Analyse de l évolution de la structure des ménages dans l enquête sur le budget des ménages



Documents pareils
NOTE SUR LA MODELISATION DU RISQUE D INFLATION

FOTO - L OMNIBUS MENSUEL DE CROP LE NOUVEAU CROP-EXPRESS

MODÈLE CROP DE CALIBRATION DES PANELS WEB

TABLE DES MATIÈRES. Bruxelles, De Boeck, 2011, 736 p.

L écart salarial entre les femmes et les hommes en Belgique

Chapitre 3 : INFERENCE

La fumée de tabac secondaire (FTS) en Mauricie et au Centre-du- Québec, indicateurs du plan commun tirés de l ESCC de

Sociologie des joueurs en ligne

Le niveau de revenus des ménages est associé à la couverture vaccinale par le vaccin pneumocoque conjugué chez les enfants d'ile-de-france

Enquête publique sur les changements climatiques Compléments aux graphiques

Sommaire. Rentabilité du retour d une franchise de baseball de la Ligue majeure de baseball à Montréal (les «Expos»)

LA NOTATION STATISTIQUE DES EMPRUNTEURS OU «SCORING»

Qui fait quoi sur internet?

Tableau de bord des communautés de l Estrie DEUXIÈME ÉDITION INDICATEURS DÉMOGRAPHIQUES ET SOCIOÉCONOMIQUES

Une enquête similaire a été réalisée en 2012 et Les résultats généraux sont donc comparés à ceux des années précédentes.

Sécurité et insécurité alimentaire chez les Québécois : une analyse de la situation en lien avec leurs habitudes alimentaires

L emploi des femmes bruxelloises : aperçu des inégalités de genre

Chapitre 3 : Principe des tests statistiques d hypothèse. José LABARERE

L allocataire dans un couple : l homme ou la femme?

Endettement des jeunes adultes

CALCUL D UN SCORE ( SCORING) Application de techniques de discrimination LES OBJECTIFS DU SCORING

SONDAGE SUR LA CULTURE FINANCIERE D UNE POPULATION D INTERNAUTES MAROCAINS

CNAM léments de cours Bonus-malus et Crédibilité

À retenir Ce qu en disent les acteurs communautaires

Produits laitiers de ferme

Introduction à l approche bootstrap

jçíçêáë~íáçå=éí=ãçäáäáí =W=ÇÉë= ÅçãéçêíÉãÉåíë=éäìë=ê~íáçååÉäë=\==

Pour diffusion immédiate. Nouveau sondage CROP : LES AIRES PROTÉGÉES, UNE PRIORITÉ SELON LES QUÉBÉCOIS

Direction des Études et Synthèses Économiques Département des Comptes Nationaux Division des Comptes Trimestriels

Etude statistique des données fournies par la CCIJP

Baccalauréat ES Pondichéry 7 avril 2014 Corrigé

Sondage d opinion auprès des Canadiens Perception à l égard des couples de même sexe PROJET

Notes méthodologiques

L ENTREPRENEURIAT FÉMININ EN RÉGION DE BRUXELLES-CAPITALE

Résultats enquête en ligne auprès Génération Y 07/2013

données en connaissance et en actions?

main-d oeuvr mploi Profil économique opulation active construction résidentielle logement

Le risque Idiosyncrasique

La rémunération des concepteurs. en théâtre au Québec. de 2004 à 2006

d évaluation Objectifs Processus d élaboration

Les durées d emprunts s allongent pour les plus jeunes

Les étudiants dans le rouge : l impact de l endettement étudiant

Une famille, deux pensions

Le résumé ci-après condense un certain nombre de résultats sélectionnés. Le rapport intégral peut être obtenu auprès de Pro Senectute Suisse.

COMMUNIQUE DE PRESSE Bruxelles 10 décembre 2012

Renvoyer tous les documents dûment complétés et signés à : Acerta Caisse d Allocations Familiales asbl, BP 24000, B-1000 Bruxelles (Centre de Monnaie)

Le profil socioprofessionnel du communicant territorial

Focus. Lien entre rémunération du travail et allocation de chômage

Le patrimoine des ménages retraités : résultats actualisés. Secrétariat général du Conseil d orientation des retraites

Imputation du salaire d ego dans TeO

La diffusion des technologies de l information et de la communication dans la société française

