SUR QUELS CRITÈRES CHOISIR LES ALBUMS QUI AIDERONT LES ÉLÈVES À ENTRER EN LITTÉRATURE? INTERVENTION VÉRONIQUE DE MERLEER-CATHERINE BOULERY STAGE MATERNELLE : AVRIL 2019
BREF RAPPEL DE CE QUE NOUS DISENT LES TEXTES OFFICIELS : PROGRAMMES DE 2015 ET DOCUMENTS D ACCOMPAGNEMENT Nos élèves apprennent : En jouant En résolvant des problèmes En s exerçant En se remémorant et en mémorisant
L ÉCOLE MATERNELLE : Sa mission principale est de donner envie aux enfants d aller à l école pour apprendre, affirmer et épanouir leur personnalité.
UN DES AXES DE TRAVAIL POUR PARVENIR À CET OBJECTIF ACCOMPAGNER/GUIDER NOS ELEVES VERS L APPROPRIATION DU LANGAGE LITTERAIRE
MAIS L ENFANT NE NAÎT PAS LECTEUR, IL LE DEVIENT! IL LE DEVIENT GRÂCE AU TRAVAIL QUE NOUS ENGAGEONS QUOTIDIENNEMENT À SES CÔTÉS
LA LITTÉRATURE DE JEUNESSE : PROPOS RECUEILLIS CHEZ DES PROFESSIONNELS HORS ÉDUCATION NATIONALE «UN ENFANT TOUCHÉ PAR LA LITTÉRATURE EST UN ADULTE SUR QUI NOUS POURRONS COMPTER.» SOPHIE VAN DER LINDEN
JOËLLE TURIN, FORMATRICE, DIRECTRICE DE L INSTITUT INTERNATIONAL CHARLES-PERRAULT «On ne lit pas aux enfants, on lit avec des enfants. Avec des enfants qui n entendent pas des histoires, mais les écoutent. Ils les écoutent, à leur façon, parfois en s échappant, physiquement, mentalement, en faisant autre chose. Ils sont libres et en écoutant, ils montrent qu ils sont déjà lecteurs. L album est un vaste terrain de jeu, dans lequel le hors champ et l implicite sont omniprésents, c est l enfant qui en jouant ce jeu de re-création va exprimer sa propre parole. Il n est pas seulement rapporteur du discours de l autre, il devient créateur de sa réflexion, de sa pensée.»
LES APPORTS DE SPÉCIALISTES DE LA QUESTION DU LANGAGE ET DE LA LITTÉRATURE DE JEUNESSE CATHERINE TAUVERON PROFESSEUR ÉMÉRITE À L UNIVERSITÉ DE BRETAGNE SPÉCIALISTE DE LA LITTÉRATURE À L ÉCOLE YVES SOULE FORMATEUR ESPE À MONTPELLIER EN DIDACTIQUE DU LANGAGE
CE QUE DIT YVES SOULÉ À PROPOS DE L EXPÉRIENCE SENSIBLE EN LITTÉRATURE La pensée anecdotique La pensée dialogique La pensée analogique La pensée logique La pensée créatrice
PENSÉE ANECDOTIQUE
PENSÉE DIALOGIQUE
PENSÉE ANALOGIQUE
PENSÉE LOGIQUE = =>
PENSÉE CRÉATRICE? Elle va se faire dévorer par le loup! Elle va se faire aider par ses amis Le loup se fera chasser par plus malin que lui, le renard Elle va user d une ruse pour échapper au loup.
DÈS QUE L ENFANT PARVIENT AU STADE DE LA PENSÉE CRÉATRICE, IL PEUT S ENGAGER DANS UNE LECTURE LITTÉRAIRE TELLE QUE CATHERINE TAUVERON LA DÉFINIT : Une lecture littéraire est celle qui crée une posture de lecteur c est-à-dire celle qui : Met l enfant en état d alerte Le prépare à accomplir un travail d interprétation Engage un jeu de stratégie entre un lecteur singulier et un texte singulier
POUR ENGAGER L ÉLÈVE À DEVENIR «LECTEUR» Nous allons devoir, susciter chez lui de la CURIOSITE pour le livre Curiosité qui deviendra de l INTERET, Intérêt qui va initier chez lui une POSTURE ACTIVE face au livre. Posture active qui va lui permettre de s ENGAGER dans des activités de compréhension de l écrit.
