Un Eden disparu : le jardin botanique d Avignon Le voyage des plantes : le jardin botanique de la Marine En ouverture de saison, le Musée Requien propose deux expositions sur la thématique des jardins au XVIII et XIX siècle. La première, Un Eden disparu, retrace l histoire du jardin botanique d Avignon, de sa création à nos jours, tandis que la seconde, Le voyage des plantes, permet de découvrir le jardin botanique de la Marine de Toulon. Ces deux expositions illustrent l importance des jardins et plus particulièrement celle du jardin d Avignon et de Toulon dont les directeurs de l époque, Esprit Requien, et Nicolas Robert, très liés par leur passion pour la botanique, en ont fait de parfaits exemples. Un Eden disparu a été conçu par Pierre Moullet, conservateur adjoint et par l équipe du Musée Requien dirigée par Evelyne Crégut, conservateur du Musée. Le voyage des plantes a été imaginé par le Musée Balaguier de la Seyne sur Mer. Les Archives Municipales d Avignon, le Palais du Roure et la Bibliothèque Municipale, Livrée Ceccano ont enrichi ces deux parcours botaniques par le prêt de divers documents. Au delà de l épopée des jardins botaniques, Un Eden disparu et Le voyage des plantes soulignent la volonté d enseignement des sciences naturelles aux scolaires dont le Musée Requien s est fait la vocation. De plus, cette exposition, source de connaissances, devrait présenter un intérêt nouveau pour le public tout en lui donnant le plaisir d apprécier la beauté de ces jardins. Ces propositions s inscrivent dans la volonté d ouverture favorisant de nouvelles animations impulsées par Valérie Siaud, adjointe au maire, déléguée aux musées de la Ville d Avignon.
Un Eden disparu : le jardin botanique d Avignon Un Eden disparu : le jardin botanique d Avignon retrace l histoire mouvementée de ce jardin, dont une partie est liée à Esprit Requien, fondateur du Musée d Histoire naturelle d Avignon, où furent cultivées, pendant des siècles, des plantes médicamenteuses, des plantes lointaines, introduites et acclimatées, et des plantes ornementales. Du quartier de Champfleury (actuel commissariat de police), au jardin des Médecins (rue Carreterie), au couvent Saint-Martial, puis au parc des Invalides (actuellement Cité administrative), jusqu au square Agricol Perdiguier, son emplacement actuel, 7 panneaux illustrés expliquent l histoire du jardin et dévoilent les différents lieux où furent cultivées les fameuses plantes médicinales. Ainsi, de son sauvetage par la convention nationale en 1796 et sa lutte perdue contre la percée Jean Jaurès en 1860, sa lutte contre le rail en 1873, cette exposition retrace aussi la chronique historique d une confrontation entre l intérêt de la Science et le réaménagement urbain. Des planches d herbiers historiques du Muséum, collections d Esprit Requien, de Jean- Henri Fabre, célèbre entomologiste ou de John Stuart Mill, philosophe, complètent cette présentation d herbiers médicinaux et d herbiers rares parmi lesquels figurent les fleurs et plantes suivantes : Delphinium requieni, Salvia splendens, Godetia lindleyana, Aloysia citriodora De nombreux ouvrages anciens de la bibliothèque léguée par Esprit Requien permettent de se faire une idée de l importance que le jardin a toujours eu pour les hommes et quelle ingéniosité ils ont déployé pour les enrichir et les embellir. Parmi ces derniers on peut citer THOUIN, Gabriel. Plans raisonnés de toutes les espèces de jardins. 1819, URSIN, Johan. Arboretum biblicum. 1699, REDOUTE, Pierre.Les roses peintes, décrites et classées selon leur ordre naturel. 1829 ou SCHEUCHZER, Jean-Jacques. Physique sacrée ou Histoire naturelle de la Bible. 1732.
