Findings. Enquête Camerounaise auprès des Ménages, 1996. Synoptique des résultats d enquête normalisés



Documents pareils
Article. Bien-être économique. par Cara Williams. Décembre 2010

Comment les pratiques en milieu scolaire agissent-elles au regard des inégalités sociales de santé? Regard sur trois continents

Tableau de bord des communautés de l Estrie DEUXIÈME ÉDITION INDICATEURS DÉMOGRAPHIQUES ET SOCIOÉCONOMIQUES

TEST DE DÉPISTAGE DE L IMMUNITÉ CONTRE LE

Définitions. Définitions sur le logement

LES OMD EN CHIFFRES. Par Raulin Lincifort CADET INTRODUCTION

3 The Millennium Development Goals: Report Objectifs du Millénaire pour le développement Rapport asdf NATIONS UNIES

Quelles ressources pour vivre seul, en 2014, dans une commune du Doubs? Essai d évaluation

Cartographie des Hotspots Démographiques et du Changement Climatique: Pérou

Burkina Faso Profil pays EPT 2014

DONNER NAISSANCE NE DOIT PAS ÊTRE UNE QUESTION DE VIE OU DE MORT

CHAPITRE 2. Population, ménages et familles

Les critères d identification des pays les moins avancés

Evaluation Multisectorielle RRM dans le Groupement de Minime, Bouar, Nana-Mambéré Rapport préliminaire

Le creusement des inégalités touche plus particulièrement les jeunes et les pauvres

Les femmes restent plus souvent au foyer, travaillent davantage à temps partiel, gagnent moins et sont plus exposées à la pauvreté

Les Français et le chauffage. Résultats de l étude menée

L état de la pauvreté en France

Impact du mobile banking sur les comportements d épargne et de transferts à Madagascar. Florence Arestoff Baptiste Venet

Les durées d emprunts s allongent pour les plus jeunes

Le financement de l apprentissage informel

Note de présentation du Projet d évaluation d un programme communautaire d hygiène et assainissement au Mali.

POLITIQUE D ÉGALITÉ ENTRE LES FEMMES ET LES HOMMES

Le système de protection sociale en santé en RDC

asdf Deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement Madrid (Espagne) 8-12 avril 2002 madrid

Le jeu «Si le monde était un village» Source : Afric Impact

pas de santé sans ressources humaines

Cette publication constitue un instantané

Cet article s attache tout d abord

REGARDS SUR L ÉDUCATION 2013 : POINTS SAILLANTS POUR LE CANADA

Résumé du Cadre stratégique anti-pauvreté des TNO

S engager pour la survie de l enfant: Une promesse renouvelée

Institut National de la Statistique - Annuaire Statistique du Cameroun Chapitre 26 : LE CAMEROUN DANS LA ZONE CEMAC

main-d oeuvr mploi Profil économique opulation active construction résidentielle logement

Comment va la vie en France?

Programme du Forum National sur la Nutrition et l Alimentation à l Hôtel KEMPINSKI N Djamena avril 2015

Présentation des termes et ratios financiers utilisés

Recommandation de RECOMMANDATION DU CONSEIL. concernant le programme national de réforme du Luxembourg pour 2015

OBJECTIFS DU MILLENAIRE

Centre Mohammed VI de Soutien à la Microfinance Solidaire

Rapport sur les droits à l égalité des. Autochtones

Exercices supplémentaires sur l introduction générale à la notion de probabilité

REPUBLIQUE DU CAMEROUN

Analyse de la situation de la pauvreté et de la vulnérabilité de l enfant et de la femme au Burkina Faso

L évolution de l illettrisme en France

À retenir Ce qu en disent les acteurs communautaires

Analyse et exploitation des données du rapport. du PNUD sur le développement humain

Sources de revenu et autonomie des immigrants âgés au Canada SOMMAIRE

Avoir un emploi rend la pauvreté plus difficile à vivre

La fumée de tabac secondaire (FTS) en Mauricie et au Centre-du- Québec, indicateurs du plan commun tirés de l ESCC de

CONCEPTION ET TIRAGE DE L ÉCHANTILLON

Le niveau de revenus des ménages est associé à la couverture vaccinale par le vaccin pneumocoque conjugué chez les enfants d'ile-de-france

Activité n du PAA 2014

Sécurité et insécurité alimentaire chez les Québécois : une analyse de la situation en lien avec leurs habitudes alimentaires

résumé un développement riche en emplois

LE NIVEAU ÉLEVÉ DE LA DETTE à la consommation

75 ANS D HISTOIRE EN CHIFFRES :

Comment les pauvres gèrent-ils le risque?

0:51 Au Moyen-Âge, les femmes prennent activement part aux métiers de l artisanat et du commerce. Elles ont obtenu une certaine indépendance.

