La Belgique peut sortir du nucléaire plus vite que prévu!



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Transcription:

La Belgique peut sortir du nucléaire plus vite que prévu! Analyse pour l APERe rédigée par Daniel Comblin, Président du conseil d administration de l APERe Version du 2/12/213 En janvier 23, le Parlement fédéral adoptait la «Loi sur la sortie progressive de l énergie nucléaire à des fins de production industrielle d électricité», concrétisant ainsi l accord gouvernemental de juillet 1999. La loi impose notamment la fermeture progressive des centrales nucléaires après 4 années de fonctionnement, ce qui laisse une marge de temps suffisante pour réaliser à grande échelle des installations utilisant des sources d énergie renouvelables et propres. Par ailleurs, le Gouvernement fédéral a également adopté le Plan fédéral pour un développement durable, plan qui concrétise notamment la politique énergétique belge : les trois piliers en sont la réduction de la consommation d énergie, l augmentation des énergies propres ou renouvelables et la sortie du nucléaire. 5. Production annuelle et Calendrier de sortie des centrales nucléaires belges sur base de l'application de la loi de 23 Production annuelle (GWh) 45. 4. 35. 3. 25. 2. 15. 1. 5. janv.-12 janv.-13 janv.-14 janv.-15 janv.-16 janv.-17 janv.-18 janv.-19 janv.-2 janv.-21 janv.-22 janv.-23 janv.-24 janv.-25 janv.-26 Néanmoins, depuis le vote de la loi, le débat politique a évolué : on prend de plus en plus en compte les enjeux liés à la réduction des émissions des gaz à effet de serre (respect des engagements relatifs au Protocole de Kyoto et post-kyoto) et le Gouvernement s était engagé en octobre 29 - sous la pression du lobby nucléaire à porter la durée de vie des 3 plus anciennes centrales nucléaires de 4 à 5 ans mais il est revenu depuis sur cet engagement. C est cet engagement que nous estimions illégal, qui a justifié notre recours en justice en 21. Tout récemment un engagement gouvernemental similaire mais pour une seule de ces unités semblait avoir la faveur de nos dirigeants au fédéral mais tout est maintenant «figé» depuis l arrêt de DOEL 3 et de TIHANGE 2 suite à la découverte de micro-fissures dans leurs cuves. 1

Après les évènements tragiques survenus au Japon début 211, qui sont, hélas, très probablement loin d être terminés, la question n est plus, aujourd hui, de savoir s il faut sortir du nucléaire. Un consensus politique se dessine clairement dans cette voie, tant au niveau belge qu au niveau européen. La question est désormais de savoir comment et surtout quand en sortir. Le passé tout récent nous rappelle que cette question importante est aussi largement dépendante des technologies avec la mise en évidence de nombreuses micro-fissures dans les cuves des grosses unités de DOEL 3 et TIHANGE 2. Certains éléments des unités nucléaires, dont la cuve, ne sont pas remplaçables et la seule issue est l arrêt définitif avec une perte de production importante en une seule fois. Sortir le plus vite possible serait le mieux quand on prend conscience des risques encourus et de la menace permanente sur l approvisionnement existant avec des centrales nucléaires vieillissantes. Le délai de cette sortie pourra être d autant plus rapide que la demande globale d électricité sera plus faible et que les politiques seront plus volontaristes pour développer les moyens de production renouvelables et alternatifs. La sortie du nucléaire ne peut, en effet, se dissocier de la question plus générale qui est : Comment maîtriser la consommation d électricité et quels moyens de production pour répondre à la demande, tout en permettant la sortie progressive du nucléaire, et en veillant parallèlement à réduire les émissions de gaz à effet de serre? L étude réalisée en 211, intitulée «L Avenir énergétique : La Belgique peut à la fois sortir du nucléaire et réduire l effet de serre» montrait que la sortie du nucléaire programmée par la loi en 23 était totalement réaliste pour autant qu on s inscrive dans un scénario d évolution de la demande en électricité qui ne postule pas une croissance de cette demande. En outre, les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre ne sont en aucune manière compromis. Près de deux ans plus tard, vu l évolution du contexte (mise à l arrêt des réacteurs de Doel 3 et de Tihange 2 confirmation du tassement de la demande en électricité), nous avons estimé utile d actualiser le dossier de 211 en ajoutant aux trois scénarii précédents un quatrième scénario plus volontariste en matière de réduction de la demande (réduction de 35% en 23 par rapport à 211). En outre, considérant qu un accident nucléaire dans un pays aussi densément peuplé que la Belgique serait catastrophique et ingérable, nous estimons qu il n est pas acceptable de prendre le risque incalculable de faire redémarrer les réacteurs de Doel 3 et Tihange 2. Il faut dès à présent mettre tout en œuvre pour accélérer la sortie du nucléaire et s inscrire dans la perspective du tout renouvelable en 25. L hypothèse du présent document consiste à analyser les scénarios en considérant que ces deux centrales nucléaires ne redémarreront pas. Nous n acceptons pas le risque supplémentaire d accident nucléaire qui résulterait immanquablement d un redémarrage de ces deux unités. Dans ces conditions, le calendrier se modifie comme suit, les échéances de sortie des autres unités nucléaires étant considérées comme conformes à la loi de 23. 2

