Les Verts Réponse à la consultation Avenir de la formation professionnelle neuchâteloise Questionnaire -standard 1.1 Entreprises a. Réactiver les entreprises autorisées à former et qui ne forment pas et inventer avec elles des formes de partenariat dans le but d augmenter le nombre d entreprises autorisées à former (par exemple les entreprises exogènes). b. Etablir des partenariats sur le modèle président-e d association et démarcheur-e du Service des formations postobligatoires (SFPO) et effectuer un démarchage ciblé de places d apprentissage. c. Encourager les entreprises formatrices à former des apprenti-e-s dans d autres métiers exercés dans l entreprise. d. Inciter les entreprises à soutenir leur personnel à suivre des formations supérieures (ES) en emploi. e. Favoriser la mise en réseau d entreprises à des fins de formation professionnelle (exemple centre d'apprentissage de l'arc jurassien CAAJ). f. Encourager les associations professionnelles à visiter les classes de 8 e année pour leur expliquer les possibilités de carrière et donner des exemples de réussite. g. Améliorer l accessibilité des entreprises pour les apprenti-e-s en organisant par exemple des transports d entreprise. h. Aménager des conditions de travail pour les apprenti-e-s (horaires, vacances, etc.) de manière à favoriser le choix d une formation professionnelle en entreprise (modèle dual). i. Promouvoir l attestation fédérale de formation professionnelle (AFP) afin qu elle soit reconnue sur le marché du travail. Cibler les secteurs avec des débouchés professionnels. 1
Nous sommes favorables à toutes ces mesures qui tendent à inciter d avantage les entreprises à engager des apprenti-e-s. C est sur ce volet que repose en effet une grande partie des efforts à entreprendre, afin d augmenter le nombre de places d apprentissage. D autres cantons, pour être vraiment incitatifs, offrent des prestations plus importantes aux entreprises, financières (VD) ou sous forme de coaching (GE), notre canton pourrait s inspirer de ces expériences. De plus, nous estimons qu il faut permettre une entrée «en douceur» avec des méthodes appropriées. Les grandes entreprises y parviennent car elles ont du personnel formé à disposition. Dans les plus petites, c est plus difficile et c est à ce niveau qu il faut offrir des solutions. Comme les chef-fe-s d entreprise ne peuvent que rarement dégager du temps, il faut trouver des alternatives comme mentionnées : coaching, moyens financiers, formation du personnel, entrée progressive dans le métier, etc. Par ailleurs, afin que la formation duale soit optimum, il faudrait mieux faire converger l enseignement pratique et l enseignement théorique. Dans ce sens, il faudrait soutenir le dialogue entre les enseignants des centres professionnels et les maîtres et maîtresses d apprentissage dans les entreprises. De plus, il faudrait donner la possibilité aux maîtres et maîtresses d apprentissage de pouvoir suivre des formations continues en pédagogie. 1.2 Parents et élèves a. Aménager des conditions de travail pour les apprenti-e-s (horaires, vacances, etc.) de manière à favoriser le choix d une formation professionnelle en entreprise (modèle dual). b. Améliorer l accessibilité des entreprises pour les apprenti-e-s en organisant par exemple des transports d entreprise ou scolaires. c. Présenter le système de formation en général et professionnelle en particulier afin de combler le déficit d information des parents. d. Présenter des exemples de carrières réussies et des témoignages de personnalités issues de la formation professionnelle. e. Sensibiliser les élèves par leurs pairs : parole aux apprenti-e-s et parrainage dans les écoles secondaires, lors de portes ouvertes, à Capa cité, etc. f. Organiser une rencontre entre l employeur, l apprenti-e et ses parents et un-e conseiller-ère en formation professionnelle à l occasion de la signature du contrat d apprentissage. g. Impliquer les parents dans le plan de formation de leur-s enfant-s. Il nous semble primordial de rendre plus attractive la formation duale et de promouvoir une bonne information des élèves et des parents sur les filières professionnelles. Actuellement, le cursus académique (lycée à université) a une aura bien plus brillante que le cursus professionnel (CFC + matu à HES), auprès du public. Il faudra du temps et des moyens importants pour faire changer cet état d esprit. De plus, pour être attractive, la formation professionnelle en entreprise doit pouvoir accorder plus de prestations aux futur-e-s apprenti-e-s : un lieu de formation pas trop éloigné du domicile, des possibilités de poursuivre une 2
