LA GESTION DE L OFFRE ET LA MISE EN MARCHÉ COLLECTIVE DU LAIT

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Transcription:

LA GESTION DE L OFFRE ET LA MISE EN MARCHÉ COLLECTIVE DU LAIT

LES ÉNONCÉS DE VISION DE L AVENIR* LE SECTEUR LAITIER QUÉBÉCOIS ET LA MISE EN MARCHÉ DU LAIT EN 2017 1. En 2017, le secteur laitier appuiera son développement sur un contrat social renouvelé avec la population et les gouvernements, basé sur les principes de la souveraineté alimentaire et sur une gestion de l offre efficace. Les fermes laitières tireront leur revenu du marché, soutenues par des programmes gouvernementaux verts pour remplir leurs missions sociale, environnementale et d occupation du territoire. 2. La solidarité des producteurs de lait québécois et canadiens, renforcée par une mise en commun nationale des revenus et des marchés, leur permettra d évoluer profitablement dans un contexte de concurrence accrue. 3. En collaborant avec leurs partenaires de la filière et en s impliquant dans la transformation et la distribution, les producteurs s assureront d un développement durable et profitable de tous les marchés canadiens, de masse et de créneau. Ils encourageront par leurs programmes de marketing les produits laitiers de qualité supérieure, certifiés à 100 % de lait d ici, et favoriseront la fabrication des produits de créneau par des transformateurs, artisans et producteurs-transformateurs installés dans des bassins laitiers régionaux. LA FERME LAITIÈRE QUÉBÉCOISE EN 2017 4. En 2017, toutes les régions du Québec compteront de nombreuses fermes laitières familiales, bien réparties sur tout le territoire. 5. Bien gérées par des productrices et des producteurs formés, jouissant d une bonne santé financière et d une dette réduite, les fermes laitières québécoises offriront une bonne qualité de vie à ceux et celles qui y travaillent. Elles miseront, pour ce faire, sur leurs propres outils de services-conseils, sur la spécialisation des tâches et les travaux à forfait ainsi que sur la mise en commun de machinerie et de main-d oeuvre. Ces conditions de vie et de travail leur assureront une relève motivée et compétente. 6. Les fermes laitières pratiqueront une agriculture durable, écologique, misant sur les avantages d une production combinant l élevage et des productions végétales variées. Par leurs investissements dans la santé et le bien-être des animaux ainsi que dans la qualité du lait, elles auront atteint les plus hauts standards de la production laitière. 7. Les productrices et les producteurs de lait gagneront l appui des citoyens québécois par leurs efforts de communication, leur transparence et l éthique de leurs pratiques. Les citoyens reconnaîtront leurs rôles nourricier, économique, social et environnemental essentiels. * Énoncés issus d une large consultation, à laquelle quelque 3 000 productrices et producteurs de lait québécois ont participé, et adoptés à l assemblée générale annuelle d avril 2007. Dans le présent document, la forme masculine désigne aussi bien les femmes que les hommes. 2 LA GESTION DE L OFFRE ET LA MISE EN MARCHÉ COLLECTIVE DU LAIT

