«Les maisons. individuelles représentent 46 % du parc français des appartements.»



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Transcription:

203 Le chauffage et la distribution d eau chaude sanitaire réalisés de manière collective présentent un certain nombre d avantages : les aspects techniques et l entretien sont gérés par des professionnels ; les tarifs de fournitures d énergie peuvent être négociés avec les fournisseurs et le changement d énergie reste possible sous certaines conditions ; les frais d investissement et d entretien sont partagés entre les occupants ; il n y a ni chaudière ni ballon dans les appartements, ce qui libère de la place ; il est plus facile de gérer la pollution au niveau d une chaufferie collective qu au niveau de multiples chaudières individuelles. En revanche, en cas d installation mal conçue, de défaut d entretien, de régulation ou d équilibrages déficients, certains appartements peuvent être trop chauffés pour éviter que d autres ne le soient pas assez. Cet état de fait est source d inconfort et de gaspillage. Dans certains types d habitats collectifs, le choix a été fait d installer la source de chauffage et de production de l eau chaude sanitaire au niveau de chaque appartement. L occupant pilote alors ses propres besoins, prend en charge l entretien du système et en assure individuellement le coût. On rencontre deux types d installation : le chauffage électrique : ce système peu coûteux à l installation est pratique, propre et peu encombrant ; en revanche, il peut se révéler onéreux à l usage, surtout si l appartement est mal isolé ; le chauffage central individuel : ici, chaque appartement est équipé de sa propre chaudière et l occupant gère entièrement sa propre installation. La production d eau chaude sanitaire peut soit être assurée par la chaudière de chauffage central, soit provenir d un ballon électrique. «Les maisons individuelles représentent 46 % du parc français des appartements.» L habitat individuel Les maisons individuelles représentent environ 46 % du parc français des appartements, et consomment sensiblement les deux tiers de l énergie consommée dans l habitat résidentiel dont, selon une enquête Ceren, 69 % sont à affecter au chauffage des locaux, 12 % à la production d eau chaude sanitaire, 7 % à la cuisson et 12 % à la consommation d énergie électrique spécifique. À la lumière de ce constat, de nombreux progrès en matière d énergie sont nécessaires. Une grande partie de ces progrès sont d ores et déjà possibles grâce à une utilisation plus rationnelle des techniques disponibles Ceren : Centre d études et de recherche sur l énergie. L énergie électrique spécifique est l électricité consommée par des usages pour lesquels elle est indispensable (électroménager, audiovisuel, informatique, etc.).

