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Transcription:

1 ère partie LES ÉLÉMENTS DE BA S E La Pre m i è re partie cont ie nt les éléme nts de base destinés à être lus et utilisés par tous les me m b re s des équipes et les personnels des pro j e t s. Cette partie c o m p re nd le Résumé des questio ns à aborder lors de la conc e p t ion, à savoir une série de questio ns i nt é re s s a nt la sécurité alime nt a i re des ména ges et le rôle des ho m mes et des femmes auxquelles il c o n v ie nt de répondre lors de la conc e p t ion d un p rojet, d un pro g ra m me ou d une activité. Le résumé est suivi de deux ins t r u me nts compléme nt a i re s : u ne fic he de contrôle pour guider la collecte de s données socioé c o nomiques sur le terra i n ; u ne ma t r ice de la sécurité alime nt a i re de s m é na ges (SAM) qui analyse en pre na nt pour exemple un projet FIDA la cont r i b u t ion de s c o m p o s a ntes et activités d un projet à la SA M. AIDE-MÉMOIRE JUSTIFICATION ET APPLICATION RÉSUMÉ DES QUESTIONS À ABORDER AU COURS DE LA CONCEPTION Fiche de contrôle pour la collecte des données Une matrice de la sécurité alimentaire des ménages Exemple d un projet du FIDA 2 ème partie RAPPELS THÉMATIQUES La Deuxième partie re g roupe six rappels théma t i q u e s, accompagnés d éléme nts de référe nce à utiliser s é l e c t i v e me nt par les différe nts me m b res des équipes en fo nc t ion de leurs do ma i nes de spécia l i s a t io n. CONTRAINTES SOCIALES ET PROBLÈMAT I Q U E D I N F R A S T R U C T U R E ENVIRONNEMENT ET RES- SOURCES NAT U R E L L E S ÉPARGNE ET CRÉDIT ENTREPRISES RURALES ÉLEVAGE AGRICULTURE

J U S T I F I C A T I O N G É N É R A L E E T A P P L I C A T I O N L A P P R O C H E D U F I D A E N MAT I È R E DE S É C U R I T É A LI M E N TA I R E DE S M É N AG E S ( S A M ) E T D E L A D I M E N S IO N G E N R E Le FIDA a pour mandat de faire reculer la pauvreté et d améliorer la nutrition et les moyens d existence grâce au développement rural et agricole. Ses groupes cibles sont les ménages pauvres dans les régions pauvres des pays en développement. Ses projets et programmes sont donc destinés à des régions habituellement marginales et où les communautés et les ménages peuvent se trouver en situation d insécurité alimentaire. L expérience dans bien des pays a démontré que la croissance économique ne se traduit pas automatiquement par une réduction de la pauvreté. Le FIDA a appris qu une action focalisée est nécessaire pour mettre en place les conditions permettant aux communautés et aux ménages pauvres de bénéficier des possibilités de développement. On prend aujourd hui de plus en plus conscience que, dans les communautés pauvres et dans les zones marginales, les carences en matière d infrastructures, de santé et de nutrition, le manque de capacités de gestion et l analphabétisme constituent des obstacles importants, voire les principaux obstacles, à une augmentation de la production et de la productivité. Les projets et programmes du FIDA reflètent cette prise de conscience. La malnutrition freine la croissance économique générale car elle affecte la productivité et la capacité des populations à se livrer à des activités productives. Elle augmente également le risque de maladies. Les femmes et les enfants sont parfois les groupes les plus touchés par la malnutrition en raison d une distribution inégale de la nourriture à l intérieur du ménage souvent imputable à des pratiques culturelles et en raison de la lourde charge de travail des femmes et de leurs responsabilités pour la production et les tâches ménagères. La sécurité alimentaire constitue le souci premier des ménages pauvres puisqu elle détermine les choix en matière de production et d investissement. Si l on veut comprendre les stratégies d adaptation et de réduction du risque des ménages pauvres, il est essentiel de savoir comment ils s efforcent de parvenir à la sécurité alimentaire. C est précisément sur ces stratégies que les efforts de développement devraient faire fond, pour les renforcer, et non pour les affaiblir. Le FIDA décrit la sécurité alimentaire des ménages (SAM) comme la capacité des ménages à se procurer un assortiment stable et durable d aliments adéquats. Sur le plan opérationnel, cela signifie: i) des mesures d amélioration et de stabilisation des approvisionnements alimentaires des ménages en toute saison et lors des pénuries passagères; ii) des activités propres à assurer à long terme les approvisionnements alimentaires; et iii) une attention constante à apporter à la qualité nutritionnelle des aliments, qui doivent en outre respecter les préférences culturelles. Les ménages pauvres ont tendance à recourir à des stratégies d adaptation multiples à la fois pour assurer leur sécurité alimentaire et pour atténuer les risques. À cet égard, la diversification des activités productives et des sources de revenus prend une importance critique. Ainsi, dans des environnements précaires, les pauvres se montrent particulièrement prudents lorsqu il s agit d investir du temps et des ressources dans des activités productives nouvelles ou modifiées si celles-ci: sont jugées trop risquées; supposent l abandon de stratégies de survie qui ont fait leur preuve; exigent une main-d œuvre supplémentaire (qui peut ne pas être disponible ou abordable); s o u s t ra ie nt de la ma i n - d œ u v re à la pro duc t ion vivrière; et sont perçues comme un moyen d existence moins important que les activités du moment. 2