LES MODES D ADAPTATION ET DE COMPENSATION DU HANDICAP : Les personnes handicapées motrices à domicile (enquête HID 1999)

1 ] Droit à la santé, accès à la santé et aux soins de santé

Berne, mai Questions fréquentes au sujet de l aide sociale

Z I G U I N C H O R SITUATION ECONOMIQUE ET SOCIALE REGIONALE Service Régional de la Statistique et de la Démographie de Ziguinchor

Profits et pauvreté: la dimension économique du travail forcé

Mesure du surendettement en Europe

CONGRES REGIONAL CTA/ ATPS DE LA JEUNESSE EN AFRIQUE

Objectifs du Millénaire pour le développement. rapport 2008 NATIONS UNIES

SÉLECTION DE CONSULTANTS

Une famille, deux pensions

Campagne nationale pour l élimination des fistules obstétricales en Mauritanie

1. Les comptes de dépôt et d épargne

Un Aperçu de la Situation de l'assainissement en Afrique

En Afrique, les opportunités d emploi offertes aux femmes proviennent à 92 % de l économie informelle (estimation). JORGEN SCHYTTE/Still Pictures

D A N S L E S PAY S F R A N C O P H O N E S

La mobilité professionnelle revêt

Projet Femmes et Pauvreté Dans la MRC de Brome-Missisquoi

Résultats techniques de la mortalité au Canada

Pauvreté des enfants et inégalités au Mali

Agricultures paysannes, mondialisation et développement agricole durable

ÉTAT MATRIMONIAL ET NUPTIALITÉ

Union Economique et monétaire Ouest Africaine!"#$ $% &

Version pour commentaires. A. Coudouel, K. Ezemenari, M. Grosh et L. Sherburne-Benz

L écart salarial entre les femmes et les hommes en Belgique

Modélisation de la réforme des pensions

Quelle est l influence d une réduction des prestations d 1/5, via le crédit-temps et l interruption de carrière, sur le revenu du ménage?

Migration: un plus pour la Suisse Relations entre État social et migration: la position de Caritas

L indice de SEN, outil de mesure de l équité des systèmes éducatifs. Une comparaison à l échelle européenne

DES ADOLESCENTS ET DES JEUNES EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE

Un parcours non encore achevé : La réforme de l éducation au Moyen-Orient et en Afrique du Nord

NOTE DE PRESENTATION DU PROGRAMME STATISTIQUE DE L UEMOA

SYNTHÈSE. En 2012, la province Sud compte personnes. Le maintien à domicile : solution privilégiée des personnes âgées

Note sur l extension de la couverture d assurance maladie au Rwanda

SOMMAIRE PARTIE 1 : POURQUOI «DONNER DU CREDIT AUX FEMMES RURALES»?... 3 PARTIE 2 : EPARGNE/CREDIT DU SYSTEME FINANCIER INFORMEL...

Étude auprès de la génération X. Le paiement virtuel et la gestion des finances personnelles

1 - Salaires nets tous secteurs confondus

L expérience des services financiers et la connaissance de l ACFC - le point de vue du public

Assurance Arrêt de Travail

Quelle part de leur richesse nationale les pays consacrent-ils à l éducation?

La protection sociale en France

Transcription:

