Stock d'actifs Immédiatement disponibles Acceptés par tous... M. MARCHANDISE Les pierres de Yap (p. 740)



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6. Monnaie et inflation Chapitres 7-8 de Mankiw I. Définition, fonctions et formes de la monnaie I. Définitions fonctions et formes de la monnaie II. Les agrégats III. La création monétaire IV. Les instruments de contrôle de la monnaie V. La monnaie et l inflation VI. Dichotomie classique et neutralité monétaire VII. Effet Fisher et danger de la déflation VIII. Coûts de l inflation 1/03/014 Chap 6 Monnaie et inflation 1 1. Définition. Fonctions 3. Formes 1/03/014 Chap 6 Monnaie et inflation 1. DÉFINITION:. FONCTIONS de la monnaie Stock d'actifs immédiatement disponibles et acceptés par tous pour acheter des biens et services Stock d'actifs: un stock d'actifs est mesuré à un moment donné (par opposition à un flux, tel que PIB ou C, mesuré par période). Ex: à l'île de Yap il y a 6600 roues de pierres trouées. Immédiatement disponibles: Un actif est plus ou moins liquide selon qu il peut être transformé plus ou moins rapidement en monnaie. livret de caisse d épargne n est pas de la monnaie, car on ne peut payer un commerçant avec un livret d épargne, mais il est facile, rapide et sans risque de convertir en monnaie la somme déposée sur un tel livret. une maison ou un Gauguin ne peuvent pas être facilement et rapidement convertis en monnaie, ce sont des actif non liquides, ou présentant une faible liquidité. Acceptés par tous...moyen de paiement universel dans un pays (dès qu'on sort du pays il faut changer de monnaie) 1/03/014 Chap 6 Monnaie et inflation 3 Moyen d échange ou de paiement universel Les cigarettes dans les camps de prisonnier Unité de compte (les cigarettes aussi) L Ecu puis l Euro, la Guinée en Angleterre Moyen de conservation de la valeur Moyen de transférer du pouvoir d achat du présent vers le futur (avantage/troc: l échange est différé) Hyper-Inflation => fuite devant la monnaie et vers l or (valeur refuge: le cheval de la Bible) 1/03/014 Chap 6 Monnaie et inflation 4 3. FORMES DE LA MONNAIE M. MARCHANDISE Les pierres de Yap (p. 740) 1/03/014 Chap 6 Monnaie et inflation 5 1/03/014 Chap 6 Monnaie et inflation 6 1 1

Monnaies métalliques Ces pièces datent du Ier siècle av. J.-C. Jules César, Cléopâtre VII (deux pièces) et Ptolémée XIII Philopator. Monnaie fiduciaire: billets et pièces actuels Lingot d or 1kg (valeur 3,8 M FCFP) 10 F Napoléon = 1000 F CFP 1/03/014 Chap 6 Monnaie et inflation 7 1/03/014 Chap 6 Monnaie et inflation 8 FORMES DE LA MONNAIE FORMES DE LA MONNAIE M. FIDUCIAIRE: billets et pièces de métal commun «Des jeunes citoyennes contribuent de leurs assignats et de leurs bijoux à l'équipement d'un jeune homme qui propose d'aller à la guerre» Les assignats, émis à partir du 19 décembre 1789, à l'origine valeurs mobilières avec un intérêt de 5 p. 100 gagé sur la vente des biens du clergé, furent transformés en papiermonnaie le 17 avril 1790. LA MONNAIE SCRIPTURALE Avoirs en compte courant (comptes chèques) dans les banques LES CARTES DE CREDIT ou de PAIEMENT Elles servent à régler les achats sans faire de chèque Elles ne sont pas de la monnaie, (pas plus qu un carnet de chèque) 1/03/014 Chap 6 Monnaie et inflation 9 1/03/014 Chap 6 Monnaie et inflation 10 II. Les différents agrégats 1. Disponibilités. Quasi-monnaie 3. Epargne liquide et à CT 4. M1, M,M3 II. Les différents agrégats LES DISPONIBILITÉS MONÉTAIRES: C'est "l'ensemble des moyens de paiements à la disposition des particuliers et des entreprises", à savoir: - la monnaie fiduciaire: billets et pièces en circulation (détenus par des entreprises ou des particuliers, et non par des banques). - la monnaie scripturale: avoirs en compte courant (comptes de chèque) des particuliers et des entreprises auprès des banques, des organismes de chèques postaux, et des comptables du Trésor. 1/03/014 Chap 6 Monnaie et inflation 11 1/03/014 Chap 6 Monnaie et inflation 1

