Cabinet-conseil JG Duchaine Management et ressources humaines



Documents pareils
PROGRAMME VI-SA-VI VIvre SAns VIolence. Justice alternative Lac-Saint-Jean

Définition. Recherche sur Internet. Quelques chiffres. Stress et enseignement. Symptômes 3 catégories de causes Le burn out Gestion du stress

Avec un nouveau bébé, la vie n est pas toujours rose

La politique de l entreprise (esprit et incitation au challenge) implique :

Un danger vous guette Soyez vigilant

Gina Sanders. Troubles du sommeil : banal... mais pas fatal!

Psychologie de la Survie. Capt. Martin Rousseau CD

Santé et relations humaines au travail Sommes-nous prêts à être plus performants?

Expertis. Étude Stress. Stress. sur le Éléments statistiques. Dr Brigitte Lanusse-Cazalé. Production : Le Laussat.

Du temps s.v.p. ARTICLE PARU DANS L ÉDITION DU MERCREDI LE 26 MAI 2004.

LA MÉTHAMPHÉTAMINE LE CRYSTAL C EST QUOI

Les troubles non moteurs de la maladie de Parkinson. Comprendre la maladie de Parkinson

Or, la prévention des risques psychosociaux relève de l obligation générale de l employeur de protéger la santé physique et mentale des salariés.

POURQUOI RESSENTONS-NOUS DES ÉMOTIONS?

Douleur et gestion de la douleur. Renseignez-vous sur les services de soutien et de soins sur

La transformation du travail au quotidien suite à l implantation d un nouveau logiciel de gestion

COMMENT SURMONTER SON ANXIÉTÉ

Enquête 2014 de Manuvie / Ipsos Reid sur la prospérité et la santé

La gestion des situations d urgence et de crise. module GSC BJOP 2008 (CESG)

Dossier pédagogique. Septembre Centre de la petite enfance La trotinette carottée

Les étudiants dans le rouge : l impact de l endettement étudiant

JE NE SUIS PAS PSYCHOTIQUE!

Les Français et leur sommeil Dossier de presse Mars 2008

L intolérance à l incertitude et le trouble d anxiété généralisée

LE Module 04 : SOMMEIL Module 04 :

SOUFFREZ-VOUS D UN TROUBLE BIPOLAIRE?

Quand il fait CHAUD POUR. Prudence!

Manque de reconnaissance. Manque de contrôle

ANAMNÈSE Création : Dre Josée Douaire, psychologue

AVIS DE LA FÉDÉRATION QUÉBÉCOISE DE L AUTISME DANS LE CADRE DE LA CONSULTATION PUBLIQUE SUR LA LUTTE CONTRE L INTIMIDATION

Le guide du bon usage des médicaments

UN REVENU QUOI QU IL ARRIVE

Calendrier des formations INTER en 2011

Quand le stress nous rend malade

Se libérer de la drogue

Conseils. pour les enfants, les adolescents et les adultes atteints de TDAH

Module 5 : Lier des classeurs

Vous êtes. visé. Comment diminuer les risques et les impacts d une agression en milieu bancaire

La spirale du harcèlement Un processus sournois aux conséquences lourdes

Bienvenue à la conférence en ligne Violence au travail : présentation des résultats du sondage mené auprès de trois secteurs professionnels

Certaines situations de trafic peuvent-elles provoquer un risque accru d hypoglycémie?

pour travailler? Des solutions existent! Parlez-en avec votre délégué Centrale Générale de la FGTB.

Marie Lébely. Le large dans les poubelles

LA RECONNAISSANCE AU TRAVAIL: DES PRATIQUES À VISAGE HUMAIN

La douleur est une mauvaise habitude.

