ARC-EN-BARROIS BILAN DU REPÉRAGE DU BÂTI



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ARC-EN-BARROIS BILAN DU REPÉRAGE DU BÂTI Le bilan du bâti de la commune d Arc-en-Barrois se base sur les campagnes de repérage effectuées du 09 avril au 27 mai 2003 dans le cadre de l inventaire du patrimoine bâti et mobilier du canton d Arc-en-Barrois, sous le contrôle scientifique et technique du Service régional de l Inventaire de Champagne-Ardenne. ARQUES EN BARROYS/1612 (ADHM, série Fi). Textes et photographies : Hélène Billat-Fulmai, attachée de conservation chargée de l Inventaire Relecture : Xavier de Massary, conservateur régional de l Inventaire NOVEMBRE 2004

Architecture civile Avertissement Les analyses qui suivent résultent des observations faites sur le terrain et de l examen comparatif des cadastres actuel et napoléonien (achevé sur le terrain le 1 er octobre 1814) ; soulignons au passage que la comparaison ne peut s avérer d une exactitude absolue faute d avoir pu superposer les deux cadastres. Le cadastre napoléonien a servi de repère pour évaluer la date de chaque maison. Les observations qui suivent n incluent en aucun cas des données historiques issues de sources d archives 1, indispensables à la compréhension d un territoire. La recherche documentaire sera véritablement engagée une fois la phase de terrain achevée 2. Considérations générales Situation géographique et paysage Arc-en-Barrois se situe au Sud-Ouest du département, dans la zone du plateau de Langres et du Châtillonais formée d importantes couches de calcaires bajociens et bathoniens. Le territoire communal, sur lequel se trouve l un des grands massifs forestiers 3 (sur le plateau et les grands versants), est traversé par l Aujon qui forme une large vallée encaissée se développant parallèlement à l est de celle de l Aube. Outre le fort impact de l histoire, il semble que la présence de cette rivière a conditionné la morphologie du village, son orientation et l implantation de l habitat, et a également fourni l énergie nécessaire à ses moulins et à sa forge 4. Vue prise de la Motte (ADHM, série Fi) ou Lamotte où aurait été érigé un château fort détruit. 1 Seuls quelques documents iconographiques des séries J et Fi ont été intégrés. 2 Le repérage du bâti du canton a été achevé à l exception de quelques écarts et le repérage du mobilier est en cours. 3 ZNIEFF de 15796 ha également sur la forêt de Châteauvillain. 4 Son activité est connue à partir de 1642. cf. La métallurgie de la Haute-Marne du Moyen Âge au XIXe siècle, Châlons-en-Champagne, Inventaire général, 1997, p. 243.

Le Moulin (ADHM, série Fi). L Aujon devant le moulin (ADHM, série Fi). Plan au 1/2500 e du château et du parc, détail de la scierie (ADHM, 81 J 123). L ancienne forge, devenue scierie en 1857, sert actuellement de garage. Le village est implanté en fond de vallée, plus exactement au débouché de la vallée encaissée de l Aujon. L altitude basse et haute s élève respectivement à 270 m et 310 m, le dénivelé est donc moindre que dans la région du plateau de Langres où les vallées sont très encaissées. Actuellement, la proportion des friches reste très faible, de même que les prairies pâturées dont les parcelles sont grandes. Les massifs boisés, si nécessaires à l activité sidérurgique, restent importants, tandis que les bosquets et résineux occupent une faible place dans le paysage également dominés par les terres labourées (grandes parcelles). Dans l environnement proche (coteaux orientés Sud/Sud-Ouest) de l habitat figurent en grande proportion les vergers clos et dans une moindre mesure les potagers. Les haies de clôture sont peu présentes. Le paysage d Arc-en-Barrois se caractérise essentiellement par ses champs ouverts et des coteaux bordés d importants massifs forestiers. Le système agricole et ses implications sur le développement de l habitat Le type d habitat observé ne peut se comprendre sans le système agricole dominé au XIX e siècle par la culture céréalière et l élevage d ovins. La crise de la céréaliculture à la fin de ce siècle ne diminuent pas la surface de terres labourées dans le Barrois ; ce n est qu en 1980, qu une légère régression des labours a été relevée (les cultures sont présentes sur le plateau). En 1929, on constate un accroissement des surfaces en herbe (dont la diminution est attestée en 1980 ; les prairies se concentrent sur les grands versants), tandis que l élevage d ovins recule et que l élevage de bovins fait son apparition (après 1870). Cette reconversion agricole se traduit dans l habitat qui doit répondre à des besoins nouveaux : la ferme à trois ou quatre