204 Habitat et énergie sur le marché la plupart d entre elles ayant déjà été décrites dans les paragraphes ci-dessus consacrés à l habitat collectif. En l occurrence, les différences entre habitat collectif et individuel se situent plutôt au niveau de la mise en œuvre de ces techniques et de leur degré d utilisation. En concevant la maison : réduire les impacts à l amont Se préoccuper de réduire les dépenses d énergie, d eau les nuisances sonores, les polutions, etc. dès la conception de la maison permet de réaliser les travaux nécessaires au moindre coût et avec efficacité. Bruyant, polluant, consommateur d eau et d'énergie, producteur de déchets : un chantier est une véritable nuisance pour l environnement et le voisinage. Tenter d en réduire les impacts aura des conséquences positives pour tout le monde. Parlez-en avec vos futurs voisins, votre architecte, votre entrepreneur et les artisans qui interviennent sur le chantier. 4 toit débordant protégeant les baies vitrées du rayonnement solaire, en été 2 isolation performante (toit, plancher, murs, vitrages) et réduction des ponts thermiques 4 et 5 toit de la véranda non vitré et muni d ouvrants de taille suffisante pour évacuer la chaleur en excès et favoriser la circulation d air frais la nuit 3 capteurs solaires thermiques 1 façade principale au sud, avec de grandes fenêtres et une véranda, donnant sur les pièces à vivre : on profite ainsi au maximum de la chaleur du soleil et de la lumière naturelle 2 protection contre les vents (utilisation de la topographie, écrans végétaux, toiture basse du côté des vents dominants ou froids et humides) 2 et 8 espaces tampons (garage, buanderie, chaufferie, placards, local à poubelles suffisamment grand pour faciliter le tri, etc.) au nord et à l ouest 4 plantation d arbres à feuilles caduques pour ombrager la façade en été 8 dans la cuisine, place suffisante prévue pour plusieurs poubelles de tri 2 circuit de distribution d eau chaude court et calorifugé pour éviter le refroidissement dans les canalisations Réduire le coût du chauffage (maison et eau sanitaire) en valorisant les apports gratuits du soleil 1 en réduisant les pertes de chaleur 2 en utilisant une (ou des) énergie(s) renouvelable(s) et/ou bon marché pour se chauffer et chauffer l eau sanitaire 3 Éviter les surchauffes l été en limitant la pénétration du soleil d été 4 en ventilant la maison la nuit 5 Économiser l eau en prévoyant un système de récupération de l eau de pluie 6 en envisageant un double réseau d alimentation en eau : eau potable pour cuisine et salle de bains, eau de pluie pour toilettes, lave-linge et extérieur 7 2 maison compacte 4 stores et volets extérieurs 1 murs à forte inertie thermique restituant la nuit la chaleur captée dans la journée 2 ouvertures réduites à l ouest et à l est, absentes au nord 6 récupération de l eau de pluie 9, 10 et 11 utilisation de matériaux de construction sains, recyclables ou recyclés : minimisant les dégagements de solvants, fongicides, particules irritantes, etc. ne dégageant pas de vapeurs toxiques en cas d incendie, régulant naturellement l humidité intérieure, faciles à entretenir. Permettre et valoriser la gestion des déchets en facilitant leur tri et leur stockage 8 en utilisant des matériaux de construction qui peuvent être réutilisés ou recyclés, ou qui proviennent de matériaux recyclés 9 Avoir une maison saine en choisissant des matériaux de construction et de décoration qui respectent votre santé 10 en privilégiant les matériaux de construction qui respirent et régulent naturellement l humidité 11 en faisant installer un système de ventilation performant et silencieux 12 Réfléchir avant de construire Pour élaborer la maison idéale du point de vue environnemental, il convient de prendre en compte un certain nombre de paramètres. Dans le futur, on devrait assister au développement de l usage de l énergie solaire dans l habitat individuel, tant pour le chauffage que pour la production d eau chaude sanitaire. L utilisation des pompes à chaleur sur capteurs enterrés de types verticaux ou horizontaux devrait elle aussi se développer dans un contexte d énergie chère, puisque la consommation d un kilowattheure électrique permet de capter et d injecter environ quatre kilowattheures thermiques dans une maison. Par ailleurs, une pompe à chaleur est un dispositif réversible qui Énergies alternatives