Synoptique des résultats d enquête normalisés Enquête Camerounaise auprès des Ménages, 1996 7 janvier 2004 Le Synoptique des résultats d enquêtes normalisés contient des indicateurs de résultats en matière de bien-être provenant des enquêtes conduites par les différents Instituts nationaux de statistiques (INS) d Afrique. Les données des fichiers d enquêtes ont été reformatées et «normalisées» par l Unité de la région Afrique de la Banque mondiale Operational Quality and Knowledge Services, de façon à faciliter les comparaisons entre groupes de données et entre données d un même groupe Findings A lors qu il avait connu une période de croissance économique soutenue, le Cameroun a plongé en 1985/86 dans une récession sévère à la suite de chocs dans les cours mondiaux de ses principaux produits. Il a fallu attendre la dévaluation du franc CFA en 1994 pour voir son économie se remettre sur une saine trajectoire. Depuis la fin 1996, le Cameroun s est résolument engagé à corriger des années de mauvaise gestion économique. Depuis lors, sa performance macro-économique a été satisfaisante, avec des taux de croissance annuels qui ont atteint près de 5 % au cours de la période 1996-2000. Cependant, réduire la pauvreté reste un défi de très grande envergure, car son infrastructure physique est très détériorée et les services sociaux publics essentiels sont peu performants. Mais ceci n empêche pas les autorités d être déterminées à combattre une pauvreté extrêmement répandue. La prévalence du VIH/SIDA a atteint près de 12 % parmi le groupe d âge de 15 à 49 ans, hommes et femmes confondus, et l espérance de vie est de 51 ans. Réduction de la pauvreté En 1996, 53 % de la population camerounaise étaient considérés comme pauvres (Enquête Camerounaise auprès des Ménages 1996, ECAM-1996). Mais en 2001 ce pourcentage est tombé à 40 %, comme le révèle la dernière enquête auprès des ménages, ECAMII, ce qui représente une réduction importante de la pauvreté en 5 ans. Alors qu au milieu des années 1980, la pauvreté était avant tout un phénomène rural, elle s est depuis répandue en milieu urbain. Certains des principaux constats d ECAM I en 1996 peuvent permettre d expliquer la réduction de la pauvreté au Cameroun ces dernières années. En 1996, le taux net de scolarisation primaire s élevait à 74 %, un score élevé comparé à la norme en Afrique Sub-saharienne, et se distribuait de façon relativement homogène dans les zones rurales et urbaines. Seules les jeunes filles des ménages les plus pauvres en zones rurales ne participent pas à cette bonne performance. Cette même année, le taux d alphabétisation des jeunes (15 à 24 ans) atteignait 80 %, et restait relativement élevé même en zones rurales avec environ 50 %. Avec un niveau d éducation relativement élevé, il parait donc probable qu une partie importante de la population ait pu participer à la relance qu a enregistrée récemment l économie. Il faut cependant noter que les indicateurs d éducation en 1996, tout en étant supérieurs à la moyenne africaine au sud du Sahara, n ont fait que s affaisser depuis le début des années 1990. L ECAM I, conduite au début de la période de la période de relance économique actuelle, constate que les progrès affichés par d autres indicateurs de développement humain ou d infrastructure se comparaient moins bien aux moyennes de Taille de l échantillon Année 1996 Administration de l enquête Rapports Quelques données sur l enquête 1,731ménages 9,978 individus Ministère de l Economie Direction de la Statistique et de la Comptabilité Nationale Condition de Vie des Ménages au Cameroun en 1996, Sept. 1996 Contact Tel (237) 22 04 45 Fax (237) 23 24 37