LE NIVEAU ÉLEVÉ DE LA DETTE à la consommation

Notice méthodologique

Réformes socio-économiques

MÉNAGES PRIVÉS AYANT CONSACRÉ 30 % OU PLUS DE LEUR REVENU AUX COÛTS D HABITATION

Nobody s Unpredictable

L Enseignement religieux au Luxembourg. Sondage TNS-ILRES Juillet 08 N 11

La survie nette actuelle à long terme Qualités de sept méthodes d estimation

Étude sur la compétitivité des administrations cantonales

DCG 6. Finance d entreprise. L essentiel en fiches

Fiche qualité relative à l enquête Santé et Itinéraire Professionnel 2010 (SIP) Carte d identité de l enquête

Directeur de la publication : André-Michel ventre, Directeur de l INHESJ Rédacteur en chef : Christophe Soullez, chef du département de l ONDRP

Quelle est l influence d une réduction des prestations d 1/5, via le crédit-temps et l interruption de carrière, sur le revenu du ménage?

Impact du mobile banking sur les comportements d épargne et de transferts à Madagascar. Florence Arestoff Baptiste Venet

Théorie des sondages : cours 5

Synthèse Contrat. d Objectifs. Diagnostic Les services de l automobile En Midi-Pyrénées. Réalisation Observatoire régional emploi, formation, métiers

Les femmes restent plus souvent au foyer, travaillent davantage à temps partiel, gagnent moins et sont plus exposées à la pauvreté

FORMULAIRE DE STATISTIQUES

Le Belge face à l épargne (1/2)

Mesurer c est savoir... aussi pour les RH?

Héritages, donations et aides aux ascendants et descendants

Institut économique de Montréal. Rapport d un sondage omnibus. Juin 2005

Baccalauréat ES/L Métropole La Réunion 13 septembre 2013 Corrigé

TABLE DES MATIERES. C Exercices complémentaires 42

ESSEC Cours Wealth management

INFORMATIONS GÉNÉRALES RÉSUMÉ MÉTHODOLOGIQUE

province (les aspects méthodologiques sont présentés dans l encadré à la page 2).

4. Résultats et discussion

Mesure du surendettement en Europe

POINTS DE VUE DES CANADIENS SUR LA COUVERTURE DES MÉDICAMENTS D ORDONNANCE

Sondage sur le travail de conseiller d arrondissement et de conseiller municipal

La nouvelle planification de l échantillonnage

centre de connaissance sécurite routière

Comment va la vie en France?

Dans ce document, vous trouverez toutes les informations utiles pour remplir le formulaire : QUE dois-je faire pour recevoir un

COMMUNIQUÉ PRESSE CIM DATE 22/04/2015

Car Insurance Survey. L assurance automobile RC chez les jeunes. Statistics Belgium. Rapport final

Brock. Rapport supérieur

Sondage de référence 2005 sur la satisfaction des clients du CRSH

Baccalauréat ES Antilles Guyane 12 septembre 2014 Corrigé

Observation statistique

La Situation du Marché de l Emploi Informatique en Belgique

Les Français et le chauffage. Résultats de l étude menée

Moins d accidents et moins de victimes en 2009

L impact du vieillissement sur la structure de consommation des séniors : assurance IARD, santé et SAP entre (P)

Chapitre 3. Les distributions à deux variables

A quels élèves profite l approche par les compétences de base? Etude de cas à Djibouti

EVALUATION DE LA QUALITE DES SONDAGES EN LIGNE : CAS D UN SONDAGE D OPINION AU BURKINA FASO

Observatoire National de la santé des jeunes. Accès aux droits et aux soins

q u estions Source : Enquête Santé et Protection sociale, panel ESPS , CREDES

Transcription:

