1 «L avenir n est interdit à personne» DOUANES Novembre 2004 Numéro cinq Secrétaire Régional Pays de Loire Nantes: Serge Rinkel 02 51 84 43 03 Parole aux aviateurs: PNT ou PNC pourquoi pas des "drônes"? L UNSA Douanes Est un syndicat ni confessionnel, ni politique, qui œuvre avant tout pour la défense et l illustration du métier d agent des douanes Sabordage ou baraterie? 1
PNT ou PNC pourquoi pas des "drônes"? 2 Depuis 1988, la brigade de surveillance aéro-maritime de Mérignac fonctionne, dans les grandes lignes, suivant un modèle qui a fait ses preuves dans les unités aériennes de patrouille maritime de la marine nationale. - Des avions. Equipés de matériels spécifiques propres pour assurer les missions variées telles que. Recherche, identification et poursuite et aide à l'interception des contrebandiers. Recherche, identification et poursuite et aide à l'interception des navires pollueurs. Suivi des nappes de pollution de toutes sortes. Recherche et secours aux naufragés de la mer. Surveillance des pêches. Sûreté et sécurité des côtes françaises face à la menace terroriste internationale. Recherche, poursuite et aide à l'interception des clandestins. - Des pilotes. D'origine diverses ayant un passé aéronautique suffisant pour s'adapter (après quelques temps et un minimum de complément de formation en unité) aux exigences de la patrouille aéromaritime douanière. Ils assurent la tenue à jour, de la documentation aéronautique et opérationnelle. Ils assurent la conduite machine, et pour les chefs de bords la préparation et la conduite de la mission ainsi la responsabilité des actes qui en découlent. L'administration qui est son propre assureur, veille à ce que ses pilotes satisfassent aux normes aéronautiques en vigueur en leur faisant passer des tests périodiques garantissant le maintien de leurs qualifications de vol aux instruments. - Des P.N.T. De spécialité (douanes) "électrotechnicien navigant" et "mécanicien navigant" d'origine essentiellement militaire, ayant un passé aéronautique et les qualifications suffisantes pour s'adapter (pour ceux qui ne sont pas électroniciens de bord, après quelques temps et un minimum de complément de formation en unité)aux exigences de la patrouille aéro-maritime douanière. Au sol, ils préparent l'avion à sa mission, et au retour de vol ils assurent son reconditionnement (plein de carburant, rinçages turbines, petit dépannage éventuel et remise en configuration standard.) A l'occasion des visites périodiques et des dépannages ils assurent le contrôle. Ils assurent la mise à jour de la documentation "opérationnelle (douanes)"embarquée En vol, ils servent, les appareils radio "opérations", les différents appareils de détection et télédétection, les appareils photos et les caméras visibles ou infra rouge avionnées. Ils assurent la rédaction du journal de bord où le chef de bord puisera l'essentiel de son rapport de vol. Ils participent avec les pilotes qualifiés aux contrôles des avions au cours des vols techniques. 2
3 S'ils n'assurent pas la conduite machine, au sens tenue des commandes moteur par exemple, ils jouent quand même un rôle important dans la conduite machine en collaboration avec le pilote en fonction. C'est notamment le cas. De jour comme de nuit quand il faut en mission maritime se faufiler au radar à travers les grains. Quand il s'agit de percer la couche nuageuse en mer, hors écho radar. Dans les approches radar par visibilité réduite et plafond bas. De nuit pour approcher et reconnaître voire même identifier à 300 pieds les navires pollueurs en toute sécurité. De leur dextérité mais surtout de leur expérience dépendent en grande partie la manière dont le chef de bord pourra tirer le meilleur rendement de l'avion, des équipements et de l'équipage, sa mission n'en sera que plus aisée et plus efficace. Un bon exemple de PNT: notre ami Bertrand Le Chapelain, jeune retraité, mécanicien naviguant émérite, à qui nous souhaitons une heureuse retraite, aussi passionnée que sa vie active. - Des P.N.N.T. De spécialité (douanes) "mécanicien " et "électrotechnicien " d'origine essentiellement militaire ayant un passé aéronautique et les qualifications suffisantes pour s'adapter aux exigences de la maintenance aéronautique suivant les normes définies par l'administration des douanes. Une instruction (qu'il serait temps de mettre à jour), fixe leur niveau de compétence, tant en dépannages qu'en maintenance, et qu'ils assument avec bonheur depuis leur arrivée à l'unité. Ils assurent également un gros travail de tenue à jour de la documentation technique, le magasinage des pièces détachées, l'entretien des groupes de pistes et véhicules de service, le suivi des dispositifs de détection et d'extinction des incendies etc Ces trois grandes catégories de personnel s'acquittent très bien de leur tâches respectives, et font plus que cohabiter pacifiquement. Chacun a le souci de donner le meilleur de lui-même et de coller à une dynamique de coopération maximum dans la bonne humeur et l'efficacité. A ma connaissance il n'y a pas eu de critique négative de ce "système". Ce système n'a pas la prétention d'être parfait, mais il a plutôt servi d'exemple. A part la Marine Nationale, on n'en connaît pas d'autre exemple en France. De cette description il apparaît que les P.N.T. feraient partie d'un pôle plutôt "opérations" que" technique". 3