Les femmes jouent un rôle fondamental dans les stratégies d adaptation des ménages pauvres. L expérience du FIDA et celle d autres donateurs et chercheurs a largement démontré que ce sont les femmes qui, dans les ménages pauvres, sont responsables au premier chef de l alimentation de la famille, que ce soit en matière de production ou d achat des aliments. Il est donc particulièrement important de reconnaître que: les femmes constituent le principal point d accès pour aborder les problématiques de sécurité alimentaire et du bien-être nutritionnel au niveau des ménages; une augmentation des revenus contrôlés par les femmes a des retombées positives plus immédiates pour la SAM qu une augmentation des revenus contrôlés par les hommes; et que l amélioration générale des conditions d existence des femmes (et des filles) a une incidence positive immédiate sur le bien-être général des ménages, et en particulier sur l état nutritionnel des enfants. La réalisation du potentiel de productivité des femmes rurales - qu elles soient agricultrices, éleveuses, entrepreneurs, etc. - contribue à accroître la productivité globale et à améliorer le rapport coût/efficacité des investissements dans des projets et programmes agricoles. Si elles ont accès aux ressources et aux services de soutien, les agricultrices peuvent obtenir des résultats appréciables. L analyse par sexe définit les rôles et fonctions socio-économiques changeants des hommes et des femmes ainsi que leur interaction et leur complémentarité dans un contexte socioculturel et économique précis. Les besoins et responsabilités respectifs des hommes et des femmes sont différents quoique complémentaires et leurs stratégies d adaptation familiale sont fonction de leurs intérêts propres. L importance relative de leurs activités respectives au sein de la cellule familiale devrait donc être évaluée par les concepteurs des projets et des programmes et les options devraient tenir compte des niveaux de risque acceptables pour chaque groupe. La reconnaissance des rôles à la fois différents et complémentaires des hommes et des femmes au sein du ménage est au cœur même de l approche du FIDA en matière de SAM. Les approches 1/ du FIDA en ce qui concerne la SAM et la dimension genre exigent l intégration de ces aspects dans toutes les interventions du FIDA. Ceci signifie que les dimensions SAM (sécurité alimentaire des ménages) et genre doivent être abordées dans tous les programmes, projets, éléments de projet et activités de nature sectorielle et technique identifiés et définis. 1/ Le FIDA a préparé un document de référence (largement diffusé lors du Sommet mondial de l alimentation en novembre 1996) intitulé La sécurité alimentaire: incidences sur les orientations et les activités visant à réduire la pauvreté rurale et à améliorer la nutrition. 3

Q UE S O N T L E S A I D E - MÉ M O IR E E T CO M M E N T L E S U T IL I SE R Les aide-mémoire ont pour objet d aider les équipes de conception et les planificateurs de projets dans le diagnostic et le ciblage des questions critiques intéressant le rôle des hommes et des femmes ainsi que la SAM. Ils complètent les directives et outils techniques que les concepteurs et planificateurs utilisent dans leurs domaines respectifs 2/. Ils ont été principalement élaborés pour la conception des projets (plus spécifiquement pour la formulation), mais peuvent être aussi utiles à d autres stades du cycle du projet, par exemple: lors de la phase initiale, pour définir les principaux axes d un projet ou un programme et démarrer l examen et la collecte des données; pendant l exécution, en tant qu outil pour la planification de projet et l identification des indicateurs de suivi et d évaluation. Les aide-mémoire sont centrés sur le Résumé des points à aborder lors de la conception qui consiste en une série de questions clés concernant la sécurité alimentaire des ménages et le rôle des hommes et des femmes auxquelles les concepteurs et planificateurs de projet doivent répondre 3/. Les aide-mémoire contiennent aussi différents éléments de référence et outils pour aider les équipes à répondre aux questions du résumé. Les sections qui intéressent tous les membres des équipes et personnels des projets sont regroupées dans la première partie. La deuxième partie sous forme de dossier comprend des éléments de référence qui peuvent être utilisés sélectivement par les différents membres des équipes en fonction de leur domaine de spécialisation. Afin de faciliter la réponse aux questio ns du résumé, chaque point est accompagné d une liste non exhaustive d é l é- ments à pre n d re en compte et d exemples de risques et de mesures d atténuation des risques. Outre le rappel des points clés et des risques possibles qu il faut prendre en considération dans les documents conceptuels et les plans de projet, le résumé a aussi d autres emplois. Il peut être utilisé comme guide dans la conduite des diagnostics participatifs, des ateliers de parties prenantes ainsi que de l examen et de la collecte de données. Il peut également faciliter les débats au sein des équipes de conception des projets sur les aspects communs liés au rôle de chaque sexe et à la sécurité alimentaire des ménages, ainsi que l élaboration du cadre logique. La première partie contient également: une fiche de contrôle pour guider la collecte des données socio-économiques sur le terrain (qui peut être particulièrement utile aux premiers stades de la conception, mais aussi pendant l exécution, par exemple lors de l élaboration des enquêtes de référence et des diagnostics participatifs pour la planification des projets); Une matrice de la sécurité alimentaire des ménages, qui analyse en prenant pour exemple un projet FIDA les implications possibles et les risques pour la SAM d activités et de composantes spécifiques de projets. Les Rappels thématiques figurant dans la deuxième partie sont un outil essentiel pour répondre aux questions clés du Résumé. Ils font ressortir les aspects essentiels de la sécurité alimentaire des ménages et de la dimension genre intéressant différents secteurs: Agriculture, Élevage, Entreprises rurales, Épargne et crédit, Environnement et ressources naturelles, Contraintes sociales et problèmes d infrastructure. Les membres des équipes et les personnels des projets utiliseront les différentes sections en fonction de leurs domaines de spécialisation et de leur mandat respectifs. Il n a pas été prévu de chapitre spécifique pour le chef d équipe, l économiste et le sociologue qui seront appelés à se servir de l ensemble de la série. Le sociologue et l économiste aideront, au besoin, les spécialistes techniques à aborder les dimensions sociologiques et économiques des problématiques. Inévitablement, plusieurs points seront communs à différents secteurs mais des exemples spécifiques à chacun d entre eux sont donnés. Les aide-mémoire portent sur les points essentiels de la SAM et de la dimension genre qui sont généralement pertinents dans la plupart des contextes des projets, bien que les exemples donnés puissent ne pas s appliquer à toutes les sociétés. Les utilisateurs devront moduler la problématique, les questions et les risques en fonction de leur région, de leur contexte et de leur situation particulière. 2/ Le Manuel de diagnostic pour la sécurité alimentaire, produit par le professeur Eric Tollens, Université catholique de Louvain, Département d économie de l agriculture, Louvain (Belgique) à l intention du Fonds de survie belge (FSB), constitue un instrument pratique pour le diagnostic et la préparation d interventions ciblées. Pour la planification et l évaluation des interventions en matière de sécurité alimentaire et de nutrition, on peut se référer au document intitulé The Comprehensive Participatory Planning and Evaluation Approach (CPPE Approche participative à la planification et l évaluation) testé avec succès dans un certain nombre de projets FIDA/FSB. Cette brochure a été préparée par l Unité de nutrition de l Institut de médecine tropicale à Anvers (Belgique) sous la direction du professeur Patrick Kolsteren. On peut se procurer ces deux documents auprès de l Administrateur du programme du Fonds de survie belge au FIDA (Rome). 4 3/ Il est stipulé dans les Procédures d utilisation de cet aide-mémoire, approuvées par le Bulletin du Président 06/99, que les éléments figurant au Résumé des questions à aborder lors de la conception doivent être pris en compte dans les documents du projet. Le rapport de mission indiquera l emploi qui a été fait des aide-mémoire ainsi que les questions non réglées qui devront être abordées aux phases ultérieures de conception et de mise en œuvre. Les chargés de portefeuille de pays devront mettre l aide-mémoire à la disposition des équipes de conception et mentionner dans le mandat de celles-ci qu elles sont tenues de donner suite au Résumé des points à aborder. La Division consultative technique (PT) et le Bureau de l évaluation et des études (OE) devront utiliser le Résumé dans le processus d examen et d évaluation.