205 peut aussi bien produire de la chaleur en hiver que du froid en été, les deux étant exploitables pour réguler la température d'un bâtiment. Dans le cadre d une démarche visant à réduire drastiquement la consommation en énergie d une maison individuelle, on pourra s inspirer du schéma ci-contre, qui passe en revue les divers points qui doivent être pris en compte lorsque l on veut concevoir une maison de bonne qualité environnementale. Les pompes à chaleur géothermique La pompe à chaleur (PAC) est une machine thermodynamique constituée d un circuit fermé et étanche dans lequel circule un fluide frigorigène à l état liquide ou gazeux selon les organes qu il traverse. Ces organes sont au nombre de quatre : l évaporateur, le compresseur, le condenseur et le détendeur. Les pompes à chaleur géothermiques sont avant tout des systèmes de chauffage, mais elles peuvent également produire de l eau chaude sanitaire et rafraîchir un bâtiment en été. Pour ce qui est de la production d eau chaude sanitaire, certains modèles permettent de chauffer l eau d un ballon en récupérant une partie de la chaleur du fluide frigorigène à l aide d un échangeur de chaleur. Cette fonction n est assurée que pendant la période de chauffage de l habitation; en dehors de cette période, une résistance électrique placée dans le ballon prend le relais. La production d eau chaude sanitaire peut se faire aussi de façon indépendante à l aide Circuit de captage dans Dans l'évaporateur, la chaleur prélevée dans le sol par les capteurs («source froide») est tranférée au fluide frigorigène qui se vaporise. le sol Vapeur Liquide basse pression Le compresseur électrique aspire le fluide frigorigène réchauffé. Évaporateur Le détendeur abaisse la pression du liquide frigorigène. Il amorce ainsi la vaporisation. basse pression Compresseur Détendeur Vapeur haute pression La compression élève la température du fluide frigorigène. Condenseur En se condensant, le fluide frigorigène revient à l'état liquide. Liquide haute pression Circuit Divers procédés de pompes à chaleur Procédé à détente directe (on parle de PAC «sol/sol») : le fluide frigorigène circule dans les capteurs et le plancher chauffant. Ce procédé n est utilisable qu avec des capteurs horizontaux. Procédé à fluide intermédiaire (on parle de PAC «eau glycolée/eau») : le fluide frigorigène reste confiné dans la PAC; de l eau additionnée d antigel circule dans les capteurs et de l eau circule dans les émetteurs de chauffage. Ce procédé est utilisable avec des capteurs horizontaux ou verticaux. Procédé mixte (on parle de PAC «sol/eau») : le fluide frigorigène de la PAC circule dans les capteurs et de l eau circule dans les émetteurs de chauffage. Ce procédé n est utilisable qu avec des capteurs horizontaux. Dans le condenseur, le fluide frigorigène cède sa chaleur au fluide du circuit de chauffage (plancher chauffant, radiateurs, convecteurs : «source chaude»). de chauffage de l'habitation Un fluide frigorigène est un fluide qui, lorsqu on modifie la pression, peut se vaporiser et se condenser à des températures proches de celles de notre environnement ; il permet alors de produire du froid au cours d un cycle frigorifique en captant la chaleur d un local ou d une enceinte et en la cédant à l extérieur. Fonctionnement d une pompe à chaleur La pompe à chaleur prélève de la chaleur du sous-sol du jardin, augmente son niveau de température et restitue une chaleur plus élevée dans l habitation.

206 Habitat et énergie Les capteurs horizontaux sont des tubes de polyéthylène ou de cuivre gainés de polyéthylène. Ils sont installés en boucles enterrées horizontalement à faible profondeur (de 0,60 m à 1,20 m). Dans ces boucles circule en circuit fermé de l eau additionnée d antigel ou le fluide frigorigène de la pompe à chaleur (selon la technologie employée). Une question de capteurs En France aujourd hui, les configurations avec capteurs horizontaux sont les plus répandues. Toutefois, les systèmes verticaux, plus coûteux mais plus performants, commencent à se développer car ils présentent une emprise au sol nettement plus réduite. Les capteurs verticaux sont contitués de deux tubes de polyéthylène formant un U installés dans un forage (jusqu à 80 m de profondeur) et scellés dans celui-ci par du ciment. On y fait circuler en circuit fermé de l eau additionnée de liquide antigel. d un «chauffe-eau thermodynamique». C est un système équipé d une pompe à chaleur thermodynamique autonome et qui peut ainsi fonctionner toute l année. Dans tous les cas, le ballon d eau chaude sanitaire est équipé d une résistance électrique pour porter l eau à une température supérieure à 60 C au moins une fois par jour, et ceci afin de supprimer tout risque de légionellose. Il est également possible d utiliser cet équipement pour assurer le rafraîchissement d un bâtiment. En effet, la pompe à chaleur est une machine thermodynamique réversible : elle peut assurer la production de chaleur en hiver et la production de froid en été. Elle est équipée d un dispositif permettant d inverser le cycle du fluide frigorigène : le condenseur devient l évaporateur de la pompe, l évaporateur devient le condenseur. La pompe puise alors des calories dans les logements pour les rejeter à l extérieur (dans les capteurs enterrés). Les capteurs doivent capter les calories du sol. Ils peuvent être placés en configuration horizontale ou verticale. Dans ce dernier cas, on parle aussi de sondes géothermiques verticales. La longueur totale des tubes d un capteur horizontal dépasse plusieurs centaines de mètres. Ils sont repliés en boucles distantes d au moins 40 cm. Pour éviter un prélèvement trop important de la chaleur du sol, on estime la surface de capteur nécessaire de 1,5 à 2 fois la surface habitable à chauffer. Pour une maison de 150 m 2,il faudra donc compter entre 250 et 300 m 2 de surface horizontale de captage. Pour les capteurs verticaux, deux sondes géothermiques de 50 m de profondeur conviennent pour chauffer une maison de 120 m 2 habitables. L emprise au sol est minime par rapport aux capteurs horizontaux. Les économies d énergie dans les applications spécifiques de l électricité L électricité spécifique est l électricité consommée par des usages pour lesquels elle est indispensable. De fait, s il est possible d utiliser d autres sources d énergie pour se chauffer, avoir de l eau chaude ou faire la cuisine, l électricité est indispensable pour faire fonctionner un ordinateur, une télévision, un lave-vaisselle, etc. Énergies alternatives

