Étude d un effet photothermique particulier dans les semi-conducteurs



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Étude d un effet photothermique particulier dans les semiconducteurs J. Oualid To cite this version: J. Oualid. Étude d un effet photothermique particulier dans les semiconducteurs. Revue de Physique Appliquee, 1967, 2 (2), pp.7278. <10.1051/rphysap:019670020207200>. <jpa 00242779> HAL Id: jpa00242779 https://hal.archivesouvertes.fr/jpa00242779 Submitted on 1 Jan 1967 HAL is a multidisciplinary open access archive for the deposit and dissemination of scientific research documents, whether they are published or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.

When Pour REVUE DE PHYSIQUE APPLIQUÉE TOME 2, JUIN 1967, PAGE 72. ÉTUDE D UN EFFET PHOTOTHERMIQUE PARTICULIER DANS LES SEMICONDUCTEURS Par J. OUALID, Laboratoire d Électricité et d Héliotechnique, Laboratoire de Physique SPCN III, Faculté des Sciences, MarseilleSaintJérôme. Résumé. 2014 On présente l effet photothermique dans les semiconducteurs qui consiste en une augmentation apparente de la conductibilité thermique d un semiconducteur éclairé par un rayonnement d énergie suffisante. On établit théoriquement la distribution de température dans une plaquette semiconductrice éclairée sur une des faces par une impulsion lumineuse brève. On calcule une expression approchée de la variation relative de la conductibilité thermique qui permet de déterminer directement le rendement quantique de création de paires électrontrou et leur longueur de diffusion. On décrit enfin une expérience sur un échantillon de germanium qui a permis de vérifier assez correctement les résultats théoriques, ce qui justifie les hypothèses formulées. 2014 Abstract. a semiconductor is illuminated with a strong enough radiation pulse, an increase of thermal conductivity is observed. This so called photothermal effect is studied in the case of a semiconductor slab illuminate on one face by a short pulse of light. A theoretical temperature distribution and an approximated expression for the relative variation of the thermal conductivity, leading to quantum efficiency for electronhole creation and scattering length measurements, are given. An experiment with a germanium sample is described. The theoretical results and the formulated hypotheses are fairly well verified. 1. Définition de l effet photothermique. Lorsqu on éclaire la surface d un échantillon semiconducteur (S.C.) par un rayonnement d énergie suffisante, il y a, au voisinage de la surface, création de paires électrontrou qui diffusent vers l intérieur de l échantillon. Chaque paire transporte une énergie voisine de la largeur de bande interdite EG. Les paires électrontrou cèdent en se recombinant leur énergie au réseau. La distribution de température de l échantillon sera modifiée et par suite on observera expérimentalement une variation apparente de la conductibilité thermique que l on appelle effet photothermique. Cet effet a été mis en évidence par Gartner [1], dans le cas du germanium. Timberlake [2] et Weill [3] l ont signalé au cours de mesures de la conductibilité thermique de différents semiconducteurs. Il n a pas encore fait l objet d une étude systématique, du fait des difficultés expérimentales rencontrées et aussi de la complexité laquelle cet effet est décrit analytiquement. Nous avons tenté d établir une théorie simplifiée de cet effet dans le cas particulier où le S.C. est éclairé sur une des faces par une impulsion lumineuse très brève et nous avons essayé de vérifier expérimentalement les résultats de notre étude théorique. II. Théorie de l efiet photothermique dans le cas d un semiconducteur éclairé par une impulsion lumineuse. simplifier la description de l effet photothermique, nous avons été amenés à faire un certain nombre d hypothèses. 10 La surface du S.C. de type n est éclairée par une impulsion lumineuse monochromatique de durée 0 suffisamment brève pour l assimiler à une fonction 03B4. 20 La lumière est totalement absorbée à la surface de l échantillon et il n y a pas de création en volume de paires électrontrou. 30 Les paires électrontrou créées à la surface par des photons d énergie hv supérieure à la largeur de bande interdite EG se thermalisent instantanément. L énergie dissipée est absorbée par le réseau à la surface éclairée. Par suite, chaque paire transportera par diffusion une énergie voisine de EG. 40 La surface de l échantillon est parfaitement polie afin de négliger la recombinaison superficielle des paires électrontrou. 50 L énergie EG provenant de la recombinaison d une paire électrontrou est intégralement retransmise au réseau cristallin. 60 La durée de vie r des paires électrontrou est constante ainsi que la longueur de diffusion L. Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/rphysap:019670020207200