RÉSUMÉ DES QUESTIONS À ABORDER AU COURS DE LA CONCEPTION Q U E S T I O N 1 : cadre institutionnel et politique Dans quelle mesure, les plans, les politiques et les institutions locaux, régionaux et nationaux favorisent-ils ou entravent-ils le développement dans l intérêt des ruraux pauvres? Prendre en compte notamment les éléments suivants: les politiques et les législations sectorielles, sociales et économiques au niveau national/régional; les objectifs de production nationaux/régionaux; les structures organisationnelles et les plans budgétaires nationaux/régionaux/locaux (par exemple, à la lumière de la décentralisation, etc.); la planification nationale/régionale/locale des infrastructures et des services sociaux; la sensibilité et la réponse concrète aux besoins des femmes rurales en général et des femmes pauvres en particulier; l ouverture et l acceptation des organisations communautaires, y compris les ONG; la capacité des organisations à mettre en œuvre les interventions; et la stabilité institutionnelle et financière pour garantir la pérennité des interventions du projet ou du programme. Les résultats escomptés du projet ou du programme pour les ruraux pauvres, et notamment pour les femmes, pourraient être compromis si l accès à la terre et les lois foncières ne sont pas équitables. Pour atténuer ce risque, le FIDA devrait envisager d engager un dialogue avec le gouvernement, aux côtés d autres donateurs, sur les aspects administratifs et législatifs pertinents. 5

QUESTION 2: d i versification des systèmes de production des ménages Quelles sont les implications des interventions planifiées pour la diversification et la complémentarité des différentes sources de revenus et activités de production, tant pour les hommes que pour les femmes? Les interventions prévues modifieront-elles les schémas distincts et communs d accès et de contrôle des ressources et des actifs des hommes et des femmes? Quelles répercussions les modifications apportées aux systèmes de production des ménages auront-elles sur la sécurité alimentaire et l état nutritionnel à l intérieur du ménage? Prendre notamment en compte l impact sur le rapport entre: les cultures végétales et l élevage; l agriculture pluviale et l agriculture irriguée; la production commerciale et l agriculture pour la consommation familiale; les différentes sources de revenus; les responsabilités en matière de main-d œuvre et de prise de décision des hommes et celles des femmes pour la production et la vente des produits; les réseaux officiels et les réseaux informels de commercialisation (accessibles tant pour les hommes que pour les femmes); les dépenses des hommes et celles des femmes. Les parcelles des femmes risquent d être accaparées par les hommes de la famille si leur valeur augmente (souvent par la suite des interventions du projet ou du programme). Ce risque peut être atténué par la participation de la communauté à la prise de décision et en garantissant que les hommes bénéficieront d autres bénéfices du projet ou du programme. Lorsque les cultures commerciales remplacent les cultures vivrières, l alimentation risque d être plus tributaire des marchés, ce qui pourrait affecter l équilibre nutritionnel. L intervention planifiée devra éventuellement veiller au maintien d un équilibre approprié entre cultures vivrières et cultures commerciales dans les systèmes d exploitation et les stratégies d adaptation des ménages. Q UE S T I O N 3 : malnutrition et productivité En cas de malnutrition avérée dans la zone du projet ou du programme, quelles sont les mesures envisagées pour améliorer l état nutritionnel des ménages, notamment celui des femmes et des enfants? Prendre en compte notamment les éléments suivants: les interventions portant sur la production des ménages; des cultures végétales nouvelles ou améliorées pour une nutrition familiale équilibrée; l amélioration des revenus (notamment les revenus des femmes); un accès amélioré et constant à l eau potable; la prévention des maladies affectant la nutrition et la productivité; l éducation sanitaire et nutritionnelle pour les hommes comme pour les femmes; les technologies représentant un gain de temps et de main-d œuvre pour les femmes. L a b s e nce de diversité nu t r i t io n nelle peut être une cause importante de la ma l nu t r i t ion. Dans ce cas-ci, l é duc a t ion nu t r i t io n ne l l e, para l l è l e me nt à la pro mo t ion d une pro duc t ion végétale diversifiée, peut se révéler nécessaire, au besoin en collabora t ion avec d autres do nateurs ou servic e s. 6