5. Production annuelle et Calendrier de sortie des centrales nucléaires belges en intégrant l'arrêt définitif de Doel 3 et Tihange 2 et la loi de 23 Production annuelle (GWh) 45. 4. 35. 3. 25. 2. 15. 1. 5. janv.-12 janv.-13 janv.-14 janv.-15 janv.-16 janv.-17 janv.-18 janv.-19 janv.-2 janv.-21 janv.-22 janv.-23 janv.-24 janv.-25 janv.-26 Notre étude montre notamment que les scénarios «officiels» (SPF économie, Bureau du Plan et Groupe GEMIX) ne prennent aucunement en compte l évolution à la baisse de la consommation belge entre 24 et 211, période durant laquelle on observe une diminution globale de la demande de plus de 7%. La crise de 28 est bien sûr responsable d une partie de cette diminution mais il existe aussi une tendance très claire amorcée depuis 24 d une réduction continue de la consommation globale d électricité. Il convient également de constater que cette diminution a eu lieu, malgré le fait que la population ait augmenté de près de 1% au cours des vingt dernières années. Ceci ne peut être ignoré car cette tendance mieux soutenue par les pouvoirs publics permet d envisager un avenir énergétique avec une sortie rapide du nucléaire, intégrant l arrêt définitif et immédiat de DOEL 3 et TIHANGE 2 (suite au problème de sécurité en raison de leur cuve endommagée) et un transfert important de la production vers des énergies renouvelables. Notre avenir énergétique est aussi une question de maîtrise de la consommation, maîtrise qui ne peut être que favorable à chaque citoyen comme aux entreprises. 3

Ainsi, la présente étude analyse deux fois quatre scénarios, chacun des quatre scénarios de consommation étant combiné avec chacun des deux scénarios de production : Les quatre scénarios en termes de maîtrise et de réduction de la consommation d électricité retenus sont : un scénario «Tendanciel» dont l évolution de la consommation d électricité suit la tendance de l évolution durant la période 1998-28 ; on observe alors une augmentation globale de 14,2% de la consommation d électricité en 23 par rapport à 211 ; un scénario «Stabilisation», prenant en compte une stabilisation de la consommation jusque 215 et ensuite une légère diminution de,5% par an ; on observe alors une réduction globale de 7% de la consommation d électricité en 23 par rapport à 211 ; ce scénario suit sensiblement la tendance de l évolution durant la période 21-211 ; un scénario «Réduction 23%» visant globalement une réduction de la consommation d électricité de 23% en 23 par rapport à l année 211 ; un scénario «Réduction 35%» visant globalement une réduction de la consommation d électricité de 35% en 23 par rapport à l année 211 ; 4

Demande d'électricité (en TWh/an) 12 11 1 9 8 7 6 5 Scénarios d'évolution de la demande d'électricité en Belgique d'ici 23 SPF-Référence SPF-LoGro Stabilisation Réduction 23% Plan Nat ER Réduction 35% 4 199 1992 1994 1996 1998 2 22 24 26 28 21 212 214 216 218 22 222 224 226 228 23 5

Les deux scénarios proposés en termes d augmentation progressive des unités de production utilisant les énergies renouvelables ou fonctionnant en cogénération chaleur-électricité sont : un scénario appelé «Extrapolation des Objectifs Nationaux», prévoyant une production des énergies renouvelables sur base de l objectif belge défini récemment pour 22 et extrapolé pour la période 22-23, combinée à une augmentation progressive de la cogénération représentant en 23 environ 7% du potentiel technico-économique ; un scénario appelé «Pro-actif» plus ambitieux et plus volontariste ; il est basé sur les objectifs revendiqués pour 22 par les acteurs des filières renouvelables (Edora) avec extrapolation entre 22 et 23, combinée à une augmentation de la cogénération. Production d'électricité en GWh 5 45 4 35 3 25 2 15 Scénario d'évolution des Energies renouvelables en Belgique d'ici 23 - Pro-actif Extrapol. Objectifs Edora Géotherm Hydrauliq Photovolt. Eolien ON Eolien OFF Biométh Comb. Biom 1 5 199 1992 1994 1996 1998 2 22 24 26 28 21 212 214 216 218 22 222 224 226 228 23 6