carrière sportive, des horaires et des vacances plus proches des filières gymnasiales, etc. En effet, l attrait des pauses scolaires et la rudesse du changement de l horaire dans les entreprises sont une des causes des choix peu proactifs d une partie des étudiants. Ils ont besoin de pouvoir réaliser d autres activités que celles de la formation quelle qu elle soit. 1.3 Ecoles secondaires a. Entamer une réflexion sur les actuelles sections préprofessionnelle, moderne et maturités ainsi que sur l année d orientation (6e actuelle). b. Concentrer l enseignement sur les connaissances de base. c. Veiller à ce que la dernière année de scolarité obligatoire permette le passage vers une formation professionnelle et offrir un système d options qui prépare aux filières professionnelles. d. Offrir à tous les élèves la possibilité de faire un stage en entreprise. e. Consacrer du temps en 8 e année aux associations professionnelles qui viendraient expliquer les possibilités de carrière et donner des exemples de réussite. f. Aiguiller les élèves qui feraient une 10 e année vers une première année d attestation fédérale de formation professionnelle (AFP) qui permettrait ensuite de continuer en 2 e année d apprentissage. C est incroyable tout ce que l on veut faire au cycle 3 (7-8-9 e ). Les enfants sont en pleine adolescence, en plein doute, et on souhaiterait qu ils et elles décident de leur avenir tout en continuant leurs apprentissages scolaires. Nous estimons que l école obligatoire doit rester une école de culture générale permettant de remplir au mieux sa boîte à outils personnels. Faire l impasse sur les branches dites d éveil est une erreur. Pour celles et ceux qui ne parviennent pas à trouver une place d apprentissage en entreprise ou en école, et chez qui une formation académique ou à plein temps (culture générale ou diplôme commerce) est un choix par défaut, il faudrait leur permettre de suivre une année de préapprentissage (actuellement exclu pour les élèves sortant de moderne ou maturité). Ceci impliquerait de revoir le système avec des modules orientés vers leurs désirs de formation afin qu ils et elles puissent mieux en connaitre les détails. Cette année-là devrait affermir les compétences de culture générale et, en même temps, permettre de mieux définir le métier qui intéresse vraiment l élève. 1.4 Enseignant-e-s et formation des enseignant-e-s a. Adapter la formation des enseignant-e-s du secondaire I de manière à augmenter leur connaissance des entreprises et des possibilités de formation professionnelle afin d améliorer leurs conseils d orientation à leurs élèves. b. Faire connaître aux enseignant-e-s les programmes d apprentissage pour les sensibiliser concrètement au contenu des formations par métier. 3
c. Organiser des visites de centres professionnels et d entreprises pour faire connaître aux enseignant-e-s la formation professionnelle sur le terrain. d. Impliquer les enseignant-e-s dans le plan de formation individuel des élèves. Nous estimons que les enseignant-e-s devraient en effet pouvoir disposer d une meilleure connaissance du cursus «formation professionnelle», étant donné qu eux/elles-mêmes n ont généralement d expériences que dans le cursus académique. Favoriser un stage de plus ou moins longue durée dans des entreprises privées pourrait constituer une des possibilités de décloisonner les compétences. 1.5 Orientation scolaire et professionnelle a. Créer un module au sein du nouveau cours d éducation générale d une période qui sera introduit en 7 e, 8 e, et 9 e année pour parler de la formation professionnelle (extension d éducation au choix de la 8 e année). b. Mettre sur pied un forum au sein des écoles secondaires intitulé «10 minutes pour convaincre», sorte d'interface entre jeunes de 9 e année en quête de places d'apprentissage et des employeurs en recherche d'apprenti-e-s. c. Aiguiller les élèves qui feraient une 10 e année vers une première année d attestation fédérale de formation professionnelle (AFP) qui permettrait ensuite de continuer en 2 e année d apprentissage. d. Encourager les conseillers en orientation à augmenter leurs connaissances des métiers et carrières en accompagnant par exemple les conseillers-ères en formation et les coachs lors de visites en entreprise. Le travail des conseiller-ère-s en orientation, qui font un suivi de personne à personne et ont une connaissance étendue des entreprises locales et cantonales, nous paraît primordial. Bien entendu, pour que ces efforts servent aux élèves, il faut l appui des parents, qui passe par un réel intérêt de l avenir de leurs enfants donc par une implication soutenue, les encouragements des professeur-e-s et un accueil respectueux dans le monde du travail. Le «réseautage» et des stages réussis sont les éléments clé dans la recherche d une solution d apprentissage. 1.6 Ecoles postobligatoires (centres professionnels et lycées) a. Créer des formules mixtes entre entreprises et école professionnelle (année de transition, taux progressif d activité en entreprise, partenariat flexible (un à deux ans en école puis deux ans en entreprise), apprentissage dans plusieurs entreprises successives, etc.). 4