II. Les différents agrégats II. Les différents agrégats LA QUASI-MONNAIE: Il s'agit d'épargne rémunérée (par un taux d'intérêt) détenue dans les banques: ainsi, les comptes à terme et comptes d'épargne sur livret. Disponibles à tout moment, ces sommes peuvent être rapidement converties en monnaie fiduciaire ou scripturale, par simple retrait ou virement sur un compte courant Les bons de caisse sont également inclus dans la quasi-monnaie pour les mêmes raisons. 1/03/014 Chap 6 Monnaie et inflation 13 L'ÉPARGNE LIQUIDE ET À COURT TERME: Ce sont des placements liquides de même nature que ceux qui font partie de la quasimonnaie, avec cette différence qu'ils sont offerts par des institutions financières non bancaires, telles que les caisses d'épargne (livrets d'épargne) ou le Trésor (bons du Trésor). Ils sont un peu moins "liquides", du fait qu'il faut pour les transformer en monnaie retirer l'argent en liquide ou le transférer dans une banque. 1/03/014 Chap 6 Monnaie et inflation 14 II. Les différents agrégats Les agrégats US LES AGREGATS M1,M,M3: M1 comprend seulement les moyens de paiements ou disponiblités : billets, pièces et comptes à vue dans les banques. C'est la monnaie au sens strict M comprend M1 plus la quasi-monnaie. c'est cet agrégat qui est utilisé pour fixer des objectifs de croissance de la masse monétaire. C'est la masse monétaire au sens du Conseil National du Crédit. M3 comprend M plus l'épargne liquide et à court terme détenue dans les institutions financière non bancaires. Compte tenu du fait que ces placements sont de plus en plus semblables à ceux qui constituent la quasi-monnaie proprement dite, il y a peu de différence entre le rythme d'évolution de M et celui de M3: ces deux agrégats évoluent de façon parallèle (sauf aux USA: voir diapo suivante) 1/03/014 Chap 6 Monnaie et inflation 15 1/03/014 Chap 6 Monnaie et inflation 16 III-1. LE CAS SIMPLE D'UN COEFFICIENT DE RESERVE DE 100% III. La création monétaire Comment les banques créent de la monnaie scripturale en accordant des prêts Si les banques conservent dans leur coffre l'intégralité des sommes versées par leurs clients sur leur compte de dépôt (on dit que le taux de réserves est de 100% des dépôts) que se passe-t-il? On a 100 $ dans l'économie, et seulement de l'argent liquide en billets. Puis quelqu'un crée une banque, la First National Bank (FNB), où les clients déposent toutes leurs liquidités (leurs billets) La banque inscrit cet argent au compte de son client A, et conserve l'intégralité en réserves dans ses coffres, pour faire face aux demandes de retrait ultérieures. FNB Emplois Ressources Réserves 100 $ Dépôts 100 $ 1/03/014 Chap 6 Monnaie et inflation 17 1/03/014 Chap 6 Monnaie et inflation 18 3 3