«rains» (grange, étable, fenil) se répand. Aujourd hui, les anciens bâtiments agricoles sont devenus inadaptés et ont été bien souvent réaffectés, quand ils ne sont pas détruits. Montrot, maison n 224 (AK 23) 5 : ferme à trois rains. Maison n 117 (AA 302), rue de la Protte : ferme à quatre rains. Urbanisme Le village s étend tout en longueur selon un axe Nord-Ouest/Sud-Est, suivant en cela la courbe de l Aujon qui se sépare au Nord-Ouest en deux bras. Ceux-ci entourent le quartier Sud qui s étire le long de la rue de la Belle Croix et du Docteur Chaufour et le vaste étang du parc du château. L Aujon participe de l identité urbaine d Arc-en-Barrois. Outre la présence de ponts, des passerelles ont été établies dans le cadre de l aménagement des berges (ruelle de la Tannerie). Le noyau constitué par la place Moreau assure la jonction entre l urbanisation qui s est développée le long de la Route de Langres à Châteauvillain et celle de «l île» (Rue de l Instituteur André et du Docteur Chaufour). L Aujon depuis le pont, non loin du cimetière. Le Pont sur l Aujon (ADHM, série Fi). 5 Les sections et parcelles indiquées entre parenthèses pour chaque maison correspondent à celles du cadastre actuel.

L Aujon depuis la ruelle du Moulin. Rue du Lavoir longeant la rivière. Autre élément structurant l urbanisme d Arc-en-Barrois : les murs de clôture. Ceux-ci entourent les propriétés dotées de potagers ou de vergers, voire des champs cultivés. Ils forment des ruelles et des chemins pierreux qui offrent autant de passages et de points de vue différents sur l agglomération. Cette volonté de compartimenter le territoire et de délimiter l espace privé et public confère à cette petite ville un caractère bourguignon 6. Les murs de clôture constituent donc un élément important de l identité urbaine d Arc et méritent particulièrement une valorisation. Chemin reliant la route d Aubepierre à la rue de la Belle Croix. Chemin reliant la rue de la Belle Croix à la rue Anatole Gabeur (anciennement rue des Clos). A noter la présence de chasse-roues. 6 Luc Joudinaud classe, à juste titre, Arc-en-Barrois dans la variante bourguignonne du pays du plateau de Langres. Cf Atlas architectural de la Haute-Marne, Conseil général de la Haute-Marne, 1998, p. 148-149.

Les maisons d Arc-en-Barrois datent pour la majorité d entre elles d avant 1814 (+65%) et remontent au moins aux XVII-XVIII e siècles dans leur état actuel, voire antérieurement. Seule la maison portant la date de 1550 s avère du XVI e siècle de part son style (inscrite à l Inventaire supplémentaire des Monuments historiques par arrêté du 6 juillet 1925). L habitat de l époque classique témoigne indubitablement d une période de prospérité liée à l activité industrielle. Maison n 87 (AA 31) : façade donnant sur la rue Aurélie Picard et détail de la porte piétonne. La datation des maisons reste pour le moment difficile, du fait du peu de dates portées (11 en tout dont 6 du XVII e siècle) et des dénaturations contemporaines. Maison n 47 (AE 202/206), rue Anatole Gabeur : Maison n 59 (AE 129/130), rue Anatole Gabeur : date date portée sur la lucarne à fronton-pignon «1697) portée sur la façade sur rue «1818». Il faut également souligner que les dates de la première moitié XIX e siècle (1829 étant la plus récente) portées sur les façades semblent davantage évoquer une transformation qu une construction. Au vu du cadastre napoléonien, les voies de communication subsistent en grande partie dans leur tracé. Une plus grande régularité est néanmoins perceptible du fait de quelques