Stress des soignants et Douleur de l'enfant

Trouble d anxiété généralisée

Mémoire présenté. Comité de l Assemblée législative pour un régime d assurance automobile public abordable, équitable et accessible

Subordonnée circonstancielle de cause, de conséquence et de but

Le Modèle Conceptuel de Virginia Henderson. P. Bordieu (2007)

TROUBLES MUSCULO-SQUELETTIQUES (TMS)

4. L assurance maladie

La mécanique sous le capot

Partie II. Sensibilisation à l auto-coaching. Partie I: Auto-coaching et la gestion du stress

Traumatisme crânien léger (TCL) et scolarité

Titre : POLITIQUE AFIN DE CONTRER LE HARCÈLEMENT PSYCHOLOGIQUE OU TOUTE AUTRE FORME DE VIOLENCE EN MILIEU DE TRAVAIL

Évaluation et recommandations

inaptitude quelles sont les obligations?

Le référentiel RIFVEH La sécurité des personnes ayant des incapacités : un enjeu de concertation. Septembre 2008

Origines possibles et solutions

Apprenez à votre enfant la Règle «On ne touche pas ici».

Comment détecter les risques psychosociaux en entreprise?

Intérêt pour les personnes Club social. 5.5 Compromis Laisser-faire. Intérêt pour la tâche. Travail équipe.

FICHE TECHNIQUE : SANTE ET SECURTE AU TRAVAIL

«Promotion de la santé au travail : Sommeil & nutrition en lien avec le travail posté» Entreprise COCA-COLA MIDI SAS - Signes

A vertissement de l auteur

assurance collective Denis Gobeille, M.Sc. R.I., CRHA Conseiller en assurance collective

Le bien - être connecté enfin accessible à tous

Questionnaire pour les enseignant(e)s

Retenir les meilleurs talents

UNITÉ 5. Écris les noms des parties du corps indiquées dans les dessins. Bon Courage! Vol. 2

Attirez-vous les Manipulateurs? 5 Indices

LA CHARGE DE TRAVAIL: UN

Questions / Réponses. Troubles du sommeil : stop à la prescription systématique de somnifères chez les personnes âgées

Risques psychosociaux et petites entreprises Outil "Faire le point"

Permis de conduire et maladie d Alzheimer. Denise STRUBEL Service de Gérontologie et Prévention du Vieillissement CHU Nîmes

LE MARKETING SOCIAL ET

> Présentation du programme > Peps Eurêka - Mémoire : Pour donner du Peps à ses neurones et à sa vie... 4

MANAGER POUR LA PREMIÈRE FOIS

Suis-je toujours le même?

solidarité

QUIZ B SE PROTÉGER DU SOLEIL, C EST PROTÉGER SA SANTÉ

LE SOMMEIL: TRAITEMENT DE L'INSOMNIE

Journal de la migraine

LE HARCÈLEMENT PSYCHOLOGIQUE AU TRAVAIL AU QUÉBEC

Conseils pour le traitement des douleurs persistantes

GUIDE D INFORMATIONS A LA PREVENTION DE L INSUFFISANCE RENALE

SOMMAIRE DES ANNEXES. Annexe 6 Questionnaire sur le déséquilibre effort/récompense (Siegrist, 1996)

En quoi consistera ce jeu?

L évolution des rôles en soins infirmiers. Un changement à s approprier

APRES TOUT ACTE DE MALTRAITANCE. 3. Elaboration des recommandations de pratique. 4. Diffusion au personnel des recommandations.

Comment Réussir sa vie par la PNL

DÉCISION DU TRIBUNAL DE LA SÉCURITÉ SOCIALE Division générale Assurance-emploi

Attention vague. de très grand froid

D où viennent nos émotions

2) Les déterminants de la motivation des arbitres et entraîneurs:

«Evaluation de l activité physique chez les enfants et adolescents à l aide d une méthode objective» SOPHYA

Pacte européen pour la santé mentale et le bien-être

& BONNES POSTURES TMS TROUBLES MUSCULO-SQUELETTIQUES. Le guide. Guide offert par la MNT