D ABORD NOURRIR NOTRE MONDE LA GESTION DE L OFFRE ET LA MISE EN MARCHÉ COLLECTIVE DU LAIT C est d abord par le développement de leur secteur agricole que la plupart des grands pays ont établi les assises d une économie prospère. Depuis la grande dépression des années 30, la majorité des États est intervenue pour régler ce que les économistes ont nommé le «problème agricole», c est-à-dire la faiblesse et l instabilité chronique des revenus des agriculteurs. L «exception agricole» a justifié un traitement spécial pour le secteur : la mise en place de politiques de soutien, de régulation des marchés et de mesures d exclusion de l agriculture des accords commerciaux. Mais à compter des années 80, un fort vent de libéralisme économique a soufflé en faveur du retrait de l État et de l ouverture des marchés agricoles. Pour l Organisation mondiale du commerce, la Banque mondiale, le Fonds monétaire international et de nombreux États, c est au libre marché de régler le «problème agricole» et d assurer la sécurité alimentaire de l humanité. Plus de 30 ans de cette politique n ont pourtant rien résolu, au contraire. Les crises alimentaires des années récentes s expliquent notamment par l abandon des politiques favorisant une certaine autonomie alimentaire par la production locale et la protection du marché intérieur des pays les plus affectés. Il n y aura pas de solution durable à ces problématiques sans reconnaissance du droit des États d adopter leurs propres politiques agricoles afin d assurer une certaine souveraineté alimentaire à leur population. La gestion de l offre, en place au Canada depuis 1971 en production laitière, est une politique agricole qui permet d assurer une production locale d aliments de grande qualité, tout en offrant aux producteurs un revenu stable et équitable, tiré entièrement du marché, sans subventions de l État et sans dumping de surplus sur le marché de pays tiers. Elle représente, avec la mise en marché collective, un modèle concret d application de la souveraineté alimentaire pour les producteurs de lait et les citoyens canadiens. 3

LES PRODUCTEURS DE LAIT DU QUÉBEC LA MISE EN MARCHÉ COLLECTIVE DU LAIT ET LA GESTION DE L OFFRE En 2014, la Fédération des producteurs de lait du Québec devient Les Producteurs de lait du Québec. C est une organisation démocratique dont les orientations sont définies par l assemblée générale des membres et qui est administrée par un conseil d administration composé des présidents des 14 conseils régionaux. Affiliée à l Union des producteurs agricoles (UPA), l organisation travaille à la défense et à la promotion des intérêts généraux de ses membres. LA MISE EN MARCHÉ COLLECTIVE DU LAIT Les 5 856 fermes laitières québécoises mettent en marché collectivement près de 3 milliards de litres de lait par l intermédiaire du Plan conjoint (1980) des producteurs de lait du Québec. Les producteurs ont délégué à leur organisation la responsabilité de négocier en leur nom l ensemble des conditions de vente avec les représentants des transformateurs. Les producteurs et les transformateurs négocient et se concertent par l intermédiaire des conventions de mise en marché et de divers comités qui en découlent sur les questions de l approvisionnement des usines, des règles de qualité du lait et des prix de la matière première. Ces derniers sont négociés sur la base d un prix cible établi au niveau canadien en tenant compte des coûts de production des producteurs les plus efficaces. Les conditions de transport du lait de la ferme à l usine, dont les frais sont assumés par les producteurs, sont négociées avec les transporteurs par l organisation dans une convention provinciale. Ce système de mise en marché collective permet aux producteurs de lait de tirer leurs revenus du marché sans subventions gouvernementales. LA GESTION DE L OFFRE Les producteurs québécois et canadiens maîtrisent leur niveau de production pour satisfaire tous les besoins du marché intérieur. Les représentants des producteurs de toutes les provinces, en consultation avec l industrie, établissent une cible annuelle de production que l on appelle le quota de mise en marché. Lorsque la production dépasse cette cible, on doit écouler les surplus sur d autres marchés, notamment celui de l alimentation animale, à un prix nettement inférieur au prix moyen reçu pour les marchés planifiés intérieurs. Le produit de toutes les ventes planifiées de lait est mis en commun par les producteurs. Ceux-ci reçoivent un prix moyen en fonction de leurs livraisons mensuelles de lait. La qualité du lait qu ils mettent en marché est une préoccupation importante pour les producteurs. Divers programmes visant à l améliorer sont gérés par l organisation. Les producteurs investissent aussi dans la recherche ainsi qu en promotion et publicité du lait et des produits laitiers plus de 43 millions de dollars annuellement. 4 LA GESTION DE L OFFRE ET LA MISE EN MARCHÉ COLLECTIVE DU LAIT