alignements des XIX e et XX e siècles 7 et de (re)constructions. Aucune voie n a été supprimée 8 et seule la ruelle de la Motte, dont le tracé est encore partiellement visible, a été fermée 9. Les berges de l île sont aujourd hui davantage marquées, tandis que la place Moreau a quelque peu changé de forme du fait de la construction de la mairie et qu une nouvelle place a été créé non loin de la place du Couvent, la place Blanchard et Vinot. Les lotissements, peu nombreux, se concentrent en périphérie du village, au Nord (Beauséjour) sur les coteaux, à l Est et au Sud-Ouest (Beausoleil, route d Aubepierre). Ils sont néanmoins très visibles notamment depuis la Route de Chaumont qui surplombe le village. Les pavillons existent dans une proportion comparable et le phénomène de mitage affecte peu le centre urbain. Lotissement de «Bruchemin» depuis la route de Chaumont. Lotissement de «Beausoleil» sur la route d Aubepierre -sur-aube. Lotissement de «Beauséjour» depuis de la rue de Caule. Les «réhabilitations» du bâti ancien, si elles n affectent que la moitié du bâti, ne paraissent pas satisfaisantes d un point de vue qualitatif. De nombreuses dénaturations ont été constatées lors du repérage : l enduit au ciment prédomine, tandis que 30% des ouvertures et 25% des 7 Qui seront précisés à l appui des sources manuscrites. 8 Mentionnons seulement l élargissement de la voie au niveau de l Aujon qui a réunie les anciennes rues du Moulin et de la Bonde pour former une seule rue, celle de l Instituteur André. 9 Cette ruelle, la deuxième du même nom dans cette agglomération, se situe au niveau de la maison n 63, sise au n 29 de la rue Anatole Gabeur. Elle a été fermée et l accès se fait toujours par un passage couvert.

menuiseries ont été modifiées. De ce fait, les spécificités du bâti ancien d Arc-en-Barrois, antérieur à la Première Guerre mondiale, s en trouve d autant moins lisibles. Maison n 87 (AA 31) : façade donnant en retrait la rue Anatole Gabeur, enduit au ciment moucheté. Maison n 1 (AA 113), rue Anatole Gabeur : exemple de dénaturation. Maison n 149 (AA 251), rue du Dr Chaufour : exemple de dénaturation. Analyse par «quartiers» Le village ancien comprend essentiellement trois axes de développement urbain : -le centre-ville s étend d une part, autour du noyau formé par la place Moreau avec le château, l église paroissiale Saint-Martin et la mairie entre lesquels s insère un îlot très remanié, et d autre part autour de la place du Couvent avec trois îlots d habitations enserrés entre la rue (anciennement ruelle) des Fossés et la rue de l Espérance. La plupart des maisons qui composent ces trois îlots sont antérieures à 1814 à l exception de quelques unes rue des

Fossés (AA 137 et 138 du cadastre actuel) et de l extrémité orientale de la rue Gabriel Peignot (anciennement rue du Bourg, AA 175 du cadastre actuel). Les bâtiments d avant 1814 qui donnaient sur la place Moreau et formaient l angle de la rue des Fossés ont été détruits, de même que des destructions et des transformations apparaissent dans le petit îlot formé le long de la rue Aurélie Picard (anciennement rue Tournante). Ce «quartier» correspond grosso modo au siège de l ancienne seigneurie occupée en son centre par un château «fortifié ( ), entouré d une ceinture de murailles de près de trois mètres d épaisseur, dont le pied était baigné partie par l Aujon, partie par un large fossé d eau-vive. Cette enceinte renfermait encore l église paroissiale, la cure, les rues du bourg et du petit bourg et plusieurs autres places ou ruelles.» 10 Rue de la Mairie, actuellement rue Amédée Pierre, (ADHM, série Fi). Rue Amédée Pierre. La place (ADHM, série Fi) : on distingue à droite la rangée de maisons (aujourd hui détruites ou remaniées) qui donnaient également sur la rue Tournante (cf. cadastre napoléonien). L église Saint-Martin (ADHM, série Fi) : idem. 10 Emile Jolibois, La Haute-Marne ancienne et moderne, dictionnaire géographique, statistique, historique et biographique de ce département, Paris, Librairie Guénégaud, 1967, p. 28-29.

Place Moreau. Place Moreau : rangée de maisons côté Nord-Ouest. La maison n 155 (AA 104/105) est postérieure à celles qui l entourent et qui sont bien visibles sur la carte postale (cf. ci-dessus). Rue Gabriel Peignot depuis la place Moreau. Rue Gabriel Peignot depuis la place du Couvent. Rue du Petit Bourg. Rue de l Espérance.