Synoptique des résultats d enquête normalisés l Afrique sub-saharienne. Les taux de couverture vaccinale n étaient que de 60 % en zones rurales et de 80 % en zones urbaines. La malnutrition enfantine frappait 40 % des pauvres en zones urbaines, un pourcentage élevé. L accès aux sources d eau améliorées n était que de 60 %, même en zones urbaines. Il serait donc utile de comparer ces chiffres avec ceux de l ECAM II, pour vérifier si les indicateurs non économiques se sont améliorés depuis 1996. Le prochain bulletin, consacré à ECAMII effectuera cette comparaison. Quelles sont les principales caractéristiques des ménages? En 1996, le ménage moyen au Cameroun comportait 5,9 membres, 6,3 en milieu rural et 5,2 dans les zones urbaines. La taille des ménages urbains et ruraux appartenant au quintile de dépenses le plus pauvre, était le double de celle des 20 % de ménages les plus riches de la population, avec le double de personnes à charge (1,1 chez les plus pauvres contre 0,5 chez les plus fortunés). Cinquante % des ménages appartenant au quintile le plus fortuné de la population sont dirigés par un célibataire, soit masculin, soit féminin, contre seulement 16 % dans le quintile le plus pauvre. Vingt deux % des ménages urbains ont une femme pour chef contre quinze % des ménages ruraux. Les ménages dirigés par une femme dans les catégories les plus fortunées ont le moins de personnes à charge (0,3 en milieu urbain et 0,5 en milieu urbain). C est dans les ménages appartenant aux groupes les plus pauvres qu on trouve les taux de dépendance économique élevés, 1,1 en milieu rural et 0,9 en milieu urbain. Les ménages polygames représentent 16 % de l ensemble des ménages. Ils ont les taux de dépendance économique les plus élevés de tous les groupes. La polygamie est donc plus probable parmi les groupes les plus pauvres de la société. Il y a une forte relation entre le niveau d éducation du chef de ménage et la pauvreté. En zones urbaines, 76 % des chefs de ménage parmi les classes fortunées ont atteint au moins le niveau d éducation secondaire, contre 39 % chez les pauvres. Les chiffres correspondant en zone rurale sont de 30 % pour les classes plus fortunées et 16 % pour les pauvres. Le pourcentage des ménages dont le niveau d éducation n est pas précisé, y compris l absence de toute éducation formelle, est toujours plus élevé parmi les chefs de ménages pauvres. Combien dépensent les Camerounais en total, pour leur alimentation, leur logement et les services sociaux? Le Camerounais moyen dépense environ 20.100 Francs CFA (FCFA) par mois et par personne. Les plus pauvres dépensent 4.700 FCFA et le quintile le plus riche 42.000 FCFA. Les ménages ruraux dépensent 14.500 FCFA contre 31.000 FCFA chez les ménages urbains. L écart entre les riches et les pauvres est particulièrement creusé dans les villes où les riches dépensent près de 12 fois que les pauvres. Cet écart se réduit à 6 fois en zones rurales. Les pauvres utilisent un peu plus de 60 % de leurs revenus pour leur alimentation, tandis que les ménages les plus fortunés dépensent un peu moins de 50 %, voire 41 % dans les zones urbaines. Si les chiffres des pauvres sont élevés, les chiffres des groupes mieux nantis indiquent un niveau relativement confortable de sécurité alimentaire et de revenus. La santé et l éducation, qui représentent respectivement 7 % et 4 % des dépenses totales, sont également deux des priorités importantes des ménages camerounais. Une personne sur 5 s est fait portée malade au cours des 2 dernières semaines, et environ la moitié de ces malades s est fait soigner. La plupart des patients font appel à des établissements de santé privée (58 %), aussi bien en zones urbaines que rurales (59 % et 58 % respectivement). En zones rurales, les ménages les mieux nantis dépensent une proportion plus élevée de leurs revenus 10 % pour la santé que les ménages les plus pauvres (5 %). Mais cette relation s inverse en zones urbaines, où les riches dépensent 6 % de leur budget pour des soins de santé, tandis que les pauvres en dépensent que 9 %. Le coût des soins de santé est apparemment un facteur important chez les pauvres. Seuls 50 % des pauvres en milieu urbain et 27 % en milieu rural qui se sont fait porter malades se sont fait soigner. Ces chiffres sont à comparer avec ceux des non pauvres, soit 74 % en milieu urbain, et 57 % en milieu rural. En 1996, les pauvres ont dépensé une part plus importante de leurs revenus 5 % pour l éducation que les ménages mieux nantis (4%). Les frais de scolarité, le coût des uniformes et des livres pèsent plus lourd chez les pauvres que chez les riches, particulièrement dans les villes. Cependant, l école primaire est aujourd hui gratuite, ce qui représente un bénéfice important pour les pauvres. La proportion de logements occupés par leur propriétaire est faible parmi les ménages urbains et les ménages non pauvres. Seuls 24 % des ménages urbains non pauvres possèdent leur maison, contre 62 % parmi les pauvres. En zones rurales, 78 % des non pauvres possèdent leur maison, contre 86 % parmi les pauvres. Quels sont ceux qui sont employés et quels sont les secteurs porteurs d emploi? Cinquante-trois % de la population est en âge de travailler (entre 15 et 64 ans). A cause de leur taux 2