LA MISE EN MARCHÉ COLLECTIVE DU LAIT, PAR LES PRODUCTEURS, OFFRE Un interlocuteur unique pour négocier toutes les conditions de mise en marché À tous les producteurs : un prix équitable, uniforme et stable pour le lait qu ils mettent en marché Une production ajustée aux besoins du marché Aux transformateurs : un approvisionnement garanti aux mêmes conditions et aux mêmes prix pour tous et disponible aux nouvelles entreprises Une priorité aux marchés à haute valeur ajoutée et en développement Des standards de qualité élevés négociés avec les transformateurs Des investissements en promotion, publicité et éducation à la nutrition Des investissements conjoints des producteurs et des transformateurs dans la recherche Une direction centrale et coordonnée du lait vers les 110 usines du Québec Une négociation provinciale pour des conditions optimales de transport du lait Un tarif moyen pour tous les producteurs pour le transport de leur lait Effectué par 261 camions-citernes Qui parcourent annuellement quelque 28 millions de kilomètres Sur 588 circuits rationalisés de collecte PROFIL DE L INDUSTRIE QUÉBÉCOISE 2014 SUR LES FERMES Nombre de fermes laitières 5 856 Nombre de propriétaires 12 287 Volume de production 2,907 milliards de litres de lait Valeur de la production 2,42 milliards de dollars Investissement annuel 345 millions de dollars POIDS DE L INDUSTRIE LAITIÈRE QUÉBÉCOISE Part des recettes laitières au Canada 37 % Part des recettes agricoles au Québec 28 % RETOMBÉES ÉCONOMIQUES Secteur Secteur de la primaire transformation Total Emplois Emplois directs 22 050 8 079 30 129 Chez les fournisseurs de biens et services 14 252 13 488 27 740 Personnes dont le revenu dépend de l industrie laitière 12 903 11 889 24 792 Total 49 205 33 456 82 661 Apports économiques en millions de dollars Contribution au PIB 3 194,2 $ 2 953,0 $ 6 147,2 $ Revenu de taxation 678,2 $ 621,7 $ 1 299,9 $ Sources : Les Producteurs de lait du Québec, Statistique Canada et données tirées de l étude «Les retombées économiques de l industrie laitière canadienne en 2013» réalisée par la firme ÉcoRessources Consultants et mises à jour par Les Producteurs de lait du Québec, 2014. 5

LA GESTION DE L OFFRE ET LA MISE EN MARCHÉ COLLECTIVE DU LAIT... STABILISENT LE REVENU DES PRODUCTEURS ET LEUR PERMETTENT D OBTENIR UNE MEILLEURE PART DES DOLLARS DÉPENSÉS PAR LES CONSOMMATEURS Les producteurs laitiers québécois et canadiens tirent un revenu beaucoup plus stable de la vente de leur lait que leurs confrères américains comme le démontrent les graphiques. Et, pour la même période, le prix des produits laitiers a augmenté plus rapidement aux États-Unis qu au Canada. De plus, chez nous, les producteurs obtiennent une part plus équitable du dollar dépensé par les consommateurs sans que ces derniers ne paient leurs produits plus cher qu ailleurs. Indice 190 170 COMPARAISON DES INDICES DU PRIX DE DÉTAIL DES PRODUITS LAITIERS ET DU PRIX AUX PRODUCTEURS AUX ÉTATS-UNIS, DE 1992 À 2014 150 130 110 90 70 50 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 Indice des prix de détail des produits laitiers États-Unis Indice du prix aux producteurs États-Unis Sources : Bureau of Labor Statistics (BLS) et United States Department of Agriculture (USDA). 6 LA GESTION DE L OFFRE ET LA MISE EN MARCHÉ COLLECTIVE DU LAIT