III-. LE CAS D UN COEFFICIENT DE RESERVE INFERIEUR A 100% Supposons que la FNB décide de garder 10% des billets reçus en dépôts (10$) en réserve et de prêter le reste (90 $) à un autre client B. Ces 90 $ de billets sont donc remis en circulation. On dit que le coefficient de réserve R est de 0,1 ou 10% des dépôts ou de 0,10. On a alors: Emplois Ressources Réserves 10 $ Dépôts 100 $ Prêts 90 $ FNB Il y a donc eu une croissance de la masse monétaire, ou création de monnaie, de 90$. La banque a donc créé de la monnaie en prêtant une partie des dépôts reçus. Mais la richesse totale de l'économie n'a pas changé: le client B qui a bénéficié du prêt n'est pas plus riche: son actif (avoir en billets) a augmenté de 90 $, mais son passif (dette auprès de la banque) aussi. La richesse du client A qui détient le dépôt de 100 $ n'a pas changé non plus, pas plus que la richesse nette de la banque (il y a simplement eu changement de la composition de ses actifs). L'économie est devenue plus liquide, mais elle n'est pas plus riche. Monnaie scripturale: 100 $ Monnaie fiduciaire en 90 $ circulation: Total masse monétaire: 190 $ 1/03/014 Chap 6 Monnaie et inflation 19 III-3. Le multiplicateur monétaire Supposons que l'emprunteur B consacre ses 90$ à l'achat d'un bien à une personne qui les dépose sur un compte à la Second National Bank (SNB). La création monétaire continue: la SNB garde 9 $ en réserve (1/10) et prête les 81 $ restant à un troisième client C SNB Emplois Ressources Réserves 9 $ Dépôts 90 $ Prêts 81 $ Le client C bénéficiaire du prêt de 81 $ va lui-même payer quelqu'un (D) qui va déposer cet argent à la Third National Bank (TNB), laquelle va prêter 90% de cette somme(7,9 $), et ainsi de suite... Dépôt initial: 100 $ Prêt de FNB: 90 $ (0,9 x 100 $) Prêt de SNB 81 $ (0,9 x 90 $ = 0,9 x 0,9 x 100 $) Prêt de TNB: 7,9 $ (0,9 x 81 $ = 0,9 x 0,9 x 0,9 x 100 $)......... Total: 1000 $ {0,9 + (0, 9 x 0,9) + (0,9 x 0,9 x 0,9 )...} x 100 $ M = D(1-R) + D (1-R)(1-R) +... = D {(1-R) + (1-R) + (1-R) 3 +...} = D (1/R) M/D = 1/R = multiplicateur monétaire. Ici M/D = 10 Plus le coefficient de réserve R est élevé, plus faible est le multiplicateur monétaire M/D 1/03/014 Chap 6 Monnaie et inflation 0 1. Opérations «d open market» IV. LES INSTRUMENTS DE CONTROLE DE LA MASSE MONETAIRE PAR LA BANQUE CENTRALE 1. Opérations d open market. Coefficient de réserves obligatoires 3. Modification du taux d escompte 1/03/014 Chap 6 Monnaie et inflation 1 Il s'agit des interventions de la BC sur le marché financier. Elle peut acheter ou vendre des obligations d'etat au public. Achat d'obligation d'etat au public cela injecte des liquidités nouvelles puisqu'elle paye le public en monnaie. Ces sommes versées au public sont déposés sur un compte de dépôt => multiplicateur monétaire comme si la BC avait émis des billets. Depuis peu les BC achètent aussi aux banques d autres titres privés (les fameuses obligations «toxiques» représentatives de prêts «subprime»). Cela augmente la liquidité des banques (leurs réserves à la BC, qui forment la «base monétaire»), mais pas forcément la monnaie en circulation dans le public (il faut qu elles prêtent au public les liquidités créée par la BC pour cela). Vente d'obligations d'etat au public: Le public paye en monnaie (fiduciaire ou scripturale). Cette monnaie sort de la monnaie en circulation dès qu'elle est versée à la BC. 1/03/014 Chap 6 Monnaie et inflation. Coefficients de réserves obligatoires 3. Modification du taux d escompte Coefficient de réserve minimum imposé par la BC, en pourcentage des dépôts (comptes à vue) détenus par les clients de la banque. Plus il est élevé, plus le multiplicateur monétaire baisse, => M