Unité Territoriale de la Direction Régionale des Affaires Culturelles de Rhône-Alpes Service Territorial de l' Architecture et du Patrimoine de la Drôme Fiche conseil Enseignes et Devantures en centre ancien Respecter l architecture Les devantures commerciales contribuent au paysage de la rue au même titre que les façades. Chaque immeuble a une histoire, une typologie, une échelle, dont il faut tenir compte. Le caractère spécifique d une devanture, doit intégrer les caractéristiques de l architecture existante et respecter le rythme, les trames, les décors des étages. - Les rez-de-chaussée doivent faire apparaître les lignes verticales de l immeuble pour conserver la lecture du parcellaire. - Lorsque l activité s entend sur plusieurs niveaux, la devanture ne doit pas se développer aux étages supérieurs pour maintenir une régularité dans la succession des baies. - Il faut conserver le caractère résidentiel de l immeuble et donc ne pas englober les portes d entrée aux devantures. 1
La devanture En applique Historiquement au XIX S, elle était constituée d un coffrage menuisé en saillie par rapport au nu de la façade. Ce dispositif permettait d incorporer les éléments de sécurité (volets, grilles) dans les tableaux latéraux, de supporter une enseigne sur le bandeau horizontal supérieur, de créer une rupture d aspect avec les étages. Son identification était favorisée avec l application d une peinture et pouvait accompagner visuellement les éventrements du rdc. A partir de la moitié du XX S, les effets de mode ont remplacé le bois par une gamme très variée de matériaux. Aujourd hui dans les secteurs patrimoniaux les devantures seront principalement en bois peint. L utilisation d un autre matériau est possible à condition qu il soit de qualité, adapté au projet tout en respectant le caractère de l immeuble avec un dessin élégant. ROCHELLE (LA) 2 bis rue Chaudrier. SDAP Charente Maritim e,2006 Les coffrages menuisés peuvent être colorés, mais de ton discret et clair ou sombre et mat. La bichromie est à utiliser avec parcimonie, de préférence avec des tons en camaïeu. Les menuiseries sont peintes dito la devanture ou d un ton neutre (gris sombre par exemple). Le bandeau qui supportera l enseigne (de préférence située dans la baie) peut avoir une palette de couleur plus variée. En feuillure Depuis la période médiévale, c est le principe mis en œuvre pour les étals, échoppes et boutiques médiévaux. Il s agit de placer la menuiserie dans l embrasure des tableaux de maçonnerie avec un recul d environ un tiers de l épaisseur du mur, à l image des fenêtres. Dans ce cas, la maçonnerie est mise en valeur, et le RdC se lit avec ensemble des étages. L élégance des percements, et le respect de la trame verticale sont essentiels pour avoir un projet cohérent. Les menuiseries sont en bois ou en métal, avec des profils fins mis en peinture avec un calepinage qui met en valeur le percement. ROCHELLE (LA) 14 RUE DES CLOUTIERS. SDAP Charente Maritim e, 2006 Pour les devantures maçonnées, il convient de conserver l aspect minéral de la pierre où de l enduit d origine. L application d une peinture minérale sur le RdC n est envisageable que dans le cas ou un bandeau marque la séparation avec les étages, le ton est proche de celui des étages dans un effet de «sous bassement». 2
Les grilles de protections Les grilles, volets ou rideaux métalliques doivent permettre de conserver, les jours de fermeture, un aspect avenant au commerce fermé. Les vitrages renforcés offre la possibilité de se passer de volets ou de rideaux métalliques de défense. Il est recommandé de mettre en œuvre des grilles de protections ajourées, de teinte sombre, plutôt que des fermetures métalliques opaques. Les coffres sont invisibles de l extérieur. Ils sont posés à l intérieur du local. TOULOUSE Immeuble 6, rue Rémusat SDAP Garonne Haute, 2005 Les marquises, auvents Leur dessin doit principalement mettre en valeur l aspect architectural de la façade. Les grands auvents des terrasses de café façon début XX siècle existants doivent être entretenus et en aucun cas fermés ni cloisonnés. La création de nouvelles marquises devra faire l objet d un soin particulier en tenant compte de l espace public particulièrement vaste. ANNECY 13 rue Royale SDAP Savoie haute 2003 Les climatiseurs Les climatiseurs et tout autre