142, 178. SÉRAPHIN (Gilles). Cahors et la vallée du Lot.- Cahors : Ed. Études et communication, 1990 (Coll. Guides Tourisme et patrimoine) ; 112 p. ; p. 55.
ILLUSTRATIONS Plan cadastral 1982 Ech. 1/500 e Parcelles : 1982.CD.213, 252 Plan cadastral ancien 1812 Ech. 1/625 e Parcelles : 1812.N3.728, 792 Doc. 1 Photo. IVR73_90460491Z Élévation sur la rue des Soubirous, depuis le sud : état vers 1972. Pl. 1 Relevé photogrammétrique, éch. 1/100e APAIG, M. Maumont,1987 Élévation sur la rue des Soubirous : relevé des vestiges médiévaux. Pl. 2
Relevé photogrammétrique, éch. 1/20e APAIG, M. Maumont,1987 Fenêtre conservée au 1 er étage de l'élévation sur la rue des Soubirous. Pl. 3 Relevé photogrammétrique, éch. 1/100e APAIG, M. Maumont,1987, complété P. Roques Élévation sur la rue des Soubirous : restitution partielle de l'état d'origine. Fig. 1 Photo. IVR73_89460314V Élévation sur la rue des Soubirous, vue depuis le sud. Fig. 2 Photo. IVR73_89460402V Élévation sur la rue des Soubirous, détail : partie centrale avec l'arcade laissant le passage de la rue de Fouillac. Fig. 3 Photo. IVR73_90460493Z Élévation sur la rue des Soubirous, détail : fenêtre à remplage conservée au 1 er étage et traces des baies voisines. Fig. 4 Photo. IVR73_89460313V Élévation sur la rue des Soubirous, détail : fenêtre à remplage
conservée au 1 er étage. Fig. 5 Photo. IVR73_96460013ZE M. Scellès Élévation sur la rue des Soubirous, partie d'élévation visible dans l'actuelle rue de Fouillac : trumeau entre les fenêtres et trace d'arrachement d'une cloison. Fig. 6 Photo. IVR73_90460492Z Arcades réservant le passage de l'actuelle rue de Fouillac : l'élévation postérieure montre une partie d'un placard, l'arrachement d'une cloison et une partie de l'embrasure d'une porte. Fig. 7 Photo. IVR73_96460014ZE M. Scellès Élévation postérieure sur la rue de Fouillac, vue depuis l'ouest : appareil de brique et pierre et arcade d'une porte. Région Midi-Pyrénées, Service régional de l'inventaire, 2002