Q U E S T I O N 4 : accès aux technologies Les hommes et les femmes sont-ils désireux et capables d adopter les technologies envisagées (outils, intrants, entreposage, nouvelles variétés, technologies économisant la main-d œuvre, etc.)? Quelles répercussions l adoption de ces technologies aura-t-elle pour les ménages, et pour les hommes et les femmes? Prendre en compte notamment les éléments suivants: les modifications à la gestion des cultures ou des troupeaux; les modifications dans l emploi des technologies traditionnelles; le besoin d information et de formation; l évolution des besoins et des responsabilités en matière de main-d œuvre masculine, féminine et infantile; la disponibilité, l accessibilité et le coût des technologies; l évolution des dépenses du ménage. Pour éviter le risque de rejet des technologies nouvelles ou adaptées, il faudra s assurer, à l échelle de la communauté, que ces technologies peuvent être reproduites et qu elles sont abordables pour les ménages. 7

Q U E S T I O N 5 : main-d œuvre familiale Quelles seront les répercussions, tant pour les hommes que pour les femmes, des besoins de main-d œuvre supplémentaire résultant directement ou indirectement des interventions planifiées? Prendre en compte notamment les éléments suivants: l augmentation de la demande de main-d œuvre féminine; la capacité des femmes à assumer les responsabilités productives et familiales; l augmentation de la demande de main-d œuvre infantile; le recours accru à la main-d œuvre salariée; l impact sur la migration des hommes; la capacité de main-d œuvre dans les ménages dirigés par des femmes; l augmentation des dépenses des ménages. L augmentation de la production sur les parcelles des hommes entraîne fréquemment une augmentation de la charge de travail des femmes, ce qui réduit le temps qu elles peuvent consacrer aux soins des enfants ou à leurs propres activités génératrices de revenus. Pour atténuer le risque que les objectifs de production ne soient pas atteints, les interventions devraient tenir compte des contraintes de maind œuvre des femmes et prévoir, par exemple, une augmentation graduelle de la production. Q U E S T I O N 6 : accès aux ressources naturelles Les interventions dans le cadre du projet ou du programme affecteront-elles, directement ou indirectement, l accès des ménages, et spécifiquement celui des hommes et des femmes aux ressources naturelles importantes pour leur subsistance et leurs revenus? Au besoin, quelles sont les mesures envisagées pour compenser les pertes tout en garantissant une utilisation durable des ressources naturelles par les ménages? Prendre en compte notamment les éléments suivants: les terres arables; les pâturages; les ressources hydriques; le bois de feu; les produits forestiers non ligneux; les aliments sauvages (plantes, fruits, gibier). Des mesures de conservation pourraient limiter l accès au bois de feu ou interdire la production de charbon de bois, ce qui pourrait affecter les besoins énergétiques des ménages et les revenus des hommes et des femmes. La conception de l intervention devrait envisager d autres sources 8

Q U E S T I O N 7 : accès à une information, une formation et une vulgarisation adéquates Comment les interventions s y prendront pour s assurer que les activités d information, de formation et de vulgarisation correspondront aux besoins, aux compétences et aux limitations des ruraux pauvres, hommes et femmes? Prendre en compte notamment les éléments suivants: cibler les femmes les plus concernées par l activité; moduler les activités en fonction des contraintes de temps des femmes; accroître le degré d alphabétisation, les compétences en matière de gestion et l éducation nutritionnelle; veiller à la pérennité et à la rentabilité des activités de vulgarisation une fois le projet ou le programme terminé. Les modules de vulgarisation, de recherche et formation risquent d être inefficaces s ils ne sont pas adaptés aux différents bagages de connaissance des hommes et des femmes et s ils ne tiennent pas compte de la force de travail et du temps dont hommes et femmes disposent. Pour atténuer le risque de non-adoption de ces interventions, il devra être tenu compte des connaissances, des besoins et des contraintes de temps spécifiques à chaque sexe. 9

Q UE S T I O N 8 : épargne et crédit Les dispositions en matière de crédit reflètent-elles: la nécessité d une mobilisation de l épargne et du renforcement des actifs, pour les hommes comme pour les femmes? la demande réelle de crédit, par les femmes en particulier et par les ménages en général? les capacités de formation de revenus et de remboursement des ménages, et en particulier des femmes? la présence de marchés accessibles et d un environnement concurrentiel pour vendre le surcroît de production, pour les hommes comme pour les femmes? le souci d assurer des services financiers fiables, accessibles et durables, répondant aux besoins des hommes et des femmes pauvres? Le crédit peut ent ra î ner un risque d ende t t e me nt pour les femmes si l activité pour laquelle il est cons e nt i v ie nt s ajouter à leurs activités coura nt e s. Pour atténuer ce risque, la conc e p t ion de l int e r v e nt ion devrait tenir compte de la capacité des femmes de concilier une augmentation de la charge de travail pour de nouvelles activités productives et leurs responsabilités familiales quotidiennes. 10

