Eléments de la filière élevage et viande française. A. Un contingent multilatéral à forte valeur ajoutée et très attractif

Documents pareils
Modifications apportées au cahier des charges «VBF»

Modifications apportées au cahier des charges «VBF sur plats cuisinés»

Comment exporter vers l Union européenne?

Comment exporter vers l Union européenne?

Synthèse. Loyauté et réciprocité des échanges entre l Union Européenne et les pays tiers. Propositions et axes de réflexion des IEEC

Comité Coproduits. Situation des marchés (V e quartier) 30 juin Montreuil

Agricultural Policies in OECD Countries: Monitoring and Evaluation Les politiques agricoles des pays de l OCDE: Suivi et évaluation 2005.

N 1020 ASSEMBLÉE NATIONALE PROPOSITION DE RÉSOLUTION EUROPÉENNE

La Commission européenne

Produire avec de l'herbe Du sol à l'animal

ACTION N 1 Réseau d élevages bovins laitiers en Agrobiologie

INVESTIR AU TCHAD. Le Tchad est un pays d agriculture et d élevage, un pays dont le peuple est laborieux, un pays dont le sous sol est promoteur.

MegaStore Manager ... Simulation de gestion d un hypermarché. Manuel du Participant

Les réformes de la PAC

L industrie agricole et agroalimentaire canadienne et l économie mondiale en

AMENDEMENTS PROPOSES A LA DECLARATION COMMUNE DE LA COORDINATION COE-UE-OIE SUR LE BIEN-ETRE DES ANIMAUX

ACCORD INTERNATIONAL SUR LA VIANDE BOVINE

RÉSULTATS DE L OBSERVATOIRE TECHNICO-ÉCONOMIQUE DU RAD Synthèse Exercice comptable 2010

AVANT-PROPOS. Directeur de la Division de la statistique de la FAO

Cadeaux d affaires, cadeaux d entreprises, objets publicitaires - services@france-cadeaux.fr

DAIRYMAN aux Pays-Bas

P A P 1 D 1 -S 1 S 1 D 1

Négociations commerciales entre le Canada et l Union européenne 7. Les obstacles techniques au commerce et la coopération en matière de réglementation

POURQUOI VISIOLYS? SOMMAIRE VOUS PROPOSE : Un monde qui bouge COMPRENDRE. Analyses et adaptations SE REPÉRER SE PROJETER ET CHOISIR

Analyse tarifaire en ligne (TAO) de l'omc

Calcul de la marge brute en production laitière

Pourquoi la croissance du commerce international s est-elle essoufflée? Beaucoup d espoir repose sur la libéralisation des échanges commerciaux

Tarif Douanier Commun. Jean-Michel GRAVE Octobre 2014 Présentation 4.1.1

QU EST- CE QU UNE CONSTITUTION

Tout savoir sur les accords bilatéraux Suisse-UE

Elevage de chevaux de trait Comtois spécialisé en circuit de vente directe Vente de poulains finis 8 à 12 mois

FRUITS ET LEGUMES FRAIS DONNEES REGLEMENTAIRES UE

L ensilage de maïs en Ardenne? D un point de vue alimentaire. Isabelle Dufrasne Ferme expérimentale Service de Nutrition FMV Université de Liège

CASE 44 DOCUMENTS MESURES DE CONTROLE TARIF A L IMPORT

GENWORTH FINANCIAL CANADA PROPOSITION PRÉBUDGETAIRE OCTOBRE 2006

la voie bilatérale reste la meilleure option

LES MESURES DE DEFENSE COMMERCIALE DE L APE UE/AO. Par M. Fallou Mbow FALL, Chef de la Division des Politiques Commerciales Sectorielles/DCE.

Restrictions et Libéralisation des I.D.E Au Maroc. Mr. Marwane MANSOURI

CONTRAT DE LICENCE D UTILISATION DU LOGICIEL MORPH M SOUS LA FORME MORPH M PYTHON

La régulation du commerce international et la PAC

General Import Permit No. 13 Beef and Veal for Personal Use. Licence générale d importation n O 13 bœuf et veau pour usage personnel CONSOLIDATION

Conventions de calcul pour la réalisation des cas types en agriculture biologique

OUVERT02 - Maintien de l ouverture par élimination mécanique ou manuelle des rejets ligneux et autres végétaux indésirables Sous-mesure :

TEXTES REGLEMENTAIRES EN MATIERE D IMPORT-EXPORT AU BENIN

CONDITIONS GENERALES DE VENTE

Avis et communications de la. Direction générale des douanes et droits indirects

PMS Plan de maitrise sanitaire. HACCP CONSEILLER Agrément sanitaire CE. VETHYQUA Enregistrements Contrôles de température

Profits et rendements maximum.