L enfant sensible. Un enfant trop sensible vit des sentiments d impuissance et. d échec. La pire attitude que son parent peut adopter avec lui est

Transcription:

DOCTRINE THÈME : ATTRACTION ET RÉTENTION 4e envoi - Novembre 2002 La pression au travail : les dangers, les solutions C est un matin de semaine comme les autres. Sur les voies congestionnées de Montréal, la circulation est d une lenteur exaspérante. Elle en avait pourtant déjà vu d autres, mais dans sa voiture paralysée par le trafic, Carmen Gagnon (nom fictif) éclate soudainement en sanglots : elle sera en retard au bureau. Elle a chaud. Son cœur bat à tout rompre, il va lâcher. Elle a peur de mourir, là, dans son auto. Comment peut-on craquer ainsi au beau milieu de l autoroute? Cette femme de 45 ans n avait pas dormi de la nuit: elle avait travaillé dans sa tête, tourmentée par un rapport à remettre le lendemain. Elle s était levée stressée, puis avait préparé les enfants pour l école avant de se quereller avec l un d eux. Le trafic l a achevée. En fait, ce ne sont ni le trafic, ni les enfants, ni le rapport qui sont venus à bout de Carmen Gagnon. Depuis la restructuration de l entreprise qui l emploie comme adjointe de la direction, elle avait hérité de responsabilités en marketing. Elle avait accepté sans dire un mot. C était il y quatre mois. Carmen Gagnon n est pas du genre à décliner, même si, en elle-même, elle se savait incompétente pour cette nouvelle tâche qui s ajoutait à une charge de travail déjà lourde. La pression devenait un peu plus intense chaque jour. Un problème en hausse Si vous aviez été dans la voiture voisine, vous vous seriez peut-être dit : «Tiens, une folle en pleine crise de nerfs». Carmen Gagnon n est pas folle. Elle fait partie de ces travailleurs de plus en plus nombreux à souffrir de détresse psychologique, autant en Amérique du Nord qu en Europe. Selon une étude de Santé Québec, les cas de détresse psychologique chez les travailleurs sont passés de 17 % en 1987 à 26 % en 1993. En 1996, 33 % des indemnisations pour invalidité de longue durée étaient liées à des troubles psychiques. Jean-Pierre Brun, professeur à l Université Laval et directeur de la Chaire en gestion de la santé et de la sécurité du travail dans les organisations, vient de rendre publique une étude qui mesure le nombre d individus souffrant de détresse psychologique élevée. Les résultats qu il a obtenus sont inquiétants : dans une pépinière qu il a étudiée, 39 % du personnel en était atteint; dans une aluminerie, 42%; dans une institution d enseignement, 44% et dans un centre hospitalier, cette statistique atteignait 55% du personnel. C est plus d une personne sur deux! La détresse psychologique fait partie des troubles de santé mentale. «La détresse psychologique est à la santé mentale ce que la fièvre est aux maladies infectieuses», précise le professeur Brun. Responsabilité partagée Qu entend-on au juste par «troubles de santé mentale»? Les plus fréquents en milieu de travail sont la dépression, les troubles bipolaires (maniaco-dépression), l épuisement professionnel (burn out) et les troubles d anxiété. Parmi les causes présumées, la pression au travail est de plus en plus montrée du doigt. Téléphone : (514) 935-2210 Télécopieur : (514) 844-0539 - Courriel : jgd@jgdconseil.ca Page 1 / 5