Q U E S T I O N 9 : organisation et participation 4/ Les activités envisagées permettront-elles aux ménages pauvres, et en particulier aux femmes, de participer aux organisations communautaires et à la prise de décision? Prendre en compte notamment les éléments suivants: la participation des femmes et des hommes dans le choix et les orientations générales des objectifs globaux et des activités spécifiques; l équité dans les possibilités qu ont les hommes et les femmes d adhérer à des organisations formelles et informelles et d y participer; la possibilité de prendre appui sur des organisations communautaires existantes ou, le cas échéant, de prendre l initiative de créer de nouvelles organisations qui reflètent les besoins socioculturels et économiques des communautés; la participation, tant des hommes que des femmes, dans l exécution des décisions liées à un projet ou à un programme et à son suivi et évaluation. Si les femmes sont écartées du processus de décision, elles risquent de ne pas se sentir concernées par les interventions planifiées. Pour atténuer ce risque, leur participation active devrait être garantie dès le départ. Q U E S T I O N 1 0 : ciblage Quels sont les critères et méthodes utilisés pour cibler les zones, communautés et ménages en situation de pauvreté et d insécurité alimentaire? Sur quelles données les différents critères de ciblage s appuient-ils? Quels sont les mécanismes de suivi utilisés pour garantir que la focalisation sur les hommes et les femmes pauvres sera maintenue tout au long du cycle du projet ou du programme? Prendre en compte notamment les éléments suivants: un ciblage spécifique pour les femmes; un ciblage spécifique pour les ménages en situation d insécurité alimentaire extrême; le recours à des méthodes participatives et d autociblage à l échelon communautaire. L absence de données suffisantes sur les groupes cibles, y compris des données ventilées par sexe, entraîne des problématiques de ciblage. La collecte et l analyse des données au stade de la préformulation sur les groupes cibles potentiels atténue le risque d erreur de ciblage. 4/ Les concepteurs peuvent se référer au Module for Field Application on Beneficiary Participation in the Project Cycle - Umbrella Framework, disponible auprès du Chargé de portefeuille de pays ou de la Division consultative technique du FIDA. 11

Q U E S T I O N 1 1 : suivi et évaluation Le document de conception et son cadre logique contiennent-ils des indicateurs de suivi et évaluation qui a) mesurent l impact sur la sécurité alimentaire et b) sont suffisamment ventilés par sexe? Les rapports d évaluation relèvent fréquemment le manque de données quantitatives et qualitatives afin de mesurer l impact des interventions à la fois sur la SAM et sur la situation de la femme. Pour atténuer ce risque, il conviendrait d identifier, au stade de la conception, des indicateurs appropriés pour garantir la collecte de données aussi bien qualitatives que quantitatives qui pourraient être analysées dès le début de l exécution. Q U E S T I O N 1 2 : modèles d exploitation agricole De quelles façons les modèles d exploitation agricole tiennent-ils compte des besoins de main-d œuvre, de production, de dépenses et de technologies, ventilés par sexe, en fonction de la capacité des ménages, en particulier des femmes, à répondre à des demandes accrues? Les modèles d exploitation agricole ne reflètent pas forcément la capacité réelle des ménages à adopter les modules proposés. Pour atténuer ce risque, ces modèles devraient tenir compte des données sur la production et la répartition du travail ventilées par sexe au sein du ménage. Q U E S T I O N 1 3 : tableaux de coûts Les tableaux de coûts prévoient-ils des fonds dans les postes budgétaires pertinents pour les besoins spécifiques des femmes au plan de la technologie, des intrants, de la formation, des services, etc. s il y a lieu? En règle générale, lorsque des fonds ne sont pas réservés aux femmes dans les différents postes budgétaires (par exemple, pour la formation), le risque existe que: a) les femmes reçoivent une part inégale des ressources du projet ou du programme; b) il soit impossible de contrôler l existence de bénéfices quantifiables pour les femmes. Pour atténuer ce risque et intégrer à la fois à la conception et à l exécution les bénéfices destinés aux femmes, les postes budgétaires devraient dans la mesure du possible refléter ces préoccupations. 12

Q UE S T I O N 1 4 : coordination et complémentarité avec les autres partenaires Certains besoins infrastructures, services sociaux et sanitaires, etc. essentiels pour les ménages ne sont peut-être pas couverts par le projet ou le programme du FIDA. Quels sont les mesures et les mécanismes envisagés pour favoriser une complémentarité des interve n t i o n s d autres donateurs et institutions gouvernementales afin de garantir la satisfaction de ces besoins? Pour éviter que la malnutrition compromette de façon critique la productivité du groupe cible du FIDA, une action complémentaire de la part d autres donateurs peut s avérer nécessaire, par exemple pour la sensibilisation nutritionnelle et l alimentation en eau du village. 13

F I C H E D E C O N T R Ô L E P O U R L A C O L L E C T E D E S D O N N É E S L objet de ces renseignements est de: comprendre le rôle effectif et potentiel des différentes activités de production et de formation de revenus auxquelles les ménages se livrent pour se procurer, de façon suivie, un assortiment adéquat d aliments produits ou achetés; définir les rôles distincts et complémentaires des hommes et des femmes dans l économie familiale; apporter des éléments de réponse aux problématiques énumérées dans le Résumé des problématiques à aborder au cours de la conception. Ces renseignements peuvent être obtenus par les moyens suivants: débats avec des hommes et des femmes à titre individuel, dans des groupes séparés ou dans des groupes mixtes dans des communautés représentatives; discussions dans des groupes de focalisation avec des personnes clés interrogées dans le cadre de l enquête et qui connaissent bien les communautés (vulgarisateurs, agents de développement communautaire, etc.); analyse de données déjà recueillies obtenues de sources secondaires. Division du travail entre les sexes Il est essentiel, pour la conception des interventions dans le cadre d un projet ou d un programme, de bien comprendre les rôles distincts, quoique complémentaires, des hommes et des femmes dans la production. La carte de la division du travail entre les sexes devrait être établie à partir d un certain nombre d observations: quel est celui, des deux sexes, qui maîtrise l activité décrite et quelles sont les activités conduites par les hommes, les femmes, les garçons, les filles, la main-d œuvre salariée féminine ou la maind œuvre salariée masculine. Cet exercice est essentiel pour les activités présentant un coefficient très élevé de temps et de main-d œuvre et doit établir des comparaisons entre les hommes et les femmes. 14