Analyse de l évolution de la structure des ménages dans l enquête sur le budget des ménages S. Winandy, R. Palm OCA GxABT/ULg oca.gembloux@ulg.ac.be décembre 2011 1 Introduction La Direction Générale Statistique et Information économique (DGSIE) récolte une série de caractéristiques sociodémographiques des ménages qui répondent à l enquête sur le budget des ménages (EBM). Ces caractéristiques permettent de structurer les ménages en différentes classes. Certaines études de l OCA-GxABT analysent l évolution dans le temps des dépenses moyennes des ménages, notamment en fonction de ces classes comme, par exemple, l évolution des dépenses moyennes en fonction du statut socioprofessionnel du chef de ménage. Parmi ces différentes études, l évolution des effectifs de classe n a pas encore été prise en compte. L objectif de cette étude est de voir si la structure des ménages a évolué au cours des dix années de données EBM que l OCA possède, car l évolution de certaines caractéristiques sociodémographiques peut expliquer l évolution des dépenses moyennes. Ainsi par exemple, une évolution dans le temps des dépenses moyennes pour un poste de dépenses donné pourrait être influencée par une évolution dans le temps de la taille moyenne des ménages. 2 Matériel et méthodes 2.1 L enquête sur le budget des ménages L EBM prend en compte uniquement les ménages privés résidant en Belgique. La DGSIE défini le ménage comme étant «(...) constitué, soit par une personne vivant habituellement seule, soit par deux ou plusieurs personnes qui, unies ou non par des liens de parenté, occupent habituellement un même logement et y vivent en commun». L échantillon annuel comporte environ 3700 ménages, ce qui correspond à environ 300 ménages renouvelés chaque mois. Toujours selon la DGSIE, le tirage des ménages est réalisé de manière aléatoire et ce tirage est stratifié sur base du Registre National (RN) en fonction de la Région et de la taille du ménage. Les ménages qui ont répondu volontairement à la demande de participation sont ensuite sélectionnés sur base de leurs caractéristiques socioéconomiques. L échantillon est également stratifié à posteriori et les ménages sélectionnés se voient attribuer une pondération afin de rendre l échantillon le plus représentatif de la population belge. La valeur de ce coefficient, aussi appelé coefficient d extrapolation, correspond au nombre de ménages de la population belge que le ménage échantillonné représente. Cette valeur est déterminée au moyen d une combinaison de critères tels que la Région, le statut socioprofessionnel et l âge du chef de ménage, le nombre de membres et de personnes actives au sein du ménage. La méthodologie d élaboration du coefficient a évolé au fil des EBM. Pour certaines années, il faut apporter une correction aux coefficients fournis par la DGSIE. Pour l année 2000 : coefficient corrigé = 12 coefficient/4, de 2002 à 2008 coefficient corrigé = coefficient/4. Pour plus d information sur les coefficients d extrapolation on se réfèrera aux travaux de Glorieux et al. (2007). 1

Cette étude suit l évolution des ménages belges pour la période 1999-2008. Les caractéristiques des ménages enregistrées sont les suivantes : nombre de personnes, nombre d actifs et nombre d enfants composant le ménage ; revenu, localité et région du ménage ; âge, genre, lien de parenté et statut socioprofessionnel des membres du ménage. Pour certaines années, des données supplémentaires sont récoltées : statut socioprofessionnel affiné, diplôme, enseignement en cours et profession. Comme ces données ne sont pas régulières dans le temps, elles ne seront pas analysées dans cette étude. 2.2 Méthodes Pour analyser l évolution de la structure des ménages, nous étudions les proportions de ménages par classe de ménage, exprimées en %, ainsi que l évolution d une valeur moyenne pour certaines caractéristiques. Les tendances sont évaluées au moyen de régressions linéaires simples au sens des moindres carrés. Les caractéristiques suivantes sont analysées : taille du ménage, âge du chef de ménage, genre du chef de ménage, statut socioprofessionnel du chef de ménage, revenu du ménage. Les niveaux de signification des tests (p-value) sont les suivants : très hautement significatif (***) si p < 0, 001, hautement significatif (**) si p < 0, 01, significatif (*) si p < 0, 05, non significatif (ns) si p > 0, 05. 3 Résultats 3.1 Evolution du nombre total de ménages L effectif de l échantillon EBM reste à peu près constant pour les dix années de données suivies avec en moyenne 3727 ± 75 ménages par année. La répartition des ménages échantillonnés selon les trois Régions reste également constante et les proportions sont en conformité avec la méthodologie d échantillonnage de l EBM, à savoir une répartion en fonction des Régions (18,1% ± 0,4 à Bruxelles, 47,6% ± 0,4 en Flandre et 34,3% ± 0,3 en Wallonie). Il est également intéressant d observer l évolution des coefficients d extrapolation (tableau 1). En sommant les coefficients d extrapolation, on obtient une estimation du nombre de ménages de la population belge. On constate que la somme des coefficients d extrapolation augmente au fil des EBM en passant par creux de 2002 à 2004, ce qui peut correspondre au changement de méthodologie de calcul des coefficients. S en suit une forte augmentation de 2004 à 2005. On peut comparer les estimations du nombre de ménages de l EBM avec les recensements de la population issus du Registre National (tableau 1). Selon le RN, le nombre de ménages belges augmente au fil du temps. Pour les années 2006 à 2008, le nombre de ménages estimés est inférieur au nombre de ménages recensés (environ 1,4%). Dans ce même tableau, on remarque que les proportions de ménage d une personne de l EBM sont supérieures à celles du RN, par contre une fois extrapolées, ces proportions sont inférieures au RN. Sur base de ces résultats, nous utilisons dans la suite du document les proportions extrapolées pour étudier les évolutions de proportion de ménages. 3.2 Nombre de personne composant le ménage Le tableau 2 reprend l évolution de la composition des ménages de l EBM en fonction du temps. Le nombre de personne par ménage est réparti en 6 classes, dont la dernière constitue une classe ouverte. L évolution dans le temps n est pas significative, excepté pour les ménages de plus de 6 personnes où la proportion diminue d environ 0,1% par an (tableau 3). En regardant l évolution de la taille moyenne du ménage au cours du temps, on constate qu elle diminue de manière très hautement significactive, passant de 2,40 personnes en 1999 à 2,19 en 2008. 2