LA BOITE A OUTILS DE L EXPORT OU COMMENT ABORDER L EXPORT CONDITIONS

Ce projet de loi fixe un plafond pour le budget de la Défense et un plancher pour le budget de l Aide internationale.

La filière de l élevage du cheval de trait dans son. contexte français et européen. Evolution et attentes

Bovins viande. Effectifs troupeaux et animaux par région en Total élevages. Nbre de veaux pesés en VA0. Nbre de veaux pesés en VA4

CHAPITRE TREIZE COMMERCE ÉLECTRONIQUE. est assujetti aux dispositions du présent accord, y compris celles des chapitres deux

RAPPORT D ETUDE FINAL RAPPORT FINAL

mon maïs fourrage, (GNIS) rassemble toutes les parties prenantes de la filière semences française, soit 72 entreprises de sélection,

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO MINISTERE DE L ECONOMIE ET COMMERCE

Estimations des résultats consolidés du premier semestre clos le 31 mars 2014 Évaluation de l option de vente Áreas

Contribution à l introduction :

Compétitivité internationale des industries françaises des filières animales

(BO N 4181 DU ) (BO N 4259 DU ) (BO N 4482 DU ) Dispositions générales. Article premier

Avis de consultation

Objet: Groupe consultatif de la viande bovine Réunion du 8 septembre 2010 Compte rendu

L adhésion à la mutuelle d établissement sera-t-elle obligatoire? Pour qui (agent seul ou famille)?

L Organisation mondiale du commerce...

Passation des marchés

Définition des variables présentées dans le RICA

RENTABILITÉ ÉCONOMIQUE MODÈLES DE CALCUL

Progressons vers l internet de demain

PROJET D ARTICLES SUR LES CLAUSES DE LA NATION LA PLUS FAVORISÉE 1978

LES BRIC: AU DELÀ DES TURBULENCES. Françoise Lemoine, Deniz Ünal Conférence-débat CEPII, L économie mondiale 2014, Paris, 11 septembre 2013

CENTRE DE RECHERCHE EN SCIENCES ANIMALES DE DESCHAMBAULT. Plan HACCP bœuf qualité plus pour les bovins de boucherie

POLITIQUE DE DANAHER CORPORATION EN MATIERE DE LUTTE CONTRE LA CORRUPTION

La consommation énergétique des usines de dépollution est un poste de dépense important et l un des plus émetteurs de gaz à effet de serre.

SPECIAL FINANCEMENT DE L AGRICULTURE

les cinq étapes pour calculer les jours d avance

LA SOCIÉTÉ. Le site web MUTUELLIA SANTE est édité par : LG ASSUR société de courtage d'assurances siège social :

Devenez point de chute d une ferme du réseau québécois d agriculture soutenue par la communauté (ASC)

Puis-je me constituer une épargne adaptée à mes projets et à mon profil?

UTILISATION CONTEMPORAINE DU CHEVAL DE TRAIT

Aspects juridiques des projets européens dans le 7e PCRD

Peut-on envisager un effet direct?

Consultation publique

CAPRINS LAITIERS + BOVINS VIANDE ENSILAGE DE MAÏS

Projet de loi C-31 Loi de mise en œuvre de l accord Canada États-Unis pour un meilleur échange de renseignements fiscaux

TP Service HTTP Serveur Apache Linux Debian

1 er trimestre : Résultats en ligne avec les objectifs annuels

MODELE DE CONTRAT DE TRAVAIL A DUREE INDETERMINEE ENTRE PARENTS ET ASSISTANTES MATERNELLES

Sorgho grain sucrier ensilage L assurance sécheresses

Procédures pour l importation et l exportation de denrées alimentaires et objets usuels

Revenu agricole 2013 : une année délicate pour les productions céréalières

OECD Insights International Trade: Free, Fair and Open? Les essentiels de l OCDE Le commerce international : Libre, équitable et ouvert?

