L eau souterraine point au 18 mai 2006 Jacques VARET Direction de la Prospective
Les ressources en eau et la demande de l humanité > Planète terre : 97% d eau salée 3 % d eau douce dont : 77,2 % : glaciers et 22,2 % eau souterraine soit 1% du stock d eau douce utilisable par l homme > Consommation des ressources accessibles actuellement : 54 % en 2025 : de 70 à 90 % 20 pays vivent d eau souterraine fossile, et/ou dessalement de l eau de mer > Eaux souterraines réserve mondiale : 10 000 000 milliards de m3 réserve en France : 2 000 milliards de m3 ; prélèvements = 600 milliards de m3 le stock fluctue selon prélèvements, fuites (sources) et recharge (météorologique). > Hausse très importante des prélèvements depuis les années 50 dans le monde entier due au développement de l irrigation Jacques VARET Direction de la prospective JV/DPE > 2
Eau souterraine : quelques rappels > France : 46% des eaux exploitées proviennent des nappes d eau souterraine hors usage pour l énergie refroidissement des centrales nucléaires > France : 60 % de l usage domestique (industrie = 25%, agriculture = 15%) qualité meilleure coûts de traitements plus faibles. > Que devient cette ressource face au changement climatique? On assistera : à une croissance des phénomènes extrêmes (sécheresses, inondations ) à l augmentation des contrastes entre zones géographiques à plus de vulnérabilité des eaux de surface à un recours accru aux eaux souterraines > A noter : l eau souterraine ne constitue pas seulement une ressource, mais aussi un risque inondations par remontée de nappes, retrait des argiles par abaissement des nappes du fait de la sécheresse > Eau et santé Croissance des coûts de traitement pour assurer l alimentation en eau potable, du fait des pollutions DCE : - atteindre le bon état des eaux souterraines en 2015 - détecter et inverser toute tendance à la hausse des polluants. PNSE (Plan National Eau et Santé) : - périmètres de protection des captages - pollutions diffuses > Forum Mondial de l eau (Mexico, mars 2006) : 1,5 milliard d ha n ont pas accès à l eau potable (2 MM en 2025) a rappelé, après Johannesburg, le principe du droit à l eau pour tous le problème est au moins autant de préserver la bonne qualité de la ressource > Bien gérer la ressource et préserver sa qualité : facteur essentiel de politique publique. Jacques VARET Direction de la prospective JV/DPE > 3
La ressource en eau souterraine est inégalement sollicitée selon les pays - pour certains c est la ressource essentielle - la France est dans la moyenne élevée Jacques VARET Direction de la prospective JV/DPE > 4
La part de l eau souterraine dans les prélèvements totaux varie considérablement. Les continents du «Sud» (Afrique, Arabie, Inde) sont les plus dépendants des eaux souterraines Jacques VARET Direction de la prospective JV/DPE > 5
France : une ressource sollicitée - avec un taux variable selon la disponibilité des nappes - pour des usages à forte valeur ajoutée Jacques VARET Direction de la prospective JV/DPE > 6
Eaux souterraines : 5 mots à retenir > une permanence dans le temps > une proximité géographique > une meilleure qualité que les eaux de surface > des traitements moins coûteux que ceux des eaux de surface > une grande résistance à la sécheresse - ne pas se priver de ces «banques à eau» - mieux les connaître pour mieux les gérer Jacques VARET Direction de la prospective JV/DPE > 7