Tableau 1. Evolution du nombre estimé de ménages de l EBM et du nombre de ménages recensés dans le Registre National. Année EBM RN Ménages d une personne EBM corrigé RN 2004 4.07 4.04 40,6 27,6 35,7 2005 4.38 4.44 40,1 30,0 33,0 2006 4.44 4.48 39,8 30,1 33,2 2007 4.44 4.52 41,6 30,2 33,4 2008 4.51 4.57 40,3 30,9 33,6 Tableau 2. Evolution des proportions de ménages extrapolés (%) selon le nombre de personnes composant le ménage. Année Nombre de personnes par ménage 1 2 3 4 5 6 et plus 1999 29,7 29,7 16,0 14,5 7,1 3,0 2000 30,7 30,3 15,9 14,4 5,7 2,9 2001 30,9 30,5 15,3 14,4 5,9 3,1 2002 25,0 35,1 16,2 15,2 6,0 2,5 2003 25,7 34,7 16,2 15,9 5,0 2,4 2004 27,6 32,3 16,8 14,9 5,9 2,6 2005 30,0 31,7 15,5 13,8 6,4 2,6 2006 30,1 33,0 15,9 13,6 4,9 2,5 2007 30,2 34,0 14,6 13,9 5,4 1,8 2008 30,9 33,4 15,5 12,5 5,2 2,4 Tableau 3. Régressions linéaires pour les proportions de ménages extrapolés (%) par classe du nombre de personne par ménage en fonction du temps. 1 0,122-216,197-0,093 0,640 ns 2 0,358-685,147 0,244 0,084 ns 3-0,073 162,713 0,029 0,293 ns 4-0,186 387,082 0,280 0,067 ns 5-0,134 274,098 0,285 0,065 ns 6 et plus -0,095 192,002 0,546 0,009 ** Nbr moyen -0,023 47,650 0,767 < 0,001 *** 3

Tableau 4. Evolution des proportions de ménages extrapolés (%) en fonction de l âge du chef du ménage. Année < 30 ans 30 à 39 ans 40 à 49 ans 50 à 59 ans > 59 ans 1999 9,1 22,9 22,8 13,9 31,3 2000 6,8 21,5 22,1 17,0 32,6 2001 3,9 20,0 24,9 18,8 32,4 2002 6,8 20,4 24,6 19,9 28,3 2003 7,3 21,8 22,9 19,6 28,5 2004 8,4 21,8 23,8 19,7 26,3 2005 8,2 19,1 23,6 19,4 29,6 2006 7,2 18,2 23,9 19,1 31,6 2007 8,7 18,9 21,9 20,1 30,4 2008 7,3 19,0 21,6 20,4 31,7 Tableau 5. Régressions linéaires pour les proportions de ménages extrapolés (%) par classe d âge en fonction du temps. Moins de 30 ans 0,115-222,122-0,062 0,509 ns 30 à 39 ans -0,401 824,188 0,546 0,009 ** 40 à 49 ans -0,117 257,559-0,015 0,380 ns 50 à 59 ans 0,487-956,247 0,510 0,012 * 60 ans et plus -0,085 201,478-0,107 0,729 ns Age moyen -0,051 151,547-0,065 0,498 ns 3.3 Age du chef de ménage Les cinq intervalles de classe ont été déterminés par l OCA lors des premières extractions de données en 2003, depuis ces intervalles n ont pas été revus. Les proportions de ménages avec un chef de ménage dans la trentaine ont tendance à diminuer (tableau 4) de manière hautement significative (tableau 5), tandis que les ménages avec un chef de ménage âgé de 50 à 59 ont tendance à augmenter significativement. Les autres catégories ne présentent pas d évolution significative. Concernant l évolution de l âge moyen de chef de ménage, on constate que celui-ci ne présente pas une évolution significative au cours du temps et vaut environ 50 ans. 4