73 70 Les surfaces latérales de l échantillon sont parfaitement isolées thermiquement. 8 Le problème est à une dimension et la plaquette semiconductrice semiinfinie. On peut alors écrire les équations de conservation sous la forme : de l énergie et de la charge L équation (5) s intègre immédiatement et on a : La transformée de Laplace de l équation (2) s écrit alors : où 0394p est la densité des paires électrontrou, D le coefficient de diffusion ambipolaire, D(O) le coefficient de diffusion thermique pour le S.C. non éclairé défini par D(O) 20132013 T PC où K(0) est la conductibilité thermique, p la masse volumique et c la chaleur massique. Ces deux équations associées aux conditions initiales et aux limites suivantes : Associée aux conditions aux limites : L équation (8) s intègre immédiatement et donne : donnent la distribution de température dans le barreau semiconducteur. P est la puissance lumineuse absorbée par unité de surface, 1 est le rendement quantique de création des paires électrontrou. Soient 0394p et cp les transformées de Laplace de 0394p et de y 2013. alors : Les équations (1) et (2) s écrivent En tenant compte du fait que D > D(0)T (pour le germanium D # 50 cm2/s, D(0)T # 0,4 cm2/s), on peut écrire sous la forme : et L original de la fonction (p peut alors se trouver sur les tables [4] et peut s écrire à l aide des paramètres sans dimensions : (1) Dans l annexe qui suit l article, nous donnons quelques considérations sur la densité des paires électrontrou.

74 En intégrant par rapport à x, on obtient la température T : Cette expression (14) peut se simplifier compte de ce que : en tenant car u est très grand par rapport à u. On peut donc écrire : électrique dans le phénomène bien connu de la photoconduction. (L indice 0 repère les propriétés d un semiconducteur non éclairé.) On néglige évidemment la variation de la chaleur massique due à l excès de la densité des porteurs, étant donné que la contribution de ceuxci à la chaleur spécifique est négligeable pour un semiconducteur à température ordinaire. Dans la figure 1, nous donnons les variations de gaz Cette équation peut s écrire sous la forme : où Tl est la fonction habituelle qui décrit la variation de la température en fonction de t le long de l échantillon [5], et 92 une fonction qui décrit la participation de l effet photothermique à cette même variation. La fonction 03931 u 03BE2/2, c estàdire pour t(0)m admet un maximum pour x2 2 D(0)T. La détermination expérimentale de t(ol permet de trouver le coefficient de diffusivité thermique du matériau étudié [6], [7]. Comme dans le cas de l impulsion purement thermique, on définit, dans le cas présent, le coefficient de diffusivité thermique apparent par la relation : où tm sera le temps nécessaire pour que la température en un point x d un échantillon soumis à une impulsion lumineuse atteigne son maximum. On peut alors définir la variation relative À par : analogue à la variation cr 03C3(0) (2) On rappelle que : 03C3(0) de la conductibilité FiG. 1. 0393*1 039312 où J est la fonction d évolution thermique. B 0393*2 2 2, 03BE) OÙ g 2 est la fonction d évolution photothermique. et J 2 et de JG i 2013 0393*2 en fonction de 03BE pour u 03BE2 2. Nous voyons que, pour 4 ou x 4L, les fonctions 91* et J 2 sont confondues, c estàdire que les paires électrontrou se sont pratiquement entièrement recombinées. Dans la figure 2, nous donnons les variations de 03931 et Y 2 en fonction de u pour 03BE 1. Il est primordial de pouvoir calculer la variation 03BB.