207 sèche-linge lave-vaisselle éclairage Consommations réparties Ce schéma présente la répartition des consommations d électricité spécifique par usage. audiovisuel lave-linge autres réfrigérateurcongélateur Les services rendus par tous ces équipements varient beaucoup selon le modèle que l on achète et l usage que l on en fait. Leur efficacité énergétique aussi! Et compte tenu de leur durée de vie, les conséquences des choix effectués dureront un certain temps. En savoir plus sur la façon de les choisir, de s en servir et de s en séparer permet d en optimiser les résultats, de réaliser des économies d énergie et donc d argent et de mieux respecter l environnement. 0 500 1000 1500 2000 kwh/an réfrigérateur américain réfrigérateur-congélateur congélateur Moyennes des consommations d énergie par type d appareils Certains types d équipements ménagers sont très voraces en énergie, d autres beaucoup moins. Source : Enertech 2002. sèche-linge réfrigérateur lave-vaisselle lave-linge fer à repasser

208 Habitat et énergie «Certains appareils électroménagers sont très voraces en énergie.» Observons tout d abord que certains appareils électroménagers sont très voraces en énergie, de sorte que la manière de les choisir va influer sur la consommation d électricité et les services rendus. Dans cet ordre d idée, la définition des besoins présents ou à venir est une première étape importante de la démarche d achat. La deuxième étape consiste à choisir les équipements les moins gourmands en énergie. L étiquette énergie, apparue en 1994 à l initiative de la Commission européenne, renseigne sur les consommations des modèles mis sur le marché. Cette étiquette est obligatoire pour les réfrigérateurs, congélateurs, lave-linge, sèche-linge et lave-vaisselle. Pour mieux se repérer L étiquette énergie est apparue en 1994. Énergie Fabricant Modèle Type d équipement Marque modèle Le haut de l étiquette est commun à tous les équipements. Économe A B C D E F G Peu économe Consommation d énergie kw/an ou kwh/cycle La consommation réelle dépend des conditions d utilisation et de la localisation de l appareil Données personnalisées par type d équipement Bruit [db(a) par picowatt] Une fiche d information détaillée figure dans la brochure. A xxx xx Cette case indique le niveau de consommation d énergie de l équipement. Le niveau A (flèche verte) indique qu il est sobre. Le niveau G (flèche rouge) indique qu il est gourmant. Cette case indique la consommation d électricité obtenue dans des conditions d'essai normalisées. Cette partie est spécifique à chaque type d équipement. Cette case indique le niveau de bruit. Plus le chiffre est élevé, plus l appareil est bruyant. Cette mention est facultative. Les équipements de classe A sont plus chers à l achat que les autres équipements. Mais leur surcoût est théoriquement amorti par les économies qu ils permettent de réaliser. Il existe maintenant des appareils Énergies alternatives