Rue des Fossés depuis la rue du Couvent. Rue des Fossés depuis la place Moreau. -Le quartier situé au Nord, formé par la rue Anatole Gabeur qui traverse le village d Est en Ouest et mène de Langres à Châteauvillain, se divisait autrefois en plusieurs tronçons de rues portant les noms suivants : rue de la Maladière, rue de la Motte et rue du Paquiet (?). Le maillage en est irrégulier : serré depuis l angle de la rue Abel Poulain (anciennement rue du Grand Clos) à celui de la rue Amédée Pierre (anciennement rue de la Maison commune) les maisons en sont mitoyennes, de taille diverse, datant d avant 1814 et précédant des cours très réduites -, il devient plus lâche au fur et à mesure que l on avance vers l Ouest. Le tissu urbain est de toute façon plus lâche côté nord de la rue commençant depuis l angle de la route de Chaumont : les maisons, le plus souvent mitoyennes, sont moins étroites et se situent sur des parcelles plus vastes entre lesquelles serpentent rue ou ruelle délimitée par des murs. Elles datent généralement d avant 1814, à l exception des maisons n 32 à 45, 77 et suivantes. Des destructions et des transformations apparaissent surtout en arrière des maisons sises en bordure de rue, essentiellement côté nord. Le premier tronçon sud de la rue Anatole Gabeur (anciennement rue de la Maladière) date d après 1814, les trois bâtiments repérables sur le cadastre napoléonien ayant été tout ou partiellement détruits. Vue générale (ADHM, série Fi) : on y distingue les façades antérieures des maisons de la rue Anatole Gabeur et leurs jardins. Rue Anatole Gabeur, orientation Ouest-Est.

Rue de Caule et ses murs de clôture. Rue de Caule : portail et mur de clôture effondré. Rue Anatole Gabeur : vue prise depuis le n 28. Rue Anatole Gabeur (ADHM, série Fi). Ruelle de la Motte mur de clôture entourant le jardin de la maison n 61 (AE 131), rue Anatole Gabeur. Verger depuis de la ruelle de la Motte.

-le quartier, qui s étend au Sud-Ouest (orientation Sud-Est/Nord-Ouest), comprend essentiellement les rues de l Instituteur André (anciennement du Moulin et plus au sud de la Bonde), de la Belle Croix et du Docteur Chaufour (anciennement du Marché) le long desquelles s alignent des maisons mitoyennes, parfois très petites, selon un maillage serré. A l arrière s étendent des cours et des jardins plus ou moins grands (parcelles assez vastes côté Sud de la rue du Dr Chaufour), parfois minuscules. La plupart des maisons de ces rues semblent antérieures au cadastre napoléonien bien que quelques destructions et transformations soient repérables en regard du cadastre actuel. Le lavoir sis au début de la rue de la Protte est postérieur à 1814, tandis que le moulin a subi des transformations après cette même date. Ce qui préexistait à la maison n 139 (AA 237 du cadastre actuel), sise à l extrémité Sud-Est de la rue du Docteur Chaufour, semble avoir été complètement détruit. Rue de la Bonde, aujourd hui rue de l Instituteur André (ADHM, série Fi). Rue de l Instituteur André, vue prise de l intersection des rue de la Belle Croix et du Dr Chaufour. Rue de l Instituteur André depuis la place Moreau. Rue de la Belle Croix, orientation Ouest-Est.

Rue du Dr Chaufour, orientation Ouest-Est. Rue du Dr Chaufour, orientation Est-Ouest. Début de la rue de la Protte. Vue du bief depuis de la rue de la Protte. L implantation 90% des maisons se situent en bord de parcelle, contre le trottoir ou en léger retrait de celuici. 12% d entre elles environ possèdent un jardin (plutôt en fond de parcelle) ou une cour intérieure, de taille variable et parfois très petite, ou un jardin délimité par des murs possédant encore pour certains leur couverture en lave. Du fait de la déclivité du terrain, certains jardins sont en pente, comme c est le cas des maisons de la rue Anatole Gabeur, côté Nord. Vingt portes sans couvrement délimitées par deux piliers, parfois surmontés de pots-à-feu, ont été relevés.

Ruelle de la Motte, jardin sur le coteau orienté Sud Maison n 47 (AE 202/206), rue Anatole Gabeur : portail. -Ouest (AE 132). Les maisons sont pour la plupart mitoyennes (à 90%) et rares sont celles complètement isolées (6%). Toutes ne possèdent pas de dépendances agricoles (30% environ) qui se situent généralement dans l axe du logis formant ainsi des fermes de 2 à 3 rains. Des dispositions moins fréquentes ont été relevées montrant des dépendances agricoles perpendiculaires au logis ou bien isolés de celui-ci. Maisons n 146, 147, 148 (AA 248-250), rue du Dr Chaufour Maison n 213 (AH 66), rue Abel Poulain. Les maisons précédées d une cour (et parfois d un jardin) restent relativement rares. C est le cas de quelques maisons essentiellement situées rue Anatole Gabeur (n 4 (AA 116), 33 (AE 83), 80 (AA 5), 81 (AA 6), 82 (AA 7), 83 (AA 21)), rue de la Protte (n 121 (AA 309/310), 124 (AA 319)), et rue Gabriel Peignot (n 168 (AA 129/130), 173 (AA 155/156), 174 (AA 153)). La superficie de ces espaces reste en règle générale très modeste.