Indice 190 170 COMPARAISON DES INDICES DU PRIX DE DÉTAIL DES PRODUITS LAITIERS ET DU PRIX CIBLE AUX PRODUCTEURS AU CANADA, DE 1992 À 2014 150 130 110 Indice du prix cible Canada 90 Indice du prix de détail des produits laitiers Canada 70 50 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 Sources : Statistique Canada et Commission canadienne du lait. COMPARAISON DES INDICES DU PRIX DE DÉTAIL DES PRODUITS LAITIERS AU CANADA ET AUX ÉTATS-UNIS, DE 1992 À 2014 Indice 190 170 150 nis 130 110 90 70 Indice du prix de détail des produits laitiers Canada Indice du prix de détail des produits laitiers États-Unis Sources : Statistique Canada et Bureau of Labor Statistics (BLS). 50 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 7

LA GESTION DE L OFFRE ET LA MISE EN MARCHÉ COLLECTIVE DU LAIT... ASSURENT AUX CONSOMMATEURS UN PANIER DE PRODUITS LAITIERS DE GRANDE QUALITÉ À PRIX RAISONNABLE Une récente comparaison de prix à l échelle internationale démontre que le prix de détail pondéré du lait au Canada se compare avantageusement à celui payé aux États-Unis, en Allemagne, en France, en Nouvelle-Zélande, et en Chine. États-Unis 1,15 $ par litre Allemagne 1,19 $ par litre Canada 1,30 $ par litre France 1,81 $ par litre Nouvelle-Zélande 1,83 $ par litre Chine 2,35 $ par litre Sources : Les Producteurs laitiers du Canada et Société Nielsen, 2014. 8 LA GESTION DE L OFFRE ET LA MISE EN MARCHÉ COLLECTIVE DU LAIT

$ 1,80 1,60 1,40 1,20 1,00 0,80 0,60 0,40 0,20 0,00 $ 5,00 LE LAIT EST PARMI LES BOISSONS LES PLUS ÉCONOMIQUES AU CANADA EN PLUS DE FOURNIR 16 ÉLÉMENTS NUTRITIFS ESSENTIELS À NOTRE ALIMENTATION PRIX DE DÉTAIL MOYEN DES BOISSONS AU CANADA, PAR PORTION DE 250 ML Eau embouteillée Boissons gazeuses Lait Jus et boissons aux fruits Boissons de soya Boissons d'amandes Boissons de riz Autres alternatives au lait Boissons sportives Yogourt à boire Boissons énergisantes DES PRIX PLUS ÉLEVÉS AU CANADA, PAS SEULEMENT POUR LE LAIT COMPARAISON DES PRIX DE DÉTAIL DE CERTAINS ALIMENTS AU CANADA ET AUX ÉTATS-UNIS Sources : Les Producteurs laitiers du Canada et Société Nielsen, 2013. États-Unis 4,00 Canada 3,00 2,00 Canada États-Unis 1,00 0,00 Bœuf hâché (250 g) Pain (675 g) Œufs (dz) Pommes (kg) Bananes (kg) Oranges (kg) Café (100 g) Sources: Statistique Canada et Bureau of Labor Statistics (BLS), 2014. 9