scripturale créée diminue Instrument moins souple. Peut ne pas agir dans le sens d'une création de M scripturale, si les banques, très prudentes ou pessimistes, pratiquent des coefficients de réserve supérieurs à ce qui est requis (ce qui est le cas aux USA en 009-010: les réserves excédentaires auprès de la FED sont devenues énormes) 1/03/014 Chap 6 Monnaie et inflation 3 Le taux d'escompte est le taux auquel la BC prête de l'argent aux banques. Une hausse du taux d'escompte décourage les banques de venir emprunter à la BC, ce qui les incite à emprunter aux autre intermédiaires financiers, ce qui fait monter le taux du marché monétaire (marché des prêts entre banques à très court terme). L'inverse se produit quand la BC baisse le taux d'escompte. Un changement du taux d'escompte a aussi un effet psychologique, un "effet d'annonce", parce qu'un relèvement est le signe d'un resserrement de la pol monétaire, tandis qu'une baisse est le signe d'un assouplissement de cette pol => effet sur la bourse notamment Ex: Récemment la FED a annoncé qu elle maintiendrait un taux d escompte proche de zéro aussi longtemps que nécessaire (pour que la croissance reprenne). 1/03/014 Chap 6 Monnaie et inflation 4 4 4

LES DIFFICULTES DU CONTROLE de la MONNAIE Le multiplicateur monétaire aux USA ne fonctionne plus Les gens peuvent décider de faire moins de dépôts (thésauriser: acheter de l or si on craint une faillite des banques) Les banques peuvent décider de ne plus accorder de prêt et de conserver des réserves excédentaires (c est ce qui se passe aux USA en 008-010) Paniques bancaires: ruées sur les guichets (bank run) Cas de 199-1933 (et septembre 008). Ruée sur Northern Rock Organisme de garantie bancaire (FDIC) Assurance des dépôts par l Etat en France en 009 Réserves des banques à la FED 1/03/014 Chap 6 Monnaie et inflation 5 1/03/014 Chap 6 Monnaie et inflation 6 V. La monnaie et l inflation Chap 8 de Mankiw 1. Définition de l inflation. Niveau des px et PA de la monnaie 3. Offre et demande de monnaie 4. Offre de monnaie et inflation 1/03/014 Chap 6 Monnaie et inflation 7 1. Définition de l'inflation L'inflation c'est la hausse du niveau général des prix (du coût de la vie), par opposition à la hausse de certains prix seulement.. Le contraire est la déflation Une forte déflation est nuisible, Hyperinflation: hausse très rapide du niveau général des prix: L'hyperinflation est catastrophique car elle désorganise l'économie: la monnaie perd sa fonction de réserve de valeur 1/03/014 Chap 6 Monnaie et inflation 8. Niveau des prix et PA de la Monnaie 3. Offre et demande de monnaie Le niveau général des prix P: = prix en F d'un panier composé de tous les biens et services disponibles Quand P monte => + de F pour avoir le même panier de B&S. =>le pouvoir d'achat d'un F mesuré en panier de B&S a baissé. Le pouvoir d'achat en B&S d 1 F c'est 1/P: s'il faut 10.000F pour un panier, avec 1 F on a 1/10.000 de panier. Donc si P est le prix d'un panier de B&S mesuré en F, 1/P est la valeur de 1F mesurée en panier de B&S. => Quand le niveau des prix P augmente, le pouvoir d'achat de la monnaie en B&S (1/P) diminue. 1/03/014 Chap 6 Monnaie et inflation 9 A CT, l'offre de M est contrôlée par la BC. La Demande de M dépend des comportements des agents économiques (leur tendance à conserver plus ou moins de liquidité pour faire face aux dépenses de la période). Motif de transaction: Plus le revenu et les dépenses augmentent, plus le montant des liquidités qu'on désire détenir augmente. Motif de spéculation: dépend du taux d'intérêt Le tx d intérêt est le coût d opportunité des liquidités: la monnaie ne rapporte pas d intérêt => + le tx d intérêt augmente, plus la demande de liquidités diminue. + tx d intérêt augmente, plus il est avantageux de placer ses liquidités en obligations ou bons du trésor ou compte à terme au lieu de détenir d autres actifs (monnaie ou actions) 1/03/014 Chap 6 Monnaie et inflation 30 5 5