Paris, le 18 mai 2006 La situation des nappes d eau souterraine au 1 er mai 2006 Où en sont les réserves? Une recharge quasi inexistante des nappes en avril, une baisse estivale qui se généralise et une situation à deux vitesses : meilleure qu en 2005 pour les régions particulièrement affectées par la sécheresse l an dernier déficitaire pour les grandes nappes du Bassin parisien, du nord de la région Rhône-Alpes Situation au 1 er mai 2006, reprise du Bulletin de Situation Hydrologique publié par le Ministère de l Ecologie et du Développement Durable, le BRGM étant en charge du chapitre sur les nappes d eau souterraine : site www.eaufrance.fr Les précipitations (pluies et neige) ont été abondantes en février et mars. Elles ont permis une recharge satisfaisante de bon nombre de nappes de petite et moyenne importance. Cependant, elles n ont pas perduré. Seul le Centre Est (Auvergne, nord de la région Rhône-Alpes, Franche-Comté) a bénéficié de pluies abondantes. Les précipitations du mois d avril ont été déficitaires sur la majeure partie du territoire voire particulièrement rares sur le pourtour méditerranéen. Ces précipitations ont été sans effet sur la recharge des nappes qui pour la plupart entament leur baisse estivale ou, au mieux, affichent encore une stabilité apparente par rapport au mois précédent. Les précipitations de mai viennent à point nommé pour le besoin des plantes en pleine croissance Les nappes très réactives qui avaient bénéficié de recharges importantes comme suite aux pluies de mars à début avril (nappe du jurassique du sud de la région Centre ) ont commencé un tarissement très marqué. Rares sont les nappes qui affichent encore une légère tendance à la hausse. Ce sont des nappes à forte inertie et ayant bénéficié de pluies hivernales importantes (certaines parties de la nappe de la craie au Nord, la nappe d Alsace...) ou bien quelques nappes très réactives comme les nappes alluviales nord alpines, comme suite aux pluies d avril. Sauf conditions météorologiques exceptionnelles, les précipitations à venir ne contribueront plus à la recharge des nappes.
Comme en mars, le déficit en pluie efficace à la recharge des nappes reste particulièrement important (supérieur à 50%) sur une partie importante du territoire. Il en est ainsi au cœur du bassin de Paris (nord de la région Centre, Ile-de-France, Picardie, Champagne-Ardenne), au cœur du Bassin aquitain (Midi-Pyrénées), pour une grande partie de Rhône-Alpes ou de la basse vallée du Rhône. Cependant, la situation est beaucoup plus favorable qu elle n apparaissait début mai 2005 pour l Ouest atlantique (Poitou-Charentes, Pays de la Loire, Aquitaine), en Languedoc-Roussillon, ou à un degré moindre dans le quart nord-est. En revanche, elle apparaît encore très en deçà pour les grandes nappes très capacitives situées au coeur du bassin de Paris ou en nord Rhône-Alpes (mais très hétérogène). Parmi les grandes nappes en baisse constante : la nappe du calcaire de Beauce avec, dans sa partie centrale, un taux de remplissage voisin de la normale. En revanche, ses bordures sont à des niveaux nettement inférieurs à la normale. En baisse constante depuis 2003, l indicateur n est plus qu à 9 cm au-dessus du seuil S1 qui déclenche les premières mesures de restriction. la nappe de la craie du bassin de Paris qui affiche des niveaux très inférieurs à la normale. Il en est ainsi en Artois Picardie (Oise, nord de la Somme), en région Centre, ou en Champagne- Ardenne. la nappe du calcaire de Champigny (en Brie) en baisse constante depuis 2003.
MAI 2006 SITUATION DES NAPPES Niveau des nappes très supérieur à la normale supérieur à la normale niveau normal inférieur à la normale très inférieur à la normale Evolution récente en hausse stable en baisse Source : situation des nappes établie par le BRGM dans le cadre du bulletin de situation hydrologique publié par le Ministère de l'ecologie et du Développement Durable site web : www.eaufrance.fr Source des données : Banque ADES Fonds cartographiques : IGN - BD CARTO Echelle : 1 cm = 60 km Terrain sédimentaire à nappes de grande capacité Terrain sédimentaire sans grandes nappes Terrain cristallin sans grandes nappes Z ones alluviales sur terrain sans grandes nappes Réalisation : BRGM - Le 09/05/2006