PLAN DE CONTRÔLE VIANDE BOVINE ET ABATS DE RACE BLONDE D AQUITAINE LA/17/91

Les PME sont une composanteimportante du commerce extérieur suisse

PAC. ce qui change. vraiment

Accord négocié régissant les relations entre la Cour pénale internationale et l Organisation des Nations Unies. Préambule

Chiffres-clés relatifs à la place financière suisse Mis à jour en décembre 2008

Texte n DGI 2002/31 NOTE COMMUNE N 18/2002 R E S U M E. Déduction des primes d assurance vie collectives de l assiette imposable

INVETISSEMENTS, PRODUCTION, COMMERCIALISATION, EXPORTATION: FACILITES & CONTRAINTES. CAS DU GROUPE FALY EXPORT

Pourquoi est-il important pour une banque de sécuriser le chiffre d affaires des entreprises agricoles?

Transcription:

Eléments de la filière élevage et viande française sur la consultation relative au mandat de négociation pour la révision de l accord avec les USA sur l importation de viande bovine sans hormones. INTERBEV rappelle que l Union européenne a rempli ses obligations définies dans le mémorandum de compréhension mutuelle («Memorandum of Understanding», ci-après «MoU») signé avec les USA en 2009 et révisé en 2014, dans la lettre comme dans l esprit, tel qu il est rappelé dans la feuille de route de la Commission. La présente note se décline en deux parties : la première, économique, sur les effets de ce contingent et de son éventuelle modification ; la seconde sur l acceptabilité d une telle révision par les citoyens et consommateurs européens. A. Un contingent multilatéral à forte valeur ajoutée et très attractif 1. Le contingent Le contingent tarifaire autonome pour les importations de viande bovine de haute qualité, issu du MoU conclu en 2009 entre les Etats-Unis et l Europe (révisé en 2014) ainsi que du MoU signé en 2011 avec le Canada, est aujourd hui ouvert, en pratique, à six bénéficiaires : - Etats-Unis d Amérique - Canada, - Australie, - Nouvelle-Zélande - Uruguay - Argentine. Ce contingent est un contingent erga omnes de 45 000 tonnes (tonnes poids net), permettant l importation de viandes bovines fraîches, réfrigérées et congelée, incluant les onglets et hampes, remplissant certaines exigences afin d être qualifiées comme étant de «haute qualité». L attrait pour multiplier les exportations via ce contingent pour ces pays tiers découle, bien entendu, des droits de douanes à 0%. Taux d utilisation du contingent en 2016/2017 : 2016-Q3 2016-Q4 2017-Q1 2017-Q2 TOTAL Use 12 059 567 12 062 828 12 015 258 12 088 771 48 226 423 Available 12 050 000 12 050 000 12 050 000 12 050 000 48 200 000 % Use 100,00% 100,00% 99,71% 100,00% 100,00% Available after transfer 12 050 000 12 040 433 12 027 606 12 062 348 % Use 100,00% 100,00% 99,90% 100,00% Source : Commission européenne

2. Des volumes déjà significatifs compte tenu de l écart de compétitivité entre l Union européenne et les pays tiers De tels volumes ne sont pas anodins pour le marché européen et sa filière, compte tenu des intérêts offensifs des Etats unis et des spécificités de leurs exportations. En effet, la consommation de viande bovine est radicalement différente en Europe et aux Etats-Unis : alors que la demande en viande hachée (fabriquée à partir des muscles issus des quartiers avants) est très importante en Amérique du Nord, la valorisation des pièces nobles formant «l aloyau» (dont le filet, faux-filet, entrecôte, côte, rumsteck ; morceaux situés au milieu et à l arrière de l animal) sur ce marché y est médiocre. Au contraire, ces pièces sont particulièrement bien valorisées en Europe, principalement sur le marché français, alors même qu elles ne représentent que 9% de la carcasse de l animal, soit un marché européen de 400 000 tonnes (du troupeau allaitant). Représentant un tiers de la valorisation de la carcasse, l aloyau est ainsi la principale source de revenu des producteurs français et européens et doit à ce titre être préservé. En quelques chiffres Les difficultés économiques de la filière bovine française En 2013, le revenu annuel (résultat courant avant exploitation RCAI) des éleveurs bovin viande oscillait entre 10 000 et 15 000 euros nets annuels et 26,5% de ces exploitations dégageaient un résultat courant avant impôt (RCAI) inférieur à 10 000. Une compétitivité-prix étasunienne sans pareil Le prix estimé au stade de gros tel que vendu en Europe, à 8,60 /kg de carcasse (prix estimé au stade de gros tel que vendu en Europe 1 ). A titre de comparaison, le kg d aloyau produit et vendu en Europe est aujourd hui commercialisé à 13,70 /kg.