3. Offre et demande de monnaie 3. Offre et demande de monnaie Plus le niveau général des prix P est élevé (et la valeur de l'argent 1/P est faible), plus les revenus et les dépenses sont élevés, plus la demande de monnaie augmente. Valeur de l argent Offre de M A Niveau des prix 1 1 1/ Demande de M 0 Quantité de monnaie A LT la valeur de l'argent (le PA d'1 F = 1/P) donc le niveau général des prix P s'établit à un niveau qui équilibre l'offre et la demande de monnaie Valeur de l argent 1/P Offre de M A Niveau des prix P 1 1 1/ Demande de M 0 Quantité de monnaie 1/03/014 Chap 6 Monnaie et inflation 31 1/03/014 Chap 6 Monnaie et inflation 3 4. Offre de monnaie et inflation Doublement de l'o de M: pendant la nuit on jette des Valeur de l argent (PA de 1 F) Niveau billets sur le pays par des prix hélicoptère. O1 O Offre de M L'équilibre se déplace de A vers B. 1 A 1 La valeur de l'argent (1/P) se déprécie de moitié, le niveau des prix P double. 1/ B Quand P a doublé, les gens ont à nouveau la quantité désirée Demande de M de M: ils ont deux fois plus de M, mais la valeur de cet argent en B&S a été divisée par M. Friedman: "l'inflation est 0 Quantité de monnaie toujours et partout un phénomène 1/03/014 monétaire" Chap 6 Monnaie et inflation 33 Le mécanisme de l inflation monétaire Les gens se réveillent le matin avec deux fois plus de monnaie que la veille. Leur D de monnaie n'a pas changé par rapport à la veille. => ils ont deux fois trop de M dans leur portefeuille => ils se débarrassent de cette M excédentaire: Ils la dépensent ou ils la placent en prêtant à d'autres agents qui vont dépenser cet argent à leur tour. => Comme la capacité de production de l'économie est limitée, cette hausse de la D de B&S provoque une hausse des prix dans tous les secteurs, donc une hausse de P (px du panier de B&S) «Helicopter Ben (Bernanke)» 1/03/014 Chap 6 Monnaie et inflation 34 VI. Dichotomie classique et neutralité monétaire 1. Un exemple de neutralité de M : une réforme monétaire: Selon David Hume les variations de M affectent uniquement les variables nominales et pas les variables réelles ("la monnaie est un voile" ou "est neutre": elle ne change rien à l'économie réelle). Ex de variables réelles: prix relatifs (prix du maïs par rapport au blé : tonnes de maïs par tonne de blé, prix du pétrole en or) salaire réel (W/P : nombre de "paniers" de B&S que le salaire permet d'acheter), taux d'intérêt réel: taux d'échange entre paniers de B&S produits et consommés aujourd'hui et dans le futur. 1/03/014 Chap 6 Monnaie et inflation 35 Quand on est passé de l'ancien F ou nouveau F en France (1960), la quantité de M a été divisée par 100 en l'espace d'une nuit, et la valeur d'un F en B&S (1/P) a été multipliée par 100, ou, ce qui revient au même, les prix (et les salaires et autres revenus) ont été divisés par 100. Cela n'a rien changé aux variables réelles: PIB réel, emploi, salaire réel, etc... seuls M et P ont changé, ainsi que les variables nominales: les salaires et les prix ont été divisés par 100 en une nuit. Cependant, dans la pratique, la pol monétaire n'est pas aussi "claire" qu'une réforme monétaire: quand la hausse de M est faible et prend du temps, la hausse des dépenses peut stimuler provisoirement la production ou l'importation sans affecter les prix. Pourtant, à LT, la neutralité de la M reste vraie. 1/03/014 Chap 6 Monnaie et inflation 36 6 6