Jusqu à tout récemment, les spécialistes expliquaient les troubles de santé mentale observés sur les lieux de travail par une prédisposition de l individu, ou encore par des difficultés vécues dans sa vie privée. C est en partie vrai. Mais devant la montée du phénomène, on ne peut plus nier l influence de l environnement de travail sur la santé mentale des travailleurs : «Ne me dites pas que l hôpital que j ai étudié a engagé 55 % de gens qui ont de graves problèmes individuels!» dit Jean-Pierre Brun. Il est normal d être déprimé à l occasion, de faire de l insomnie quand un problème nous tracasse, d être à fleur de peau durant une semaine surchargée ou d avoir de la difficulté à se concentrer par moments. «Si vous vous reconnaissez partout, c est que vo us avez un peu de toutes les tendances et, donc, que vous êtes correct», rassure Estelle Morin, psychologue et professeur à l École des Hautes Études Commerciales, à Montréal. C est quand un symptôme s installe à demeure qu il y a un problème. Des tics qui perdurent, des maux de tête qui surgissent régulièrement le dimanche, la veille du retour au travail, une anxiété démesurée face au moindre problème sont autant d indices qui méritent notre attention. Mais il ne faut pas jeter tout le blâme sur son organisation. Avec l aide d une psychologue du Programme d aide aux employés (PAE), Carmen Gagnon a cherché les causes de ses crises d anxiété. Certaines provenaient de son milieu de travail, d autres de sa personnalité. Et elles étaient toutes reliées. «Nous avançons tous dans la vie avec nos croyances, que nous ne remettons pas en question», dit Caroline Bérard, psychologue du PAE. Celles de Carmen étaient les suivantes : 1. Demander de l aide, c est se plaindre, et se plaindre, c est être un enfant; 2. Demander de l aide, c est révéler ses lacunes; 3. Dire non, c est être rigide; 4. Pour être heureux dans la vie, il faut être aimé. «Oui, on a besoin d être aimé, dit Caroline Bérard. Mais si c est ce qui mène notre conduite au travail, il y a danger.» Il appartient donc à Carmen Gagnon d apprendre à demander de l aide quand elle est débordée. Mais ce n est que lorsqu elle a été remplacée pendant son congé de maladie que son employeur s est rendu compte de l énorme somme de travail qui pesait sur son adjointe de direction. C est triste à dire, mais il faut souvent payer le prix de quelques congés de maladie pour déclencher une prise de conscience au sein d une entreprise. Heureusement pour Carmen, son histoire finit bien. Elle a réintégré son poste et bénéficie depuis de l aide d une assistante trois jours par semaine. Son employeur a fait du chemin, et elle aussi. Elle sait désormais reconnaître la sonnerie d alarme. Des secteurs à haut risque Tous les spécialistes s accordent à dire que la surcharge de travail influe sur la santé mentale de beaucoup de travailleurs. «C est rarement la seule cause, précise Denise Choquette, mais on ne peut pas demander aux employés de courir un marathon à la vitesse d un sprint», dit la psychologue et conseillère en gestion. Une équipe d employés peut relever un défi et abattre une somme importante de travail. Mais faire pression de façon permanente sur un même employé mène directement à l épuisement. La surcharge de travail devient particulièrement insupportable lorsqu aucune reconnaissance n est manifestée par le patron, ou encore quand le travailleur ne dispose pas des outils, des budgets ou des pouvoirs de décision nécessaires pour accomplir son travail. Les mauvaises relations interpersonnelles et le harcèlement entraînent eux aussi des problèmes psychologiques. Même s il ne s agit pas, à proprement parler, de problèmes d organisation du travail, l employeur a la responsabilité d appliquer la tolérance zéro par rapport au harcèlement et à la violence sur les lieux de travail. Certains secteurs d activité provoquent, plus que d autres, de la détresse psychologique. Certains postes aussi. Estelle Morin a étudié le cas des cadres supérieurs du réseau de la Santé. Parmi les facteurs de détresse psychologique, c est l état anxieux qui est le plus inquiétant : 49% des cadres supérieurs souffrent de symptômes d anxiété d intensité moyenne à forte. De plus, 29 % souffrent d une grave irritabilité. Trois raisons principales expliquent ces troubles : d abord, les cadres ont l impression qu on leur demande l impossible, et ne goûtent donc jamais la satisfaction du travail bien fait ; ils souffrent aussi de dilemmes Téléphone : (514) 935-2210 Télécopieur : (514) 844-0539 - Courriel : jgd@jgdconseil.ca Page 2 / 5