SYSTÈMES DE PRODUCTION/POPULATION /RESSOURCES NATURELLES Système(s) de production agricole (agric u l t u re pluvia l e, irrig u é e, itinéra nt e, autres) Système(s) d élevage (intensif, extensif, s é de nt a i re, itinéra nt, avec/sans culture s fourragères, autres) Relations culture/élevage Entreprises rurales, par sexe du responsable Types Modes d org a n i s a t i o n: i nd i v idu e l l e, familiale, collective, autres Régularité: activités permanentes, saisonnières, occasionnelles Technologies utilisées: travail manuel, mécanisé Tendances démographiques importantes dans la zone du projet: migration; urbanisation; ménages dirigés de droit ou de fait par des femmes, rapports ethniques, autres Type d habitat: village; habitat dispersé; autres Disponibilité et qualité des ressources naturelles: bois d œuvre produits forestiers non ligneux parcours sources naturelles d eau autres ressources communes Modification de l environnement et ses causes, telles que perçues par les deux sexes ACTIFS, REVENUS ET DÉPENSES Accès à la terre différencié par sexe, quantité, qualité, sécurité de jouissance Degré de privation des terres Principales cultures commerciales et vivrières, par sexe de la personne qui en a le contrôle Accès aux animaux d élevage: différencié par sexe de la personne qui a la propriété et la maîtrise des animaux et des produits de l élevage: produits laitiers, laine, peaux, pelage, autres accès à d autres actifs par sexe: matériel agricole, bijoux, autres Sources de revenus, par sexe: récoltes, transformation des produits agricoles, élevage, transformation des produits de l élevage, autres entreprises rurales, emploi économique du bois et d autres ressources forestières non ligneuses, travail salarié, envois de fonds, pension, autres proportion des revenus provenant de différentes sources, par sexe régularité des différentes sources de revenus, par sexe variations saisonnières des revenus, par sexe Utilisation des revenus, par sexe: import a nce re l a t i v e / c l a s s e me nt des dépens e s pour différents postes: santé, éducation, nourriture, main-d œuvre rémunérée, autres intrants de production, construction domic i l ia i re, habilleme nt, dépenses personnelles, épargne, autres Dépenses pour les intrants relatifs ou non à la main-d oeuvre par sexe: quels types d intrants: main-d oeuvre rémunérée, semences, engrais, pesticides; aliments pour animaux, autres pour quelles cultures/types d élevage/ entreprises rurales Commercialisation, par sexe: qu est-ce qui est vendu, où, quand, comment Critères de la pauvreté et de la richesse, tels que définis séparément par les hommes et par les femmes 15

ÉPARGNE ET CRÉDIT Proportion du total des revenus économisés annuellement, par sexe; variations saisonnières de l épargne par sexe Utilisation de l épargne, par sexe sous forme d argent mis de côté lorsque les liquidités sont importantes, qui sera dépensé plus tard pour couvrir des besoins quotidiens pour les imprévus, comme maladies, enterrements, autres pour investir dans la production (quelles activités) pour d autres fins Où les économies individuelles sont-elles g a rd é e s, par sexe (conservées à la ma i s o n, placées auprès d une autre personne, déposées à la banque, à la poste, autre s ) Préférences pour investir les avoirs liquides, par sexe (dépôt à la banque ou à la poste, achat de bétail, de bijoux, autre s ) Existence et objet des groupes d épargne Emprunts au secteur informel, par sexe: auprès de qui montants moyens fréquence dans quel but à quelles conditions, le cas échéant Emprunts au secteur formel, par sexe: auprès de quel type d institution taille moyenne de l emprunt nombre d emprunts objet utilisation effective (au cas où elle diffère de ce qui précède) intérêt conditions de remboursement type de nantissement exigé ORGANISATION DES ACTIVITÉS PRODUCTIVES AU SEIN DES MÉNAGES Division du tra vail par sexe pour les principales culture s, types d élevage, activités liées aux ent re p r i s e s Activités agricoles c u l t u re l l e me nt cons id é- rées comme domaine exclusif des hommes ou domaine exclusif des f e m m e s Activités d élevage c o ns idérées culture l l e- me nt comme domaine exclusif des hommes ou domaine exclusif des f e m m e s Variations saisonnières de l intensité de la main-d œuvre par sexe: pério des de p o i nt e, pério des cre u s e s Pénuries de main-d œuvre (activités dirigées par les ho m mes/activités dirigées par les femme s ) s o l u t io ns apportées activités les plus touc h é e s Nombre d heures consacrées chaque jour, par sexe: aux activités de production et tâches domestiques en périodes de soudure et à la saison des moissons SÉCURITÉ ALIMENTAIRE DES MÉNAGES, NUTRITION ET SANTÉ 16 Denrées de base par ordre d importance perçue Variations saisonnières: des combinaisons d aliments typiques (denrées de base + viande et légumes) de la quantité de la fréquence des repas S o u rces des différents aliments ( p ro duct ion maison, achat, chasse, cueillette, etc. ) Pour les différentes cultures, proportion de la production consommée/vendue/conservée pour les semences Autosuffisance alimentaire (pour les denrées de base, proportion des denrées achetées par rapport aux denrées produites, variations saisonnières) Consommation propre des produits de l élevage quels produits consommation régulière/occasionnelle/ rare Différences dans la distribution des aliments (en particulier la viande) à l intérieur du ménage par sexe et par âge État nutritionnel * Principales causes des maladies (par sexe et par âge) Accès à l eau potable Pratiques de traitement et de conservation de l eau * Les données sur l état nutritionnel peuvent en général être obtenues auprès des agents de service de santé et confirmées à l aide des données nutritionnelles tirées des enquêtes démographiques.