4 La rumeur actuelle dit que la douane envisage de remplacer ses P.N.T. par des P.N.C. (steward dans l'aviation civile et commerciale.) Les motivations ( de la rumeur ) seraient multiples: L'aviation civile ne reconnaîtrait pas notre qualité de P.N.T. au grief que nous ne ferions pas de conduite machine. Elle ne reconnaîtrait pas notre qualité de P.N.T. au grief que la spécialité d'électronicien de bord lui est inconnue. Les mécaniciens et électrotechniciens de bord des armées n'auraient pas d'équivalent civil. Les visites médicales de P.N.C. seraient moins contraignantes et moins onéreuses. Les P.N.T. ne seraient plus des P.N. à part entière, mais de simples opérateurs embarqués. La porte serait ouverte pour embarquer dans les avions des jeunes ou des anciens "méritants" du pôle technique. La douane envisagerait d'abandonner son activité aéro-maritime, qu'elle ne s'y prendrait pas autrement.. En confiant le travail en vol des P.N.T.(notamment électrotechniciens) à d'autres personnels, pas ou peu qualifiés, pourvu qu'ils coûtent moins cher, le résultat ne se ferait pas attendre. La conduite des missions aéro-maritime ne serait plus animée que par les pilotes. Seuls personnels navigants à bord des aéronefs de la douane qui leur confie ses avions et la vie de ses agents, et qui leur laisserait également le droit et le devoir de mener à bien les missions aéromaritimes. C'est dire que pour la douane, conduire une mission aéro-maritime est à la portée de tous pourvu qu'on puisse décoller et poser un avion après une approche aux instruments. Si l'observation aérienne ne requière pas de qualification technique ou opérationnelle particulière, la surveillance maritime (et les opérations diverses et complexes qui en découlent) constitue un vrai métier. Ce métier ne peut raisonnablement être exercé que par des personnels qualifiés, dans des spécialités bien affirmées mais complémentaires. L'hypocrisie douanière actuelle, pour des raison de gestion ou d'intérêt personnel, autorise l'emploi, à des postes pour lesquels ils ne sont pas qualifiés, de personnels dont la surveillance maritime n'a jamais été le métier. Il est grand temps de remettre les pendules à jour. Pilote d'hélicoptère sur hélicoptère. Pilote d'avion sur avion. PNT mécanicien sur hélico ou avion suivant les qualifications et pour un emploi de P.N.T.mécanicien. PNT électrotechnicien sur hélico ou avion suivant les qualifications et pour un emploi de PNT électrotechnicien. Que la DG prenne conseil pour la surveillance aéro-maritime auprès de gens dont c'est le métier. Je ne suis pas devenu fou mais devant une telle opacité, un tel manque de communication sur l'avenir de l'aéronavale et de telles rumeurs, à quelques mois d'une fin de carrière bien remplie je me dois de crier: "GARE! ". Quelle est la motivation d'une telle embrouille? 4
5 Qui conseille notre direction générale dans une telle démarche ne peut que méconnaître l'aéro-maritime. Croire encore au 21 ième siècle, que la surveillance aéro-maritime puisse se passer de moyens de détection ou de télé détection servis par des opérateurs confirmés, relève de la plus grande naïveté. Vouloir le faire croire à notre direction générale relève de la malhonnêteté intellectuelle. Il en va de notre efficacité sur zone. Il en va de notre notoriété face à une marine nationale concurrente. Il en va de notre crédibilité quand on envoie les chefs de bord devant un tribunal du littoral, et qu'il n'ont rien à dire sur les éléments de preuve produits par l'électrotechnicien de bord de la mission (images infra rouge, ultra-violet, SLAR ou autre que l'instruction REPREPOL reconnaît pourtant comme preuves régulièrement admises par les tribunaux à condition d'être obligatoirement accompagnées de commentaires techniques.) Le remplacement des avions de surveillance maritime par des "drônes" est peut-être programmé et la première étape est en passe d'être bouclée. Alain Grau de la BSAM Mérignac Cet article rédigé pour l'unsa douanes attend vos critiques Envoyez-les, et faites part de vos sentiments à Alain.grau@douane.finances.gouv.fr adresse du siège : UNSA douanes 68, rue André Karman 93300 Aubervilliers Téléphone : 01 48 11 33 80 Toute reproduction de nos articles est non seulement autorisée mais conseillée 5