éthiques quand ils sont obligés de prendre des décisions allant à l encontre de leurs valeurs; enfin, les deux premières causes sont d autant plus douloureuses que les cadres du milieu de la santé croient fermement à l utilité de leur travail pour la société. Lors de l étude, l un des cadres, les larmes aux yeux, a expliqué à Estelle Morin comment il devait retrancher 300000 dollars à son budget, avec l abolition de postes et la réduction des services que supposait cette ponction budgétaire. Avec autant d émotion, un autre cadre a raconté cet épisode où il a dû choisir quel service, entre celui des soins palliatifs ou celui des soins à domicile, il fallait fermer. «Ils prennent des décisions déchirantes, et ils le font au prix de leur estime, au risque de ne plus pouvoir se regarder dans le miroir», remarque Estelle Morin. À cause du manque de personnel, la majorité des cadres des hôpitaux cumulent au moins deux fonctions. S ils ont deux fois plus de problèmes que les travailleurs de la santé non cadres, c est notamment parce qu ils n ont aucun recours collectif pour se défendre comme les employés syndiqués. Ils sont aussi contraints au devoir de réserve, c'est- à-dire qu ils ne peuvent pas divulguer certaines informations. «C est la loi du silence», dit Estelle Morin. Comment réagir Tout comme les causes, les solutions à la détresse psychologique et aux autres troubles de santé mentale sont de deux ordres : individuel et organisationnel. Chacun d entre nous doit savoir reconnaître ses «croyances», ses idées préconçues, et signaler immédiatement au patron qu une situation est devenue intolérable. Lui-même débordé, ce dernier n a souvent pas conscience de ce qu endurent certains de ses employés. Victime de violence de la part d un collègue, Karine Leblanc (nom fictif) aurait pu se laisser faire. Elle a plutôt réagi. Préposée dans un hôpital, la jeune femme devait souvent finir les tâches que son collègue n avait pas terminées lors du quart précédent. Cela a duré jusqu à ce qu elle en ait assez. Ce jour-là, elle en parle au collègue en question, sans résultat. Pire, il devient agressif, arrogant. Les jours suivants, il l insulte et tente de l intimider en claquant les portes et en bousculant des objets. Qu elle rapporte ces mésaventures à son chef de service n y changera rien. Il lui faudra se tourner vers son syndicat : «On nous enseigne la tolérance zéro face à la violence. Quelqu un doit faire quelque chose», plaide-t-elle. Avec succès. Depuis, son collègue a été sensibilisé, et des ateliers ont été organisés par les ressources humaines pour discuter de la violence au travail. Mieux, la détermination de Karine a fait des émules. Soudainement, plusieurs problèmes du même genre ont été mis en évidence, et on a trouvé des solutions. L histoire ne dit pas si Karine serait devenue victime de détresse psychologique. Mais les études démontrent que la violence au travail figure parmi les causes potentielles. Dès qu elle s est manifestée autour d elle, Karine Leblanc s y est attaquée. C est en fait la meilleure façon de se tenir à distance des troubles psychologiques liés au travail. Les solutions Si vous souffrez d une surcharge de travail, soyez bien documenté pour aborder votre patron : montrez-lui un journal de bord qui retrace toutes les tâches que vous avez accomplies, les délais à respecter et les heures que vous y avez consacrées, sur une période d environ trois semaines. «Les troubles de santé mentale se produisent souvent comme un accident au ralenti ; la pression s accumule goutte à goutte, au fil des jours et des mois», dit Jean-Pierre Brun. L action soutenue et intense nous happe et nous engourdit ; on ne se rend pas compte que peu à peu, on raccourcit ses nuits, on annule ses rendez-vous d amitié, on abandonne toute activité physique. La meilleure façon d éviter le piège est d être vigilant. Il suffit de faire le point, à la fin de chaque semaine par exemple, sur son emploi du temps et sur la satisfaction que la semaine de travail nous a apportée. Téléphone : (514) 935-2210 Télécopieur : (514) 844-0539 - Courriel : jgd@jgdconseil.ca Page 3 / 5

