La contention. et la liberté d aller et venir



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et la liberté d aller et venir 1

Définition Le terme «contention» recouvre tous les moyens mis en œuvre pour limiter les capacités de mobilisation de tout ou une partie du corps ou pour limiter la libre circulation des personnes dans un but sécuritaire pour une personne ayant un comportement jugé dangereux ou mal adapté 2

Les différents types de contention (1) physique Les moyens spécifiques Gilets et sangles thoraciques, ceintures Attaches de poignets et de chevilles Sièges gériatriques, sièges avec un adaptable fixé Barrières de lit Les moyens non spécifiques Tous les matériels détournés de leur usage et utilisés aux fins de limiter la mobilité du corps : un drap, un vêtement, une table placée devant le siège de la personne, etc. chimique (psychotropes) Les médicaments sédatifs Tranquillisant, antipsychotique 3

Les différents types de contention (2) architecturale Enfermement de la personne dans sa chambre Digicode, porte d entrée en zone sombre, etc. Bracelet de géolocalisation, bracelet anti-fugue, etc. Caméras de surveillance psychologique Injonctions collectives et répétées à la personne Notons que certains des moyens de contention cités, en particulier architecturaux, peuvent être utilisés, a contrario, comme des moyens alternatifs à la contention 4

Les répercussions de la contention (1) a des répercussions physiques, psychologiques et sociales du fait de la restriction du pouvoir d autodétermination de la personne, de pertes fonctionnelles et de l augmentation de son degré de dépendance Sentiment de mise à l écart et de déshumanisation entraînant un repli sur soi, un syndrome dépressif, une agitation Résignation à la perte de liberté, de dignité Sentiment d emprisonnement Perte d appétit et risque de dénutrition Le savez-vous? Attacher une personne n a jamais fait la preuve de son efficacité pour prévenir les chutes, les blessures ou les troubles du comportement. Au contraire, l immobilisation prolongée par une contention expose la personne au risque de déconditionnement physique et psychologique qui augmente la probabilité de chutes ou de blessures. 5

Les répercussions de la contention (2) Les risques spécifiques de la contention physique Risque de chute, et surtout de chute grave (hématome, troubles de la conscience, fracture, hospitalisation) Risque d infection nosocomiale et d escarres Risque de confusion ou d agitation, de colère, de cris, de révolte, de peur, d agressivité, d inconfort, de douleur et d épuisement Perte d autonomie Perte de la marche (ankylose articulaire, déconditionnement musculaire, perte de masse osseuse) Syndrome d immobilisation (contractures, troubles trophiques, fausses routes, perte d appétit) Incontinence sphinctérienne vésicale et anale, constipation Augmentation de la durée d hospitalisation et de la mortalité Risques spécifiques liés aux moyens de la contention (blessures, asphyxie, strangulation, chute, etc.) 6

Les répercussions de la contention (3) Les risques spécifiques de la contention chimique Somnolence Troubles de la marche avec risque de chute Risque d accidents vasculaires cérébraux et de décès avec les neuroleptiques Risque de déshydratation 7

Pourquoi la contention? (1) Le recours à la contention physique doit rester exceptionnel et relève exclusivement de situations d urgence médicale (uniquement dans le cadre d une hospitalisation à domicile en EHPAD) Par exemple, il est nécessaire de pratiquer des soins médicaux ou des examens indispensables Un prétexte classiquement invoqué est d assurer la sécurité d une personne dont le comportement est estimé dangereux ou mal adapté N oublions pas Il est important de réfléchir à partir de données scientifiques et statistiques et non pas d impressions ou de fantasmes sur les conséquences de la prise de risque (accidents, demandes d indemnisation civiles, poursuites pénales) (ANAES 2004) 8

Pourquoi la contention? (2) Les prétextes fréquemment invoqués La personne présente un risque de chute quand elle se déplace La personne déambule, a un comportement d errance, elle entre dans les chambres des autres résidents, etc. La personne sort non accompagnée de l établissement (sortie inopinée) La personne est agitée, violente ou confuse Se poser la question d éventuels objectifs «inavoués» Répondre à une demande sécuritaire des proches Pallier un manque de personnel (défaut de surveillance) Punir la personne (maltraitance directe) Protéger les professionnels craignant d engager leur responsabilité face à une crainte de judiciarisation croissante des rapports avec les usagers et leurs familles 9