Certaines habitations donnent sur plusieurs rues comme dans le cas des ilôts compris entre la rue Anatole Gabeur et la rue de l Espérance, et des maisons comprises entre la rue Instituteur André et la ruelle du Moulin, la rue du Docteur Chaufour et la rue du Lavoir. Les logis perpendiculaires à la rue existent en proportion infime (1%), tout comme celui des pignons sur rue (4%). Maison n 173 (AA 155/156), rue Gabriel Peignot. Maison n 121 (AA 309/310), rue de la Protte. Les matériaux de construction Arc-en-Barrois se situe dans une région riche en calcaire sublithographique. 80% des maisons sont érigées en moellons de calcaire équarris (appareil assisé allongé). La façade principale est traditionnellement recouverte d enduit à la chaux lissé à la truelle, tandis que la façade antérieure et les murs pignons sont recouverts d un enduit à pierres vues. Malheureusement ces enduits restent rares à Arc-en-Barrois, puisqu ils ne concernent que 21% de l habitat. Ils ont en effet été supplantés par les enduits au ciment qui recouvrent près de 50% des maisons. 15% des maisons ont des murs laissés à nu. Les chaînages d angle et les jambages des baies sont en pierre de taille. Celle-ci ne concerne en fait que 10% de l habitat. 13% du gros œuvre n a pu être identifié du fait de la présence d un enduit très couvrant (au ciment), mais il est vraisemblable que ces maisons aient été construites en moellons de calcaire. Les linteaux des portes charretières sont généralement droits et en bois. Maison n 117 (AA 302), rue de la Protte : détail Maison n 118 (AA 304), rue de la Protte : de l enduit à pierres vues. détail de la porte charretière.

Maison n (AA 109), rue Amédée Pierre : pierre de taille. Maison n (AA 108), rue Amédée Pierre : toit à croupes couvert en tuile dite «violon» ou de Reynel. Maison n 137 (AA 284), rue du Docteur Maison n 160 (AA 142), rue Gabriel Peignot : Chaufour : enduit à la chaux et toit à longs- enduit au ciment moucheté. pans couvert en tuile mécanique rouge. Les huisseries traditionnelles sont en chêne peint et divisent traditionnellement la fenêtre en six compartiments. Les contrevents sont en bois peint, le plus souvent sur traverses et brisés. Ces derniers se trouvent fréquemment au niveau des fenêtres du rez-de-chaussée enserrant de très près la porte piétonne, disposition caractéristique de l élévation des maisons étroites à une ou deux travées.

Maison n 4 (AA 116), rue Anatole Gabeur : détail d une fenêtre et de son contrevent. Maison n 5 (AA 117), rue Anatole Gabeur : détail d une porte entre fenêtres avec leurs contrevents. Les toits étaient traditionnellement recouverts en lave supplantée ensuite par la tuile plate rouge qui ne subsiste quasiment plus (9%). Ce mode de couverture a été remplacé par de la tuile mécanique rouge devenue prédominante (90%). L ardoise reste rare et concerne seulement cinq maisons. Maison n 174 (AA 153), place Moreau : pierre de taille, Maison n 55 (AE 121), rue Anatole Gabeur : toit à croupes couvert en tuile plate. pierre de taille, cinq travées, toit à deux pans couvert en tuile mécanique.

Maison n 51 : exemple de toit à croupes couvert en ardoise. Les murs de clôture sont édifiés en moellons de calcaire équarris (appareil assisé allongé), sans enduit et étaient initialement couverts en lave. La Forge, mur de clôture partiellement couvert en lave (maison n 239, AI 31). L élévation 95% des maisons ont été élevées sur deux niveaux : rez-de-chaussée + 1 étage. Seules quatre maisons possèdent 4 niveaux d élévation. Très peu ont été érigées sur un rez-de-chaussée surélevé, tandis qu un peu moins de la moitié disposent d un comble. Les fenêtres rectangulaires verticales sont surmontées de linteaux droits en calcaire et dans une moindre mesure de linteaux délardés (11%). Seulement deux exemples de fenêtres couvertes d un arc en accolade ont été notés (maisons n 90 (AA 40, rue Instituteur André) et 163 (AA 136, rue Gabriel Peignot)). La porte piétonne généralement à un vantail et à linteau droit (en calcaire taillé) ou délardé comprend souvent une imposte, tandis que la porte charretière est formée de deux vantaux.