PARTICIPATION, ACCÈS À L ÉDUCATION, À L INFORMATION ET AUX SERVICES DE SOUTIEN Participation (par sexe et par catégorie socio-économique des ménages) aux: groupes formels (associations, coopératives, etc.) groupes non formels (groupements d épargne, religieux, constitués autour d activités génératrices de revenu, d alphabétisation, etc.) Expériences antérieures (positives ou négatives) des ménages et des communautés dans différents types d organisations (notamment les organisations promues de l extérieur): Existe-t-il des groupements de femmes et pour quel objet? Attitudes envers les différents types de groupements (mixtes; réservés aux femmes/réservés aux hommes) Obstacles culturels qui empêchent les femmes de participer à la vie publique, de parler en public, qui entravent leur mobilité, etc. Entraide au sein de la communauté (nourriture, prêts d argent, main-d œuvre, assistance lors des accouchements, etc.) Services de soutien à la production. Qui, par sexe et par catégorie sociale, a accès aux: services de vulgarisation agricole services vétérinaires approvisionnements privés/publics/ coopératifs en intrants installations et technologies de transformation régimes publics/privés/de crédit i ns t a l l a t io ns de comme rc ia l i s a t io n / ma rc h é s informations de la radio/tv rurale Niveaux d alphabétisation des adultes par sexe Taux d inscription à l école primaire, par sexe CONTRAINTES, POSSIBILITÉS D INVESTISSEMENT Contraintes générales (telles que perçues par les deux sexes) affectant les moyens de subsistance: classement par ordre d importance causes conséquences solutions possibles Contraintes spécifiques de production a) Production végétale Importance relative des contraintes, telle que perçue par les deux sexes. Par exemple: privation de terres/insuffisance des terres/ manque de sécurité de jouissance faible fertilité des sols précipitations (insuffisantes/irrégulières) pénuries de main-d œuvre manque d eau pour l irrigation maladies pertes à l entreposage disponibilité/coût des intrants commercialisation et prix manque de ressources financières pour l achat des intrants et pour les investissements, etc. b) Élevage Importance relative des contraintes, telle que perçue par les deux sexes. Par exemple: accessibilité aux ressources en eau pénuries de main-d œuvre qualité/accessibilité des parcours fourrage maladies disponibilité/coût des intrants commercialisation et prix manque de ressources financières pour les achat d intrants et pour les investissements, etc. c) Entreprises rurales Importance relative des contraintes, telle que perçue par les deux sexes. Par exemple: main-d œuvre technologie commercialisation accès financier aux intrants/matières premières, etc. Possibilités d investissement: S ils disposaient de revenus supplémentaires ou de crédit, dans quelles activités productives les hommes et les femmes investiraient-ils? 17

M AT R I C E D E L A S É C U R I T É A L I M E N T A I R E D E S M É N A G E S RÉSULTATS ESCOMPTÉS POUR LA SAM COMPOSANTE ACTIVITÉ Diversification des cultures - disponibilité des semences - pratiques culturales D I S P O N I B I L I T É / ACCESSIBILITÉ À L A L I M E N TAT I O N Élargissement de la base alimentaire pour les denrées de base, les légumineuses et les oléagineux Augmentation des approvisionnements alimentaires grâce à l accroissement des rendements Augmentation des revenus grâce à la diversification des cultures commerciales Introduction/amélioration des cultures et des variétés ainsi que de leur transformation, stockage et utilisation ÉQUILIBRE NUTRITIONNEL Régime alimentaire plus diversifié Augmentation de la consommation de protéines végétales (légumineuses) Gestion des re s s o u rces naturelles Conservation des terres et de l eau Utilisation de cultures/espèces vivrières (par ex. Dolique de la Floride) Disponibilité saisonnière prolongée de denrées alimentaires, notamment de légumes Emploi d essences d arbres polyvalentes (fruits, combustible, fourrage) comme source de revenu et de nourriture Protection et amélioration des sources de nourriture sauvages Régime alimentaire plus diversifié Augmentation de la consommation d aliments riches en protéines, vitamines et sels minéraux Au g me nt a t ion de la cons o m ma t ion de fruits par les enfants Amélioration de la préparation des aliments grâce à une plus grande disponibilité du bois de feu Santé et production animale Augmentation de la disponibilité de viande et de produits laitiers Augmentation des rendements grâce à des plantations plus précoces Augmentation des revenus Au g me nt a t ion de la cons o m ma t ion de viande et de lait, notamment par les enfants Infrastructures - routes Accès facilité aux marchés pour l achat de denrées alimentaires et la vente des produits Augmentation des rendements grâce à des livraisons effectuées en temps voulu Augmentation de la consommation d aliments importants sur le plan nutritionnel qui ne sont pas produits sur place Diminution de la malnutrition liée aux maladies et amélioration des pratiques nutritionnelles en raison d un accès amélioré aux services de santé et aux réseaux d information Infrastructures - puits/barrages Saison de pro duc t ion de fruits et légumes p ro l o ng é e Augmentation des revenus tirés de l horticulture Augmentation du temps dont les hommes et les femmes disposent pour les activités génératrices de revenus et la production alimentaire, les opérations de collecte de l eau et d abreuvement des animaux étant facilitées Des renseignments de ce genre devraient être incorporés au cadre logique de projet ou du programme Di m i nu t ion des ma l a d ies à support hy drique qui pro v o q u e nt la ma l nu t r i t io n A m é l io ra t ion des pratiques de cuisson grâce à une plus gra nde disponibilité de l e a u 1/ Le tableau est repris du Programme du FIDA de sécurité alimentaire des ménages dans la province méridionale, Zambie, 1994. 18