. Vitesse de circulation de la monnaie et neutralité monétaire Déf :nombre de fois où la monnaie «change de main» en un an Supposons des ventes totales de 100 pizzas à $10 = 1000 $ de pizzas par an, la Qté de M est de 50 $ = 5 billets de 10 $ Combien de fois par an les 5 billets de 10$ vont-ils changer de main pour réaliser 1000$ de transactions? V = (1000$)/50$ = 0 fois par an V est la vitesse de circulation de la M. V = (P.Y)/M où (P.Y) est le revenu national en valeur, Y le RN réel (en volume). Ici on a P=10, Y = 100, M=50 => V= (10x100)/50=0 Stabilité de la vitesse de circulation de la monnaie à LT V = (P.Y)/M est relativement stable à LT (Fig 8.3). Donc on peut considérer V comme un paramètre constant dans l équation MV = PY => une variation de M provoque une variation proportionnelle de P.Y, puisque MV = PY Si on admet que Y (le revenu réel) dépend avant tout des facteurs de production et de la technologie à LT => à LT les variations de M influencent essentiellement P: MV = PY => P = MV/Y = V(M/Y) => Si M/Y double, P double 1/03/014 Chap 6 Monnaie et inflation 37 1/03/014 Chap 6 Monnaie et inflation 38 L équation quantitative de la monnaie 0ffre de monnaie et hyperinflations MV = PY, V constant à LT, (à CT fluctue avec le tx d intérêt et le taux d inflation) P = MV/Y = V(M/Y) «L inflation est partout et toujours un phénomène monétaire» (Milton Friedmann) 1/03/014 Chap 6 Monnaie et inflation 39 1/03/014 Chap 6 Monnaie et inflation 40 L hyperinflation en Allemagne Hyperinflation au Zimbabwe 1/03/014 Chap 6 Monnaie et inflation 41 1/03/014 Chap 6 Monnaie et inflation 4 7 7

VII. L effet Fisher Irving Fisher Tx d'intérêt réel = Tx d'intérêt nominal - tx d'inflation = Le taux d'échange d'un panier de bien et service aujourd'hui contre le même dans un an = coût réel d'emprunter un panier de B&S aujourd'hui en terme de paniers de B&S qu'il faudra rembourser dans un an au prêteur. Le tx réel est déterminé par l'offre et la D de fonds prêtables. 1867 1947 Le tx nominal = taux d'intérêt réel + taux d'inflation anticipé Les prêteurs anticipent le taux d'inflation prévisible et l'incluent dans le tx d'intérêt nominal qu'ils exigent, de manière à obtenir le taux d'intérêt réel désiré. Donc à LT la croissance de M => hausse de P et du tx d'intérêt nominal (effet Fisher) Fig 8.5 1/03/014 Chap 6 Monnaie et inflation 43 Fisher: le danger de la déflation Déflation: baisse du niveau général des prix (années 30 et Japon années 1990-010) Tx d'intérêt réel = Tx d'intérêt nominal - tx d'inflation Si tx nominal = 1% tx d inflation = -5% tx réel = 1%-(-5%) = 4% Tx réel > tx nominal La politique de baisse des tx nominaux ne stimule plus l économie car ce sont les tx réels qui comptent La valeur réelle des dettes augmente (les revenus nominaux baissent mais les mensualités de remboursement restent constantes) Les débiteurs ne peuvent plus rembourser leur dette Les créditeurs (les banques) ne peuvent plus récupérer l argent prêté Les banques sont en difficultés car leur actif (prêts accordés) diminue => risques