Un Eden disparu : le jardin botanique d Avignon Un peu d histoire L ancien jardin botanique d Avignon est le descendant direct du jardin créé en application de l ordonnance de Louis XIV en 1707. Ce dernier exigeait que chaque faculté de médecine possède un jardin pour cultiver les plantes médicinales destinées aux étudiants pour leurs travaux pratiques. En fait, notre Université devra attendre 1711 pour se mettre en conformité avec la Loi. Car c est à cette date que le Vice Légat accorde un jardin dans l enclos de l hôpital de Champfleury (appelé aussi hôpital des pestiférés), à l emplacement du Commissariat actuel. De là, en 1743, le jardin émigre au centre ville, rue Carreterie, dans la propriété de Maître Nicolas Pamard, chirurgien [famille de médecins bien connue]. On l appelle alors familièrement le «jardin des médecins». Lors de la Révolution, la Convention Nationale suspend l enseignement supérieur et autorise la vente des lieux où sont implantés les jardins. Car, chose qui mérite d être relevée, l acheteur ne pouvait entrer en possession de son achat qu après que «les plantes reconnues appartenir à la République» aient été déménagées. Le 15 thermidor an IV, le jardin des médecins est vendu comme bien national et les végétaux sont transférés au ci-devant couvent de Saint Martial. Là, une période faste s ouvre grâce à l activité débordante de Esprit Requien. Ce mécène fait parvenir un grand nombre de plantes, semences et graines pour notre jardin où, d ailleurs, plusieurs végétaux sont introduits pour la première fois en France. Les aménagements urbains du XIX siècle furent fatals au Jardin botanique qui dut déménager 2 fois. Au Parc des Invalides d abord (notre actuelle Cité Administrative) où divers aménagement furent imaginés : jardin d acclimatation, ou école d horticulture. Aucun ne fut réalisé car le parc des invalides devint caserne. Les plantes furent déménagées et implantées sur un terrain derrière la gare. Quelques temps après ce terrain est vendu et les végétaux, une nouvelle fois, durent émigrer. Ils revinrent, assez étrangement, au Centre Ville, à Saint Martial, mais sous la forme d un square qui sera modifié à plusieurs reprises au cours du XX siècle.
Le voyage des plantes : le jardin botanique de la Marine Cette exposition, réalisée par le Musée Balaguier de la Seyne-sur-Mer, montre un autre aspect des jardins botaniques avec l exemple du jardin botanique de la ville de Toulon. On découvre toute l importance de ces jardins de marine où les voyageurs laissaient les échantillons des plantes collectées aux quatre coins du monde. Cette exposition se présente également sous forme de panneaux. 7 panneaux illustrés raconte l histoire du Jardin de la Marine de Toulon, la travail que les médecins effectuaient à bord des navires et montre l importance des plantes pour la médecine. Elles agrémentées par des ouvrages et des graines provenant des collections du Musée Requien
Musée Requien 67, rue Joseph Vernet 84000 AVIGNON T. 04 90 82 43 51 F. 04 90 85 08 99 E.mail : musee.requien@mairie-avignon.com Fondé au XIXème siècle, le musée d Histoire naturelle d Avignon est resté une institution scientifique dynamique et de renom, associée à de nombreux projets scientifiques nationaux et européens. Devenu un vecteur important de la connaissance scientifique, partenaire incontournable de manifestations nationales et locales, le musée organise et reçoit depuis une quinzaine d années des expositions thématiques. Installé au 67, de la rue Joseph Vernet à Avignon, le musée porte le nom d un naturaliste avignonnais très célèbre au XIXème siècle : Esprit Requien (1788-1851). Issu d une vieille famille de la bourgeoisie, il se consacre dès son adolescence à la botanique et constitue un herbier qui est aujourd hui le cinquième de France en nombre d échantillons. Ses collections paléontologiques et malacologiques sont aussi très renommées. Il a été en contact avec tous les plus grands scientifiques de son temps, qui ont rendu hommage à son savoir en lui dédiant de nombreuses espèces botaniques, malacologiques et paléontologiques nouvelles (75). Lui même a décrit 109 nouveaux taxons. Grand bibliophile il est à l origine de la création de la bibliothèque du Musée Calvet devenue depuis la bibliothèque municipale d Avignon et de celle du Museum Requien. Co-fondateur de la Caisse d Epargne d Avignon, administrateur de nombreuses institutions, il fut aussi inspecteur des monuments historiques ce qui l amena avec son ami Prosper Mérimée à s opposer au projet de destruction de l un des fleurons de la Cité papale : les remparts.