C o n t r i bution des composantes et activités du projet ou du pro g ramme à la SAM - exemple adapté d un projet du FIDA 1/ DURABILITÉ DE LA BASE DE RESSOURCES Utilisation des légumineuses Diminution de la monoculture Amélioration de la fertilité et de la rétention de l humidité des sols Diminution de l emploi des engrais chimiques Utilisation du fumier Utilisation des résidus de cultures I nt é g ra t ion de me s u res de lutte c o nt re l éro s io n RISQUES L augmentation des cultures vivrières, de la diversification et des revenus ne se traduit pas par une nutrition améliorée Les ménages et les femmes plus pauvres ou en situation d insécurité alimentaire plus marquée pourraient ne pas bénéficier des interventions Pénuries de main-d œuvre Une plus gra nde disponibilité de cultures vivrière s diversifiées peut ne pas se tra du i re par une améliora t ion de la nu t r i t io n Faible pro p o r t ion des légumes réservés à la cons o m ma t ion fa m i l iale en raison de la nécessité de les vendre pour un re v e nu Choix de cultures arboricoles présent a nt une valeur nu t r i t io n nelle faible ou nulle Les ména ges et les femmes plus pauvres ou en s i t ua t ion d insécurité alime nt a i re plus ma rq u é e p o u r ra ie nt ne pas bénéfic ier des int e r v e nt io ns Co nc u r re nce ent re les cultures et l élevage pour l ex p l o i t a t ion des zones d hu m idité résidu e l l e Les ména ges ne peuvent cons a c rer suffisamme nt de temps ou de fo rce de travail pour les int e r v e nt io ns de cons e r v a t ion à long terme des sols et de l eau Les hommes pourraient s approprier des bénéfices des nouvelles technologies ou des races à rendement élevé L augmentation des revenus des hommes peut ne pas se traduire par une amélioration de la nutrition La consommation de lait et de viande, notamment chez les enfants, pourrait ne pas augmenter en raison du manque d éducation nutritionnelle et des inégalités dans la distribution des aliments à l intérieur des ménages Les ménages et les femmes plus pauvres ou en situation d insécurité alimentaire plus marquée risquent de ne pas bénéficier des interventions Les communautés plus pauvres ou plus vulnérables ne sont pas ciblées par les travaux d amélioration routière Les communautés plus pauvres ne sont pas en me s u re d assurer l ent re t ien des équipeme nts ro u t ie r s MESURES D ATTÉNUATION DES RISQUES Des campagnes d éducation et de sensibilisation nutritionnelles culturellement appropriées pour que les interventions se traduisent par une augmentation de la part des récoltes consommées par les ménages et par une amélioration de l équilibre nutritionnel Choix de cultures intéressantes pour les femmes Solutions pour les utilisateurs de houes manuelles et de bœufs de labour Choix de cultures moins prestigieuses Prise en compte des contraintes de temps pour les femmes afin d améliorer la préparation des aliments Attention portée aux répercussions des technologies sur la main-d œuvre, notamment pour les femmes Éducation/sensibilisation nutritionnelle la production horticole et fruitière devrait se concentrer sur les légumes feuillus vert foncé et les fruits orange foncé Solutions pour les utilisateurs de houes manuelles et de bœufs de labour Technologies pour les semis précoces et tardifs S u r v e i l l a nce de l utilisation des zones d hu m idité résidu e l l e Attention portée aux implications des technologies sur la main-d œuvre, notamment pour les femmes Interventions séquentielles Surveiller l accès et le contrôle des femmes aux technologies nouvelles ou améliorées Privilégier le petit élevage et les volailles pour les ménages et les femmes pauvres en ressources Éducation/sensibilisation nutritionnelle, notamment des hommes, pour la consommation de protéines animales (notamment par les enfants) Identification et application de critères judicieux pour cibler les communautés plus pauvres Emploi de technologies à faible coût Prise en compte des besoins de main-d œuvre et de ressources financières pour l entretien dans les communautés plus pauvres Concentration sur la réhabilitation pour prévenir la surexploitation des ressources Attention portée à un surpâturage éventuel autour des retenues Faible proportion de légumes réservés à la consommation familiale en raison de connaissances limitées et de la nécessité de vendre les légumes pour en tirer un revenu Insuffisance de la gestion des ressources hydriques à l échelle de la communauté Emploi non sélectif des sources d eau (potable et autre) Conservation de l eau à usage domestique dans des conditions non hygiéniques Renforcement de la participation des ménages et des femmes pauvres en ressources dans les associations d utilisateurs de l eau Surveillance d un accès permanent des agriculteurs et des femmes pauvres en ressources aux terres irriguées Éducation en matière de santé et d hygiène pour garantir un usage approprié de l eau Renforcement de la gestion des ressources hydriques à l échelon communautaire 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La stratégie du FIDA en matière de sécurité alimentaire des ménages (SAM) et de la dimension genre est définie dans Stratégies FIDA pour la promotion économique des femmes rurales pauvres (Conseil des gouverneurs, 15ème session, GC 15/L.5, Rome, janvier 1992) et Vers une stratégie d amélioration de la nutrition à la faveur de projets d investissement rural (Conseil des gouverneurs, 18ème session, GC 18/INF.4, Rome, janvier 1995). Afin d assurer une intégration opérationnelle complète de ces principes dans le contexte de son mandat et de son recentrage sur la lutte contre la pauvreté en milieu rural, le Fonds appliquera les Aide-mémoire sur la sécurité alimentaire des ménages et le rôle des hommes et des femmes pour mettre en pratique ces stratégies en matière de SAM et de la dimension genre dans le cycle de projets et accroître la cohérence, la transparence et la responsabilisation dans les décisions concernant ces deux dimensions dans les projets du FIDA. (...) (Extrait des Procédures pour l emploi des aide-mémoire sur la problématique de la sécurité alimentaire des ménages et du rôle des hommes et des femmes dans la conception des programmes et des projets, Bulletin du Président Nº 99/06) R E M E R C I E M E N T S Nous tenons à remercier tout particulièrement le Gouvernement italien pour sa généreuse contribution financière à la préparation et à la publication des aide-mémoire. Préparé par Division consultative technique du FIDA P roduit par Équipe publications et micro-édition du FIDA Mise en page: Marie Slater D e s s i n s L o rella Candido Imprimé par Palombi Ti v o l i ROME - Juillet 1999 Via del Serafico, 107 00142 Rome Italie Tel.+39-06-54591 Fax +39-06-5043463 Courrier électronique: ifad@ifad.org Site Web:www.ifad.org Telex: 620330 IFAD-I 20