POUR PARVENIR À CELA COMMENT FAIRE DANS LA CLASSE? QUEL(S) «CHEMIN(S) D ALBUMS» SUIVRE?
UN LIVRE : UN OBJET PARTICULIER/UN OBJET COMPLEXE UN OBJET UN TEXTE UNE IMAGE UN RAPPORT TEXTE/IMAGE DE L IMPLICTE UN UNIVERS A CONSTRUIRE
LA CLASSE, UN LIEU UNIQUE POUR «ENTRER EN LITTÉRATURE»
L ÉCOLE, UN LIEU POUR CONSTRUIRE LE LANGAGE LITTÉRAIRE La classe L expertise de l enseignant Le groupe classe Le rôle du langage Capable de choisir les supports Qui aide à mettre en œuvre la machine à penser Parler avec d autre d un livre de ce que l on comprend Mutualiser les expériences et construire la communauté de lecteurs Pour se mettre à penser de manière autonome
L ALBUM : ESPACE DE MANIPULATIONS LE SENS EST DANS L INTERACTION ENTRE LE TEXTE ET LES CONNAISSANCES DU LECTEUR. LA LECTURE DEVIENT VRAIMENT PLAISIR SI LE LECTEUR FAIT ŒUVRE DE CRÉATION.
SUSCITER LA CURIOSITÉ POUR L OBJET LIVRE AVANT LA NARRATION
ALBUMS QUI FONCTIONNENT SUR LA BASE D OPPOSITIONS
ALBUMS QUI INCITENT À CHERCHER, FOUILLER LES ILLUSTRATIONS
POUR POURSUIVRE LA RÉFLEXION
DES ALBUMS POUR AMENER L ÉLÈVE À INTERROGER LE RAPPORT TEXTE/IMAGE
Ce chapeau n est pas à moi. Je viens de le voler. Je l ai volé à un gros poisson. J en ai profité : il dormait.
VÉRONIQUE BOIRON POSE D EMBLÉE QUE Aucun texte n est simpliste pour les élèves car c est du langage écrit. La langue française et l acte de lire sont des obstacles à la compréhension. Le langage littéraire s enseigne et doit s apprendre progressivement.
SPÉCIFICITÉS DU LANGAGE ÉCRIT : AJOUTER DU LANGAGE, AJOUTER DES SAVOIRS, COMBLER LES BLANCS DU TEXTE «Il fait froid. L hiver, le vent glacé et la neige sont là. Igor est inquiet : il n a plus une seule bûche à brûler dans sa cheminée» Pour comprendre le langage écrit, il faut ajouter du langage. Tout texte écrit est incomplet et contient de l implicite. Les inférences restent à construire. Tout lecteur doit remplir les «blancs du texte».
SE CONSTRUIRE DES REPRÉSENTATIONS DE L'ACTE DE LIRE : L ACTE DE LECTURE EST OPAQUE: o Les élèves n ont pas accès à ce qui se passe quand quelqu un lit. o Ils ne font pas le lien entre les «pattes de mouches» sur le papier et le langage qui sort de la bouche de l adulte (lecture à haute voix). o Certains élèves peuvent penser que l enseignant (e) invente, que c est lui qui «écrit» l histoire, ils confondent : lire, parler, raconter, réciter
AVEC DES HISTOIRES RACONTÉES EN ALBUMS
AVEC DES RÉCITS PLUS ÉLABORÉS : ALBUMS NARRATIFS ÉNUMÉRATION
AVEC DES RÉCITS PLUS ÉLABORÉS : ALBUMS NARRATIFS REMPLACEMENTS
AVEC DES RÉCITS PLUS ÉLABORÉS : ALBUMS NARRATIFS ACCUMULATION
AVEC DES RÉCITS PLUS ÉLABORÉS : ALBUMS NARRATIFS ÉLIMINATION
AVEC DES RÉCITS PLUS ÉLABORÉS : ALBUMS NARRATIFS EMBOITEMENT
SYNTHÈSE Entrer par les pratiques orales de transmission Entrer dans la langue, le langage et les images Entrer par les pratiques de lecture Entrer avec le jeu dans le livre Entrer dans le récit Avec des premières histoires racontées en albums Avec des récits simples Avec des récits plus élaborés