En période d activité accrue, arrangez-vous pour travailler en équipe, dans la mesure du possible. La solidarité d un groupe uni autour d un même but sécurise et génère de l énergie. Enfin, il ne faut pas réprimer sa colère. «La colère est une bonne vieille émotion, comme la tristesse ou la joie», dit Caroline Bérard. Quand elle est bien canalisée, elle donne le courage d affronter la situation : on s affirme tout en respectant les autres, c est-à-dire sans cris ni insultes. Mais l employé n est pas le seul à devoir réagir. L employeur doit aussi y mettre du sien, comme celui de Carmen Gagnon. Les formations en gestion du stress ou les séances de massage aux frais de l entreprise ne suffisent pas. «Ces solutions, qui s adressent à l individu sans remettre en question le travail lui-même, ont des effets bénéfiques, mais de courte durée», affirme Jean-Pierre Brun. Selon le professeur, les outils de changement sont souvent présents dans l entreprise, mais trop souvent sous-utilisés. Que le bureau du patron soit ouvert aux employés ou qu il y ait un journal interne ne garantit pas que l information circule entre les dirigeants et les travailleurs. Et ironiquement, le plus difficile à obtenir, la volonté des dirigeants, ne coûte rien Certains milieux de travail sont réfractaires au changement. «Il y a des entreprises aussi dysfonctionnelles que certaines familles», remarque Denise Choquette. Certaines le sont tellement qu il est suicidaire d y parler ouvertement de surcharge de travail, de fatigue ou, pire, de déprime. Ces entreprises entretiennent une culture de super-performance, souvent alimentée par le grand patron, luimême workaholic infatigable. Au lendemain d un aveu de «faiblesse», vous serez mis au banc, si ce n est à la porte. Dans ces cas-là, il vaut mieux préparer son départ en silence. Mais, de grâce, ne restez pas là! SYMPTÔMES D'UNE ATTAQUE DE PANIQUE Palpitations; Transpiration; Tremblements ou secousses musculaires; Sensations de «souffle coupé» ou impression d étouffer; Douleur au thorax; Nausée ou gêne abdominale; Sensation de vertige, de perte d équilibre ou d évanouissement; Sentiment d irréalité ou d être détaché de soi; Peur de perdre le contrôle ou de devenir fou; Peur de mourir; Sensations d engourdissement ou de picotements; Frissons ou bouffées de chaleur. SYMPTÔMES D'ANXIÉTÉ GÉNÉRALISÉE Agitation, sensation d être survolté ou à bout; Difficultés de concentration ou pertes de mémoire; Irritabilité; Tensions musculaires; Problèmes de sommeil (difficulté à s endormir, tendance à rester endormi, sommeil agité). Téléphone : (514) 935-2210 Télécopieur : (514) 844-0539 - Courriel : jgd@jgdconseil.ca Page 4 / 5

SYMPTÔMES D'ÉPUISEMENT PROFESSIONNEL Fatigue, perte d enthousiasme; Symptômes physiques : troubles digestifs, maux de dos, problèmes de peau, problèmes de sommeil, etc.; Perte de confiance en soi; Sentiment d incompétence; Culpabilité; Aversion pour le travail et baisse de rendement au travail, absentéisme, manque d éthique, etc.; Difficultés de concentration, de mémoire; Anxiété, irritabilité, négativisme. Bonne lecture. Jean-Guy Duchaine jgd@jgdconseil.ca Téléphone : (514) 935-2210 Télécopieur : (514) 844-0539 - Courriel : jgd@jgdconseil.ca Page 5 / 5