Laiterie industrielle de Montebello, puis usine de produits chimiques la Bruyère Souméras Dossier IA17000440 réalisé en 1999 Copyrights Copyrights Auteurs (c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel Pouvreau Pascale Désignation Dénominations Précision dénomination Appellations Parties constituantes non étudiées laiterie industrielle ; usine de produits chimiques usine de galalithe laiterie de Montebello bureau Localisation Aire d'étude et canton Localisations Aire d'étude : Charente-Maritime Canton : Montendre la Bruyère Souméras Historique Laiterie bâtie en 1906 par le duc Maurice Lannes de Montebello, prince de Siévers, sur son domaine de la Bruyère qu'il avait acquis en 1905, pour en faire une sorte de ferme modèle pour une agriculture à vocation industrielle et commerciale. Une porcherie est annexée à la laiterie, et un élevage de volailles est créé en même temps ; la transformation des produits se fait sur place. Le lait, ramassé dans une zone d'environ 30 km autour de la laiterie, est transformé en beurre, en fromage, ou pasteurisé et stérilisé pour la consommation. Le duc de Montebello possède des boutiques à Bordeaux et Paris, où sont vendus ses produits. Une chaudière horizontale à foyer rond fournit l'énergie 9 février 2016 Page1
nécessaire à l'établissement. En 1907, la laiterie possède un pavillon à la foire exposition de Bordeaux, où elle remporte une médaille d'or. Dans les années 1920, l'établissement est racheté par une société anglaise, Omnilith, qui le transforme en usine de fabrication de galalithe, à partir de caséine achetée aux laiteries-caséineries de la région. La caséine est colorée et mise en forme de tablettes ou de tubes, puis revendue à des tabletteries pour la fabrication de peignes, boutons, etc. La production est transportée par camion et par train. Dans les années 1950, en raison du manque de capitaux, l'établissement doit se reconvertir en élevage de porcs, puis de volailles, qui cesse son activité vers 1970. En 1997, les bâtiments désaffectés ont été démolis, à l'exception des bureaux et d'un bâtiment d'élevage. Périodes Principal : 1er quart 20e siècle Description Bureau en moellon enduit, en rez-de-chaussée, et toit en tuile mécanique. Murs Toit Étages Couvertures Énergies États conservations calcaire ; moellon ; enduit tuile mécanique en rez-de-chaussée toit à longs pans ; pignon couvert énergie thermique : produite sur place établissement industriel désaffecté ; vestiges Intérêt et protection Statuts juridiques propriété privée Références documentaires Documents d'archive A. D. Charente-Maritime, 3 P matrices cadastrales Souméras. 1882-1910 : propriétés bâties. Bibliographie p. XXXVI - XXXIX 9 février 2016 Page2
Almanach régional du sud-saintonge ; arrondissement de Jonzac, 1909. p. 427 Collectif. Châteaux, manoirs, logis : la Charente-Maritime. Niort : A. P. P., 1993. Autres dossiers concernés Patrimoine industriel de la Charente-Maritime : présentation Les laiteries, les fromageries et les caséineries de Poitou-Charentes 9 février 2016 Page3
Annexes Almanach régional du sud-saintonge ; arrondissement de Jonzac, 1909, p. XXXVI-XXXIX. La propriété de la Bruyère, à laquelle le marquis de Montebello a donné son nom, sous la raison sociale «Domaine de Montebello» pourrait sembler, à première vue, le champ d'expérience d'un riche amateur beaucoup plus amusé d'entreprendre que préoccupé de réussir. Pourtant une idée générale, un plan d'ensemble pratique inspire et dirige l'entreprise pour la faire aboutir aux résultats les plus intéressants. Tout d'abord, d'une terre presque inhabitée et inculte, M. de Montebello a fait un des coins les plus peuplés et les plus actifs de la Saintonge, pensant qu'il ne pouvait faire un meilleur emploi de sa fortune qu'en favorisant le travail autour de lui. Une fourmilière de terrassiers, de maçons, de charpentiers, de mécaniciens, s'est emparée de cette propriété pour la transformer à vue d'œil, tandis que des représentants de presque tous les corps de métier touchant à l'agriculture, s'emploient à mettre en valeur, non seulement des laboureurs, des vignerons, des jardiniers, des cochers, des bouviers, des bergers, mais aussi des spécialistes, tels que beurriers, fromagers, aviculteurs et même charcutiers. L'idée générale qui préside à ces travaux si divers, M. de Montebello l'a indiqué dans sa formule «Agriculture industrielle et commerciale». Ce qu'il se propose, c'est de montrer comment on peut rapprocher le producteur agricole du consommateur de la ville, d'abord en transformant sur place les produits de la terre sous une forme appropriée et ensuite en les livrant presque sans intermédiaire sur les lieux de consommation. N'est-ce pas d'ailleurs l'ambition de tous les propriétaires ruraux que de vendre directement à ces Messieurs des grandes villes leurs beurres, leurs vins, leurs volailles ou leurs œufs? Mais encore faut-il que ces denrées soient préparées et livrées convenablement en s'aidant de tous les progrès industriels et des meilleurs procédés commerciaux pour la mise en valeur des produits. Jusqu'ici donc, dans le Domaine de Montebello, le côté industriel et commercial a été plus développé que le côté agricole proprement dit. La laiterie qui traitait au début 500 litres de lait, en reçoit aujourd'hui près de 8000 et rayonne à trente kilomètres à la ronde ; à la fabrication d'un beurre exquis est venu s'adjoindre celle des fromages les plus variés, sans compter la pasteurisation et la stérilisation du lait destiné à la consommation. Cette laiterie avait obtenu une médaille d'argent au concours agricole de Paris, en 1907, cet heureux début présageait un nouveau succès qui ne lui a pas fait défaut à l'exposition de Bordeaux, dont le jury lui a décerné une médaille d'or, confirmant ainsi le verdict du public qui n'a pas cessé de visiter en menu, le coquet pavillon Montebello. La porcherie contient près de 200 cochons, dont une notable partie est vendue sous la forme de succulents jambons ou de délicieux saucissons, saucisses, andouillettes et pâtés de toutes espèces. En même temps, des centaines de poulets, engraissés à la gaveuse automatique, sont sacrifiés chaque semaine et expédiés plumés, vidés et parés, prêts à être embrochés. 9 février 2016 Page4
A bientôt la fabrication des conserves et des liqueurs de ménage qui rivaliseront avec les meilleurs marques. Mais il ne s'agit pas de produire, il faut vendre. Aussi, M. de Montebello a-t-il installé, tant à Paris qu'à Bordeaux, de luxueuses boutiques où les consommateurs trouvent tous les produits naturels, frais et sains de sa propriété. Quelques-uns trouvent peut-être à redire qu'un marquis authentique se livre à ces opérations. Peu importe, puisque les Saintongeais s'en déclarent satisfaits, eux qui vendent leur lait plus cher et qui ont trouvé à s'employer, soit dans les divers services du Domaine, soit dans les magasins de vente de Paris et de Bordeaux. 9 février 2016 Page5