...GARANTISSENT LE REVENU DES PRODUCTEURS À PEU DE FRAIS POUR L ÉTAT Une étude réalisée en 2004 et mise à jour en 2008 par Daniel-Mercier Gouin, directeur du Groupe de recherche en économie et politique agricoles (GREPA) et professeur au Département d économie agroalimentaire et des sciences de la consommation de l Université Laval, conclut que le Canada est l un des pays où la contribution financière de l État à la production laitière est la plus modeste. Les subventions par tonne de lait produit étaient, en 2004, deux fois plus faibles au Canada qu aux États-Unis et plus de six fois inférieures à celles de l Union européenne. En fait, les producteurs laitiers canadiens ne bénéficient d aucunes subventions pour soutenir leur revenu. Ils n ont accès qu au soutien minimum généralement offert par les gouvernements à tous les agriculteurs (ex. : remboursement des taxes, assurance récolte). ÉVOLUTION DES PAIEMENTS DIRECTS AUX PRODUCTEURS LAITIERS ET DES SUBVENTIONS À L EXPORTATION, DE 1995 À 2004 $/tonne 60 50 40 30 20 10 0 Indice 300 1995 1996 60 40 20... FAVORISENT UNE 0 Mai AGRICULTURE Juin Juin RESPECTUEUSE Mai Mai DES Mai RESSOURCES Mai Mai ET Mai DES PERSONNES Moyenne : UNE AGRICULTURE EFFICACE 1997 ET 1998 À TAILLE 1999 HUMAINE 2000 2001 2002 2003 2004 2005 (18 enquêtes) La mise en marché collective et la gestion de l offre ne sont pas un frein à l amélioration de l efficacité et de la productivité comme le montrent ces résultats. Avec en moyenne 71 vaches par exploitation en 2013, les fermes laitières québécoises demeurent des entreprises familiales à taille humaine. Par comparaison, les fermes laitières californiennes comptent en moyenne 1 186 vaches. Les années à mettre dans Indesign: CARACTÉRISTIQUES TECHNIQUES DES 1996 FERMES et 2013 LAITIÈRES AYANT PARTICIPÉ À L ENQUÊTE SUR LES COÛTS DE PRODUCTION, 1996 ET 2013 Canada Nouvelle-Zélande Australie 140 Union européenne Québec États-Unis 120 Canada Union européenne 25,0 % Vermont 17,4 % 22,9 % 22,3 % 24,8 % 24,5 % 28,7 % 25,5 % 19,7 % 22,8 % 12,8 % 100 Sources : OCDE, Nouvelle-Zélande Base de données États-Unis 16,0 % 3,1 % 8,7 % -0,9 % 3,0 % 15,8 % 6,6 % 7,1 % ESP; USDA, Australie FAS Export Assistance; 1997 80 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 FEOGA, Rapport financier. 250 7 303 200 150 100 50 0 2 978 Production annuelle par ferme (hl) 42,66 71,36 Nombre de vaches par ferme 6 981 10 254 Lait par vache (litres) 1,53 1,10 Total des heures de travail par hectolitre 1996 2013 1996 Source : Groupe Agéco Enquête sur les 2009 coûts de production des entreprises laitières au Québec. 10 LA GESTION DE L OFFRE ET LA MISE EN MARCHÉ COLLECTIVE DU LAIT

LA PART DES PRODUCTEURS DE LAIT DANS LE PRIX DES ALIMENTS AU RESTAURANT DANS LE PRIX D UN VERRE DE LAIT Les enquêtes révèlent qu un verre de lait dans un restaurant coûte d ordinaire 2,50 $. De ce montant, seulement 23 cents (9 %) vont au producteur laitier, qui nourrit et trait ses vaches, et assume les coûts de livraison du lait aux laiteries. DANS LE PRIX D UNE PIZZA Toujours selon les enquêtes, une pizza moyenne (avec trois garnitures) commandée au restaurant coûte d ordinaire 18,59 $. Le producteur laitier ne reçoit que 3,5 %, soit 65 cents, pour le lait utilisé pour la fabrication du fromage qui garnit cette pizza. Salaires, avantages sociaux : 33,7 % Total : 2,50 $ Loyer : 7,6 % Autres coûts alimentaires : 32,1 % Autres frais* : 23,1 % * Amortissement, intérêts, frais généraux et administratifs, frais d exploitation, marketing, autres frais d occupation REVENU DU PRODUCTEUR LAITIER : 0,23 $ REVENU DU PRODUCTEUR LAITIER : 3,5 % Source : Les Producteurs laitiers du Canada, 2015. 11

555, boulevard Roland-Therrien, bureau 415 Longueuil (Québec) J4H 4G3 Téléphone : 450 679-0530 Télécopieur : 450 679-5899 plq@lait.qc.ca lait.org lafamilledulait.com nourrirnotremonde.org go5quebec.ca G3 11 10 N822 AVRIL 2015 ISBN 978-2-923457-25-3