3.4 Revenu des ménages Parmi les six classes de revenu (établies pour les premières études de l OCA en 2003), les proportions de ménages des quatre classes de moins de 30.000 e diminuent significativement. Les deux classes supérieures voient leurs proportions augmenter au cours du temps (tableaux 6 et 7). Si on considère l évolution d un revenu moyen, on observe une augmentation très hautement significative de celui-ci, qui passe de 26 730 e à 36 302 e en moyenne. Tableau 6. Evolution des proportions de ménages extrapolés (%) selon le revenu du ménage (milliers e). Année < 10 10 à 15 15 à 20 20 à 30 30 à 45 > 45 1999 9,3 18,7 16,8 22,8 20,6 11,9 2000 6,9 12,7 14,6 25,6 22,7 17,3 2001 5,2 13,4 14,3 26,0 22,8 18,4 2002 6,2 12,8 15,0 24,0 22,2 19,8 2003 5,1 11,7 15,5 25,1 22,9 19,7 2004 5,7 10,9 14,8 24,6 24,0 20,0 2005 4,6 10,2 14,1 24,2 22,9 24,0 2006 3,8 9,4 13,2 23,9 25,2 24,4 2007 3,7 9,9 14,1 24,6 23,7 24,1 2008 3,1 8,9 12,4 25,2 23,7 26,8 Tableau 7. Régressions linéaires pour les proportions de ménages extrapolés (%) par classe de revenu en fonction du temps. Moins de 10.000 e -0,552 1109,621 0,748 <0,001 *** 10.000-15.000 e -0,890 1792,948 0,679 0,002 ** 15.000-20.000 e -0,353 719,769 0,714 0,001 ** 20.000-30.000 e -0,214 452,478 0,366 0,037 * 30.000-45.000 e 0,376-728,370 0,333 0,047 * Plus de 45.000 e 1,629-3240,404 0,876 <0,001 *** Revenu moyen 860,085-1690845 0,878 <0,001 *** 3.5 Genre du chef de ménage Les données de l EBM renseignent le genre du chef du ménage. Cette donnée n est pas disponible en 1999. Au cours du temps, la proportion de ménages dont le chef est un homme diminue mais la tendance n est pas significative (tableaux 8 et 9). 3.6 Statut socioprofessionnel du chef de ménage L EBM distingue quatre statuts socioprofessionnels pour le chef du ménage : salarié, indépendant, (pré)pensionné, autres non-actifs. Il n y pas d évolution significative dans les proportions de ménages (tableaux 10 et 11). 5

Tableau 8. Evolution des proportions de ménages extrapolés (%) selon le genre du chef de ménage. Année Hommes Femmes 2000 69,8 30,2 2001 71,0 29,0 2002 74,4 25,6 2003 73,5 26,5 2004 70,9 29,1 2005 68,2 31,8 2006 68,4 31,6 2007 67,7 32,3 2008 68,0 32,0 Tableau 9. Régressions linéaires pour les proportions de ménages extrapolés (%) selon le genre en fonction du temps. Hommes -0,573 1219,171 0,325 0,063 ns Femmes 0,573-1119,171 0,325 0,063 ns Tableau 10. Evolution des proportions de ménages extrapolés (%) selon le statut socioprofessionnel du chef de ménage. Année (Pré)pensionné Autres non-actifs Indépendant Salarié 1999 31,9 8,7 10,2 49,2 2000 33,2 6,9 9,9 50,0 2001 33,6 7,3 9,6 49,5 2002 29,3 8,6 10,2 51,9 2003 28,8 9,4 9,8 51,9 2004 26,1 9,8 10,3 53,8 2005 29,9 9,0 9,9 51,1 2006 30,4 9,0 9,9 50,7 2007 29,8 9,3 9,9 51,1 2008 31,6 8,6 9,5 50,3 Tableau 11. Régressions linéaires pour les proportions de ménages extrapolés (%) selon le statut socioprofessionnel en fonction du temps. (Pré)pensionné -0,263 557,441 0,019 0,310 ns Autres non-actifs 0,158-307,043 0,185 0,120 ns Indépendant -0,032 73,061 0,030 0,292 ns Salarié 0,140-229,540-0,015 0,379 ns 6