appareillage technique, ne doivent pas être posés en façade. Ils seront intégrés dans la vitrine en allège ou en imposte ou comme un panneau participant de la devanture sur toute la hauteur. Ils peuvent également s installer dans une fenêtre condamnée. AJACCIO- Rue Stéphanopoli SDAP Corse du sud,adagp,2003 Le seuil Le seuil est la transition entre le sol du trottoir et celui de l intérieur du magasin. La réglementation pour l accessibilité impose souvent la suppression des anciens seuils en pierre. Le carrelage intérieur débordant sur le trottoir est banalisant. Un seuil en pierre locale est préférable. SAINTES Devanture com m erciale SDAP Charente Maritim e,2012 3
Enseignes et accessoires Ces éléments sont déterminants pour identifier l activité. Ils peuvent être régis par une charte graphique dans le cas de groupes nationaux. Ils viennent qualifier les devantures en prenant en compte la forme architecturale de l immeuble. Ils sont positionnés uniquement au RdC de l édifice, dans la limite de l emprise commerciale. Enseigne bandeau ARBOIS grande rue UTSTAP Jura,2012 Placée au-dessus de la vitrine, il s agit de la dénomination du commerce. Une surcharge d information perçue comme un encart publicitaire ou un menu nuit à la bonne lisibilité de l enseigne. Dans le cas d une activité qui se décline sur plusieurs vitrines la multiplication des bandeaux n est pas acceptable. L enseigne sera éclairée ou rétro-éclairée par spot ou goulotte discret. (les caissons lumineux sont banalisants) Ses caractéristiques vont dépendre de la nature de la devanture. Pour une devanture menuisée, l enseigne se placera naturellement dans le bandeau supérieur. La technique mise en oeuvre peut être très variée : lettres peintes, adhésif, lettres découpées, bandeau rapporté constitué d un seul panneau. La création d un bandeau menuisé au-dessus de la vitrine peut répondre à certaines problématiques commerciales. FIGEAC enseigne SDAP Lot,2006 Pour une devanture maçonnée, l enseigne devra mettre en valeur le parement et ne pas apparaître comme en encart plaqué. La solution la plus courante sera de placer des lettres découpées Dans le cas de murs en pierre, la fixation se fera par l intermédiaire d une lisse pour éviter de l altérer. Il est également possible de placer l enseigne au niveau de la vitrine. Enseigne Drapeau Elle est positionnée perpendiculairement à la façade, en limite parcellaire et dans l alignement du bandeau de faible épaisseur et ses dimensions seront définies en fonction de la largeur de la rue. Dans les rues étroites et selon la proportion de la façade, il peut être demandé une enseigne réduite. Dans certain cas, elle pourra être éclairante mais seul le logo sera diffusant ; le fond sera opaque. TOULOUSE Enseigne SDAP Garonne Haute,2005 MONSEGUR place Darniche SDAP Gironde,2010 SAINTES 15,rue Alsace Lorraine LYON 5èm e rue Saint Jean 4
Eclairage La mise en lumière de la devanture est également un élément à prendre en compte lors d une réfection. Les nouvelles technologies permettent aux «concepteurs Lumière» de proposer des compositions soignées et élégantes ou la technique s efface. L éclairage des façades quitte le registre fonctionnel, pour proposer une conception plus graphique. Les dispositifs de type caissons lumineux, spots industriels sur perches, clignotements et animation lumineuse, points lumineux éblouissant sont à éviter. TOULOUSE 6 rue Poid de l'huile SDAP Garonne Haute,2005 Vitrophanie Ces adhésifs de grandes tailles appliqués sur les vitres des commerces font parties de l animation des vitrines. La composition doit avoir un graphisme et une esthétique avérée pour s intégrer et participer à l ambiance urbaine. Cette animation commerciale ne doit pas être perçue comme un encart publicitaire. La transparence sur le commerce sera recherchée. LYON 1er rez-de-chaussée du 18e siècle SDAP Rhône,2008 Stores Le store banne permet grâce à une toile tendue de donner de l ombre à une terrasse ou une vitrine. Le store et son mécanisme sont discrets lorsqu ils sont enroulés. Les stores seront droits, rétractables, sans joues latérales et devront suivre le rythme des vitrines pour accompagner l architecture du bâtiment. Les toiles sont de couleur unie mate sans publicité, seul le nom ou l activité sont inscrits sur un lambrequin de forme simple. De manière générale, les corbeilles, les publicités, les tons vifs, les rayures sont interdits. TOULOUSE 25 rue de la trinité SDAP Garonne Haute,2005 stap.drome@culture.gouv.fr Cité administrative Brunet, 1 place Louis Le Carbonnel 26000 VALENCE 04 75 82 37 70 Marie Dastarac : Architecte urbaniste de l état Laurent Vanoni : Technicien des bâtiments de France Quentin Guichard : Technicien des bâtiments de France TOULOUSE 39 rue Croix Baragnon SDAP Garonne Haute,2005 5