Enquête Camerounaise auprès des Ménages, 1996 La banque de données Afrique sur les enquêtes auprès des ménages, et les fichiers d enquêtes standardisés La Banque de données d enquêtes africaines auprès des ménages, connue sous son sigle anglais AHSDB, contient un des plus larges recueils de données d enquêtes auprès des ménages africains dans le monde. Elle est gérée par la Banque mondiale, mais les enquêtes restent la propriété des offices nationales de la statistique qui les ont conduites. L AHSDB contient à l heure actuelle des enquêtes sur les budgets de ménages (HBS), des enquêtes sur la mesure des niveaux de vie (LSMS), des enquêtes intégrées et prioritaires (IS et PS), des enquêtes de démographie et santé, et des Questionnaires unifiés des indicateurs de base du bien-être (QUIBB). Ces différentes enquêtes ont des portées et des structures très différentes. Il était donc nécessaire de rendre leurs données plus accessibles et plus disponibles en les mettant sous un format standard facile à utiliser. C est là le but que s est fixé le Projet d harmonisation des fichiers et indicateurs d enquêtes (SFSI). Pour plus d informations, veuillez consulter le site: http://www.worldbank.org/afr/poverty/databank Qu appelle-t-on fichiers et indicateurs harmonisés? L objectif du projet SFSI est de faciliter le suivi des résultats sociaux et économiques de programmes nationaux de développement, comme ceux inscrits dans les documents de stratégie de réduction de la pauvreté. Les fichiers harmonisés provenant des données des enquêtes auprès des ménages comportent un ensemble commun de variables de base. Ces variables utilisent des définitions communes et peuvent être utilisées pour produire en temps réel les indicateurs nécessaires. Chaque enquête donne lieu à deux fichiers harmonisés, l un au niveau du ménage, et l autre au niveau de l individu. Ils fournissent des données facilement accessibles sur les conditions sociales et les niveaux de vie aux niveaux national et sous-national et pour différents groupes de revenus. Une fois «harmonisés», les fichiers de données d enquêtes peuvent être accédés et interrogés via l intranet de la Banque mondiale. Le programme en est encore à sa phase de développement, mais lorsqu il sera terminé, il permettra un accès aux fichiers et indicateurs harmonisés via l Internet. Ce Synoptique des résultats d enquêtes normalisés, présenté sous forme de bulletin périodique est un des produits du programme SFSI. Il fournit une description des principaux résultats d enquêtes, et permet donc de suivre facilement les progrès d un pays vers la réalisation des objectifs de développement du millénaire (ODM). Des renseignements plus détaillés peuvent être obtenus sur notre site Web http:// www.worldbank.org/afr/stats Que sont les Objectifs de développement du millénaire? Les Objectifs de développement du millénaire (ODM) forment le cadre de mesure accepté des progrès en matière de développement. Leur but est d orienter l effort vers une amélioration importante et mesurable des conditions de vie des populations. Les sept premiers objectifs visent à réduire la pauvreté sous toutes ses formes. Le dernier objectif vise à créer un partenariat mondial pour le développement. Pour plus d informations, visiter : http://www.developmentgoals.org de dépendance économique plus faible, ce chiffre est beaucoup plus élevé parmi les ménages mieux nantis (66 %) que parmi les ménages pauvres (47 %). La proportion des membres de la famille en âge de travailler chez les ménages urbains est plus élevée que celle des ménages ruraux (59 % contre 51 %). Soixante-sept % des personnes en âge de travailler ont effectivement un emploi. Les 33 % restants sont composés de personnes sans-emploi, personnes au foyer, retraités, étudiants et autres personnes à charge. L emploi est substantiellement plus important en zones rurales qu en zones urbaines (77 % contre 48 %) à cause de l influence de l agriculture et de sa haute capacité d absorption de main-d œuvre. Alors qu en zones rurales, les adultes des ménages riches ou pauvres ont une chance égale d emploi (78 %) en zones urbaines, les pauvres sont désavantagés : seulement 43 % des pauvres urbains ont un emploi contre 57 % des mieux nantis. Les femmes forment la moitié (52 %) des personnes ayant un emploi en milieu rural, mais cette proportion tombe à 36 % en zones urbaines. Les femmes dans les ménages les plus pauvres sont les plus susceptibles de travailler. Elles représentent 55 % de la main d œuvre alors que les femmes dans les ménages les plus riches ne représentent que 41 %. Environ 9 % de la main d œuvre (personnes employées et sans-emploi, entre 15 et 64 ans) sont sans emploi, d où le taux d emploi dans l ensemble est de 91 %. Mais le chômage varie considérablement entre zones rurales et urbaines. Dans les zones rurales, seuls 5 % de la main d œuvre sont sans emploi contre 20 % de sans-emploi dans les zones urbaines, le chômage sévissant plus chez les pauvres plus que chez les riches : 32 % des pauvres en milieu urbain sont sans travail, contre 13 % des mieux nantis. Parmi ceux qui ont un emploi, 14 % travaillent dans le secteur formel. En zones urbaines, le secteur formel fournit 36 % de l emploi total, alors qu il est beaucoup moins important en zones rurales (6 %). Cinquante et un pour cent des ménages urbains les plus fortunés ont un emploi dans le secteur formel, contre 28 % des pauvres. Parmi ceux qui ont un emploi dans le secteur formel, environ 43 % travaillent dans le secteur public. Le secteur informel (y compris l agriculture) est d une importance majeure pour les pauvres, car il apporte 90 % de la totalité de l emploi chez les pauvres, contre 68 % chez les mieux nantis. L emploi informel est particulièrement répandu en zones rurales, où il fournit 90 % de toutes les opportunités d emploi, contre 59 % en zones 3

Synoptique des résultats d enquête normalisés urbaines. Environ 81 % des travailleurs du secteur informel, y compris les exploitants agricoles indépendants, sont des travailleurs indépendants. La proportion de travailleurs indépendants est nettement plus faible en zones urbaines qu en zones rurales (45 % contre 89 %). A l échelle nationale, le secteur agricole apporte près des deux tiers de l ensemble des possibilités d emploi. En zones rurales, l agriculture représente l occupation la plus importante tant pour les pauvres que pour les mieux nantis (88 et 78 % des emplois, respectivement). Comment l éducation se relie-t-elle à la pauvreté? Avec 74 %, le taux net de scolarisation dans l enseignement primaire parmi les enfants en âge d école est relativement élevé. Il n y a que très peu de variations entre les zones urbaines et rurales (78 % et 72 % respectivement). Par contre, la scolarisation dans l enseignement secondaire est nettement plus élevée dans les centres urbains (49 % contre 16 % seulement en zones rurales). La performance des pauvres en matière de scolarisation primaire de leurs enfants est relativement 4