Consom. / Product. d'électricité en GWh/an 9 8 7 6 5 4 3 2 1 Potentiel d'électricité d'origine renouvelable en Belgique 862 6283 53317 7416 38162 487 686 Consom. 211 Réduct 23% Réduct 35% conso 23 conso 23 Situation SER 211 Sc Extr Nat SER 23 Sc pro-actif SER 23 Potentiel technique SER 7

L analyse constate ainsi que la substitution de l ensemble de la production nucléaire, fin 225, tout en respectant les objectifs de réduction des gaz à effet de serre (-2% en 22) sera : - très difficile pour le scénario «Tendanciel» combiné avec le scénario «Extrapolation Objectifs Nationaux» ; il impose d importants nouveaux investissements en TGV, ceci entraînant une augmentation des émissions de CO 2 (+15% en 23 par rapport à 199) ; Sources pour répondre à la demande d'électricité en Belgique d'ici 23 - Scénario ER National + Tendanciel 9. 8. Production d'électricité en GWh 7. 6. 5. 4. 3. 2. 1. -1. 199 1992 1994 1996 1998 2 22 24 26 28 21 212 214 216 218 22 222 224 226 228 23 En. Renouvelables Cogen (hors biom.) Gaz (hors cogen) Comb. Liquides Comb. Solides Nucléaire Pompage (en -) Importation - difficile pour le scénario «Tendanciel» combiné avec le scénario «Pro-actif-Extrapolation Edora» ; il nécessite des investissements environ moitié moins importants que dans le premier scénario, tout en ne respectant pas l objectif 22 en terme de réduction de CO 2, et en voyant les émissions augmenter entre 22 et 23 ; - moins difficile pour le scénario «Stabilisation» combiné avec le scénario «Extrapolation Objectifs Nationaux» ; il exige des investissements environ moitié moins importants que dans le premier scénario, tout en ne respectant pas l objectif 22 en terme de réduction de CO 2, mais en voyant les émissions diminuer fortement entre 22 et 23 ; - moins difficile pour le scénario «Réduction 23%» combiné avec le scénario «Extrapolation Objectifs Nationaux» ; il demande très peu de nouveaux investissements TGV tout en respectant les objectifs de réduction de CO 2 tant en 22 qu en 23 ; - possible pour le scénario «Stabilisation» combiné avec le scénario «Pro-actif-Extrapolation Edora» et le scénario «Réduction 35%» combiné avec le scénario «Extrapolation Objectifs Nationaux» ; il suppose très peu de nouveaux investissements TGV tout en respectant largement les objectifs de réduction de CO2 tant en 22 qu en 23 et en permettant également la sortie de la filière charbon ; - totalement possible pour le scénario «Réduction 23%» combiné avec le scénario «Pro-actif- Extrapolation Edora» et le scénario «Réduction 35%» combiné avec le scénario «Pro-actif- 8

Extrapolation Edora» ; il passe par très peu de nouveaux investissements TGV tout en respectant largement les objectifs de réduction de CO 2 tant en 22 qu en 23 et en permettant également la sortie de la filière charbon, ainsi que de la filière gaz (hors cogénération) en fin de période (23). 9. Sources pour répondre à la demande d'électricité en Belgique d'ici 23 - Scénario Edora + Réduction 35% 8. Production d'électricité en GWh 7. 6. 5. 4. 3. 2. 1. -1. 199 1992 1994 1996 1998 2 22 24 26 28 21 212 214 216 218 22 222 224 226 228 23 En. Renouvelables Cogen (hors biom.) Gaz (hors cogen) Comb. Liquides Comb. Solides Nucléaire Pompage (en -) Importation La présente étude montre clairement que le scénario de sortie prévu par la loi de 23 reste plausible avec la durée d exploitation des centrales limitée à 4 ans, comme prévue initialement, et la fermeture immédiate des 2 centrales (DOEL 3 et TIHANGE 2) n offrant plus le niveau de sécurité suffisant. Pour ce faire, il s agit, à la fois, d accentuer les efforts de développement des moyens de production renouvelables et alternatifs (mais sans dépasser les potentiels de développement définis par les acteurs de ce marché) et d être plus volontariste en terme de maîtrise et de réduction de la consommation d électricité. L étude montre aussi qu il est même envisageable d arrêter certaines unités quelques années plus tôt que prévu par la loi de 23, en combinant un développement volontariste des renouvelables et de la cogénération avec un objectif de réduction de la consommation de 25% d ici 2 ans. Un tel niveau de consommation ne paraît pas utopique, car on retrouverait un niveau comparable à celui de 199 mais avec un confort probablement supérieur. Le scénario idéal devrait également s inscrire dans une perspective de plus long terme, visant un objectif 1% renouvelable en 25, qui intègre à la fois la sortie du nucléaire, mais aussi la sortie de toute utilisation d énergie fossile pour produire l électricité. C est également l orientation donnée à cette étude. 9