Considérant l absence d élasticité du marché européen, la forte compétitivité des productions des différents bénéficiaires de ce contingent et le fait que 75% des importations aujourd hui réalisées en Europe 1 sont composées d arrières destinés à la découpe ou d aloyau déjà détaillé, les volumes importés dans le cadre de ce contingent viennent directement en concurrence avec la production européenne. 3. Perte de compétitivité américaine par rapport aux autres bénéficiaires du contingent Si les Etats-Unis restent les principaux utilisateurs du contingent «viande bovine de haute qualité» (35% des volumes entre juillet 2016 et avril 2017), ils n en sont plus les bénéficiaires majoritaires : l Uruguay et l Australie ont su tirer profit de la gestion du contingent (premier arrivé, premier servi) et de leur compétitivité pour exporter vers l UE (respectivement 31% et 26%, sur la même période). Il apparaît donc que si ce contingent ne semble plus une solution acceptable pour les Etats-Unis dans le règlement de la dispute qui l a opposé à l Union dans le cadre du Panel dit «Hormones», ce n est pas le fait de l Union européenne, qui a respecté ses obligations, ni même des autres bénéficiaires du contingent, mais bien de l incapacité des Etats-Unis à rester compétitifs vis-à-vis de ces pays tiers. Pour autant, comme expliqué ci-dessus, les exportations des Etats-Unis représentent un danger pour le marché européen compte tenu de leurs prix compétitifs qui devraient amener les prix européens à la baisse. 4. Une discussion dans un contexte très difficile pour le secteur bovin européen Or, compte tenu de la situation économique très précaire du secteur bovin viande européen, qui dure depuis plusieurs années, du Brexit imminent (pour lequel la question des exploitations irlandaises de viande bovine n est pas encore réglée et représente plus de 200 000t), et des négociations internationales en cours qui font fi des deux problématiques précédemment citées et dont les volumes d importation concédés pourraient se chiffre à plusieurs centaines de milliers de tonnes de viande bovine (Mercosur, Australie, Nouvelle-Zélande), il est primordial de ne pas exposer davantage la filière viande bovine européenne. Les principaux risques identifiés par les professionnels français quant à la réouverture de négociations avec les Etats-Unis, afin a priori de leur accorder un certain volume de ce contingent à titre exclusif, seraient - notamment: De susciter de nouvelles exigences ou demandes de compensation de la part des autres bénéficiaires, que ce soit dans le cadre de l OMC, de négociations bilatérales spécifiques (?) ou dans le cadre des négociations bilatérales d accords de libre-échange, selon le programme établi par la DG Trade dans sa stratégie «Commerce pour Tous». D entraîner une augmentation directe ou indirecte du volume (45 000 T poids produit) accordé par le contingent actuel : les discussions avec les Etats-Unis relatives au devenir dudit contingent ne doivent en aucun cas engendrer, directement ou indirectement, d augmentation du volume total disponible pour des importations de viande bovine dans l Union européenne. Au-delà des aspects économiques, l existence de ce contingent et la question de sa révision posent des questions de cohérence des politiques publiques et de protection des consommateurs européens. 1 Source : UECBV, consultation des importateurs européens.