Les modalités de la mise en œuvre (1) Le recours à la contention physique doit rester exceptionnel et relève exclusivement d une urgence médicale Si elle est envisagée, elle relève d une prescription médicale obligatoire étayée par une réflexion multidisciplinaire n est envisageable qu en cas d échec des autres mesures environnementales, relationnelles, pharmacologiques et lorsqu il existe un danger élevé à court terme La recherche préalable d alternatives à la contention doit être systématique est l ultime recours 10

Les modalités de la mise en œuvre (2) Elle est réalisée par des professionnels maîtrisant les conditions de sa mise en œuvre, selon un protocole précis Déclaration de la contention dans un registre consultable dans l établissement Surveillance programmée, mise en œuvre et retranscrite dans le dossier de soins infirmiers Information de la personne et de ses proches Vérification de la préservation de l intimité et de la dignité Réévaluation toutes les 3 heures au plus, avec nouvelle prescription en cas de renouvellement et nouvelle recherche d alternatives Assurer une collégialité dans la prise de décision 11

Dans le projet d établissement (1) Le projet d établissement précise les actions concrètes de promotion menées pour assurer la liberté d aller et venir des personnes et en informe les personnes accueillies et les proches dès la pré-admission La personne est informée sur les conditions d exercice de la liberté d aller et venir et les restrictions liées à la sécurité et aux contraintes de la vie en collectivité (ses droits et ses devoirs) Quand une sécurisation générale des sorties des personnes et de la circulation à l intérieur de la structure est prévue, les modalités en sont explicitées dans le projet d établissement et expliquées à la personne et ses proches L utilisation de caméras de surveillance, bracelet électronique, puce de surveillance, etc., doit faire l objet d une réflexion éthique préalable La personne est avertie des moyens utilisés et des buts recherchés et la possibilité de refuser lui est garantie Le projet d établissement est le garant de la cohérence de la politique institutionnelle vis-à-vis de la liberté d aller et venir et du recours à la contention (direction, médecin coordonnateur, psychologue, infirmière coordinatrice, médecin traitant, équipe) 12

Dans le projet d établissement (2) Les alternatives à la contention promues par l établissement sont expliquées aux personnes et à leurs proches Acceptation partagée d une prise de risque La réponse à la déambulation et au risque de sortie inopinée doit être de préférence humaine, organisationnelle et architecturale Humaine : maintenir le contact avec la personne, accompagner le déplacement, trouver un sens à son déplacement Organisationnelle : présence humaine à la sortie de l établissement susceptible de réagir rapidement et de manière adaptée Architecturale : qualité des espaces et qualité de travail et d accueil Les professionnels sont formés sur les risques, les limites de la contention et sur ses alternatives Il est recommandé que la sécurité des personnes accueillies soit avant tout assurée par la surveillance exercée par l équipe (ANAES 2004) 13

Dans le projet personnalisé Le projet individuel de soins et d accompagnement définit les adaptations des conditions d exercice de la liberté d aller et venir aux besoins et attentes de la personne, à ses capacités et aux possibilités de compensation de ses déficits La balance entre les risques réellement encourus par la liberté d aller et venir, dans et hors de l établissement, et les risques d aggravation de l état de santé, conséquences du confinement, doit être évaluée, discutée avec la famille et l entourage et régulièrement réévaluée (ANAES 2004) Il est nécessaire d associer la famille à l élaboration du projet de soins et d accompagnement personnalisé, de la mobiliser, de la responsabiliser et de rechercher systématiquement son aide pour l exercice de la liberté d aller et venir Les comportements à risque doivent être évalués et étayés par des faits Un principe de base La préservation de la liberté d aller et venir se fonde sur un principe de prévention individuelle et non sur un principe de précaution générale (ANAES 2004) 14

Les mesures alternatives (1) Les alternatives à la contention sont tous les moyens permettant de la proscrire dans l établissement, en dehors d une situation d urgence médicale Trois éléments de prise en charge à associer devant tout trouble psychologique ou comportemental pouvant nécessiter le recours à la contention 1. Remédier aux causes médicales 2. Adapter l environnement 3. Accompagner la personne 15

Les mesures alternatives (2) En pratique, devant un risque de chute (1) Traiter les facteurs médicaux contribuant au risque de chute Pathologies somatiques Hypotension orthostatique, troubles de la glycémie, troubles du sommeil, dépression, déshydratation, pathologies cardiovasculaires, iatrogénie, etc. Déficits sensoriels Vérifier l adaptation ou le port de lunettes, de prothèse auditive, etc. Adapter l environnement Enlever tout équipement inutile et optimiser l éclairage Adapter le mobilier (demander l aide d un ergothérapeute si besoin) Lit bas (< 45 cm), matelas de gymnastique en bas du lit Blocage des roulettes (lit, table de nuit, adaptable, etc.) Aides techniques adaptées (fauteuil, accoudoir, canne, déambulateur, etc.) et apprentissage de leur utilisation Installer le fauteuil là où la personne le souhaite et placer les objets familiers ou nécessaires à portée de main 16