Maison n 48 (AE 207), rue Anatole Gabeur : Maison n 59 (AE 129/130), rue Anatole Gabeur : porte piétonne à imposte et linteau délardé porte piétonne à deux vantaux, imposte et à arc segmentaire. linteau droit. L élévation de la façade principale est généralement régulière et symétrique dans la répartition des ouvertures : les façades s ordonnancent le plus souvent en deux travées (+ de 25%) et dans une moindre mesure en une travée (15% environ) ; l étroitesse des parcelles a favorisé ce type d élévation et un dispositif particulier, celui de la porte piétonne encadrée par deux fenêtres. Ont été relevées jusqu à 8 travées (maison n 59, AE 129/130, rue Anatole Gabeur). Plus leur nombre augmente, plus les exemples se raréfient. L accès se fait de plainpied ou par quelques marches. Rares sont les escaliers demi-hors-œuvre, dont deux cas sont connus, à savoir les maisons n 61 (AE 131, rue Anatole Gabeur) et 87 (AA 31/36/37, rue Aurélie Picard). L entrée de la cave (9% des maisons en possèdent une) se trouve à l extérieur, le plus souvent sur la façade principale, non loin de la porte piétonne. Maison n 167 (AA 131), rue Gabriel Peignot : Maison n 70 (AE 149), rue Anatole Gabeur : deux 3 niveaux, deux travées, entrée de cave. niveaux, un étage de comble et six travées.

Maison n 61 (AE 131), rue Anatole Gabeur : tourelle demi-hors œuvre donnant sur la cour intérieure. Maison n 168 (AA 129/130), rue Gabriel Peignot) : toit à demi -croupe débordante, girouette. La plupart des maisons possède une toiture à deux pans et très rarement à croupes ou à demicroupes (12%). Les toitures sont en majorité peu débordantes (10 à 20 cm en façade principale et arrière, 0 à 5 cm sur le pignon) et présentent le plus souvent une pente à 45. Certains combles sont éclairés par des lucarnes (10% environ). Maison n 60 (AE 131), rue Anatole Gabeur : Maison n 86 (AA 32/33), rue Amédée Pierre : deux travées, bandeaux horizontaux séparant les porte-fenêtre et balcon, comble éclairé par niveaux, comble éclairé par des lucarnes à pignon une lucarne à pignon découvert. découvert.

Maison n 77 (AE 165), rue Anatole Gabeur : lucarne à pignon découvert en façade interrompant l avant-toit. Maison n 189 (AA 169/168), place du Couvent : petite niche architecturée couverte par une voûte en coquille. Le décor des façades reste modeste et jou e essent iellement sur la modénature des corniches ( 21%) et beaucoup plus rarement des chambranles des portes piétonnes (4%). Des bandeaux ou des cordons horizontaux peuvent séparer les différents niveaux, tandis que des pilastres délimitent parfois les travées et soulignent les angles. Le contraste de matériaux différents (brique et pierre de taille) ne se rencontre que très sporadiquement dans quelques maisons bourgeoises du XIXe siècle (n 77 et 213). Seule une niche a été relevée. Maison n 61 (AE 131), rue Anatole Gabeur : détail de la corniche et des bandeaux moulurés. Maison n 46 (AE 203), rue Anatole Gabeur : détail du cordon. Les principaux écarts La Forge Le bâti du lieu-dit de La Forge est lié à l ancienne activité industrielle. En effet, quelques maisons d ouvriers postérieures au cadastre napoléonien jouxtent l ancienne scierie (également postérieur à 1814) qui se développe le long de la route menant à Val-Bruant. De plain-pied pour la plupart, elles demeurent modestes en superficie et en élévation. Les fermes

figurent quant à elles sur le cadastre napoléonien, à l exception des dépendances agricoles isolées. Maisons d ouvriers (maison n 243, AI 32). M ontrot Les maisons 11 ont été construites majoritairement le long de la voie principale traversant le village, selon un maillage urbain assez lâche. Sises le plus souvent en bordure de parcelle, contre le trottoir, 50% d entre elles sont mitoyennes et un peu moins sont isolées. 75% des maisons possèdent des dépendances agricoles situées pour la plupart dans l axe du logis. Les fermes à trois rains représentent 25% du bâti. Le logis s étend sur deux niveaux et les façades s ordonnancent en une travée (50%). Les murs sont édifiés en moellons de calcaire équarris (appareil assisé allongé) recouverts ou non d enduit (tous les cas de figure existent en proportions quasi égales : sans, à pierres vues, à la chaux, ciment moucheté). Les toits majoritairement à longs pans sont exclusivement couverts en tuile mécanique. Un peu moins de 75% des maisons paraissent antérieures à 1814. Des dénaturations sont visibles sur moins de la moitié des maisons qui s intègrent néanmoins dans l ensemble dans le tissu urbain. 10% du bâti a été sélectionné. Maison n 235 (AK29 bis 52) : il s agirait de l ancien prieuré. 11 20 ont été repérées.