de faillites bancaires 1/03/014 Chap 6 Monnaie et inflation 44 L'impôt d inflation VIII. Les coûts de l inflation Le gvt provoque l'inflation (et l'hyperinflation) en "faisant marcher la planche à billet" pour payer ses dépenses. Pourquoi? Ordinairement, les dépenses publiques sont payées par l'impôt, et, si elles excèdent les recettes fiscales, par des emprunts qui financent le déficit budgétaire. Quand le gvt ne peut plus faire rentrer l'impôt ou emprunter encore plus, il paie ses dépenses en imprimant de la monnaie => il provoque de l'inflation ce qui revient à lever un impôt invisible: l'impôt d'inflation. Chaque détenteur de billet voit le pouvoir d'achat de ce billet en B&S diminuer chaque jour à cause de l'inflation: impôt invisible sur la monnaie détenue, mais aussi sur l'épargne: les épargnants qui ont prêté à l'etat son ruinés, car la valeur réelle de leur créance en B&S s'effondre (France après la guerre de 45, Allemagne après la guerre de 1914-17) 1/03/014 Chap 6 Monnaie et inflation 45 1/03/014 Chap 6 Monnaie et inflation 46 Les coûts de l'inflation LE COÛT D USURE: le coût du temps passé à essayer de se protéger de «l impôt d inflation» sur les avoirs : devient très important en cas d hyperinflation: la monnaie perd très rapidement du PA, chacun cherche à en avoir le moins possible (p. 776) LE COÛT D AFFICHAGE: coût de la «valse des étiquettes». Celui qui n ajuste pas ses prix rapidement perd de l argent LES PRIX RELATIFS SONT FAUSSÉS Certains ont plus de mal à réajuster les prix (VPC sur catalogue, menus des restaurants) => distorsions en cas d hyperinflation 1/03/014 Chap 6 Monnaie et inflation 47 Les coûts de l'inflation DISTORSIONS FISCALES Imposition plus forte des plus values et des revenus de l épargne parce qu ils sont majorés artificiellement par l inflation => le revenu réel des épargnants est «mangé» par l inflation mais leur facture fiscale est gonflée. GÊNE ET INCOMPREHENSION Quand l étalon de valeur a un PA incertain, l économie est désorganisée: les gens reviennent au troc ou à des monnaies réelles (cigarettes) REDISTRIBUTION ARBITRAIRE DES RICHESSES L inflation enrichit les débiteurs au détriment des créanciers, appauvrit les titulaires de revenu fixe (épargnants, retraités, rentiers)=> prévisions incertaines, rendements des placements et des investissement incertains => épargne et investissement découragés 1/03/014 Chap 6 Monnaie et inflation 48 8 8

Conclusion Une inflation modérée ou nulle est toujours préférable à une inflation ou à une déflation forte, qui provoquent une redistribution arbitraire des richesses et rendent très difficiles les prévisions des agents économiques, ce qui est nuisible à l investissement. Donc c est une responsabilité essentielle d un gouvernement de maintenir la stabilité des prix et le pouvoir d achat de la monnaie (zone euro: responsabilité de la BCE). A long terme, cela suppose une croissance modérée de la Masse Monétaire, au même rythme que la croissance de l économie réelle, de manière à suivre la croissance du volume des transactions. Le gouvernement ne doit pas utiliser l émission de monnaie comme moyen de financer le déficit public ou de rembourser sa dette publique en ruinant par l impôt d inflation les épargnants. Cela suppose que la dette publique ne soit pas accrue de façon exagérée. Après les guerres: l impôt d inflation permet de rembourser la dette publique «en monnaie de singe». 1/03/014 Chap 6 Monnaie et inflation 49 9 9