Les mesures alternatives (3) En pratique, devant un risque de chute (2) Accompagner la personne Vérifier le port de chaussures fermées, adaptées Inciter à l activité physique Rassurer la personne si elle a peur de tomber et lui indiquer les endroits à risque (sol glissant, escaliers, etc.) Inciter la personne à marcher et l assister dans ses déplacements si nécessaire (aller à la salle à manger, aux animations, au jardin, aux toilettes, etc.) Éviter que la personne reste assise trop longtemps Informer la personne sur le rythme de passage des personnels Accompagner régulièrement la personne aux toilettes si nécessaire, y compris la nuit Lui apprendre à utiliser les aides techniques proposées Apprendre à se lever et s installer au fauteuil en prenant appui sur les accoudoirs Apprendre à utiliser les ustensiles d aide à la marche, les rampes, les barres d appui, etc. 17

Les mesures alternatives (4) En pratique, devant une agitation Traiter les raisons médicales et corriger les déficits sensoriels Pathologies somatiques : douleur, troubles du sommeil, dépression, hyperthermie, fécalome, globe vésical, etc. Iatrogénie Adapter l environnement Éviter les stimulations auditives excessives (télévision, interpellations, etc.) Éviter la présence de personnes au comportement perturbateur Accompagner la personne Présence calme et rassurante des soignants De préférence des soignants qu elle connait Au besoin lui rappeler le nom et la fonction du soignant Respecter ses habitudes, notamment alimentaires, son rythme de vie, y compris les phases de sommeil, ses centres d intérêt Favoriser le contact relationnel 18

Les mesures alternatives (5) En pratique, devant une déambulation excessive Corriger des facteurs médicaux Iatrogénie, anxiété, douleur, etc. Adapter l environnement Améliorer la sécurité des lieux et les possibilités d orientation dans l espace Aménager des espaces de déambulation sécurisés Accompagner la personne Lui expliquer l agencement des locaux, lui montrer les interrupteurs Lui rappeler le déroulement d une journée (repas, présence du personnel, animations, etc.) La réorienter calmement, capter son attention (photos, posters, télévision, fenêtre, etc.) 19

Le cas particulier des barrières de lit (1) Les barrières de lit : un mode de contention banalisé et pourtant dangereux Elles sont conçues pour empêcher la chute de la personne pendant son sommeil ou son transport, et non pour l empêcher de sortir volontairement de son lit Si la personne tente de sortir de son lit malgré les barrières, elles représentent un véritable danger : risque de blessure grave, d asphyxie, de chute après piégeage d un membre, etc. 20

Le cas particulier des barrières de lit (2) L utilisation des barrières de lit exige le respect de certaines règles Évaluation réitérée du rapport bénéfice/risque pour décider de l utilisation ou non des barrières Rechercher en équipe d alternatives à l utilisation des barrières Évaluation des capacités de surveillance du service Évaluation de l état physique, cognitif et comportemental du patient (besoins, capacités, lucidité, taille, agitation, etc.) Les modalités d utilisation des barrières sont formalisées (protocole) Une surveillance régulière est mise en place, y compris la nuit Une surveillance renforcée est nécessaire pour les personnes agitées, non valides, non lucides (risque d accident accru) Elle permet d intervenir rapidement en cas de piégeage et d éviter des conséquences cliniques graves Elle permet de répondre aux besoins du patient et de limiter ainsi les raisons de vouloir sortir de son lit 21

Le cas particulier des barrières de lit (3) Des gestes simples pour limiter le risque d accident Vérifier systématiquement à chaque utilisation le bon verrouillage en position haute des barrières et la bonne fixation des barrières au cadre du lit (pour les barrières amovibles) Si le lit est équipé de demi-barrières, laisser la demi-barrière côté pied abaissée permet au patient de sortir de son lit sans risque de piégeage. Pour réduire le risque de blessure en cas de chute Poser des coussins en mousse sur le sol Mettre le lit en position basse en dehors des soins Signaler aux services de maintenance tout dysfonctionnement ou pièce suspecte Aucun moyen technique ne remplace la surveillance du patient (AFSSAPS, 2006) 22