Enquête Camerounaise auprès des Ménages, 1996 bonne. La scolarisation primaire des enfants des ménages pauvres atteint 66 %, contre 75 % parmi les non pauvres. Par contre, dans le cycle secondaire, le retard des pauvres est important, avec un taux de scolarisation d à peine 14 % à l échelle nationale, contre 47 % pour les non pauvres. En zones rurales, les filles continuent à souffrir d un handicap dans l enseignement primaire et secondaire, en particulier lorsqu elles viennent d une famille pauvre. Mais les chiffres d ensemble sont très encourageants. Dans l enseignement primaire, l écart entre filles et garçons est inférieur à 5 points de pourcentage (71,2 % pour les filles contre 76,1 % pour les garçons). Bien que seuls 6 % des filles des familles pauvres rurales aient fréquenté l école secondaire, au niveau national l écart entre filles et garçons dans l enseignement secondaire est moins de 1 % (25,8 contre 26,5 %). L alphabétisation auto-déclarée des adultes est de 84 % en zones urbaines, et de 51 % en zones rurales. En plus de ces différences géographiques, il y a un écart important de 20 points de pourcentage entre les hommes (72 %) et les femmes (52 %), qui résulte de la discrimination à l égard des filles autrefois très répandue dans la plupart des zones rurales. Cet effet de la discrimination se confirme par la différence entre un écart de 23 points de pourcentage en zones rurales entre l alphabétisation des hommes et celle des femmes alors que cet écart n est que de 9 points de pourcentage dans les centres urbains. Il est intéressant de constater que le retard des pauvres en matière d alphabétisation n est que très léger, si on analyse de façon séparée les zones rurales et urbaines. L écart d alphabétisation entre les pauvres et les non pauvres en zones rurales n est que de cinq points de pourcentage, et de huit points de pourcentage dans les zones urbaines. Vaccination et malnutrition des enfants Moins des deux tiers des enfants camerounais entre les âges de 12 et 23 mois a reçu tous ses vaccins. Mais le taux de vaccination est de 22 points de pourcentage plus élevés dans les zones urbaines (80 %) que dans les zones rurales (58 %). (Il faut noter que les données de vaccination par quintile de dépenses sont peu fiables à cause du petit nombre d observations pour chaque cellule). Les taux de vaccination contre la rougeole, une des principales infections infantiles mortelles en pays en voie de développement, ont des profils et niveaux identiques à ceux de la vaccination toutes maladies confondues. En moyenne, un peu plus des deux tiers des enfants sont vaccinés contre la rougeole. De même, le taux de vaccination est plus élevé en milieu urbain qu en milieu rural, et chez les pauvres ruraux que chez les non pauvres ruraux. Environ 36 % des enfants camerounais entre les âges de 6 à 8 mois accusent un retard de croissance à cause d une mauvaise nutrition et de morbidité chronique. L insuffisance staturale est la plus répandue parmi les pauvres et en zones rurales. L écart entre les pauvres urbains et les riches urbains en matière d insuffisance staturale est très important (41 % contre 23 %). D autre part, il n y a que peu de différence entre les riches et les pauvres en milieu rural (34 % contre 36 %). Environ 10 % de tous les enfants souffrent de malnutrition aiguë, ce qui implique qu ils sont émaciés (faible poids par rapport à la hauteur). L incidence de l émaciation est toujours plus élevée parmi les pauvres que parmi les non pauvres, et en milieu rural qu en milieu urbain. Avec un taux d émaciation de 16 %, les enfants des familles pauvres sont particulièrement affectés. Vingt-quatre pour cent des enfants camerounais entre les âges de 6 à 59 mois ont un poids trop faible pour leur âge. Leur insuffisance pondérale indique une combinaison de facteurs négatifs, à long et à court terme, qui affectent la nutrition. Et comme souvent, les enfants des familles pauvres et ceux des familles rurales sont les plus susceptibles de souffrir d insuffisance staturale. Qui a accès à l eau potable et à des installations sanitaires améliorées? L accès à l eau potable, c est-àdire de l eau distribuée par conduites ou tirée de puits protégés, se trouve surtout dans les centres urbains et chez les riches. Environ 62 % des citadins, mais seulement 42 % des ruraux boivent de l eau salubre. (L eau achetée auprès de revendeurs n est pas considérée comme salubre. Si elle l était, l accès à l eau potable salubre en zones urbaines atteindrait 89 %). Dans les zones rurales, 58 % des ménages appartenant au quintile le plus pauvre s approvisionnent en eau à partir de sources de surface, comparés à 42 % dans le quintile le plus riche. Une proportion élevée de Camerounais a accès à des installations sanitaires améliorées, c est-à-dire des toilettes avec chasses d eau ou des latrines avec fosses permanentes (93 %). Ils vivent essentiellement dans les centres urbains. Bien qu il soit moins probable de trouver ce type d équipements chez les pauvres en zones rurales, 85 % d entre eux ont accès à des installations sanitaires améliorées. Quelle est la prévalence de l utilisation de bois de chauffage et de charbon de bois selon les différents groupes de revenus et zones géographiques? Le bois de chauffe est la principale source de combustible pour la cuisine dans les zones rurales (95 %, y com- 5