Lexique Allège : partie inférieure d une baie, mur d appui compris entre celle-ci et le sol. Appareil : agencement des pierres d une construction. Imposte : partie vitrée au dessus d une porte. Lambrequin : partie tombante frontale d un store banne. Arcature : série de petites arcades. Linteau : partie horizontale supérieure d une baie ; pièce de bois, de pierre, de métal ou de béton armé supportant la maçonnerie au dessus d une baie. Au nu (du parement de la façade) : dans le plan de la face extérieure. Main courante : partie supérieur filante d une rampe d escalier. Bandeau : partie supérieure du tableau de la devanture. Marquise : auvent vitré sur armature métallique. Bandeau filant : petites moulures soulignant sur toute la largeur de la façade le niveau des étages. Modénature : ensemble des proportions et décorations de la façade. Bardage : revêtement mural extérieur en éléments modulaires. Mur rideau : mur de façade non porteur. Battants : parties ouvrantes des volets. Ordonnancement : ensemble régulier d éléments d architecture répétitifs ; ensemble de façades identiques. Bavolet : parties latérales tombantes des stores-bannes. Blocage : maçonnerie de remplissage comprise entre les pièces de charpente dans une construction à pans de bois. Bossage : saillies laissées à la surface des pierres comme ornements du mur. Pare close : pièce d huisserie destinée à diminuer la portée d un vitrage. Parement : face extérieur et visible d une pierre ou d un mur. Petits bois : éléments de menuiserie qui redécoupent une baie en petits vitrages de forme carrée ou rectangulaire. Boucharde : Outil de tailleur de pierre ; c est une sorte de marteau à pointe de diamant destiné à finir le parement de la pierre. Piédroit : partie latérale du tableau. Chanfrein : petite moulure abattant l arête d un panneau de bois. Pilastre : élément vertical saillant de forme rectangulaire Clef : pierre supérieure d une arcade, généralement plus saillante que les autres et moulurée. Plate bande : appareil de pierre formant linteau. Contreventement : assemblage de charpentes, destiné à lutter contre les déformations. Corbeau : console de pierre - ou partie saillante de poutre supportant le surplomb des étages supérieurs. Descente de charges : suite logique des reports successifs des charges des planchers et du poids propre des parties maçonnées sur les supports verticaux. Devanture : façade de magasin, autrefois composée d un soubassement, d un entablement et de panneaux vitrés et sur les côtés, des caissons en boiseries dans lesquels on repliait les volets. Encorbellement : avancée des étages supérieurs par rapport au rez de chaussée. Entablement : partie supérieure du bandeau de la devanture comportant une corniche moulurée. En feuillure : en retrait de la façade et à l intérieur du percement. En applique : en adjonction extérieure, par rapport à la façade. Poteau maître : poteau principal sur lequel est reporté l ensemble des charges. Rechampir : souligner le contour, en détachant les moulures du fond par une teinte différente. Refends : ligne creusée dans le parement des pierres pour marquer les joints ou les assises. Sablière : poutre principale portée par les corbeaux et supportant le mur de façade. Soubassement : partie inférieur d un mur, appelé aussi allège sous une baie Tableau : encadrement maçonné d une baie. Tournisse : pièces de charpente oblique servant au contreventement des pièces verticales et au report des charges d un pan de bois. Traverse : pièce de charpente horizontale liaisonnant les pièces verticales et obliques d un pan de bois. Trumeau : partie maçonnée comprise entre deux baies. Enseigne : dispositif d identification d un édifice ou d un commerce (murale ; en bandeau ; sur piétement ; en drapeau) Huisserie : bâti formant l encadrement d une porte ou d une vitrine et reliant la partie vitrée à la partie maçonnée. 6