Variation Pour 75 L effet photothermique pourrait donc permettre de déterminer, de manière très simple, par la mesure de À, le facteur k directement lié à la création des paires électrontrou et d étudier par conséquent un problème fondamental dans les (S.C.). D autre part, l effet photothermique pourrait permettre de déterminer directement, par la mesure de la position x,,, pour laquelle la diffusivité thermique apparente est maximum, la longueur de diffusion des paires électrontrou. La figure 3 montre en effet que A est maximum de diffusion L sera alors pour 03BE 1,35. La longueur simplement donnée par : Comme on devait s y attendre et comme les autres chercheurs ayant observé l effet photothermique l ont noté, l équation (20) montre que, sous éclairement, la conductibilité thermique d un semiconducteur augmente. La définition assez arbitraire de la diffusivité ther FIG. 2. de et.9" 2 en fonction de u. Il est peu probable, étant donné la relative complexité de l équation (15), de trouver une expression analytique simple exacte de 03BB. En développant la fonction (15) en série de Taylor autour de u 03BE2 2, c estàdire autour du maximum de rh, X peut s exprimer sous la forme très simple : qui peut s écrire en tenant compte de ce que À est assez petit : L expression (20) montre que À, tout au moins en première approximation, est directement liée à k. Le facteur de proportionnalité dépend uniquement de 03BE. On peut remarquer néanmoins sur la figure 3 que FIG. 4. FIG. 3. dans l intervalle 1 03BE 2, 03BB varie peu et on pourrait prendre comme valeur, si la mesure expérimentale de X n est pas très précise : mique apparente que nous avons donnée précédemment (17) est assez bien justifiée par la figure 4. La courbe en trait plein donne la variation de la température calculée à partir de la formule (15) pour 03BE 2 et k 1 D!P) 0,42 cm2/s et L 1,4 mm. La courbe en pointillé donne la variation de la température calculée en prenant une diffusivité thermique DT, tirée de la formule (21), et en remplaçant l équation (2) par l équation classique de la chaleur : la varia Les courbes sont ramenées à la même En trait discontinu, nous avons représenté tion de!tl. valeur maximale. On note le déplacement gauche du maximum dû à l effet photothermique. vers la III. Vérification expérimentale. vérifier nos hypothèses, nos résultats et nos conclusions, nous avons monté le dispositif expérimental suivant : Deux plaquettes A et B de germanium (30 mm X 10 mm X 2 mm), taillées dans le même monocristal,

76 sont disposées côte à côte et tenues au bout d une vis micrométrique permettant de mesurer des déplacements au 1/100 de mm près. Le monocristal de germanium utilisé est de type n, dopé à l antimoine, de résistivité 20 03A9.cm, la durée de vie des porteurs minoritaires étant de 440 ps. La longueur de diffusion L est donc voisine de 1,4 mm. Deux sondes s appliquant respectivement sur les échantillons A et B permettent de suivre la variation de la température au point d application en utilisant le pouvoir thermoélectrique élevé du germanium (~ 500 03BCV.degré1). Tauc [8] a montré que le pouvoir thermoélectrique pouvait varier sous l influence d une modification de la densité des porteurs et il semblerait que la détermination de la température par l effet Seebeck soit sujette à caution. Néanmoins, l onde de concentration des porteurs arrive au point considéré beaucoup plus vite que l onde thermique (voir annexe). La variation de la température est directement photographiée par l intermédiaire d une caméra équipée de polaroïd sur un oscillographe Tektronix, type 502 A. L échantillon A est poli aussi bien que possible : polissage mécanique à l aide de poudres abrasives dont la finesse est de plus en plus grande, polissage chimique au CP4 brome puis au CP4 sans brome. L échantillon B par contre est sablé et la surface qui reçoit le rayonnement est revêtue d une couche de peinture métallique d aluminium afin d éviter l effet photothermique. Les deux échantillons reçoivent une même impulsion lumineuse délivrée par une lampe à xénon. Ils sont placés dans une enceinte susceptible d être FiG. 5. Gain : 0,1 mv/carreau ; Vitesse : 20 ms/cm. 1 : x 1,55 mm ; 2 : x 2,55 mm ; 3 : x 3,55 mm. vidée et d être refroidie à la température de l azote liquide. Un exemple des oscillogrammes relevés pour l échantillon A pour des positions différentes de l échantillon est donné sur la figure 5. Les résultats des différentes mesures effectuées sont FIG. 6. 0 flash de 1600 J échantillon poli D flash de 800 * flash de 400 J lb échantillon non poli B indiqués sur la figure 6. Dans cette figure, nous avons porté en ordonnées la position de la vis micrométrique. Chaque carreau correspond à un déplacement des échantillons de 1 mm. En abscisses, nous avons porté la racine carrée du temps nécessaire pour que la température en chaque point considéré soit maximum. Pour l échantillon A, les mesures ont montré que la diffusivité thermique dépend peu de P et de 6, comme prévu théoriquement. Les variations observées peuvent être imputables soit à l imprécision des mesures, soit encore à la variation de T, L ou ~ l éclairement. Dans la figure 3, nous avons reporté la variation de DT en fonction de 03BE en attribuant à L la valeur 1,4 mm. L allure de la variation de DT semble, aux erreurs d expérience près, assez semblable à la variation théorique de À. La valeur moyenne des résultats obtenus pour la diffusivité thermique de l échantillon A pour 1 03BE 2 est : Quant à l échantillon B, dont on peut dire que l effet photothermique a été exclu par les traitements subis, on peut lui attribuer, en prenant la moyenne des résultats obtenus, une diffusivité thermique : Ce résultat est en bon accord les valeurs données dans la bibliographie : 0,35 cm2/s à 0,44 cm2/s.