Val-Bruant Outre la ferme isolée (voir ci-après), ce lieu-dit comprend une propriété de cinquante hectares entièrement ceinte de murs. A l intérieur, une petite ferme également close de murs se révèle intéressante, notamment par son colombier. Une vaste demeure de plusieurs travées possédant son propre colombier à l angle Nord-Est a été restaurée avec des matériaux qui ont accentué la raideur des volumes (tuile mécanique, enduit ciment). La véranda adossée à la façade orientale à proximité du pigeonnier constitue une dénaturation réversible. Aucun décor antérieur à 1814 n a été conservé à l intérieur. La plupart des bâtiments figurant sur le cadastre napoléonien paraissent avoir disparu. Demeure bourgeoise (maison n 240), façades principale et postérieure (D4 638). Typologie de l habitat L habitat d Arc en Barrois possède une qualité architecturale présentant un intérêt mais néanmoins altérée par d importantes dénaturations (12% des maisons sont considérées comme complètement dénaturées). -la petite maison : implantée en bordure de parcelle, contre le trottoir, elle présente une élévation sur deux niveaux ordonnancée en une ou deux travées, la présence d un comble n étant pas systématique tout comme celle d une cave extérieure généralement située en façade non loin de la porte piétonne, unique accès à l habitation. Rappelons que c est dans ce type d habitat qu apparaît fréquemment le dispositif de la porte entre fenêtres. Ce type se retrouve dans toutes les rues de la communes, essentiellement dans les quartiers à maillage serré. Son omniprésence dans le paysage urbain d Arc témoigne d une activité industrielle florissante pendant plusieurs siècles. A cet égard, les maisons (18 e siècle) de la rue du Docteur Chaufour forment un ensemble particulièrement homogène par la répétition de cette même entité architecturale.

Maison n 193 (AA 178), rue du Couvent. Maison n 110 (AA 75), rue de la Belle Croix. -la maison de taille moyenne avec ou sans dépendances agricoles : obéissant à la même implantation que la petite maison, elle présente une élévation sur trois niveaux ordonnancés en deux ou trois travées. Les autres caractéristiques se rapprochent de la typologie de la petite maison. Maisons n 24/25 (AH 9/6), rue Anatole Gabeur. Maison n 130 (AA 271), rue du Dr Chaufour. La ferme de 2 à 3 rains regroupe sous un même toit le logis et les bâtiments d exploitation qui se situent de ce fait dans le prolongement ; il s agit de la disposition la plus fréquente. Egalement implantée en bordure de la rue, contre le trottoir, elle présente dans sa partie d habitation une élévation modeste, tout au plus deux niveaux parfois ordonnancés en deux travées et plus rarement surmontés un comble, et dans sa partie agricole, une grange, une étable et/ou un fenil. Les ouvertures des dépendances agricoles adoptent presque toutes le linteau droit en bois, tandis que les jambages sont en pierre de taille. Les portes charretières en plein cintre (cf. l illustration ci-après) sont plutôt rares. La plupart de ces fermes ne remplissent plus leur fonction initiale et les parties agricoles ont donc souvent été réaffectées. Il est cependant souvent difficile de le confirmer, car nombre de portes charretières ont été fort heureusement conservées (les granges font aujourd hui office de garage ou bien de remise).