Synoptique des résultats d enquête normalisés 6

Enquête Camerounaise auprès des Ménages, 1996 Comment interpréter le tableau des indicateurs principaux? Les indicateurs qui figurent dans ce bulletin sont présentés par quintile de consommation (les dépenses plus l autoconsommation). Dans un premier temps, les données de l enquête sont utilisées pour calculer la consommation des ménages (la consommation est utilisée plutôt que le revenu parce qu elle est considérée comme étant plus facile à mesurer). La variable consommation du ménage est alors ajustée en utilisant des déflateurs de prix régionaux de telle façon à ce que les niveaux de dépenses des ménages soient comparables. Cette opération dépend de la disponibilité d indices de prix régionaux. La variable dépense des ménages ajustée est alors utilisée pour classer les ménages du plus pris le charbon de bois), tant pour les riches que pour les pauvres. Par contre, en zones urbaines, dans 51 % des cas, la cuisine utilise le bois ou charbon de bois, mais avec des différences marquées selon les groupes de revenus. Alors que 71 % des pauvres utilisent le bois ou le charbon de bois, seuls 31 % des riches font appel à cette source de combustible, potentiellement nuisible à l environnement, préférant utiliser le gaz et le kérosène. Définitions Ménage. Se définit comme l ensemble des personnes d une même famille sous l autorité du même chef de famille, partageant la même parcelle (clôturée ou non), ayant une source commune de nourriture et/ou de revenus. Dans les unions polygames, si chaque ménage prend ses propres décisions, ils sont alors considérés comme étant des ménages distincts. pauvre au plus riche en cinq groupes de tailles égales, les quintiles (le tableau ne montre que les chiffres pour les quintiles supérieur et inférieur). Aux fins de ce rapport, les pauvres sont définis comme: étant les ménages appartenant au quintile inférieur (c est-à-dire ces ménages qui représentent les 20 % des revenus les plus bas de la population). Les riches sont considérés comme appartenant au quintile supérieur. Ce concept «relatif» de la pauvreté ne doit pas être confondu avec un concept absolu, basé sur le pourcentage de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté (par exemple $1 par jour). En plus de montrer les quintiles nationaux, le tableau peut également montrer les quintiles urbains et ruraux. De façon à les calculer, la population est d abord divisée en ménages ruraux et urbains. Chaque groupe est alors classé et réparti en quintiles comme décrits ci-dessus. Les quintiles de dépenses sont calculés en classant par ordre ascendant les dépenses annuelles par habitants déflatées des individus échantillonnés affectés d une pondération. On utilise les individus comme base de détermination des quintiles. Les quintiles sont construits de telle façon que le premier quintile représente les 20 % les plus pauvres, le second quintile, les 20 % suivants (donc moins pauvres), et ainsi de suite; le 5 ème quintile représente les 20 % les plus riches. Les déflateurs de prix sont utilisés pour ajuster les dépenses compte tenu des différences de prix régionales. Indicateurs démographiques Le nombre de ménages dans chaque quintile varie, dû à la différence des tailles de ménages, mais le nombre total des individus dans chaque quintile est le même. La population totale. La population échantillonnée, pondérée par les poids affectés à chaque grappe pour donner une estimation de la taille réelle de la population. Dépendance économique. Ratio du nombre de personnes ayant mois de 15 ans ou plus de 64 ans au nombre de personnes entre 15 et 64 ans. Éducation et indicateurs d alphabétisation (tiré des définitions de l UNESCO) Taux net de scolarisation dans l enseignement primaire : Le nombre total d enfants en âge de fréquenter l école primaire (de 6 à 11 ans) inscrits en proportion du nombre total d enfants en âge d école primaire. Taux net de scolarisation dans l enseignement secondaire : Le nombre total d enfants en âge de fréquenter l école secondaire (12 à 18 ans) inscrits en proportion du nombre total d enfants en âge d école secondaire. Alphabétisation (des adultes) : Le pourcentage de personnes âgées de 15 ans ou plus qui peuvent lire et écrire une déclaration courte et simple concernant leur vie quotidienne. L enquête n a pas actuellement testé la capacité de la personne interviewée à lire et à écrire. Alphabétisation (des jeunes) : Le pourcentage de personnes âgées de 15 à 24 ans ou plus qui peuvent lire et écrire une déclaration courte et simple concernant leur vie quotidienne. L enquête n a pas actuellement testé la capacité de la personne interviewée à lire et à écrire. Indicateurs relatifs aux chefs de ménage Ménages dirigés par un homme monogame : Ménages dirigés par un homme n ayant qu une seule épouse. Ménages dirigés par un homme polygame : Ménages dirigés par un homme ayant plus d une seule épouse. Cependant, des différences existent dans la façon dont les ménages polygames sont définis. Les femmes n ont pas nécessairement à vivre sous le même toit. Ménages dirigés par un homme célibataire : Ménages dirigés par un homme qui est soit divorcé ou n a jamais été marié. Ménages de facto dirigés par une femme : (a) en l absence d un chef de ménage masculin ou d un mari, où la femme est par défaut le chef de ménage et le principal preneur de décisions en son absence ; (b) comprend un ménage dont le chef masculin à résidence a perdu la plupart 7