2013 courbe courbe Malgré Je L équation 77 La précision de nos mesures est assez faible, de l ordre de 10 %, car tm est difficile à déterminer exactement. En travaillant sur les valeurs moyennes obtenues pour les valeurs de DT et DfP) (ces valeurs moyennes étant calculées sur un très grand nombre de clichés réalisés), on peut attribuer à X la valeur 0,24. En utilisant la relation (21), on trouve : k 1,4. On peut calculer k en négligeant la vitesse de recombinaison superficielle des paires électrontrou, à l aide de la formule : L évaluation de k est difficile dans le cas présent du fait de la complexité du spectre du flash xénon rement des singularités du spectre du pouvoir réflecteur du germanium, voisin de 1,2, valeur assez peu expérimentale trouvée. Dans la figure 8, nous comparons expérimentale obtenue pour 03BE courbe théorique en faisant k 1,3. du flash xénon et on trouve k différente de la valeur une courbe voisin de 1 la ramenée à la même valeur maximale IV. Conclusions. l imprécision de nos résultats, signalée plus haut, nous pouvons conclure que la description simple de l effet photothermique donnée cidessus est correcte, tout au moins en première approximation. Nous comptons reprendre les mêmes expériences en utilisant comme éclair une impulsion Laser dont le quantum d énergie hv est voisin de la largeur de bande interdite de l échantillon semiconducteur expérimenté, afin d augmenter 03BB, ce qui permettrait de vérifier plus de précision les résultats de notre modèle. Remerciements. tiens particulièrement à remercier MM. les Professeurs M. Perrot et J. P. David qui ont dirigé ce travail et M. le Professeur Tavernier qui j ai eu sur ce sujet de très bénéfiques discussions. Manuscrit reçu le 5 décembre 1966. ANNEXE FIG. 7. (fig. 7), de la transmission de la fenêtre utilisée, de la réflexion du germanium [9]. En supposant en première approximation que P est constant dans un intervalle de longueur d onde compris entre 1,2 fl. et 0,4 03BC, que 1 (v) est égal à 1 dans tout cet intervalle et en prenant EG 0,8 ev, on trouve k 1. En tenant compte assez grossiè Détermination de la distribution des paires électrontrou dans l échantillon. donne la (7) transformée de Laplace de la densité des paires électrontrou. En passant à l original, on trouve en introduisant les facteurs sans dimension 03BE et u que dont le maximum en fonction de u est donné par Nous avons calculé aussi la distribution de la densité des porteurs en excès dans le cas où on ne néglige pas la vitesse de recombinaison superficielle surface éclairée, et on trouve que : sur la FIG. 8. ç 1 (un carreau ~ 20 ms) expérimentale. théorique. a, paramètre sans dimension défini par,

78 où s est la vitesse de recombinaison superficielle. Dans le cas où a est de l ordre de 1 (dans le cas de l échantillon de germanium utilisé plus haut, cette condition correspond à s voisin de 350 cm/s), le second terme de la fonction (26) est petit devant le premier, ceci d autant plus que 03BE est grand. Pour 03BE 2, u m # 1,8. Par suite, la densité des porteurs au point x 2L passe par un maximum au bout d un temps de l ordre de 0,8 ms, temps considérablement plus court que le temps tm (fin. 4) nécessaire pour que la température au même point passe par un maximum (90 ms mesuré expérimentalement). Manuscrit reçu le 5 décembre 1966. BIBLIOGRAPHIE) [1] GARTNER (W. W.), Physical Review, 15 avril 1961, 112, 2. [2] TIMBERLAKE (A. B.), DAVIS (P. W.) et SHILLIDAY (T. S.), Advanced Energy Conversion, Pergamon Press, 1962, 2, 4551. [3] WEILL et LEROUXHUGON, J. Physique Rad., décembre 1962, tome 23, suppl. au n 12, p. 215 A. [4] CARSLAW et JAEGER, Conduction of heat in solids, Clarendon Press. [5] OUALID (J.), J. Physique Rad., février 1961, 22, 124. [6] BURSUC (I.), Bulletin Scientifique Roumain, 1958, fasc. 1. [7] MOYA (G.), Thèse de Doctorat de 3e cycle de Chimie Physique, Institut de Microcalorimétrie et de Thermogenèse. Faculté des Sciences de Marseille. Photo and thermoelectric effects in semi [8] TAUC (J.), conductors, Pergamon Press, 1962. [9] Koc, Czech. J. Phys., 1957, 7, 91.