Ces petites fermes se répartissent sur toute la commune, essentiellement rue Anatole Gabeur, rue de l Instituteur André, rue de la Belle Croix, rue de la Protte, rue du Dr Chaufour et rue Abel Poulain. -la grande maison ou «maison de notable» : construite selon un plan massé, elle se distingue, non pas tant par l élévation (deux à trois niveaux, le dernier étant parfois un étage en surcroît) que par les nombreuses travées qui rythment la façade et la qualité de construction (souvent en pierre de taille). La façade sur rue est particulièrement soignée notamment dans les différentes portes d accès, porte piétonne (qui possède parfois deux vantaux) et porte cochère, et les lucarnes éclairant les combles. Quelques maisons possèdent des dépendances agricoles situées dans le prolongement ou perpendiculairement au logis (plan en L). Ce type d habitat se situe d une manière générale sur des parcelles plus grandes. L accès à la propriété se fait parfois par un portail donnant sur une cour et/ou un jardin. Les plus beaux exemples de maisons «de notable se situent dans la rue Anatole Gabeur (17 e siècle) dont les jardins et vergers s étendent sur le coteau Nord ; rue et ruelle permettent d y accéder. Maisons n 47/48 (AE 202/206, 207), rue Anatole Gabeur. Maison n 51 (AE 109), rue Anatole Gabeur. Maisons n 59/60 (AE 129/130), rue Anatole Gabeur. Maison n 61 (AE 131), rue Anatole Gabeur.

-la maison bourgeoise du XIX e siècle : les exemples sont peu nombreux mais de qualité, par la diversité des matériaux mis en oeuvre et de l élévation. La plupart, isolées ou mitoyennes, se situent sur de grandes parcelles aménagées en jardins souvent clos de murs. La maison n 213 (AH 66) rue Abel Poulain est particulièrement intéressante de par son environnement (parc paysager). Maison n 77 (AE 165), rue Anatole Gabeur. Maison n 197 (AA 175/176), rue Abel Poulain. -la ferme isolée : cette catégorie doit être plus amplement étudiée. Un certain nombre de fermes isolées existent sur le territoire communale (ferme de la maison Paulin, ferme de la maison Fouin, ferme du Val-Bruant). Leur plan est variable : en U avec cour ou complexe Plan au 1/5000 e de la ferme de la maison Fouin (ADHM, Val-Bruant : ferme isolée, parcelle 616/D4 du cadastre 81 J 128), détail. actuel (maison n 239)

Doivent faire l objet d une étude particulière : -l église paroissiale Saint-Martin (ISMH 13 février 1928) -le château : mériterait le classement. -la mairie : mériterait l inscription à l inventaire supplémentaire. -l ancienne mairie, actuellement Trésor public (AA 111, rue Amédée Pierre) : mériterait une protection au titre des MH. -le moulin (rue Instituteur André). -l ancien couvent (rue de l Espérance), propriété privée : mériterait une protection au titre MH. -le lavoir (rue de la Protte). -l ancien couvent (?), rue Anatole Gabeur : mériterait une protection au titre des MH -l hospice et sa chapelle (route de Langres). -l usine (rue de Caule). -la glacière (1873). -le cimetière. -la chapelle Sainte-Anne. -la forge sur l Aujon (chemin du Val-Bruant). -la chapelle Notre-Dame de Pitié (propriété privée). -l église de Montrot. -la chapelle Notre-Dame de Montrot. -la chapelle du Val-Bruant. -le «château» du Val-Bruant.

Conclusion Arc-en-Barrois s est principalement développé le long de l axe principal qui traverse d Est en Ouest l agglomération et des rues méridionales. Il fait donc partie des villages longs. Son habitat compact particulièrement soigné et la présence structurante de murs de clôture lui confèrent un caractère urbain plus prononcé que dans les autres agglomérations du canton. Les murs constituent en effet un élément clef de structuration de l espace et méritent à ce titre d être préservés et réhabilités. Ce sont eux également qui donnent à Arc-en-Barrois son identité «bourguignonne», encore plus accusée d ailleurs à Dancevoir. 95% de l habitat de ce village peut être considéré comme intégré au maillage urbain qui est relativement bien conservé en regard du réseau des voies existant à l époque napoléonienne. La typologie en est variée et présente un véritable intérêt architectural et historique, reflet de l histoire sociale et économique d Arc. Rappelons ici que 15% environ des maisons ont été, dans le cadre du repérage, sélectionnées pour leur qualité architecturale et leur représentativité typologique. Il apparaît donc fondamental d une part, de préserver la diversité et l authenticité du bâti ancien, tout comme du maillage urbain, des dénaturations ou du mitage, et d autre part d établir une harmonie entre les zones urbaines existantes (U) avec les futures zones à urbaniser (AU). La connaissance du bâti d Arc et la définition de ses composantes devraient permettre de contribuer à l instauration d une politique d aménagement et de développement durable en matière d habitat et d environnement. L établissement du PLU serait l occasion de mettre en place une charte de restauration du bâti ancien et de l environnement proche (jardins, potagers et vergers). L équilibre instauré entre les zones de cultures et forestières constitutives du finage mérite également une appréciation attentive.