b. Favoriser les réorientations des élèves des lycées n ayant pas le profil académique vers la formation professionnelle. La proposition de créer des formules mixtes entre entreprises et école professionnelle, nous semble très judicieuse. La solution existe déjà dans plusieurs formations (commerciales par exemple) et devrait être étendue à d autres formations. En effet, l année de transition ou le taux progressif d activité en entreprise, donnerait la possibilité aux apprenti-e-s d acquérir des connaissances théoriques de base avant de se confronter à la réalité du travail en entreprise. Les entreprises engageant des apprenti-e-s seraient également gagnantes, puisque l apprenti-e serait sûrement plus efficace s il-elle possède déjà un certain bagage théorique. De plus, la possibilité de suivre un apprentissage dans plusieurs entreprises successives serait également bénéfique à l apprenti-e et lui permettrait de mieux asseoir ses connaissances. Ceci permettrait aussi aux petites entreprises, qui n ont pas les capacités d engager durant plusieurs années un-e apprenti-e, d en accueillir un-e pour une durée limitée. Pour les élèves des lycées, le problème est souvent lié au projet professionnel. Il faut réussir à convaincre que la voie «formation professionnelle» est également possible dans une grande majorité de cas. De plus, l Etat devrait également mettre plus de moyens financiers dans les centres professionnels, afin d offrir de meilleures conditions de formation pour les apprenti-e-s et de meilleures conditions de travail pour les enseignante-s. 1.7 Etat a. Assortir les aides de la promotion économique accordées aux nouvelles entreprises à la mise à disposition de places d apprentissage. b. Définir la formation d apprenti-e-s comme critère d aptitude lors de l attribution de marchés publics. c. Informer et soutenir les entreprises qui souhaitent former des apprenti-e-s et les accompagner lors des réformes. d. Offrir un service de coaching aux employeurs publics ou privés qui forment des apprenti-e-s et mettre à leur disposition de la documentation pour faciliter cette formation. Accompagner chaque nouveau formateur ou nouvelle formatrice sur site dans les étapes de suivi de l apprenti (définition des objectifs, plan de formation, évaluation, etc.) pendant les deux premières années. e. Remercier les entreprises formatrices (bulletin d information, spot formation sur CanalAlpha, apéritif annuel, événement pendant Capa Cité, etc.). f. Mettre à disposition un portail web pour l offre et la demande de places d apprentissage, les démarches à entreprendre côté employeur et employé, les inscriptions, etc. 5
g. Soutenir, par le dialogue avec les villes hôtes, l organisation de manifestations telles que Capa cité, notamment la mise à disposition d emplacements en adéquation avec les objectifs des manifestations. L Etat doit aussi donner un maximum l exemple en engageant partout où c est possible des jeunes en formation. De plus, l Etat devrait également mettre plus de moyens financiers dans les centres professionnels, afin d offrir de meilleures conditions de formation pour les apprenti-e-s et de meilleures conditions de travail pour les enseignante-s. 1.8 Public a. Organiser des séances publiques de discussion-débat avec le public sur la formation des jeunes. b. Promouvoir la formation professionnelle duale (apprentissage en entreprise) et ses nombreux métiers à travers les médias, des conférences publiques, des manifestations, etc. c. Solliciter le concours de la presse pour des articles ciblés sur la formation professionnelle. Nous estimons qu il est important de promouvoir une meilleure information du public, afin de rehausser l image et l attractivité de la formation professionnelle. Cette information devrait avant tout cibler les parents et les élèves. En outre, un travail de réhabilitation de l image du corps enseignant doit absolument être orchestré. L opinion, souvent erronée, de la population à l égard des charges, responsabilités et compétences des enseignants doit changer. Enfin, le citoyen confond trop souvent la fonction de formateur de l enseignant avec le rôle d éducateur. Les rôles doivent être clairement définis et compris par tous (parents, élèves, formateurs, entrepreneurs, etc.). 6