Synoptique des résultats d enquête normalisés de ses fonctions en tant que gagnepain du ménage, dû à une infirmité, l incapacité de travailler, etc. Ménages légalement dirigés par une femme célibataire, qui n a jamais été mariée ou divorcée, ou séparée, ou veuve. Indicateurs des dépenses du ménage Ces indicateurs fournissent des informations sur les dépenses par habitant en monnaie locale (y compris la valeur des aliments produits par le ménage et consommés par lui) et la proportion de l alimentation dans les dépenses du ménage. La dépense par habitant moyenne, en monnaie locale, se calcule comme étant la moyenne pondérée des dépenses de ménages par habitant. Elle inclut à la fois l alimentation (valeur de l alimentation produite par le ménage et achetée) et les consommables hors nourriture dans les ménages. Part de l alimentation dans la dépense totale : Estimation pondérée de la proportion de la dépense alimentaire, y compris une estimation de la valeur des aliments produits et consommés par le ménage, dans la dépense totale. Indicateurs d équipements ménagers. Les types de combustibles utilisés pour la cuisine comprennent le bois de chauffe, le gaz et le kérosène, le charbon de bois et l électricité. L accès à des équipements sanitaires désigne les ménages équipés d une toilette avec chasse d eau ou d une latrine avec fosse permanente. L accès à l eau salubre indique le pourcentage de la population ayant un accès à différentes sources sûres d eau potable. Indicateurs d emploi Le taux d emploi n inclut que les personnes qui exercent un emploi ou qui sont sans emploi mais dont l âge est compris entre 15 et 64 ans (inclusivement). N entrent pas dans le calcul de ce taux, les aides maternelles, les retraités, les dépendants, les étudiants et autres. Secteur formel/informel Le secteur privé formel est constitué d entreprises bien organisées, structurées et officiellement enregistrées. Est considérée comme travaillant dans le secteur informel toute personne employée dans une unité semi organisée, qu elle soit officiellement enregistrée ou non. L emploi dans le secteur informel comprend (a) les personnes travaillant pour leur propre compte, (b) les membres non rémunérés d une famille travaillant plus de 7 heures par jour, et (c) les employeurs et employés de petites entreprises de moins de 5 personnes. Indicateurs de survie de l enfant Accouchement assisté par du personnel médical formé, qui peut comprendre des médecins, infirmier (ères), sages-femmes et des accoucheuses traditionnelles formées. Est considérée comme accoucheuse traditionnelle formée toute accoucheuse traditionnelle ayant une formation dans le secteur médical moderne. Vaccination à un an a trait aux nourrissons âgés de 12 à 23 mois. Indicateurs anthropométriques. L insuffisance staturale désigne les enfants en dessous de l âge de 60 mois qui affichent des notes Z pour la taille par rapport à l âge inférieures à 2 écarts-types de la médiane de la population de référence. L émaciation désigne les enfants en dessous de 60 mois d âge qui affichent des notes Z pour le rapport poids par rapport à la taille inférieures à deux écarts-types de la médiane de la population de référence. L insuffisance pondérale désigne des enfants en dessous de 60 mois d âge qui affichent des notes Z pour le ratio du poids en fonction de l âge inférieures à moins de deux écartstypes de la médiane d une population de référence. Ce bulletin a été écrit par Detlev Puetz (AFTKL) et Xiao Ye (AFRCE) et approuvé par l équipe qui travaille sur le Cameroun. Contact Banque mondiale, Région Afrique Operational Quality and Knowledge Services Banque de données Afrique sur les enquêtes auprès des ménages MSN J8-811 1818 H Street NW Washington, DC 20433 USA Internet http://www.worldbank.org/afr/stats http://www.worldbank.org/afr/poverty/databank E-mail AFRDatabank@worldbank.org The World Bank Africa Region, Operational Quality and Knowledge Services, 2003. 8