B. Un contingent négocié en l échange de la protection des consommateurs européens L ouverture de ces volumes d accès au marché européen, à droits nuls est la conséquence des choix collectifs européens, appliqués de manière cohérente sur la production et les importations européennes en 1998 : l interdiction des hormones dans la production bovine. Les exportateurs mondiaux ont su s adapter à cette exigence européenne, en témoignent les volumes actuels d exportation vers l Union européenne et les demandes d augmentation de volume formulées dans le cadre de diverses négociations commerciales récentes (TTIP, Mercosur, CETA). Cependant, cette adaptation est à relativiser car : - Elle n a eu lieu que dans les filières destinées à l exportation vers l Union européenne, et non dans les filières de production nationale ; - là où les hormones ne sont plus utilisées, les antibiotiques sont employés, en substitution, comme activateurs de croissance. Il convient de porter une attention toute particulière sur ce point : cette pratique a été définitivement interdite en Europe le 1er janvier 2006 pour les animaux de rente, dont les bovins, dans le cadre de la lutte contre l antibiorésistance. Il est donc ici question de l importation de viandes sans hormones via des contingents négociés pour protéger le consommateur européen tout en ne contrevenant pas aux intérêts des exportateurs mondiaux, provenant d animaux élevés et engraissés avec des antibiotiques (dont certains interdits en Europe) utilisés comme activateurs de croissance (pratique interdite en Europe), posant ainsi la question de la protection des citoyens face à l antibiorésistance. Alors que l antibiorésistance fait partie des enjeux majeurs actuels, en témoignent les différentes dispositions prises par l Union européenne (nouveau plan d action contre la résistance aux antimicrobiens adopté en 2017), le plan d action global de l Organisation Mondiale de la Santé sur la résistance antimicrobienne et la déclaration des Nations Unies, et que les professionnels français et européens travaillent au quotidien à la diminution de l emploi des antibiotiques et en particulier des antibiotiques dits «critiques» 2, l ajout de spécifications sur l utilisation des antibiotiques dans ce contingent «haute qualité» est primordial. C. Un contingent qui ne reflète plus les attentes des consommateurs européens Le modèle d élevage français et européen L herbe tient une place particulière dans l élevage français et européen. En France, 80% de la ration moyenne d un bovin de race à viande est composée d herbe. Au niveau européen, cette valorisation de l herbe par l élevage de ruminants permet d entretenir près de 67 millions d hectares de prairies. Le modèle d élevage bovin européen n a pas été rattrapé par l industrialisation : les petites exploitations familiales sont très largement majoritaires au sein de l Union. En France, par exemple, sur 56 000 élevages de plus de 20 vaches allaitantes, seulement 6 000 comptent plus de 100 vaches, 1 400 plus de 150 et 400 plus de 200. 2 Chiffres baisse utilisation antibiotiques critiques France (ANSES) : l exposition des animaux d élevage et de compagnie aux antibiotiques a diminué de 36,6% entre 2011 et 2018 ; l exposition aux antibiotiques critiques de plus de 78%.

Aujourd hui, les spécifications techniques de ce contingent concernent : - l âge maximal des animaux (30 mois) ; - la ration des 100 derniers jours de l animal, soit la phase d engraissement ; - L interdiction de l emploi d hormones de croissance. Or, qu il s agisse de bien-être animal (durant le transport et l abattage), de protection de l environnement (taille et densité des élevages, qualité, de l eau, déforestation) ou encore de traçabilité et d hygiène (identification individuelle des animaux dès la naissance, utilisation de l acide lactique uniquement en complément d une procédure d hygiène établie tout au long de la chaîne), des choix de production ont été démocratiquement pris en Europe pour répondre aux demandes des citoyens, et notamment depuis l adoption du Mémorandum. Ces attentes des citoyens, légitimes, font aujourd hui la force de l élevage européen, mais en affaiblisse la compétitivité, tant au sein de l Union européenne qu à l export. Conclusion Demandes des professionnels français de l élevage et des viandes Les professionnels de la filière élevage et viandes française rappellent que ces discussions ne doivent pas augmenter, directement ou indirectement, les volumes de viande bovine pouvant être exportés vers l Union européenne par le biais de contingents offerts aux pays tiers ni permettre la révision des modalités techniques du contingent «viande bovine de haute qualité» afin de faciliter l accès des viandes étatsuniennes au marché européen. Au contraire, afin de respecter les choix démocratiques européens et de réduire l écart de compétitivité existant avec les productions européennes, il convient que les dispositions techniques de ce contingent, si elles devaient être révisées, comportent à l avenir: Des spécifications relatives aux animaux éligibles, et notamment : - L obligation d identifier individuellement dès la naissance les animaux éligibles au contingent ; - la limitation du chargement par hectare des animaux éligibles au contingent, dans les exploitations ; - la nécessité de se conformer à des dispositions équivalentes à celles prévues dans le droit européen en matière de bien-être des animaux durant le transport (tous transports, et non uniquement celui à destination de l abattoir) et à l abattoir, notamment en termes de durée, équipement, abreuvement et affouragement ; Des spécifications relatives aux produits éligibles, dont : - La limitation du volume accordé pour les segments de la part de frais désossé (02013000), congelé désossé autres (02023090), d onglets (02061095) et hampes (02062991) - Le respect de l équilibre-carcasse (si l aloyau ne représente que 9% d une carcasse, alors il ne doit pas représenter davantage dans l ensemble du contingent).