4 Discussion Sur base du constat que l écart entre les proportions de ménages extrapolés d une personne et ceux recensés par le Registre National est inférieur à l écart des proportions de ménages non extrapolés (1), on a choisit de travailler avec les proportions de ménages extrapolés pour étudier les évolutions des différentes caractéristiques des ménages. Cependant, il faut noter que le RN n est pas exempt de défaut, même s il s agit d un recensement (décalage entre les données et la réalité lié à des problèmes d encodage, lenteur administrative, etc.). De plus, le choix d utiliser les proportions de ménages extrapolés est basé uniquement sur la comparaison d un seul critère sociodémographique, en l occurrence la taille du ménage et le test n a été effectué que pour les ménages d une personne. La taille du ménage est le seul critère de comparaison de l échantillon de l EBM avec le RN. Il se peut alors que les écarts entre proportions de ménages extrapolés et RN soient plus importants pour les autres caractéristiques. A cela s ajoute la remarque concernant le changement de méthodologie de calcul des coefficients, qui est peut être responsable de la chute du nombre de ménages de 2001 à 2002, le niveau de 2001 n étant ré-atteint qu en 2005 (tableau 1). Parmi les différentes caractéristiques analysées, on n observe pas d évolution très marquées. Au vu des résultats de l étude de la DGSIE sur l évolution de la taille des ménages (DGSIE, 2011a), on aurait pu s attendre à une augmentation marquée des ménages d une personne dans l EBM. Par contre, les ménages de deux personnes augmentent mais pas de manière significative. Les ménages moyens (3 et 4 personnes) ont tendance à rester au même niveau, tandis que les gros ménages (5 personnes et plus) ont tendance à diminuer. Lorsque le chef de ménage est jeune (< 30 ans) ou dans la cinquantaine, les proportions de ménages ont tendance à augmenter ; les autres ont tendance à diminuer. Le vieillissement de la population explique en partie ce phénomène. Rappelons que les ménages collectifs (maison de repos, etc.) ne sont pas considérés dans l EBM. Au sujet du revenu des ménages, les proportions de ménages diminuent significativement pour les classes de revenus inférieures à 30.000 e tandis que les classes aux gros revenus augmentent. Les classes de revenus définies par l OCA sont fixes depuis l exploitation des données EBM, or en fonction de l inflation le revenu moyen a augmenté, cela peut expliquer en partie le glissement des proportions de ménages vers des classes de plus hauts revenus. Le genre du chef du ménage voit la proportion d homme diminuer faiblement mais pas de manière significative au cours des 10 années. Cette diminution est également observée pour le rapport de masculinité caculé par la DGSIE (DGSIE, 2011b). Enfin, il n y a pas de tendance significative pour les classes de statuts socioprofessionnels. Seule la régression linéaire simple a été testée dans cette étude, d autres modèles sont peutêtre plus adaptés pour étudier l évolution de certaines classes de données, ou du moins étudier les résidus pour certaines distributions (voir les graphes en annexe). 5 Conclusion L étude des évolutions de proportions de ménages réalisées au moyen des coefficients d extrapolation est plus pertinente que l utilisation unique des proportions d effectifs, cela a pu être montré grâce à la comparaison avec les données du RN. Cela souligne l importance de toujours travailler les données EBM au moyen des coefficients d extrapolation et ce dans le but de se rapprocher au mieux d un échantillon le plus représentatif de la population belge. Dans l ensemble, les évolutions ne sont pas très marquées. Mais certaines sont cependant significatives. A ce sujet, on rappellera que le fait qu une évolution soit non significative n est pas une preuve de l absence d évolution. On peut simplement affirmer que les données ne permettent pas de démontrer l existence de cette évolution. 7

Références DGSIE [2011a]. A la une - 6 décembre 2011. Ménages... petits et moins petits. http://statbel.fgov.be/fr/statistiques/organisation/dgsie/diffusion/statbel/ a_la_une_archives/a_la_une_2011/. DGSIE [2011b]. Structure de la population selon l Age et le sexe : rapport de masculinité. http://statbel.fgov.be/fr/statistiques/chiffres/population/structure/ agesexe/masculinite/. Glorieux I., Minnen J., Mestgag I. [2007]. Rapport technique Time and Budget. rapport technique, Bruxelles, VUB, 47 p. 8

Annexe Evolution des proportions de ménages extrapolés (%) de 1999 à 2008 pour différentes classes de ménages de l EBM. Evolution des valeurs moyennes (âge, revenu, nbr de personnes). Régression linéaire simple au sens des moindres carrés pour ces évolutions. 9